Bonsoir Bibou,
Néophyte comme vous, je me pose également cette question. Avant de vous donner mon sentiment, je voudrais vous faire part de mon histoire. L'histoire de mon mari qui est aujourd'hui la mienne et celle de mes enfants. Mon mari, un homme plein de vie, souriant avec beaucoup d'humour et d'une intelligence époustouflante mais aussi vivant un mal-être profond, intime qui n'appartenait qu'à lui, a mis fin à ses jours le 5 juillet 2016.
Le deuil de l'être aimé, de notre moitié, de la personne avec qui nous avons fait des enfants et sans qui aucun projet n'a sens, est l'expérience la plus atroce qu'il m'ait été donnée de vivre. Apprivoiser l'absence, le vide abyssal, le manque, la peur de continuer seule avec ses deux enfants en bas-âges...
Tout ceci n'est que souffrance, une souffrance absolue... Je pense qu'il y a de la souffrance dans le deuil, mais le deuil n'est pas cette souffrance. Au contraire, le deuil est ce que l'on va mettre en place pour se séparer de cette souffrance.
Je lis beaucoup depuis 4 mois et 3 jours. Docteur Christophe Fauré fait partie des auteurs que je lis et relis. Je trouve du réconfort dans les étapes du deuil qu'il décrit dans son livre "vivre le deuil au jour le jour" car il me rassure. Ainsi, je me persuade de ne pas perdre pied, je chemine lentement mais sûrement...
Je me sentirais mieux le jour où je pourrais enfin dîner avec des amis en ville sans avoir ce sentiment de tristesse intense, le jour où je pourrais enfin penser à mon mari, le père de mes enfants, en me disant avec un réel apaisement : "quelle chance ai-je eu de croiser son chemin, de vivre ces quelques années à ses côtés. Le jour où voir grandir nos enfants, le fruit de notre amour ne sera que bonheur sans penser que lui ne les connaîtra jamais adultes..."
De manière plus concise, je pense que mon chemin sera plus apaisé le jour où mon deuil ne sera plus synonyme de souffrance.
Je vous souhaite beaucoup de courage.
A bientôt,
Mô