Une chose est sûre, ce forum trouvera toujours matière à être alimenté. Deuil d'un conjoint, d'un enfant, d'un parent, d'une soeur, d'un frère...son " fonds de commerce " n'est pas prêt de s'éteindre.
Avec des dominances fluctuantes. Depuis plus de trois ans que je le fréquente, j'y ai vu à un moment la perte d'un enfant y prendre toute la place, à un autre le deuil par suicide d'un proche, actuellement le deuil du conjoint ...
L'activité du forum dépend de la participation de tous.
Les liens se font et se défont, des affinités, des animosités se créent, s'effacent.
Certains lisent dans l'ombre, d'autres écrivent avec pudeur, d'autres se livrent plus facilement.
Certains ne laissent un message qu' une fois : comment savoir s'ils sont encore présents ?
Certains membres partent doucement, d'autres de façon plus tonitruante.
De la même façon les arrivées peuvent être discrètes, ou plus marquantes.
Trouver sa place ici est difficile, comme dans la " vraie vie ". Il faut le vouloir, s'engager, donner, faire confiance, ne pas se contenter d'attendre des réponses, mais aussi manifester aux autres son soutien, sa présence.
Il ne s'agit pas de tenter d'apporter son aide, nous en sommes bien incapables parfois, et particulièrement en début de deuil, mais de simplement dire aux autres participants que nous sommes présents, que nous nous tenons là, près d'eux, en silence parfois, mais avec tendresse, affection et bienveillance.
Il s'agit de partager, donner, recevoir.
Je comprends parfaitement que certains ne se sentent pas capables d'effectuer cette démarche, et ressentent donc l'isolement, le désarroi de ne pas se sentir soutenus.
Nous sommes tous passés par cette étape, celle où notre douleur est tellement forte que nous ne trouvons pas les mots, celle où nous avons l'impression de basculer dans la folie .
A ces moments il faut lire, lire, et relire les histoires déposées ici. J'y ai passé des heures, des nuits entières. Cela m'a fait comprendre que je n'étais pas seule, que j'étais normale, cela m'a donné à chaque fois un peu de réconfort, et un peu plus de force pour aller vers les autres.
Alors oui, il faut dire les choses, dire quand cela ne convient pas. Mais il faut aussi savoir quelle aide on souhaite avoir et s'interroger sur la façon de la recevoir. S'il s'agit d'une aide personnalisée un soutien psy sera plus approprié. S'il s'agit d'un besoin de partage, il faut " s'investir " un peu, participer, donner...
Pas de polémique dans mes propos. Je pense seulement qu'il n'y a pas à s'excuser de ne pas répondre à tout le monde. Il n'y a pas de professionnels ici, mais que des " bénévoles " bien involontaires.
Je vous lis, toujours.
Je suis le parcours des ancien(ne)s qui passent encore par là, ou je sens leur présence silencieuse .
Je suis une "deuilleuse au long cours" , mon chagrin est toujours aussi présent, installé sur son fondement
Je ne participe pas ou peu, mais je suis de tout coeur avec vous.
Bien à vous
Nora