FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Discussions Générales => Discussion démarrée par: smilla le 09 mai 2016 à 16:27:08
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Seule et coupée du monde.............
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Tu es arrivée au bon endroit. Tu ne seras plus seule bien qu'il faudra attendre parfois une réponse. Mais tu pourras lire les témoignages des autres et tu pourras sans doute te reconnaître.
Je viens juste de passer et devrai repartir pour quelques heures.
Viens nous raconter ce qui t'arrive. Cela te libérera pour un moment du trop plein.
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Oui, ici, tu peux raconter.
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Quand "elle" est morte, je suis morte avec elle, ma vie s'est arrêtée ce jour là.....et n'a jamais repris depuis....
Je suis restée tout ce temps isolée, à l'écart du monde, des gens, j'avais coupé les ponts avec tout le monde, je suis sûrement une extra-terrestre pour la plupart des gens, car je ne crois pas qu'on puisse comprendre qu'une personne de 18 ans gâche volontairement 20 ans de sa vie.
J'essaie depuis quelques temps de me reconnecter au monde extérieur, mais je ne pensais pas que ce serait si difficile de retourner dans le monde "réel".....je ne regrette pas de m'être mise à l'écart, car j'étais incapable de vivre, mais je regrette d'avoir attendu autant de temps avant de retourner à la réalité, car je ne me doutais pas que cela serait si dur.
Comment me raccrocher aux wagons.....seule et coupée du monde, je me sens en totale décalage avec les autres....
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tu ne travailles pas ?
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Bonsoir Smilla,
Tu as vécu intensément des années de deuil qu'il fallait que tu vives pour respecter l'intensité de tes sentiments ...
Il n'est jamais trop tard pour entreprendre la découverte d'un autre pan de ton existence ...
Vivre comporte une grande quantité illimitée de facettes, si bien que mourir devient un choix parmi des dizaines, des centaines !
Tu es seule et coupée du monde: tu fais bien de commencer par le dire.
Peut-être le principal obstacle à ta réinsertion sociale tient-il dans le fait que tu as perdu confiance en toi ?
Tu sais, tu n'es pas si "différente" des autres, il n'y a pas de "normalité", derrière la façade, plein de gens ont des failles, des cicatrices, des secrets douloureux ...
Mais bien sûr, tu es quelqu'un de sensible, et il vaut mieux que tu recherches à fréquenter au début des personnes pleines de compréhension qui ne vont pas te critiquer ou te dire le fameux "tu n'as qu'à" et ses nombreux synonymes culpabilisants ...
Bienvenue sur ce forum où de nombreuses personnes bienveillantes sont là pour t'encourager et te lire.
A bientôt, courage à toi.
Bien solidairement, Martine.
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Remarque je suis un peu comme toi. Depuis sa mort, je vis seule et en retrait. Pas vraiment coupée du monde puisque j'ai repris une activité professionnelle et que je suis souvent sur internet. Mais, pour le reste, je ne tolère personne qui s'approche un tant soit peu de moi. Non que je le veuille. C'est juste viscéral. Donc je te comprends et ne te prend pas du tout pour une extra truc ^^. Baisers doux sur ton coeur.
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Tu n'es pas seule... En tout cas par ici! nous sommes justement là pour nous exprimer, partager, ne pas nous juger et savoir un peu de quoi on parle..
Quand mon père s'est suicidé il y a 11 ans, mon monde s'est écroulé - je n'avais plus goût à rien et je suis rentrée dans une spirale autodestructrice dont je me suis sortie il y a environ 2 ans et demi. Pour autant , je ne serais jamais la même qu'avant, quelque chose s'est brisé en moi et j'aurais tjs une part de souffrance, une cicatrice qui se rouvrira de temps en temps, à l'occasion de certaines fêtes ou sans occasion particulière.
C'est vrai que malgré tout j'ai tjs gardé contact avec des amis et ma mère surtout, le reste de la famille c'est plus compliqué...
Ce que tu as du vivre pendant tout ce temps, n'est pas gâché ça te permet aujourd'hui d'être prête à comme tu dis raccrocher les wagons... Ca ne va surement pas être facile mais si on peut t'aider, on est là pour ça!
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:'( 6 :'(
Voilà 6 ans aujourd'hui qu'il est parti vers un ailleurs inconnu.
Et le ciel se déchire et il se délabre comme un manteau noir
Qui me recouvre tout entière si engluée dans le désespoir.
Aujourd'hui, je suis seule avec toi dans un monde où n'existe personne.
Le temps a passé trop vite depuis ce jour horrible et pourtant il me semble que sa mort remonte à des siècles. J'avais juste envie de l'écrire pour marquer cette date car, jusqu'à il y a seulement quelques jours, j'étais convaincue qu'il était mort le 10 juillet. J'ignore pourquoi puisque le date est écrite sur tous ses documents.
Incapable d'affronter cette date? Ou dans le refus de ce jour qui rendait cette mort si réelle?
Peut- être que je commence à peine à entrevoir l'idée d'une acceptation? Et que pouvoir me dire: c'était le 17 est le début ?