Chère Pascale, tu as le prénom, au féminin, de mon cher petit frère.
J'ai 47 ans, notre père est mort fin mai, et il y a bien des similitudes envers la vie, les traumatismes d'enfance et l'alcool, la maladie, la rage de vivre coûte que coûte, et enfin l'agonie, de votre papa à vous.
C'est notre maman qui était son infirmière et qui a assisté à sa fin, un quart d'heure où il s'est encore débattu pour respirer, et puis, tout à la fin, il s'est apaisé et son visage a exprimé de la sérénité, sentiment qu'il n'avait jamais éprouvé de sa vie.
Un deuil c'est dur, et si je semble parler du deuil de notre père avec une certaine distance, c'est parce qu'un AUTRE deuil a frappé notre famille, deux ans auparavant, une tragédie atroce, le deuil du fils aîné de Pascal, suicidé avant ses 15 ans.
Mais...connaître les malheurs des autres, même s'ils semblent "encore pires", ne console pas de ses propres malheurs, hein, Pascale ...
Parle, écris, ne garde pas étouffés tous ces sentiments consécutifs à la mort de votre papa ...
Oui, mettre des mots sur ce qui est possiblement descriptible, approcher les limites de nos pensées à l'occasion du dépassement de soi-même que constitue la mort de nos proches ...
Le fait que tu étais sa garde-malade, fortement impliquée, occupée pour suivre ton père dans son combat pour continuer de vivre, accentue le contraste de cette soudaine vacance ...
Et puis, EN PLUS, tous les tracas matériels, administratifs, alors que vous auriez besoin de vous recueillir un peu ...c'est lourd aussi, tout ça.
Enfin, n'hésites pas à t'exprimer sur ce très bon forum de témoignages et de soutien.
Bien cordialement, Martine.