Et pourtant, Lizou... le temps use notre peine, lentement, inexorablement.
Comme le jour succède à la nuit, le temps qui passe nous entraîne loin de l'instant terrible où nous fûmes plongés dans le manque, l'absence, et les questions sans réponse.
Et sans même le vouloir, nous restons debout ; et la souffrance se fait plus sourde.
C'est une autre vie qui s'ouvre sous nos pas ; il nous faut apprendre à vivre sans ceux que nous aimons, et qui nous ont quittés.
Mais qui sont à jamais, bien au chaud, blottis au creux de nous.
Leur amour, notre amour, nous fait grandir et nous rend plus forts.
Je voudrais te souffler aussi, Lizou, l'idée de te faire aider, soutenir, pas des professionnels compétents. La peine est trop grande et le fardeau bien trop lourd pour toi toute seule.
Il faut accepter de prendre soin de toi.
Cette impression que tu éprouves, de ne pas pouvoir t'en sortir, nous la connaissons bien, nous tous qui avons perdu un être cher.
Nous l'avons éprouvée, et matin après matin, nos yeux se sont ouverts sur des forces que nous ne connaissions pas.
Alors oui, Lizou, la douleur va relâcher son étreinte, et tu pourras, pas à pas, construire ta vie, forte de tout l'amour que vous avez partagé toutes deux.
Es-tu entourée, Lizou ?
As-tu de la famille, des amis, qui peuvent te soutenir ?
Sois douce avec toi, Lizou.
Je te souhaite une nuit sereine et sans larme.