Pour moi aussi la nuit n'a pas été bonne et le réveil... mieux vaut ne pas en parler.
Difficile de rêver de lui, et de se retrouver seule dans son grand lit au petit matin.
Mais je connais, cela m'arrive souvent, trop souvent. Alors maintenant, je m'assoie sur le bord du lit, la tête entre les mains et je laisse couler le flot de larmes, celui que l'on ne peut pas retenir, je m'autorise à gémir encore et encore et je tente de faire le vide dans mon cerveau, comme si j'appuyais sur une touche "reset". Et là, je me lève et, affirme tout haut : Bon maintenant je démarre la journée. Cela vaut ce que cela vaut, pour moi cela marche; un peu de laisser aller, un peu de contrainte.
C'est une terrible épreuve que nous vivons tous.
J'aime particulièrement le message de Yuna.
"Il dépend donc de nous-mêmes, non pas de remplir ce vide, mais simplement de ne pas s'opposer à ce qu'il se comble partiellement de lui-même.
C'est là l'espoir !" ( Yohann)
Le laisser se remplir ce vide de petites choses d'abord : la sensation "ouateuse" douillette de l'oreiller sous notre tête ; le souvenir d'un moment heureux passé avec l'être aujourd'hui absent ; le lever du soleil, même s'il est derrière de gros nuages gris ou noirs ; l'odeur du café frais, le parfum d'une fleur ou d'un fruit ... le sourire innocent d'un enfant, celui tout ensoleillé d'un vieillard que l'on croise dans la rue et avec qui deux mots gentils sont échangés ... la lecture d'une page d'un auteur favori, le son d'une voix que l'on aime .... la saveur d'une soirée douce seule à écouter un morceau de notre musique préférée par exemple, ou encore la découverte d'un paysage insolite dans une revue , paysage qui vous fait rêver et vous donnerait envie de le visiter, un jour ... qui sait !
Bref, je laisse venir à moi tout ce qui est naturel, sans forcer, oui, tout ce qui peut contribuer à me réconcilier avec moi-même si bouleversée par ce "départ", me réconcilier avec la vie qui ne nous épargne pas ! ... en fait, j'essaie de m'accorder la paix intérieure, tout simplement.
Cela a l'air facile , comme ça, en le disant ou en l'écrivant, je sais bien ! Pratiquer ces petits exercices régulièrement, pourtant, oui, je vous assure , ça finit par être efficace.
Oui, qui peut dire que dans notre immense chagrin nous ne parvenons pas à glisser quelques brefs mais réèls instants de plaisir et de douceur? Oui, la sensation ouateuse et douillette de l'oreiller, c'est bon après une journée de combat, quelques mots gentils d'un(e) inconnu(e), je veux dire un qui ne sait pas, une attention, un sourire, c'est doux au coeur...
Nos douleurs ne sont pas les mêmes, notre façon de les appréhender sont différentes, nos croyances, nos caractères, nos situations personnelles font que l'on se bat ou que l'on a envie de baisser les bras. On a beau dire que l'expérience des uns ne peut servir aux autres, je trouve beaucoup de réponses et de réconfort - même si cela m'apporte aussi beaucoup de tristesse - sur ce forum.
Autour de nous, la vie continue, on a beau s'en désintéresser, la terre tourne.
Pour nous, tout c'est arrêté, tout est en sommeil, en attente, un long hiver, froid et hostile.
On en verra bien le bout un jour.
PiMa