Chère Lucile, je crois que l'une des différences entre tes amies, tes cousines, et nous, c'est cette indicible expérience qui nous rassemble sur ce forum : la perte d'un être très cher.
Ce que tu éprouves, nous le comprenons, puisque nous le traversons aussi.
Bien sûr, chacun de nous est un être singulier, alors nos émotions et nos ressentis ne sont pas tout à fait semblables, mais la douleur du manque et de l'absence, nous la partageons avec toi.
Notre entourage ne sait que faire face à notre peine ; d'ailleurs, nous sommes inconsolables.
Seul le temps (tu sais que je crois à cela, n'est-ce pas, Lucile ?), seul le temps donc, adoucira la peine.
Le temps ne nous offrira pas l'oubli, car nous ne voulons pas de l'oubli. Non, bien au contraire, nous voulons garder bien au chaud dans notre coeur et dans notre mémoire, le souvenir de celui que nous avons tant aimé.
Mais le temps nous offrira le souvenir sans les larmes.
Alors, combien de temps nous faudra-t-il pour y parvenir ?
Je ne puis, hélas, répondre. Pourtant, comme j'aimerais, Lucile, avoir des certitudes à t'offrir, pour te consoler un peu.
Mais j'en suis bien incapable ; la seule certitude que j'ai, et je la partagerais volontiers avec toi, c'est que le temps usera notre peine, et la rendra plus supportable.
Je souhaite de tout coeur, que cette nuit, déjà bien entamée, t'offre un sommeil réparateur, et sèche tes larmes.
Prends soin de toi, chère Lucile ; prends soin de toi.