Nac, ton message m'a beaucoup touchée, car je me pose la même question que toi.
J'ai perdu maman en février, elle avait 80 ans et elle a mis une longue année à mourir.Pendant 1 an à chaque fois que je rentrai de l’hôpital, ou de chez elle , ou de la maison de repos , j'étais dévastée, je sanglotais, je ne supportais pas sa douleur.Les derniers jours ont été terribles, mais j'allais travailler, je pouvais même rire avec mes collègues, j'avais besoin de leur jeunesse, de leur insouciance.Puis maman est morte, j'ai accueilli cette nouvelle avec soulagement pour elle,et à ses obsèques j'ai même pu lire un texte que depuis mon adolescence je n'avais jamais pu lire sans pleurer.
Puis 3 mois plus tard le père de mon fils est mort brutalement, et là le chagrin de mon fils a été insupportable pour moi, mais j'ai continué, continué à faire mine, au travail, à la maison, continué à sourire.
2 mois après ce fut le tour de mon père de mourir en l'espace de 2 semaines de manière imprévue; et une fois encore, j'ai supporté, je ne sais même pas si je fais semblant,j'ai des projets, mais j'ai peu pleuré, peut-être parce que si je commence je ne pourrai pas m'arreter.Tu sais continuer à vivre, c'est normal, c'est humain, mais avoir l’impression de de pas suffisamment ressentir, c'est comme un danger qui nous guette, est ce qu'on est très vivantes et résistantes ou bien le chagrin va t-il nous tomber dessus plus violemment encore.En ce qui me concerne, bien sur je veux continuer,mais je voudrais aussi que ma douleur s'exprime, parce que je sais à quel point j'aimais mes chers disparus,et que j'aimerais les pleurer.
Ne te sens pas coupable, je crois que pour toi comme pour moi ce moment viendra et j’espère que nous auront la force de l'affronter