Auteur Sujet: papa est parti et j'ai l'impression que moi avec  (Lu 13173 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Hors ligne comment_faire

  • Membre Complet
  • ***
  • Messages: 155
Re : papa est parti et j'ai l'impression que moi avec
« Réponse #15 le: 05 juillet 2015 à 20:42:06 »
Salut canchye,
Depuis plusieurs jours je lis ton fil mais je n'avais pas encore le "truc" qu'il me fallait pour te répondre. Là, ça y est, je suis au calme.
Si tu le permets, je fais un premier constat "chiffré" : tu es à 5/6 mois du drame qui t'a frappé, je te dirai que c'est encore trop tôt pour que ta peine commence à s'alléger de façon significative.
Il va te falloir encore une bonne dose de patience avant de constater un léger mieux. L'amour que nous avons porté et que nous continuons à porter à nos aimés disparus est à ce prix ...
Quant à la peine que tu ressens en ravivant les malheureux souvenirs de ton papa à l'hôpital, je me souviens avoir été touché au plus profond de moi-même en PENSANT au regard de ma maman hélàs disparue, regard devenu fixe et figé au moment même où elle arrêta de respirer; ce magnifique regard qu'elle a toujours eu, de l'imaginer ainsi sans vie, définitivement immobile, glacé, me rendait fou. Et encore, contrairement à toi, en fait je ne l'ai pas du tout vu, ce regard, ni ce corps au moment où elle est partie, car j'étais à des centaines de km. Je n'ose donc pas imaginer le traumatisme que tu as pour avoir réellement VU toutes ces scènes extrêmement pénibles. Je n'en comprends donc que mieux le caractère invivable pour toi.
Pour finir, l'invitation de ta maman : moi je dirais oui, car au moins vous pourrez évoquer des souvenirs concernant ton papa, et ça, pour moi, c'est irremplaçable. Tu dis avoir peu de te trouver "en décalage" ? Mais de toute manière tu seras en décalage, où que tu te trouves. Alors ...
Tu fais dorénavant partie de notre club des amputés, des "en souffrance", des endeuillés, des inconsolables. Je ne te souhaite peut-être pas la bienvenue, mais tout au moins je t'ouvre ma porte, virtuellement, et mes bras aussi.
Et même si tu ne t'en rends pas encore compte, demain est un autre jour.
Amicalement,
Ber.