Courant février de cette année, mon compagnon
(depuis dix ans, mais nous avons chacun notre appartement) a perdu sa Maman.
Même pas deux mois après, sa sœur (âgée de 65 ans) partait brutalement !
Retrouvée chez elle en hypothermie, les médecins n'ont pas pu la "ramener".
Mon compagnon est complètement anéanti d'autant que sa sœur aînée est décédée il y a trois ans
et que son Papa a 95 ans ...
Je l'ai vu, entendu pleurer tant que tant, rire aussi (nerveusement je suppose).
Comme j'ai pu, je l'ai accompagné, beaucoup écouté.
Il semblait "apprécier".
Erreur de ma part :
il souhaitait me montrer des photos de sa sœur, mais s'est ravisé.
"Non, c'est trop triste" m'a-t-il dit.
Je n'ai pas insisté et m'en veux maintenant.
Depuis 3 semaines, il ne communique quasiment plus (sauf éventuellement par e-mail - j'en ai reçu 2),
ne répond plus au téléphone, ni quand on sonne chez lui.
Certes, je pourrais "forcer" sa porte (je suis en possession de ses clés, et lui des miennes),
mais cette façon de procéder ne me correspond pas et je doute qu'il apprécie l'intrusion.
Dans ses derniers courriels, il m'exprimait son incohérence, sa détresse,
se disait très, trop bouleversé, qu'il devait gérer sa déprime seul.
Il culpabilise, "dit" n'être plus à la hauteur, fuyant, la foule lui fait peur.
Il se cache, rase les murs quand il sort, n'aurait jamais imaginé être autant affecté, cassé,
il laisse ses repères s'évanouir,
et, pour finir, m'annonce qu'il se doit de rompre notre devenir,
et me demande si je veux bien que l'on soit ... amis !!!
Je suis effondrée évidemment, et ne sais vraiment pas comment lui répondre.
Juste un début d'idée, mais est-elle bonne ?
L'inviter à lire ou relire le paragraphe 2, page 111 ?
"éviter, dans la mesure du possible, de prendre toute décision majeure dans les premiers mois du deuil."
(sic Christophe Fauré).
Rien, absolument rien dans notre relation ne laissait présager une telle réaction.
Déstabilisée, démunie, je lui ai commandé le livre de Christophe Fauré,
"Vivre le deuil au jour le jour", en espérant qu'il l'aide dans son cheminement.
Il a été le chercher, mais l'a t-il lu ?
Que faire d'autre ?
Lui conseiller ce site ?
Il ne viendra pas, j'en suis convaincue.
Qui, ici, pourrait me dire comment continuer à l'accompagner, en douceur, en finesse ?
J'anticipe une éventuelle proposition :
il refuse de consulter un psy ...
(J'espère avoir posté au bon endroit cette fois-ci ...
J'ai cherché (mal peut-être) mais n'ai pas trouvé de cas similaire).
Merci d'avance à ceux qui voudront bien me répondre.
Que cette journée vous soit la plus douce possible.