FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Discussions Générales => Discussion démarrée par: johann02 le 30 novembre 2011 à 16:48:43
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Il est dit dans de nombreux ouvrages consacrés au "deuil" qu'il faut "se battre", admettre, accepter, et que le temps aura son effet "positif" sur nos chagrins et nos douleurs "d'écorchés vifs par la perte d'un être cher"...Tout ceci ne m'apparaît plus que comme de la théorie, qui peut "fonctionner" chez certains sujets, mais tant d'autres n'y parviennent pas. On m'a également déjà "conseillé "de prendre sur moi"? Et que puis-je donc "prendre sur moi", cette expression est une ineptie, sans signification et sans aucune "valeur"...
Se battre contre quoi, contre qui? Pour en quelque sorte "exorciser" ces "démons" qui sont en nous et nous "cannibalisent" au jour le jour? Je parle ici de notre peine, de notre chagrin, de notre manque grandissant, de la solitude, du vide et du néant qui se sont "installés" dès lors que celle ou celui que nous aimions tant "s'en est allé"...Je ne peux me battre contre quoi que ce soit....Je suis fatigué de ces personnes qui ne comprennent pas que le "deuil" ne "s'efface "pas d'un revers de la main, et qu'il suffit de "passer à autre chose". Il y a une certaine forme d'intolérance chez ces individus qui n'ont bien sûr pas connu ce que nous "connaissons".Personne n'ayant pas vécu notre " effondrement" ne saura jamais "entendre" et savoir ce dont il s'agit.....J'ai l'impression que chaque jour va être une "immense montagne "à escalader: et c'est le cas....Mais je redescends bien vite, ne parvenant jamais "au sommet" de ce qui pourrait être une "délivrance".Une grande partie de moi est elle aussi "enterrée" et irrécupérable.
Bon courage à vous qui êtes dans cette souffrance. Amicalement. Johann
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JE partage ton sentiment d incomprehension ,de mal-etre ,de solitude et aussi de rejet vis a vis des autres personnes qui ne comprennent mais alors rien du tout de ce que nous vivons .
Pour moi cela fait a peine 1 petit mois que j ai perdu maman et au dehors il faut faire bonne figure ,parler comme ci de rien n etait ,jouer la comedie car dans cette societe il ne faut pas montrer sa detresse car je crois vraiment que c est une detresse tres profonde et on ne peut pas la battre ,elle est en nous tout le temps .
Je me suis achete des livres sur le deuil et c est vrai ils disent de lutter qu apres un certain temps ca ira mieux qu en savent -ils ?Pour ma part je ne crois pas que je pourrai aller mieux bien au contraire ,plus les jours passent et plus je me sens mal sur tout les points ,je suis fatiguee de lutter contre moi-meme ,contre ma peur ,ma solitude ,mon chagrin ,j en suis venue a me dire que finalement c est peut-etre plus facile d etre celui qui part que celui qui reste .Hier j ai eu un pepin avec l electricite et j ai du faire appel a un reparateur et parler avec lui ...cela m a tellement fatiguee de me forcer pour retenir mes larmes et faire bonne figure .
Tout comme toi ,les jours sont une eternite ,de ne pouvoir plus partager ses petites choses de tout les jours cela epuise moralement et physiquement .Certaines personnes arrivent a surmonter cette epreuve et pour d autres .....c est tout simplement impensable ,pour ma part je ne peux pas accepter ce depart ou que j aille ,il y aura toujours cet enorme vide en moi .Une douce .pensee a tous
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Bonsoir Yohann.Oui, j'ai regardé et écouté parfois "en boucle" les modules du Processus de "deuil"....Mais rien n'y fait...Cette "perte" qu'est la mienne est trop importante et "irréparable"....
Merci pour ton intervention. Johann
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Ce qui revient à dire Johann que ni rien ni personne ne pourra quoi que ce soit pour nous, que c'est dans la douleur
que nous avancerons pas à pas et que celle-ci s'atténuera un peu, si nous tenons jusque là !
Je viens de faire 40 kms A/R pour voir un Psy, qui... m'écoute...
Rentrée chez moi j'ai de nouveau envie de hurler comme je le fais depuis quatre mois, ne pouvant me faire à l'idée
que mon unique enfant n'est plus.... que je continue à faire vivre à ma manière !
J'ai secoué tous ceux qui ont prétendu la soigner.... à commencer par l'hôpital où elle est restée deux mois et demi, sans
aucun suivi à la sortie ! Et il a fallu qu'elle passe à l'acte pour que l'on diagnostique une "dépression majeure de type mélancolique"
une des plus sévères... avec hauts risques de suicide... Voilà ce que l'on m'a appris il y a une semaine à peine
"La souffrance de votre fille a en effet été un cauchemar pour elle .... c'est un échec total pour nous " m'a dit le chef de service.... Il m'a fallu batailler quatre mois pour obtenir cet entretien... pour entendre ces mots !
De cet échec, ma fille est d'abord victime, puis ses ses deux enfants qui sont sans Maman, et moi - le père qui exerce la parentalité à lui seul (ils étaient divorcés depuis quelques mois) les éloigne de leur famille maternelle, moi en l'occurrence - Je l'ai perdue, j'ai tout perdu.... et j'essaie de tenir debout pour le jour où je pourrai faire le lien entre elle et ses enfants !
Bref, ma tombe est creusée avec la sienne !
J'aurais tant voulu la serrer dans mes bras, la soutenir davantage mais même les mamans n'ont pas la toute puissance.... et ma
culpabilité me ronge, j'aurais dû voir certains signes !!!
Je nous souhaite de retrouver quelques forces pour honorer la mémoire de celles et ceux que nous avons tant aimés qui resteront
à jamais dans nos coeurs.
Chaleureusement à toutes et à tous.
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Bonsoir Mammj. Je suis bouleversé et une fois encore en pleurs à la lecture de ton message.Il y a des situations "horribles et inhumaines", comme l'est d'ailleurs tout "deuil"...J'ai refusé de prendre certains médicaments que mon médecin m'a prescrit : Vératran 5, puis 10, Effexor, Seroplex 20 et maintenant Prozac 20...Et puis il m'a conseillé une "cure de sommeil", dans une petite clinique psy de St Quentin où je sais qu'on a l'électrosysmothérapie "facile"..Je ne veux pas être "manipulé .
Tu sais que malheureusement les "signes "ne sont pas toujours "visibles" et que bien sûr, après ce "passage à l'acte" toute la culpabilité des parents "se met en route"....
Je comprends et " compatis" à ta, votre douleur Mammj...Je n'ai que ces quelques mots banals et insipides à "t'envoyer" comme message de "soutien"....Mais l'absence sera toujours là.....
Bien à toi. Courage. Sincèrement. Johaann
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bonsoir Karelle. Naturellement, je "partage" entièrement TOUT CE QUE TU DIS dans ton message. Puisque "je vis" les mêmes choses et partage les mêmes sentiments.Quelle que soit la lecture, les "conseils", nous resterons à jamais "amputés" d'une partie de nous-même et ne pourrons jamais "faire sans"...Je me bats avec moi-même pour ne pas pleurer où que j'aille et pour quoi que je fasse! Et comme tu le dis, il faut "jouer un rôle": je ne le peux pas....J'aimais trop ma mère pour "n'en faire qu'un souvenir".....
Bien à toi. courage.Johann
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Sans contester le vertige de la douleur, je ne suis pas d'accord sur le fait que rien ni personne ne peut rien pour nous... et heureusement! Si nous avons partagé de l'amour, avec nos conjoints, nos enfants, nos parents...cet amour ne s'évanouit pas dans la disparition, mais continue à nous soutenir, nous accompagner. Sauf à nous supprimer physiquement, notre personnalité doit survivre, non?
Mon seul projet: rendre mes enfants heureux et l'être. Avec Olivier dans mon coeur et sans jamais m'empêcher d'aller de l'avant. La mort ne gagnera pas.
Oui, je sais plus facile à dire qu'à...
Je vouzembrasse.
Caro
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Quand je dis que "rien ni personne ne peut rien pour nous" j'entends bien que l'essentiel de notre cheminement nous appartient !
Et ce, en fonction de nos personnalités, de nos vécus, de l'accompagnement que l'on peut trouver autour de soi !
Il est vrai qu'il est difficile de composer avec l'absence et la douleur, au jour le jour, pour chacun d'entre nous,
toutefois je l'exprime à nouveau nous faut honorer ceux que nous avons portés et portons dans notre coeur, et ceux qui restent.
Moi aussi, en tant que grand-mère -même bien fatiguée- j'espère tenir le coup et avoir quelques années devant moi pour que deux enfants de 9 et 16 ans, privés de leur Maman qui les aimait tant, puissent grandir et dépasser le traumatisme qu'ils viennent de vivre !
En effet, la vie doit être plus forte que la mort.... mais on ne fera pas l'économie de la dure épreuve du deuil que nous n'abordons pas tous de la même manière !
Affectueuses pensées à tous.
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Tu as parfaitement raison, mais c'est surtout pour mes deux enfants, 14 et 15 ans que je souhaite du fond du coeur un avenir souriant et préservé!
Affectueusement,
Caroline
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Chacun "vit" -son- "deuil" à "sa façon".....Et il me semble que les choses sont encore plus compliquées lorsque l'on se retrouve totalement SEUL dès que "notre" Autre " est parti"....Ce qui est mon cas et celui sûrement de bon nombre d'inscrits. Alors là, se pose cette question essentielle, à savoir "Que vais-je faire de toute cette absence et de cette béance"? Nul à qui "transmettre" et nul sur qui "veiller" désormais. C'est à cette solitude "mortelle" à laquelle je faisais allusion.....Tout est "vide de l'Autre", vide de sens, vide d'attrait, vide de désirs....
Bien à vous. Johann
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MOI J'EN AI MARRE DE ME BATTRE !!!!!
je me bats, je me bats tant et tant que je suis épuisée... mon compagnon ne comprend pas mon combat perpetuel pour tenir debout, pour tenir la maison, pour partager un jeu et un sourire avec mes enfants qui pourtant sont les seuls qui me donnent l'envie de me battre... mais la force me manque, mes ressources s'épuisent, et mon compagnon ne comprend plus.. puisque je parait forte, je n'ai plus le droit de craquer. 8 mois hier, deux mois que je craque et me bat contre la dépression.. et lui, il veut m'abandonner... car je gache tout à "me laisser m'enfoncer"....!!
c'est vrai et c'est malheureux, mais il ne saura que quand il le vivra...
c'est comme les gens qui cherchent un peu à savoir pourquoi vous avez pris 10 ans ans deux mois, généralement on me répond ; soit ; -Et comment vas ta maman?
Faut etre forte, pense à tes enfants! ( qu'est-ce qu'ils croit que je fais chaque seconde???!!)
Ah moi aussi, la belle mère de mon oncle a perdu.... etc... mais ca va aller!!
Bref,j'en parle plus, ca dérange, ou ce qu'on me répond me dérange!!
Mammj , en plus de vous tous bien sûr, chaque souffrance et histoire est unique et me touche, mais je m'adresse particulièrement à vous car ce que vous vivez ressemble énormémént à ce que maman et moi traversons. la belle famille a disparue, et notre seule bataille est de faire exister ce lien, mon frère doit etre "représenté" dans la vie de son enfant, tout comme vous vous sentez le devoir légitime de représenter votre fille auprès de ses enfants. "représenter" n'est pas le bon mot mais je sais que vous voyez ce que je veux dire.. faire vivre son souvenir, dire qui l'être aimé était..
C'est si terrible! comment tous ces gens peuvent faire comme si la personne disparue n'avit quasi jamais existée!!!
Et il faut aussi se battre pour lui faire reconnaitre son existence! c'est épuisant mais c'est une bataille qui s'impose à nous! Seulement il y a si peu de personne à qui en parler...
Je pense à vous, courage... et battez vous... contre ces ignorants qui vous disent de vous battre!!!
affectueusement à tous
Sista
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"Il dépend donc de nous-mêmes, non pas de remplir ce vide, mais simplement de ne pas s'opposer à ce qu'il se comble partiellement de lui-même.
C'est là l'espoir !" ( Yohann)
Je partage cette pensée.
Je viens de perdre mon fils unique et me retrouve seule ; que faire de tout ce "vide" ? de tout ce temps ? de la douleur parfois si intense de l'absence !
Ce sont là certaines des questions que je me suis posées après le choc survenu qui vous laisse anéantie, K.O.
Le laisser se remplir ce vide de petites choses d'abord : la sensation "ouateuse" douillette de l'oreiller sous notre tête ; le souvenir d'un moment heureux passé avec l'être aujourd'hui absent ; le lever du soleil, même s'il est derrière de gros nuages gris ou noirs ; l'odeur du café frais, le parfum d'une fleur ou d'un fruit ... le sourire innocent d'un enfant, celui tout ensoleillé d'un vieillard que l'on croise dans la rue et avec qui deux mots gentils sont échangés ... la lecture d'une page d'un auteur favori, le son d'une voix que l'on aime .... la saveur d'une soirée douce seule à écouter un morceau de notre musique préférée par exemple, ou encore la découverte d'un paysage insolite dans une revue , paysage qui vous fait rêver et vous donnerait envie de le visiter, un jour ... qui sait !
Bref, je laisse venir à moi tout ce qui est naturel, sans forcer, oui, tout ce qui peut contribuer à me réconcilier avec moi-même si bouleversée par ce "départ", me réconcilier avec la vie qui ne nous épargne pas ! ... en fait, j'essaie de m'accorder la paix intérieure, tout simplement.
Cela a l'air facile , comme ça, en le disant ou en l'écrivant, je sais bien ! Pratiquer ces petits exercices régulièrement, pourtant, oui, je vous assure , ça finit par être efficace.
Je vous (nous) souhaite à tous plein de courage ; armons-nous de lumière !
Yuna
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"C'est la définition réelle du deuil, passer de l'émotion presque insupportable à un souvenir plein de douceur et de tendresse.
Qui reste en nous, mais déchargé de son intensité." ( Citation de Yohann)
Oui, c'est tout à fait cela, Yohann. J'ai lu ausi ce livre sur le deuil du Docteur Fauré ; il m'a aidée, c'est vrai !
Yuna
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Vous parlez du bouquin du Dr Fauré, ce livre ne m'a pas du tout inspirée. Je l'ai trouvé très laconique sur bien des sujets et très "cloisonnant".
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Bonsoir. Je constate que mon sujet a permis de "mettre en place" des échanges concernant des lectures relatives au "deuil". J'ai lu le Dr Fauré que je respecte, mais je "n'adhère" pas toujours..Comme j'ai pu lire Ginette Raimbault et son livre " Parlons de deuil", mais qui s'adresse plus ( malheureusement) aux parents étant dans la souffrance de la perte d'un enfant. Ginette Raimbault étant une psychanalyste "faisant autorité" auprès des enfants et de leur famille. Je me "raccroche" personnellement à Roland Barthes et son "Journal de deuil", constitué de "fiches" écrites au jour le jour, juste après le décès de sa mère.Il y a des similitudes troublantes avec ce que je vis...Il s'agit là des sensibilités de chacun d'entre nous avec les mots et les écrits de ces auteurs qui ont essayé de mettre justement des mots sur les maux de la souffrance.
Bien à vous. Johann
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Bonsoir,
J ai mal, très mal.... Quand je lis tous vos témoignages car cela me renvois dans ma réalité !!! Je suis d accord, je n ose plus parler de ma douleur ou de ma détresse , car j ai moi aussi cette impression que les gens ne comprennent rien, en tout les cas je parle de ceux qui , heureusement pour eux, ne connaisse pas se mal horrible, j ai perdue l homme de ma vie et ma belle-mere, son fils unique!!!!
Alors, c est vrai que j ai la chance moi même , d avoir ma maman qui me comprend a 100 0/0 , mais j ai énormément besoin de ma belle -mere on s appel tous les 2,3 jours, et on pleure (j habite dans le sud et ma famille et belle-famille habitent vers Paris ) ...
Je sais que lorsque l on perd un être cher, on culpabilise tout le temps, et je pense vraiment qu il ne faut pas, on ne peu pas tout savoir, nous sommes des êtres humains et pas des machines, si on savait tout , il y a bien des erreurs que l on n aurait pas faites.... Alors assez de s en vouloir, pour des faits que l on n'a pas voulus !!! On subis, c est tout et tout le reste de notre existence nous porterons notre douleur, a chaques instant et comme disent certains de nous, c est une montagne sans sommet ....
J ai un peu d espoir avec se site , qui enfin me permet de parler a des personnes intelligente et surtout , mais malheureussement concerne....
Juste une chose , pour finir ce soir, JE T AIME D UN AMOUR INFINI ET INDESTRUCTIBLE MON ANGE.......
Amicalement a tous, et pleins de courages et de tendresse....
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bonsoir,
lire vos messages m'ont fait du bien, je ressens les mêmes impressions que vous tous, aujourd'hui cela a été une journée dure, j'ai pleuré tout le temps, au bureau je ne pouvais pas me retenir ,il est vrai que je ne supporte plus les gens qui me disent que cela va passer comment peuvent -t ils savoir ce que je ressens, IL ME MANQUE ENORMEMENT, JE M ENNUIE DE LUI,
j'ai du mal à rester dans notre maison,
bon courrage à tous et toutes.
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Pour moi aussi la nuit n'a pas été bonne et le réveil... mieux vaut ne pas en parler. :'( :'( :'(
Difficile de rêver de lui, et de se retrouver seule dans son grand lit au petit matin. :'( :'( :'(
Mais je connais, cela m'arrive souvent, trop souvent. Alors maintenant, je m'assoie sur le bord du lit, la tête entre les mains et je laisse couler le flot de larmes, celui que l'on ne peut pas retenir, je m'autorise à gémir encore et encore et je tente de faire le vide dans mon cerveau, comme si j'appuyais sur une touche "reset". Et là, je me lève et, affirme tout haut : Bon maintenant je démarre la journée. Cela vaut ce que cela vaut, pour moi cela marche; un peu de laisser aller, un peu de contrainte.
C'est une terrible épreuve que nous vivons tous.
J'aime particulièrement le message de Yuna.
"Il dépend donc de nous-mêmes, non pas de remplir ce vide, mais simplement de ne pas s'opposer à ce qu'il se comble partiellement de lui-même.
C'est là l'espoir !" ( Yohann)
Le laisser se remplir ce vide de petites choses d'abord : la sensation "ouateuse" douillette de l'oreiller sous notre tête ; le souvenir d'un moment heureux passé avec l'être aujourd'hui absent ; le lever du soleil, même s'il est derrière de gros nuages gris ou noirs ; l'odeur du café frais, le parfum d'une fleur ou d'un fruit ... le sourire innocent d'un enfant, celui tout ensoleillé d'un vieillard que l'on croise dans la rue et avec qui deux mots gentils sont échangés ... la lecture d'une page d'un auteur favori, le son d'une voix que l'on aime .... la saveur d'une soirée douce seule à écouter un morceau de notre musique préférée par exemple, ou encore la découverte d'un paysage insolite dans une revue , paysage qui vous fait rêver et vous donnerait envie de le visiter, un jour ... qui sait !
Bref, je laisse venir à moi tout ce qui est naturel, sans forcer, oui, tout ce qui peut contribuer à me réconcilier avec moi-même si bouleversée par ce "départ", me réconcilier avec la vie qui ne nous épargne pas ! ... en fait, j'essaie de m'accorder la paix intérieure, tout simplement.
Cela a l'air facile , comme ça, en le disant ou en l'écrivant, je sais bien ! Pratiquer ces petits exercices régulièrement, pourtant, oui, je vous assure , ça finit par être efficace.
Oui, qui peut dire que dans notre immense chagrin nous ne parvenons pas à glisser quelques brefs mais réèls instants de plaisir et de douceur? Oui, la sensation ouateuse et douillette de l'oreiller, c'est bon après une journée de combat, quelques mots gentils d'un(e) inconnu(e), je veux dire un qui ne sait pas, une attention, un sourire, c'est doux au coeur...
Nos douleurs ne sont pas les mêmes, notre façon de les appréhender sont différentes, nos croyances, nos caractères, nos situations personnelles font que l'on se bat ou que l'on a envie de baisser les bras. On a beau dire que l'expérience des uns ne peut servir aux autres, je trouve beaucoup de réponses et de réconfort - même si cela m'apporte aussi beaucoup de tristesse - sur ce forum.
Autour de nous, la vie continue, on a beau s'en désintéresser, la terre tourne.
Pour nous, tout c'est arrêté, tout est en sommeil, en attente, un long hiver, froid et hostile.
On en verra bien le bout un jour.
:-*
PiMa
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Chère PiMa,
Pour rebondir à ton intervention, hier ma mère me demandait quand nous arrivions pour Noël... et je lui ai répondu: "Je souhaiterais être plutôt aux vacances de Pâques!...". Aucune vocation à être drôle...juste dire que si le temps passe, la violence s'atténue.
Les moments de plaisir sont primaires, en effet. Pour moi, un polar, réussir à bosser plus d'un quart d'heure (sur ma thèse), voir mes enfants en train de rire sans arrière pensée, ou regarder un téléfilm à trois francs six sous à la télé. Bizouiller mes dix chats aussi!
Mais, encore au fond de moi, une amertume, un manque, une lassitude...
Allez, je vais essayer d'aller bien.
Je t'embrasse fort...tu vas bien aujourd'hui?
Caro
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Pour être franche, Caro, je ne vais pas trop bien.
Mais je sais que l'on ne retire rien de bon à écouter ses larmes, alors je vais me pousser et faire un "reset" comme je dis plus haut.
Et puis, mes petits chat le sentent et ils sont collés à moi! Pas les 20, je te rassure, mais la petite portée de 4, née en douce dans la grange... la semaine de la mort de Pierre. Je venais de faire opérer la petite mère, qui avait élu domicile chez nous et hop! elle m'en ammène 4 , dans la maison, tout juste sevrés. Tout de suite, ils ont pris possession des lieux et sont très proches de moi. Cà, ce sont des petits bonheurs, les galipettes, les câlins, les ronrons, le nez dans leur fourrures soyeuses et leur 6ème sens qui me trouble souvent.
Allez, le soleil s'est levé, ... derrière les nuages, je vais me secouer et sortir.
Bises Caro.
Prends soin de toi.
PiMa
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Oui, qu'il est difficile de "continuer" quand celui ou celle que vous aimiez vous manque tant.Y a-t-il seulement des mots justes, précis, et assez forts et "parlants" pour exprimer ce qui "gît" au fond ne nous? Chaque acte de chaque jour devient un fardeau...Chaque pensées se transforme en pleurs, en successions de regrets, de manques et de culpabilité. Je deviens "irrationnel" m'imaginant pour "mieux me consoler", qu'un "miracle" peut être possible.On croit "perdre la raison", se laisser divaguer dans des méandres interminables qui nous amènent toujours à la même et inéluctable conclusion: "Je suis seul". cette solitude, ce cruel "manque de l'Autre" nous fatigue et nous rend mélancolique et parfois "absent": c'est à dire "déconnectés" du réel...Mon corps est certes encore là, mais mon "âme", mon esprit, mon sens de la réalité et mon pragmatisme eux n'y sont plus.Je ne suis qu'une vague ombre de mon être, allant et venant, sans but et sans intérêt....Ce "deuil" est impossible....Maman, tu me manques tellement et à un tel point.....
Courage à vous. Johann
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yohann,
Je sais que mous sommes tous différents, mais la douleur dont tu parles ou bien le manque ou encore la peine , je l ai aussi, nous l avons tous.... Avec des situations, bien sur personnels ....
En ce moment, je ne vais vraiment pas bien, je ne fait que pleurée encore et encore, Stef me manque a un point... Je me suis mise a refaire du sport cela me fait du bien mais aussi du mal car je n écoute pas mon corps , je fait 2 heures par jours de façon très intense, c est mon seule moyen de me défoulée.
Enfin tout cela pour te dire que je comprend car je vie ce manque....
Amicalement et sincèrement, douce nuit....
Jeny, Pour l amour de ma vie
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Bonsoir a vous tous sur ce forum
bonsoir Johann2
merci de m'avoir répondu,je ne suis pas venue sur le forum depuis 10 jours,et je vois que tu ne va pas mieux,
ta maman te manque toujours autant,c'est vrais que ces fêtes qui approchent,pour moi aussi, c'est une engoisse.
entendre au tour de nous tout le monde qui ce rejuissent a l'approche de ces fêtes,alors que nous ,on voudrait ce mettre
dans un trou ou personne ne puisse nous voir,pour moi 16 mois que mon mari est parti,il y a des momentsou je me sens
un peu mieux,car je le sais près de moi,mais l'approche des fêtes m'engoisse,malgré que moi j'ai mes enfants et petits enfants,
alors que toi tu est tout seul avec ta peine,je comprends ce que cela doit être pour toi,mais ta maman est près de toi,
je penses bien a toi,et vous tous qui venez de commencer vôtre deuil,il est vrais que chacun le vit a sa maniere, mais comme le dit si bien Marico,il faut du temps pour que la douleur d'avoir perdu l'être aimé s'appaise un peu.
Pour moi il me manque toujour autant,mais quand jepenses a mon Pierrot, j'ai un peu moins la haine que j'avais au debut,contre la
medecine,le monde entier,et de culpabiliser de ne pas avoir demandé d'autres avis,de ne pas l'avoir emmené dans d'autres hoptaux,
je me dis que ça doit être la destinée.
je penses bien a vous tous anciens et nouveaux sur ce forum,
et a toi Pascalequi est si remonteé,et que l'approche de l'anniversaire de ton Jacques, est toujour aussi difficle a accepter
je penses bien a toi et a vous tous Bruna
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Bonsoir a vous tous sur ce forum
bonsoir Johann2
merci de m'avoir répondu,je ne suis pas venue sur le forum depuis 10 jours,et je vois que tu ne va pas mieux,
ta maman te manque toujours autant,c'est vrais que ces fêtes qui approchent,pour moi aussi, c'est une engoisse.
entendre au tour de nous tout le monde qui ce rejuissent a l'approche de ces fêtes,alors que nous ,on voudrait ce mettre
dans un trou ou personne ne puisse nous voir,pour moi 16 mois que mon mari est parti,il y a des momentsou je me sens
un peu mieux,car je le sais près de moi,mais l'approche des fêtes m'engoisse,malgré que moi j'ai mes enfants et petits enfants,
alors que toi tu est tout seul avec ta peine,je comprends ce que cela doit être pour toi,mais ta maman est près de toi,
je penses bien a toi,et vous tous qui venez de commencer vôtre deuil,il est vrais que chacun le vit a sa maniere, mais comme le dit si bien Marico,il faut du temps pour que la douleur d'avoir perdu l'être aimé s'appaise un peu.
Pour moi il me manque toujour autant,mais quand jepenses a mon Pierrot, j'ai un peu moins la haine que j'avais au debut,contre la
medecine,le monde entier,et de culpabiliser de ne pas avoir demandé d'autres avis,de ne pas l'avoir emmené dans d'autres hoptaux,
je me dis que ça doit être la destinée.
je penses bien a vous tous anciens et nouveaux sur ce forum,
et a toi Pascalequi est si remonteé,et que l'approche de l'anniversaire de ton Jacques, est toujour aussi difficle a accepter
je penses bien a toi et a vous tous Bruna
bonsoir Bruna et je suis content de te "retrouver" un peu ici.Tu fais partie de ces amis(es) du site qui me permettent de dialoguer et de me sentir ne serait-ce que l'espace de quelques minutes, moins seul et "abandonné".je pense là à Jeanpy qui est aussi une Dame formidable et empathique.
Non Bruna, ma peine ne s'est guère atténuée et mon chagrin est "mon allié quotidien". Je ne peux oublier la mère fantastique qu'était maman..
Moi aussi j'ai ressenti cette "haine" à l'endroit du corps médical et des urgentistes qui n'ont pas su la réanimer....Mais cette "colère" s'est dissipée...OUI, je redoute ce 24 et 25 décembre avec angoisse, tu ne peux t'imaginer à quel point..Lorsque je suis obligé de sortir pour aller faire des achats, je baisse la tête afin de ne pas voir ces illuminations, toutes ces décorations qui ravivent en moi tant de souvenirs et de tristesse. Je ne supporte plus cette Fête...Parce qu'elle représentait pour nous deux tant de choses agréables et tant de complicité!
Moi aussi, l'envie de "me terrer" et oublier le monde me prennent bien souvent....Et puis d'autres idées surviennent également...
Je te souhaite du courage Bruna et te dis à bientôt j'espère.....Bien à toi.
Johann