Cher Claude,
Tu as écrit ailleurs que l'on t'a qualifié de Caliméro. Mieux vaudrait pouvoir en sourire. Il est mignon ce poussin avec sa coquille sur la tête, perdu dans sa propre vie.
Mais difficile de sourire face à cet imbécile pathétique qui a osé cette comparaison. L'instinct animal voudrait qu'on le gifle. Mais dans ce cas, il y a du monde à gifler...
Ou alors lui tourner le dos avec mépris. J'ai choisi cette option. Elle isole, mais quoi que nous fassions, le deuil isole dans ce monde qui refuse de voir la mort.
La vie des autres continue. Mais qui sont ces autres ?
De faux amis, des imbéciles heureux, remplis de la satisfaction d'eux mêmes, croyant savoir, pensant détenir la clé du bonheur, avec leurs phrases toutes faites, leurs solutions miracles et simplistes qui les débarrassent en deux mots de notre encombrant chagrin ?
Des individus sans intérêt, remplis de peur, morts de trouille à la simple vue de ce que nous représentons et qu'ils refusent de voir : la mort, effroyable et inéluctable fin de la vie, de leur vie aussi, quoi qu'ils fassent.
En nous repoussant, ces personnes pensent ( consciemment ou non ) écarter le malheur de leur propre vie, comme autrefois on brûlait les sorcières.
Passons notre chemin. Ils ne méritent pas une seconde de notre temps, un gramme de notre énergie, un atome de colère épuisante et stérile.
J'ai lu que tu prépares un moment de recueillement pour ta chère Maryline, en septembre. Que ce moment soit doux et paisible, rempli de votre amour. Qu'il t'apporte un peu d'apaisement. Il y a des moments où on hurle dans la nuit, comme un loup solitaire, et il y des moments où l'on rejoint ceux qui nous aiment sincèrement
Tant pis pour les autres s'ils ne veulent pas partager avec toi ce qui unit les êtres humains depuis la nuit des temps.
Leur heure viendra quand mêmes et ils ne la choisiront pas.
Milou