Bonjour Nathalie...
Oh combien suis-je d'accord avec vous.
Oh combien ai-je senti la fuite des amis (alors que j'attendais beaucoup de leur part).
Mais, en ce qui me concerne, je ne parviens pas à forcer leur porte ; je trouve qu'il serait plus sain que ce soient eux qui viennent vers moi.
J'avais écrit un texte, là-dessus, je vous le donne en lecture.
Au plaisir de vous retrouver.
Jacques
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SEUL dans la Vie !
Le deuil et sa douleur....
le vide en nous....
le vide autour de nous....
A ceux qui n'ont jamais traversé une telle épreuve, on peut dire qu’une nouvelle vie, sans conjoint, constitue une véritable souffrance, malheureusement sous-estimée par l'entourage.
La perte de son conjoint est vraiment la perte de "sa moitié" à tous les sens du terme (habitudes, tendresse, amour).
Se retrouver "seul" dans la vie, c'est, désormais, faire sans celui ou celle qui entretenait, jadis, une petite braise, le "désir de vivre".
Ce "vide" entraine un véritable bouleversement, qui, chaque fois, est un cruel déchirement : on ne met plus 2 couverts mais 1 seul ; on range ses vêtements pas très loin des effets personnels du disparu ; à table, on n'a plus à qui parler, à qui exposer son ressenti (ses joies et ses peines), avec qui échanger les souvenirs ou les projets.
On est "seul" !
Le chagrin est souvent insurmontable, la fatigue physique est là, présente, doublement pénalisante. On n'est plus qu’UN pour faire TOUT. On n'a plus la même force, le même entrain. On s'affaiblit.
Pour peu qu' un état dépressif vienne s’y ajouter, alors ça peut devenir 'catastrophique'.
"Seul", c'est encore, dans l'absence de l'être aimé, l'angoisse d'affronter la nuit qui arrive, l'hiver qui approche.
Sur le plan émotionnel, on a tendance à éprouver une certaine colère : envers tel ou tel service médical qui s'est peut-être fourvoyé, ou qui a été (très) maladroit, vers le monde social qui ne semble pas toujours fait pour ce à quoi il est destiné, envers les amis qui ne paraissent pas du tout en phase avec celui ou celle qui se retrouve "seul"... toujours et encore : SEUL.
Et puis, et surtout, il y a le "j'aurais dû... j'aurais pu... si j'avais su...."
Des remords, des moments d'intense tristesse, qui font que le vide de la solitude est encore plus pénible à supporter.
Ces divers sentiments éprouvés (culpabilité, colère, angoisses), doivent faire place à un travail de reconstruction.
Or, les souvenirs sont là, présents et harcelants : les fêtes sans l'être disparu, les nouveaux évènements qu'on aurait bien aimé faire vivre à celui ou celle qui nous a quittés. Et, chaque fois, c'est le cycle infernal : l'explosion de chagrin et de douleur intense qui, à nouveau, ronge tout notre être.
L'être "seul" aurait bien besoin d'être perçu par une oreille attentive, une personne à qui il pourrait exprimer sa douleur, sans retenue.
Mais, là encore, que de difficultés ! Souvent les amis s’esquivent, n’ayant pas envie d’entendre, de voir, et/ou, de s’attarder sur une situation qu’ils redoutent déjà pour eux mêmes.
Alors, l’être seul va afficher une façade, le classique « oui oui, ça va ! »… La réalité est toute autre, la souffrance et la détresse n’étant guère perceptibles que par ceux qui ont vécu pareille galère.
Vers qui se tourner alors ?
Et bien, Il reste, peut-être, la solution de se tourner vers certains réseaux sociaux, composés de personnes dont la plaie est en train de se refermer, et sachant tendre la main aux autres.
Certaines sont formidables, et font preuve d’une immense dose d’amour et d’affection qui contribueront, un jour, au retour à l’épanouissement de l’être malheureux.
Jacques
22/10/2013