Auteur Sujet: Parent divorcé et désenfanté  (Lu 184891 fois)

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #765 le: 09 septembre 2020 à 04:34:22 »
Bonjour.
Comme c'était un peu lourd ce que j'ai écrit ces derniers temps, je reviens à du plus léger!
J'ai eu de bonnes nouvelles de Fédo, qui en a bavé début septembre à l'approche de la date fatidique, comme moi en août, avec un pic d'appréhension les jours précédents, mais comme il dit : "ça a passé". Et comme moi, il va plus apaisé, s'ouvrant des plages de silence qui lui font le plus grand bien. J'espère bien, comme nous en avions convenus, aller un jour prendre un pot au restaurant l'écluse, comme convenu voici une bonne année maintenant! Un temps pour avnacer, un temps pour ramer, un temps pour écluser! ;)
Bizs à vous!
Pascal.
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #766 le: 10 septembre 2020 à 07:07:15 »
Bonjour à vous.
L'apaisement du deuil...Quels chemins ouvre-t-il?  Ma première impression tient à l'utilité.
En quoi, et comment, notre vécu de parent deuil peut-il être utile à notre communauté? Nous assistons depuis plusieurs décennies à une disqualification du savoir des anciens. D'ailleurs, n'ai-je pas moi-même, dans ma jeunesse, ce savoir acquis par l'âge et l'expérience, rejetant les règles régissant l'organisation sociale ébranlée par mai 68.
L'interdit d'interdire, si énigmatique et vécu comme un appel à l'anarchie, n'a pas fait que laisser des traces : son sens profond, l'autonomie, l'éthique respectueuse d'autrui sans avoir le carcan moral qui inféode ses sujets à des règles plus que contestables, s'est aussi reflété dans nos vécus (je parle pour mon réseau de connaissance d'alors, plutôt "marginal").
L'hédonisme de ma génération, cette période dorée a fait long feu...Il est d'autant plus mort pour moi avec la mort de ma fille. Non qu'il faille se refuser l'accès au plaisir lors de notre cheminement deuil, plutôt, même, en retrouver l'accès, ne serait-ce que par des gestes simples du quotidien dans un premier temps (écouter un brin de musique, priser une balade en forêt, oser se détendre, etc...), mais plutôt se sentir à nouveau socialement utile, existant autrement que dans l'immense protection dont nous avons besoin impérieux...Le repli, l'isolement, enfin, vous connaissez.
La mise à l'index que nous essuyons au quotidien entre incapacité empathique et maladresse rend d'autant plus difficile de restaurer cette utilité.
L'appartenance forte à notre grande communauté d'endeuillé(e)s ouvre ces portes. Faut-il encore être suffisamment apaisé pour les cultiver avec un peu de recul.
Ecrire un bouquin, c'est bien. Le faire circuler avec d'autres, c'est mieux. Mais ce type d'écrit reste destiné à une frange d'endeuillé(e)s, et reste difficile d'accès pour la plupart.
Effectivement, je suis étonné des obstacles que révèle cette diffusion d'écrits, non commercialisés, s'entend.
Un livre est aussi un galet qui se polit avec le temps, m'a répondu un jour Martine Gercault. Elle a bien raison.
Et j'ajoute, notre utilité aussi!

Bizs.

Pascal
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #767 le: 11 septembre 2020 à 06:36:14 »
Juste un petit coucou à Katrinap! Super content de te revoir écrire et répondre comme tu sais si bien le faire!
Bizs.
Pascal.
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #768 le: 13 septembre 2020 à 05:40:16 »
Bonjour.
A défaut de pouvoir agir avec efficacité à un niveau médiatique sur les sujets lourds qui nous habitent en permanence, nous pouvons irradier de la différence, ou au moins "refuser de marcher au pas".  Un peu militaire comme expression, mais comment rentrer dans le rang quand destin vous a arraché un membre? Impossible.
Très souvent, au cours de ma quatrième année d'endeuillé, je me posais cette question : "avant,  comment aurait-tu réagi, et maintenant tu réagis comment"? Ce n'est pas une sinécure, mais ça marche pas mal. Cela m'a souvent aidé à différer des réactions impulsives, à me permettre prise de recul et donner un temps de maturation.
Grand deuil a au moins cet avantage : grand isolement ne nous fait plus peur. Comme "penser autrement" implique mise à l'index, autant faire avec et utiliser l'existant ouvert plutôt que se heurter à des murs infranchissables. Parfois se contenter d'un sourire en réponse à un bonjour peut suffire à éclairer une journée...De soi comme autrui qui se dira "tiens, ça se fait encore ça?" Rappelez vous de Mr Excuse qui m'éclaboussa avec sa voiture et m'attendit plus loin pour s'excuser avec la plus grande correction...Des fois, des "petits riens font de grandes choses".
Plein de petits riens à vous ce dimanche!
Pascal.
« Modifié: 13 septembre 2020 à 05:51:10 par résilience et silence »
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Hors ligne Eva Luna

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #769 le: 13 septembre 2020 à 13:23:40 »
Le club des petits riens retrouvés?

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #770 le: 14 septembre 2020 à 07:09:05 »
Bonjour...
Alors, bon filon dans notre mine de riens ce WE? Notre club, comme dit Eva ;)!
De mon côté, ça mature un peu sur le sujet lancé par Adnarag...il y a tellement à faire que le tri s'impose de lui-même, il faut faire des choix. Donc du deuil, pas facile pour nous, les endeuillé(e)s, nous avons eu surdose.
De cette réflexion très motivante amenée par Adnarag, mon filtre m'oriente vers un constat très personnel :  une page se tourne définitivement pour moi, je n'ai plus la moindre envie de "prise en charge directe".  Je crois avoir atteint mon "quota" d'aide directe à autrui au cours de mes 30 ans de carrière dans le psycho/social. C'est plutôt vers le collectif que je me sens avoir  une fonction la plus utile possible.
Sur le thème suicide/prévention/soin, la dimension soin est existante et tout à fait fonctionnelle pour qui souhaite s'en saisir. De bons soignants ne manquent pas, comme nous l'a montré Catherine, une écoute directe est peut être pas "facilement saisissable" mais tout au moins existante et à même de pallier au déficit d'écoute et d'accueil comme cet exemple d'une jeune fille qui a été si peu considérée dans sa demande d'aide en CMP.  Comment un service public en est arrivé à éconduire pour X raisons (surcharge, saturation, fatigue, etc!) une telle demande d'aide sur le suicide? Cela m'a littéralement atterré. Il y a peut être un espace à occuper pour les bénévoles, sans "mordre" sur le pur champ soignant, en s'attelant à cette tâche : mettre expériences et connaissances au service du collectif sous une forme adaptée, une simple sensibilisation/découverte sans prétention clinique.
A mon avis, le déficit du collectif en la matière est littéralement criant, abyssal...et finalement logique. Et c'est là, je pense, qu'il y a besoin de "petites mains", me semble-t-il. Encore faut-il trouver la bonne formule qui installe une synergie construite de nos énergies qui se fédèrent, s'organisent, agissent...Le fil "Mandalas" me semble un fil tout à fait envisageable et praticable, et ce sera plaisir pour moi de co-participer à son déroulé, mais je pense pouvoir amener une dimension complémentaire.
Une autre dimension , bien complémentaire et non supplémentaire ou "suplantaire" : celle de contribuer (bénévolement, évidemment!) à l'ouverture des champs d'esprit en sensibilisant par ex, des petits groupes qui le souhaitent aux principes d'approche systémique, ma tasse de thé. Là, je me sens, non dans l'aide directe purement soignante mais dans un registre qui me convient mieux et tient compte de cette "surdose d'aide directe" que je ressens...l' indicateur "pancarte" d'un autre chemin à suivre que cette remise en place d'un tandem contrôle/thérapeute qui ne me convient plus. Cette dimension de "sensibiliser" semble plus coller à l'esprit de mon bouquin, dont nombre de retour de lectrices/lecteurs apprécient les pistes qu'il ouvre...Et leur donne envie d'aller ouvrir d'autres bouquins. Et ça c'est la meilleure prévention "généraliste" qu'on puisse espérer...sortir de l'ornière de la pensée unique!

Bizs.

Pascal.
« Modifié: 14 septembre 2020 à 07:36:36 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne katrinap

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Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #771 le: 14 septembre 2020 à 13:24:18 »
Merci PAscal
contente de te retrouver
gros bisous
katrin




Juste un petit coucou à Katrinap! Super content de te revoir écrire et répondre comme tu sais si bien le faire!
Bizs.
Pascal.

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #772 le: 15 septembre 2020 à 04:02:50 »
Salut Adnarag.
Ok, bien sûr qu'on se tient au courant...Je partagerai ici, avec plaisir.
Pour ce qui est de cette envie de sensibiliser à l'approche systémique, non, je n'avais pas envisager par le numérique...mais pourquoi pas? C'est à réfléchir. En tout cas, merci de ton intérêt, vraiment.
Quant au reste, je suis un peu éberlué. "bonne consistance", pas loin de "bonne contenance" à être jaugée...comme une bonbonne....pas loin de "bobonne"...l'horreur. Même pas envie de commenter ce truc tellement ça me paraît presque "ubuesque" tel est ce que tu décris. Impressionnant. J'aime bien avoir les 2 sons de cloche, en règle générale, mais là, j'avoue que je suis un peu cloué. ça me fait presque penser à de la "psychologie de comptoir". Incommentable.
Bon. bonne journée au-delà de ces navrants constats.
Pascal.
« Modifié: 15 septembre 2020 à 04:18:22 par résilience et silence »
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #773 le: 15 septembre 2020 à 06:27:43 »
Suite à ton intérêt, Adanarag, je me sens plus tenté pour me déplacer, sur une journée, par ex. D'une part, je préfère rencontrer un petit groupe qui serait intéressé, c'est plus chaleureux de "travailler" ces sujets ensembles, ne me sentant pas l'âme péremptoire...à asséner des théories désincarnées de cette "fraternité" que nous cultivons ici. D'autre part, pour que ce ne soit pas indigeste, un 2h matin  puis 3 h l'AM me paraissent bien, et garder un peu de "légèreté"...Ce serait une sensibilisation, qui peut aussi être étalée dans le temps, tout à fait ponctuée d'échanges virtuels si des questionnements apparaissent.
Néanmoins, une préparation numérique serait certainement nécessaire. Je vais y travailler. Une fiche simple, sous forme synthétique, proposant le déroulé  théorique que j'envisagerai de proposer pour cette journée, par ex.
Pas besoin d'une grosse logistique, ni de financement quelconque, restons simples, c'est le plus agréable, pour moi aussi.
De base, c'est une idée que j'ai dans un coin de la tête depuis longtemps, mais sa mise en forme était certainement prématurée tant que mon propre cheminement de deuil n'avait pas franchi ses étapes...Je ne crois pas non plus qu'il faille réserver ce genre d'actions aux seuls parents deuil ou conjoints deuil, même si cette appartenance forte marquant notre identité doit être précisée en amont d'une façon ou d'une autre, je pense. C'est ce fil qui nous conduit à agir comme nous le faisons, donc logique de le préciser, me semble-t-il, sans pour autant exclure toute personne intéressée, non? Logique de prévention ne saurait exclure quiconque, soit-elle modestement contributive à lutter  face à cette montagne d'inertie que nous connaissons sur ces sujets qui nous occupent!
10 personnes maxi, ça me paraît une bonne formule...Il ne s'agit pas de "conférencer"!
A réfléchir.
Bizs.
Pascal.
PS : évidemment, je ne pourrai guère mieux m'engager à le faire  1 fois/mois suivant les déplacements à coordonner avec ceux de ma compagne qui, elle-même, a ses contraintes! Mais c'est faisable, je pense. J'avais envisager de "suivre" mon book par le réseau librairies indépendantes, mais pas d'échos. Une autre façon de l'accompagner, peut être. Non commercialisé, volontairement, ce book, pour mémoire.
« Modifié: 15 septembre 2020 à 08:06:08 par résilience et silence »
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #774 le: 15 septembre 2020 à 14:04:21 »
Bien sûr, cette professionnelle a raison...transformation d'un trauma peut être source de forces réelles, rien à redire la-dessus, tout à fait d'accord.
Mais la question que se pose est la suivante, de mon propre vécu/deuil : doit-on opérer sans soutien un tel travail de Titan? Là, à mon avis, il y a une béance, une faille, un déficit que pallient, certes des professionnel(le)s consciencieux. Bien des espaces de soutien sont comme bien d'autres endroits soumis à un esprit qui les résumerait à être de simples prestations, bien différentes d'un engagement aussi volontaire fut-il qui animait grande partie de ces professions jusqu'alors. L'obsession du "rentable", entre autres, fait bien des dégâts, à mon avis, dont ceux-ci.
Sinon, je reste sur une logique de réseau perso, sans rejeter l'associatif...J'ai toujours été meilleur en "franc-tireur"! Et j'aime bien ma liberté, pas toujours facile à garder, d'ailleurs. Mais je la défends plutôt bien, en règle générale.
Donc, à voir les opportunités qui se présentent ou les portes qui s'ouvrent, je fonctionne mieux ainsi!
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #775 le: 15 septembre 2020 à 17:46:42 »
Adnarag, pour expliquer un peu plus précisément le sens de ma démarche, que j'aborde dans un passage de mon bouquin, au paragraphe "hériter de mon enfant, ce fut si violent", c'est simple. la somme que j'ai alors perçue, 5000 euros, était une blessure si profonde qu'il m'a fallu 3 ans pour lui donner un autre sens. Auto éditer le bouquin a été le premier acte. Refuser de le commercialiser le deuxième. Le troisième est d'utiliser ce qu'il reste au service de ce que j'estime un partage utile à la cause humaine. Je fus obsédé par la volonté de créer une fondation qui aurait pour but de soutenir une asso sans caractère exclusif sur le plan religieux et oeuvrant auprès des enfants du bidonville où Javotte est morte. Mais la somme nécessaire à créer une fondation est si énorme (200 000 euros!) que j'ai abdiqué, me disant que d'autres personnes bien plus fortunées que je ne le suis ne font rien de leur pécule. Et je pense aussi que cela aurait été disproportionné eu égare à la pauvreté ambiante la-bas. Je ne suis ni Crésus ni une sorte de bienfaiteur auréolé de ses propres dons face à une population totalement démunie financièrement. Ce que faisait ma fille, elle-même et ni l'un ni l'autre. Moi, je fais avec ce que j'ai et laisse ces personnes face à leur posture. Cette posture leurs appartient. Pas à moi. Donc, auto financer des déplacements ne peut que convenir à cet apaisement qui gagne du terrain quand je me sens en accord avec la trace laissée par Javotte. aussi simple que ça.
Bizs.
Pascal.
« Modifié: 15 septembre 2020 à 17:56:48 par résilience et silence »
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #776 le: 16 septembre 2020 à 06:46:54 »
Bonjour à vous!
De plus en plus souvent, les réponses faites aux nouvelles personnes si "démembrées", souvent hésitantes voire tremblantes à s'exprimer une première fois sur le forum, ces réponses me touchent profondément. Elles me touchent par leur sincérité, comme celle que fait Domi à Shara ce matin. De mon côté, je me suis senti tellement de fois maladroit, désarmé, cherchant un fil pour tenter de soutenir (et de me soutenir aussi)  les nouveaux arrivants frappé(e)s comme nous le fûmes...Puis au fil des échanges, nous avons appris à modeler nos réponses, comme une plastique qui se travaille dans cet indicible qui foudroie.
Il y a eu certainement sur ce forum de nombreuses vagues porteuses de bienfaits, parfois de dissensions, certes, mais plus le temps avance, plus je me sens "fier" d'appartenir à cette grande communauté du deuil qui nous lie. je mets fier entre guillemets plus par obligation qu'autre chose. Obligation de toujours me rappeler que j'aimerais dans ma fibre la plus profonde ne pas appartenir à cette communauté...L'alliance paradoxale du funeste qui nous habite et ne nous laisse d'autres choix que de composer avec.
Bon, j'ai réfléchi à un canevas assez simple qui, je l'espère, pourrait convenir à cette recherche d'une sensibilisation à l'approche systémique...sans le délier de ce qui m'amène à le proposer : le décès de ma fille qu'il m'est encore bien difficile de résumer à être "une crise" comme le postule la systémie. Et pourtant c'en est une. Un crise d'une telle ampleur qu'elle dévaste tous nos équilibres au point de nous emmener dans des contrées de folie, telle est la souffrance qu'elle déverse...Bien maigre terme que celui de "crise".
Le canevas :
1/Ce que j'appelle "mon armoire de rangement" à partir de l'approche contextuelle de Nagy.
2/ Systémie, ensembles...Du compliqué au complexe, à l'hypercomplexe.
3/ Concept du "patient désigné". l'homéostasie.
4/ Approche du concept de  l'homéostasie à partir de l'analyse relations/valeurs des couple, le plus facile comme chemin pour en saisir la complexité, à mon avis..

Tout ça c'est déjà un gros morceau, donc réduit à une seule journée, ce ne peut être qu'une sensibilisation, un survol, certes, mais demande au moins 5/6 h de concentration, qui, je l'espère ne serait pas trop fastidieuse, mais malheureusement incontournable, encore à mon avis... :(..mais j'espère aussi avec un peu de  :)...pour arriver à :P!

Qu'en pensez-vous? Rébarbatif, supportable, envisageable?

Pascal.


3/
« Modifié: 16 septembre 2020 à 07:07:14 par résilience et silence »
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Hors ligne Eva Luna

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #777 le: 16 septembre 2020 à 19:13:29 »
Pascal,je ne suis pas sûre de bien tout comprendre...c'est une initiation à la systémie  avec ce qu'elle peut apporter de différent au deuil?
Ou l'approche systémique, en général?

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #778 le: 17 septembre 2020 à 05:12:56 »
Hello Eva.
Tu as raison de me poser cette question. Pour moi, il n'est pas évident d'y répondre, mais je vais essayer.
La systémie n'est qu'un outil, rien d'autre, un outil parmi d'autres, et certainement pas une panacée, pas plus qu'autre chose, pas plus que la psychanalyse, par ex. Mais tous deux sont des outils à visée clinique. Ta question ouvre ce champ complexe : quel lien entre un outil clinique et le deuil? Je ne puis qu'y répondre à titre personnel.
Il y a 2 étages qu'il ne faut impérativement pas confondre : le soin à soi et le soin à autrui. Mais il ne faut pas non plus ignorer qu'ils s'inter-agissent. Ne serait-ce qu'au titre d'une part de l'utilité sociale que nous évoquons parfois dans nos partages, et d'autre part dans le simple constat que pour soi, plus on a d'outils dans la poche pour lutter contre la souffrance générée par grand deuil, mieux c'est. Et là, ce n'est que mon avis. Mais, je pense que nous sommes d'accord sur ce fait : la systémie, pas plus que la psychanalyse ne sont pas particulièrement dévolues au deuil, ni spécialisées pour ce faire. Ce sont juste des outils utilisables pour nous aider nous-mêmes ou aider autrui en détresse, en désespérance, ou en simple difficulté soit suite à un trauma, soit suite à une façon d'être qui lui pose des problèmes graves dans sa vie sociale ou affective (ou en pose!).
Ce qui m'a profondément agacé dans mes recherches de points d'appui dans l'après décès de Javotte, c'est le ressenti suivant : il fallait exclure le cerveau pour n'écouter que le coeur, et accéder ainsi à un état de "résilience", en quelque sorte, dans une sorte d'apologie de cette seule formule du "langage du coeur". Et le cerveau, alors, ne cessais-je de penser? Il nous sert à quoi? "On" le jette à la poubelle? Elaborer est un outil, potentiel de résilience, que je sache! Franchement, j'étais parfois furieux de tels propos, souvent rencontrés, presque malheureusement...Malheureusement, car s'il y a quelque chose d'extrêmement abîmé dans les suites du trauma, c'est notre capacité à penser. à penser le trauma. à comprendre quoique ce soit d'autre que la douleur que nous devons alors "gérer". La "ruinification" comme je l'appelle dans mon bouquin.
C'est donc vers cette capacité de penser que je consacre mes forces, à la fois en me l'appliquant, et en la partageant, voire en proposant de la divulguer. La systémie a d'autres angles d'approche du symptôme que la psychanalyse. Pas antagonistes, mais complémentaires, à mon avis. Mais pour construire un avis, un équilibre entre les différents courants de pensée, qu'ils soient psy ou philo, faut-il encore en connaître les différences, les aspects, etc...Ce que j'essaie de transmettre, une possibilité de charger une focale "grand angle" plutôt que de réduire notre focale perso à "petit angle". Et puis d'en faire sa propre mayonnaise, de cette focale "grand angle".
Bon, je ne puis faire mieux pour l'instant, sans m'enliser dans du trop compliqué...merci Eva, de me permettre de réfléchir mieux cette question, par contre, ça c'est sacrément utile, car la résilience, c'est en croisant d'autres personnes qu'elle grandit! Alors, oui , vraiment merci de ta questions et d'autres si tu en as, et ça, ce "Merci", il vient du coeur!
Bizs à toi.
Pascal.

PS : je peux développer ici les 4 points que j'envisageais de proposer. Cela peut être un bon exercice pour moi...A voir et plus accessible pour vous...
« Modifié: 17 septembre 2020 à 07:27:01 par résilience et silence »
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Hors ligne Adnarag

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  • Puisqu'il ne t'était plus possible de vivre ...
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #779 le: 17 septembre 2020 à 08:25:20 »
Je te le remets là, car on ne peut pas tout voir, ni tout savoir, bien sûr.
Pas certaine que l'approche humoristique soit la meilleure sur un sujet comme tu le qualifies de " si rude " ... Non ?
Pas très systémique ... si tu reprends le temps de lire la double page.

Pascal
C'est Gotlib, voyage au fond de l'effroi.
Et c'est un hère.
Dans d'autres circonstances, j'aurais pu la trouver drôle.

Oh làlà! Quelle force poignante se dégage de cette oeuvre! Bien plus parlante qu'un discours fleuve sur le sujet! Vraiment merci Adnarag, de dépister pour nous les partager de tels messages d'artistes....
Attention, le "fond de l'ère effraie" (c'est pas de moi, mais de Mandryka, une très ancienne Bd!).. Pardon de mon humour, mais  des fois sur des thèmes si rudes, ça fait du bien pour malgré tout  sourire un coup au cours d'une bonne ballade.
Il y en a grand besoin, par nos temps ubuesques.
« Modifié: 17 septembre 2020 à 08:28:31 par Adnarag »
" Qui sait, demain, vous aurez peut être dans le reflet du soleil ... de nouvelles joies qui méritent la peine."
K.