FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Discussions Générales => Discussion démarrée par: résilience et silence le 22 juin 2018 à 08:57:43

Titre: Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 juin 2018 à 08:57:43
Bonjour.
j'ai besoin d'une pause, façon temporaire d'aménager le silence. Un nouveau palier à franchir peut être.
Amitiés et pensées chaleureuses à vous tous.
Pascal.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 22 juin 2018 à 12:54:56
Mais je ne pouvais pas non plus me contenter de te lire en te laissant une « vue » supplémentaire sans réponse... je ne suis que depuis quelques mois sur le forum, je lis beaucoup les témoignages, mais ne réponds que peu, je m’en sens rarement
Barbara, Pascal et tous les autres parents endeuillés,
je ne sais que dire, pas les mots lorsque je lis vos messages de souffrance. Je ne le vis pas mais je pense que faire face au décès de son enfant est ce qu'il y a de plus douloureux quelque soit l'âge de son enfant.
De tout coeur avec vous
tendres pensées
Catherine
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 22 juin 2018 à 22:04:07
  Très bel haïku ...
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 22 juin 2018 à 22:28:26
Il y a un truc qui m'a aussi beaucoup fait de bien. 2 films de Patricio Guzman, et particulièrement le "bouton de nacre". "Nostalgie de la lumière" vu ensuite est pourtant tout aussi dense. Cet homme arrive à lier nos douleurs profondes avec l'univers et son infinitude avec poésie, tendresse et sans la moindre complaisance ou concession. ça fait pour moi comme la liste de Barbara, des choses à penser qui font du bien quand le doute, la douleur et le manque obscurcissent le ciel. Et ça me fait du bien aussi de savoir que d'autres savent exprimer avec ce talent ce qui  frise la limite du pensable.
Quand ma fille a été incinérée à l'autre bout du monde, au moment même où j'étais dans mon jardin, à la fois complètement KO et debout, lisant à haute voix le livre de Thierry Lenain, "un marronnier sous les étoiles",  une étoile filante est juste passée au-dessus, et c'est ce lien que je retrouve dans les films de Guzman. Oui, il sait en parler cet homme comme arbres et bambous s'envoient des messages de sagesse.

MERCI pour ce beau partage !
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 23 juin 2018 à 14:50:54
oui votre définition de la tortue me parle bien !
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 24 juin 2018 à 21:39:49
Je n'avais pas pensé à l'image ou la posture de la tortue et pourtant elle me parle bien...je vais la garder en tête...merci...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 25 juin 2018 à 14:03:02
Une forme d'appartenance qui réhumanise ... j'avais trouvé...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 17 août 2018 à 13:10:05
" entre présence et absence, entre confiance et souffrance, la navigation de parent demande l'obstination de croire en l'invisible"...
C'est beau...j'espère que ça t'aide à vivre , obstinément .
Je demeure scotchée coté absence, souffrance, béance et j'apprends chaque jour à vivre avec ÇA...sans Elle.
Je ne parviens pas à viser la/sa présence invisible avec confiance ...


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 17 août 2018 à 13:12:25
"L'étoile qui a trouvé son oeil n'a pas perdu sa nuit.

Il y a a là une vérité frémissante...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Bmylove le 21 août 2018 à 10:17:37
Bonjour,
J'ai lu ton fil avec beaucoup de tristesse. Je ne trouve pas de mots pour te dire...
Pour te dire quoi ? Que je suis désolée ? C'est nul
Que je te comprends ? Je ne peux qu'imaginer ce que tu ressens.
Alors je vais juste te dire que je suis de tout coeur avec toi sur ce chemin de désolation.

Colère, Culpabilité et Chagrin sont pour moi devenus de solides lianes qui envahissent peu à peu mon psychisme.
Parfois les lianes donnent des fleurs. C'est mon seul espoir.

Bises.
 
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: nathT le 23 août 2018 à 10:21:46
Bonjour,

je n'ai pas de réponse .
Je te conseille de voir le film de Christine Pascal ' le petit prince a dit ' (1992)
Ce film bouleversant raconte  à la fois un divorce puis la disparition d'un enfant et bien d'autres thèmes .....
La musique sublime de Gabriel Fauré ( son Requiem qui est une 'berceuse de la mort )

Nath
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: qiguan le 23 août 2018 à 14:28:21
Oui très bon support de réflexion ce film
Élevée par sa grand-mère, Violette est une petite fille tonique de dix ans qui voit ses parents divorcés un week-end sur deux. Suite à des maux de tête répétés, elle doit subir des examens médicaux. Les résultats montrent que Violette a une tumeur au cerveau et que ses jours sont désormais comptés.

https://youtu.be/p8rWzGo8zsU

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Bmylove le 03 septembre 2018 à 08:56:18
Dans la saison 4, Alison participe à une conférence sur l'EMDR.
Cette saison est encore plus forte que la précédente, je trouve.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 17 septembre 2018 à 23:00:14

C'est le chagrin qui est un escalier circulaire, dit la poétesse Linda Pastan...

The Five Stage of Grief

The night I lost you
someone pointed me towards
the Five Stages of Grief
Go that way, they said,
it's easy, like learning to climb
stairs after the amputation.
And so I climbed.
Denial was first.
I sat down at breakfast
carefully setting the table
for two. I passed you the toast---
you sat there. I passed
you the paper---you hid
behind it.
Anger seemed so familiar.
I burned the toast, snatched
the paper and read the headlines myself.
But they mentioned your departure,
and so I moved on to
Bargaining. What could I exchange
for you? The silence
after storms? My typing fingers?
Before I could decide, Depression
came puffing up, a poor relation
its suitcase tied together
with string. In the suitcase
were bandages for the eyes
and bottles sleep. I slid
all the way down the stairs
feeling nothing.
And all the time Hope
flashed on and off
in detective neon.
Hope was a signpost pointing
straight in the air.
Hope was my uncle's middle name,
he died of it.
After a year I am still climbing, though my feet slip
on your stone face.
The treeline
has long since disappeared;
green is a color
I have forgotten.
But now I see what I am climbing
towards: Acceptance
written in capital letters,
a special headline:
Acceptance
its name is in lights.
I struggle on,
waving and shouting.
Below, my whole life spreads its surf,
all the landscapes I've ever known
or dreamed of. Below
a fish jumps: the pulse
in your neck.
Acceptance. I finally
reach it.
But something is wrong.
Grief is a circular staircse.
I have lost you.

Linda Pastan est née à New York en 1932. Elle vit à Potomac, dans le Maryland.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 17 septembre 2018 à 23:16:49
Tentative de traduction...



Les Cinq étapes du Deuil
(Traduction bien approximative...il faudrait en faire quelque chose de poétique...Qui veut s'y atteler?)

La nuit où je t'ai perdu
Quelqu'un m'a dirigé vers
Les Cinq étapes du Deuil,
Suis ce chemin, a-t-il dit,
C'est facile, comme d'apprendre
à grimper des escaliers
après une amputation.
Et je suis montée.
Le Déni était premier.
Je me suis assise pour petit déjeuner
dressant avec soin la table pour deux.
Je t'ai passé ton toast, Tu es resté assis là.

Je t'ai donné ton journal ,Tu étais caché derrière.
La Colère me semblait si familière.
J'ai brulé la tartine, arraché le journal, et lu les titres moi-même.
Mais ils parlaient de ton départ,
Et je suis passée à Négociation.
Que pourrais-je échanger contre toi?
Le silence après les tempêtes? Mes doigts de secrétaire?
Avant que je puisse me décider, la Dépression m'a rattrapée,
Une triste relation, une valise accrochée au bout d’une corde.
Dans la valise :bandages pour les yeux et sommeil en bouteille.
J’ai dévalé les escaliers, sans rien sentir.
Et j'espérais tout le temps voir clignoter les lumières de l'ambulance
L'espoir était un panneau signalant les airs.
Hope était le deuxième prénom de mon oncle, il en est mort.
Un an après, je monte encore, alors que mes pieds glissent sur ton visage de pierre.
La cime des arbres a disparu depuis longtemps;
le vert est une couleur que j'ai oubliée.
Mais maintenant je vois vers quoi je monte:l’Acceptation, en lettres majuscules,
Titre spécial:Acceptation,ce mot est illuminé,
Je me débats, vacille et crie.
Ici-bas, ma vie entière répand son ressac,
Tous ces paysages que je n’ai ni connus ou ni rêvés..

Là-bas,un poisson saute : ton pouls dans le cou.
Acceptation.Je l'ai finalement atteinte.

Mais quelque chose manque…
le chagrin du deuil est un escalier circulaire
Je t'ai perdu…

Linda Pastan

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Bmylove le 21 septembre 2018 à 08:33:00
Black Mirror, j'adore.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 28 septembre 2018 à 13:12:01
"on" les évite...
des fois qu'il faudrait leur montrer un peu d'humanité  et sortir de sa zone de confort!
"Ça " dérange le bel ordonnancement du monde, un endeuillé visiblement éploré...

Excusez moi, je suis en deuil. est le titre d'un québecois livre...
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 30 septembre 2018 à 21:51:43
les chiens, quand ils aiment un humain, c'est un amour inconditionnel, c'est total. Pas de relativité
je suis bien d'accord !
Certains disent "ils ne leur manquent que la parole " : ben non, pas besoin .... ils donnent tellement .... et ils sont à fond dans la vie.... eux .

 "mon Toutou adorait les aigus du ténor et particulièrement les basses du baryton. Il chantait de concert"   :)

Courage à toi Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Bmylove le 02 octobre 2018 à 14:32:12
J'ai lu la même idée d'Einstein dans une revue scientifique (ceci dit...)
Bref, c'est comme ça que je me représente moi aussi l'au-delà.

Amicalement.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 04 octobre 2018 à 11:17:02
E Kübler-ross semble croire dur comme fer aux cycles de la réincarnation, en particulier pour écrire sur le suicide, "la pire agression d'un vivant pour son âme" m'avait dit un proche de confession bouddhiste" à une époque où j'y étais confronté.
Le peu d’extraits que j’ai lu d’Elisabeth Klübler-Ross … font penser que c’est une  « sacrée grande dame », qui savait trouver les mot, attentive à chaque être …. alors je me dis qu'elle peut-être su écrire de façon "entendable" pour les proches de personne suicidée sur le devenir, les conséquences etc .... pour leur âme ?
As-tu lu quelque chose à ce sujet qui complète "la pire agression d'un vivant pour son âme "?


Pour ton dernier post, Je ne suis vraiment pas sûre d'avoir compris correctement (donc ma réaction risque d'être complètement "à côté"!).
Je trouve que l'hypthnose, l'EMDR, l'EFT etc .... peuvent permettre de soulager la souffrance (entre autre) assez rapidement, sans devoir passer par des dizaines et des dizaines de séances psy (auxquelles peuvent s'ajouter, dans l'attente d'une amélioration, des traitements médicamenteux avec des effets secondaires pénibles).
Et ce sont des outils que chacun-e peut s'approprier.
Quand la douleur est plus apaisée, rien n'empêche de continuer sur le chemin de la compréhension, au contraire.
Pas toujours facile de trouver le chemin qui nous convienne ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 04 octobre 2018 à 20:10:33
Je comprends mieux le sens de ton post par rapport au souhait, à la vigilance, de ne pas opposer 2 pratiques.

Je suis touchée par ton témoignage qui montre que même avec des souffrances, des actes qui démarrent tôt et durent de nombreuses années, des épreuves extrêmement douloureuses, il y a quand même moyen de tenir et même d'avancer !
Je te remercie sincèrement pour ce partage.
Catherine
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 07 octobre 2018 à 13:18:03
J’avais lu avec  grand intérêt ce livre, les "Thanatonautes"... j’avais déjà perdu ma soeur et le sujet et les questions m'habitaient...
et je n'ai pas eu l'envie , jusque là.. ni le courage... de le relire après la mort de ma fille...
 le non sens et le néant  se sont invités pour une longue longue période chez moi...et l'humour s'en était allé...ça revient un peu...
Ronces et chardons fleurissent aussi...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 08 octobre 2018 à 00:06:07
Je m’accommode du non-sens et du néant...je bricole et bidouille.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 08 octobre 2018 à 13:19:36
Ah oui, sculptés...je retiens l'image...
j'ai longtemps pensé décapée  à l'acide....
transmutée en autre chose sous l'action du plomb fondu de la Mort...en deuxième personne...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Bmylove le 14 octobre 2018 à 11:17:08
Pascal, tu me donnes envie de me remettre à courir...
La vie reprendrait-elle le dessus ?

Bises
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Bmylove le 14 octobre 2018 à 12:21:35
Je crois que c'est une très bonne idée, et ça éviterait à Bibou de ne pas trouver écho parmi nous pour ses exploits sportifs. ;D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 22 octobre 2018 à 15:43:56

HIER...

Bonjour.
j'ai besoin d'une pause, façon temporaire d'aménager le silence. Un nouveau palier à franchir peut être.
Amitiés et pensées chaleureuses à vous tous.
Pascal.

« Modifié: Hier à 09:06:03 par résilience et silence »


Bonjour Pascal,

En toute amitié, je ne comprends pas ... aujourd'hui, tu as "copié-collé" le texte "la perte d'un enfant" dans Mon Petit Monastère  sous ton titre et sujet de "Parent divorcé et désenfanté" ... ???...

Apparemment, tu as effacé tous tes messages sur ton propre sujet ... ???

Franchement, avec toute la bonne volonté du monde, je ne comprends pas !!!
Et il n'y a pas la moindre explication de ta part...

Tu dis avoir besoin d'une pause... ça,  je comprends!

Je te souhaite bon repos et ... le meilleur pour toi !

Nous sommes tout deux... Papa divorcé et désenfanté... c'est brut, pur et dur !!!
Tu as mon soutien !

Amicalement, solidairement.
Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 octobre 2018 à 18:52:12
Bonjour Federico!
De retour après avoir pris mon sac à dos et pris un peu le large on the road....ça fait du bien, surtout quand ça a "bugé" un peu et je crois que ça a été le cas. :P.
D'une part manip maladroite pour ce texte magnifique et si juste que j'ai pleuré en le lisant. Il a fait "mouche" çui-là.
D'autre part, un p'tit coup de parano suite à une autre manip maladroite, un pseudo défloré un peu naïvement auprès de personnes du coin dont je ne saisis pas bien l'intention profonde..mystère et boule de gomme égal politique de la terre brulée appliquée un peu à l'arrache. Donc mille pardons et mille mercis pour ton message tout sympa. ça remonte le moral.
bizs Amigo.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 29 octobre 2018 à 21:31:53
Bonjour Federico!
De retour après avoir pris mon sac à dos et pris un peu le large on the road....ça fait du bien, surtout quand ça a "bugé" un peu et je crois que ça a été le cas. :P.
D'une part manip maladroite pour ce texte magnifique et si juste que j'ai pleuré en le lisant. Il a fait "mouche" çui-là.
D'autre part, un p'tit coup de parano suite à une autre manip maladroite, un pseudo défloré un peu naïvement auprès de personnes du coin dont je ne saisis pas bien l'intention profonde..mystère et boule de gomme égal politique de la terre brulée appliquée un peu à l'arrache. Donc mille pardons et mille mercis pour ton message tout sympa. ça remonte le moral.
bizs Amigo.
Pascal.

Bonsoir Pascal,

Ben vlà bordel de merde ! t'es revenu !!! ... enfin quoi ! un peu de chaleur humaine !

Mille milliards de mille sabords et bien moi je ne veux pas de tes "mille pardons" et de tes "mille mercis" ! je veux que tu restes ici encore un peu !

Suis un papa comme toi : nous sommes terriblement blessés, écorchés vifs, divorcés mais toi Pascal tu es amoureux de ta fille adorée et moi je suis amoureux de mon fils adoré ... et tout ça pour ça... ça rassemble et ce n'est pas rien !

Putain, la vache ... quand tu causes, tu intellectualises tellement que... j'y comprends que dalle !
Pourtant, chuis trilingue " français, english, espanolito " et j'ai fait quelques études (des longues, j'ai souvent redoublé !) ... mais avec toi... ça alors ! j'ai besoin d'une vraie encyclopédie pour savoir "moins que plus" où tu veux en venir !

Parle moi... normalement... pour que je puisses piger ton message un minimum !
"D'autre part, un p'tit coup de parano suite à une autre manip maladroite, un pseudo défloré un peu naïvement auprès de personnes du coin dont je ne saisis pas bien l'intention profonde..mystère et boule de gomme égal politique de la terre brulée appliquée un peu à l'arrache.
Pascal."


Fais comme moi...  n'hésite donc pas à parler de " scoubidou boum boum " et de pipi pipi -pouêt pouêt !!!
A la rigueur tu peux en MP me raconter des blagues salaces c-a-d des histoires de cul au langage très crues !!!

Bon, j'arrête de déconner... ton message m'a fait plaisir !  ;)

Pascal, tu as mon soutien.

Amicalement, solidairement.
Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 octobre 2018 à 08:29:05
Cool de sentir que ça circule la chaleur humaine dans cette époque de "glaciation affective"...moins seuls sur la banquise!
d'ailleurs à croire que notre amie la planète nous signale par le réchauffement climatique que la vraie glace qui devrait fondre c'est celle des humains entre eux!
Sérieux, j'ai été viré du lycée, glandouilleur de première toujours au fond de la classe à côté du radiateur avec mes potes! ça fait un autre point commun.... ;) Certain qu'on se serait marrés ensembles!!!
Allez, Amigo, passe et passez une bonne journée!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 31 octobre 2018 à 01:06:34
Contente de pouvoir te lire à nouveau Pascal en espérant que ta pause t'a été bénéfique ...
C'est vrai que vu la façon dont tu es parti, je me suis demandée si tu avais été blessé, heurté ... ici. 
On sait bien que l'on est à vif, très sensible et une maladresse, une mauvaise interprétation etc .... et ça y est, on s'effondre ...
(tu ne voudrais pas remettre ton "image" de la tortue ?)

Ici (et pas que), parmi notre douleur, il y a tous ces échanges comme les vôtres, avec ces "sourires", cette solidarité qui, oui,réchauffent les coeurs ....

Catherine

p.s : vous n'allez peut-être pas me croire ... mais pour moi aussi LA place au fond à côté du radiateur (on se "battait" pour cette place) (l'impression que l'école n'est pas adaptée pour beaucoup d'élèves)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 31 octobre 2018 à 07:51:29

Bonjour Catherine du "Nord-Pas de Calais-Picardie",
                                                                                                                       Bonjour Pascal de " Résilience et Silence"...

OUI, OUI et OUI... vous faites partie de ma bande ! je vous embrasse !

Toi, Pascal, tu as quand même réussi l'exploit de te faire virer du lycée en tant que "glandouilleur de première"... c'est pas mal et ça fait bien sur un CV !
Quant à toi, Catherine... LA place au fond à côté du radiateur était TA place (j'ai quand même un peu de mal à te croire !)... tu es donc digne d'être "La fille de ma bande" !

Moi, je suis le Cancre... de Jacques Prévert !

Le cancre
Jacques PRÉVERT

Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 octobre 2018 à 08:54:08
Salut!
Eh Mircéa, (Alias Catherine) il y a un truc top sur la tortue du côté "des symboles qui nous parlent"! Et des amis vont peut être de m'en offrir une vraie (2 naissances récentes, yes!), même pas en plastique, pour mon jardin....D'accord, je doute qu'elle vienne aboyer au portail aussi rapidement que mon Vivo surnommé "le bolide" par des gens du coin! Je crois que je vais la nommer "Godzilla", en souvenir d'un film vu voici 50 ans, "Godzilla contre Mécanic Monster", film qui m'a fait rigoler des années au fond de la classe, vu le niveau absolument "merdique et minables" des trucages de l'époque : Mécanic Monster était une tortue surdimensionnée, léthargique au possible, absolument pas terrifiante comme le générique le promettait,...exactement comme un prof qui a fait les frais de nos années de rebelles "à 2 euros", pour parler monnaie de maintenant! Ah ah les cancres sont les tortues de l'esprit!
Carapacez vous bien!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 novembre 2018 à 09:06:06
Hello!
La lutte continue même si des fois c'est ardu...Toussaint, tu nous tiens. Halloween, non au spleen!
J'allais pas raconter à tous ces enfants et ados déguisé(e)s et grimé(e)s en mort-vivants qu'ici, en sonnant, il(elle)s frappaient à la porte d'une "Maison aux Esprits" parmi d'autres sur terre, pour rendre hommage à Eva! ça fait partie du chemin de se tenir sur ce sujet, vous connaissez et le savez autant que moi....Le coup de génie, la "sérendipité" fut qu'en lieu et place des bonbons que j'avais pas, ça a été un joli petit "blues en ré" saxophoné que j'offris aux sacs ouverts de tous ces "minos", ce qui d'une part les ravit comme leurs parents (et évita qu'ils absorbent des nanos!) et d'autre part qui m'a aussi permis de souffler un coup, car de "minos" à Minos, il y a un sacré labyrinthe entre notre désespérance des disparu(e)s et la manne des joies de la Vie!
Nom d'une citrouille, d'un esprit j'aurai jamais la trouille, car d'avec nous et d'en nous il(elle)s sont tout comme les bougies dans cette grosse cucurbitacée! Il(elle)s nous éclairent le chemin qu'on appelle Vie et qui nous mènera à eux en paix.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 novembre 2018 à 09:35:45
Tchao!
A la Toussaint tout est à l'envers, de la tête aux pieds. Il y a bien l'expression "rire aux larmes" mais "larmer au rire" point.
Ce soir je vais travailler mon saxo en soufflant par le pavillon, comme ça demain je ressemblerai à un crapaud, vu que le haut s'appelle le bocal et que paraît-il faut "déconnecter la tête" pour s'en sortir. Alors de celle-là je m'en remets vraiment pas.
il y a un film sur Stalingrad 1943 où l'un des soldats Allemand conseille à un de ses potes de l'horreur de cliquer son oreille pour éviter de penser et d'ainsi massacrer et/ou de se faire massacrer sans se poser de questions...Bah, OK, l'intellect ne prime pas sur le reste mais faudrait quand même aborder des sujets autrement que "Anastasie, l'ennui m'anesthésie et l'homéostasie aussi, tout autant que la systémie".
Donc dès demain, j'essaye de m'atteler au truc, quitte à passer pour un cornichon dans son bocal. Rieur, le cornichon, et masqué comme le concombre du même nom, hein Mandryka ( "le type au reuri, car il faut lui river la gliture sinon il bourjoufle")! La tête c'est aussi fait pour rireu, pas seulement pour marcher dessus même si on a les neurones en pelote (ce qui d'ailleurs m'a bien fait rire sur les étapes du deuil et la réalité vécue!). Vive le Verlan, et gloire à Desproges.
Bizs et jourbon!
Scalpa.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 novembre 2018 à 09:01:11
Coucou! Ce qui en verlan fait coucou. Bonjour ma haine, bonjour ma colère et mon courroux coucou, ouvrait Desproges le Grand, j'ai bien retenu ses leçon, en bon cancre.
Guerre des Tranchées ( Yes, Federico, je partage!)  propose aussi cet outil en or l'humour...le flux et le reflux me font marrée disait un autre Grand ,, Devos. Et je trouve que de dire de la mort qu'elle ne permet ni réparation, ni pardon, ni réconciliation c'est égal au sketch du Grand Devos sur le rond point entouré de sens interdits avec le laitier condamné à dire que "son lait va tourner".
Et la vache de Spinoza ne saurait me dire contredire...A rester dans son pré carré à tourner en rond, condamnée à aller de mal en "pis" entre ses barbelés, elle finira par se transformer en yaourt si elle ne trouve pas que l'herbe du pré d'à côté est plus verte que la sienne!
L'horreur des tranchées, quoi. D'ailleurs mon grand-père, sorti (sur)vivant de 4 ans la-dedans (l'intégrale de 14 à 18!)  doit se retourner dans sa tombe  juste à s'en souvenir, et 2 générations après, chercher la paix, c'est un fil que je lui dois, comme à ma fille, sans relâche, quitte à griller un sens interdit.
La mort tranche, ouais, d'accord, c'est bien une guerre de "tranchez", alors là, Federico, double Yes, je  crois que tu n'aimes pas  les médailles plus que moi, alors c'est toute mon affection que je te transmets! Tiens bon, mon pote.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 novembre 2018 à 11:19:58
Rebonjour!
En faisant mon "p'tit runing", je me disais que la métaphore des sens interdits de Devos était vraiment pas mal. J'en vois 3 à visualiser : le premier, divorce égal impossible entre 2 parents désenfantés d'envisager réparation , réconciliation ou pardon. Là, OK, c'est un sens interdit sans la moindre issue autre que de le considérer comme tel et de le respecter ainsi. Mais, 2 autres me paraissent "remontables". L'un ouvre la question de "pourquoi serait-il interdit de se réparer, de se réconcilier avec soi-même voire de se "pardonner"? L'autre de saisir que quand une mort prématurée interdit une réparation, un pardon ou une réconciliation c'est l'intergénérationnel qui prend le relais, quand il existe. Avec un soupçon d'humour à la Reiser, "les parents boivent, les enfants trinquent".
L'homéostase serait approchable en réfléchissant aux processus mettant en oeuvre des forces contraires qui d'une part clouent et aimantent la vache de Spinoza dans son pré et d'autre part des forces qui la poussent à sortir de son enclos. ça me plaît bien comme métaphore aussi!
Merci à mes baskets!
bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 novembre 2018 à 08:41:36
Bonjour!
Cette nuit j'ai rêvé d'un petit vampire que j'aimais, scénario onirique qui au final se concluait par un renoncement de ce mignon petit être (ayant partiellement pris forme de mon chien DCD voici peu) à accomplir son "forfait sanguin", pile-poil à la carotide...Je le remerciais ce petit être tout autant chaleureusement qu'affectivement de me laisser ainsi en vie, de l'effort qu'il fit si bien traduit dans le "Nosfératu" de Murnau.
Il y a un très bon passage sur "le renoncement pulsionnel" dans un bouquin ou un podcast de René Roussillon (je ne sais plus, l'un ou l'autre)...Mais qu'en est-il de notre capacité de parent endeuillé à ne pas s'installer dans une mélancolie ou un masochisme à perpétuité, aussi légitime que ce soit? Il en va bien de notre vie et de ce "oser aller bien si périlleux". Sujet brûlant que ces crédos sur "la guérison du coeur" tentent d'éviter peut être, car si douloureux, ça mérite réflexion.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 novembre 2018 à 13:23:42
Le "for fait sans gains". Joli détour  Lacanien sur le bénéfice secondaire du masochisme et /ou de la mélancolie que l'on appelle aussi jouissance. Merci P'tit Vampire, elle est bien vue celle là, le for intérieur, bien sûr!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 05 novembre 2018 à 13:35:10
      Tu écris si bien "là-dessus", ou plutôt "là-dedans", cher Pascal.
      Ton rêve est fort,  sacrée prouesse de ta part d'amadouer ton petit vampire et d'avoir pu ainsi réfréner sa pulsion destructrice, affection et respect ont gagné contre la fatalité ...
    Au fond de toi, TOUT EST POSSIBLE ...
    Bien franginement (mon frère désentanté porte le même prénom que toi), M.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 novembre 2018 à 19:03:29
Merci Souci! Tous mes remerciements pour ce message sympa qui fait chaud au coeur! Pascal, en hébreu, signifie "passage"! Alors mille pensées à ton frangin pour sa propre passerelle...vers cette "terra incognita" d'où  nos disparu(e)s nous disent ce qu'il(elle)s ont à nous dire.
Bizs.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 novembre 2018 à 09:09:07
Coucou! Les coucous sont de drôles d'oiseaux. Il y en a 3 sortes : les killers, les pousseurs et les mutualistes. Les premiers ont le bec crochu, les 2émes le dos qui gratte et les 3ème sont appréciés car ils renforcent la couvée dans laquelle ils ont été déposés par Maman/Papa coucou. Les premiers "flinguent" les nouveaux nés avec leur bec crochu qui disparaît ensuite, les autres virent les oeufs avec leur dos qui gratte et les 3ème coopèrent au bien commun : comme les Shadocks, ils pompent les Gibbies mais en amenant force et vitalité au reste de la couvée. Rois de l'imitation, de la dissimulation, de la fraude fiscale pas moyen néanmoins pour eux de se planquer derrière des sociétés écrans, des paradis fiscaux ou des banques complaisantes sans oublier les niches fiscales...ça c'est du côté humain...La Toussaint, c'est tous pour un ou un pour tous?
Ma fille est morte en tentant de changer des choses dans ce monde, je fus un papa/coucou  qui divorça 2 fois, un papa abruti de douleur qui culpabilisa à en crever, qui chercha des réponses comme notre courageux ami Federico...Bon texte de Christophe Faure, rien à y redire, c'est vraiment du bon boulot, je salue.
Solidairement.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 novembre 2018 à 07:52:13
Vivent les poètes!
Alors là, Federico, Tire le Coyote, c'est top de chez top!
ça me donne envie de raconter une belle histoire c'matin.
Un de mes formateurs en thérapie familiale nous la conta. Un jour, il accueillit une dame qui avait sonné à la porte de la consultation qui servait aussi de salle de formation. Elle portait ses quelques affaires dans 2 sacs plastiques qu'elle déposa là, "s'écroulant" sur l'un des sièges  en rond, tous un peu usés et fatigués par des étudiant(e)s et patient(e)s qui les patinaient de leur fond de culotte depuis pas mal d'années. Elle même était fatiguée, voire même épuisée de fatigue, avec un look genre "habitant de la rue".;. Pas le profil conventionnel avec RV, miracle du moment, plutôt et
méga intriguant, voire plus. Cette femme était une des survivantes des prisons et de la torture infligée en Argentine,;..elle cherchait un havre de paix, le trouva et finit par devenir en Europe une thérapeute talentueuse qui soignait des gens à partir de poésie. Elle était demandée, sa file active était  dense, comme danse avec les mots ce Benoit qui se fait appeler Tire le  Coyote en souvenir des westerns de Sergio Leone....Vraiment, vivent les poètes! Merci à toi Federico, ça fait un beau début de journée, une telle trouvaille, et hier j'ai eu un p'tit passage à vide à raviver des moments hardos !
Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 novembre 2018 à 09:11:56
Hello.
Federico j'ai commandé Tire le Coyote, vraiment trop cool, et j'té un oeil sur des partoches d' "il était une fois dans l'ouest", histoire de voir si je peux en sortir un truc au sax....ça tombe bien c'est en ré pour mon sib. c'est ma gamme adorée pour le blues et vaux mieux tirer des notes que des balles, surtout sur les Coyotes ou les pianos bar ! ça ouvre aussi la réponse de Mircea au texte sur l'initiative Anglaise,;. je me dis que le lien social on en parle que quand il est malade. sinon on en parle pas.... Et là je partage total ce côté de l'idée, le lien social a choppé la grippe et faut apprendre à vivre dans le désert, et sans antibios, en plus. Comme les Navajos que j'adore autant que la gamme blues.
Courage à nous!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 novembre 2018 à 13:44:59
Etre aveugle à son propre aveuglement fait partie de ce que nous sommes. Il y a même une expérience de Varela qui démontre que notre angle de vue zappe un repère existant sur un coin de feuille, par ex. Essayez en mettant d'un côté du coin d'une feuille une croix et de l'autre un losange, par ex. A une distance précise, l'un des signes disparaît et n'est plus perceptible à notre regard. Ce n'est pas pour autant qu'il n'existe pas. Il est et on ne le voit pas.
Dans la palette des fonctionnements familiaux, il y a de même des états d'être aveugle à son propre aveuglement qui, à l'identique de l'expérience de Varela, nous agissent. La mort sépare définitivement et nous répare car elle nous ouvre les yeux et c'est insupportable de l'accepter. L'une des fonctions de la culpabilité est, à mon avis, le moyen de l'encaisser. Cette dette à nos disparus est énorme, mais encore plus énorme ce serait de faire comme si elle n'existait pas.
Je crois ça.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 09 novembre 2018 à 14:08:25

Hello my friend Pascal

Clin d'oeil  ;)... sourire  :)... bizs  :-*

https://www.youtube.com/watch?v=cgqs5OEMox0... Tire le Coyotte ... Calfeutrez lez failles

Paroles :

Les vagues blanches et frêles
Comme des moutons sur le St-Laurent
La route du Mitan
Les oies qui squattent l’île d’Orléans
Moi, je trouve ça beau
Et j’arrête de crever pour la journée
La beauté je l’empaille
Le temps de calfeutrer les failles
L’hiver qui dégèle
Tes cheveux qui touchent le soleil d’avril
Tes yeux noirs qui regardent
Comme deux diamants
L’horizon fragile
Moi, je trouve ça beau
Et j’arrête de crever pour la journée
La beauté dans le formol
Le temps de retrouver ma boussole
La beauté je l’empaille
Le temps de calfeutrer les failles








Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 novembre 2018 à 07:25:19
Salut!
Federico, 2 choses :
Un jour à venir, je pense, ça me plaira bien de participer aussi à un WE en Ardèche ou ailleurs (ta proposition avec C. Faure, j'y réfléchis aussi, NSP) ...même si à un moment ça chiale, il y aurait de bons moments j'en suis sûr et assez curieusement dans un recoin de ma spiritualité, c'est pour partie en écho à des forces que je  ressens d'un au-delà pour co-construire cette idée..."à la gloire de mon père", c'est la dernière bouteille de vin que m'offrit ma fille et je l'honorerai volontiers d'un bon cru à partager!
L'autre chose tient à ce texte de Tire le Coyote,. ça raisonne bien ce truc aussi. "Calfeutrez les failles" . L'histoire de la faille, résumée lors d'une de mes dernières séances d'analyse et remise alors en mémoire par mon analyste : la fonction paternelle n'est elle pas aussi de transmettre la faille?
"Calfeutrez les failles"!
Soubis!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 novembre 2018 à 19:39:46
Là où je suis d'accord avec toi Federico c'est que dans le texte de présentation du truc anglais il y a le terme "mauvaise santé mentale". Je ne suis pas convaincu du tout que ce soit une façon appréciable de qualifier les personnes suicidantes.
Et là où je te trouve un chouette bonhomme, c'est que comme moi tu restes un Papa, et le grand P c'est exprès!
A toi, mon amigo.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 10 novembre 2018 à 20:15:53
Là où je suis d'accord avec toi Federico c'est que dans le texte de présentation du truc anglais il y a le terme "mauvaise santé mentale". Je ne suis pas convaincu du tout que ce soit une façon appréciable de qualifier les personnes suicidantes.
Et là où je te trouve un chouette bonhomme, c'est que comme moi tu restes un Papa, et le grand P c'est exprès!
A toi, mon amigo.
Pascal.

Pascal,

La société se permet de juger subjectivement ce qui est "bon ou mauvais", " bien ou mal"!
Cette "mauvaise santé mentale " ne serait-elle pas plutôt une réaction hyper sensible de nos Enfants aux injustices et aux cruautés de la vie ! un honnête et courageux refus à toute cette misère sociale ! dire "stop" à toute cette superficielle et hypocrite ignominie humaine !
BASTA ! allez vous faire enculer ! moi j'me casse !

OUI, Pascal, amigo, tu es un Papa avec un "grand P majuscule "...

C'est QUAND et OU tu veux ... la convivialité du partage d'une bonne bouteille de vin rouge ! j'ACCEPTE !
OUI, c'est sûr, on chialera mais nous serons toi & moi des Papa... pudiques et réservés... mais nous serons authentiques !

Nous aimons...
Nous sommes aimés...
Nous existons malgré notre chagrin, notre douleur, notre souffrance !

"Un jour peut-être, le silence et la solitude me permettront de te sourire à nouveau avec douceur et tendresse.
TA liberté sera encore plus belle...
...que nos regards se perdent vers les mêmes étoiles..."

Amitié, solidarité.
Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 novembre 2018 à 07:41:43
L'étoile qui a trouvé son oeil n'a pas perdu sa nuit et les étoiles qui ont trouvé les leurs ne l'ont pas perdue non plus.
A Raphael, à Javotte et à tous les autres parti(e)s dans les nébuleuses. Merci de ta réponse Federico.
J'aime les Navajos pour leur sens de la dignité.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 novembre 2018 à 08:25:48
S ource : Esprit Sciences Métaphysiques : Est-ce que la non-conformité et la Libre Pensée sont une maladie mentale ? Selon la der-nière édition du DSM-IV (Manuel diagnos-tique et statistique des troubles mentaux), oui. Ce manuel identifie une nouvelle maladie mentale appelée « trouble oppositionnel avec provocation » ou TOP. Cette maladie est définie comme un « schéma continu de désobéissance, d’hostilité et de provocation » et les symptômes incluent la remise en question de l’autorité, la négativité, la défiance, la contradic-tion, et le fait d’être facilement agacé.
Le DSM-IV est le manuel utilisé par les psy-chiatres pour diagnostiquer les maladies men-tales, et à chaque nouvelle édition, il y a des di-zaines de ces nouvelles maladies. Sommes-nous en train de devenir de plus en plus malades ? Est-ce qu’il devient plus difficile d’être en bonne santé mentale ? Les auteurs du DSM-IV déclarent que c’est parce qu’ils sont plus à même d’identifier ces maladies aujourd’hui.
Les nouvelles maladies mentales identifiées par le DSM-IV incluent l’arrogance, le narcissisme, la créativité supérieure à la moyenne, le cynisme, et le comportement antisocial. Ce que nous appe-lions des traits de personnalité autrefois sont dé-sormais des maladies mentales. Et il existe des traitements.
Au cours des 50 dernières années, le DSM-IV est passé de 130 à 357 de ces maladies. La majorité de ces maladies frappent les enfants. Bien que ce ma-nuel soit un outil de diagnostic important pour l’industrie psychiatrique, il a également été res-ponsable des changements so-ciaux. L’augmen-tation des TOP, des troubles bipo-laires et des dé-pressions chez les enfants a été en grande partie à cause du manuel qui identifie cer-tains comportements comme des symptômes. Un article du Washington Post a fait remarquer que, si Mozart était né aujourd’hui, il serait diagnosti-qué avec un TOP et il serait médicamenté jusqu’à ce qu’il redevienne normal.
L’article poursuit : « Selon le DSM-IV, les adultes peuvent souffrir des mêmes maladies que les enfants. Cela devrait donner une raison de s’inquiéter aux libres-penseurs. L’Union Soviétique utilisait de nou-velles maladies mentales pour les répressions politiques. Les gens qui n’acceptaient pas les convictions du Parti communiste développaient une nouvelle forme de schi-zophrénie. Ils souffraient du délire de croire que le com-munisme n’était pas une bonne chose. Ils ont été isolés, médicamentés de force et ont subi une thérapie répres-sive pour les ramener à la raison.
Lorsque la dernière édition du DSM-IV a été publiée, l’identification de symptômes de diverses maladies men-tales chez les enfants a entraîné une augmentation si-gnificative de la médication des enfants. Certains États ont même des lois qui permettent aux agences de pro-tection de soigner de force, et ont même rendu le refus de prendre des médicaments passible d’amende ou d’emprisonnement. Cela donne une image effrayante à
tous ceux qui sont non-conformistes. Bien que les au-teurs de ce manuel affirment ne pas avoir d’arrière-pensées, qualifier la libre-pensée et la non-conformité de maladie mentale est une bombe à retardement d’abus en tout genre. Cela peut facile-ment devenir une arme dans l’arsenal d’un État répres-sif. »
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 novembre 2018 à 08:28:17
Et bien heureusement que tous les psychiatres ne sont pas en accord avec cette façon d'exercer leur métier, je garantis ce fait.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 novembre 2018 à 08:54:52
Je me sens à un tournant, une marche,  un palier, une étape, un col, une porte, un choix. Vais je suspendre ou reprendre, point d'interrogation. Point de suspension,  Mircea, t'es top, point d'exclamation. L'inconscient collectif pousse  comme Archimède son ludion vers le haut et comme nous le disions avec cette si grande intelligence lors des cours de physique en 3ème, intelligence qui caractérisa notre scolarité avortée :
"si à masse équivalente, une bille  en fer lâchée à la verticale d'une craie tombe dessus et la brise, c'est la preuve que la force d'inertie;...blablabla!  Euréka, ça démontre que "le fer est plus solide que la craie", point barre et vos conneries de force d'inertie on s'en tappe. Et pour Archi mède : "tout objet plongé dans l'eau ressort mouillé". Moralité, viré du lycée!
A vos plumes : je propose....en  verticale du point de suspension, une vérité qui dérange est plus solide qu'un mensonge qui rassure.
 ;D Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 novembre 2018 à 09:07:55
Ps. Je viens de lire le mot de Bibou, sur les dits et non-dits en suspens. Au soleil des Adrets et toujours l'ombre de l'Aubac comme au symbole tient le "diabole", L'un unit, l'autre divise et ainsi nous allons chemin faisant dans un Savdana que l'on côtoie en partage. A vous,  :-X
Et merci Nath pour ton lumignon lyonnais, cette aile de lumière fait si bien réponse  à l'aile qui déploie son ombre.
Pascal
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 13 novembre 2018 à 00:46:58
La société se permet de juger subjectivement ce qui est "bon ou mauvais", " bien ou mal"!
Cette "mauvaise santé mentale " ne serait-elle pas plutôt une réaction hyper sensible de nos Enfants aux injustices et aux cruautés de la vie ! un honnête et courageux refus à toute cette misère sociale ! dire "stop" à toute cette superficielle et hypocrite ignominie humaine !
BASTA ! allez vous faire enculer ! moi j'me casse !
Parfois, même souvent, je me demande si ce n'est pas nous qui ne sommes pas suffisamment sensibles à tout cela (hypo sensibles), et ces enfants : juste sensibles, entièrement humains ....
Catherine

p.s : Pascal : qu'est-ce qu'un Savdana ?
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 novembre 2018 à 07:42:55
Salut Catherine.
Savdana, le noeud sans fin, symbole bouddhiste de l'interdépendance et de la complémentarité.
Quand ma fille aurait eu 29 ans, j'ai construit une pergola pour accéder au jardin. Ma maison est déjà toute particulière au quartier car pleine de décos très personnalisées. Je voulais symboliser quelque chose de ce petit portail qui côtoie aussi une authentique porte mongole chinée voici qques années. Je ne savais que mettre et comme je suis assez habile de mes mains j'ai cherché un modèle à sculpter. c'est là que j'ai trouvé ce savdana, l'ai finalement acheté à une boutique d'artisanat Tibétain et fixé au-dessus de cet accès au jardin. ça a été pour moi le seul moyen supportable de coordonner tout ce que je ressentais en moi avec ce moment et ça m'a apaisé. Ying/yang, vide/plein, conscient/inconscient, vie/mort, présence/absence c'est de ce "tatouage" que j'ai  marqué mon lieu de vie. Quand ma fille a été incinérée, elle a réussi le tour de force de réunir autour de son corps en partance des Bouddhistes, des Musulmans, des Catholiques et des Athées dans un même respect d'elle, libre penseuse comme moi. Pour autant, des trucs de la pensée Bouddhidte m'accrochent. et même si je tiens par dessus tout à mon libre arbitre, Savdana, ça me convient, c'est un bon point de suspension!!! Ah, ah, Leloldudit!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 novembre 2018 à 07:36:17
Bonjour.
En réponse à un MP de Federico, je me pose cette question : pourquoi sommes-nous aussi peu d'hommes sur ce site? L'une des réponses pourrait être que nous vivons une société qui clive le féminin et le masculin à les figer dans des rôles carrément psycho-rigides. Les Amérindiens identifiaient 5 genres, laissant choix à chacun(e) de se définir comme il(elle) le souhaitait. La question de la propriété d'autrui ne semblait pas non plus faire question, la clandestinité des amours inutile car sans sens, vu que personne ne se sentait propriétaire d'autrui.
Que de souffrances il(elle)s s'évitaient! Vraiment des fois, je regrette d'être né du côté des cow-boys! Heureusement qu'il y a des hommes comme tire le Coyote, hein, Federico, on se sent moins seuls! ;)
Bizs Amigo.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 novembre 2018 à 07:39:16
Bonjour à tou(te)s.
Comme la vache de Spinoza, le texte magnifique réédité par Federico ne cesse de me conduire vers des horizons insoupçonnables, que j'ai même du mal à partager tellement ils me paraissent autres.
Le fil qui me vient est celui de la science fiction.
Un auteur a particulièrement marqué ma jeunesse, Philip. K Dick, "les clans de la lune alphane" plus spécialement. Il imagine une planète où les fous sont envoyés car indésirables sur terre.
un autre: Isaac Asimov. "Demain les chiens".
Et un lu plus récemment et issu du 19ème siècle : Machado de Assis. L'alièniste.
Finalement ils parlent tous de mutation.
Si je reprends le final du texte de Federico, je me pose cette question : qui porte qui ? Et de Papa, ma fille n'en a qu'un. Je n'ai absolument pas l'arrogance ou la prétention d'être unique détenteur de ce qu'elle est maintenant devenue, C'est juste mon boulot de Papa qui continue, et ça me fait mutant, membre d'une planète qu'on appelle parent désenfanté, ça doit être ça qui faut que j'avale, Mais pardon, ma fille, la pastille a plus que du mal à passer. JE TE PREFERAIS VIVANTE MEME SI DES FOIS TU ME FAISAIS BIEN CHIER ! Merci Federico le solidaire de me permettre de dire ça.
Bizs à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 15 novembre 2018 à 08:03:54

"La perte fait entrer l'éternel dans nos chairs et l'éternel c'est ce qui ne passe pas, ce qui reste en travers de la gorge .
Elle (Il) avait perdu un enfant il y a de ça quelques années, en vérité il y avait une seconde : le coeur ignore le temps. "

 Christian Bodin - La grande vie-


Pascal... Cher Papa
... ... ...
Amitié, Solidarité
... ... ...
Chaleureuse poignée de main
Accolade amicale
... ... ...

Bonne journée Cher Papa

Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 novembre 2018 à 08:19:56
Merci, cool et plus que bien vu Federico.
L'inconscient est intemporel et c'est là qu'il(elle)s sont, les loulou(te)s, que j'm dis. Les "hypnoticiens" disent qu'il existe un espace entre veille et sommeil où "les choses peuvent se réorganiser". ça doit être cette porte du matin comme toi du soir qu'on empreinte dans "l'entre-deux" qui communique. Tu devrais recevoir "vu d'ici" aujourd'hui ou demain! sûr que tu vas faire un top sur ces textes!
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 15 novembre 2018 à 09:17:47
L'auteur dont tu cites l’œuvre "Demain les chiens" est Clifford D. Simak. J’ai lu ce livre il y a un bon bout de temps.
La science-fiction n’est pas très représentée dans ma bibliothèque. Mais on y trouve, et c’est mon top 3, Ray Bradbury avec ses « Chroniques martiennes », Ira Levin pour « Un bonheur insoutenable », Aldous Huxley dont le « monde est meilleur »...

Perso, la vache qui m’inspire toujours, c’est La Roussette, je continue à voir dans ses doux yeux une  tranquillité éclairée …

Faïk
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 novembre 2018 à 10:16:18
Mais oui tu as raison! Faïk c'est C Simak! je me suis pris les pieds dans le tapis de la série fondation d'Asimov ! ah ah tête de Mulet le mutant et la psycho-histoire d'Harry (Potter ;D) Seldon!  :D
Je profite de cette petite modif pour remercier Ptstf de rappeler un devoir élémentaire totalement zappé pour ma part, contrairement à elle, ce "p'tit bout" de 23 ans. Bingo pour cette politesse. Je remercie les créateurs et les bénévoles de ce forum, si utile et soulageant pour nous. dès que je le pourrai je n'hésiterai pas une seconde à soutenir l'asso qui le porte. Merci de ce super boulot.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 novembre 2018 à 07:51:37
Hello!
Un sujet que j'aimerais bien déflorer ce matin est celui des Papas/mamans. il y a les Papas/coucous, ceux qui se barrent et laissent couvée et emmerds du quotidien à Maman/maison. Seulement, l'inconcevable de Mamans/coucous, ça arrive tt de même un peu de nos jours et ça fabrique des Papas/maison qui se dépatouillent des emmerds comme ils peuvent.
Ayant eu la joie et le plaisir de bénéficier d'une mère à charge toxique élevée plus/plus, il y a eu pas mal de fois dans ma vie où je me suis dit qu'elle aurait eu gain à se barrer de la nichée et de laisser Papa et ma pomme tranquilous dans la tendresse mutuelle de nos apprentissages réciproques. Papa, comme d'autres papas de l'époque était certainement un précurseur de ces papas/mamans qui tentent plus ou moins maladroitement d'exprimer leur tendresse sans tomber dans les travers multiples de l'incestuel. C'est pas de la tarte, Pas plus que le droit de toute femme de ne pas être condamnée à ce que les féministes ont bien heureusement fichu en l'air.
Alors toutes mes pensées affectueuses et respectueuses aux filles dépapatisées d'autant plus que je supporte assez mal d'être en vie alors que ma fille ne l'est plus. J'aurai préféré l'inverse.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 novembre 2018 à 08:37:29
Salut!
la macronie est une drôle de planète. L'un des grands avantages de la place du fond à côté du radiateur, c'est que c'est là qu'on se marre. ça tombe bien les smileys sont jaunes tout comme les gilets!  De la part du dernier rang au premier rang : ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D.
En plus, nous avons été viré(e)s du lycée et avons fini au Larzac et contre superphénix, en sabots avec les cheveux au henné. Tout le monde peut pas être premier de la classe, d'accord, passer par la case grandes fortunes et faire avaler des couleuvres aussi longues qu'une carrière de banquier! Sûr aussi que de se poser quelques questions sur la compromission ne fait pas non plus partie du programme "premier de la classe", au regard des dernières Pétainades! D'ailleurs, mon grand père, c'est pas avec un gilet jaune qu'il a arpenté le Chemin des Dames et Verdun, c'est avec un pantalon rouge! Alors, perso, les discours démagos de la macronie ça me gave un peu.
Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 novembre 2018 à 08:17:00
La suite des  aventures de Piniochron, premier de la classe, j'attends avec impatience. c'est vrai, nous, au dernier rang, nous aimerions tant être aussi intelligent(e)s que le premier rang! Mais rien à faire, ce torrent de neurones n'arrive pas jusqu(à nous. ça ruisselle même pas dans nos godasses. pourtant, on fait des efforts. :P. Mais, en bas du bulletin, on récolte toujours ce : "peut mieux faire". Je vais essayer:
Par ex, celle du mouvement perpétuel de Kid Paddle. Si ta tartine tombe le matin, c'est toujours du côté confiture qu'elle atterrit. Si tu lances un chat en l'air, c'est toujours sur ses pattes qu'il retombe. donc, si tu attaches la tartine sur le dos du chat, tu lances le tout en l'air, les forces s'annulent et ça flotte direct, logiquement. Fallait y penser! c'est de l'intelligence aussi, Pour de vrai. dans le peuple, y a des gens qui pensent!
Allez, Piniochron, humour, peux mieux faire. En tout cas, merci de me faire rire, j'en ai besoin dans ce monde pétri de compréhension mutuelle entre élite et bas du panier.
Désolé, et puis, désolé, ça commence par un D comme Deuil. Bon, comme dit  Yves Jamait, j'men vas et je descends les poubelles, hein Fed!
Allez, c'est l'heure de mes prières à Grand Esprit, j'retourne pleurer. "si tu veux connaître l'enfer sur terre, t'as qu'à te réincarner en Navajo", c'est ce qu'ils disent dans leur chant. ça me fait du bien de pleurer aussi des fois.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 18 novembre 2018 à 11:17:23
Citer
Si tu lances un chat en l'air, c'est toujours sur ses pattes qu'il retombe. donc, si tu attaches la tartine sur le dos du chat, tu lances le tout en l'air, les forces s'annulent et ça flotte direct, logiquement. Fallait y penser!

    huhuhu, hihihi! Merci Pascal pour ce bon bidonnage ... M.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 18 novembre 2018 à 11:30:26

   Pleurer toujours à l'intérieur, "depuis", mais RIRE encore un peu, parfois ... je t'en partage "une" cocasse de mon petit frère Pascal à moi ...
 
Citer
15 Octobre 2016 à 12:34:55 »

    Citer
    Modifier
    Enlever

   Il faut quand même que je vous les raconte, les histoires de mon petit frère à l'armée.
   Pas de bol pour lui, il était un baby born de la dernière levée du service militaire obligatoire en Belgique, 1993 !
   18 ans et début de poil au menton ...
    Le we avant son premier jour, c'était la fête au village et mon père lui avait pêché au lunaparc une montre fantaisie, avec un bouton qui lui faisait DIRE l'heure, suivi de "Cocoricoooo!"
    Lundi matin à la caserne, le vlà dans la rangée où on apprend aux jeunes recrues à faire le salut.
    Salut, pause, repos (mains derrière le dos) et alors là PAF sans le faire exprès, il appuie sur le bouton de cette fameuse montre, dix heures vingt-deux, Cocoricoooo ...!
    Mon frère l'avait pas fait exprès ! En plus, l'adjudant s'approche de lui "vous vous fichez de moi?"
    C'est alors qu'il lit sur son badge: "adjudant Lecoq !"
    C'est ça qui est hyper marrant quand il le raconte, il était innocent !
    Bien entendu, il a fait d'autres blagues afin d'agrémenter son service, préméditées celles-là !

     De quoi distribuer quelques étincelles dans la noirceur ...
     A bientôt tout le monde, Cocoricoooo !
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 novembre 2018 à 11:53:29
Cooooooooooooooooooooool ! Une super du dernier rang celle  là Souci! Belle bidonnade aussi Yes! Chaleureuses bizs de cancre!
Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 novembre 2018 à 06:19:41
Bonjour!
Une nouvelle présence  dans la maison : elle s'appelle Cheyenne, accueillie par la SPA, elle fait ses premières pattes dans la maison et promet d'être aussi géniale que son prédécesseur, Vivo!
ils et elles nous font tellement de bien, à nous les endeuillés, par ce qu'ils donnent qu'il est difficile de se passer d'eux quand on le sait! Son nom doit être pour qq'chose dans notre adoption réciproque! Cheyenne, les Amérindiens, etc! Cocoricooooo!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 19 novembre 2018 à 06:39:47

Je souhaite "Tout le bonheur du monde à Cheyenne"...

Bienvenue chez son nouveau maître Pascal qui va rendre , j'en suis sûr,  sa vie douce et heureuse !

Cocoricooooo !

Pensées amicales et solidaires... bonne semaine Pascal

Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: nathT le 19 novembre 2018 à 09:03:12
Bienvenue à Cheyenne!

Vous allez constituer tous les deux un 'duo d'enfer' (prédiction de mamie Nath)

J'ai adopté Moonlight une petite chatte il y a 6 mois (elle devient  très très grande avec des poils longs: je ne connait que sa génitrice,une toute petite minette... qui du passer du bon temps avec un très grand mâle sans doute un 'norvégien')
Ceci étant Moonlight (prénommée ainsi car elle possède une tâche de couleur taupe sur le dessus de la tête ayant une forme de croissant de lune ..... et.... la lumière de la lune, la lumière au bout de la nuit .... la sonate au clair de lune ......)

Moonlight m'a 'sauvé la vie' ,lorsque je rentre à la maison (enfin je vis chez elle) il y a un être 'vivant' pour m'accueillir .
Et si quelqu'un me dit que Moonlight est un mon  ridicule je les rassure cela va se terminer par ' moumoune' pour les intimes .

Cheyenne compte sur toi comme tu comptes sur elle . Vous sous êtes trouvés,vous allez vous garder !

Hauts les coeurs!

Nath



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 novembre 2018 à 14:46:36
Merci de vos chaleureux messages! Cheyenne a déjà fait son premier footing, avec juste l'envie de croquer mes baskets une fois enlevées! Et l'avantage indéniable du bas rouge, c'est que quand il y a une côte et qu'elle tire, y a  intérêt à avoir les gambettes en rythme! Yo! Moonlight future Moumoune, pour Cheyenne ça va faire T'che! ça devrait plaire à Fed ça!  :D
CoooOOOOOOOOOOOOOOlorico!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 novembre 2018 à 07:50:29
Bonjour!
ça y est la greffe a réciproquement prise, Cheyenne est chez elle ici! Et ce matin, je n'ai d'autre envie que de saluer chaleureusement tte l'équipe de la SPA pour le boulot qu'il font. ça fait autant de bien aux accueilli(e)s qu'à nous de croiser dans la vie des chouettes personnes! Fred, une gorgée de rince-cochon avec toi en leur honneur!
Au fait, pour l'histoire de la tartine de confiote et du chat, avec Cheyenne, faut carrément la totalité du pétrin pour que ça marche. ;D.
Bizs!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 novembre 2018 à 06:04:30
Bonjour!
Putain, je viens de lire le truc posté par Fed. Quelle est cette société que nous avons créée qui n'est pas foutue de soulager, soutenir le boulot de parents (et des profs)  et pas fichue d'ouvrir un avenir porteur d'autres choses que la culture de la performance, du gagnant, du winner, du brutal? Et les ultra-sensibles, les ultra-poètes, les ultra-artistes, les ultra-solidaires, ils ou elles font quoi, la-dedans? Ils ou elles sont qualifiées de "mauvaise santé mentale"? Et si c'était ce monde qui était plutôt en mauvaise santé mentale avec ces valeurs à la con qu'il trimbale? Je rage.
"Nous" les endeuillés désenfantés, je crois qu'on partage tou(te)s la même chose : on a pas du tout du tout envie que notre troupe grossisse. Des fois, même mes plus proches potes ne comprennent pas toujours mes impulsions, eh bah, je suis content qu'ils ne comprennent pas et que ça leur soit à jamais étranger, parce qu'un enfant ça meure pas avant son parent. c'est pas possible d'accepter ça, quelle qu'en soit la raison.
Bizs de tout coeur.
Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 novembre 2018 à 17:17:26
Une demande d'inclure un principe de référendum populaire dans une nouvelle constitution circule et je soutiens cette proposition, seule mode, à mon avis, pour réintroduire un équilibre démocratique dans cette vocation d'ultralibéralisme qui conduit de plus en plus de personnes, jeunes ou moins jeunes à un naufrage, au sens le plus profond du terme.
Seul point de désaccord, cette proposition amène l'idée d'un chiffre de 600 000 signataires pour que le politique soit contraint de s'en saisir, je penche intuitivement plutôt vers 1 million de signataires pour que ce le soit.
Je ne garantis nullement qu'une société plus juste, plus équilibrée, plus démocratique, plus épanouie en un seul terme garantirait ou endiguerait les pulsions suicidaires, mais, au moins, nous pourrions nous penser "tut(rice)eurs de résilience" plus que moutons de Panurge. ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D. pensées du dernier rang.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 23 novembre 2018 à 07:26:16
J'aime te lire, Pascal.

Bien à toi

Nora
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 novembre 2018 à 18:56:28
Merci Nora.
To-day, j'ai été un peu secoué et y a de la larme qu'a tombé! Et Fed qui colle "un homme ça pleure aussi ", du coup, j'en ai eu une deuxième couche.
"nous sommes allés dans le Sud, où nous avons beaucoup souffert. de nombreux Cheyennes sont morts de maladies dont nous ignorons le nom. Nos coeurs cherchaient ce pays où nous sommes nés et le pleuraient"
Ohcumgache (little Wolf), Cheyenne du Nord.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 23 novembre 2018 à 22:55:16
Merci Nora.
To-day, j'ai été un peu secoué et y a de la larme qu'a tombé!
Et Fed qui colle "un homme ça pleure aussi ", du coup, j'en ai eu une deuxième couche.

« C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ?
Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. » Henri Calet


Amitié, solidarité.
Federico

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 novembre 2018 à 06:32:24
Hello!
Petite citation en lien avec un MP de Mircea.
"Indiens doivent tous danser, partout, danser toujours. au printemps prochain, Grand Esprit arrive...Indiens morts reviennent tous et retrouvent vie. Tous, robustes comme jeunes braves, retrouvent jeunesse...Quand Grand Esprit vient, alors Indiens vont tous dans montagne, tout la-haut loin des Blancs...Alors quand Indiens tout la-haut, grand déluge arrive et Blancs tous morts noyés....Indiens qui dansent pas, qui croient pas message deviennent tout petits, restent tout petits. Certains transformés en bois et brûlés dans feu". Wovoka, le Messie Paiute.
Alors ça, ça serait -t-y pas pas une vision anticipatrice des risques inhérents au changement climatique?
Danse avec les loups et choisis bien celui que tu nourris que je me dis!!
Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 novembre 2018 à 07:13:12
Hello!
Ce matin, j'avais une phrase en tête : "Vous nous avez enterrés, mais vous avez oublié que nous étions des graines".
ça c'est pour tout ce qui se passe en ce moment avec cette révolte qui jaillit comme un geyser au pif des élites en maillot de bain au soleil de leur tranquille certitude de penser mieux qu'autrui.

Et pour nous, les endeuillés, qu'on a enterré pour de vrai un morceau de nous?

Mort qui pousse n'amasse pas mousse
mais fleurit en nos coeurs arrosée de nos pleurs,
et de secousses en secousses, croyez -nous, vous les grandiloquents
dans son silence, elle nous pousse".

Résilience et silence.

Bizs à toutes et tous les Courageu(se)x de cette terre!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 25 novembre 2018 à 16:06:04

    Coucoucou, cuicui, j'applaudis avec mes ailes,
    P. graine de poète, M.
   
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 novembre 2018 à 06:51:57
Salut!
Il y a des matins où il n'y a rien à dire. ;D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 26 novembre 2018 à 13:00:20
A l'écoute du Chat ...

(https://www.aht.li/3310558/A_lecoute_du_Chat.jpg)

J’aime bien celle-là aussi. Je l’ai parfois suggérée à quelques-uns de mon entourage, ceux qui ont le « deuil infus » …
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 novembre 2018 à 13:56:19
Trop fort Faïk yes! merci de la bidonnade. Et je viens de celle de Fed!!! le peps! yes, leslarmorire!
Haïku de la journée de la dernière rangée  et d'à l'écoute du chien, pote du chat.
"crotte de chien gelée roule sous le pied". ;D ;D ;D ;D
"crotte de chien molle colle aux groles". ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 novembre 2018 à 07:22:34
Tchao Manu et los désaparécidos.
"ÊTRE LIBRE, c'est d'abord être libéré du besoin de comprendre."
Alors là, OK, je veux bien mais je veux garder de l'appétence sur ma tartine comme celle que j'ai trempée dans mon café ce matin en me disant que c'est la première fois depuis la mort de ma fille que je me sens ré-appartenir à une communauté :
VOUS.

J'ai pas trop exploré le fil du pourquoi des pseudos, mais je pense que je vais vouloir que sur ma stèle, mon terme passé, figure le mien de pseudo. Et n'importe comment, je suis d'ac avec Fed, il y a une trame qui nous dépasse, je l'ai appelée "la grande mathématique universelle", d'autres la nomme destin ou dieu, chacun sa tasse de thé, sans vouloir heurter quiconque et en respect des croyances de chacun'e)s.
Et c'est plutôt du côté du ressenti que je me tourne pour traduire cette conviction qu'il y a du parallèle dans ce sentiment communautaire de l'autre côté : celui  de nos disparu(e)s. Un parallèle qui s'organise en une sorte d' écho du notre, le côté vivant. Ou, pourquoi, comment? ça me dépasse et effectivement je n'ai pas envie de m'y casser les dents, c'est un trop gros morceau pour moi tout seul en tout cas. mon inconscient et le collectif font le boulot et je leurs fais confiance pour me filer les infos quand "ça doit", avec encore un tout petit peu de cette détestable arrogance du MOI à laquelle il me semble bien difficile d'échapper. Mais je lutte, quitte à me botter les fesses tout seul, d'ailleurs! Lol!
Dans un bouquin sur la construction de l'univers, Hubert Reeves, je crois, pose une question assez identique à ce que je ressens :
Je cite de mémoire, donc pas exact exact. perdoname, mais ça doit s'approcher d'un truc du genre  : la génèse de l'univers s'inscrit dans un ensemble d'interactions et rétroactions relevant du hasard et/ou de la plus subtile organisation,  ce qui laisse ouverte la question de l'intention.
A mon horloge, cette réflexion d'Hubert Reeves active un questionnement tout aussi ouvert sur mon propre équilibre établi entre maîtrise et non-maîtrise. La cascade de tragique qui nous conduit ici, là et maintenant à former communauté dans une appartenance d'endeuillé(e)s me reste hors de portée dans son essence. Un "pourquoi du comment"que je me refuse à affirmer, à accepter, voire à assumer par le truchement d'une idéologie réductrice ou d'un dogme qui prend pouvoir sur le reste. Comment pouvoir supporter ma part de responsabilité autrement que partielle et réfléchie  dans le fil symbolique, intergénérationnel, ascendants et descendants, qui conduit ma fille à mourir à 27 ans? Sans réflexion, sans l'appui de mes p'tits neurones et des carrefours synaptiques à sens parfois giratoires,, je ne peux me libérer ni la libérer dans ce qu'elle est maintenant devenue ni dans ce que je suis devenu, à la fois libre, à la fois contraint. C'est aussi paradoxale que ce que nous sommes et que le paradoxe crétois "si je dis que je mens, je dis la vérité". Pour moi, petit moi, la solution c'est nous et la chaleureuse attention que nous faisons circuler entre nous, entre bienveillance, compréhension, respect d'autrui et de son rythme, le "bon loup" comme cite Fed, quoi!
Comme Cristophe Faure, qui a travaillé le "syndrome du sauveur", j'ai bossé un autre aspect que j'ai appelé "le syndrome de trahison du lien de confiance". C'est un peu du "blabla technique", mais je vois pas non plus comment y couper. ça doit d'ailleurs être le titre de mon bouquin, mais c'est encore trop "brut de décoffrage".
Bon "z'arrêtes", de poisson. ;D.
Bizs de tout coeur à vous, vraiment chaleureusement.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 novembre 2018 à 07:48:55
D'ailleurs, à cette étape, à ce passage, je me demande si ce n'est pas la question ouverte par Charybde (et Scylla, donc) à trouver responsabilité entre culpabilité et colère?
Rebizs.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 27 novembre 2018 à 09:41:31

https://music.youtube.com/watch?v=wQFQgItsm18&list=RDAMVMJVRsDilJzNs

Dis-moi encore que tu m'aimes.....

Gaëtan Roussel

Amitié, solidarité.
Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 novembre 2018 à 13:22:36
Merci Fed! J'adore encore écouter de temps en temps Louise attaque et je vais sans hésiter faire un tour chez Gaëtan Roussel. Et sur le titre : à Raphael et à Javotte, oui, on peut leur dire qu'on les aime!!!! Encore et encore, de tout notre coeur, de toute la fierté de notre paternité.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 novembre 2018 à 06:49:23
Bonjour.
Le texte de Lucie. Je partage même si je n'ai pas porté ma fille dans mon ventre, je partage, en tout respect de ce qu'une maman éprouve, et en considérant la mienne propre, de douleur, je n'ose en imaginer l'ampleur.

Le rêve que je fis voici 1 an maintenant, d'accoucher d'un être "Autre" qui était essence de ma fille, rêve porteur d'autant de soulagement que chargé de densité douloureuse, sublimation, transformation et genèse d'un "ici et maintenant" qui me porte chaque jour et chaque instant de ma vie. Qui sait? Personne. La seule chose que j'ai su au petit matin de ce rêve était que seuls les hommes pouvaient  "porter" ce rêve. C'est tout juste si j'arrive à en parler par total respect (et le mot est faible, mais je n'ai pas mieux) des Mamans qui ont enterré un enfant qu'elles ont eu en elles.
Un peu de colère me reste aussi : nos enfants ne meurent pas seulement de suicide ou de cancer, il(elles) meurent aussi de conduites ordaliques, conscientisées ou non, actées ou pas, parfois masquées et tout aussi brutales dans la soudaineté de leur frappe. Et certainement tout aussi impossibles à prévenir en amont que d'autres formes de fin de vie prématurées.
Je sais parfaitement que ce fil est délicat, mais je ne peux le taire, c'est seulement  dans ce substrat que je peux supporter l'insupportable.
Bizs à toutes et tous. At to-morrow!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 novembre 2018 à 19:13:19
Finalement c'est to-day.
Ce matin, en footing avec Cheyenne, je suis allé la présenter à "Grand Pin". Je l'appelle comme ça. C'est l'ancêtre de la forêt. Il est magnifique, majestueux, je n'ai jamais vu un pin aussi puissant. Son tronc, quand on l'approche est sidérant. Les ramifications qui le parcourent sont invraisemblablement énormes. Pour l'atteindre, il faut traverser des buissons de ronces. Elles griffent, plantent leurs épines dans les mollets, laissent trace presque sanglantes de leurs défenses. Je lui ai présenté mon respect et demandé de même à Cheyenne. Elle l'a flairé, pas trop haut, pas trop bas, juste à la bonne hauteur. Un arbre a un coeur. Cette récente découverte signe que la vie émotionnelle n'est pas réservée aux seuls humains. J'ai senti dans le mien de coeur, que Grand Pin était sensible à mon respect, un peu étonné aussi, car beaucoup de nous ont abandonné son langage. Il ne m'a pas transmis d'apaisement, Grand Pin, non pas d'apaisement. Seulement sa tristesse de devoir faire front à ce monde de ses vieilles branches et de sa force qui décline. Mais il tient bon, et est heureux de ces 6 pattes qui sont venus l'honorer de leur respect. Peut être même qu'il m'a remercié, mais j'en suis pas sûr. Je crois que c'est plutôt à moi de le remercier. L'écorce et le noyau.
Il vous envoie ses vibrations.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 29 novembre 2018 à 00:30:50
"grand pin" : c'est peut-être l'un des gardiens de cette forêt ?
Oui je pense aussi que c'est à nous de remercier les arbres ....

Je te dépose cette phrase de Souci : "Ah, planter des arbres, il n'y a rien de plus sage à faire pour rééquilibrer le carbone: cessons de nous planter, plantons des arbres ..." (j'aime bien)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 novembre 2018 à 06:21:57
Hello!
Ah ah, Mircea, "Cessons de nous planter plantons des arbres", ça doit faire gigoter de plaisir les racines de Grand Pin! Des radicelles à la cime, que son chapeau l'est tombé dans l'abîme, le-dit chapeau, je le soulève de respect, Souci, CHAPEAU!
et pour le carbone, je suis tombé sur un bouquin de "Gordon Zola", Cartonne 14, tranchées dans le vif, édition du léopard masqué, que celui-là (celle-là?) ça doit être un(e) échappé(e) de la dernière rangée! Pas lu encore ce truc mais ça promet!

Cessons de nous planter, plantons des arbres, ça me plaît bien aussi pour ce que je ressens de ma vie de maintenant : certes j'ai toujours été provoc. Je ne nie pas votre honneur du tribunal des flagrants délires. mais pas seulement. Je fais partie de la génération de celles et ceux qu'on voulut changer les choses d'avant et qui se sont plantés. Du libertaire à l'hédonisme, l'individualisme nous a gratté le maillot jaune devant le pif, camé qu'il était le cochon  à la coc et aux amphets! Et nous, les doux dingues en sabots, on se retrouve comme des cons à se demander où qu'on s'est plantés!
Le monde meilleur qu'on rêvait, on s'est pas vraiment rendu compte qu'on l'avait bouffé jusqu'au trognon et que les prédateurs(rices) nous avaient laisser les pépins. Alors oui,  ça me plaît bien de les planter ces pépins. et aux Philippines, Ils et elles ont planté un arbre en mémoire et honneur de ma fille juste au milieu du village. Comme c'est encore un peu loin pour ma bourse de retraité étrillé, Grand Pin a laissé "murmure du vent" faire le boulot de colissimo!
Bizs tout plein
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 29 novembre 2018 à 19:49:53

"ÊTRE LIBRE, c'est d'abord être libéré du besoin de comprendre."
...en me disant que c'est la première fois depuis la mort de ma fille que je me sens ré-appartenir à une communauté :
VOUS.

 Et n'importe comment, je suis d'ac avec Fed, il y a une trame qui nous dépasse, je l'ai appelée "la grande mathématique universelle", d'autres la nomme destin ou dieu, chacun sa tasse de thé, sans vouloir heurter quiconque et en respect des croyances de chacun'e)s.

A mon horloge, cette réflexion d'Hubert Reeves active un questionnement tout aussi ouvert sur mon propre équilibre établi entre maîtrise et non-maîtrise. La cascade de tragique qui nous conduit ici, là et maintenant à former communauté dans une appartenance d'endeuillé(e)s me reste hors de portée dans son essence. Un "pourquoi du comment"que je me refuse à affirmer, à accepter, voire à assumer par le truchement d'une idéologie réductrice ou d'un dogme qui prend pouvoir sur le reste. Comment pouvoir supporter ma part de responsabilité autrement que partielle et réfléchie  dans le fil symbolique, intergénérationnel, ascendants et descendants, qui conduit ma fille à mourir à 27 ans? Sans réflexion, sans l'appui de mes p'tits neurones et des carrefours synaptiques à sens parfois giratoires,, je ne peux me libérer ni la libérer dans ce qu'elle est maintenant devenue ni dans ce que je suis devenu, à la fois libre, à la fois contraint. C'est aussi paradoxale que ce que nous sommes et que le paradoxe crétois "si je dis que je mens, je dis la vérité". Pour moi, petit moi, la solution c'est nous et la chaleureuse attention que nous faisons circuler entre nous, entre bienveillance, compréhension, respect d'autrui et de son rythme, le "bon loup" comme cite Fed, quoi!
Comme Cristophe Faure, qui a travaillé le "syndrome du sauveur", j'ai bossé un autre aspect que j'ai appelé "le syndrome de trahison du lien de confiance". C'est un peu du "blabla technique", mais je vois pas non plus comment y couper. ça doit d'ailleurs être le titre de mon bouquin, mais c'est encore trop "brut de décoffrage".

Bizs de tout coeur à vous, vraiment chaleureusement.
Pascal.


Moi aussi mon  Cher Pascal... je souffre du " Syndrome de trahison du lien de confiance" !


Dur, dur à réparer, à rétablir, à retrouver... pour soi et avec les autres !

Solidairement.
Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 novembre 2018 à 07:08:17
Dur, dur à réparer, à rétablir, à retrouver... pour soi et avec les autres !
:) ;) :D ;D >:( :( :o 8) ??? ::) :P :-[ :-X :-\ :-* :'(
Ouais, Fed, c'est dur de chez dur mais on a des outils. Et le meilleur peut être c'est que nous n'avons plus rien à perdre à faire autrement qu'avant. Et je suis de plus en plus convaincu que Javotte et Raphael, ce qui a été eux, nous fait/donne/transmet confiance pour qu'on y arrive. et je suis aussi convaincu que nous n'aurons jamais de preuves, jamais d'apaisement, jamais de relâche; seulement la fermeté de notre volonté.
Mais on est de la dernière rangée! Avec ta force, la mienne et celles des autres ON VA Y ARRIVER!

Bon d'ac, on est un peu "romantiques", et à regarder trop les étoiles, des fois on marche où y faut pas, mais toujours du pied gauche!
"Crotte de chien gelée roule sous le pied et crotte molle colle aux groles", nom d'une bière de Troll. Et en plus, Cheyenne a bouffé une de mes godasses, la droite en plus. C'est ballot.
Eh eh! Bizs!
Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 novembre 2018 à 19:17:05
Ah ah, Ouais Kine, ordalique! Vraiment quel mot à la con même s'il est juste. Bordalique, ça serait pas mal non plus. Je ne sais pas si ma fille était prête à perdre la vie. Mais c'est arrivé. Elle a tellement chargé sa barque que ça a lâché en elle sans qu'elle prête attention au signal que ça craignait et qu'il y avait un problème qque part. Et dans ce quelque part elle a refusé de se satisfaire d'une vie simple, ordinaire sans trop se poser de questions, au prix de sa vie, oui.
Je me dis aussi que le point commun sans doute à nos enfants morts trop tôt, que ce soit par suicide ou comportement ordalique (je n’ai pas fini de le replacer ce mot !), c’est sans doute de ne pas s’être satisfaits d’une vie simple, ordinaire, sans trop se poser de questions, dont la plupart des gens se contentent, c’est sans doute une recherche de quelque chose en plus, des questionnements supplémentaires.
Tu as pleinement raison KIne.
Quant à cette ou ces autres dimensions, à certains moments ça me fait comme des poussées, des évidences et à d'autres je me demande si je suis pas disjoncté :o! Et toujours, reviens une sorte d'exhortation intérieure qui me demande de ne pas perdre confiance et de tenir bon. Alors, oui, je vote pour penser qu'il n'est pas impossible qu'il(elle)s se croisent. Le pari de Pascal : qu'est ce qu'on a à perdre à y croire? S'il n'y a rien, rien, et s'il y a quelque chose? Comme dit Alain Bignon dans sa BD  : il faut y croire pour le voir. J'ai pas mieux que ça, bordalique, alors.
 Zoubis. Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 décembre 2018 à 07:59:13
Saluto!
ça faisait longtemps que je m'étais pas fait contrôler par la police de façon aussi tendue. Ciblage de gilet jaune, policiers sur le tarmac à cran, fatigués, ras le bol, un peu en conflit intérieur aussi : sur leur garde, obligé de bien signaler que j'allais chercher portefeuille et papiers dans ma poche intérieure, style juste avec 2 doigts comme dans les films américains. Et, j'arrive assez rapido à placer "qu'il y en a ras le bol de cet écrasement des classes populaires et moyennes au détriment de l'élite financière"; ça ouvre un passage pour ajouter qu'il n'y a jamais eu autant de policiers qui se suicident que maintenant. "blessés" aussi me dit mon homme! Eh bien lui comme moi, on était 2 hommes blessés qui se sont accordés pour dire "que quelque chose n'allait pas". Et ma "petite tremblote du début" s'est transformée en soulagement. On était d'accord sur ce quelque chose ne va pas et ça fait du bien de passer de la méfiance du contrôle à la confiance mutuelle. quand j'ai appris la mort de ma fille, C'est 2 policiers qui ont empêché que je la rejoigne illico. Je les ai remercié quelques jours après de m'avoir ainsi aidé. Une société juste se passe de contrôle tendu et tout le monde va mieux, policiers y compris. Sauf les assoiffés de fric et de pouvoir, comme de bien entendu, dirait Brassens. "Gare au gorille". Dans la brume , qui observe qui ? disait Dian Fossey!

P'têt bien que c'est encore une expression de "la grande mathématique universelle" qui veille à l'équilibre du grand tout entre nous, parce que ce coup là, je crois avoir senti un "merci" implicite de leur part!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 décembre 2018 à 19:23:20
Qui sème la misère récolte la colère. ;D.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 décembre 2018 à 06:43:55
Ce matin, un seul ressenti me vient en réponsesaux commentaires navrants des bienpensantscrandiloquentsabsentsdaimerledernierrang : ENFIN!

ENFIN, des personnes bousculent cet ordre établi qui nous emmenait dans le mur.
ENFIN, des personnes secouent la léthargie et la sédation  filées en intraveineuse par un ordre établi.
ENFIN, des personnes reprennent leur droit à la dignité d'eux mêmes en éternuant la culpabilisation distillée en masse.
ENFIN, des personnes osent défier la toxicité d'un ordre établi sur le seul primat de la rivalité.
ENFIN, des personnes font montre aux autres que le courage qui les anime est contagieux.
ENFIN, des personnes exercent leur parole en disant des vérités crues à des menteurs pathologiques.

MERCI à toutes celles et à tous ceux qui ont repris la lutte ouverte pour un mieux être digne, respectueux d'autrui, entre conscience écologique et intégrité humaine. Le chemin d'une société plus juste, plus démocratique, plus équilibrée sera dur, encore et encore mais, grâce à vous,  il germe.
Auto Nomos : les règles qu'on se pose pour grandir.

Bizs à vous, les gilets jaunes.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 décembre 2018 à 14:40:19
En gros, pour la psychanalyse, le symptôme est une addition plus ou moins salée du compromis de la névrose et du retour du refoulé. En systémie, le symptôme est considéré sous un autre angle : c'est quelque chose de normal qui se répète.
Dans un système dysfonctionnel, apparaît le symptôme qui parfois peut pousser un(e) clinicien(ne) croisant des troubles du comportement chez un enfant à dire, bien embarrassé(e) aux parents : "bah il va bien". Normal, dans tout univers pathogène, il est un peu "normal" et plutôt sain de péter les plombs, histoire de mettre en relief qu'y a qque chose qui tourne pas rond dans le-dit système. ça aide le dit système au changement, et plus rapidement le-dit système le comprendra, moins le symptôme s'alourdira. Déjà, prendre conscience d'un "ça va pas", c'est un premier signe de salubrité. une petite feuille qui pousse sur la branche d'un arbuste qui a grainé. ça a grainé, mais c'est pas gagné pour autant.
Arrosé aux lacrymos, p'tit arbuste demande juste un peu d'engrais,  Nous les endeuillés, "on" a pas besoin de lacrymos pour pleurer. "On a compris la leçon si chère payée". Et même si parmi tous ces p'tits arbustes qui manifestent y en a des épineux, ils ne sauraient résumer la forêt.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 02 décembre 2018 à 23:08:12
L'art de DIRE avec finesse et de façon si belle : bravo !
Les 2 derniers posts : je me retrouve tout à fait dans ce qui est dit ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 décembre 2018 à 07:21:53
https://youtu.be/QMClreF1zyY
Pour vous, toi et les tiens.
Merci Mircea.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 décembre 2018 à 15:12:58
"Ni paillasson ni hérisson". Y a des expressions comme ça qui me restent de mes cours de com de cursus du passé.
Elle me plaît bien celle là; "Ni paillasson ni hérisson". C'est de J. Salomé, je crois.
Merci Mr Salomé, ça m'est bien utile.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 décembre 2018 à 18:32:40
Bon...soir! Jouer au saxo, ça diminue la pression. Je pars de >:( et j'arrive à ;D. C'est l'avantage indéniable du blues. Son âme doit être nichée quelque part par ce coin là. Dans ce monde où il faut se la :-X, ça fait quand même un peu de bien de ;D. Bon d'accord. ça  >:( plus ça ;D, ça peut donner ça  ??? Bigre, me voilà dans la merde. Je sais plus quoi dire, alors je me tais. Mais attention, c'est un choix, pas du scotch. et ça tombe bien, c'est l'heure de l'apéro.
Je trinquerai à la santé de Cheyenne qu'a fait son choix. Sa maison c'est ici qu'elle m'a dit alors que le portail était grand ouvert et qu'elle avait "le sirop de la rue" comme on dit! Et j'ai confirmé, en la regardant bien dans les yeux : ouais ta maison c'est ici et on est vachement contents de la partager avec toi.
Bonnes cahouettes à vous. :P.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 décembre 2018 à 06:31:31
Bonjour à vous tou(te)s!
Fed, Mircea, ça me fait du bien aussi de pas me sentir seul. Hurler au vent soulage comme si nous étions une meute de lou(ve)ps et c'est bon de sentir cette appartenance vivre. Libertaires et solidaires. Le loup n'est pas mon totem, mais c'est un être noble, digne de respect, et certainement pas seulement un prédateur sans foi ni loi tel qu'il est parfois décrit. Je ne veux non plus insulter les bergers qui pâtissent de ses dérapages, mais considérer que nous sommes à l'identique pris en tenaille dans un maillage rendu toxique.
Et nous, humains, avons le droit de hurler que toute mort prématurée n'est autre qu'un signe qui révèle ce toxique.
Ce loup, celui qui prône que "la beauté de la diversité l'emporte sur la complexité de la vie", ne lui ôte nullement ses dents. La pathologie de la confiance c'est la naïveté, donc cessez, mesdames et messieurs les grandiloquent(e)s de nous prendre pour des con(ne)s.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 05 décembre 2018 à 07:44:47

https://www.youtube.com/watch?v=RUMAxuRIvtw

Musique de "Danse avec les loups"

"Ni paillasson, ni hérisson, ni couillon"...  ;) :) :-*

Bonne journée ensoleillée...

Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 décembre 2018 à 11:50:35
 ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D  Ah ah Fed!!!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 décembre 2018 à 07:11:20
Bonjour, bonjour, bonjour.
Ce matin, j'ai lu le post de Fed sur l'amour des Mamans. MAMAN. un terme qui pour moi n'évoque que des emmerds depuis l'enfance. Très jeune, j'ai compris qu'y avait un blème de ce côté-ci de ma vie. Avant que je puisse définir cette problématique sous l'angle de la perversion narcissique et de la structure hystérique, il m'a fallu pas mal d'années de galère. Les quelques années avant la mort de ma fille, je gérais à peu près la dame, restant à distance respectueuse de ses attaques destructrices, percutantes et nuisibles aux miens. mais comme j'avais déjà la pensée bien implantée que l'on ne peut résumer un sujet à sa pathologie, je faisais "avec" au mieux possible et une certaine relativité.
La mort de ma fille a tout fait exploser. Je ne peux retirer à ma mère que la toute première "vague", ça a tenu entre nous. Elle a d'ailleurs toujours fait preuve d'être là quand ça allait pas, juste que "fallait que ça aille toujours pas pour qu'elle soit là depuis tout le temps"! En gros, le petit problème entre nous, cette divergence d'opinion!
Fils unique, peu de chance de soutien non plus du côté de la famille, ce fut un peu lourdingue de désamorcer cette charge nucléaire que j'avais dans les pattes après la mort de ma fille. Mon père était déjà dans les cordes, KO  et sur sa fin de vie, lui aussi à terre d'aimer une femme qu'il fallait constamment "contenir". Dame dotée comme pas mal des personnes affectées de cette pathologie d'un QI assez percutant, coriace, sans relâche et omni-actif. En gros, mère pas mal placée sur le podium des perversions et pathologies du genre.
Bah, j'ai réussi à trouver un équilibre de paix la-dedans, dans ce gros gros merdier. et peut être que ma mère va réussir à mourir sans guérir au sens propre du terme, mais au moins en ayant amorcé le début du chemin.
Ce n'est pas simple de parler de ceci sur ce forum, parce que OUI, il y a des Mamans tendres, aimantes, présentes et tant mieux. Atrocement terrassées dans leur maternité aussi. Amputées comme nous les Papas deuil. Mais il y a des mamans qui ne savent pas être mamans. et quand elles ont un enfant, ces mamans là, c'est pas de la tarte. Cet enfant ne fait que révéler cette béance en elle et là, passez moi l'expression "ça chie des bulles". Pour autant, ce ne sont pas de "mauvaises femmes", non simplement des femmes amputées de leur capacité maternelle et en souffrance. Je suis désolé d'amener cette dimension ici, mais c'est aussi l'occasion de pardonner. De pardonner et de se pardonner. de demander pardon aussi, en toute honnêteté, de ce que j'ai pu faire ou pas faire.
"Il existe un grand livre des comptes" disait Boszormenyi Nagy. Ben voilà, j'ai signé cette page!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: nathT le 06 décembre 2018 à 08:11:32
Bonjour Pascal,

Ton message me réconforte ; j'ai une 'môman' assez extra-ordinaire maniaco-dépressive (plusieurs TS), perverse narcissique.....j'en passe et des meilleures !
 Un père qui a démissionné depuis le départ mais qui reste près d'elle depuis 60 ans! , une soeur jumelle qui a pris un chemin différent du mien ( elle a rompu tout dialogue depuis 25 ans) alors que je tente comme toi de la gérer à distance raisonnable
Le pardon, cela me parle ...
La mort de mon compagnon a ajouté une autre dimension : comment demander à mes propres enfants de me pardonner également ? Et de lui pardonner car les dégâts collatéraux vont sur plusieurs générations .
OUI .....le grand livre des comptes !

Allez Hauts les coeurs , Pascal

Nath
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 06 décembre 2018 à 11:44:29
"Tout le monde n'a pas la chance d'être orphelin"

Provocatrice, cette petite phrase lancée à mes parents m'a valu, adolescente, une belle ratatouille (la seule d'ailleurs !) ...
Le parlement n'avait pas voté alors contre les sévices corporels, ni de loi contre les enfants rebelles ...
Dur dur de trouver sa place dans un couple passionné et passionnel, Pa' alexithymique et Ma' olympienne.

Par ailleurs, une famille originale, brillante ... Comme je ne suis pas Poil de carotte, j'ai parfois opté pour le poil de hérissonne ... la fragilité est intérieure et exacerbée.
Ma' et moi cahotons, en parallèle, sur le chemin du deuil.
Ma' est malade et je suis tétanisée de peur de la perdre, elle que je n'ai jamais vraiment trouvée.

Voilà, c'était ma minute : Merde alors ! et psychologie de comptoir.

Ps Qui a dit que les deuils sont parfois compliqués ? Ça existe un deuil simple ?
Merci à nathT & Résilience et silence ...

Je pense à vous tous
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 décembre 2018 à 13:18:41
 ;D ;D ;D ;D ;D ;D ;D. Content qu'il est le Pascal d'avoir ouvert cette page!
Figurez vous que, à 11 ans, ma mère m'a sauvagement mordu à l'épaule et à la cheville. Je me rappelle très bien que mes potes d'alors, dans la file d'attente pour la cantoche ne me croyait pas. Alors je leur ai montré. Ils n'en revenaient pas, Les morsures étaient bien visibles, chaque dent bien marquée, style Walking Dead j'y avais eu le droit!
Près de 40 ans après, c'est là, sur la plus vive morsure des 2, à l'épaule, que j'ai tatoué mon totem. Un séminaire avec Robert Neuburger, séminaire sur les piercings et autres ornements cutanés proposait l'idée que c'était à considérer non comme une auto-agression mais bel et bien comme une réparation de ce qui était déchiré en l'être profond,
Suffit de faire un tour à la plage pour remarquer qu'on est assez nombreu(se)x par les temps qui courent!
Ma fille s'était ornée d'un sur l'omoplate.
Bizs tout plein!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 décembre 2018 à 07:24:32
Salut à vous!
Ce matin, une énorme pensée de tendresse pour Mircea-Catherine. J'ai lu son fil avec attention. Des fois je rie, des fois je pleure, des fois je suis sérieux, et des fois c'est hors de ce ring que ça se joue.
J'ai imaginé que je décidais de me suicider et ce qu'il en serait pour ma compagne. Vraiment pardon, c'est indicible. Nous, les désenfantés, nous avons souvent entendu "c'est le pire". Dans un deuxième temps, j'ai osé répondre , non, regardez en Syrie quand toute une famille meurt, souvenez vous des camps de concentration, lisez Primo Levi, Robert Antelme. Perdre tous les siens, c'est pire. ça changeait pas grand chose au fond de moi de dire ça, non pas grand chose, ça dérangeait aussi l'interlocuteur, le gênait, l'embarrassait cette réponse. Mais je la trouvais vraie.
Je crois que les morts n'aiment pas qu'on mente. eux, ils ont accès à tout en nous, les moindres replis, les moindres pensées, les plus intimes, les plus noires, les plus cachées, les plus masquées. Et c'est de cela qu'ils souffrent, ai-je ressenti, pensé, affronté, supporté, fantasmé. Alors, je me suis dit que dans cette nouvelle vie, je ne mentirai pas, jamais, même si ça plaisait pas. Plus je pourrai diminuer l'espace entre l'explicite et l'implicite, plus je me rapprocherai de ce qu'est ma fille maintenant devenue.
Alors, Mircea-Catherine, recevez toute ma tendresse, parce que perdre un amour c'est un arrachement qu'il n'est absolument pas possible de souhaiter à quiconque pas plus que de perdre un enfant.
bisous;
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 décembre 2018 à 07:40:35
Hommage à Don Juan.
PISSER DE RIRE... dehors, la nuit... dans la Nature... en regardant la Lune et les Etoiles ! J'ADORE..
Très jeune, j'ai lu Carlos Castaneda. "Voir" et "Voyage à Yxtlàn" m'ont plus particulièrement marqués. L'initiation de Castaneda par Don Juan a pris de drôles de chemins, puisque dans l'enseignement Yaqui, le peyotl est personnifié comme une divinité qui s'exprime si nous sommes prêts à cette rencontre.
Castaneda (tout comme Aldous Huxley et "ses portes de la perception" sur un autre registre, ou même Jerry Rubin, d'ailleurs, toute une époque!) s'y frotta. comme le lendemain il n'avait rien ressenti, Don juan lui dit qu'il avait passer la nuit à :

PISSER DE RIRE... dehors, la nuit... dans la Nature... en regardant la Lune et les Etoiles ! J'ADORE.. ;D ;D ;D ;D ;D!

C'est grave Docteur, ça s'attrape?

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 07 décembre 2018 à 20:06:14
Très touchée par ta pensée tendresse pour Mircea et pour moi,
 :-*
Catherine
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 décembre 2018 à 06:33:08
Federico ça rime avec Amigo, Mircea ça rime avec Amiga. :-* :-*

 ??? To-day y va se passer quoi? ça va chier p'têt bien. Je le sens comme un virage, et j'espère qu'il n'y aura pas de sortie de route, ni pour les un(e)s ni pour les autres. Mais j'ai plutôt le sentiment d'un "voeu pieu" et que c'est assez mal barré.
J'ai pris un tir tendu à St Michel quand j'étais jeune. Bien chaud et pas loin de mon visage. Une épaule HS. Je me souviens du regard du CRS qui m'a visé. Ce type de regard, on ne l'oublie jamais. Récemment, le fils d'une de nos copines est devenu CRS. Très honnêtement ça m'interroge vu que c'est un chouette gars et que ça bouscule nos images passées. En tout cas et je croise les doigts pour qu'il tienne bon son calme, son refus de céder à une "légitimité destructrice". J'espère que la page de cette journée ne sera pas endeuillée même si la marmite est bien chaude, parce que si qqchose doit mourir, c'est la connerie des élites qui se la pète.
Quand aux grandiloquent'e)s, apprenez un peu à la fermer, ça aiderait!

Mille courages aux courageu(se)x.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 décembre 2018 à 19:20:33
Ce soir, je suis content qu'il n'y ait pas d'autres Rémi Fraisse. :'(.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: vortex le 09 décembre 2018 à 01:13:04
Ce soir, je suis content qu'il n'y ait pas d'autres Rémi Fraisse. :'(.

Moi aussi !

Bien qu'il y a eu la semaine dernière des blessés et même des défigurés dû au tir de flashball
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 décembre 2018 à 06:49:23
Oui, je suis d'accord Vortex, mais proche d'Albert Camus et de son "2 peuples qui se condamnent à mourir ensemble pour ne pas avoir su vivre ensemble".

Des matins, "on" se dit Hello, Coucou, Salut, Ohé,  "On" met un point, une virgule ou rien, ça dépend de l'humeur du jour, de ce qu"on a envie d'ouvrir de nous au autres, de nous à nous, les endeuillé(e)s.
C'est cette frontière du "nous à nous" qui m'incite à parler de la limite, ce matin. Perdre un enfant, un amour, c'est radical. Le membre aimé n'est plus. "On" le câlinera plus et comme dit Fed, il va falloir apprendre à la ou le faire vivre dans notre coeur. Ce que j'ai osé appeler "la mort sépare, la mort répare" est une frontière définitive, radicale et sans autre issue que le changement. "Nous", les endeuillés, ce grand "nous" dont je fais partie exclut tout compromis. Sa frontière est souffrance, larmes, déchirure, plomb fondu dans le bide et j'en passe, toutes et tous savent de quoi je parle. Un no man's land entre 2 mondes dans le même monde.

Longtemps, j'ai pensé que la psychanalyse des limites était à mettre en écho avec la limite de la psychanalyse.
Longtemps j'ai pensé que la clinique de reconstruction était à mettre en écho à la reconstruction de la clinique.

Les gilets jaunes c'est la limite du supportable et de l'admissible qui s'exprime.
4 vitrines cassées c'est quoi par rapport aux centaines d'immigré(e)s climatiques qui vont mourir noyés, rackettés, trucidés?
Quelques millions d'euros sur un compte aux îles caïman ou ailleurs c'est quoi par rapport à une planète qui meurt?
Donc, merci Mr Macron, du haut de ton premier rang de nous éclairer la limite.
Je reste au dernier rang et ça ne me rendra pas ma fille, ça c'est sans compromis.

La terre-mère, Gé est vivante, ses blessures sont multiples et le secret de la nature est patience. Mais même la patience a ses limites.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 décembre 2018 à 06:26:43
Soubis!

La quête du "pourquoi" aide à comprendre et "comprendre" peut mener au pardon.

Je suis d'ac. c'est souvent ce "pourquoi" et  "comprendre" qui m'a conduit à être à l'index, comme une sorte de  lanceur d'alerte qui défend une vérité qui dérange plutôt qu'un mensonge qui rassure, Comme je n'ai pas l'estampille "docteur", ça expose sans protection pas plus que les gilets jaunes face aux blindés, Et ça me fait bien plaisir que Fed mette en ligne ce propos du bouquin de Cristophe Fauré parce que je pense pareil. Encore une fois merci Fed, ça devient une ritournelle! ;D

Ensuite, je suis aussi d'accord avec une approche philosophique qui rappelle que chaque nouvelle avancée ne fait que révéler l'étendue de notre ignorance. et rien n'est jamais acquis, c'est bien de le rappeler aussi, Et d'ailleurs, faut que je rame, j'ai un petit retour de balancier ces temps ci. Ma fille me manque terriblement et l'image d'elle dans son cercueil souvent présente en arrière plan. J'ai tellement envie de la secouer pour qu'elle reprenne vie. et "t'inquiètes, Papa, j'suis là, flippe pas STP", qu'j'entends.

Putain, être père, c'est aussi transmettre la faille, certes, mais je m'en serai bien passé et j'ai pas eu le choix.

"Des fois, monde pourri, je te hais, je te vomis et les postillons c'est exprès!"
Tiré du Baron Noir de Got et Petillon, album 5!

Je vais quand même finir sur un truc un peu moins noir que ce Baron en citant ce bouquin de SF de je ne sais absolument plus qui : un homme parcourt l'univers en quête du sens et ne cesse de demander à toutes les entités qu'il croise : "pourquoi?". il finit par trouver Dieu et lui pose la même question et Dieu lui répond : "pourquoi pas?" ;D

Tchao!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 décembre 2018 à 19:15:00
Les moutons sont quand même une source intarissable de rigolade.
"Les moutons sont tellement cons que même leur cervelle a pas de goût". Brève de comptoir.
"que je sache, oncques ne vit-on indien s'esbaudir!" Le génie des alpages
"cactus, rocher, herbe, MOUTON! c'est là que ça cloche" Le baron noir.

Alors ce soir, à 20h, ça va moutonner ou pas? ;D

Prénom? Amin. Nom? Dada. Diplômes? Plôme.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 décembre 2018 à 06:13:09
Ouhaaa! Trop classe le premier de la classe! J'en suis tout ébobi.
Propre sur lui, franc du regard, même pas un tic, ça me donnerait presque envie de le croire franc de collier et de revoter pour lui !
C'est pas que je lui en veuille ou que je sois jaloux de sa place de premier de la classe. Non, vraiment, ça doit pas être marrant tous les jours de serrer les fesses pour marcher droit et conduire le troupeau vers les verts pâturages promis! Dommage que c'est pas Romuald ton chien de garde, ça ferait un sacré copier/coller avec F'murr et son génie des alpages.
Bon d'accord, dans le troupeau y a des moutons blancs, des noirs et même des bariolés! Et pis des endeuillée)s aussi!
Non, sérieux, c'est bien ce que t'as dit comme début, et pis on l'a compris, la justice sociale n'est pas très complaisante. Y a plein de gens qui t'aiment pas, on se demande pourquoi;
Alors, p'têt ben que le maçon qu'a plus de 50 ans que j'ai croisé il y a une semaine, souffrant d'une lombalgie, il avale pas très bien que son boulot ne soit plus pris dans la case "pénibilité" pour sa retraite? Faut le reconnaître, c'était pas sympa comme mesure pour protéger les "plus vulnérables"!!! Et en plus, il a même pas mis de gilet jaune! Juste que le dernier parpaing il l'avait dans les reins et surtout sur l'estomac!

Alors, mouton, p'têt ben, mais ni paillasson, ni hérisson, ni couillon!

Allez, courage, tu vas y arriver. Nous, les endeuillé(e)s  on sait un truc : on ment pas, ça paye pas de mentir, de se mentir et de nous mentir.

Pascal.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 11 décembre 2018 à 09:01:22
Ce soir, je suis content qu'il n'y ait pas d'autres Rémi Fraisse. :'(.

"J’ai fait un rêve.
J’ai fait un rêve, Rémi, tu nous quittes dans un faisceau lumineux.
J’ai fait un rêve, Rémi, la renoncule à feuilles d’ophioglosse fleurit sur toutes les zones humides qui se multiplient partout en France.
J’ai fait un rêve, Rémi, l’humour et le détachement de soi sont à l’intérieur de nous tous
J’ai fait un rêve, Rémi, plus jamais la France ne se mutilera avec des grenades offensives
Que ta mémoire, Rémi, soit le gardien de l’interdiction de ces armes.
Je ne rêve plus".


de Jean-Pierre Fraisse, un papa endeuillé ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 décembre 2018 à 09:26:39
 :-* T'es une reine Mircea!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 décembre 2018 à 06:03:06
Empêchons la folie de nourrir sa progéniture.
Comment te dire Merci sans trouer le silence
entre les bombes d'autrefois et celles à venir
je tente encore et toujours d'activer ma naissance
j'ai dompté les hauteurs
montre-moi les décollages
je veux être l'oiseau évitant les postes à péages
comment te dire Merci sans trouer le silence?
Tire le coyote.

Bonjour!

Citation Katrinap
 le serment d'hyppocrate des médecins qui parfois est mis de côté
la thérapie pour moi ne peut pas, ne doit pas être d'abord une question d'argent


"PRIMUM NON NOCERE", 1er serment d'Hippocrate.
Katrinap a raison, la thérapie ne doit pas être d'abord une question d'argent.

Et pour plagier Freud, en terme de raisonnement symbolique "capitaliser son argent revient à capitaliser ses excréments". Ah, ah, le dernier rang, ça vous parle là hein, d'autant plus qu'au lycée, gravé par je ne sais qui sur une table au fond à droite, y avait gravé : "la vie est une tranche de pain tartinée de merde dont on prend une bouchée chaque jour!" L'a du devenir thérapeute ou boulanger(e)  ç'ui là (cel'là?)!
Moi ça a été mécano, dans un premier temps. Les mains dans le cambouis, réparateur en cycles et motocycles, que ça a été après le virage (dans le sens viré!)  en terminale D! Et un jour bien après, réparateur en cycles et systémie j'ai mis sur mon échoppe!
Honnêtement j'ai gagné plus de fric mécano que systémo! Mais je m'en fous, ex-mécano j'adore encore réparer les motos, je joue du saxo, et je prends le métro.
J'sais pas si je vais mio, mieux, pardon, c'était pour la rime,

Et moi, je trouve que t'es quelqu'un de courageux, Assiniboine, et même, p'têt bin qu'y a des Indiens qu'on été  se tremper dans c'te rivière ou escalader c'sommet des Rocheuses canadiennes, le grand Assiniboine!

Comment te dire Merci sans trouer le silence?

Bizs
Pascal.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 décembre 2018 à 14:25:38
Bonjour.
Quand j'ai bossé dans les années 90 auprès des habitants des zones dites de "non droit" comme éducateur en prévention spécialisée, puis ensuite en détention, des jeunes tous mignons que nous connaissions se sont mués en allumés de la religion, malgré nos discussions. Je faisais difficilement le poids face à des recruteurs en chasse qui "texto" disait : "vous vous rendez compte, ils disent qu'on descend du singe". ça marchait à tous les coups, j'avais beau bouffer une banane en rigolant pour montrer que ce genre de propos ne me faisait ni chaud ni froid, j'étais à chaque coup perdant. Comment voulez-vous vendre à des jeunes en galère sociale limite "camora" que la case prison est la même pour tout le monde et argumenter que la religion ça peut aussi vous bouffer jusqu'au trognon?
La rage sociale peut mener aux pires conneries quand elle ne s'enracine pas sur un terrain un tant soit peu politisé, et c'était justement le problème: la nature humaine a horreur du vide et quand il y en a, elle le remplit avec des sacrées conneries. Z'avez pas encore compris ça les grandiloquent(e)es?

Les endeuillés ont encore des larmes pour Strasbourg.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 décembre 2018 à 18:13:18
Ci-joint le bilan Cheyennesque:
1 mocassin
1 godasse à 70 balles la paire
3 laisses
1 harnais.
1 louche (si si!)
1 branche de pommier
Réponse au rappel "au pied!" : ???
Réponse à la demande "à côté" :  :D
ça existe les chiennes féministes? Bah oui j'en ai une. ;D

Pascal, Du mouvement humoristique "les endeuillé(e)s".

PS : son oeil est en train de guérir partiellement, semble-t-il. Le véto ophtalmo va  :o
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 décembre 2018 à 05:54:10
Bonjour ma haine, bonjour ma colère et mon courroux, coucou!

Citation Fed
 Et tous ceux qui ont vécu ce drame sont unanimes sur un point : ils se sont recentrés sur l’essentiel. « Après un tel événement, on a soif de rapports sincères, d’échanges profonds. Il n’y a plus de place pour les futilités »,

Mille fois d'accord! Sauf pour rigoler style Desproges. Cet homme, Mr Cyclopède a même réussi à rire de son propre cancer. ça dit sa grandeur, son humanité, son humilité. Rappelez vous même l'après : "Desproges est mort, étonnant, non?"
Mouvement humoristique pour des endeuillés! Normalement c'est carrément insultant. Sauf pour les militants de la vie que Dame Faucheuse nous condamne à être.

La mort sculpte le vivant et c'est loin d'être toujours marrant quand on est sur le flanc et qu'elle vient de nous en foutre plein les dents.
;D

J'ai ri 2 jours après la mort de ma fille. Je m'en souviens. J'étais dans le jardin, je recevais texto sur texto. Il faisait beau, C'était le mois d'août. Une cousine proche qui m'avait piqué la place de "bonne fille" alors que j'étais "le mauvais fils" a mis ces 2 jours pour m'envoyer son texto. 2 jours à réfléchir quoi mettre.
Avant même de l'ouvrir ce texto, je savais mots pour mots ce qu'il y aurait d'écrit, Langage coincé, émotions verrouillées, empathie toute aussi amputée que ma propre psyché qui ne concevait pas encore ce qui arrivait. Et j'ai rigolé. C'était trop drôle d'anticiper ce trait pathologique familial qui s'exprimait plein pot. J'ai failli répondre : "ma fille est morte, étonnant, non?" A la Desproges.
Un jour il y a bien des années, un homme rencontré en détention dans le cadre de mon métier d'intervenant a passé la totalité de l'entretien à me rire au nez. Plus je m'accrochais, plus il rigolait. Je vous garantis que ce fut formateur. Le rire n'est pas toujours l' iconoclaste de notre désespérance, il peut aussi être son messager. Cet homme, je le sus plus tard par une collègue à qui j'avais passé le relais, avait été violé enfant par son père.

Un train peut en cacher un autre, dit-on en systémie.

Le rire n'est pas toujours l'iconoclaste de notre désespérance.

Bisous.

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 décembre 2018 à 06:10:16
Au fait, Fed, t'as oublié de mettre que je t'emmenais à Bruxelles! Mais c'est toi qui paye les moules/frites. ;D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 décembre 2018 à 11:55:08
Y flotte, j'attends que les carottes (pour Cheyenne) soient cuites, j'ai envie et le temps de vous raconter mon plus grand exploit de thérapeute. A l'époque voilou bien 25 ans, honnêtement je me la pêtais un peu. Pas trop, mais un peu quand même. Un jour que je devais bosser en détention, je fais tout le tralala pour accéder au bloc, un peu habillé classe avec ma p'tite sacoche en cuir  genre mec qui assure bien. Mais dans le couloir central qui fait un angle droit, j'ai tourné trop court.
Moralité je me suis payé le coin du mur bien dans la tronche. Une file de détenus en sens inverse m'a vu en pleine cascade, salto arrière, lunettes pétées et de traviole. LA CLASSE! Ils étaient tous morts de rire! Eh bah, j'ai eu pas mal de demandes la semaine suivante, dont celle de l'homme qu'a rigolé comme jamais alors que je m'accrochais!  ;D
Allez, accroche toi au pinceau, mon Ami, j'enlève l'échelle.
ça tombe bien ça rime avec Bruxelles.
 :-*
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 13 décembre 2018 à 13:06:16
Tant qu’à bouger, n’oubliez pas Liège, pour tou.te.s ceux.celles qui se sont gaufrés … à Dinant, y’a St Perpète aussi …
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 décembre 2018 à 14:13:39
 ??? En fait, ça me rappelle qu'il y a une auberge de jeunesse qui avait accueilli un groupe d'environ 30 à Ostende pour pas cher. Pas top confort mais bon, ça le faisait quand même. Ostende, ça me rappelle Bashung en plus!

nos souvenirs font des îles flottantes
à Ostende
j'ai la hantise de l'écharpe
qui s'effiloche à ton cou

a Ostende j'aime Epinal
ses odées lacrymales
à l'arrivée du ferry

Un soupçon de fadeur
un rien de tragédie
Et je pleure
Mon collyre
ma colère

Z'en pensez quoi? Moi, ça me rappelle ma fille cette histoire d'écharpe. Quand elle était en colère après moi, un jour.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 13 décembre 2018 à 15:06:47
Tant qu’à bouger, n’oubliez pas Liège, pour tou.te.s ceux.celles qui se sont gaufrés … à Dinant, y’a St Perpète aussi …
Si ce n'est pas une faute, c'était vraisemblablement une erreur ... y'a des jours plus durs que d'autres faut croire. Aujourd'hui jour sans.

Je pense à vous

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 décembre 2018 à 16:30:26
Te soucies pas Faïk.
Bisous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 décembre 2018 à 03:54:47
Salutou(te)s;
Aïe, aïe, Caramba, les insomnies reprennent! C'est qu'y du "move" (mu:v pour les non english spoken ;D) dans l'air!
Bon d'abord, Kine, ça  :-* c'est pour Thomas. Maintenant c'est comme tous nos enfants, là où ils/elles sont, y a plus besoin du temps et de se faire chier à arriver à l'heure au boulot/métro/dodo. L'éternité c'est un peu long vers la fin, notons bien, ça m'étonnerait qu'il/elles n'utilisent pas ce temps infini pour soutenir la vie de ce qu'il/elles ont été ici. Moi, c'est comme ça que je le crois. S'ils ont été "partants prématurément" nous, on est "restants", et pareil j'ai pas l'intention de croiser les bras en attendant d'être aussi un partant définitivement.
Alors, oui, vers chez les miens y a du move. 2 ans  et 5 mois sont passés depuis la mort de ma fille et je commence à avoir quelques cartes en main pour organiser un lien plus solide que virtuel avec les jeunes du bidonville où elle est morte. C'est un début, je vais voir où ça mène. Je serai pas en solo sur le coup, et ce timing va se construire pas à pas en passant par du soutien associatif sur place et ici, de tou(te)s celles et ceux qui ont connu ma fille.
C'est ce move qui me tient devant l'écran à vous "parler" de ça, certainement, car la confiance est de règle pour savoir que ce qu'il y a "hors nous" a son propre timing et agit quelque part dont on sait pas grand chose d'autres que comme Cheyenne ça marche pas du genre : "au pied!" ???, mais du genre :  "STP à côté?" :D.

En tout cas, c'est en route et c'est comme une putain d'épine que ça m'enlève du bide que de commencer à me dire : "ça y est mon pote, tu es à une nouvelle étape de ton deuil. Et au passage, gardes bien tes chevilles à leur place, c'est comme ça qu'on t'aime et c'est comme ça que tu resteras!" ;D.

Le temps au temps, pour moi aussi comme pour Misstinguette.

Bizs mille à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 décembre 2018 à 07:20:32
Pfouh, p'tit entracte de sommeil quand même! Yes. :P

Et je découvre que cet homme criminel, meurtrier et traqué a été abattu avec des badauds qui ont crié "bravo".
D'accord, il n'y avait pas le choix, je n'ai rien à y redire même si le terme "traqué" me heurte et que j'aurai préféré "activement recherché". Et crier "Bravo" est alimenter le camp de la haine plus que celui de la justice à mon avis, même si c'est un soulagement pour autrui qu'un tueur en furie soit occis. ça rendra pas les victimes, et les endeuillés n'aiment pas trop leur rangs grossir de victimes innocentes qu'allaient faire des emplettes pour Noël. De même une glorification du martyr n'est guère de mes goûts et convictions, et j'ai surtout envie de me demander pourquoi on en arrive là, parce que ce jeune homme, c'est bien en France qu'il a grandi, dans notre patrie. Et je maintiens mon avis de systémicien, le symptôme qui s'alourdit n'est que le reflet d'un système dysfonctionnel qui patauge dans sa propre semoule.
Comme un jour en détention un homme qui en avait tué  un autre au cours d'une bagarre m'a dit : ça a fait 2 victimes, lui et moi.
L'humanité n'est pas gagnante, ni pour les uns ni pour les autres, à mon humble avis, et je ne suis pas du genre à tendre l'autre joue quand on m'a foutu une baffe. ça m'est authentiquement arrivé d'en coller une à un mec qui m'avait fait chié.
Mais je reste clairement dans le camp de ce mot, baffe, avec 2 ff plutôt que 2 ll, tant que c'est possible, bien entendu, car malheureusement quand c'est trop tordu, bah c'est foutu.  :'(

Pensées à tous ces malheureux.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 14 décembre 2018 à 09:42:09
pascal

très heureuse de lire vos mots
quand pasqua il  y a plusieurs années a dit triomphant à la télé suite à la mort d'un tireur qui avait pris en otage à neuilly sur seine une école maternelle, je cite dans le texte " le forcené est mort tout va bien", et c'est un homme politique qui devrait avoir une certaine forme d'exemplarité qui tient des propos qui sont aussi violents que ceux qu'on décrie chez les extrêmistes? Que devient on pour se réjouir de la mort même d'un terroriste, il est aussi le fils d'un pèreet d'une mère
quand mesrine a été abattu froidement je dirai assassiné par les policiers qui ont aussi blessé grièvement et rendu handicapée sa compagne, mon père s'était insurgé, et j'étais d'accord avec son discours, nous descendons d'une longue lignée de magistrats qui eux ne comprenaient pas notre discours
j'ai été bercée par les propos humanistes de mon papa et c'est le plus bel héritage qu'il m'ait laissé
de quelle société parlons nous quand nous voyons que les policiers mettent des enfants à genoux les mains sur la tête? et qu'ils ne seront pas punis? il y a beaucoup à faire sur l'intégration d'autres cultures, d'abord de l'accompagnement avant la stigmatisation
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 décembre 2018 à 10:30:20
D'ac avec toi Katrin. c'est déjà pas de la tarte d'être policiers, le politique devrait les aider à tenir haute la dignité plutôt que de l'enfoncer. D'autant plus qu'ils risquent leur peau aussi! Bon, ça fait pas non plus d'eux des anges, si j'ai souvenir de celui qui m'a enfoncé sa matraque dans le derche quand je m'étais fait gauler en manif, il y a 40 ans, après un coup de manche de pioche sur le crâne!
Une fois, une jeune nana de cité vraiment chouette est devenue flic et s'est reçue un pavé dès le lendemain, nul n'est gagnant sur ce coup là par ex!
Bon je vais être un peu en retrait car potos à la baraque!

Ni juge ni soumise!

Bizs katrin, tchao!
pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 décembre 2018 à 15:13:19
Kine c'est un sacré débat que tu ouvres, mine de rien!
juste quelques éléments qui me traversent, là, un peu en vrac, entre l'apéro du midi et celui du soir :
Rien ne fut plus violent dans ma vie que la mort de ma fille. je ne peux qu'acter, mais c'est ce qui me pousse à encore et toujours plus d'humanité.
Des bris de glace en allant aux folies meurtrières, il n'y a pas à négliger que la violence peut aussi prendre des formes plus souterraines et non moins destructrices : par ex, Michel Pinçon et Monique Charlot Pinçon, super sociologues, admirables de ténacité et de pugnacité, ont écrit pas mal de bouquins sur le sujet dont "la violence des riches"! Alors des fois un peu ras le bol de faire porter ce seul chapeau aux classes sociales en révolte!

Même les moutons
en révolte finiront
à force d'être pris pour des couillons!

Un système social qui condamne des êtres à la violence mérite d'être sérieusement interrogé dans son essence et personnellement cela ne me suffit pas de jeter l'anathème sans autres formulations, interrogations ou questions.
Oui, ce sont bien mes positions sans pour autant appeler à la révolution. Et cramer 3 pneus n'a rien à voir avec brûler des vie, comme ça, d'un claquement de fusil aussi ignorant qu'un claquement de doigt du nanti méprisant  la pauvreté des gens.
Soubis.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 14 décembre 2018 à 19:01:53

La violence des riches

https://www.youtube.com/watch?v=Ys3cjJlTcDE

Voici un couple de sociologues qui cogne dur et parle clair. Entretien avec Monique et Michel Pinçon-Charlot, autour de leur livre «La violence des riches - Chronique d'une immense casse sociale» (Editions Zones - La Découverte 2013).
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 14 décembre 2018 à 22:04:45
Merci pour vos échanges (riches pour moi) !

j'ai surtout envie de me demander pourquoi on en arrive là, parce que ce jeune homme, c'est bien en France qu'il a grandi, dans notre patrie. Et je maintiens mon avis de systémicien, le symptôme qui s'alourdit n'est que le reflet d'un système dysfonctionnel qui patauge dans sa propre semoule. [...]
L'humanité n'est pas gagnante, ni pour les uns ni pour les autres

"Que devient on pour se réjouir de la mort même d'un terroriste, il est aussi le fils d'un père et d'une mère" (de Katrinap)


Je trouve bien "légitime"  que des victimes aient la rage après l'agresseur, le meurtrier ...
Mais j'ai aussi découvert "la justice restauratrice" (ou réparatrice) qui peut "aider" un peu certaines victimes et certains agresseurs :

https://blogs.mediapart.fr/observatoire-international-des-prisons-section-francaise/blog/030217/mettre-des-mots-sur-une-souffrance-0

 et cet extrait

En 2005, Brigitte Sifaoui publie L’homme qui a tué mon frère, un récit qui évoque sa rencontre avec l’auteur du crime. « J’ai la conviction que ce n’est pas en faisant souffrir quelqu’un qu’il va avoir des prises de conscience et se grandir. Je crois que la demande de vengeance à l’égard d’un criminel provient davantage de personnes qui n’ont pas vécu le drame directement »*. Pour elle, « le fait de rencontrer l’auteur du crime peut aider à intégrer le réel ». Elle avait décidé de ne rencontrer le meurtrier de son frère qu’une seule fois. « Il ne s’agissait pas de créer un lien, mais de m’en libérer, car il avait été omniprésent dans mon esprit. Et effectivement, cette rencontre m’a énormément servi dans ma vie personnelle : beaucoup de choses se sont alors débloquées ».


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 décembre 2018 à 06:28:50
Ohé du bateau des insomniaques! ;D

Ouais, bah ça fait plaisir de pas se sentir seul à penser tout ça. YES! ;D

Curieusement tous ces points de vue qui ont quelque peu émergé après Charlie et le Bataclan (pardonnez si ce n'est pas tout à fait exact, exact au niveau chronologie) ont été de plus en plus éludés sous couvert d'un "c'est quand même pas nous les responsables d'être victimes de ces atrocités!" Jusqu'à disparaître complètement.
C'est juste que ça nous foutait dans une position d'autant plus complexe que le principe de "désignation négative" est une bonne ficelle et qu'elle marche bien. C'est l'autre qui est fou et on y est pour rien. Comme dit Katrin de Pasqua : "le forcené est mort tout va bien". D'ailleurs pas pour rien que dans certains départements français, la systémie a été retirée des listes de programme de formation car "trop bousculante"! Authentique!
Penser ça fait bobo, penser ça bouscule des principes établis, penser ça bouscule ce qui "doit être vrai pour les abuseurs et abuseuses de tous poils". D'autant plus qu'une grande partie des modes de régulation sociales, syndicats et autres ne sont plus là que pour négocier autre chose que le poids des chaînes et surtout pas réfléchir au principe d'esclavage. MERCI en cela à tous les gilets jaunes d'avoir relégué toute cette quincaillerie à l'arrière garde, ça donne une bouffée d'air. :P!

Je reprends un autre fil souligné par un pote hier soir : "je mettrai résilience et silence sur ma stèle". ben , non, ça sera pas moi, vu que je serai mort! ;D ;D. J'y avais pas pensé, merde alors!

bisous tout plein

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 15 décembre 2018 à 13:27:23

   Salut Pascal,

   Je me permets ce petit mot:
   le plus chouette à découvrir, dans "gilet jaunes", c'est
   l'horizontalité du mouvement,
   à ne surtout pas perdre.
   Jamais, de jamais, de jamais.
   Horizontalité: horizon magnifique.
   Vraiment.
   Pourvu que ça dure, pourvu que ça prenne comme des graines semées dans un bon terreau.
   S'il y a des mauvaises plantes, au moins, comme ça, elles seront guère plus hautes que les autres.
   Franginement, M.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 décembre 2018 à 06:21:12
Hello et ohé du même bateau, juste un peu "beurk" de ce liquide étonnant qui une fois ingurgité vous file la GDB le lendemain et mal au abdos de s'être ;D à plusieurs. Ce qui fut le cas vu qu'on était toutes et tous du genre dernière rangée.
Même Cheyenne a écouté, sauf que pour se marrer quand on a des crocs, c'est pas facile facile, on ressemble un peu à Dracula, les cernes en moins. et de plus, promis juré, quand elle sort au soleil, eh bien, ça lui fait rien d'autre que du bien.
Donc le "zigomatique collectif" fonctionna à merveille, surtout quand on a appris que à 200 euros au-dessus du SMIC, on était considéré comme faisant partie de la petite bourgeoisie. ça nous a fait plaisir un max de le savoir. Donc, rassurons-nous, avec 100 balles de plus sur la prime d'activité, l'homogénéité des classes sociales est en bonne voie, entre des millions de prime de stocks option et 100 balles de plus par mois, la fracture sociale est résorbée. Que nous sommes donc heureux de ce monde égalitaire, solidaire et de probité exemplaire, Car divisé par 2, avec ses 100 euros de plus, le nouveau smicard est un "petit petit bourgeois". ça va enthousiasmer les gilets jaunes qui résistent à donf,  j'en suis certain, ce genre de discours passé hier soir sur BFM TV. Cela dit, je comprends : le "petit petit bourgeois" il/elle marche à pied. Les "pas petit bourgeois", ils/elles peuvent s'acheter un plus gros bateau, une plus grosse bagnole et laisser l'un au port et l'autre au garage.Tout ça, indéniablement c'est bon pour la transition écologique. COOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL. J'en trépigne de joie. ;D

Eho! Bonne journée à vous tou(te)s!

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 16 décembre 2018 à 07:59:27
GDB et abdos tétanisés : écouter BFMTV, c'est se faire du mal ou faire du mal aux autres : Bouillie Franchouillarde
 (pré) Mâchée TéléVisuelle. Ou rabâchée. ;D
Y'a la presse écrite heureusement....


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 décembre 2018 à 07:10:52
Saluto!

Eh eh, Fed me fait marrer dès le matin. Marrer et pleurer en même temps, vu qu'il poste un truc sur Paris pollué, Paris lacrymogé, Paris amoché, mais Paris libéré! OUPS, j'a dérapé dans l'histoire Gaulliste! ;D

Donc, si je comprends tout bien, nous vivons l'air de la transition lacrymogique, premier pas vers la transition écologique.

Trop cool, Hier moins de coins chaud, moins de coins où ça craint, mais pour autant la France fait pas coin-coin!

Du coup je me sens solidaire des cols verts. comme les gilets jaunes, c'est bientôt les fêtes et ils vont se prendre un max de plomb dans le fion, si ils font les cons; planquez vous pour l'instant, demain sera demain,

Et comme dit le fameux proverbe " Sécheresse en septembre, Noel en décembre", le temps est à l'humourothérapie, gratoche et même parfois mieux que d'aller au cinoche.
Notez bien qu'au cinoche j'y vais plus, car comme c'est écrit sur les portes dans les magasins, "nos amis les chiens ne sont pas admis". Cheyenne est sympa mais refuse de se faire passer pour humaine, d'autant plus que les godasses elle préfère les bouffer que de les porter.
Alors, c'est le moment des emplettes pour celles et ceux de la petite bourgeoisie, merci de la prime antidéprime, ça paiera un verre de vin chaud! ;D

N'empêche qu'hier, c'est 2 super petits tapis marocains que nous avons achetés, à un jeune marocain adorable et tout reconnaissant que nous nous intéressions au processus de fabrication artisanale qui fait vivre un village en vrai essai de transition sociale............au Maroc! ça, c'est du lien et ça fait du bien de se serrer la main plutôt que de se la faire exploser! Merci Mr le Maire, je salue votre initiative, le commerce peut être autre chose qu'un truc pourri.

Bizs tout plein.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 décembre 2018 à 12:55:37
Ouais, la théorie des 3 passoires de Socrate, ça me parle bien ce truc! ;D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 décembre 2018 à 07:11:34
 ;D ;D Rebonjour!

L'avantage avec tous ces intelligents, c'est qu'on a pas le temps de s'emmerder! Y en a toujours un ou une qui lâche le morceau. Le cap était au profil bas bas bas, la France sens dessus dessous, le trouillomêtre à zéro, les fesses serrées, juste de faire passer la cuillère d'huile de foie de morue si bonne pour la santé et si dégeulasse à avaler : un maximum d'humilité, si on vous la sert c'est pour votre bien soyez en certains!
L'ennui, c'est que y en a toujours un ou une qui peut pas se retenir d'aller déflorer le paquet au pied du sapin de Noël!
"on est trop intelligents, trop subtils!". çui-là, il va se faire ramoner les bronches par l'élite qui n'avait que comme crédo que ça se voit pas qu'ils et elles pensent comme ça : mieux que les autres!!!!!
Cool!!! J'adore qu'on pense pour moi. ça me donne un sentiment de réel sécurité, surtout quand je sens que c'est pour me piquer le trognon de pomme qui me restait pour mon dessert.
Bon, allez, soyons larges, y reste les pépins! ça se plante les pépins! ça germe sur les ronds points, tranquilles, des fois un peu énervés, certes, mais ça pousse, ça pousse!
Face au président des riches, y a des pauvres qui demandent d'avoir un RIC, histoire que les RIChesses servent un peu plus à la planète démocratie/solidarité/égalité,/fraternité! Finalement ça doit être ça la république en marche!

Vraiment merci d'être trop intelligents, trop subtils, sérieux, chapeau, fallait y penser!
Vraiment, des fois, le premier rang est étonnant, presque créatifs et original!
mais comme sur nos fameux bulletins du dernier rang : "peux mieux faire, y a écrit!"

Allez, sans rancunes aucunes! ;D je retourne pleurer et serrer les dents sur le décès de mon enfant.

Bisous les intelligents. :-*

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 décembre 2018 à 05:21:02
Hello!

Grain de sable dans des rouages en mouvement, la résistance est un combat quasi permanent. Je crois que j'ai besoin de me :-X un peu et laisser place à vous, chèr(e)s endeuillé(e)s. Dans nos malheurs, vous connaître est un honneur.
Fed est en route pour les Seychelles. Mes souhaits et mon amitié accompagnent ses caps à passer, nos échanges me manquent, nous nous sommes appris à travers eux. Javotte et Raphael se sont appris à travers nous.
Printemps, été, automne, hivers.......et printemps. merci Kim Ki Duk de me permettre cette dernière métaphore avant de venir vous revoir.

Mille milliers de  :-* à vous.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 décembre 2018 à 06:33:18
Chalut!
ça me file le moral d'avoir un clin d'oeil de mon potos Fed. On est vulnérables, nous les endeuillés, On a morflé. on a le niveau sensibilité élevé avec une jauge sur le côté comme ascenseur à notre humeur. La douleur nous a endurci mais elle nous a aussi affaibli, Pour croire à un monde meilleur ça ne peut que passer que par le portillon altérité ce qui n'est pas toujours facile à équilibrer avec liberté, individuité et authenticité.
Bon, Cheyenne fait des progrès chaque jour. J'ai croisé plein de gens qui la connaissait d'avant et sont ébahis de la voir aussi resplendissante! Je suis super fier d'elle et comme nous, elle a la sensibilité ultra développée et la seule personne dont elle se méfie, c'est Ma Mère!!!! ;D
Pourtant honnêtement, ma mère va mieux aussi, non qu'elle soit guérie, mais au moins capable de faire "amende honorable" quand elle fait/dit une connerie! Elle m'a même demandé ce qui se passait après la mort : comme si je le savais! ;D Je lui ai proposé la théorie d'Albert sans même ajouté mon propre avis!
Allez, assez raconter de ma vie.
Soubis, à pluche!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 décembre 2018 à 14:00:54
En fait de la mort, la seule chose que je sais, c'est l'après mort de ma fille. et ça, ma mère, elle zappe. Non qu'elle en refuse la réalité, non, ce qu'elle refuse c'est que je puisse en souffrir. C'est assez curieux comme phénomène.
il y a pas longtemps, j'ai vu passer sur un fil un propos de Nietzsche.
Friedrish a sorti, "ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort" qu'il a dit". Eh bah, c'est un peu ça son truc. Quand on prend un méga coup dans la tronche, faut se relever, point barre. Et ce qui est curieux c'est que ce qui reste en moi du pioupiou loyal que je fus, il lui en veut même pas de pas coller du tout du tout avec l'image d'épinal maternelle style protectrice, tendre, douce et tout ce tralala. c'est plutôt une image d'épinoche qu'on s'est tapé depuis l'enfance, en fait! Mais bon, ça nous a pas tué, c'est juste, mais il a fallu le permuter. Je vois déjà les lacanien(ne)s se marrer car père muter pour mère mater c'est assez rigolo, j'admets. Sérieux, ce qu'est gagné c'est qu'elle va un peu moins pire et ça c'est good pour tous y compris elle. Et quoiqu'il en soit ça me rendra pas ma fille.
C'étaient les réflexions du dernier rang!  ;D
Je garde :
père muter pour mère mater
Tchao.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 décembre 2018 à 06:38:52
Salam!

Hier à 28 mns (qui en vrai en font 55), un astrophysicien visiblement humble, génial et humain (et clarinettiste, YES  ;D!) a évoqué les possibilités scientifiques débattues au sujet d'autres univers. ça me conforte dans ce que je pense. Je suis dans cette mouvance. J'en suis, oui, non astrophysicien, certes, mais j'en suis quand même. L'image de réalités superposées s'est bien emboitée avec ce que je ressens de la mort de mon enfant.
Je suis tout à fait conscient que transférer, sublimer dans un créer/trouver participe d'un mode de défense et d'apprivoisement d'une douleur béante ouverte par le désenfantement. Bien évidemment, avant, c'était dans le seul imaginaire et dans le souvenir de lire de la SF genre P K Dick, Spinrad, Climak, Sturgeon etc. que ça restait. Plus maintenant.
La mort ouvre à elle seule d'autres espaces en nous en nous condamnant à pousser des portillons douloureux  en quête de ce que nos enfants sont maintenant devenus. Il/elles sont dans des ailleurs si je suis le fil d'Ariane d'Albert Einsten. Et de leur égo nous reste le souvenir ancré et partagé en nous dont personne n'a la totalité, et encore moins l'exclusivité. J'ai assez "maladroitement" appelé ça un "moi collectif". Et la multitude de signes hors de notre portée comme ce si métaphorique "vol de papillon" ne peut que nous amener à penser des ailleurs qui rejoignent cette hypothèse d'autres espaces temps, d'autres univers existants sur d'autres plans de réalité que la notre propre. Seulement "ça communique pas" directement pour une simple raison logique ; la mort on n'en revient pas. Et si on communique avec un mort c'est qu'on est mort. Alors j'invente ce terme que je propose à votre réflexion : la mortémaphore.
Le vol du papillon, la souris morte, l'anguille du marécage pour moi, comme le propos de Lacan sur l'inconscient, se structurent comme un langage. Et nous les endeuillé(e)s, on apprend à parler le mortémaphore.

A suivre.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 décembre 2018 à 08:43:02
A la réflexion, le terme qui me convient mieux c'est:

La métamorphore

Ouais, ça résonne avec métamorphose, avec la racine grecque de metapherein, (transporter) et ça relie bien dans du méta comme la métacommunication est la communication sur la communication comme trouvée par Bateson je crois.

être désenfanté introduit la métamorphore, porte/douleur ouverte sur des ailleurs qu'on ignore tout autant que l'après
de la mort.

Bon molo pour ce matin, j'ai le carafon qui chauffe ;D

Bizs à vous.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 21 décembre 2018 à 15:03:22

  Le carafon qui métamorfond ?  :D :'( :-*
  La Nature crée, procrée et profondcrée, alors la mort n'arrête que nos certitudes et stupéfie nos sens limités, pas notre histoire d'amour ...
  Libre nous, M.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 décembre 2018 à 17:52:54
Un doublon!!!! poésie et rigolothérapie. Souci! YES! Même si je sais pertinemment que c'est à force de scier que Léonard de Vinci, le carafon qui  se métamorfond alors là c'est chapeau bas!
Même la vache de Spinoza elle se marre, c'est dire que quand on va de mal en pis, le seul vaccin qui marche c'est une dose de rigolothérapoésie.  :-*
Mille mercis Souci!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 décembre 2018 à 18:01:50
Le chant des endeuillé(e)s

ni paillasson ni hérisson, ni couillon
et encore moins pigeon!
j'ai le carafon qui se métamorfond
c'est pas du bidon. ;D
a vous l'antenne!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 décembre 2018 à 17:32:04
pour les garçons,
quand y a l'humeur de plomb
y a de la mitraille dans le tromblon
pour les nénettes
quand elles sont grave tristounettes
y a de la dum-dum dans l'escopette
;D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 décembre 2018 à 06:51:53
Dans un univers en expansion, vie dans la vie,
Qui de temps et d'énergie se nourrit
envers nos douleurs et nos pleurs
il nous aide quand on se meurt.
Jouant du hasard et du destin,
de ce qui en nous d'humain s'éteint
la flamme que certains appelle âme
définit sa force, le chant des pulsars est sa trame.
Face à nos drames nous avons nos larmes
mais honorer la vie reste notre arme,
a tous deux, des fois chanceux et heureux
et des fois malheureux ou coléreux.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 décembre 2018 à 07:26:14
Hello!

Une pensée me vient en lisant d'autres fils : notre premier soignant c'est nous-mêmes.
Aucun(e) psy ne peut changer ce fait, quelle que soit sa pratique clinique. Elles ou ils ne  peuvent que nous aider "à arpenter" nos souffrances pour qu'elles fassent sens. Faut-il encore que ces souffrances restent supportables et il n'est pas question de cracher dans la soupe moléculaire quant elle est indiquée, au risque de jeter le bébé avec l'eau du bain comme on dit. Désolé, mais j'ai une position tranchée sur ce sujet même si elle risque de déplaire.
Thérapies cognito, hypno, familiales, analytiques et j'en passe restent des outils parfois adaptés, parfois pas, parfois bien pratiquées, des fois pas, mais en aucun cas des formules magiques qui sortiraient de leur chapeau une panacée universelle!
Je maintiens mon cap : la beauté de la diversité l'emporte sur la complexité de la vie, et j'ajoute l'utilité à la diversité!

Excusez ce petit coup de calgon systémique d'un clinicien à la retraite!
Bizs
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 23 décembre 2018 à 07:45:33

      Pensez pas que l'on soit bêtement
 Terre-à-terre
       Quand parfois choque le tintement
De nos verres
       Une pensée va vers nos Enfants
Terre-à-ciel
       Et le vin claque à ses accents
D'autres veilles
       Alcool-test fais gaffe au verglas
Arc-en-ciel
       Renversé quand t'entends le glas
Qui rappelle
      Clocher t'es bien là quand ça cloche
Éternel
      Pour nous sonner la vie c'est moche
Ritournelle
      Pour la chanson ça va aller
Bien lancé
      Un, deux, trois, pas d'problème c'est lié
Tête-à-pieds
                                         

    Un couplet pour le ptit déj ... ?
    Bon manchedi, M.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 décembre 2018 à 10:05:05
 :-* :-* :-* :-* :-* :-*
J'ai raison d'y croire à la force collective!!!! C'est superbe.

Et pour ce que j'a écrit plus haut, je me disais en courant z'avec Cheyenne, que mes p'tites années de clinique sont à peine un pet de pet de mouche à côté du temps universel et que y a bien des fois où la perspicacité, la justesse des propos de Faik, de Mircéa, de Souci, de Quigan, de Nora, de Bmylove, de Bibou, de Katrin de Fed-ito , Mike et Assidiboine (pardonnez si j'oublie des personnes) est bien cette force collective qui marche aussi pour aider nous mêmes qu'autrui! Celle là j'y crois à donf!

Au fait, une news de Raymond Devos qui me revient et c'est pas rien :

Un mouton à 5 pattes s'étant accidentellement cassé une patte a pu enfin remarcher normalement

c'était pour tester le mouvement! ;D
Soubis!
Pascal-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 décembre 2018 à 06:37:10
L'équation du noël de divorcé/désenfanté.


Acte I scène I

le décors:
Padre divorcé +familles recomposées = noëls décalés  .

Les acteurs:
Le sapin méchamment enguirlandé avec les boules, les loupiotes qui clignotent = les cadeaux même pas là.

le repas:
Queudale dans le frigo= une binouse avec un reste de jambon racorni que t'arrive même pas à mettre dans le pain tellement il est rassi.

le joyeux noel:
Le portable sonne = "coucou Papa, joyeux noel", hop ça coupe, pas le temps c'est le moment de la dinde. Tant mieux t'es devenu végétarien sauf pour le jambon.

L'humeur:
Génial, c'est la fête = je m'éclate grave devant la glace, mais en fait c'est un bouton que t'as éclaté car t'as trop bouffé de chocolat hier.

La veillée:
t'allume ton ordi et regarde tes comptes= cool il te reste juste assez pour partir mettre tes skis et faire un tour dans la ville. Dommage y a pas de neige en banlieue, t'as qua prendre un skate ou des patins à roulettes, t'auras l'air un peu moins con sur le trottoir qu'avec tes skis sans neige.

le final:
Merde, la police municipale t'a ramassé parce qu'en plus t'étais bourré.

au total:

Je m'en fous parce que ma fille, là où elle est, je l'ai bien fait marrer et ça c'est top!  ;D :-* :'( Et vous aussi j'espère bien.

Pascal.
 

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 décembre 2018 à 12:21:05
:o
:-* ;D :D
;) ??? 8) :P
:P ::) ??? ;D ;) :'(
8) :( >:( :) ::) 8) :'( :P
:o ;D :-[ :-* :-\ ;) :) :-* :-X 8) >:( :-\ :-*
:) ;) :D ;D >:( :( :o 8) ??? ::) :P :-[ :-X :-\ :-* :'(

Le sapin des endeuillés. Mille bisous aux si tristes d'aujourd'hui.
Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 25 décembre 2018 à 13:04:55

    Mon cher Pascal,
    je t'offre l'étoile du plus joli sapin de No^¨el de tout le cyber espace !
    Purée chou mimi pouêt-pouêt,ton sapin !  8) :D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 25 décembre 2018 à 13:45:17

(boudiou : exclamation provençale et occitane pour "bon dieu"...
Interjection familière qui correspond à un juron. On peut s'exclamer en utilisant le terme " boudiou " pour montrer sa surprise, sa fureur ou encore son émerveillement.)

Boudiou ! Pascal-ito

Franchement, il est too much ton sapin des endeuillés ! sans déconner !
C'est une chance pour toutes celles et tous ceux qui sommes de la dernière rangée de t'avoir parmi nous !
J'adore toutes ces "boules d'Emotifs" (émojis)... les couleurs contrastées et variées du grand paradoxe des endeuillés ! émotions et sentiments se succédant et se "métamorfondant" en fonction du jour et de la nuit ou des saisons de l'année !
Bravo... Félicitations !
Suis vachement fier... t'es mon pote !

Aujourd'hui, j't'embrasse  :-*

Fed-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 décembre 2018 à 07:15:01
Hello !

Ouf, ça y est Noêl est passé, un cap Horn de franchi. Petite ligne droite avec le nouvel an et je ne cache pas avoir envie d'être à 2019 que je suis sûr que les endeuillé(e)s que nous sommes vont trouver un moyen de se rencontrer en toute liberté, en toute responsabilité de ce qu'elles et ils sont : des personnes d'un autrement qui se construit dans le respect d'autrui.
A Fed-ito, à Souci et tous les autres autruis, aussi que j'dis comme notre ami "Tire le Coyote":

Empêchons la folie de nourrir sa progéniture!


Bisous de Pascal-ito!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 décembre 2018 à 07:23:40
Hello!

Eh, ce matin, c'est sur ma progéniture que je me prends le chou parce qu'avec mon fils cadet c'est pas de la tarte!
Silence, ignorance, ambivalence, certainement qu'il me demande par ses actes de ne plus le considérer comme un enfant mais comme un adulte responsable de ses actes! Ce qui n'est pas fastoche fastoche quand "on" a perdu un enfant et ce que l'on en sait de ce que ça fait!  Alors, on sert les fesses de payer "ad libitum" un divorce en monnaie courante pour pas mal de Papas que je connais autour de moi qui sont bonant/malant ldans le même cas!
Maman, c'est sacré et Papa t'es là pour casquer!
Yes, coool! Serre tes dents biquet!
tchao, j'ai un peu la rabia ce morning!
Bisous!
Pascal-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 décembre 2018 à 14:59:36
Hello!
A l'évidence, le décès d'un enfant bouleverse les équilibres familiaux. Des parents séparés ne peuvent non plus, dans la plus grande majorité, se témoigner soutien aide et assistance comme peuvent déjà si difficilement le faire des parents encore unis. Désunis, l'une des défenses possible contre l'immense douleur du désenfantement est de s'indifférer, en quelque sorte. Comme rien n'est possible pour se saisir ensemble de cette douleur, chacun fait sa "tambouille" de son côté.
Mais pour les enfants vivants qui doivent se coltiner ce double voir triple trauma, qu'en est-il?  Un rien n'est certainement pas supportable puisqu'il faut être issu de quelque chose et non pas de rien. Alors au rien, un enfant peut substituer de la colère, de la rage, de la haine même, c'est toujours mieux que du rien. des parents qui s'en veulent "à mort" est peut être le seul moyen d'exhorter cette insondable douleur que laisse la mort d'un frère, d'une soeur.
D'autant plus qu'il y a terrain facile à planter puisque comme dit Shakespeare, je crois, "rien n'est pire que l'enfer si ce n'est la vengeance d'une femme". sous l'égide des Erinyies, en tout cas, la vengeance au féminin n(est certes pas facile à désamorcer, pas plus pour Madame que Monsieur. C'est pas pour rien que les 3 nénettes ont été assimilées aux furies par les romains. Un vrai bout de scotch style Tintin.
C'est dur, très dur à vivre tout ça, je le garantis; et je n'ai pas la clef magique pour faire mieux que ce que je fais. Tout avis constructif est bienvenu, bien sûr.
Chaud, très chaud!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 27 décembre 2018 à 20:22:29
Hello!
A l'évidence, le décès d'un enfant bouleverse les équilibres familiaux. Des parents séparés ne peuvent non plus, dans la plus grande majorité, se témoigner soutien aide et assistance comme peuvent déjà si difficilement le faire des parents encore unis. Désunis, l'une des défenses possible contre l'immense douleur du désenfantement est de s'indifférer, en quelque sorte. Comme rien n'est possible pour se saisir ensemble de cette douleur, chacun fait sa "tambouille" de son côté.
Mais pour les enfants vivants qui doivent se coltiner ce double voir triple trauma, qu'en est-il?  Un rien n'est certainement pas supportable puisqu'il faut être issu de quelque chose et non pas de rien. Alors au rien, un enfant peut substituer de la colère, de la rage, de la haine même, c'est toujours mieux que du rien. des parents qui s'en veulent "à mort" est peut être le seul moyen d'exhorter cette insondable douleur que laisse la mort d'un frère, d'une soeur.
D'autant plus qu'il y a terrain facile à planter puisque comme dit Shakespeare, je crois, "rien n'est pire que l'enfer si ce n'est la vengeance d'une femme". sous l'égide des Erinyies, en tout cas, la vengeance au féminin n(est certes pas facile à désamorcer, pas plus pour Madame que Monsieur. C'est pas pour rien que les 3 nénettes ont été assimilées aux furies par les romains. Un vrai bout de scotch style Tintin.
C'est dur, très dur à vivre tout ça, je le garantis; et je n'ai pas la clef magique pour faire mieux que ce que je fais. Tout avis constructif est bienvenu, bien sûr.
Chaud, très chaud!

Pascal.


Cher Pascal,

Chaud, très chaud !
De toute évidence, je suis... tu es... nous sommes "bien mal" placés pour subir tous ses "déséquilibres familiaux" après le décès d'un Enfant !
C'est sûr que depuis ma séparation (2 ans et demi !) d'avec la Maman de Raphaël, nous ne nous témoignons plus aucun soutien moral, aide financière ou assistance "technique" !
ELLE se démerde et ... moi aussi ! c'est comme "ça" !
ELLE a choisi... elle a décidé... elle est libre (et moi aussi!)
Elle est partie, elle m'a quitté...
J'ASSUME ET JE VIS MA VIE !
Je ne parlerai pas d'indifférence mais plutôt d'acceptation et de RESPECT de nos différences ...
Maintenant  ELLE se fait sa "tambouille" et moi ma "ratatouille" !!! hihihihi et En Avant Guingamp !

Le Grand Challenge se trouve dans la "nouvelle union"  qu'on est capable de tisser avec le ou les Enfants vivants !
J'ai de bonnes relations avec mon fils cadet (22 ans !) ...
Le problème est que son frère est mort par suicide et... "depuis"... toutes mes certitudes ont volées en éclats et moi-même j' ai explosé corps et âme !
Je n'ai plus aucune crédibilité et j'ai perdu toute légitimité par rapport à mon plus jeune fils !
Après on peut vivre comme ça... nous échangeons, nous partageons, nous rigolons ... ça se passe bien MAIS j'ai le sentiment de ne plus exister en tant que père ! c'est difficile à expliquer et peut être à comprendre ! c'est ainsi !
Mon fils va à son rythme, je le soutiens moralement, je l'aide financièrement, il bénéficie d'une assistance technique et je suis très présent pour lui... MAIS... je suis ailleurs , je me sens ailleurs !

Moi non plus, mon cher Pascal, je n'ai pas la clef magique pour faire mieux que ce que je fais .
J'espère que cet humble avis te sera constructif... mon Ami !

Solidairement.

Federico


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 décembre 2018 à 08:30:43
Merci Fed, bien sûr que c'est constructif, utile le partage de ces cactus!
Et comme je te l'ai dit en Mp, c'est de la fierté de t'avoir comme ami que j'ai, ni plus ni moins.
comme je t'ai écrit aussi, c'est comme pris dans un piège que je me sens : se couper la patte revient à couper lien et c'est insupportable. Se débattre ne fait qu'alimenter la douleur.
Désamorcer le piège c'est aussi trouver les mots pour en parler.
Alors plein de bisous à toi mon Ami.
Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 décembre 2018 à 18:39:53
Le bonsoir.

Une phrase m'est revenue en tête : "le pervers ligote le névrosé et fait sa petite affaire". Je trouve que ça résume partie du problème, même si ça ne soulage pas vraiment vraiment. Pourtant, il y a un peu de vrai la-dedans, ce qui n'est guère surprenant, puisque affligé d'une maman ainsi gaulée, c'est vers un style de femme de ce genre que je me suis tourné.
Mais à ne pas confondre défense et structure je me suis attaché, Et ce lien là je le garde, celui d'être dans le camp du "accroches-toi, Jeannot, ça finira par aller pour fiston, lâches pas et tiens bon!"
L'éclairage finira par arriver, pour l'instant t'es encore un peu dans le nocturne.

Zoubix.

Pascal-ito

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 décembre 2018 à 07:36:05
Bonjour à vous tou'te)s et tous!

Ce matin, j'ai répondu à une proposition d' Avaaz, croisant mon propre cheminement sur un souhait équivalent du choix du bon dans l'humain. J'y évoque très honnêtement une rapide histoire de ce mouvement de liberté des "endeuillé(e)s" ainsi que mon attirance et souhait de me lier à des membres de la communauté Amérindienne. une bouteille à la mer avec un message dedans.
Qui sait ce que demain sera?
bisous à vous.
Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 décembre 2018 à 12:42:37
Hello!
Perso, je n'ai pas divorcé des femmes mais d'une femme, ce qui n'est pas tout à fait pareil à mes yeux, je vous prie d'en tenir compte!
il fût un temps ou je lus Spinrad, la guerre des bleus et des roses. NON mille fois NON!
Nous sommes des êtres complémentaires, avec nos forces et nos faiblesses réciproques, pas forcément aux mêmes endroits et bien heureusement, c'est ce qui nous rend différents. et dans un lointain passé, le féminisme que je soutins à l'époque était, toujours à mes yeux' de bonne nature, nécessaire, utile et fondateur d'avancées.
Le combat des générations n'est pas rien non plus, même si des fois j'ai un peu le sentiment d^'être à l'image de cet orang-outan luttant contre un bulldozer qui bouzille sa palmeraie.
Pas une raison non plus pour se prendre pour des bananes les uns les autres, vive le masculin, mais vive le féminin, sans la moindre hésitation.
Hugh.
Pascal-ito.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 décembre 2018 à 08:09:28
Hey!

C'est bientôt nouvel an. Je sais ça nous fait une belle jambe, à nous les endeuillé(e)s.
Tous les matins, tu te réveilles et se réorganise en toi l'alchimie de ce deuil et de ce ne sera plus comme avant. La plupart du temps, je vis avec maintenant. ça fait partie de mon identité. Cette identité n'est pas toujours tiraillée comme elle le fut au point d'être déchirée, après avoir été littéralement fracturée. ça se tient et quand j'entends Bashung chanter "Malaxe" c'est à ça que ça ressemble, même si des fois tu te sens plus dans le Vercors en train de sauter à l'élastique.
Une bonne copine m'a refilé son dernier que j'ai pas encore tout écouté. il a l'air de bien démarrer.

Et c'est bientôt nouvel an, ça nous fait une belle jambe à nous les endeuillé(e)s.
et pas besoin de prothèse,
on n'y sera jamais à l'aise.
et pour 2019
moi, je veux du neuf.
moins de veufs
moins de keufs
et plus de teufs.

NA! ET LES POSTILLONS
POUR DE VRAI
C'EST EXPRES!

NOM D'UN MOUTON.

BEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEh! ;D

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 décembre 2018 à 08:13:46
Salut Amigas, Amigos.
Cheyenne est superbe. Son poil noir est devenu luisant, ses taches rousses comme du feu. ELLE DEVIENT LA QUEEN DU COIN. Il m'arrive de l'appeler ma fille.
Des fois ça me choque, des fois pas, car peut être que ma fille n'est pas toujours là, "elle" a certainement pas mal de choses à faire dans l'univers. Mais je la sens souvent là, auprès de nous, dans cette formule de présence qui s'est organisée en toute serendipité. Partie de son énergie vit ainsi, près de nous, donnant/prenant ce qui est maintenant.
Suis-je fou devenu? Peut être, mais peut être pas. Quelle importance du moment que ça fait du bien et ne nuit à autrui?
Aucune. Vraiment aucune.

Citation Cristophe Fauré.
Il est bon aussi de se nourrir de ce que d'autres ont écrit sur le deuil et la perte au sens large. Qu'il s'agisse de romans, de témoignages, de poésie ou de philosophie ... La peine est universelle, tout comme les questions sur la vie et la mort et sur le sens des choses ; elles ont conduit à écrire des pages d'une rare sagesse ou d'une infinie profondeur. Il existe des mots qui vous sont destinés et qui vous feront du bien, des mots qui vous marqueront à tout jamais et qui vous accompagneront tout au long de votre vie.

Il a raison.

Bisous.

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 décembre 2018 à 17:41:43
Nadine Bauthéac aime, elle aussi, s'appuyer sur Freud, mais surtout sur ce qu'il écrivit deux ans après avoir lui-même vécu la mort de sa fille : «On sait que le deuil aigu, après une telle perte, s'apaisera. Mais on restera inconsolable, on ne trouvera jamais de substitut. Tout ce qui viendra prendre la place, et qui peut même la remplacer entièrement, reste quand même quelque chose d'autre.» Tout de suite après ces propos pessimistes qui lui ressemblent bien, Freud ajoutait : «Et au fond c'est bien ainsi. C'est la seule façon de continuer l'amour auquel on ne veut pas renoncer.»

«Continuer l'amour auquel on ne veut pas renoncer» semble être pour beaucoup d'endeuillés un moteur qui, bien loin de les entraver, leur évite la dépression. Après une phase de choc, des temps de grandes souffrances, une élaboration peut se faire. Pour Nadine Bauthéac, il s'agit alors de «passer un nouveau pacte avec la vie», ne serait-ce que par respect pour ceux qu'on a perdus : «La vie je l'ai, et eux ils ne l'ont plus, résume la psychothérapeute. Qu'est-ce que je fais alors de ce temps qui m'est donné ? Pour beaucoup d'endeuillés, cette question appelle des réponses créatives.»


Créativité, sérenpidité, créer/trouver. Bonne année mon cul! Desproges. C'est une façon entendable de se la souhaiter cette saloperie de bonne année! Bonjour ma haine, bonjour ma colère et mon courroux, coucou!
Et ne pas oublier qu'à mettre un chat et un mérou au bouillon, lorsque le chat bout, le mérou pète. C'est aussi du Desproges!

bizs à Fed-ito et autruis endeuillé(e)s!

Pascal-ito.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 janvier 2019 à 08:32:39
YEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEES!

CCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCcc'est passé!

Trop content! :D
Maintenant faut affronter les "bonnes années 2019". :-X
Sûr, j'aurai la peau de 2020 :P

Trop bien la dernière rangée. ;D
Je sais pas ce qui va arriver ???
P'têt qu'on va halluciner :o
et même râler :(

Mais surtout rigoler :)
pleurer :'(
s'aimer :-*
vivent les endeuillé(e)s :-\
bonne année mon cul. ;)

Pascal-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 janvier 2019 à 15:34:35
Un endeuillé s'étant accidentellement pété la tronche en regardant les étoiles put enfin remettre les pieds sur terre alors que de l'autre côté un esprit ayant  accidentellement mis les pieds sur terre pu à nouveau se péter la tronche et ainsi voir des étoiles. ;D
Pardon aux gens, mais j'ai pas pu me retenir. c'est le champ d'hier soir.
Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 janvier 2019 à 05:15:46
Saluto!

"La vie, ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie".

Exacte situation d'hier.
L'une de mes petites filles à la trouille de Cheyenne. Du coup quand elle la voit, elle se fout sur un pied.
"Danse sur un pied" pourrait être son nom indien. mais je préfère attendre et l'aider à être "tranquille sur 2 pieds".
Premier essai : montrer le truc du torro dans l'arène avec les étudiants immobiles. Raté.
Deuxième essai: biscuit/assis/cool. Raté.
Troisième essai; Maîtrise toi, t'as réussi avec Vivo, avec le temps tu vas y arriver avec Cheyenne. Raté.

1+2+3 =

1 : son Papa protège et porte dans ses bras Fifille qu'a la trouillasse.
2:  son Pépé se barre avec Toutoute, trouve une belle plume sur la plage et textote "Yes, d'accord" au Papa de protéger Fifille.
3 : Fifille aura cette belle plume quand le temps lui viendra de passer cool ce cap pas fastoche. Elle aura avec sa première plume son nom indien "tranquille sur 2 pieds".


Que la terre mère
Toute entière
Vous porte dans son lit
Ennobli
Pour vous !
Que la terre mère
Vous enveloppe
De son air pur,
Réparateur,
Salvateur,
Et développe
Pour vous des boutures
De réconfort,
Des fruits réparateurs !
Que la terre mère
Vous tisse un habit de force
Et  vous renforce !
citation, Ma fille chérie. :-*
La forêt m'avait déjà transmis avis sur la plume après la mort de ma fille. c'est là que je l'ai prise. Merci Grand Pin.

A un repas, 1 semaine avant, je me fis interroger sur "Danse avec les loups".
"t'en pense quoi ?" qu'on m'a dit.
"Rien" que j'ai dit. "Je suis juste allé danser avec mes plumes sous la lune avec Cheyenne". ;D ;D ;D ;D ;D

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 janvier 2019 à 07:49:23
Buenjorno!

Je me rends compte ce matin à quel point la responsabilité est un sujet délicat : à la fois elle n'incombe à chacun de nous que sous la forme d'un pourcentage infime, dont d'ailleurs je ne saurais évaluer mathématiquement guère mieux qu'une fourchette en dessous des 10 sur une échelle de 100, et pourtant, ce pourcentage aussi infime soit-il peut peser des tonnes. J'irai presque dire que plus il s'affine plus il pèse lourd, ce qui, paradoxalement est une progression dans notre force de résilience, p'têt ben, tiens!
Moralité, j'ai dormi 9 heures d'affilée! y a pas d'icône je roupille?
 ::) ZZZZZZZZZZZZZZ  :P ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZz :o Debout c'est l'heure!

Zoubis!

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 janvier 2019 à 18:12:46
L'énigme des 2 portes :
2 frères gardent chacun une porte : l'une est celle de l'enfer, l'autre du paradis. On ne sait pas laquelle est gardée par lequel des 2 et rien n'est écrit. C'est ballot, mais c'est comme ça.
On sait juste que l'un des frangins dit toujours la vérité et que l'autre ment tout le temps.
Une âme arrive par là et voudrait bien choisir sa porte, après tout, rôtir ou bronzer, ça peut se décider.  ??? Ok; Seulement cette âme n'a droit qu'à une seule question pour savoir quelle porte de son choix emprunter.
C'est quoi la question? Silence on tourne pour celles et ceux qui la connaisse!  ;D

Luce-ito. :P
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: nathT le 04 janvier 2019 à 20:40:48
venere mamie Nath, fait une heure que je réfléchis, donne ma langue au chat
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 janvier 2019 à 07:24:15
Chat alors, donner sa langue au chat!  Cool!  Chat content car langue donnée, langue mangée. Miaou merci! Merci miaou.
:-*

Si je demande à miaou si c'est merci que me dit merci?
Si je dis merci à miaou, mais la porte elle est où?
Si c'est merci que je dis à miaou alors je suis dans un miaou à merci?
Si je merciou à mirci qui je dé alors ça finit en dinde à whisky!
Mais c'est qui ce chat que j'appelle whisky à qui je dis merci?
Oui, certes mais chat ch'est pas chat que j'ai mis à ou 24h à trouver? 8)

Bien tenté. Yes!

Bisous

Pascal-itou.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: manou21 le 05 janvier 2019 à 19:30:41
Résilience et silence

Dans la symbolique de ce problème, nous avons 1 chance sur 2 d’aller en enfer; non ?
mais bon je trouve pas la réponse, mais peut être nous donneras-tu la solution.

bonne soirée à toi .

bisous
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 05 janvier 2019 à 20:55:21
Hum, moi ce que j'ai à dire de c't'affaire, c'est que "là-haut", c'est la même injustice qu' "ici-bas":
faut être plus malin et/ou avoir du bol pour réussir,
aille, vu que ch'chais ça, je vais me prévoir une pyramide de pelotes de laine JAUNE pour passer l'éternité à tricoter des gilets devant ces deux foutues portes et ces deux foutus gardiens !
Purée purée !
 :P M.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 janvier 2019 à 21:46:37
Eh eh!  chat roule tout chat!  :D

Si je demande à Miaou ce que me dira Merci de cette croquette? La bonne ou la mauvaise?
Miaou qui serait celui qui dit toujours vrai dira "c'est celle ci qui va te montrer"
Merci qui serait celui qui ment tout le temps dira "c'est celle-ci qui va te montrer"
Si je demande à Merci ce que me dira Miaou de cette croquette? La bonne ou la mauvaise?

C'est-y cette croquette là qui faut manger ou pas ? ??? La grande trouillasse que je me gourasse.
Je vais tout de même pas tricotasse toute l'éternité! Surtout que l'éternité c'est un peu long surtout vers la fin!

Allez zoubis et bonne nuit!
ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZz ;)

Pascal-ito.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 janvier 2019 à 06:37:15
Coucou à vous!
"Donner la parole". Quelle outrecuidance!
Le matin j'aime bien lire Fed. C'est un copain pourtant on s'est jamais vu. Le truc qui nous a réuni, c'est le décès de nos enfants. Fed comme moi et plein d'autres personnes ont souffert et souffrent encore de ce martyr. C'est pas rien, tout de même.
Fed, moi et plein d'autres, femmes ou hommes,  font du mieux qu'ils peuvent pour affronter, assumer, honorer, respecter, tenir bon autrement que dans la haine ou la destructivité. J'ai l'arrogance de croire que nous nous efforçons d' être dignes et responsables pour faire face à ce que la vie nous a imparti de vivre. Je n'ai pas la prétention de croire que nous sommes mieux ou moins bien que d'autres personnes qui y arrivent avec leurs propres forces,
Ce qui serait une vraie fève pour moi, ce serait que tous ces petits trous du cul prétentieuses /prétentieux qui parlent actuellement de responsabilité apprennent à la fermer, Je crois que ça calmerait pas mal de gilets jaunes qui préféreraient tranquillous aller bouffer une bonne galette au chaud que de se les cailler sur des ronds points, policiers y compris. Peut être que ça serait bien que le "politique en général" apprenne à faire comme nous les endeuillés : serrer les dents en faisant leur propre bilan sans se la raconter ni nous la raconter.

Nom d'une croquette, j'en avais sur la patate ce matin! Nom d'une patate, j'en avais sur la croquette!
Mille bisous à vous, les endeuillé(e)s qu'on aurait tou(te)s préférer pas en être!

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 janvier 2019 à 07:10:55
Yo! Bonjour!
Il y a souvent un lien entre ce que l'on vit au quotidien et ce qui se vit au collectif. S'il y a bien une chose que la mort de nos enfants nous apprend, à nous les endeuillé(e)s, c'est l'absence de maîtrise face à ce qui est plus fort que nous. "On" se l'est bien pris dans la tronche et "on" a pas envie du tout du tout, mais alors du tout que ça recommence.
Mr Arthus-Bertrand parmi d'autres personnalités évoque "une triste vérité de la fin de l'humanité". Moi, ça me déprime.
Faut -il donc être un âne pour être vétérinaire? Cela doit-il être la leçon que l'humain se prend pour survivre à son immense potentiel créatif? Si la fin de l'humanité suppose de laisser de côté notre potentiel destructeur comme seul moteur d'apprentissage, ça se défend, là, je suis d'accord avec cette vision. L'avantage de l'âne est qu'il a de grandes oreilles: ça serait-y pas simplement de réapprendre à écouter ce que dit Dame Planète et Mr Univers disent aux enfants que nous sommes? Z'êtes pas vraiment obligés, obligés de pratiquer à donf ce tandem destruction/construction pour trouver les limites de l'oscillation du pendule de l'équilibre.
Bon, voilà ce que j'en pense de ce capharnaüm cacophonique cacastrophique épique et pic et colégram!
Une chance au tirage, une chance au grattage, foi de dernier rang!  ;D

Pfouh! Vivement demain!

Bizous à vous!

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 janvier 2019 à 07:30:59
Chalut.
J'ai lu Fed-ito. ça me fait tout triste dedans et je sais qu'il a raison. Des fois il vaut mieux se taire pour dire à nos amis qu'on les aime. C'est ce que je fais. :-*

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 janvier 2019 à 07:25:50
Chienlut!

Bonheur Parfait!!!  ;D lu à Cheyenne ce matin, elle l'a un peu modifié!

Que les chiennes sont heureuses !
 Dans leur humeur badine,
 ils se sucent la pine,
 ils s’enculent entr’eux ;
 Que les chiennes sont heureuses
de rigoler et de voir les chiens entr'eux!

Théophile Cheyenne


Eh bien, dans le chantier de démolition du deuil, "on" a besoin de pauses! Merci Fed-ito de cette pause rigolade, c'est ce qui fait le plus de bien à nos esprits âmes-ôchés!
Ah si, C. Jouano qu'a démissionné ça c'est cool! Merci M'dame de pas gâcher l'argent public, une chance au tirage, une chance au grattage!

Allez zoubis les endeuillé(e)s, le moral est meilleur ce matin!

Pascal-ito.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 09 janvier 2019 à 12:13:01

Salut Pascal-ito... c'est Fed-ito !

Dis-moi mon copain-ito... tu sais que je suis loin de tout comprendre ! fort heureusement !
Mais quand tu parles dans ton " édito" de cette C.Jouano, s'agit-elle d'une de tes ex-amoureuses ?
Et si j'ai bien compris ton message un soir tu la pointais et tirais et l'autre tu la grattais! c'est bien çà ?
T'es au courant du salaire mensuel carrément indécent de la M'dame : 15.000 euros ! versé en toute légalité de l'impôt public, payé aussi  par les plus modestes contribuables ! quel vole ! c'est honteux, scandaleux !

Théophile Cheyenne-ita !

PS : ma chatte s'appelle... Juanita ( c'est vrai !)
OUI, aujourd'hui, le ciel est bleu et le moral est meilleur !
Cet aprèm, j'irai me promener le long du Canal du Midi... c'est agréable !
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 janvier 2019 à 15:24:11
179 000 euros annuels :o. J'avais même pas fait la division par 12! De nos impôts!!! Bon je sais, je chipote, c'est du brut, pas du net. ;D; Bon avec la bagnole, les faux frais plus les petits fours, ça devait quand même faire une bonne cagnotte pour débattre de ce qui va pas. C'est qui qui va oser maintenant faire semblant? C'est que de cramer des palettes sur les ronds points pour pas avoir froid ça conduit le politique à cramer l'argent public? C'est ça qui va pas? ça va pas être facile à faire passer comme message! Une sacrée couleuvre à avaler, tt de même!
Allez, j'en reviens à mon chantier de démolition. pour moi, le deuil, c'est démolir tout ce qui a été avant vu que ce qui nous a fait souffrants c'est cet avant et la mort de nos enfants. Et notre chagrin, eh bien, c'est notre gilet jaune et celui-là, croyez moi, on l'arnaque pas, c'est lui qui gouverne tous nos ronds points.
Zoubis les endeuillé(e)s et caresse à Juanita-banana.
Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 janvier 2019 à 07:41:26
Buenjorno!

C'est difficile d'être un Papa souffrant plus comme avant. à la fois en vous il y a ce Papa souffrant qui ne cesse d'exister et ce Papa de maintenant qui se bat pour être cet homme qui comme Fed-ito donne 32 cts à une dame qui a pas assez d'argent pour se payer un filet de patates. J'essaye pareil, à agir de la meilleure façon pour être en calme intérieur. Souvent, la voix de ma fille m'exhorte à tenir, comme un écho intérieur qui parle de cet endroit qui n'existe pas, ce que l'on nomme si précisément inconscient, peut être, du moins c'est ce que je crois.
Alors plein de gens m'ont souhaité "bonne année", à certains j'ai répondu "bonne année mon cul" et à d'autres "oui, merci, à vous aussi", car je ne crois pas non plus qu'une sélectivité arrogante soit profitable au calme intérieur et aux bienfaits qu'elle/il procure en nous. La souffrance ouvre une grande tolérance, même si cette porte a tendance parfois à se fermer ou à sortir de ses gonds!!!!! Je parle pour moi! ;D

Bizouxxxx!

Scalpa-ito.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 janvier 2019 à 08:14:30
Ohé!

L'éthique n'est pas un processus de complaisance. Bien des blablas parlent d'éthique, et j'ai soutenu par le passé des positions qui orientaient notre métier de thérapeute vers un savoir-être plus que vers un savoir-faire, sans certainement réaliser la portée de mes propos.
Je ne savais pas encore ce qui allait me tomber sur la tronche, me retrouver un jour devant une tombe qui accueillait les cendres de ma fille. Je n'exerce absolument plus mon métier, mais pour autant il m'a aidé à surnager.
Bien des fois, j'ai eu envie de crier "Ohé du bateau", Bien des fois, j'ai méprisé tous ces savoirs qui n'ont rien empêché.
Bien des fois je me suis rebellé contre l'obscurantisme.
Kim Ki-duk est vraiment un visionnaire : Printemps, été, automne, hiver...et printemps signe bien son génie. Quand j'ai eu 11 ans, avec ma carabine à plomb, j'ai tué une mésange. elle était si jolie dans l'arbre où je l'avais visée. Puis comme le petit moinillon, devant ce bel oisillon tout mort qui roulait sa tête dans ma main, je me suis senti le dernier des derniers. J'ai rangé ma carabine à plomb, jamais plus tiré et ça a probablement été le début de ma carrière au dernier rang et mon premier zéro en maths.
Non, l'éthique n'est pas complaisante et il nous faut parfois aussi apprendre à s'indulger. Pas vraiment facile, non, pas vraiment facile ce tandem!

L'indulgence, nom féminin, (latin indulgentia)
Aptitude à excuser, à pardonner les fautes, à ne pas les sanctionner sévèrement : Faire appel à l'indulgence du jury.
Caractère de ce qui n'est pas sévère : L'indulgence de la loi pour ce genre de délit.

J' ai toujours préféré l'indulgence plutôt que la tolérance !

On avance mon Ami ... on avance doucement mais sûrement !

Solidairement... toujours !
Fed-ito


Ohé du bateau, Fed-ito!
Chaleureusement.

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 11 janvier 2019 à 12:50:22
Moi itou j’attends avec impatience tous les matins l’ed-ito de Pascal-ito.

Je te l’ai dit Pascal, j’aime te lire,  et vos échanges, entre fed et toi, sont riches et précieux.

Merci !

Bien à toi, à vous

Nora
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 janvier 2019 à 07:11:59
Hello!
Merci mes Loulous (terme affectueux dédié à l'esprit de meute!), sérieux j'en suis presque gêné!
Et j'ai trouvé cette perle que je vous livre:

"La première chose que j'ai apprise à l'école fut la résignation à l'emmerdement". Edgar Morin.

C'est pas digne du dernier rang ça? Edgar Morin, s'il vous plaît! "introduction à la pensée complexe" rien que ça!  il a comparé la vie à un tourbillon dans l'eau : ça tourne, c'est fruit du mouvement, ça existe et pourtant c'est insaisissable; je trouve cette comparaison géniale. ça doit être aussi fruit de mon enfance car j'ai grandi à côté de la Vienne et j'étais fasciné par la danse des algues dans le courant, juste sous les tourbillons. Un balai sans fin qui faisait comme une chevelure au vent. ça devait être les images de Marylin Monroé en filigrane avec un "Poupoupidouh" de mes premières amours enfantines que celle-là je l'aurai bien aimée comme maman! Et on me dira que la vie libidinesque d'un enfant n'est pas fertile!!!! ;D
Bon sérieux, je viens de tilter sur Bourges!

"Notre société est malade des excès de ses élites" article de David Koubbi dans l'éveil de qui vous savez! ;D

les habitants de Bourges sont les Bourgeois!!!! Alors là, ça, fallait y penser! Et il est interdit d'aller manifester chez les bourgeois! Ils servent de transfert! Même pas payés pour, comme un psychanalyste!  :P
Bon, pour parler technique, j'espère que la charge transféro-contretranférentielle ne leur sera pas trop lourde. :-\

Bisous! Et encore merci du soutien! Cooool!

Pascal-ito!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 janvier 2019 à 07:34:42
Bonjour!
 :)
https://www.ouest-france.fr/societe/gilets-jaunes/avec-les-gilets-jaunes-est-dans-la-lutte-des-classes-analyse-la-sociologue-monique-pincon-charlot-6164641

Eh eh, j'avais raison pour Bourges : l'inconscient est structuré comme un langage! ;)

Bien sûr, il n'y a pas que des bourgeois à Bourges, loin de là! Mais ça manque pas de piquants, je trouve comme  symbole!
Trop fort!

Bisous!

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 janvier 2019 à 10:52:36
Exister c'est survivre à des choix impossibles! Certes, mais ce matin j'ai choisi!
J'ai écrasé de mes baskets un cordon de chenilles processionnaires alors que j'ai pleinement horreur de détruire de la vie. Mais le pin, pote de Grand Pin, me l'a demandé, alors avec des "Om Mani Padmé Hum", j'y suis allé franco.
Mille pardons  :'(!
Mais bon, quand la partie ombrée de nous mêmes est intégrée, des fois faut assumer, c'est ce que j'm'a dit,  snif  :-[
Objectivement Cheyenne s'en fout! ;D

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: loma le 13 janvier 2019 à 12:12:56
Non,  Cheyenne ne s'en fout pas, les chenilles processionnaires sont hyper dangereuses pour les chiens :

https://www.guide-du-chien.com/chenilles-processionnaires-chien-danger/

je déteste également détruire la vie , si petite soit elle, mais là c'est Cheyenne qui est en danger

Alors continue à jouer des claquettes avec tes baskets sur les chenilles, sinon il existe des pièges pour  Chenilles Processionnaires du Pin , à fixer sur les arbres
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 janvier 2019 à 13:36:35
Mille mercis Ioma! Je viens de regarder! ça craint! Oui, Cheyenne s'en foutait et visiblement tant mieux de chez tant mieux!  Pour les pièges je sais, j'en ai vu à d'autres endroits, pas à celui-là. Idem, j'ai hésité cet été pour les frelons asiatiques pour finalement en attraper une cinquantaine dans un piège fabriqué maison. Donc bien d'accord, mais ça reste quand même en question sur le fond : la nature a horreur du vide et c'est aussi à nous de tenir ceci aussi pour leçon, sans naïveté ni crédulité et c'est loin d'âtre simple, à mon avis. C'est un colibacille issu de la nature qui a tué ma fille, mais issu des égouts à ciel ouvert du bidonville où elle était. C'est bien dans ce bouillon de culture issu de nos déchets humains que se génèrent des organismes  toxiques de plus en plus toxiques. On y est donc pour quelque chose et peut être que ça vaut de se questionner? C'est juste qu'en systémie le prioritaire est au cyclique et non au linéaire. Pour autant, très d'accord parfois faut pas hésiter et je te remercie encore car d'autres processionnaires attaquent les pins à d'autres endroits de ballade, j'en ai vu hier. Heureusement Cheyenne ne les a pas touché non plus, ouf! je fais gaffe plus plus du coup!

Bisous tt plein.
Pascal-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 janvier 2019 à 16:41:51
Eh bien, je m'en suis écrasé au moins 8 mètres! Et croisé une dame qui a été obligée d'emmener son toutou au véto pour avoir marché sur un cordon! Cheyenne cordonnée aussi du coup! Juste lâchée sur la plage! Pas vu de cordons de méduses ni de crevettes atteintes de la rage, donc risque zéro!
Sinon au fil de mes pas écrabouilleurs de processionnaires à la queueleuleu, encore plus solidaires qu'un nid de fraudeurs à l'impôt entre eux à la queuleuleu d'un guichet bancaire aux îles Caïman, je pensais à un truc que j'ai croisé voici quelques années au sujet des Massaï. Ils vivaient sur des territoires aussi habités par des lions. Et quelque fois l'un d'entre eux se faisait manger. Pas pour autant qu'ils les écrabouillaient. Ce qui n'est pas facile, je le concède volontiers. Mais v'là t-y pas que c'est eux qui se font écrabouiller par des chasseurs friqués branchés tueurs de crinières! Et il y a une pétition qui tourne sur ce sujet, nom d'un lion!
Zoubix.
Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 janvier 2019 à 07:07:17
Bonjour!
Etoile filante vue ce petit matin au moment où je pensais à ma fille et son vieiliissement ça fait du bien :P. Merci Mr Grand Univers de nous transmettre  ainsi pacifiquement la force de ta dimension et des mess rassurants quand le doute se fait un peu trop grand. :P :P :P :P
Les peuples habitant plutôt pacifiquement notre planète en ont tous bavé des ronds de chapeau. Qu'il s'agisse des Massaïs, des Tibétains, des Amérindiens ou Amazoniens. Ils finissent tous bouffés par la voracité et la prédation des peuples plus violents. C'est quand même une sacrée question pour notre espèce de se sortir de ce merdier.
ça me rappelle cette histoire du pioupiou qui se fait embouser par une vache bien intentionnée et qui fort mécontent se mit à crier. Attiré par les cris le loup le tira de la bouse et le bouffa, ni plus ni moins.
Moralité : apprends à la fermer et méfies-toi de celui qui te tire de la merde!
Foi d'endeuillé, y a pas à tortiller, faut que l'humanité apprenne à se tenir un peu plus décemment sinon elle finira comme les processionnaires: en bouillie!

bisoux à vous.

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 janvier 2019 à 08:23:16
Bonjour à vous!
Comme d'hab, je viens du fil de Fed et lu ce passage sur le deuil du deuil et je salue à nouveau la perspicacité de Cristophe Fauré et le remercie de ce fil d'écrit (et Fed aussi!)
Je suis d'accord. Comme les processionnaires et la force solidaire qu'elles déploient pour vivre tout en diffusant toxicité et destruction, seuls se traduisent en moi  les images du paradoxe et de l'impermanent.  Le deuil diffuse en nous ses propres forces de guérison mais sème aussi ses propres toxines. Je le ressens ainsi. La jouissance mélancolique qui peut étreindre notre façon de supporter le manque sur sa durée est certainement l'un des écueils le plus ardu de ce deuil du deuil, comme le décrit Cristophe Fauré. Il y a là certainement une frontière à identifier entre ce qui est de la défense et de ce qui relève du pathologique. En parler est courageux en tout cas et ouvre ce débat si délicat pour les endeuillés du "oser aller bien".
Pour autant que j'en sache, le compromis fait partie de notre structure, c'est le principe même de la névrose, crois-je saisir. Je ne vois guère d'autre issue que celle d'un compromis supportable entre un "ça ne peut pas s'oublier" ou "un on s'en remet jamais" si souvent entendu en contre-point du manque, de la culpabilité et du désastre intérieur que nous laisse la mort d'un enfant ou toute mort prématurée. La jouissance mélancolique est un compromis parmi d'autres et risque effectivement de parasiter notre psyché au même niveau que les processionnaires finissent par bouziller la vie des pinèdes. Finalement "on" en revient à ce propos des "pharmacies" de Platon :
"il n'existe ni médicaments ni poisons, seulement des dosages". Et le deuil du deuil n'y échappe pas, la preuve en est de cette "happycratie" tout aussi toxique qu'une "malheureucratie".
Je suis d'accord sur le danger des deux!  ;D
Rappelons-nous ce propos d'Oliveinsten : "le processus thérapeutique est de sauvegarder notre démocratie psychique"

Bisoux.
Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 janvier 2019 à 08:37:26
Je me permets d'ajouter vu mon ordi vieillot qui bug à tout va et supporte plus les ajouts entre parenthèses, que la frontière entre le pathologique et le non-pathologique fait débat depuis longtemps et que le concept de "border line" le traduit bien.  Mon ordi aussi : out ou pas ?  ;D
Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 16 janvier 2019 à 01:09:27

Bonjour mon massaï-ito et navajo-ito

Va vite lire Mon Petit monastère... mon paradis blanc !

Cadeau... pour toi !

Amitié, solidarité.
Fed-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 janvier 2019 à 09:20:24
Ah ah Fed, je l'avais lu avant de lire ce mess sur mon fil!  :D; Et j'ai été tout simplement heureux de découvrir toutes ces merveilles. comme un gosse au pied du sapin! Une première gorgée de bière à la Delerme avec la gorge un peu sèche du randonneur après une pause!
Avec en plus un déroulé commençant par le Tao et finissant sur les Massaï et les Sioux!  :o

Tu vois, Robert, l'un de mes formateurs nous avait fait une double promo : celle du Tao et celle de se comporter comme anthropologue comme l'une des premières règles à adopter en exerçant la clinique en thérapie familiale.  Et une fois, il a un peu craqué sur la solitude d'être grain de sable! Eh bah là, avec ce que toi tu viens de faire, c'est comme une aube de Dali : un tableau qui se révèle aux yeux du visiteur ébahi! Vive les Endeuillé(e)s! et la majuscule c'est exprès, comme les postillons du Mouton!

Chez les Navajos
 « Regarde-moi dans les yeux quand tu me parles ! » Voici une injonction impensable chez les Navajos. Chez les Diné, « le peuple » comme ils se nomment eux-mêmes, la politesse veut le contraire : « Pour eux, regarder l’autre dans les yeux pendant l’échange, c’est vouloir lui prendre quelque chose », explique Lorenza Garcia, artiste plasticienne et chanteuse, passeuse en France de la culture navajo.

Aux yeux des peuples racines, c’est d’ailleurs une caractéristique des Blancs, dans leur relation aux autres comme à la nature : vouloir prendre. Pour les Navajos, regarder l’interlocuteur dans les yeux est symptomatique de cela. À travers cette fenêtre de l’âme, celui qui écoute devient un peu voyeur. Et celui qui parle, cherchant à plaire, se perd un peu lui-même.

Or pour eux, la qualité de cet espace intérieur depuis lequel nous prenons la parole est essentielle à préserver, pour pouvoir y entretenir hozho. Ce dernier terme recouvre neuf qualités : beauté, joie, compassion, prospérité, amour, conscience, santé, harmonie, humour. Préserver hozho en soi et autour de soi, même et surtout face à l’adversité, est, dans leur vision, la fonction même de l’être humain : devenir le point de passage harmonieux entre ciel et terre
.

Tu vois, l'esprit virtuel nous a ouvert cette porte. C'est un cadeau précieux. Merci Fed-ito. Un merci à la Tibétaine, comme me l'a aussi enseigné Duk, une ancienne "patiente" d'origine Nomade que j'ai énormément apprécié de connaître.

Cette journée va être une belle journée. "Mon coeur s'élève tel un faucon", Little Big Man ;)


Bizs mon Amigo.

Pascal-ito.

 https://youtu.be/F9oekhkXo20
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 16 janvier 2019 à 13:30:31

   Les yeux.

  (Sully Prudhomme)

   Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux,
Et le soleil se lève encore.
 
               Les nuits, plus douces que les jours,
               Ont enchanté des yeux sans nombre ;
               Les étoiles brillent toujours,
               Et les yeux se sont remplis d'ombre.
 
Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible

   (...)

   Gardons bien Hozho dans le collimateur de nos mirettes ...
   Amicalement, M.
 
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 janvier 2019 à 14:46:33
 8) D'ac! bisous.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 janvier 2019 à 07:53:40
Coucou!
Eh oui la journée fut belle et les mirettes se sont ouvertes sur une nuit en forme de rêve de passage! Coooooooooool!
Je sais pas si j'ai été reçu à ce concours mais le premier pas est fait! En tandem avec un Fed-ito-Hozho c'est parti on y va!
Pascal-ito-Kraken en paix avec ce mythe des profondeurs, j'en suis tout fiérot, mais attention à pas se la péto mon frérot!
Profil bas des itos! L'humilité est de règle quand on touche au divin, coin-coin! Je sais toi tu dis Scoubidou, c'est pas mal non plus! ;D
Bon, c'est changement d'ordi aujourd'hui, le vieux tacot est en voie de recyclage pour un autre plus véloce et produit d'occasion, comme Mégane! Non à l'obsolescence programmée qui pille nos porte-monnaie et affaiblit la planète!
Zoubis!
Pascal-ito-Kraken
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 17 janvier 2019 à 10:01:12

Salut mon indien-ito -des grandes plaines préféré... Sioux-ito ( tribus Dakota, Nakota, Lakota)

Salut mon Passage-ito  !

Ma minette a de jolies mirettes ! hihi !

T'es encore étudiant ? qu'est ce t'as passé comme concours ? et où est ce que tu veux m'emmener ?
Moi, chuis encore puceau !!!

Ah ! le divin coin-coin ! vive le scoubidou boum boum ! c'est sacré !

Je vois que tu changes ton ordi pour un plus véloce...... le mien, il est de plus en plus lent ( un peu comme moi !)

Ce matin, j'ai trop rien à te dire mon copain-ito mais c'est pas pour ça que je vais fermer ma grande gueule et me priver du plaisir de te faire un p'tit coucou amical et solidaire !

Bonne journée... suis content pour toi et ton nouvel ordi !

Bisoux de la part de Juanita pour Cheyenne-ita !

Fed-ito

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 janvier 2019 à 09:08:37
Hello, hello, hello,hello,hello,hello, hello,hello, y a de l'écho!


De Divin coin-coin à Scoubidou boum boum.  :D ça fait radio Londres! Résistons, résistons à la pression, à l'oppression, à l'obsession et aux mirlitons!
Alors le "t'es encore étudiant diant diant?" m'a m'a fort occupé pé pé dès le réveil ce ce matin tin tin.
Je me sens plutôt to to aprenti ti ti.
L'écho co co de mon être profond fon fon m'envahi hi hi. Mais le travail du chapeau de la cime ne tombera pas dans l'abîme meu  meu!
Je choisis de rester  sur ce chemin du destin tin tin et au dernier rang ran ran comme étudiant dian dian et apprent ti ti ;D
J'y rencontre des gens trop bien bien.
Y marche bien bienaussi si si  ce nouvel ordi di di tant t'y fie! :P

Bibisousous.

Pascal_ito to to.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 janvier 2019 à 06:55:45
 ;) Salut!
Y a des jours où c'est pas la patate. Pourtant ça m'a fait un bien fou d'avancer sur la conscience Navajo. Mais ce matin je me sens plutôt homme blanc et franchement j'ai un peu de mal à le kiffer çui-là.
"Langue bien pendue" a bcp parlé ces derniers temps et quand en plus j'entends ma mère dire des conneries au sujet des gilets jaunes, ça m'aide pas plus que de souffler dans un mirliton sur un air de danse du balai un soir de beuverie collective pour fêter le nouvel an genre  :D- :D- :D- :D- :D- :D- :D- :D- :D- :D.
Ce matin c'est plutôt genre  ???- ???- ???- ???- ???- ???- ???- ???, vers quoi on va ?
Bon, d'accord, y a plein de bonnes choses autour de nous : une collecte lancée pour récupérer des terres sur la ZAD de Nantes. C'est une bonne nouvelle, ça me rappelle le Larzac.
L'organisation collective et la conception clanique d'élever les enfants de la tribu ça me va bien comme principe. Mieux que l'individualisme outrancier  mais un peu plus compliqué, bien évidemment. Pas toujours simple d'équilibrer tout ça.
Bon faut que je me préoccupe de ma couche d'hozho, "on " se tient au courant!Faut que ça décante!
Bisous les endeuilél(e)s :-*
Tchao de Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 janvier 2019 à 07:50:35
A la première réflexion de ce "pas la patate" c'est difficile d'équilibrer une zone de confort entre le droit d'être un endeuillé éploré et cesser de s'éplorer d'être un endeuillé. Une sorte de ZAD aussi car constamment attaqué par l'ordre établi.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 19 janvier 2019 à 07:59:40
Salut "Langue bien pendue"

Alors comme ça ce matin t'es pas en forme t'es plutôt genre  ???- ???- ???- ???- ???-

Moi je suis carrément bisounours :-*- :-*- :-*- :-*- :-*-... c'est drôle aujourd'hui j'crois que j'suis à nouveau amoureux de ma femme !( j'déconne... hihihi!)

https://www.youtube.com/watch?v=RSpQsdIAuIc..... Richard Anthony

Laisse parler ta mère même si elle dit des conneries au sujet des gilets jaunes... moi, la mienne, elle ne dit plus rien depuis bientôt 19 ans et ... ELLE me manque !

Tiens je te laisse un peu tranquille-peinard avec Sona Jobarteh ...
Mamamuso... https://www.youtube.com/watch?v=HBx5Ud-wm58

Allez mon Grand pote "accroche toi Jeannot !"

Fed-ito


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 janvier 2019 à 08:23:50
Merci Fedo! je reconnais que vu la prime relation à ma mère ça n'est pas non plus fastoche d'honorer féminité! ça doit jouer aussi, ça, petit enfant qui pleure maman! 63 ans sans maman! là je te bats à plate couture mon Amigo, pour ce sujet! Lol!
Cela dit, yes Richard Anthony ça me rend Dog Soldier avec Cheyenne! Amitanao o!

Une personne sacrée c'est une personne reliée!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 19 janvier 2019 à 15:18:58
Un lien endommagé c'est un cœur sacrifié ...
    Tendresse à vous les menitous-too-too
     :-* de la part de Scalperlipopette
   
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 janvier 2019 à 07:20:10
Hello!

Je suis content ce matin de voir que Fed-ito a été honoré de tant de vues depuis son 1/2 million. Quelque part on s'en fout car on est pas dans le challenge. Ce genre de challenge, "on" le laisse à qui veut,  je ne crois pas usurper quoique ce soit en l'affirmant.
Et ça colle bien avec ce que je ressens de nos partages, à nous les endeuillé(e)s.

Citation Fedo.
Lutter pour plus de liberté c'est avoir la force physique et morale de mettre parfois notre blessure suffisamment à distance afin de ne pas se noyer dans notre sang de douleur et pouvoir ainsi profiter de moments plus doux... amicaux, amoureux !
La Liberté de mourir n'existe pas...
Seule la Liberté pour vivre est belle... avoir la sagesse de vivre en toute liberté notre blessure... j'y crois !


 Et ça de Souci : un lien endommagé c'est un coeur sacrifié.

Hier "ma" nana qui bosse sur la vie de Frida Kalho a reçu un bouquin sur la psychosomatique : entre l'âme et le corps, douleur et maladie. il est écrit en préface ce truc qui me parle bien:

L'âme et le corps ne sont pas deux réalités, ce sont deux concepts que nous inventons pour rendre compréhensible l'unité. On est toujours obligé de faire des divisions, de distinguer des choses, alors que dans la réalité tout cela est uni. Et toute la théorie relationnelle est en fait une pensée de l'unité.


ça rejoint bien ce que je crois percevoir de la conscience Navajo : l'unité.

Il y a tellement de choses qui nous encombrent dans la pensée occidentale. Il y a tellement d'emprise qui avilissent notre aspiration à une liberté du vivant dans laquelle nous les endeuillé(e)s nous nous débattons pour faire lien avec le non vivant. Il y a la nécessité de célébrer le courage de celles et ceux qui tentent par leur propres forces de restaurer ce lien endommagé d'un coeur sacrifié.
Je suis d'accord avec toi Souci. Et je crois que l'un des "challenges" de l'endeuillé(e) c'est de retrouver l'unité.

Mon partage de ce matin, un propos ancien qui me revient :

la propriété privée, c'est le vol.


Bisous-ito.

Pascal.








Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 21 janvier 2019 à 08:06:59

   Celui qui n'a pas peur fait voler son esprit

   Mais celui qui a raison vole à la peur une vérité

   (https://www.aht.li/3331500/titindien.jpg)Scalperlipopette
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 janvier 2019 à 08:08:33
Bonjour!

97 blessés graves, 4 mains arrachées, 19 oeils perdus, 9 policiers suicidés,  Langue bien pendue a repris la main, dit-on! Les mains qu'aurait du être dit!
Des lions élevés en cage pour être chassés par des touristes riches (from la relève et la peste). Ouais, le monde d'ici et maintenant donne tellement envie d'y naître que c'est la 4ème année de baisse des naissances en France. Fuck fuck fuck, ma connexion au monde est en galère ce morning! >:(
4 ONG qui attaquent en justice l'état français avec 2 millions de signatures pour inaction climatique! ;D
1  Navajo encerclé par des jeunes  manifestants pro Trump et il résisteaux provocations avec son Djembé sans bouger!
Mais HEUREUSEMENT il y a le net! Salut Fed-ito! Les endeuillé(e)s ça devient fort Alamo! On est encerclés!  :P

Misère! ::) Quelle galère! :'(
Bon allez, je résiste! :-\ Haut les coeurs!

Pascal-ito de derrière son charriot! Le dernier rang  ;D et avec  SOUCI dite Scalperlipopette-ito!

Mon coeur s'élève tel un faucon! 2éme édition! LBM (Little big Man)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 janvier 2019 à 08:16:06
Coucou à vous!
Pour pondre ses oeufs et faire avaler cette couleuvre aux pioupiuox choisis comme je l'ai transcrit il y a qques temps, le coucou a développé 3 méthodes : le destroyer, le pousseur et le solidaire. Une chance sur 3, en gros, si on ne comptabilise pas les pioupioux gilets jaunes qui se liguent contre destroyer car ils ont éclos avant lui et donc plus nombreux.
Les humains tout aussi doués pour faire avaler des couleuvres aussi longues qu'une file d'attente de fraudeurs à l'impôt au guichet d'une banque caïman (je l'ai déjà faite, mais elle me plaît bien celle-là) ont inventé un autre processus : le filtroyer.
Le truc est simple : organisons un pow-pow entre 4 charriots et ne laissons passer que les d'accords avec nous! Et yop, restent les opineurs de chef et les autres n'ont qu'a aller pondre ailleurs. C'est pas mal comme truc. L'ennui c'est que les humains ne sont pas tous des oisillons ni tombés du nid ni de la dernière pluie : ils osent se protéger de leur cervelle et réfléchir un peu. Pas pour autant qu'il(elle)s ont le don de divination. Que va être demain? Je croise mes plumes!

Bisous aux résistant(e)s

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 janvier 2019 à 08:11:23
Saluto!

La répression ne remplace pas l'éducation!

 
Pfouh! c'est le seul truc que j'ai trouvé à répondre à un Agent de la voirie tout en colère devant les déchets inappropriés laissés épars devant les collecteurs de la déchetterie collective! Evidemment c'est pas cool et yop, il attendait avec impatience qu'il y ait des caméras de surveillance pour coller des PV aux malotrus crados, la seule solution qu'y disait, c't homme !
Là où je vis, je me suis dit que la psychologie ça marche pas, c'est diabolisé, vilipendé, délabré et inadapté.A  juste titre ou pas je m'en fiche un peu. Au final le moyen que j'a trouvé ça a été la pédagogie.  Mais allais je lui parler de ma fille décédée dans un bidonville construit sur des déchets à l'autre bout du monde?
Comme Fed-ito, des fois je me demande ce que je suis devenu : un tout petit grain de sable dans les rouages de la folie qui nourrit sa progéniture, comme dit "tire le coyote".
Allez, les Navajos disent qu'il faut laisser le coyote vivre et l'avoir à l'oeil! C't homme, j'l'ai vu se poser une question, puis il m'a dit : "mes enfants ils jettent pas un papier par terre". (Sinon ils prennent une baffe, que je me suis dit! Mais ça c'est plutôt le mien de coyote : j'ai pas le sentiment d'avoir été un père à la hauteur, alors mon pote, juge pas autrui et garde ta mélasse, que je m'suis dit!))
Allez bisoux les endeuillé(e)s et plein de câlins je vous transcrit devant notre déchetterie, sans surveillance, sans caméras et sans embarras!
Y a pas de déchetteries pour les câlins, c'est tout recyclé dans le bonheur! :D

Pascal-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 23 janvier 2019 à 12:50:24

    Cher Pascal,

    Merci pour cette vue de ta merveilleuse fille au milieu des récolteurs de déchets ...
    Absurdement navrante néo-agriculture du 21 ème !
    Mon frère, brave sioux, travaille dans une usine de tri des déchets, je suis fière de lui ... il a une tenue de travail gilet ET culotte jaune, hé!
   
    L'horreur économique ne fait-elle que commencer ?
    Plantons des arbres à fruits, des plantes à graines, des roses à câlins, partout, partout, partout !
     :'( :'( :'( :'( :'( :'( :'( :'( :'( :'( :'( :'( :'(
   
   
   
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 23 janvier 2019 à 21:55:03
Pascal, Federico, nous n’avons pas le même deuil mais je suis bien chez vous, dans le petit monastère, sous Grand Pin, à vous lire ... et être aussi à vos côtés pendant les moments durs, douloureux.

Les chagrins et la souffrance, qui broient lourdement nos coeurs, s’allègent, soulevés par des ballons arc en ciel gonflés par les sourires, les rires, les échanges chaleureux,constructifs, la poésie, la musique, les textes ….

Gracias, ahéhee, mulțumesc, pour ces bulles d’oxygène, de liberté …. ça m’aide à prendre un peu de recul face à l’envahissement du deuil.

J'ai un peu de retard mais je voulais quand même dire que "le sapin des endeuillé-e-s" : trop bien !  :) avec en plus le commentaire sur les "boules d'émotifs" représentants nos émotions paradoxales ....

Et "tranquille sur deux pieds" a eu sa plume ?

Y a pas de déchetteries pour les câlins, c'est tout recyclé dans le bonheur! :D
: ah oui !  :D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 janvier 2019 à 08:29:58
Content vraiment de revoir les commentaires de Mircea! Et ceux de Scalperlipopette-ito qui fait un méga boulot avec un jeune en galère plus plus!

Il y aurait eu un mouvement du câlin voici qques années et mes belles-filles sont au jus, paraît-il! Faut que je me renseigne!!!
C'étaient des hughs? Si oui, trop cool! comme en Amérindien de base western! Hugh qui se disaient les Zozos grimés en Apaches que des fois c'était trop drôle, les peaux rouges! Genre carotène!
Pas beaucoup de temps ce morning!!! Sorry!

Zoubix et Câlinoux!

Je rajoute ce soir que "tranquille sur 2 pieds" et Cheyenne ne se sont pas encore recroisées! Qu'elle l'a prise en photo plein de fois et emporté tout ça avec fierté! Et comme Cheyenne ne sait pas encore tout à fait bien utiliser le web ça reste en  ??? Mais sérieux, je ne doute pas une seconde que ça va le faire  :-*!

Pascal-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 janvier 2019 à 07:51:54
Hugh!!!
Alors là, Catherine-ito, faut que celle du fermier et du mec en BMW tu la partages!!! J'en rigole encore !!!
Hier Premier de la classe et ses leçons sur le social m'ont exactement fait la même! Un gag! Je crois qu'il n'y a pas meilleure façon de poser notre propre débat genre dernier rang! Merci encore de ce morceau d'hilarité aussi bon que ma confiture de tomates vertes sur ma première tartine élégamment trempée dans mon bol de  café! Floush, floush, Mr du fond, vous pouvez répéter la question? ;D ;D ;D ;D ;D! ?
Et justement ma question du matin, elle est chaude pour nous les endeuillé(e)s. Hier en balladant Cheche, radio france s'amorce pil poil sur cette question du journaliste à une Dame Endeuillée du décès de sa fille voici 7 ans :

"Est-ce qu'on s'en remet?"


Nous les endeuillé(e)s, on est pas dans le factice organisé. Cette question elle taraude, tiraille, agresse des fois, calme parfois, etc. Vous connaissez autant que moi.
Qu'est que je répondrais à ce truc que j'me suis dit? Je ne sais absolument pas comment faire état du non-sens qu'elle représente pour moi. C'est la-dessus que j'a dormi, sachant que bien d'autres sujets me taraudent aussi et qu'il faut bien trier, comme nos déchets. Mais cette question- là pour moi, c'est une montagne  digne d'être comparée aux décharges envoyées aux pays dits émergents par les pays dits émergés.
Je crois pouvoir répondre un truc du genre :

 "je ne sais pas vous dire autre chose que de me sentir vivre dans un  ailleurs, et pas tout le temps, vu que je suis encore vivant. Et j'ai pas la moindre envie de filer des leçons pour répondre à cette p----n de question".


En tout cas, cet ailleurs il est constitué de signes plus ou moins perceptibles, plus ou moins compréhensibles, plus ou moins soudains, jamais certains en tout cas. Et de lire d'autres fils ce potentiel est éminemment intime, personnel, subjectif, unique et particulier à chacun(e) d'entre nous. C'est ainsi que je le ressens, comme le profond respect en les lisant.
Ainsi, hier j'ai croisé une adorable Toutoute, au caractère style Vivo mais avec un doigt de domination qu'il n'avait pas, que Cheyenne a tenu tranquilou à sa place et qui s'appelait "Flamme".
"Flamme, âme", chacun(e) y voit ses résonances ou pas, libre de droit!

Perso, je ne crois pas à la réincarnation de l'égo dans l'au-delà.
Je crois à sa transformation, son intégration et son action au sein d'un collectif de "flammes d'âmes plurielles mais individué(e)s, différenciables mais indissociables, infinies mais définies, indulgentes mais vigilantes".

Sagesse Navajo me dit d'attendre la suite de cette question! ça ouvre un sacré débat!

Et à toi la balle Mircéa!!!

Zoubix!

Pascal-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 25 janvier 2019 à 09:42:32
tu vois Pascalito, tu l'emmerderais bien ton journaleux à parler comme ça passque le temps d'antenne, dis, le temps d'antenne, tu comprends, y faut qu'y s'arrangent, ils doivent s'arrranger pour que nous on les arrange à pas dire des réponses qui prendraient trop de temps, tu me suis ? Bon, allez, j'arrête sinon le bout de tartine y va plonger dans la tasse et c'est pas bon un bout de tartine repêché du fond de la cl ... heu, de la ta-sse, pardon o parle pas la bouchplène
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 janvier 2019 à 14:47:24
 :D :D :D Ah ah t'as raison Souci! j'ai effectivement ressenti que la personne interviewée était en quelque sorte "pressée" par les questions tout en cherchant à transmettre des réponses cohérentes. Un rythme de parole  comme si elle tentait de faire rentrer un truc trop grand dans un tout petit contenant! D'où ma totale incapacité de m'imaginer dans cette situation! :P
L'impasse! :-X

Côté tartine de confiote fond de bol ,cette question méconnue du chancelier Bismarck pour son bateau du même nom  :
"Le Bismarck est-il un sous-marin?"
"Non".
"Alors on coule". ;D
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 26 janvier 2019 à 00:51:15
En tout cas, cet ailleurs il est constitué de signes plus ou moins perceptibles, plus ou moins compréhensibles, plus ou moins soudains, jamais certains en tout cas. Et de lire d'autres fils ce potentiel est éminemment intime, personnel, subjectif, unique et particulier à chacun(e) d'entre nous. C'est ainsi que je le ressens, comme le profond respect en les lisant.
Ainsi, hier j'ai croisé une adorable Toutoute, au caractère style Vivo mais avec un doigt de domination qu'il n'avait pas, que Cheyenne a tenu tranquilou à sa place et qui s'appelait "Flamme".
"Flamme, âme", chacun(e) y voit ses résonances ou pas, libre de droit!

Perso, je ne crois pas à la réincarnation de l'égo dans l'au-delà.
Je crois à sa transformation, son intégration et son action au sein d'un collectif de "flammes d'âmes plurielles mais individué(e)s, différenciables mais indissociables, infinies mais définies, indulgentes mais vigilantes".

Sagesse Navajo me dit d'attendre la suite de cette question! ça ouvre un sacré débat!

Et à toi la balle Mircéa!!!
Mes croyances après la vie : c’est carrément pas clair du tout … (j’y reviendrai certainement plus tard quand ça sera moins le bazar mais je sais que j’aurai toujours des doutes, des questions ….).

Une forme de réincarnation : peut-être ? Mais je n’accroche pas à sa représentation occidentale (trop à notre image d'Homme).
Je pense qu’une « énergie » continue d’être après la vie.
Avec une survie de la conscience : oui ? Non ?
Pour toi, Pascal : égo = conscience ?

"un collectif de "flammes d'âmes plurielles mais individué(e)s, différenciables mais indissociables, infinies mais définies, indulgentes mais vigilantes".  : ça me plaît bien, ça permet de penser qu’il reste une part de ce que chacun a d ‘ "unique » dans cet « ensemble »

Autant une forme de « reliance » avec les autres, avec la nature, avec un « tout » ici, ans la vie, je peux la sentir  (quand je suis retournée au Sri Lanka il y a plus de 15 ans,  lors d’un temps dans une forêt splendide, j’ai ressenti un court instant cette unité dans ce « tout », ça ne s’oublie pas ….)
autant une reliance avec un éventuel au-delà : je ne l’ai jamais ressentie jusqu’à présent.

Pour les signes : même avant le deuil, j’ai l’impression qu’il y avait déjà ces « petits clins d’oeil » de la Vie pour « guider », interpeller ….
Depuis la mort de Mircea, c’est plus sensible …. mais souvent avec des doutes, des questions : signe ? l’inconscient ? interprétation ?
Pourtant quand des « signes » font lien avec Mircea : ils font danser mon coeur …
 
Voilà ….
alors je lance la balle (ou le bâton de paroles) à qui souhaite l’attraper ….   :)

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 janvier 2019 à 07:50:16
Pas coule, mais Coool! Hello !
Grande respiration et yop j'embraye! Je suis nul de chez nul en foot mais passe réussie dans l'équipe "ITO"! Pensée d'ailleurs pour le jeune homme de Nantes mort prématurément même si j'y connais rien de chez rien! C'est dans mon coin et jamais soft d'apprendre ce genre de news de  jeunes hommes DCD.


Autant une forme de « reliance » avec les autres, avec la nature, avec un « tout » ici, ans la vie, je peux la sentir  (quand je suis retournée au Sri Lanka il y a plus de 15 ans,  lors d’un temps dans une forêt splendide, j’ai ressenti un court instant cette unité dans ce « tout », ça ne s’oublie pas ….)
autant une reliance avec un éventuel au-delà : je ne l’ai jamais ressentie jusqu’à présent.


Cette porte de la reliance me parle bien et j'ai un truc en tête que je ne sais pas très bien comment aborder (sans passer pour l'allumé de service ;D, lol!) : si cette histoire de flammes resurgit c'est que j'en ai vues. C'est aussi ballot que ça. Je devais avoir 22/23 ans à l'époque et consommateur "honnête" de THC (tétrahydrocannabinol). "Honnête" car moins que d'autres connaissances, mais plus que celles et ceux qui s'abstenaient. Une autre époque, un autre temps social d'ouverture de l'après 1968,  en gros.
Je ne sais plus si j'avais déjà lu Castaneda, mais pour faire court il y développe l'enseignement Yaqui et la reliance avec le divin par l'intermédiaire de Mescalito, représentation et figure de ce divin qui se présente aux humains lors de prises ritualisées de peyotl. Mon expérience fut bien plus modeste mais m'amena au contact de 3 flammes. Cette rencontre "trinitaire" se borna à une signification bienveillante, indulgente pour citer Fed-ito, mais vigilante car "j'avais rien à foutre là!!!". C'était pas ma place, pas mon temps, pas le moment. une figure métaphorique sur le sujet des drogues résume assez bien cette sensation qui me fut signifiée : la drogue vous dépose en hélicoptère en haut de la montagne alors que ce chemin doit s'arpenter à pieds!!!
J'ai entr-aperçu ce visuel et cette sensation d'infini(e)s associés que j'ai retranscrite dans cette formule nécessairement "appauvrie". Cette "expérimentation" d'une autre réalité est à l'évidence un des moteurs que j'utilise pour affronter le deuil, sens de ce partage, mes ami(e)s. Comme Catherine, ça ne s'oublie pas.
Bon je repasse le ballon! ;D ???

Bisoux-ito.

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 janvier 2019 à 07:57:57
Ps : pour les Navajos, le coyote c'est l'égo. Conscience et égo c'est pas tout à fait un copié/collé je pense. à réfléchir! :-*
Comme fil j'vas me donner cette façon de concevoir le psychisme :
 
le psychisme c'est une conviction identitaire
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 janvier 2019 à 19:35:07
Quel décalage entre ce que le décès de ma fille m'amène à explorer et ces images vues ce soir à la télé! Des brigades cinéphiles! Moi, voir  des chiens, mêmes muselés, face à des manifestants ça me choque! Quelle honte! ça a des relents nauséabonds, ni plus ni moins. Je me sens largué, et un peu dégouté aussi. C'est pas glop ce soir, pas glop du tout comme disait Pifou! l'était plus sympa ç'uila comme Toutou!
Tchao-ito.
Un peu troué le Pascal-ito! :o
Et un grand salut à Greta Thunberg, elle me remonte le moral! :-* :-*
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 janvier 2019 à 08:22:37
Bonjour!
Les monts de la Madeleine font quand même 1165m! Alors que Marie Magdalena  Von Loch était certainement plus petite que l'un de mes idoles de jeunesse : Bob Marlène. Exodus! Non pardon, eurêka! Je me sentais comme un culbuto devant une émission de jeux de TF1 : j'y comprenais rien! Mais ça y est j'ai compris en trempant une marlène dans mon bol que la Madelon, elle avait de tout petit petons! Misère et boule de gomme, mystère et boule de rhum, ça me fait le plus grand bien de lire des trucs où je comprends rien! ça m'évite de me sentir haut de plafond  et  de me surchauffer les synapses!  Le 28 janvier c'est une date pas du tout fastoche pour Fed-ito et j'espère que mes conneries des fois un peu bas de plafond(le Bismarkest-ilunsous-marinnonalorsoncoule) l'aideront à  penser à Raphaël comme il sait faire en gardant sa force de Papa. Et sans froisser Faik, pace que moi j'aime bien aussi lire ses écrits et ce qui s'en dégage, comme plein d'autres, ça m'aide au moral!

Vive Shaun le mouton!


Je m'en vais brouter aussi et relire "chroniques de la haine ordinaire".

Smackous! (sauf à ceux en marche, pour la plupart  les méritent pas!)  Brout, brout, brout!F'murr.

Ito.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 janvier 2019 à 14:40:41
Au fait, y a "ma" Nana qui me dit que y a Papa qu'a retoqué Marlène! Mince alors! Et que sur l'égalité des SDF (habitants de la rue) y a 2 femmes sur 5! Y a eu un débat qu'elle me dit avec truc, là, qui fait blabla! Bah ça, me v'là tout ballot de plafond, crénom! Je m'y retrouve. Bon, c'est vrai qu'on s'y paume un peu, pace que des foulards rouges j'en avais un quand j'étais au JC (jeunesse communiste, si si!) à 13 ans! Quand même les gilets jaunes, arrêtez de piquer les ronds points aux HDR (habitants de la rue ;D); C'est violent quand même de piquer l'habitat d'autrui! Remarquez dans mon souvenir de travailleur social, l'un des moments les plus poignants ce fût quand je suis allé avec une jeune voir sa Maman au dépôt de Nanterre. J'en ai vu dans ma vie, mais là j'ai encore les joues qui piquent de voir tant de détresse humaine, sérieux c'était vraiment hardos! Et je me suis senti impuissant. ça fait partie des choses qui ont poussé ma propre fille à se bouger et à en mourir. Et là, fini de rire. Allez, Marlène, y a une pétition qui tourne!
Tchao d'ito!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 janvier 2019 à 07:17:47
Salut!

 L’écocide : d’un crime contre l’humanité à un droit pour la Terre
Alors que nous vivons déjà la sixième extinction de masse, faudra-t-il que chacun subisse la perte d’un être cher à cause d’une catastrophe naturelle pour que nous décidions tous d’agir ?
From "La relève et la peste".

Contraindre les activités industrielles et étatiques au respect du vivant et de la Terre, c’est le combat des juristes militant pour la reconnaissance de l’écocide, comme la française Valérie Cabanes.

Pour Javotte, pour Raphael et tous nos enfants, merci de votre lutte. Transmis à LP4Y par facebook ce jour en lien avec un nouveau groupe en partance pour l'Asie.

Je ne baisserai jamais les bras. Jamais. Bisous.

Pascal-ito.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 29 janvier 2019 à 00:24:11
L’écocide : d’un crime contre l’humanité à un droit pour la Terre
Alors que nous vivons déjà la sixième extinction de masse, faudra-t-il que chacun subisse la perte d’un être cher à cause d’une catastrophe naturelle pour que nous décidions tous d’agir ?
From "La relève et la peste".


Ca fait des morts aussi en dehors des catastrophes naturelles ..... malheureusement tu en sais quelque chose .....
Solidaire de ta lutte qui est aussi un très bel hommage à Javotte....


Que la terre mère
Toute entière
Vous porte dans son lit
Ennobli
Pour vous !
Que la terre mère
Vous enveloppe
De son air pur,
Réparateur,
Salvateur,
Et développe
Pour vous des boutures
De réconfort,
Des fruits réparateurs !
Que la terre mère
Vous tisse un habit de force
Et  vous renforce !
citation, Ma fille chérie. :-*


petit texte en complément (terre mère nous donne beaucoup et nous en retour ?)


Fais-moi de beaux jardins

"Fais-moi rêver, humain. Fais-moi de beaux jardins.
Redonne-moi mes arbres, mes forêts
et ma nature incontaminée.
Redonne-moi mes poissons, mes oiseaux,
mes abeilles et mes papillons.

Je suis la Terre, fais-moi rêver, humain.
Aime les animaux, ce sont tes frères.
Donne-moi tout l'amour dont tu as besoin
car selon une antique loi de la nature
c'est en donnant que l'on obtient."


Nadine Léon


p.s : "conscience, égo" : c'est déjà compliqué à comprendre pour moi, alors avec "psychisme" en plus .... : je vais demander à ma psy qu'elle essaye de m'expliquer ....
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 29 janvier 2019 à 06:22:21

Merci Pascal

https://www.youtube.com/watch?v=l8eOcnAnwno..... M. (Matthieu Chedid)..... Massaï

Paroles de la chanson Massaï par M (Matthieu Chedid)

Tu penses à quoi ?
Aux rêves inutiles
Loin d’être sage je songe comme un singe des villes
Tu penses à quoi ?
Ému par l’univers
Quand ma vie danse en transe aux bras de l’enfer
De l’enfer

Massaï
Ces histoires m'assaillent
Tous ces visages Massaï
Si souvent ...
Si souvent ...

Toute une vie qui s’étale dans ce miroir
Subtile, fatal, ce regard sans âge
Qui résonne millénaire, dévisage

Massaï
Ces histoires m'assaillent
Tous ces visages Massaï
Si souvent ...
Ouais Si souvent ...

Alors je fuis les mots comme je marche sur la terre
Loin de cette vie toxique je m’envole dans les airs
Béton armé dans une armure amer
Voit que nausée fébrile fidèle, éphémère

Massaï
Éphémère
Massaï
Éphémère
Massaï

Massaï
Ces histoires m'assaillent
Tous ces visages Massaï
Si souvent ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 janvier 2019 à 08:31:25
Merci aussi mes Ami(e)s. Notre lutte est lourde et commence en nous-mêmes mais que cela aide tant de se sentir entouré(e)s de soutien, de compréhension, d'amitié, de reconnaissance, de solidarité et de ce simple geste qui effleure l'enveloppe de votre tristesse en la respectant.
Aujourd'hui j'ai compris le silence de mon fils cadet. Son sens. C'est une protection.
C'est si douloureux quand on est Maman de perdre un enfant. Comment se défaire de la cruauté qu'elle fouille en nous, au plus profond de nos entrailles si ce n'est en haïssant? Quelle illusion que de penser qu'on puisse y couper, nous sommes les un(e)s et les autres si  banalement humain(e)s.
Pourtant, à l'aube de l'humanité, ce qui nous a lié c'est d'être ensembles autour d'un feu à se réchauffer. l'image instantanée qui me traversa le jour de la mort de ma fille fut celle d'une solitude glacée dans laquelle elle se sentait. Pauvre Papa, pauvre de moi, je lui ai envoyé de toutes mes forces l'amour le plus intense que je pouvais lui adresser pour la rassurer, l'entourer, la tranquilliser, l'apaiser, la protéger, la guider si besoin était vers un chemin autre que cette solitude glacée. Quand une Maman est terrassée de douleur peut-elle supporter ce qui alors ne peut être dit? Ma réponse est non et le chemin est long pour qu'il déroule son temps, pour nous tou(te)s.
C'est triste aujourd'hui, la tempête va rager, mais elle va passer.

Nous n'avons d'autres armes que nous-mêmes


Bisoux.

Pascal-ito.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 29 janvier 2019 à 13:25:11
En te lisant aujourd'hui, triste avec toi, très émue aussi en écoutant ce moment d'amour d'un papa envers sa fille :
je lui ai envoyé de toutes mes forces l'amour le plus intense que je pouvais lui adresser pour la rassurer, l'entourer, la tranquilliser, l'apaiser, la protéger, la guider si besoin était vers un chemin autre que cette solitude glacée.
en te souhaitant de traverser au mieux cette tempête .....

Avec toi Pascal, autour du feu, je te dépose un panier de plumes et de douceur ....
 :-*
Catherine

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 janvier 2019 à 15:05:02
Merci Catherine. Il fait du bien ce partage. Comme ce message intérieur que j'ai perçu me disant "t'inquiètes, Papa, j'ai trouvé le chemin de l'univers et ses confins, je ne me suis pas perdue dans cette solitude glacée qu'il nous faut traverser. Non plus j'y suis restée car c'est d'être aimée qui empêche d'y errer".
Et maintenant, après ce temps, si bref aux yeux de la mort, cet amour ressenti est aussi ce qui lui permet de se détacher de ce que nous éprouvons, nous, les vivants, de cette même solitude glacée dans laquelle nous nous trouvons englué(e)s. Nous maillons nos coeurs d'un coussin de douceur pour nous aider à faire taire nos douleurs. Et eux, plus apaisés de nous sentir plus apaisés peuvent nous laisser pour explorer les ailleurs, comme  devenu(e) plus légers que plume le bois de Grand Pin m'indiqua.

Pascal, Papa de Javotte.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 janvier 2019 à 09:20:09
Hello!

Citation de chez Fed-ito.
Jusqu'à ce qu'on se revoit.


Environ  8 mois après le décès de ma fille, l'amputation psychique (à vif, un arrachement plutôt pour dire plus vrai ) s'est transformée en sensation de trou. Bien des moments d'échanges avec l'un de mes amis qui a vécu un veuvage précoce et bien des discussions qui, à l'époque, avaient scellées notre amitié. Ce trou....les points de suspension c'est exprès, car comment se suspendre à un trou?
A quelle distance se tenir de ce trou sans le perdre de vue ni y être aspiré? A quelle fonction  condamne-t-il notre état  de trapéziste de la douleur souffrante? A quel point faut-il stabiliser le curseur?  Et ce curseur dont la maîtrise échappe, peut-il suffire à ouvrir ce deuil dit apaisant? Déjà cette interrogation du néant en soi marqua une fin de ma première tranche analytique voici 30 ans.
La vie étant faite pour partie de boucles, le néant  explosa bien des années après en un " big-bang"  dont il n'est  pas besoin ici de préciser la nature.
De ce trou de douleur un autre univers est né, passage entre  reliance et résilience , jusqu'à ce qu'on se revoit après notre grande partance comme celle d'une autre naissance. D'accord la dessus de ce propos des Morts aux vivants :"nous avons été ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes".

Substitut symbolique de la mort, le trou signe-t-il  la nécessité de séparer d'un temps  l'état d'être de celui de non-être?


Courage! Courage à nous les endeuillé(e)s nous en avons grand besoin.

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 janvier 2019 à 07:55:04
Salut!

https://youtu.be/oG6fayQBm9w
Transformer. L'un des phrasés les plus superbes au  sax à 3,38. :-*
Sinon , pour aujourd'hui :
 https://youtu.be/uRWyxzmNdJc

'M LOVING IT!  SINGING IT! Sunny, yesterday my life was filled with rain. Sunny, you smiled at me and really eased the pain. The dark days are gone, and the bright days are here, My Sunny one shines so sincere. Sunny one so true, I love you. Sunny, thank you for the sunshine bouquet. Sunny, thank you for the love you brought my way. You gave to me your all and all. Now I feel ten feet tall. Sunny one so true, I love you. Sunny, thank you for the truth you let me see. Sunny, thank you for the facts from A to C. My life was torn like a wind-blown sand, And the rock was formed when you held my hand. Sunny one so true, I love you. Sunny, thank you for the smile upon your face. Sunny, thank you for the gleam that shows its grace. You're my spark of nature's fire, You're my sweet complete desire. Sunny one so true, I love you. Sunny, yesterday my life was filled with rain... :'(

https://youtu.be/Tb-GvpCUwDw
Un autre grand moment pour Fedo et endeuille(e)s que nous sommes!

Tchao Amig(a)os

écouté en boucle aux moments les plus affreux. Merci Janis.
https://youtu.be/guKoNCQFAFk

Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 janvier 2019 à 09:06:26
et puis ça, histoire de se donner un peu la patate!

https://youtu.be/EHV0zs0kVGg

Go!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 février 2019 à 08:13:35
Bonjour d'ed-ito!

Ce matin, j'ai un peu plus la patate, merci aux Blues Brothers! Et à Fed-ito aussi. Souvent, j'admire son courage. Il m'aide mon Amigo à traverser des périodes de doutes dans cet escalier du deuil qu'il nous faut monter marche après marche, quitte des fois à en redescendre 2 ou 3 pour reprendre de l'élan.
Rien à faire, ça fait partie du mouvement et pas moyen d'y couper, à celui-là, de mouvement, il faut bien l'accepter, je n'ai absolument rien à y redire, Nos enfants ont rendu leur mort inacceptable et nous devons accepter cet inacceptable.
Humilié(e)s, battu(e)s, rejeté(e)s, dénié(e)s, cassé(e)s, broyé(e)s, j'en passe et ne cherche aucune surenchère dans l'expression de nos douleurs, mais je rejoins les affiches collées ce matin en Belgique :

On veut bien éteindre les lumières mais il ne faut pas se foudre de notre gueule!


Ce monde qui a conduit nos enfants à des morts prématurées n'a d'écho que dans la rage de cette jeune qui vient mettre à Davos  les "grands" de ce même monde au pied du mur : "je ne veux pas que vous espériez, dit-elle, je veux que vous paniquiez".
 Alors oui, j'accepte  les forces que nos enfants insufflent par la fenêtre du trou que leur mort a ouvert en nous avec la même force que le "j'accuse" de Zola, même si des fois je faiblis.
J'accepte que ces forces nous tiennent encore debout pour lutter, dire, écrire, chanter, pleurer, rire aussi parfois, ne pouvoir se souvenir sans souffrir, partager ici et ailleurs.
J'accepte que mon ressenti ne soit qu'un maigre ressenti face à la somme de ressenti des endeuillé(e)s tout entier, entre la tempête qui a secoué la yourte de Catherine, les pleurs du Papa de Fed, la mort du mien en date de l'anniversaire de ma fille et tous ces "Autres" qui sont là, à nos portes  si nombreu(se)x dans le noir.
J'accepte d'éteindre les lumières, mais arrêtez de vous foutre de notre gueule, l'inacceptable n'est pas acceptable.


Entre Geronimo et Sitting Bull, mille milliers de bisoux à Vous! Everybody needs somebody to love! ;D

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 février 2019 à 19:38:23
Et le compère de Janis : Jim !

https://youtu.be/k9o78-f2mIM
Merci Fed aussi pour ces extraits si justes :
D'où l'importance capitale de comprendre ce qui se passe. Ce n'est pas parce qu'on "sait" qu'on a moins mal. C'est parce qu'on sait qu'on donne un autre sens à sa souffrance et ça, c'est une différence considérable. On ne souffre plus "à vide" on comprend qu'il y a une cohérence interne dans ce qu'on est en train de vivre.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 février 2019 à 08:23:46
Saluto de samed-ito!

Bon, j'a bien commencé ma journée que je me suis régalé d'une chouette vidéo de Cristophe Fauré. Sérieux, je pense vrai de vrai que ce qu'il écrit, ça continue de me raccommoder autant avec les psychiatres que René Roussillon avec la psy. De vrai aussi, j'ai connu aussi des psychiatres top, mais assez marginaux par rapport à la médecine du genre médoc/médoc, consult rapido et salut bye/bye. Faut quand même préciser sinon Katrin va nous faire un trauma! Lol!
Et ça a bien collé cette vidéo et son final, la bagnole et la chasse d'eau qui priment sur l'essentiel de la vie.
PFoooooooooooooufr. c'est pilpoil le bruit de ma chasse d'eau quand j'ai appuyé sur le bouton chasse d'eau petit pipi en me disant qu'évacuer ce que Lacan disait du grand conflit entre petit pipi et grand zizi était assez essentiel dans notre dame psyche, pour autant que cela ne concerne que notre versant féminin. Car bien d'accord avec tout ce que Cristophe Fauré a dit, l'évacuation est vraiment vraiment un  sale problème de notre plomberie psychique. Et sérieux, même du dernier rang, je ne me moque absolument pas de cette partie : ça me fait même le plus grand bien de constater que les personnes que je pense authentiquement  plus intelligentes que ma pomme finalement sont dans la même galère et tentent au mieux de nous inviter à avancer dans ce merdier (sans jeux de mots/maux ;D) qu'est notre psyché.
Que ne faut-il équilibrer!!!!! Et en plus des fois, il y a un contexte qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes. Je m'en sens tout lampion, ludion, pardon vu qu'on ai dans le côté aquatique. Et le titre doctoral, eh bien des personnes comme Cristophe Fauré, je suis d'accord avec. L'un de mes formateurs, psychiatres aussi avait écrit un bouquin suite à un séjour en Bosnie sur la clinique de reconstruction.
Toujours genre pieds dans le plat, je lui avais dit que j'avais bien aimé son bouquin sur la "reconstruction de la clinique"!!!! Ah ah, on se refait pas quand on a fait sa scolarité au dernier rang! ;D
Bah, moi, je trouve que Cristophe Fauré il fait partie des personnes qui la reconstruise, cette clinique, et ça c'est ok pour écrire Dr Fauré!

Vive La Roussette, Shaun et les Mercedes-Benz!

Bonne journée et tenez bon! Bizs!

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 02 février 2019 à 19:25:33
C'est une nouvelle vidéo ou une ancienne?I ne me semble pas la connaitre...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 février 2019 à 19:38:49
Voici la vidéo Eva!

https://youtu.be/REDa0JX3cY4
Zoubis!

Ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 02 février 2019 à 20:33:33
Ben non là c'est Christophe André !

C'est bien aussi.  Cela n'aide pas vraiment pour le deuil , mais pour accepter le moment présent, s'arrêter, repenser sa vie etc ...   il a complètement raison. Moi j'aime bien son blog :

http://psychoactif.blogspot.com/

Zoubis les ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 février 2019 à 08:28:09
Hello les itos!

Après une bonne nuit de rêves entre petit pipi et grand zizi un peu à rigoler bêtement de ce qu'aurait dit Lacan, roi du dernier rang,  entre impuissance et toute puissance, maîtrise et non-maîtrise, corrélatifs, interactifs,rétroactifs, divergents, convergents, astreignants et ASTRINGENT!
Astringent , définition : se dit d'une substance qui resserre et assèche les tissus et peut faciliter leur cicatrisation.

Je suis d'ac Nora, les propos de cette vidéo ne sont pas direct deuil, posologie et soignants au sens médical du terme. Mais, pourtant qu'il a raison!
Méditation : je le fis, ça pose.
Nature : Grand Pin et sa plume, ça pousse.
Altruisme : "la beauté de la différence l'emporte sur la complexité de la vie", ça guide.
Essentiel : relations et valeurs, homéostasie, comprendre, cultiver et partager, ça se tient!

Je maintiens : les endeuillé(e)s se prennent en pleine poire la non-maîtrise et doivent se replier sur un tout-détruit qu'il doivent réapprendre à maîtriser entre douleur, horreur et  terreur, même (ex, je pense aux moments de réelle terreur que j'ai traversé à la seule idée de revivre l'inacceptable). Alors l'humilité est un bon guide dirait homme-médecine (les shamans ça existait pas chez les Navajos, je crois) et revient à des principes simples et de bon sens assez basiques.
D'un côté qu'un Cristophe Fauré, psychiatre de grande acuité, je maintiens,  et d'un autre un Cristophe André,  soient obligés de rappeler avec leurs outils réciproques des aspects qui ne font que me confirmer à quel point notre société industrielle a divergé de vérités qui dérangent pour opter vers des mensonges qui rassurent, au final, ça me convient. Et là, avec tout mon respect pour ces pratiques de différentes approches, je les rejoins.
A nous endeullé(e)s de faire notre propre chemin, la médecine ne peut pas tout pour nous, seulement ce qu'elle peut et la nature idem.

Primum non nocere dans les 2  sens.
Sourit Clin d'oeil Délire Grimace Fâché Triste Choqué Cool Hein ? Roule des yeux Tire la langue Embarrassé Bouche cousue Indécis Bisou Pleure


Ouais, D'ac Nora, je me suis gouré, perdoname de pas avoir tilté,  mais mon inconscient lui non, et normal il est plus intelligent que ma pomme!
Rêve, lapsus, actes manqués, etc! Le coquin a du chien! Vive Cheyenne-ita et tous nos animaux ami(e)s même les canards; Coin-coin, que je dis.

Zoubis les itos.

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 février 2019 à 12:06:54
 :D coin-coin!

Une paysanne russe de l'ancien régime arrive sur une banquise où des morses font un sacré tintouin. HUK HUK HUK HUK!
Et bing, ils se taisent dès qu'elle apparaît. Silence puis cris tous doux genre uuuuuuuuuuuuuuuuuk.

La moujik adoucit les morses.


https://youtu.be/loFDn94oZJ0

 :-X fermeture! Bizs.




Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 03 février 2019 à 14:01:13

Salut coin-coin-ito !

Juanita & Cheyenne-ita ! ... etc...

Zoubis les itos

Fed-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 février 2019 à 14:44:44
 ;D
 https://youtu.be/17vFHKwq8B8!

bizs ito  Amigo!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 03 février 2019 à 15:22:45
 
;D
https://www.youtube.com/watch?v=Zqn41lMIGg8

En ce moment, je suis très câlinothérapie !

Biz ito Amigo ! hihihi !

Fed-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 février 2019 à 16:11:10
Ah ah! grave top mon Ami, merci pour mon moral! :D :D :D :D :D :D
Sublime : à quoi on reconnaît un motard heureux? Aux moucherons collés sur ses dents!
https://youtu.be/I38ea3GoHXQ
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 03 février 2019 à 18:44:00

Bonjouille mon Pascalouille !

Aujourd'houille, journée Pyjama pour ma pommouille !
                                          - je grassouille la matinouille,..
                                          - je petit-déjeunouille...
                                          - je glandouille...
                                          - je mangeouille...
                                          - je siestouille...
                                          - je reglandouille...
                                          - j' ordinatouille
                                          - je télévisouille...

Comme ça... pas le temps... à la pensouille !

Bon dimanchouille-pyjamanouille de la part de Federicouilles...

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 février 2019 à 07:52:55
Ouille, ouille, Pascalouille!
Ah ah, encore merci Fedo de toute ton attention. Rigoler un bon coup quand Narcisse en en a pris un de coup dans la tronche,  ça fait le plus grand bien et c'est ça qui me plaît entre nous, les Papasouille ouille. On a tellement morflé que c'est pas un moteur que le notre de se croire le plus fortiche. D'ailleurs, perso ça jamais été trop le mien, ce genre du  masculin. Je dirais même que c'est ce qui m'a poussé à refuser pas mal de trucs du temps où les féministes massacraient notre genre, phallocrates et héritiers d'une tradition de domination dans laquelle perso j'avais pas vraiment vraiment envie de grandir : mon propre Papa m'a refilé ce virus dès tout petit et merci que je lui dit! Dominants/dominés, c'est comme l'adret et l'aubac, on peut trouver un milieu!
Cela dit diminuant/diminués aussi!  :D j'ai pris une sérieuse leçon d'apoptose, vu que c'est vrai, notre cervelle a été bien sonnée quand elle s'est tordue en 2. A suivre... J'arrive encore à rouler normal en bagnole, pas tout à fait aussi bien que ce vieux Mr suivi on the road voici qques jours qui organisait son brexit tout seul en roulant à gauche. J'ai d'ailleurs entamé une danse des canards tout seul derrière en faisant coin-coin, histoire qui s'arrête avant de foutre en l'air qq'un(e). Heureusement qu'un Mr de la marée-chaussée ne m'a pas vu ou un chasseur, je me serai fait plomber! ;D
Eh bah toi mon Poto-ito, c'est l'inverse, tu m'as redonné mes plumes et avec celle de Mircéa-ito, l'indien de Scalperlipopette-ito  et les mots gentils de Nora-ito et d'autrui(e)s c'est bon je vole à nouveau! Yes! Merci, c'est bon de retrouver Blériotte dans les hauteurs, nom d'un génie des alpages.

Le téléphérique fou a encore frappé et la parole sacrée est "Vroum". F'murr.


Zoubis-ito de Blériotte-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 février 2019 à 07:14:35

Copes, formation pour les professionnels de l’enfance, de l’adolescence et de la famille

    Formations intra sur site
    Formations inter au Copes
    Toutes nos formations
    Brochure 2018
    Brochure 2019
    S’inscrire

    Le Copes
        icone_Copes.png
        icone_formation_inter.png
        icone_formation_intra.png
        icone_ODPC.png
        icone.png
        tv.png
        scope.png
    De l’enfance à l’adolescence
        icone.jpg
        icone.jpg
        icone.jpg
        virtuel.png
    Problématiques familiales et sociales
        icone.jpg
        icone.jpg
       

Honte et culpabilité : entrave du lien avec les familles

Début : jeudi 14 février 2019

Les destins de la culpabilité et les effets de la honte parasitent souvent à leur insu les acteurs des prises en charge.

Leurs effets peuvent altérer la relation, les liens professionnels-familles ou familles-professionnels voire même interdire toute forme d’alliance et de confiance.

La honte, la culpabilité, indicibles souvent, niées parfois, enferment le sujet dans un isolement coûteux ; difficile alors de se reconnaître une place à part entière.

Si les jugements surmoïques impitoyables peuvent attaquer parfois cruellement l’estime de soi, le regard social dans sa normativité renforce chez le sujet un sentiment d’exclusion. Solitude rendue aigüe par la douloureuse conscience d’être « marginalisé ».

Comment, dans les pratiques professionnelles, dans le quotidien de la clinique, tenir compte de cet implicite qui éloigne les prises en charge des valeurs de dignité qui les fondent ?

    Golse Bernard,

    Pédopsychiatre ; psychanalyste (membre de l’Association psychanalytique de France) ; ex-chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker-Enfants malades, Paris ; professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, université Paris V-René Descartes, Inserm, U669, Paris, université Paris-Sud et université Paris V-René Descartes, UMR-S0669, Paris ; ex-membre du Conseil supérieur de l’adoption (CSA) ; ex-président du Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (Cnaop) ; membre du conseil scientifique de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et des disciplines alliées (SFPEADA) ; président de l’Association Pikler Lóczy-France (APLF) ; président de l’Association pour la formation à la psychothérapie psychanalytique de l’enfant et de l’adolescent (AFPPEA) ; président de l’Association européenne de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent (AEPEA) ; président de la Cippa (Coordination internationale entre psychothérapeutes psychanalystes s’occupant de personnes avec autisme) ; président de l’association Cerep-Phymentin, Paris
    Dumora Marie,

    cinéaste
    Équipes de l’Ermitage,
    Stephanoff Marina,

    Directrice et psychologue clinicienne au Centre d’accompagnement parent-enfant (Cap Alésia), Paris 12e
    Lefèbvre Danielle,

    psychologue clinicienne, psychothérapeute, ex-directrice de CAP ALESIA (Centre d'Accompagnement Parent-enfant)
    Detry Laurette,

    psychologue clinicienne dans l'équipe de néonatalogie et unité Kangourou, de réanimation néonatale et pédiatrique de l'Hôpital Yves Le Foll de St Brieuc; superviseure, spécialiste de la prévention précoce et de la périnatalité
    Tisseron Serge,

    Psychiatre de l’enfance et de l’adolescence ; docteur en psychologie ; directeur de recherche à l’université Paris-Ouest Nanterre-La Défense ; thérapeute familial au CMP, Paris 11e, 5e intersecteur

Inscription

Pour vous inscrire, vous pouvez :

    soit compléter en ligne ce formulaire.
    soit imprimer et compléter la fiche d’inscription.
    soit nous contacter :
    Copes, 26 boulevard Brune 75014 Paris
    Tél. 01 40 44 12 27, fax 01 40 44 12 24
    formation@copes.fr

Thèmes
Objectifs
Méthodes de travail
Public
Programme
jeudi 14 février 2019
09:0010:00

    Golse Bernard

Se sentir coupable d’être honteux, se sentir honteux d’être coupable. La honte et la culpabilité peuvent apparaître comme des concepts voisins mais ils sont cependant distincts. La honte implique une perte de l’estime de soi (hémorragie narcissique), la culpabilité implique une dimension d’auto-reproches (perte objectale). De ce fait, la honte renvoie au Moi idéal et la culpabilité au Surmoi, mais les choses ne sont pas si simples notamment au regard du développement précoce et les deux concepts posent la question du pouvoir sur soi ou sur autrui. Peut-on se sentir coupable d’être honteux et/ou se sentir honteux d’être coupable ? C’est l’équilibre entre le courant narcissique et le courant objectal qui se trouve ainsi interrogé notamment dans le champ des dépressions des bébés et des adolescents.
10:0011:00

    Tisseron Serge

Dire la honte pour éviter qu’elle se transmette. La Honte n’est ni la pudeur, ni la culpabilité, et elle est d’autant plus redoutable qu’elle avance souvent masquée. Mais sa reconnaissance est essentielle pour mettre en route une ré-affiliation du sujet honteux à la communauté des hommes. Pour passer de « la honte qui tue » à la « honte qui sauve », il faut d’abord la reconnaître et la nommer. D’autant plus que nous la ressentons quand nous courons le risque de nous déshumaniser, mais aussi lorsque nous nous sommes éloignés, sans même nous en apercevoir, du pacte qui fonde l’humain et que nous y revenons. Et il faut retrouver les sentiments que la honte a étouffés, à commencer par l’angoisse et la colère : ces sentiments sont en effet la base à partir de laquelle la personnalité peut se reconstruire. En même temps, le fait que la honte traverse les générations a pour conséquence qu’aucune honte ne prouve rien, ni sur les raisons pour lesquelles elle est éprouvée, ni sur celui ou celle qui l’a d’abord éprouvée, ni même sur la génération concernée initialement par elle. C’est pourquoi il est essentiel d’envisager les aspects générationnels de la honte. Enfin, l’empathie est importante à chacun de ces moments, d’autant plus qu’elle est souvent bloquée chez celui qui a un jour vécu la honte : il ne peut ni se mettre à la place de l’autre, ni accepter que l’autre se mette à sa place.
11:0011:30

Pause
11:3012:30

    Detry Laurette

L’expérience des carences à l’épreuve de la rencontre thérapeutique. La méconnaissance des troubles générés par le tableau des carences psycho-affectives tant dans le parcours d’enfance que la vie d’adulte peut entrainer un défaut d’appréciation clinique qui provoque impasses, ruptures, mépris, défiances mutuelles. Ressentir de la honte, voire de la culpabilité nécessite une construction psychique laissant une place importante à l’intersubjectivité. Dans les tableaux cliniques de carences lourdes l’accès, au fil de la prise en charge, à un ressenti de honte peut signer l’émergence d’un mode relationnel plus interactif.
12:3014:00

Déjeuner
14:0014:45

    Stephanoff Marina
    Lefèbvre Danielle

Honte de moi, honte à toi, honte à nous .La honte en partage La honte traverse insidieusement le dispositif de protection de l’enfance mais elle est rarement nommée ou repérée. Comme si il y avait une honte de la honte. Honte des parents défaillants, honte des enfants d’avoir de tels parents et qu’en est-il de la honte des professionnels? La honte flirte avec la culpabilité, en ce sens elle est subjectivante mais peut-être ce travail avec la honte de l’autre pour lui-même, suppose de la part du professionnel une identification trop embarrassante. Reconnaître la honte chez l’autre n’est-ce pas prendre le risque d’être confronté à sa propre honte en tant qu’acteur dans un dispositif qui participe à la honte éprouvé par les usagers ou bénéficiaires.
14:4516:00

    Équipes de l’Ermitage

Dignité et narcissisme au cœur de l’accompagnement. Les familles accompagnées dans les différents services de l’Ermitage (pouponnière, centres maternels et parental et accueil de jour), victimes d’exclusion et de solitude, se sentent souvent marquées par le sceau de la honte et de la culpabilité car stigmatisées par la société à travers leurs difficultés et celles de leurs enfants. Comment nous, professionnels, pouvons-nous les rejoindre suffisamment dans leur quotidien afin de soutenir, contenir et faire émerger leurs compétences propres et ainsi renforcer leur dignité et leur narcissisme ? Nous témoignerons autour de ces questions et des effets qu’elles produisent sur les professionnels à partir de l’exposé de vignettes cliniques qui seront analysées et commentées par Mme Marie Frieh, psychologue clinicienne à l’Ermitage.
16:0017:00

    Dumora Marie

Du particulier à l’universel : une histoire de frontière Au cours de ses tournages, Marie Dumora s’est constitué un territoire de cinéma dans l’Est de la France, le personnage d’un film l’entrainant vers le film suivant comme un fil d’Ariane. Dans ses films, il est souvent question d’enfances, d’adolescences, d’initiations, de baptêmes, de mariages, bref, de la vie et de ce qui probablement nous est commun par-delà la singularité de nos histoires. Pour avoir souvent accompagné ses films lors de projections et échangé avec divers publics, la cinéaste a pu mesurer combien nous percevons les films avec ce que nous sommes et combien les frontières peuvent être ténues ou au contraire insurmontables.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 février 2019 à 07:23:44
Hello!
reçu ça ce matin de Psynem. Je pense qu'il y a à manger la-dedans, ne serait-ce que la présentation de Serge Tisseron qui me convient bien.
Allez, je vous laisse faire votre tour de marché si ça vous tente d'en mettre dans votre panier!

En lien direct avec l'absence totale de honte des pseudos rois de Davos venu(e)s en jet écouter la petite pioupioute venue en train!

Pour passer de « la honte qui tue » à la « honte qui sauve », il faut d’abord la reconnaître et la nommer.


Soldats : garde-à-vous! ;D

Bizs d'ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 février 2019 à 09:21:04
Bonjour!

Militant de la perméabilité des frontières! ça m'irait bien comme épitaphe, avec en dessous mon prénom, nom, surnom et un rappel  style : il fût un homme au-net, résilience et silence.  ça serait un beau "chut!", avec un bel arbre planté sur mes cendres, comme Vivo, histoire d'entendre le vent dans les branches de sassafras. Bon, pour l'instant c'est que du laurier et je suis vivant, alors je n'anticiperai pas de ce que je ne connais pas.  ;D
En tout cas, j'espère bien ne  pas rester coincé dans un entre-deux monde, car c'est souvent ce qui m'agite : le concept frontalier. Le "distinguer sans disjoindre" entre le professionnel et le non professionnel n'est pas fastoche fastoche à pratiquer, à installer , j'avoue, j'admets, parmi les médecins "la maladie de Sachs  de Martin Winckler en est un bel exemple si je me rappelle bien.   Et ce qui est marrant de chez marrant c'est que le cimetière où repose mes ancêtres du côté paternel est pilpoil sur l'ancienne ligne de démarcation. Avec un peu d'humour, la tête côté France occupée et les pieds côté zone libre!
NON au contrôle éternel, je refuse de montrer mes papiers pour l'éternité! Non mais.

Bizs à mes poto/as ito.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 06 février 2019 à 20:59:34
Merci pour ces mots, tes mots "soutien", solidaires ….. citoyen du monde ….

 :-* :-* :-*

Catherine
une des potas ito


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 février 2019 à 07:55:24
Ne jamais désespérer!!!! plus facile à dire qu'à faire. Alors à Nous de nous le dire :
plein de solidarité de soutien, de citoyenneté mondiale, de :-* dans nos coeurs, nos âmes, nos corps et nos esprits!
Et aussi tout plein pour toi Catherine! Pour vous! Si ces conneries de frontière étaient plus poreuses, la terre s'en porterait mieux et nous aussi. S'emmurer c'est s'enterrer! S'enfermer c'est s'emprisonner! Et au-delà de nos douleurs mille bisous à celles et ceux qui refusent les murs, les barreaux et les camisoles! Il y a toujours d'autres passages que ceux du rejet, de la xénophobie, de diabolisation du différent! Ceux de la compréhension, de la traduction, de l'élaboration, de la réflexion, de la discussion, des bienfaits de l'altérité qui nous construit plutôt que nous détruit!
Na, na, na et rena! Sans le Na de Naïveté ;D

Bonjour! Ici radio Na! Celui de Nativité!
TVB ce matin, mon fils cadet m'a téléphoné!!!!! 2 ans et demi de silence à s'accrocher au manche!!!! IL VA BIEN ET TIENT AUSSI SON CAP.  Je ne m'étais pas fourvoyé, c'était bien une histoire de protection à comprendre plutôt qu'une tumeur à développer. Tumeur, sale mot du cancer. Métastases, chimio, aberration cellulaire, dysfonctionnement majeur de notre équilibre interne, le décès prématuré d'un enfant, d'une soeur, d'un frère, d'un(e) conjoint(e) d'une tante, d'un oncle, d'un(e)ami(e) risque autant d'ouvrir des tumeurs du lien. Là aussi la frontière est à tracer, à assouplir entre le psychorigide et l'ouverture d'esprit. Pas à se fracturer le crâne, d'accord, mais à travailler ses focales, ses propres résistances, à favoriser le temps au temps quand il lui faut son temps, justement. Le douloureux de l'injuste,sale frontière.

A mettre trop de murs à nos frontières, on favorise le cancer.


Vive nous! Bisous! D'ailleurs un ver de terre qui copule avec un hérisson, ça donne du fil de fer barbelé! On a besoin des deux, pas de leur rejeton!
Ni paillasson, ni hérisson ni couillon!

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 février 2019 à 08:34:10
Coucou à vous!

Abdication vis à vis de la souffrance plutôt qu'acceptation. C'est avec cette pensée que je me suis réveillé. Curieuse sensation. Abdication. Quelle est cette gymnastique de réflexion que me propose l'éveil?  Abdication n'est absolument pas génuflexion, je dirai que j'en suis absolument certain et que je ne tiens nullement à me prendre les pieds dans cette carpette. Elle me propose bien plus de prendre soin et attention de la vie qui m'environne qu'elle qu'en soit sa forme, c'est le seul moyen de la respecter, elle aussi, cette souffrance dans sa propre  forme : elle vient du deuil, de la mort, du manque. Serait-ce ce qui est appelé "un lâcher prise?". N'importe comment, je ne fais pas le poids, résistance ou pas : suffocation, saturation, sidération, c'est "une guerre perdue d'avance" pour citer ce titre. La souffrance est plus forte que moi et sans être ni balloté ni médusé, ni abusé, il arrive un point où il faut bien reconnaître cette défaite. L'entraver c'est encore pire, car prisonnière, elle s'échappe, s'évade vers des contrées ignorées pour y semer sa destructivité.

La prison qu'elle pose est notre  liberté de l'écouter dans ce qu'elle nous dit, des choix qu'elle nous impose : ceux de vivre à ses côtés, sans l'ignorer, ni la mépriser et encore moins  la destituer.

Seuls comptent les liens d'amour, d'estime et de respect d'autrui


Je me joins à Mircéa! Mille bisous aux libertair(e)s comme à celles et ceux qui profitent du soleil (et particulier à mon pote-ito)!

Un peu d'éco-nouvelles:

https://youtu.be/u5UPkAzUCY0

Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 08 février 2019 à 11:46:25

"Federico sirotant des mojitos sur une plage dorée... loin de tout... de tous... loin du monde ".

J'ai bien pris soin de communiquer mon adresse de vacances aux Seychelles afin de recevoir "L'Ed-ito" de mon éditorialiste préféré... mon Ami Pasca-ito !

Douces pensées et tendres câlins pour ma magnifique Catherine !

Pensées amicales et solidaires pour Papa-ito

zoubis aux itos...

Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 février 2019 à 14:01:20
Eh Fedo bons moj-itos!!! Fais quand même gaffe, rentre à pied après le 4ème sinon tu vas te transformer en nuggets !!!! :D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 février 2019 à 08:04:42
Bonjour!
Retraites baissées, grandes fortunes en hausse! Jubilation narcissique d'un grand soliloque national organisant un show pré-électoral sur fond d'assemblées plus ou moins formatées! Cooool! Vraiment pas très envie de jaser la-dessus!!! Y en a qui le font mieux que moi, enfin j'espère et je me sens moyennement objectif car assez saturé de toute cette esbrouffe.
Tiens, côté divorce, j'ai regardé " l'économie de couple" sur la télé qui vous allume : ça c'était plus cool dans le genre pas cool.
C'est le coup de l'esquimau que j'en retiens : papa refuse les esquimaux, maman donne quand même, papa souligne la provo, maman s'en fiche et s'en va ailleurs. Moralité, Grande Fille se retrouve avec une belle injonction paradoxale à gérer entre papa/maman ou maman/papa au choix. Son allié : le temps! Lentement mangé, l'esquimau fond et tombe du bâton ce qui fait d'une part rire papa et tient l'accord avec maman car esquimau un peu consommé tt de même. Merci Miko.
Cela dit, ça serait-y pas un peu comme ça avec nos retraites : elles fondent comme un esquimau et il va bientôt ne nous rester que le bâton pour que démocratie divorce d'avec oligarchie? Pfouh, quelle époque épique!

Bizs de soleil-ito choco/pralin-ito. ;)

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 09 février 2019 à 09:07:24

Salut mon soleil-ito ...

Une petite précision s'impose : je commente rarement tes "éd-itos" non pas par désintérêt ou indifférence MAIS parce que tu penses,  tu argumentes, tu écris et tu exprimes parfaitement tes idées , ton opinion et que tes textes personnels sont plus un cadeau ou un partage qu'une invitation à débattre !
Tes textes sont sources de réflexion personnelle et non de conversation de comptoir !
On te lit... puis on réfléchit ou pas... Mais comme c'est toujours (souvent) bien dit... on a rien à redire !
point barre !

Je partage souvent ton gâteau avec plaisir !

Puis je t'offrir à mon tour une coupe de champagne pour te remercier ?

Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 février 2019 à 13:24:04
Merci Fedo, ça me fait du bien de lire ça! Oui des fois j'ai un peu la trouillasse d'ennuyer le monde avec mes réflexions qui n'ouvrent pas forcément au débat! Alors merci, Fedo, et moi je me régale bien souvent de tes partages!!! Vivement qu'on trinque mon ami, profite des mojitos en attendant et garde toute cette force, elle nous aide tous aussi, pour de vrai. ça me fait plaisir aussi de savoir que ce que j'écris sert à qque chose, idem!
Zoub-itos!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 février 2019 à 08:05:27
Hello! Du haut de l'Everest et de ses 8848m comment mieux dire l'essentiel que ce propos de Fredo?

Pour nous Parents certaines dates et périodes sont toujours très compliquées à traverser... nous nous accrochons aux belles choses de la vie puis malgré notre douleur physique et souffrance morale nous savons bien que la vie de nos Enfants ne se résument pas à leur mort... notre Coeur est rempli d'Amour et nous avons la force de leur sourire même si des larmes de tendresse coulent... nous ne fuyons pas, nous affrontons avec dignité et courage nos douloureuses épreuves... nous continuons à vivre... oui, à vivre humblement et de notre mieux !

Amitié. Solidarité.

Papa de Raphaël


Et pour souligner cette lucidité et cette honnêteté :

Mr Mondialisation : Et concernant l’humanité plus spécifiquement ?

Manon Aubry : La lucidité et l’honnêteté intellectuelle m’obligent à rappeler que nous n’échapperons pas aux grandes souffrances : après des milliers d’années de croissance presque ininterrompue, il est vraisemblable que le nombre des êtres humains déclinera en l’espace de quelques générations tout au plus, dans la continuité de ce que nous infligeons déjà à l’ensemble de la vie sur Terre ; et que l’environnement dans lequel nous évoluerons désormais nous sera, à nous humains et à l’intégralité du vivant avec qui nous aurons ces défis en partage, de plus en plus hostile et frugal.

Je lance cette interrogation à celles et ceux que la perspective de l’effondrement heurte, à celles et ceux qui éprouvent de la mélancolie : le monde que nous laissons derrière-nous est-il désirable et véritablement humain ?

Il apparaît que ce sont les difficultés et les résistances à notre mouvement qui rendent possible l’émergence de l’«acte héroïque», qui rendent possible que se révèlent toutes sortes de grandeur, de puissance, d’intelligence humaine et d’élans fraternels qui sommeillent en chacun de nous ; les obstacles nous obligent à nous dépasser, à nous améliorer : tout ce qui vit se fortifie dans l’adversité. Ce monde-là ne fera pas exception aux autres époques en portant en lui ses nuées d’obscurantismes ; mais à l’inverse, ce paysage neuf qui s’ouvre devant nous permettra aussi que renaisse ce qui manque cruellement à notre époque de grand épuisement, où l’affaiblissement et l’asphyxie dans l’entassement matériel font office de phare existentiel : une ambition exigeante et un horizon élevé pour l’humanité.


Que dire de plus, effectivement? Compromission, corruption, manipulation, prédation le chapeau de la cime est tombé bien bas dans cet abîme et la marche est bien longue pour nous  relever de  notre grand épuisement. A nous d'arroser les graines que nos enfants décédé(e)s ont semé dans ce jardin " ne fuyons pas, affrontons avec dignité et courage nos douloureuses épreuves... nous continuons à vivre... oui, à vivre humblement et de notre mieux !"

La route est longue, mon Ami, mais nous la ferons.


Bizs

Ito.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 11 février 2019 à 00:37:57
des fois j'ai un peu la trouillasse d'ennuyer le monde avec mes réflexions qui n'ouvrent pas forcément au débat!

Pascal : ne doutes pas, jamais, de tout ce que tu apportes !
Federico dit que tes écrits sont un cadeau, sont "sources de réflexion personnelle", font réfléchir .... je suis bien d'accord !

J’aime aussi beaucoup lorsque d’autres personnes viennent s’exprimer à partir de tes partages.

Certains de tes posts, ceux de Federico aussi, permettent parfois de ne pas se sentir qu’une personne endeuillée …. mais également une personne "dans la vie".

Des bisous à vous deux, les papas

Catherine

p.s : Pascal : contente de lire que ton fils cadet va mieux !
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 février 2019 à 08:28:05
Hello!
Merci Catherine la Magnifique comme dit Fedo! Merci oui, ça me donne le moral le partage de notre petit travail de graine! D'ailleurs c'est le numéro ' de la Relève et la peste :  GRAINE! On est dans le mood! Et y en a du grain à mood! ;D

Reporterre : le capitalisme vert utilise Greta Thunberg. Et bingo, la logique macronnienne de la compromission qui vient une fois de plus nous botter le train. La petiote; qualifiée d'Asperger et instrumentalisée par think tank et grandes fortunes.
ça m'a rappelé un ancien moment de séminaire où nous étudions le DSM (classification des maladies mentales). A la case "syndrome d'Asperger" nous répondions toutes et tous "oui"aux critères ce qui nous fit bien rigoler!  Remarquez, au syndrome d'opposition, on serait pas mal placé(e)s non plus! :P
Bon comme je démarre sur le syndrome ce morning, ça relie avec mon questionnement d'hier : a-t-on encore le choix?
Pour moi, le capitalisme a perverti la démocratie et comme d'un tout nous faisons partie. Et chaque petite graine qui redevient saine ne peut faire que du bien au champ tout entier. Il est possible de guérir de la perversion, ce n'est pas simple, mais possible et des clinicien(ne)s s'y sont attelé(e)s de toutes leurs forces.
Pour preuve:
Le syndrome de Munchausen par procuration qui consiste à blesser ( en cachette et gravement à un point qui frise le crime, pour bien le situer) son enfant pour le sadiser par l'intermédiaire des  médecins (du coup instrumentalisés) a été dépisté voici peu d'années finalement. C'est un degré parmi les plus élevé sur l'échelle "perversions humaines" avec un degré moindre qui est qualifié par l'approche systémique de désignation blanche (les 2/3 barreaux de l'échelle en dessous, à mon avis). En gros, très sommairement un enfant porte le symptôme familial, un peu comme le coup de l'esquimau d'hier multiplié par 100 ou plus. Très honnêtement j'en ai croisé un dans ma pratique et c'est loin d'être simple à dénociver, garanti! Pour autant ça peut se guérir avec la force d'une volonté thérapeutique  qui frise presque  l'acharnement (constat perso quand le médecin psychiatre nous exposait ce à quoi elle était exposée, c'est chaud de chez chaud!). Comprendre c'est déjà guérir un peu, je le pense ainsi. La psychanalyse fût elle-même en difficulté sur ce sujet puisque "le pervers (H/F) perverti la cure".
Nos sociétés n'échappent pas à cette problématique et à mon avis, nous sommes face à cet enjeu : la perversion, si poussée à son paroxysme par les nazis est de retour sociétalement parlant  sous une forme plus  insidieuse et demande toutes nos forces pour être vaincue. C'est peut être un des sens profond qui nous porte, nous, endeuillé(e)s à lutter encore et encore. Peut être. Je ne sais pas. Par contre je crois que nous n'avons pas d'autres choix que cette constatation d'une hydre avec les têtes qui repoussent! Tranchons, tranchons!!!! Et parfois je me dis que le décès de ma fille est l'épée qu'elle m'a laissée.
En tout cas merci aussi de vos plumes, de votre éthique de votre courage. :-*

Bisous-ito après ce drôle d'ed-ito pas drôle!

Pascal.

Ps : comme c'est un peu clinique tout ça, je précise qu'il ne faut pas confondre structure de  perversion et mode de défenses. Un autre sujet à déflorer. Et pour mon fils, oui ça me soulage énormément.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 février 2019 à 14:09:33
Breacking the wall! ;)
https://youtu.be/xBQsQoGodPY

And Santana  Woodstock!
https://youtu.be/AqZceAQSJvc

Et ça, toute ma jeunesse :
https://youtu.be/OorZcOzNcgE

For you my loves!   https://youtu.be/m16QDBiT3Go and that https://youtu.be/XUjne298BdM
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 février 2019 à 07:50:24
Article de Reporterre; Claire Nouvian :"il faut prendre le pouvoir pour le réinventer".

Extrait:

Comment vivez-vous le délitement de cette biodiversité que vous aimez tant ?

Quand on a une vision de l’ensemble des effondrements de la biodiversité, du climat, de notre projet de société… c’est désespérant. Les scientifiques sont en première ligne : ils enregistrent le déclin de la biodiversité, sonnent l’alarme. Tous ceux que je connais sont angoissés. Ils vivent une sorte de syndrome prétraumatique, lié à leur connaissance de la situation. À l’inverse du stress post-traumatique, propre aux personnes ayant déjà vécu un événement grave, un choc, eux vivent dans l’angoisse de ce qui va advenir.

Quand j’ai découvert, dans un article scientifique, ce stress prétraumatique, ça m’a fait le même effet que quand j’ai lu Kant pour la première fois. Cette sensation de rencontrer quelque chose qui décrit exactement ton état. À 17 ans, quand j’ai lu les Fondements de la métaphysique des mœurs, je me suis rendue compte que toute ma colonne vertébrale morale avait été théorisée par Kant.

« Macron a poussé l’exercice du mensonge sémantique tellement loin qu’on ne peut plus le supporter, ça en devient épidermique. »

Qu’est-ce qu’être kantienne ?

Je vis avec un impératif catégorique sur la vérité. Thomas Porcher dit de moi que je suis rugueuse. Par rapport à des gens de culture latine, avec un rapport plus élastique à la vérité, je suis germaniste, au sens caricatural : je ne rigole pas du tout avec le mensonge.

Avec l’avènement de la société industrielle et du marketing, on est entré dans l’ère du mensonge permanent et institutionnalisé. Les élites, économiques comme politiques, mentent. Et ceci n’est plus toléré. Les gens recherchent de la sincérité.

Une société qui est fondée sur le mensonge voit son langage détruit. On ne sait plus ce que les mots veulent dire, puisqu’ils veulent dire l’inverse de ce qu’ils sont supposés signifier. Macron utilise des mots comme « bienveillance » ou « société civile ». Il a poussé l’exercice du mensonge sémantique tellement loin qu’on ne peut plus le supporter, ça en devient épidermique.


Bonjour les amigo(a)s.  Que tal?

Bel article ce matin avec en plus cette vidéo:  https://youtu.be/vfwgLHyydFc
Tout ça pour faire lien avec nous, les endeuillé(e)s avec cette question de l'article de Claire Nouvian que je partage  : comment passer d'une posture d'observation à celle d'action?
Petit grain de sable entre les rouages, chaque geste, chaque propos , chaque regard, chaque pas franchi vers le besoin de vérité, d'authenticité, de simplicité  donne du soutien à nos forces thérapeutiques, et  le syndrome post traumatique peut devenir une force de soutien permanente pour oeuvrer en ce sens. Et chacun de nos rires!

Vive les moutons qui ne sont pas des paillassons/ hérissons sans être non plus pris pour des couillons car ils n'aiment pas se faire mordre le croupion! ;D


Bizs-ito!

Pascal-ito.

Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 13 février 2019 à 01:33:03
Manon Aubry :  je lance cette interrogation à celles et ceux que la perspective de l’effondrement heurte, à celles et ceux qui éprouvent de la mélancolie : le monde que nous laissons derrière nous, est-il désirable et véritablement humain ?

Manon Aubry .... elle peint aussi de sacrés tableaux, très parlants ....


citation de pascal :
"ce message intérieur que j'ai perçu me disant "t'inquiètes, Papa, j'ai trouvé le chemin de l'univers et ses confins, je ne me suis pas perdue dans cette solitude glacée qu'il nous faut traverser. Non plus j'y suis restée car c'est d'être aimée qui empêche d'y errer".

ça c'est un message que j'aimerai tant percevoir .... avoir cette certitude ....
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 février 2019 à 08:23:18
Hello!!

Un petit mess, cooool! Ouais les tableaux de Manon Aubry m'ont aussi bluffé! Au point où je me suis demandé s'ils n'étaient pas des collages! Et même, si cette technique l'inspire, quelle importance?  J'admire, humblement. Cette vaine d'artiste me donne de l'espoir, en plus. Tout comme les fresques murales du street art qui reflètent cette envie de rendre le monde moins gris, moins glacé.

citation de pascal :
"ce message intérieur que j'ai perçu me disant "t'inquiètes, Papa, j'ai trouvé le chemin de l'univers et ses confins, je ne me suis pas perdue dans cette solitude glacée qu'il nous faut traverser. Non plus j'y suis restée car c'est d'être aimée qui empêche d'y errer".


ça c'est un message que j'aimerai tant percevoir .... avoir cette certitude ....

Là Il y a quelque chose qui nous dépasse quand ce qui vient d'un autre espace d'en dedans nous dit. C'est ce que je crois, je ne peux l'affirmer, je le crois et n'ai d'autres choix. J'ai fait pas mal de peinture aussi dans ma vie. De l'huile, de l'acrylique, j'ai exposé, vendu. un jour, un drôle de truc m'est arrivé : je m'étais frotté à l'abstraction après une longue période plutôt proche des toiles de Chirico, en gros. Une de mes toiles, que j'ai encore, représentait un travail que je trouvais accompli, équilibré, solide, en quelque sorte. Mais je ne savais pas la nommer. Au cours d'une expo, un Mr me dit : "là vous avez représenté l'attentat des twin towers". Lui aussi, il m'a bluffé. C'était exact et je ne l'avais pas perçu. L'image des "jumpers" s'était si profondément inscrite dans ma psyché, moi qui un jour passé de ma vie me suis aussi défenestré (de bien moins haut, sinon je serai mort!!! ;D, bah oui!) que je l'avais peint à mon total insu. Tout y était : le point d'impact, les towers, les jumpers en images allégoriques. Eh bien, le message de Javotte c'est dans ces coins là qu'il a résidé. Tel fut le trauma que j'en ai produit ça, à mon insu, et que ce ça m'aide à continuer mon chemin, je ne crois pas qu'il y ai d'autres explications. Ce serait faux et outrecuidant de dire autrement.
C'est à peu près tout ce que je peux en dire Catherine, et je ne sais guère mieux soutenir si ce n'est cette autre conviction:

Nous avons tou(te)s ce chemin en nous.


Bizous tt plein de courage- ito!

Pascal-ito, Membre sénior, la-dessus, ouahou! ;)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 février 2019 à 09:12:24
Pfouh, que ne suis-je sérieux ces derniers temps! Hier soir je me suis fait une grosse tartine de Desproges, "rire de soi" quelle thérapie il pratiqua cet homme dans l'auto-dérision et la liberté d'expression. Guillaume Meurice le dit périmé, moi je ne trouve pas. ça me fait toujours autant rigoler sa sagacité et elle reste d'actualité. Je l'aurais bien vu participer au grand débat déguisé en poulpiste, c'est toujours mieux que de finir en populiste.
Coucou en verlan ça fait toujours coucou, eh bien poulpiste en verlan ça fait populiste, un recto/verso que certainement notre ami Pierrot le Desproges aurait exploité sans vergogne. Je n'ai pas son talent, mais j'espère bien que des fois vous me trouvez marrant, comme membre (sénior :o, ah ah) du dernier rang.
Un rêve que je ne réalisa point fût de me former à la Comédia del Arte, façon Molière dans  Araine Mnouchkine!
Voilà une belle prescription aux endeuillé(e)s que nous sommes : pan, un coup de cartoucherie de Vincennes, ça a même fait rigoler le roi, c'est dire.
C'est d'ailleurs assez curieux, habitant pas loin du front marin, je croise pas mal de gens qui ont envie de prendre l'air! Ce qui en pure anatomie signifie rigoler un bon coup!

Mais attention, ces matins, "Couvrez-vous bien, le fond de l'erre effraie, d'ailleurs y en a qui mettent des gilets!" ;D

Zoubix

Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 14 février 2019 à 12:56:20

"...mais j'espère bien que des fois vous me trouvez marrant, comme membre (sénior :o, ah ah) du dernier rang.
C'est d'ailleurs assez curieux, habitant pas loin du front marin, je croise pas mal de gens qui ont envie de prendre l'air! Ce qui en pure anatomie signifie rigoler un bon coup! " Pascal


Salut Valentin-ito ! hihihi-ito !

Je ne veux pas être "indiscreto" mais Tu vas faire quoi ce soir avec ta nana ? t'as prévu une surprise ?

Mais c'est plus que sûr ! c'est même certain ! t'es SUPER MARRANT !
T'es "sénior" mais ton membre est "héroïque" ... comme moi !

Rigoler un bon coup... prendre l'air et  s'envoyer en l'air avec une hôtesse de l'air lors de mon baptême de l'air !

"Plus spécifiquement, jouir. Quel bonheur que d'être pilote d'hélicoptère professionnel ou hôtesse de l'air et d'être payé pour s'envoyer en l'air toute la journée ! Mais ne rêvons pas et revenons sur le plancher des vaches puisque c'est plus généralement là que notre expression est utilisée."

Saluti a tutti ...

Biz-ito

Fed-ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 février 2019 à 14:36:50
Eh mon Amigo, j'ai crampé au tennis ce matin!!! Me voilà canné, avec la canne de mon pépé!!!! Alors ce soir avec ma copine ST Valentine ce sera : décontractyl, nyfluril, baume aroma et 2 doigts de magnésium arrosés d'Arnican. une soirée folle quoi!
Elle en est toute ébobie!Avec des fleurs ça va le faire, promenade au clair de lune claudicante, toute en douceur avec plein de jolies couleurs, genre bleu ecchymose, jaune violacé sous la voûte étoilée! Romantique et baumatique! :D :D :D :D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 14 février 2019 à 15:12:55
Passerais bien sous un rouleau compresseur si ça m'assurait une soirée traumatique, non, romantique...
Je crois que pour beaucoup, c'est bleus à l'âme aujourd'hui ... Demain sera toujours un autre jour, c'est déjà ça ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 février 2019 à 15:59:10
Désolé de t(vous) avoir blessé(e)s, ce n'est absolument pas dans mon intention.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 14 février 2019 à 16:47:42
Pas blessée du tout … Au contraire !  :) Je m’imaginais quelles spécialités pharmaceutiques j’aurais mis à mon menu perso post rouleau compresseur :
Actaea spicata, bien que racemosa soit plus adapté à mon profil, huile essentielle de gaulthérie, suivie d’une petite goutte de champagne délicatement posée derrière mon oreille, droite.
Cette dernière (la goutte de champagne, pas mon oreille) porte bonheur, paraît-il.

Bonne soirée à toi, à toutes et à tous,

Faïk
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 février 2019 à 18:10:14
Bien content et tant mieux Faik, vraiment. bizs!

La question de la limite est si rude, pour nous tou(te)s les endeuillé(e)s , c'est vraiment, vraiment très dur. Si bien traduit dans ce "oser aller bien". C'est jamais acquis en plus et langage du corps signe limite par sa contracture, nouée, douloureuse et pourtant si banale à côté du reste. Vivre avec, aimer avec, se supporter avec, jamais gagné mais jamais perdu non plus.
Plein de bouquets de fleurs à vous H/F.

Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 février 2019 à 09:16:38
À chaque génération sa fin du monde

Chaque génération a connu une angoisse de fin du monde. La génération précédente a eu l’angoisse de la guerre nucléaire, celle qui la précédait, celle des guerres. La différence aujourd’hui est peut-être que nous n’avons pas de croyance en un monde meilleur pour venir supplanter cette angoisse. Nous ne trouvons pas d’alternative pour dépasser la perspective de la mort de notre planète. Le débat n’est peut-être pas de savoir si on y croit pour agir, mais simplement, d’agir sans espoir, pour au moins se dire qu’on aura essayé.

Hello!
Je ne crois pas à la mort de notre planète. Elle en  a vu d'autres. Mais c'est bien dans nos mains qu'est l'avenir de l'humain, ça oui, j'y crois. Je crois aussi que la question de la limite ne fait pas le moindre doute, comme dans tout système c'est l'aggravation du symptôme qui provoque la crise. N° 1 au hit parade systémique : le changement climatique. Moi, au N°2 je fous les morts prématurées. J'enrage qu'on les taise, je hais le silence qui les entoure, je crache sur le déni qui les occulte.
Je me sens pourtant totalement incapable de dépasser cette certitude : il y a obligatoirement un sens à ce merdier. >:(

Me faudrait une barrique de champagne pour voir tout ça en rose, to-day! Allez,  :-X

si vous avez l'impression d'être trop petits pour changer les choses, essayez de dormir dans une chambre avec un moustique,..et vous verrez qui empêche l'autre de dormir. Le Dalaï-lama


Kiss-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 février 2019 à 16:21:58
Le sens du partage:
"là où le sens stagne au lieu de circuler abondent violence et désespoir" Idriss Aberkane.

La théorie du 100ème singe:
Durant une trentaine d'années, sur l'ile de Koshima au Japon, des scientifiques ont observé la vie d'une espèce de singes appelée macaque japonais. Les scientifiques nourrissaient les singes en leurs jetant des patates douces crues dans le sable. les singes appréciaient les patates douces, mais en revanche les trouvaient plutôt sales et déplaisantes, car couvertes de sable.
Une des femelles eu l'idée d'aller laver les patates dans un ruisseau tout près. Elle enseigna cette technique à sa mère, et puis à ses compagnes proches. Celles-ci prirent le pli de laver les patates douces avant de les manger. Il s'agissait là d'une vraie innovation pour ces macaques. au fur et à mesure, un nombre de plus en plus important de singes apprirent aussi à laver les patates douces. Les bébés singes instruits par leurs parents apprirent à le faire mais en revanche, les singes adultes conservèrent l'habitude de manger les patates sans les laver. Alors quelque chose d'étonnant se produisit. Un certain nombre de singes de Koshima lavaient donc leurs patates douces--leur nombre exact demeure inconnu. Supposons que lorsque le soleil se leva un matin, il y avait quatre-vingt-dix-neuf singes sur l'île de Koshima qui avaient appris à laver leurs patates douces. Supposons encore qu'un peu plus tard ce matin-là, un centième singe apprit à laver les patates.
Alors la chose arriva!
Ce soir-là presque tous les singes de la tribu se mirent à laver les patates douces avant de les manger. l'énergie additionnelle de ce centième singe avait créé une sorte de percée scientifique!
Mais notez ceci: la chose la plus surprenante observée par ces scientifiques fut le fait que l'habitude de laver les patates douces  fit alors "un saut au-dessus de la mer"...pour rejoindre d'autres colonies de singe habitant d'autres îles, ainsi que la troupe de singes de Takasakiyama sur le continent, qui commencèrent à laver aussi leurs patates douces. C'est ainsi que le macaque japonais a été surnommé le "laveur de patates".
Cela signifie que lorsqu'un certain nombre de personnes réalise une prise de conscience, celle-ci se communique d'un esprit à un autre. Une nouvelle façon de faire doit donc être intégrée par un nombre critique d'individus afin que celle-ci devienne partie intégrante de la conscience de la communauté. Et ensuite, à un moment donné, si une seule personne de plus réalise cette prise de conscience et adopte un nouveau comportement, son champ d'action s'étend de telle sorte que cette prise de conscience se communique et est adoptée par presque tout le monde.

Seul compte le sens du partage.


Ito
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 février 2019 à 08:14:51
Salut!
C'est juste ce qu'a posté Federico sur le destin, ça correspond à ce que je ressens. Souligné du rappel de Steve Waring de Catherine, je me dis que nous sommes un peu comme les singes de Koshima : en train d'apprendre de nouveaux usages humains. La mort prématurée de nos êtres chers contraint notre douleur intolérable à chercher des chemins plus supportables. Et peut être bien que là réside un choix qui s'opère de lui-même au fil du temps.
Vers quoi se tourner avec cette question lancinante de la transformation qu'exige notre devenir d'endeuillé(e)s?
2 cybernétiques ( étude des processus  de commande et de communication chez les êtres vivants, dans les machines et les systèmes sociologiques et économiques )  régissent l'approche systémique. La première, sommairement, s'intéresse plus aux processus d'équilibre, de crise, de transformation et d'intéractions/rétroactions. La deuxième est plus orientée vers le processus identitaire qui lie le groupe, son appartenance, vers l'étude  des frontières qui le structurent et le différencient/releint au reste du monde. Un peu comme les paramécies avec cette enveloppe de cils vibratils  en mouvement constant, c'est une bonne comparaison, sachant que par ailleurs la psychanalyse groupale parle de "pacte dénégatif", donc inconscient. Et comme nos amies les grenouilles, c'est dans cette bouillasse qu'on doit crawler, patauger, ramer,pleurer, avancer, avancer, avancer encore et encore, contractures ou pas. >:(

Que je crois ou que je crôa, comme les macaques de Koshima, ce que le deuil nous a mis sur la patate est notre croix. Les postillons c'est exprès, parole de mouton. ;D


Bizous-ito dans notre tambouille originelle.

Pascal.
 
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 16 février 2019 à 12:27:14

Bonjour Pascal,

Merci mon Ami... j'ai adoré lire ton texte sur la théorie du 100ème singe qui porte sur l'étude des singes "macaque japonais" !

Je suis d'accord entre autres choses que "Seul compte le partage" Pascal et tu as bien raison de dire que "nous sommes un peu comme les singes de Koshima : en train d'apprendre de nouveaux usages humains. La mort prématurée de nos êtres chers contraint notre douleur intolérable à chercher des chemins plus supportables. Et peut être bien que là réside un choix qui s'opère de lui-même au fil du temps." Pascal
Je suis tellement content de notre complicité et de pouvoir partager et échanger avec Toi mon Ami Pascal et Catherine !
Je suis sûr que certain(e)s "itos"ou "itas" pourraient se joindre à nous afin d'élargir et d'enrichir encore un peu plus nos réflexions... jusqu'à arriver au 100ème singe... "Cela signifie que lorsqu'un certain nombre de personnes réalise une prise de conscience, celle-ci se communique d'un esprit à un autre. Une nouvelle façon de faire doit donc être intégrée par un nombre critique d'individus afin que celle-ci devienne partie intégrante de la conscience de la communauté. Et ensuite, à un moment donné, si une seule personne de plus réalise cette prise de conscience et adopte un nouveau comportement, son champ d'action s'étend de telle sorte que cette prise de conscience se communique et est adoptée par presque tout le monde." Pascal

As-tu remarqué que de MA grenouille de bénitier ... TU es passé aux grenouilles de Steve Waring ... et que toutes ces histoires de grenouilles ça à rappeler bien des souvenirs à notre magnifique et très chère Catherine ! Formidable !

Bizous-ito dans notre douce et belle ratatouille bio !

Merci encore mon Ami

Federico

PS : Raphaël voulait sauver les bonobos d'Afrique et sortir avec eux pour faire la fête ! je suis ému ! oui, très ému !
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 février 2019 à 15:30:07
Hello Fredo! Oui ça rappelle des souvenirs à notre Catherine qu'est sur un chemin pas loin du nôtre! Multiples pensées pour Raph qui voulait aller sauver les bonobos, ça m'étonne pas! Comme Javotte l'avait ça dans le sang!
Bon, je sors d'une belle galère! La Cheyenne m'a faussé compagnie, et avec mon p'tit sifflet et mes bombons, j'ai eu beau siffler en haut de la colline, l'est pas revenue! 4h à la chercher, en prévenant tout l'alentour! Et ouf, s'était planquée dans un bosquet, le trouillomètre à zéro. La prochaine fois je la peins en fluo avec un drapeau et si elle ne revient pas au premier coup de flutiau je la transforme en crapaud!
https://youtu.be/_IY1fNs0Tps

 ;D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 16 février 2019 à 19:45:03
Hello Fredo! Oui ça rappelle des souvenirs à notre Catherine qu'est sur un chemin pas loin du nôtre! Multiples pensées pour Raph qui voulait aller sauver les bonobos, ça m'étonne pas! Comme Javotte l'avait ça dans le sang!
Bon, je sors d'une belle galère! La Cheyenne m'a faussé compagnie, et avec mon p'tit sifflet et mes bombons, j'ai eu beau siffler en haut de la colline, l'est pas revenue! 4h à la chercher, en prévenant tout l'alentour! Et ouf, s'était planquée dans un bosquet, le trouillomètre à zéro. La prochaine fois je la peins en fluo avec un drapeau et si elle ne revient pas au premier coup de flutiau je la transforme en crapaud!
https://youtu.be/_IY1fNs0Tps

 ;D

Oooooooh quelle coquine cette Cheyenne-ita ! elle va bien dormir cette nuit... remarque toi aussi mon copain !
Je n'sais pas si cette longue recherche avec le stress qui va avec ça va détendre tes courbatures !

Merci pour Raphaël... douces pensées pour Javotte... nos Amours d'Enfants... tellement chéris, aimés !

Bonne soirée !

PS : merci pour Joe Dassin (j'aime bien !)

Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 16 février 2019 à 23:16:17
En digne compagne de son humain libertaire, Cheyenne semble revendiquer son espace de liberté ....
.
Raph qui voulait aller sauver les bonobos, ça m'étonne pas! Comme Javotte l'avait ça dans le sang!
Gilets "jeunes", grève mondiale de l'école pour le climat : on ne peut que penser à Javotte et Raphaël ....
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 février 2019 à 07:36:08
Eh eh Salut! Oui bien dormi avec une Cheyenne qui n'a pas côassé sur son nénuphar et a fait plutôt canard! Coin-coin qu'elle a fait aussi la libertaire sur pattes! ;)! Et p'têt ben qu'elle a tracé un sanglier, un peu moins soft que Shaun...J'en saurai pas plus mais je crois qu'elle a bien flippé aussi! J'ai supplié les esprits de la protéger.
En tout cas, semaine prochaine, on va prendre RV à l'école ensembles avec notre petit cartable au terrain d'éducation humains/canins, gain de socialisation pour les 2 libertaires en goguette, allez, on rentre au bercail. :-\

Ce matin je suis tombé sur ça:

On dit que la guerre donne toujours raison aux vainqueurs. Mais il n’est pas trop tard pour faire mentir le dicton. Les Indiens d’Amérique ont certes perdu la guerre contre les colons, mais la sagesse de leur pensée perdure et il ne tient qu’à nous de la découvrir ou de la faire revivre, comme ici, avec ce texte puissant attribué à John Fire Lame Deer, un indien Lakota né au début du XXe siècle…

Homme médecin, John Fire Lame Deer (lame deer = cerf boiteux), est né vers 1900 et mort en 1976. Considéré comme le « gardien de la spiritualité et des traditions de son peuple », il a, au cours de sa vie, laissé un certain nombre d’écrits témoignant de la philosophie des Sioux. On lui doit notamment ce texte ironique et puissant détaillant ce que l’œuvre civilisatrice des blancs a apporté au mode de vie indien.

Des mots qui, aujourd’hui encore, nos invitent à réfléchir sur nos propres habitudes. Regardez :

    « Avant que nos frères blancs viennent nous civiliser, on n’avait aucune prison. Par conséquent, il n’y avait aucun délinquant.

    Nous n’avions pas de clés ni de serrures, donc il n’y avait pas de voleurs.

    Quand quelqu’un était trop pauvre pour s’offrir un cheval, une couverture ou une tente, il pouvait recevoir cela comme cadeau.

    Nous n’étions tellement pas civilisés que nous n’accordions pas une telle importance à la propriété privée.

    Nous voulions posséder des choses pour donner aux autres, s’entraider.

    Nous n’avions pas d’argent, pour cette raison, la valeur d’un Homme ne pouvait être déterminée selon sa richesse.

    Nous n’avions aucune loi (écrite), aucun avocat (ou procureur), aucun politicien, Par conséquent nous n’étions pas capable de tricher ou d’escroquer autrui.

    Nous suivions vraiment une mauvaise voie avant que les hommes blancs viennent, et je ne saurais vraiment pas expliquer comment nous nous y prenions pour nous en sortir sans ces choses fondamentales (c’est ce que nos frères blancs nous ont dit) qui sont absolument nécessaires pour une société civilisée. »



Le tricot de la résilience comme dit Boris Cyrulnik!
Maillez, maillons  entre morts aux vivants, nous sommes "tous maillons d'une chaîne symbolique dont nous sommes, toujours avec conflictualité, héritiers, serviteurs et bénéficiaires" Sigmund.

A nos aiguilles, tricota-tricoti à  mêler humour, sagesse et ironie au sein d’une même pensée, mêlons tricoti-tricotons!.


Bizs-ito

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 février 2019 à 07:35:20

Ma Planète

Il a planté une forêt à lui seul

Jadav Payeng est un paysan indien. Comme beaucoup de héros, il a agi seul pendant 30 ans avant d’être reconnu. Sa prouesse ? Avoir planté une forêt de 550 hectares à lui tout seul, et recréé la vie sur son île.

Rédigé par Annabelle, le 4 May 2016, à 11 h 02 min
Voici l’histoire digne d’un conte ou d’une vieille légende indienne. C’est celle de Jadav Payeng, un homme qui n’a jamais voulu renoncer. Depuis plus de 30 ans, il fait pousser des arbres sur un simple banc de sable. Devenu une véritable arche de Noé, le petit havre de paix de l’île de Majuli s’est transformé en refuge pour plusieurs animaux, dont des tigres du Bengale et des rhinocéros menacés d’extinction.
Payeng, l’homme de la forêt

L’histoire(1) commence il y a plus de 30 ans sur l’île de Majuli, qui s’étend sur un bras du fleuve Brahmapoutre, en Inde. Cette île fluviale, l’une des plus grandes au monde, est menacée de disparaître à cause de l’érosion et des crues : sa superficie a diminué de moitié en un siècle.

C’est sans compter sur la force de l’un de ses habitants : Jadav Payeng qui vit là-bas avec sa famille. Un jour de l’année 1979, il a eu le choc de sa vie lorsqu’il a découvert des centaines de milliers de corps de serpents inanimés gisant sur le sol : « Les serpents étaient morts de chaleur, il n’y avait pas d’arbres pour les protéger. Je me suis assis et j’ai pleuré sur leurs corps sans vie. C’était un carnage. J’ai alerté le ministère des Forêts et leur ai demandé s’ils pouvaient planter des arbres. Ils m’ont répondu que rien ne pousserait ici et m’ont dit d’essayer de planter des bambous. »

Payeng

Si la plupart d’entre nous auraient sans doute baissé les bras, Jadav Payeng lui, s’est plutôt retroussé les manches. Le jeune homme âgé alors de 16 ans à peine, s’est effectivement attelé à la tâche qui deviendra l’oeuvre de toute une vie.

Il commença à planter des bambous, un par un. Au bout de quelques années de travail en solitaire, le banc de sable est devenu une petite forêt de bambous. Jadav Payeng ne s’est pas arrêté là. « J’ai alors décidé de faire pousser de vrais arbres. J’en ai ramassé et je les ai plantés. J’ai aussi rapporté des fourmis rouges de mon village : les fourmis rouges changent les propriétés du sol. J’ai été piqué plusieurs fois ».
L’Arche de Payeng, un refuge pour la faune et la flore

C’est alors que Payeng a commencé à recréer un véritable écosystème : d’autres végétaux se sont mis à pousser, des oiseaux migrateurs sont arrivés ainsi que des espèces menacées comme le rhinocéros ou le tigre du Bengale, attirés par le gibier venu en masse.

Aujourd’hui, la forêt compte plus de 550 hectares, soit plus que le Central Park de New York ; tout cela grâce au travail d’un seul homme et à la force du temps.
Jadav Payeng Forest Man

La forêt de Jadav Payeng ©Siddharta Kumar – dpa

Cette oasis est restée inconnue des autorités pendant 30 ans. Le ministère des Forêts a eu vent de cet endroit en 2008 seulement, lorsqu’un troupeau d’une centaine d’éléphants y a trouvé refuge, après avoir détruit des villages, et même la cabane de Payeng, sur son passage.
Nous avons été surpris de trouver une forêt aussi dense sur ce banc de sable. Les gens du coin dont la maison avait été détruite par les pachydermes voulaient abattre ce bois, mais Payeng leur a dit qu’il faudrait le tuer d’abord. Il traite les arbres et les animaux comme si c’étaient ses enfants. Quand on a vu ça, on a décidé de contribuer au projet. Jadav Payeng est incroyable. Ça fait trente ans qu’il est là-dessus. Dans n’importe quel autre pays, il serait un héros !
Gunin Saika, conservateur assistant des forêts au Times of India

Aujourd’hui, celui que l’on appelle « Forest Man » (l’homme de la forêt) a récolté de nombreux prix grâce à son initiative. Il est à présent soutenu par une fondation, Plant for Planet and Peace, qui met en valeur son initiative.

Cette histoire incroyable montre que, même seul, à force de temps, on peut changer les choses et recréer la biodiversité autour de soi. Une initiative qui ne demande qu’à être multipliée !


Hello!
Il y en a qui multiplie les pains, d'autres qui multiplient les pins! Et si les chenilles processionnaires se multipliaient dans les pins pour que nous les humains, nous apprenions à multiplier les arbres? En plus leur nature chargée de toxicité met en scène la solidarité, le maillage, une vraie danse du balai. Et alors, hier, alors que je me baladais avec trouilleuteuse à moutons, chevaux et cochons, devant mon arbre culte, un magnifique cordon chenillant de ci,de là se déroulait juste à côté. Fort mari et ex-mari comme mon ami, je croisais alors un couple propre sur lui et tout bien mis.
"Du fait de Toutoute, je ne puis écrasé les contrevenantes chenilles", apostrophais-je aimablement ces gens,  leur signalant le boulot à faire, que j'en avais un peu ras le bol d'en avoir écrasé plein plus loin, contrevenant à la loi anticasseurs puisque me protégeant le pif de mon foulard. Le Mr comprit mon aimable suggestion et je le vis (de loin)  s'accroupeter, regarder la procession et se barrer. Ah ah, le coquin voulait pas faire le turbin, et laissait l'affaire. Ce que je fis, revenant sur mes pas en le vilipendant intérieurement malgré mon humeur badine.
Je refusais de les rattraper et de leur parler de la solidarité organique ou mécanique décrite par Mr Georges Devereux, me disant que le pain c'est moi qui risquait de le ramasser, foulardé comme j'étais, ils auraient pu me prendre pour un brigand digne de Tomi Ungerer, sait-on jamais ce qui passe par la tête d'un bien-pensant. Pas facile de passer du statut d'observateur à celui d'acteur, chacun son rythme. "Ecrabouilleur de chenilles", ça fait moyen classe sur un CV, j'admets.
Remarquez que tout ça m'a donné de quoi planter un texte rigolo sur mes aventures sylvestres et le reste, bien modestes à côté de ce boulot de Jadav Payeng qui en plus confirme un autre truc : ce serait l'Inde et La Chine qui reboisent la planète à l'équivalent de la forêt amazonienne!!!!! Bah ça alors! 

Histoire de tricot de résilience et les vannes nases de Papa, disait Javotte :

Un pull over sans over c'est un tricot stérile. Gravé sur une table du dernier rang ;D


Zoubis à vous, solidairement comme Fedo!

Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 février 2019 à 12:47:20
Ayant souvent l'impression d'avoir la tête dans la stratosphère, ça me fait plaisir de vous poster ça :
https://youtu.be/j0VBm5nTI9o

Patate dans l'espace, c'est pas mal comme nom indien! ;)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 18 février 2019 à 12:59:32
Pour mon Ami Pascal !

https://www.dailymotion.com/video/xztu1w ... Chris Hadfield... Space oddity de David Bowie

 8) 8) 8) ...  ;)

Federico


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 février 2019 à 14:19:31
Hihihi! Trop cool mon ami! Merci! 8)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 février 2019 à 16:37:20
Hello!

Bon,  Fédo me remet au boulot! Je viens de relire "deuil et mélancolie" écrit en 1915 et édité en 1917 par notre ami Sigmund. Très objectivement , c'est évidemment la partie "deuil" plus que celle de la "pathologie mélancolique" qui a retenu mon intérêt. Idem le côté technique Freudien, hautement  respectable, n'est pas le fil que je cherche à tirer, il est même blessant par endroit, je trouve.  Je tente plutôt de raccorder ce que je ressens et ce que je peux en dire, sans être pour autant dans un cadre thérapeutique. Une traduction à ma façon, plutôt, je préfère le transcrire ainsi.
Le premier pas le plus délicat est de cerner de quoi je  parle, au fond. C'est simple. Je veux aborder le thème de la non-souffrance.  Fonction de mon propre ressenti, ce sujet est tout aussi délicat à aborder qu'à supporter, même en le prenant avec des pincettes ça reste de la vraie nitro. (Cfre le salaire de la peur! ;D).
"La souffrance ne s'en va jamais vraiment". C'est ainsi que ça se dit.
Ma compagne me rappelle que l'an dernier, j'avais déjà parlé d'une souffrance qui n'était plus présente 24h sur 24. Aujourd'hui, tressaillement à l'idée que la souffrance puisse ne plus être là. ça angoisse!  Comme perte du lien, trahison et culpabilité associées à une adaptation par l'assignation à la réalité du deuil qui, je cite Deuil et mélancolie, "est exécutée en détail, avec une grande dépense de temps et d'énergie d'investissement, et pendant cela l'existence de l'objet perdu est continuée psychiquement".
De ceci, je dirais que la non-souffrance ouvre un nouveau vide. Si je suis cohérent avec ce que je ressens, le désenfantement ouvre un trou qui tient communication et nous amène un compromis entre la mort et la vie. Déjà, cette étape demande à elle seule un long, douloureux et harassant travail de notre psyché.
A quel point l'apaisement que procure cet état devient-il suffisant pour qu'un nouveau vide puisse émerger dans ce que je tends à qualifier de non-espace? A quel moment la rambarde de notre escalier(de chagrin)  devient-elle  suffisamment solide pour autoriser une  nouvelle possibilité de penser ce vide sans s'y accrocher?
Est-il simplement possible d'envisager que le "faire-avec" ,qui parfois nous étrangle, autorise " un achèvement du travail de deuil et un moi redevenu libre et non-inhibé"?
Sans passer par une interrogation  de la charge qu'implique une non-souffrance, cela me semble impossible. Nous sommes à nouveau condamné(e)s à élaborer cette "non-souffrance" et la forme qu'elle peut prendre. Ce qui revient à dire que la souffrance reste mais n'est plus notre seul point d'étayage, voire d'ancrage. Très objectivement je n'en sais rien.

Pascal-ito. :-*

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 19 février 2019 à 20:15:54
"l'existence de l'objet perdu est continuée psychiquement".
Et ça c'est un job à plein temps pour les parents endeuillés, non?
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 19 février 2019 à 20:21:20
Le vide absolu généré par sa mort....est particulier, il n'a ni forme ni fond... et tout le "travail de deuil" du deuil à vivre ,me semble être de donner une forme et une finitude à ce néant qui nous hante, nous happe et nous aspire...
Je te lis toujours avec grand...plaisir...., euh non mais grand intérêt... ça donne à penser...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 février 2019 à 08:03:56
Bonjour à vous et particulièrement à Eva!

J'ai bien saisi et compris à quel point certains de mes avis peuvent bousculer ce que nous les endeuillé(e)s devons mettre en chantier, et le mot est bien faible pour décrire cette réalité. Et je n'ai aucune leçon à donner à quiconque, simplement faire état de ce que je ressens profondément en utilisant ma pensée plutôt que de la paralyser dans un carcan qui ne me convient pas : celui d'un ordre établi qui concourt à pousser prématurément certain(e)s de nos enfants dans la tombe.
Ce n'est certes pas pour rien que Freud a associé deuil et mélancolie. Là où j'émets une réserve ne serait-ce que sur sa formulation première, c'est le tracé du pathologique. En quoi un choix mélancolique pour supporter le désenfantement serait-il pathologique? De mon avis, il ne l'est absolument pas et au contraire ne fait que nous aider à supporter l'insupportable. Tout comme le déni, finalement, cela nous propose ainsi du temps. notre temps, à nous les endeuillé(e)s dont nous avons si cruellement besoin pour nous relever. Et je suis touché qu'il semble bien clair que je ne juge pas supérieure à une autre  l'économie psychique singulière, unique de chacun(e) de nous. Donc Eva, merci de me lire, pas toujours avec plaisir mais avec intérêt,

Et ceci :
Manifeste de la jeunesse pour le climat
12 février 2019 / AG francilienne réunie le 8 février à Jussieu



Manifeste de la jeunesse pour le climat

À la suite du mouvement enclenché en Suède, en Belgique, en Australie et en Suisse, des étudiants français annoncent que la première grève pour le climat aura lieu vendredi et se répétera toutes les semaines. Affichant la solidarité avec les Gilets jaunes, ils donnent des devoirs à faire au gouvernement.

Ce texte émane des réflexions du groupe de travail dédié à la rédaction de l’ultimatum, créé à la suite de l’assemblée générale (AG) inter-fac rassemblée vendredi 8 février 2019 et comportant des étudiant.e.s et lycéen.ne.s de divers établissements de la région parisienne. Cette AG a été organisée par plusieurs associations étudiantes parisiennes écolos en vue de lancer le mouvement de grève pour l’environnement de la jeunesse reconduite chaque vendredi à partir du 15 février.

Nous, la jeunesse, sommes né.e.s dans un modèle de société mondialisé responsable de la catastrophe environnementale et sociale actuelle, et c’est notre futur qui se dérobe sous nos yeux.

Heureusement, quelque chose se passe aujourd’hui. Une colère verte gronde sur fond de désordres écologiques toujours plus visibles. La démission de Nicolas Hulot, les impressionnants chiffres de participation aux marches pour le climat, l’État français porté en justice pour « inaction climatique » par plus de deux millions de ses citoyen.ne.s, tandis que les gens affirment qu’« On est prêt » et qu’« Il est encore temps » : les événements récents confirment que le mouvement écologiste prend de l’ampleur.

La jeunesse se mobilise elle aussi : ces dernières semaines, les grèves scolaires pour le climat en Suède, en Australie, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et en Belgique en témoignent. De plus, en France, le mouvement des Gilets jaunes revendique un système social plus juste, et a permis d’engager un nouveau rapport de force. Tous ces mouvements montrent l’urgence d’une transformation globale où questions sociale et écologique fusionnent pour devenir le projet du XXIe siècle : celui d’un mode de vie et d’un modèle de société viables à terme, incompatibles à tous les niveaux avec le capitalisme, qui ne sera jamais "vert".

La jeune suédoise Greta Thunberg appelle à la Grève mondiale de la jeunesse pour le climat le 15 mars prochain. Nous, la jeunesse, consciente de l’urgence climatique, allons commencer sans attendre la mobilisation à Paris suivant le principe du mouvement mondial Fridays for future (Les vendredis pour l’avenir), en reconduisant la grève tous les vendredis à partir du 15 février.
Nous entrerons en résistance, car face à l’inaction politique la seule solution est la désobéissance civile

A ceux qui s’appliquent à détruire ce monde et prétendent faire preuve de « pédagogie », nous entendons donner une leçon : chaque vendredi, nous présenterons une revendication impérative afin d’éviter le désastre écologique. Vous, dirigeants et dirigeantes aurez des devoirs à faire, et nous donnerons une semaine à l’État pour mettre en place notre proposition. Si ces devoirs ne sont pas rendus avant le vendredi suivant, vous serez sanctionnés : nous entrerons en résistance, car face à l’inaction politique la seule solution est la désobéissance civile. Soyez prêt.e.s pour l’examen du 15 mars. En parallèle, nous présenterons des alternatives citoyennes allant dans le sens de ces propositions et les mettrons en pratique.

Chaque vendredi, nous nous réunirons donc en assemblées locales le matin, avant de nous rejoindre pour une action commune l’après-midi. Soyons le plus nombreu.se.x possible afin de montrer aux dirigeant.e.s que nous n’acceptons plus ce système destructeur de l’environnement. Portons collectivement ce combat jusqu’à ce que cesse l’inaction politique face au dérèglement climatique.

Chaque samedi, nous vous invitons à rejoindre les Gilets jaunes dans leurs manifestations contre ce système qui ravage l’environnement. Vendredi vert, samedi jaune...

Nous sommes tou.te.s concerné.e.s par cette mobilisation : nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend !
Leçon no 1

Pour ce vendredi 15 février, nous proposons au gouvernement de réviser les bases avec une première leçon.

Le dérèglement climatique ainsi que les bouleversements sociaux et environnementaux auxquels nous nous confrontons nécessitent une considération systémique et ne peuvent se réduire au périmètre du ministère de la Transition écologique et solidaire. C’est pourquoi nous appelons le gouvernement français à prendre ses responsabilités et à déclarer l’état d’urgence écologique et sociale afin de débloquer un plan interministériel à la hauteur des risques encourus.

Cet état d’urgence devra faire un constat clair de la situation dans laquelle nous nous trouvons en reconnaissant l’ampleur des dérèglements enclenchées par nos activités tout en mentionnant le manque de moyens déployés jusqu’à maintenant. Il devra notamment consister en une communication intense sur le sujet via la diffusion de spots d’information publics et l’instauration de programmes scolaires à la hauteur des enjeux, ainsi qu’en l’inscription dans l’article 1 de la Constitution du fait que "La France est une République indivisible, laïque, démocratique, sociale, solidaire et écologique."

Suite à cet état des lieux, une réaction immédiate devra être entreprise.
Nous appelons le gouvernement à débloquer des moyens exceptionnels et contraignants pour s’engager dans la voie d’une réduction annuelle de 4 % d’émissions de gaz à effet de serre afin s’aligner sur l’Accord de Paris et de lutter contre le dérèglement climatique et ses conséquences sur notre monde.

Si le gouvernement persiste dans son manque de volonté et maintient ses notes aussi proches de 0, un conseil de discipline sera organisé pour envisager une réorientation.

Face à la catastrophe, cet enseignement est celui de notre futur, l’échec n’est donc pas une option. Nous saurons vous le rappeler incessamment.

Nous donnons rendez-vous à tous les grévistes, ce vendredi 15 février à 14 heures, devant le ministère de la Transition écologique et solidaire pour le premier rendu des copies.


Sans autres commentaires! Révisons nos copies, mes ami(e)s du premier rang !Du dernier rang, ito. ;D


Bisouz à vouz!

Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 février 2019 à 08:20:11
Danse, mon Ami(e), danse sous la pluie, danse avec les loups car c'est honorer notre animalité qui pleure. Little Wolf.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 20 février 2019 à 11:55:25

Cher Pascal,

C'est sûr qu'on ne peut pas plaire à tout le monde... là n'est même pas le problème pour toi et moi car notre "égo" est dans notre froc comme dit mon grand Ami Léo Ferré à propos de la lucidité !

Aujourd'hui , l'irréparable et l'irrécupérable est que tout un chacun veut égoïstement être "tête de liste" et avoir tout le protagonisme pour leur sale gueule d'enculés et de faux culs !

Absence d'humanité...  manque de respect, de solidarité... collaboration intéressée, hypocrite et mensongère... jalousie exacerbée, exécrable violence et ordurière agressivité verbale... explosion sociale généralisée !

Nous sommes cuits, nous sommes chiés !
Débandade sociétale... sauve-qui-peut !

Mon Ami,  je te lis toujours avec grand plaisir... gourmandise, délectation... toujours avec respect, attention !

Tu peux compter sur moi, je suis avec toi !
Nous essayons tous les jours de danser sous la pluie... pour Javotte... pour Raphaël...

Federico

Ps : je n'aime pas le mot "intérêt" ! ça me rappelle trop ce putain de capitalisme !
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 février 2019 à 14:45:46
A danser sous la pluie : les communards!
https://youtu.be/RRMGPjkL2zE

En fermant les yeux avec ça après.
https://youtu.be/-N4jf6rtyuw
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 février 2019 à 15:33:39
https://youtu.be/_E1HbACfWNo

Julos Beaucarne, lettre ouverte.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 21 février 2019 à 00:15:02
Plaisir et mélancolie vont bien mal ensemble, pour moi...seulement pour moi...
je n'en dis rien pour les autres...
Lire, "avant ".... me procurait du plaisir, "depuis"... le plaisir s'est éclipsé.
Pas mon intérêt pour la chose écrite qui donne à penser à travers le témoignage proposé avec respect...
Je te lis toujours avec grand intérêt  Pascal et j'ai eu envie de te le dire...
Je sais combien c'est important d'avoir des retours de temps en temps de ceux qui nous lisent...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 février 2019 à 08:00:03
Salut à vous!

Merci de considérer mon respect, Eva. Je suis d'accord et ça colle avec ce que je ressens. Je peux de mon côté le formuler ainsi : quand la mélancolie devient plaisir, c'est signe de dimension pathologique, d'une frontière qui signe un état qui n'est plus seulement défensif et devient à risque. Une alerte à percevoir, à identifier.  Pour ex, il fût un moment  où, ayant repris mes baskets pour courir comme "avant", j'avais presque un visuel de ma fille courant à mes côtés, dans un pré bordant le chemin. Auprès de mon analyste j'ai nommé ceci "une schizophrénie constructive" pour autant que je me le rappelle. Il ne s'agit absolument de s'y tromper : rien de confortable dans la folie "qui nourrit sa progéniture" comme dit Tire le Coyote. C'est mon avis, cela suffit de le dire ainsi, je pense, même si par ailleurs je pense que des aspects de nos adaptations "hors normes" présentent certains avantages :  la psychiatrie comme un asile, oui, mais un asile qui peut être protecteur d'un monde fou!
Cette ellipse qui amène l'endeuillé(e) à côtoyer la folie ouvre autant la pensée que la fracture du crâne qu'elle nous assène. C'est aussi un asile protecteur.  C'est peut être pour ça que je ne supporte plus le péremptoire normatif, moraliste, individualiste et les dictats qu'il trimbale.
Si "fermer les yeux et imaginer que danser sous la pluie avec les loups honore nos morts" me fait du bien ainsi qu'à autrui je ne vois pas pourquoi je m'en priverais au titre d'une normalité que je conchie. Bon, d'accord, la lune était pleine et ça échauffe les esprits, et les nôtre ont eu leur dose de surchauffe. Mais de là à aller danser sous les lacrimos et autres fumigènes, faut pas non plus nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Tout arracheur de pattes de mouches ne devient pas serial killer ;D


Bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzisous!

Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 février 2019 à 13:25:21
A la réflexion il y a un autre sac de noeuds à identifier : celui de la chronicité et de ses dangers. Sur un plan psychique le trait entre jouissance masochiste et mélancolie chronique peut peut être nous intéresser, nous les endeuillé(e)s. Pour mémoire, quand je travaillais dans le domaine des toxicomanies, il y a une trentaine d'années, nous signalions lors de nos actions de prévention que  le signe d'absence de plaisir peut faire vigie, alerte et signal style"corne de brume". Idem en alcoologie entre le distinguo à opérer entre le buveur dit "excessif" et l'alcoolique. L'un se signalait de l'autre, car à l'énoncé du problème par un tiers, l'un diminue alors que l'autre pas. De même, une pub pas mal foutue à l'époque signalait que lors d'une fête, le réel danger n'était pas du côté de la personne qui vomissait ses tripes mais plutôt du côté de celui qui tenait bien debout malgré une quantité d'alcool ingurgitée équivalente.
Qu'est-ce qu'on peut faire de ça nous les endeuillé(e)s si ce n'est être constamment en vigilance de nous-mêmes, d'autrui et du reste? :-\
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 février 2019 à 09:01:41
Citation Fedo.

Ça faisait des semaines que je voulais lui parler. Je me suis lancé. Elle s’était arrangée un vague chignon pour l’occasion, alors je n’ai rien trouvé de mieux que de vouloir la complimenter sur sa coiffure. Seulement, le «  il te va bien ce chignon » est sorti de mes lèvres en « Ils te vont bien ces nichons ». Elle m’a regardé bouche bée, s’est tournée vers ses copines en rougissant avant d’éclater de rire. J’ai bafouillé avant de sauter sur mon Solex en pédalant pour fuir plus vite avant de me rappeler que c’était moi qui avait organisé la « Boum » chez mes parents…


Réception ito.

Alors, ça y est ma journée commence par un éclat de rire!  :D. L'ennui est que je vais être obligé de balancer mon pote quand je vais croiser une dame en bonnet et lui toper : "c'est Fédo qu'a commencé, M'dame, même pas moi, c'est pas de ma faute, je voulais juste vérifier ce qui y avait en dessous". Faut faire gaffe, par ces temps du clair-obscur où pullulent les monstros, pour paraphraser notre ami Hulot, à pas se retrouver en zonzon pour rapt de cagoules capillaires! Des coups à se faire taxer d'obsédé du pompon, dont tout le monde sait que c'est le petit surnom affectueux du yéti laineux courant le guilledou sur les pentes neigeuses d'un Everest où des vacanciers bronzés craquent leurs économies en crapahutant pour le surprendre, voire l'attraper, alors que c'est eux qui ont été attrapés par une pub alléchante de la galerie commerciale où ils vont remplir leur  caddie de conneries en rêvant à des horizons inconnus.  Titre en gros dans le journal la gazette des cancans : le  satrape du pompon écume la région! ça vire pour moins que ça de l'école, pour ça qu'on se planque au dernier rang! ;D "c'est pas moi qu'a commencé, M'dame, c'est Fédo, cela dit, vous avez de beaux pompons, bidous, bidous, Ahhhhhhhh!".


Et pan, 3 heures de colle, faut pas que ça rigole! ;D


Ito! :-*
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 22 février 2019 à 10:28:11

Salut mon Pascal-ito

Tu peux m'croire si tu veux mais on ne m'a jamais viré de l'école !
Par contre combien de fois ai-je redoublé mes classes ?
Et toujours au dernier rang !

A l'époque du temps jadis...  j'aimais déjà "danser sous la pluie et hurler comme un loup" ...
C'était mon plaisir afin de me révolter contre cette foutue tristesse nostalgique et mélancolique !
Mon Coeur est resté en Espagne !
" Et pan, 3 heures de colle, faut pas que ça rigole !"
Moi, je ne rigolais pas, j'avais besoin de "danser sous la pluie..."

Tu n' sais peut être pas Pascal... que même ici, sur ce très respectable forum,  j'ai failli me faire virer à plusieurs reprises !
J'ai plusieurs avertissements oraux et 3 avertissement écrits dans mon dossier de "membre héroïque" !
Au prochain samedi des gilets jaunes... si je déconne (trop !) "ON" me vire illico presto du forum !
Là franchement, j'ai "intérêt" à me tenir tranquille-peinard !
C'est parfois mon sale caractère et mes propos grivois qui font que je suis dans le collimateur de la Haute Autorité ! hihi !
T'inquiète... je gère, je maîtrise ! sinon c'est l'expulsion brute, pure et dure !

J'embrasse toutes celles et tous ceux qui m'aiment fort !

Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 février 2019 à 14:00:48
Je ne suis pas un héros!
Mes faux pas me collent à la peau!! ;)
https://youtu.be/dG1T6HxijFY

Mais on s'en fiche, on t'aime fort!
Zoubis-ito!
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 23 février 2019 à 00:41:00
Dans le tumulte de nos émotions, avec nos sensibilités, nos fragilités, nos différences, pas toujours facile de se faire comprendre, d’être compris-e, de comprendre les autres ….

J’apprends beaucoup sur le forum. J’ai appris, entre autre, à me taire ici (c’est positif).
Même si ça me manque, je me suis aperçue que ce n’est pas le lieu pour débattre vu nos états, l’écrit qui ne facilite ce genre d’échanges etc ….

Par contre, j’apprécie lorsqu’il y a des échanges complémentaires à partir d’une idée, une pensée etc ….
Ca rejoint, je crois, la pensée de Federico :
Je suis sûr que certain(e)s "itos"ou "itas" pourraient se joindre à nous afin d'élargir et d'enrichir encore un peu plus nos réflexions... jusqu'à arriver au 100ème singe...
Et je trouve que vos files, Pasal, Federico, s’y prêtent bien …. (mais ça vous dérange peut-être)
Maintenant que je connais un peu Julos Beaucarne (et j'aime beaucoup)(merci Pascal) : une de ses phrases : "La diversité de chacun fait la richesse de tous."

Pascal : "lettre ouverte" : je te la pique ....

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 février 2019 à 07:00:11
Hello!
Julos Beaucarne et sa lettre ouverte  a marqué notre jeunesse comme H Tachan, B Lapointe, C Ribeiro, G Manset (la mort d'Orion),Malicorne, Ange et Nino...Alors Catherine  pique, pique sans la moindre hésitation, sauf les moustiques, ça va de soi!!!

Et la danse comme outil  de résilience : Loba!Exprime-toi. https://youtu.be/OQ2ib65d2e8 Merci Bolewa! J'y ferais volontiers un stage avec Cheyenne! Je souffre moins mais si ce qui est enfouit "se danse sous la pluie", et je me sens pleinement  d'accord avec cette métaphore.
Moi aussi j'apprends de vos files.ça me fait du bien, je n'hésite pas à le dire et je n'ai pas non plus de souci d'être addict ici, c'est un libre choix et c'est le bon endroit. ça me porte d'oser parler  avec nos mots à nous, uniques et singuliers, de nos formules aussi provocatrices que cette douleur qui est venue fouailler nos entrailles et provoquer notre rage. Merci aussi de nous lire et de nous supporter  quand la souffrance est au pic de son pic, et seulement pouvoir espérer qu'un jour vienne où elle s'amenuise. J'ajouterai aussi un merci sans flatterie à la fonction de contention de ce site ainsi qu'à celles et ceux qui s'en assurent, la limite me semble posée avec réel souci de respect de la libre expression et de la salubrité.

Et pour ma pomme, si je puis être avant-garde d'une moindre souffrance, je n'hésiterai pas une seconde à le danser, danser encore et encore sous la pluie, sous le soleil ou ailleurs.

Sauf en cas d'arthrose, ça va de soi!!!! La mauvaise réputation https://youtu.be/26Nuj6dhte8 ;D

Bisous-ito

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 février 2019 à 07:55:55
Il n’y a pas d’âge pour se montrer solidaire. La preuve avec cette mamie italienne qui, à 93 ans, vient de s’envoler pour le Kenya. Sa mission ? Venir en aide à un orphelinat ! Lumière sur une dame au grand cœur qui nos donne à toutes et à tous une très jolie leçon de générosité.Cette dame se prénomme Irma.


Salut ma haine, bonjour ma colère et mon courroux, coucou!

Dommage, Irma n'a pas emmené Choupette! ça aurait pu être un moyen de transformer un orphelinat en village écolo comme l'a fait l'asso avec qui ma fille découvrit son fil de vie aux Philippines. Pas la peine de préciser que ce fil s'est rompu et m'amène à tenir le mien, no comment, je souffre moins mais ça ne m'empêche pas d'y penser tout le temps.
De plus, je me sens souvent un peu décalé dans la vie, maintenant. Imaginez : hier je suis allé avec Cheyenne à l'école. Non pas celle de Choupette avec plein de croquettes en or dans les gamelles, non, non comme dit Anny (Whitehouse!)! Une école associative, animée par des bénévoles, des gens du coin qui font ce qu'ils peuvent pour aider les toutous et leur "proprio" à mieux se tenir en société. Un centre d'éducation canine de bon aboi, pardon, de bon aloi avec un accueil sympa. Un pas de plus pour moi aussi en socialisation, lequel tire l'autre en laisse de Cheyenne à moi que je me suis demandé? Va falloir que je travaille mon silence, comme Catherine, ça fait partie de résilience. D'accord, je comprends, s'il pleut et que je me mets à danser style Lakota, ça va faire bizarre un peu quand même. Faut que je le fasse dans ma tête, en vrai, discret, avec cette schizophrénie constructive qui m'a sauvé la mise.
Il y a bien longtemps, quand je bossais avec les mineurs en détention, une psy qui co-écrivit un super bouquin "les chevaliers de Thanatos" me dit : "tout le monde a le droit de penser que la tête du bonhomme avec qui je parle ne lui revient pas et envie de lui couper le tout c'est de ne pas l'acter!". (Pardon Mme Chartier, c'est peut être pas le propos exact mais ça doit en approcher).
Bah nous, les endeuillé(e)s on doit faire pareil : C'est pas parce que Choupette ressemble à un sac à main plein de biffetons  que c'en est un notons-le bien!


“Il paraît que même à Monaco les rues ne sont plus sûres. Les milliardaires n'osent plus sortir le soir... Il y a des millionnaires qui rôdent.” Geluck.


Zoubis-ito.

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 février 2019 à 08:06:20
Hello!
Bon, il semble que j'ai encore un peu de temps à faire ici, ça tombe bien il fait beau! Et pis y a de bonnes choses sur cette terre la preuve :

Auteur de Comment tout va s’effondrer (Les liens qui libèrent, 2018) et président de l’association Wings of the Ocean, Julien Wosnitza s’affaire depuis plusieurs mois à un projet hors du commun, l’appareillage d’un voilier pour dépolluer les mers. le Kraken : découverte inspirante.

Julien Wosnitza n’en a pas fini avec la mer. Son engagement pendant un an en tant que matelot auprès de Sea Shepherd avait grandement inspiré son livre, Comment tout va s’effondrer, en écho à Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015) de Pablo Servigne et Raphaël Stevens. La sortie de son livre lui avait même valu de faire le tour des plateaux télé. Désormais, il repart en mer, cette fois à la voile, dans une mission de dépollution océanique à vocation scientifique et afin de rappeler l’indispensable lutte contre la dispersion du plastique dans l’environnement.

Le Kraken : mon totem! Bah ça, ça me plaît bien j'en ai les tentacules de mon tatouage qui gigotent! Faut dire, oui c'est vrai, la pieuvre est un animal invertébré qui me fascine : en plus il supporte très mal la pollution, je partage.
2012, université de Cambridge, Francis Crick Mémorial conférence:
"L'absence de néocortex ne semble pas empêcher un organisme d'éprouver des états affectifs.....Par conséquent la force des preuves nous amène à conclure que les humains ne sont pas seuls à posséder les substrats neurologiques de la conscience. Des animaux non humains, notamment l'ensemble des mammifères et des oiseaux ainsi que de nombreuses autres espèces telles que les pieuvres, possèdent également ces substrats neurologiques".

Mes filets d'endeuillé de pleurs sont mouillés,
Ses mailles tressées de gorges nouées
à tracer la plastique de la haine
qui mérite tout autant le Kraken
symbole des esprits infernaux
elles et ils voguent sur les flots
à se défaire du plastique de cette haine
en de-ça et malgré leurs poèmes
qui jamais n'écluseront toute leur peine.
Kraken-ito. :-*
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 février 2019 à 08:16:06
Salut à Vous Tou(Te)s! S VTT en abrégé.

Parlons Vélo. Rêver d'un vélo avec ou sans dérailleur (contrairement aux trains les psys ont le droit de dérailler ;D!) implique autonomie et mouvement tout autant qu'équilibre actif puisqu'il faut être en mouvement pour le tenir, l'équilibre.
Plus on construit de routes, plus les automobilistes s’y amassent. De la même façon, plus on multiplie les pistes cyclables et plus les vélos les investissent. Alors j'y va, pédali-pédalo sur la piste cyclable traçant chemin de souffrance à non-souffrance et une Cheyenne qui apprend à tracter le bonhomme et son vélo avec brio. J'avoue que le running est un peu à son avantage quand on court, mais en vélo j'arrive à la gratter. 8)
Sur cette piste cyclable du mouvement, reste une nouvelle étape à franchir : celle de pouvoir parler librement de nos amours DCD de façon suffisamment paisible sans que cela affecte nos propres ami(e)s. Pour moi il est vital de pouvoir parler de ma fille au même titre que nos enfants vivants avec cette présence permanente en moi qui m'aide à maintenir notre propre équilibre et nos pensées qui circulent. Et comme nos ami(e)s ne veulent pas nous blesser, c'est aussi un apprentissage pour eux comme pour nous de trouver ce nouvel équilibre de  ne pas nous blesser encore plus.

Comme le marcheur trace son chemin en marchant, le pédali-pédalo fait avancer le byclo. :P

Bisous les itos!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 février 2019 à 08:12:06
Est-il juste et sain que les entreprises qui nous vendent des médicaments soient les mêmes qui produisent des pesticides ? Pour Vandana Shiva, militante écologiste en guerre contre « le cartel du poison« , la réponse est évidemment non. Dénonçant une « logique meurtrière« , elle nous appelle toutes et tous à nous lever pour notre liberté, notre santé et notre planète. Une intervention musclée, sans détour et sans pincette, mais avec le sourire !

Physicienne et philosophe, Vandana Shiva s’attaque aux pesticides depuis plus de 20 ans. Et puisqu’elle n’a toujours pas obtenu gain de cause, elle poursuit son combat avec force et détermination. Dernier exemple en date ? Cette interview accordée à Brut :

Vandana Shiva :

    « Nous devons nous libérer du cartel du poison pour la liberté et la vie sur Terre, pour la liberté de tous les peuples, pour se libérer des maladies, et pour se libérer d’une nouvelle forme d’esclavagisme. »

    « On a entre nos mains le pouvoir de soigner la Terre, on a entre nos mais le pouvoir de soigner nos corps, et de réparer nos démocraties en souffrance en enlevant le pouvoir au cartel du poison. »



Hello!

Merci Fédo! Boulo ça rime avec Bégaudeau!
Découvrir celles et ceux qui ont fait un pas de côté, ça donne du poids au dosage vaccinal qui lutte pour une humanité qui n'est pas condamnée  à  une obsolescence programmée!
Et cette question du mérite soulevée par Mr Bégaudeau, elle me plaît bien : "et alors, qu'est-ce qu'on fait des non-méritants?" Bel écho de ce propos de refuser une société de "winners et de killers" qui ne font que killer la Terre à l'empoisonner à tour de bourse :

Quand le dernier arbre sera abattu,
la dernière rivière empoisonnée,
le dernier poisson capturé,
alors le visage pâle s'apercevra que
l'argent ne se mange pas
Sitting Bull.

Du symbolique au réel, l'individualisme assassin nous conduit au cannibalisme. >:( Vivent les végétariens! ;D

Bisous de ito!

Pascal.



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 février 2019 à 09:11:30
Des scientifiques nous alertent sur l’effondrement de la calotte polaire ouest-antarctique. Ce phénomène, déjà arrivé il y a 125 000 ans, avait entraîné une hausse du niveau de la mer de 9 mètres, changeant radicalement la face du monde.

Bonjour.

Quand j'étais enfant, avec mon cousin, jour de pluie ou jour d'orage, nous disions que le ciel pleurait ou était fâché.
Au jour d'aujourd'hui, Dame Terre nous dit de plus en plus fermement "ne me secouez pas, je suis pleine de larmes" mais  ne nous incline que bien lentement au changement de notre façon de respecter son accueil.

Atterré, privé de terre : 9 mêtres! Le bidonville où travaillait ma fille risque d'être submergé, ni plus ni moins. Des millions de personnes vont être touchées de plein fouet au plus grands périls de leur vie. L'épreuve qui se prépare n'a d'écho en son ampleur que notre propre écho d'endeuillé(e)s en notre for intérieur et le message de Wovoka m'atterre tout autant dans son avertissement :

"Indiens doivent tous danser, partout, danser toujours.
 Au printemps prochain Grand Esprit arrive....
Quand Grand Esprit  vient, alors Indiens vont tous dans montagne,
tout la-haut, loin des Blancs.
Blancs peuvent plus faire mal aux Indiens...
Grand déluge arrive et Blancs tous morts, noyés.
Plus tard, homme-médecine dit à Indiens d'envoyer message à autres Indiens
pour danser toujours,
et alors temps heureux arrive..."
Wovoka, messie Paiute

Il y a des jours plus difficiles que d'autres. Je n'aime ni prier ni être à genoux, ni alarmer, ni catastropher, même gorge serrée.
Je me sens là, debout, désarmé comme à Wounded Knee.

Bizous et courage à nous.
Pascal-ito.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 février 2019 à 20:41:42
https://youtu.be/b_Uyt9qa4hI
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 mars 2019 à 08:29:58
Il fait beau et c'est un drame

    « Nous écoutons les scientifiques du monde entier, comme la statuette des trois singes de la sagesse, et sommes simplement satisfaits d’aller déjeuner en terrasse… pas tout à fait insouciants mais avec cette vague idée que la lumière et la chaleur, fin février, c’est déjà ça de pris. Tout se passe comme si l’humanité et ses représentants ne réagissaient aux crises graves que lorsque celles-ci surviennent de façon spectaculaire. »

    « Les étudiants américains, en pleine guerre du Vietnam, qui organisaient la 1ère journée de la terre, en 1970, avaient le bon slogan : ‘nous avons trouvé l’ennemi, c’est nous !’ disaient-ils. Aujourd’hui, la menace est pire mais progressive et les ennemis, c’est toujours nous ! On s’écharpe sur le Hidjab Décathlon, sur le nombre de députés nécessaires, sur le RIC, alors que l’essentiel de nos débats devrait tourner autour de la façon de changer de mode de production, de consommation. »


Hello!
C'est la brutalité policière actée sur les campus universitaires qui a réveillé la population et permis d'arrêter cette folie guerrière J'apprends à l'occasion de cette chronique "il fait beau et c'est un drame"que la première journée de la terre, en 1970, fut corrélative de la résistance à la guerre du Vietnam. Quelle leçon d'un chapitre 1 de cette urgence climatique qui nous pend au nez.
Alors, oui, je prends ma bagnole le moins possible, oui je fais gaffe à ma conso, oui je ne prends pas l'avion, oui je deviens de plus en plus végétarien, oui je dis bonjour au Punk à chien qui squatte devant la boulang, oui je souris même si je rage car "on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre". Et oui, c'est bien Punk à chien qui nous montre le chemin : il fait la manche, s'occupe plus de son chien que de lui-même et émet moins de Co2 que nombre de "propres sur eux" qui froncent le nez en passant devant eux. Je les ai pris une fois en stop et discuté un brin de causette. C'est aussi un Papa en difficulté qui s'accroche et j'ai fait ce que j'ai pu pour le soutenir, par un simple moyen, le considérer avec tout le respect dû à sa dignité d'homme.
Et quelque part, il m'a fait penser à ces "bousillés" de la guerre du Vietnam en treillis militaire comme lui,  à la rue des Amériques et s'auto-médiquant avec ce qu'ils trouvaient pour oublier l'horreur vécue.
Comme les Indiens le disaient, "Visage pâle ne sait ni regarder ni écouter" et  cet ennemi en nous, nous devons le combattre sans pour autant être des taiseux et aveugles à nous-mêmes.

Oui, Fédo,  je suis d'accord avec ce que tu a posté :

"-Certains enfants, par leur mort subite, invitent... leurs parents à oser un changement qu'ils n'avaient pu envisager jusqu'alors.
Certains enfants ont ce pouvoir de dire par leur présence furtive et fugitive et leur disparition brutale : "Ose ta vie, toi seul la vivra".
Message d'espoir..." Jacques Salomé.

Je serai dans la rue le 15 mars.

Bisous-ito.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 01 mars 2019 à 11:01:55
Bonjour Pascal... oh boudiou ! j'ai failli écrire " Patate dans l'espace" (ton nom indien)

Merci, merci, merci... 3 fois Merci !

1er merci pour les 3 singes de la sagesse !
je me permets de compléter ton message.
"En Occident, cette représentation suggère que, pour être heureux, il faut : ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. Or, à l’origine, les trois singes évoquent bien des conseils, mais pas ceux-ci. La plus ancienne trace de cette parabole est chinoise, et se trouve dans les Entretiens de Confucius, penseur chinois du Ve siècle av. J.-C. Une traduction plus juste serait : « Ne pas voir le Mal, Ne pas entendre le Mal, Ne pas dire le Mal ». Une maxime que l’on peut comprendre ainsi : la fréquentation du mal rend mauvais, comme l’a exprimé le philosophe Nietzsche au XIXe siècle dans sa citation « quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi pénètre en toi ». Si le discours est chinois, l’utilisation de trois petits singes est toutefois une idée du sculpteur japonais Hidari Jingoro au XVIe siècle, qui en orna les temples de Nikko au Japon.
Originellement, les trois « personnages » sont des macaques du Japon et ils s’appellent :
Mizaru (l’aveugle), Kikazaru (le sourd) et Iwazaru (le muet).
- Par l'équipe Ça m'intéresse -


2ème merci  pour "les messages prémonitoires des Indiens d'Amérique"...
Des chefs Indiens humbles et sages comme les 3 macaques du Japon : Mizaru, Kikazaru et Iwazaru !

3ème merci à toi mon Grand copain pour toutes les belles choses que tu apportes au forum !

et notamment : "Et oui, c'est bien Punk à chien qui nous montre le chemin : il fait la manche, s'occupe plus de son chien que de lui-même et émet moins de Co2 que nombre de "propres sur eux" qui froncent le nez en passant devant eux. Je les ai pris une fois en stop et discuté un brin de causette. C'est aussi un Papa en difficulté qui s'accroche et j'ai fait ce que j'ai pu pour le soutenir, par un simple moyen, le considérer avec tout le respect dû à sa dignité d'homme."
Papa de Javotte

Un peu d'humour...
Citation
"Ça faisait des semaines que je voulais lui parler. Je me suis lancé. Elle s’était arrangée un vague chignon pour l’occasion, alors je n’ai rien trouvé de mieux que de vouloir la complimenter sur sa coiffure. Seulement, le «  il te va bien ce chignon » est sorti de mes lèvres en « Ils te vont bien ces nichons ». Elle m’a regardé bouche bée, s’est tournée vers ses copines en rougissant avant d’éclater de rire. J’ai bafouillé avant de sauter sur mon Solex en pédalant pour fuir plus vite avant de me rappeler que c’était moi qui avait organisé la « Boum » chez mes parents…"

Un premier flirt mais  j'ai "paniqué" et il n'y a donc pas eu de scoubidou boum boum ... après la "Boum" hihihi

Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 mars 2019 à 14:05:55
On s’écharpe sur le Hidjab Décathlon, sur le nombre de députés nécessaires, sur le RIC, alors que l’essentiel de nos débats devrait tourner autour de la façon de changer de mode de production, de consommation. »

Re-hello et plein de pensées à vous.
En baladant Cheyenne je ne pouvais m'empêcher de réfléchir à cette partie de la chronique "il fait beau  mais en fait c'est un drame". Peux-t-on s'en satisfaire?
Devant le choc qui nous attend, il y a tout de même 2 façons de concevoir le genre humain et son devenir qui se confrontent, s'affrontent comme à bien des moments de notre histoire émaillée de guerres, d'atrocités et de conflits : soit la solution qui émerge se tourne vers un collectif et une conscience partagée d'un bien commun, soit c'est la dérive élitiste d'une classe de grands propriétaires qui prend le dessus et s'arroge le droit d'en jouir sans partage autre que d'asservir le reste de l'humanité à cette fin. La troisième voie pourrait être une co-habitation supportable, mais j'imagine mal qu'elle puisse se construire sans heurts ou violences.
Systèmes capitalistes et systèmes communistes ont pollué avec autant d'entrain et distillé une culture tout autant orientée vers des mensonges qui rassurent plutôt qu'orientée vers des vérités qui dérangent. Des riches, des super riches y en a dans les 2 camps qui au final en ont produit autant. Il me semble que nous avons eu un tout peu plus de liberté de contester dans le système capitaliste qui a phagocyté les autres formules. Mais on y est, se télescopent de plus en plus frontalement sa logique dévoratrice et d'autres logiques de vie plus communautaires.
Dissocier d'une part la responsabilité de consommer autrement et d'autre part les revendications sociales et sociétales  met un accent légitime sur l'état d'urgence environnemental, certes, mais, à mon avis, l'un ne va pas sans l'autre car ils sont interdépendants. Certainement une question du rapport d'équilibre des masses, comme le "100ème singe" et la recherche du point de basculement d'une masse critique.
Merci Fédo pour les 3 singes qui me rappellent bien aussi  ceux de Koshima, dits laveurs de patates (dans l'espace,hi, hi!)

Zoubis-ito et "dansez sous la pluie!" ;)  https://youtu.be/Bx743aah7o8
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 mars 2019 à 08:08:47
"La décroissance n'est pas la croissance négative. Il conviendrait de parler d'"a-croissance", comme on parle d'athéisme. C'est d'ailleurs très précisément de l'abandon d'une foi ou d'une religion (celle de l'économie, du progrès et du développement) qu'il s'agit.

S'il est admis que la poursuite indéfinie de la croissance est incompatible avec une planète finie, les conséquences (produire moins et consommer moins) sont encore loin d'être acceptées. Mais si nous ne changeons pas de trajectoire, la catastrophe écologique et humaine nous guette. Il est encore temps d'imaginer, sereinement, un système reposant sur une autre logique : une "société de décroissance". " S.L.

Serge Latouche est professeur émérite d'économie à l'université de Paris-Sud XI (Orsay). Cet " objecteur de croissance " poursuit l'analyse qu'il a donnée dans Survivre au développement (Mille et une nuits, 2004) puis dans Le Pari de la décroissance (Fayard, 2006).


Salut mes ami(e)s (ou pas!)

Cette nuit j'ai probablement  rêvé que je dansais à Wounded Knee,  juste à mon réveil j'avais cette image en tête dans ce non-espace/espace de notre psyché en sommeil.

Corinne Morel :"Plus qu'un art, la danse remplit, sur le plan symbolique, une fonction spirituelle d'échange entre l'homme et les forces cosmiques ou divines...La danse est également l'expression de la levée des défenses, de la cessation du refoulement, de la délivrance intérieure. Le rêveur ose "se lâcher" et se livrer...La danse solitaire montre la libération personnelle"
J'étais seul, certes désarmé et un peu maladroit, humble en tout cas, et acceptant d'être" jugé", vu. Peut être que mes soeurs et frères de coeur me donneront leur accord pour être des leurs. A nouveau, oserais-je dire, à nouveau. Comme dans la culture Rom, pour les Amérindiens, l'exil était une punition suprême. Mon ressenti était plus proche d'un retour d'exil mêlant appartenance retrouvée et solitude assumée que d'être empreint d' un état histrionique ou extatique .
https://youtu.be/7PQj-NHp83A

C'est honneur pour moi de le partager et je vous prie de le recevoir en toute simplicité. "You must not hate the white man!"

PS: il ne pleuvait pas! ;D

Exposer c'est s'exposer disait Pablo!


Zoubis-ito.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 03 mars 2019 à 01:47:48

Cher Frère Blanc

Quand je suis né, j'étais noir,
Quand j'ai grandi, j'étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.

Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.

Alors, de nous deux,
Qui est l'homme de couleur ?

Léopold Sédar Senghor (1906-2001)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 mars 2019 à 07:52:28
 :D Ah ah, Fédo, l'homme arc-en-ciel vous dit Bonjour!

L'art de la politique est d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde


Et pan, "on" en voit de toutes les couleurs! Drapeau blanc, je me rends!
Et puis mon corps vieillit, il n'arrête pas de me jouer des tours. J'ai le talon d'Achille en berne côté gauche depuis hier et les semaines précédentes c'était le côté droit. Bigre, mon corps serait-il instance de dialogue politique? Ou signe de dire à sa façon : ça marche plus, t'as le tendon trop tendu! P'têt ben qu' c'est ça qui me dit car j'ai foiré l'école hier. Impossible trop flippant, rien à faire, ça bloque dans ma têtête : pas moyen de me résoudre à prendre mon petit cartable avec Cheyenne. J'ai préféré aller me balader avec elle, et bingo, le talon d'Achille fait bobo. Franchement, je me rends, drapeau blanc, faut être dans le rang. d'accord, mais au dernier, là où ça rigole. Parce que j'en ai un peu marre de voir que c'est la pathologie qui gagne le plus souvent, alors je laisse la mienne filer. Cancre, fainéant, sécheur de cours,école buissonnière, dilettante, réformé p4 à l'armée, étudiant, chômeur, retraité, une vie bien remplie! Et Papa abîmé!
Cela dit, Cheyenne est trop contente, elle arrête pas de le montrer, parce que vraiment ça la gavait d'aller se casser les pattes à marcher droit, comme son maître elle préfère marcher de travers. ça renforce notre complicité qu'elle me dit et c'est pas moi qui t'a pété le tendon, c'est le tennis que t'as trop joué hier, me fait pas prendre mes croquettes pour des lampions, comme M :-\ >:( :-X ;). Je vous laisse deviner le nom ;D!

Quand on vous colle une baffe, marcher hors des clous vaut-i mieux que de tendre l'autre joue et finir à genoux? Question ouverte, nom d'un tendon!  :P


Bon Domingo de la part de  Pascal-ito!

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 mars 2019 à 07:51:13
Hello!
Ah ah Catherine, ça y est t'es membre héroïque! :-* Sans commentaires, Fedo, sinon tu vas te faire virer du cours, dernier rang ou pas! ;) .
Mon grand père, ses médailles, elles étaient dans un tiroir, bien mélangées avec le reste du joyeux bordel qui régnait dedans. De temps en temps, on les sortait avec mon cousin, pour jouer avec, mais ça durait pas car à chaque fois, mon grand père ou ma grand mère les refoutait dans le vrac du tiroir. Faut dire que du Chemin des Dames à Verdun, Pépé était chaque fois dans les derniers rescapés, 2ème classe jusqu'au bout, salement amoché et alcoolique. ça a marqué la filière paternelle d'un joli tendon d'Achille : obligé d'être au dernier rang, pas médaillé et réparateur en cycles et motocycles, mon premier boulot, suivi du 2éme,  "réparateur" en cycles humains, ce coup là, (modestement dit tout de même, très sérieusement) et allant au boulot en moto! Hier, j'ai exploré l'histoire Amérindienne : chaque être était considéré comme détenteur d'un pouvoir qu'il cultivait ou pas. Cette conception reflétait une diversité d'approches qui m'a fait le plus grand bien, parce que personne n'était condamné à être guerrier comme Pépé le fut, appelé et pas le choix, va à la boucherie au nom de la patrie. Mais bon, ça ne me fait pas rêver (de jour ;D!), car les Amérindiens en ont vraiment bavé : décimé(e)s par les épidémies, dépecés par les traités, le commerce fallacieux, l'alcool et le reste, déportés et acheminés dans des camps, traqués et assassinés, déchirés dans des choix infernaux voire inféodés à tuer les leurs, une horreur. Et la palette de leurs réactions m'aide à avancer : aussi féroces que celles de Géronimo ou plus politiques comme celles de Cochise pour les Apaches, voire intégratives comme celles de Major Ridge pour les Cherokees, par exemple, au final,  il n'y a pas de recettes magiques.  Seulement des dosages, comme pour les poisons et médicaments et à chacun(e) le sien dans cet univers cruel qui nous amène à pleurer, "on" le partage et ça c'est dans le camp du bien, de l'aide, du respect et de la résilience.

Eva Luna – Isabel Allende (1987)
Entre comédie et tragédie, l'univers d'Eva Luna est un théâtre cocasse et cruel, peuplé de personnages inquiétants et loufoques : sa mère qui arrache son père de l'agonie en lui faisant l'amour, sa marraine qui engendre un monstre à deux têtes, l'une blanche et l'autre noire, grand-mère Elvira qui dort dans son cercueil, Huberto Naranjo, gosse des rues qui deviendra guérilleros, la Madame, puissante maquerelle de la capitale, Mimi, travesti promu star de la télévision nationale, Riad Halabi, commerçant moyen-oriental au coeur tendre et aux caresses savantes... Et Eva elle-même, née bonniche rebelle, rêveuse et émerveillée, dont le talent de raconteuse d'histoires lui permettra de sortir de la misère et de la servitude.


Avec toute ma considération, Eva,  pour cette si difficile journée d'hier  ainsi que pour Emmanuelle, Raphaël, Javotte ma fille, Mircéa et toutes et tous.

L'univers n'est pas cruel, c'est nous qui le rendons ainsi. :(


Comme Fedo, solidairement, chaleureusement, respectueusement.

Pascal-ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 04 mars 2019 à 13:28:33
Merci infiniment Pascal...

C'est une auteure que j'aime beaucoup...que j'aimais déjà avant...
Mon pseudo vient d'elle.Il est polysémique...

J'ai bien pleuré en lisant Paula...tant ça raconte une facette de mon histoire...Isabel a mis des mots sur une expérience im pensable,in nommable , im parlable...Ce fut précieux.

Paula.Isabel Allende.1994
"Le 8 décembre 1991, Paula, une jeune femme de vingt-neuf ans, atteinte d’une grave maladie, sombre dans le coma. Elle mourra un an plus tard.

Pendant les jours de détresse consacrés à la veiller, sa mère – Isabel Allende – entreprend de lui adresser par écrit un long récit : l’histoire des siens. Avec la même force et la même vérité que les personnages de La Maison aux esprits et d’Eva Luna, surgissent ainsi les protagonistes de son enfance, et ceux, plus lointains, d’une saga familiale inaugurée par ce marin basque qui, au début du siècle dernier, prit pied sur la terre chilienne. Au gré des souvenirs revit le Chili du président Allende, en état de quasi-guerre civile jusqu’à la tragédie de 1973. Puis vient le temps de l’exil et de la création littéraire. Mais à travers le témoignage, l’histoire, la confidence, ce livre nous conte avant tout la lutte désespérée, bouleversante, d’une mère contre le temps qui passe et emporte chaque jour un peu plus son enfant."

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 mars 2019 à 09:05:41
Un prospectiviste de BP a ainsi donné à Matthieu Auzanneau cette image déroutante à propos des pétroles de schistes :

    « On est exactement comme des rats de laboratoires qui auraient mangé toutes les céréales et qui se trouvent résolus à manger le paquet ».


Bonjour!
Voici 4 ans, j'ai assisté à un débat passionnant sur les énergies de l'extrême animé par l'auteur  d'une BD sur le "fracking". Sylvain Lapoix, BD "énergies extrêmes"publiée chez Futuropolis.  Sylvain Lapoix est journaliste d'investigation. Il a été (admirablement  et courageusement, je souligne) sur place explorer cette réalité du fracking. Il a rencontré ses promoteurs ainsi que ses détracteurs, voire ses victimes. C'était avant. Je ne savais pas alors que je serai sujet d'un fracking tout aussi violent 4 mois plus tard. Psychique, celui-là, mais la métaphore est bonne, c'est de même nature, je la maintiens.
Lors de ce débat, j'appris que les victimes étaient en partie des Indiens (dans le Dakota, je crois). Les accidents dus aux transports routiers et plus particulièrement aux camions étaient devenus monnaie courante. L'explication : les chauffeurs payés à l'heure surpassait leur temps de conduite à tel point qu'il(elle)s étaient de véritables dangers routiers. D'autant plus que l'exploitation en fracking  demande des quantités pharamineuses d'eau et de sable (de basse qualité), donc un max de transport. Ma fille n'a pas été une victime directe de cette folie qui nourrit sa progéniture, mais je n'arrive pas à dissocier l'orientation prise par ce capitalisme effréné et les propres choix de ma fille pour accorder ses aspirations d'un monde meilleur et ses convictions intérieures. J'ai failli à un endroit : celui de privilégier mon propre stress de Papa (et aussi ma culpabilité)  à celui d'une réelle écoute du besoin de tempérance qui aurait été plus utile à ma fille que ma croyance élogieuse en ses choix.

" Qui reconnaît ses torts demande pardon. "
Mark Twain ; Les aventures de Huckleberry Finn (1884)

Une bonne nouvelle : Total est bredouille au large du récif d'Amazonie! Greenpeace. ;D


Courage à nous!

Bisous.

Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 mars 2019 à 15:41:42
Ajout aujourd'hui :
Je militais pas mal à l'époque (2015 et avant) et diffusais quelques textes de mes ressentis, trouvant que militer c'est déjà pas marrant alors autant le faire avec une dose d'humour... j'ai pensé à Raphaël qui voulait aller danser avec nos cousins en Afrique en évoquant ce matin le fracking et ce que ça m'avait inspiré à l'époque.

Quand le Bonobo rencontre la fracturation hydraulique

   Notre cher Bonobo est un chimpanzé. Réputé pour sa sociabilité, les femelles bonobo, n’en soyez pas choquées, Mesdames, proposent leur sexe aux mâles qu’elles sentent un peu trop en proie à l’agressivité. Ma foi, ça fonctionne pour le genre Bonobo, et n’en déplaise à la morale, ces messieurs les bonobos mâles se calment et le groupe garde son homogénéité.
   Tout le monde est gagnant, en terme de simple sécurité et survie dans la jungle.
   En est-il de même pour notre charmante espèce de bipèdes en terme de survie et de sécurité quand les mâles pètent les plombs? Je me le demande, et pour cause. Un lot de mâles agressifs tentent de soulager leurs pulsions prédatrices, voraces et insatiables en violant...la terre. Je ne suis absolument pas convaincu qu’elle soit d’accord pour calmer leurs ardeurs sous cette forme. Je doute même fort que ce soit le cas et que Dame Terre propose ses services de façon aussi complaisante à ces arrogants de la conquête (sans bégaiement!) que mesdames les Bonobettes.
   La preuve en est fournie par les réponses embryonnaires de notre mère planète sous forme de dérèglement climatique à nos portes, M’est avis que les pseudos Ouranos commencent sérieusement à agacer Madame Planète grave de chez grave avec leurs envies incontrôlables de la pilonner à coup de fracturation hydraulique. Cette analogie avec “les coups de boutoir masculins” a été évoquée en terme fort suggestifs  par un enquêteur journaliste au cours d’un débat sur le thème des gaz de schiste. ça résumait assez bien son propre ressenti des propos tenus par les promoteurs de cette technique "fracturale".
   Imaginons la scène d’un forage rempli d’une substance gélatineuse (fruit des recherches, la flotte est trop fluide, tout à fait authentique) soumise à forte pression pour fracturer la roche et libérer les gaz...L'analogie est effectivement quelque peu piquante, "séminalement" parlant. Mon dieu, "qu'allait-on faire dans cette galère" disait Molière.

   Je vous conseille la Bd “énergies extrêmes” de Blancou&Lapoix, parue chez Futuropolis. C’est Yes et parlant!

   Bon, c’est quand que ces mâles ne résument pas leurs neurones à habiter la partie pénienne de leur personne? Ah, oui, c’est vrai, l’humain a dominé le reste du monde avec l’usage de son cerveau, alors, les neurones, il est grand temps de retourner au bercail, ça chauffe le climat!!! Fuyez l’endroit du pantalon et remonter vers la cervelle, comme les saumons, vous verrez, ça marche! Suffit de suivre la moelle épinière, le cerveau est en haut, un peu comme un puits de forage, quoi, z'avez déjà le mode d'emploi.

            Cycle “quelle épique époque! Avril 2015.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 mars 2019 à 08:24:46
Bordalo II est un artiste portugais auteur d’une œuvre profondément originale : à partir de déchets, il sculpte des animaux magnifiques. Ses sculptures sont comme le miroir de notre société gaspilleuse.
 « J’appartiens à une génération extrêmement consumériste, matérialiste et avide », explique Bordalo II sur son site. « Avec la production de choses à son maximum, la production de "déchets" et d’objets inutilisés est également à son maximum. Le terme "déchet" est cité en raison de sa définition abstraite : "Les ordures d’un homme sont le trésor d’un autre". Je crée, recrée, assemble et développe des idées avec des matériaux en fin de vie et j’essaie de les relier à la durabilité, à la conscience écologique et sociale. »

Coucou les richard(e)s!

Gazer au visage un gilet jaune handicapé dans un fauteuil roulant après lui avoir arraché et confisqué ses lunettes et masque de protection vient d'augmenter mon trésor de façon nettement appréciable : au jeu de la cagnotte des violences sur personnes vulnérables, le concours est ouvert et même TF1 collerait des pubs pour "Doséo", la bombe qui dose mieux. Super de se sentir riche avec tout ce qui se passe, je vais pouvoir aller danser sous la pluie avec un parapluie doré même pas imposé et faire la queue dans une file d'attente pré-citée au guichet de l'île caïman que j'aime tant.
La légitimité destructrice fait des adeptes et risque fort de se retourner contre l'ensemble de l'humanité:  ça va pas être simple d'en faire une jolie création, mille pardons aux générations futures tellement elles devront retrousser leur manche pour ce faire.
Allez les Riches, passez une bonne journée tout de même, il reste de la place dans mon coeur même si mon portefeuille métaphorique est plein..de biftons-ito!

Bizous

Pa-scalp!

Petit ajout fin de journée : pensant à Albert Camus qui opta pour refuser tout anathème avec son "2 peuples qui n'arrivent pas à vivre ensemble se condamnent à mourir ensemble", étant ici-même sur un site dédié au deuil, il me semble nécessaire de rappeler que le suicide affecte bien des êtres, dont des policiers. L'inacceptable ne légitime pas l'amalgame d'une partie au tout. Il y a des policiers qui ont été reconnus comme "Justes" pour leur refus d'appliquer ce qu'ils considéraient comme contraire à leur fonction sous Vichy. C'est bien de le rappeler, je trouve.

ito.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 07 mars 2019 à 00:26:26
Et oui, c'est bien Punk à chien qui nous montre le chemin : il fait la manche, s'occupe plus de son chien que de lui-même et émet moins de Co2 que nombre de "propres sur eux" qui froncent le nez en passant devant eux. C'est aussi un Papa en difficulté qui s'accroche

« punk à chien » ?!  :P   Chez nous, c’est une expression un peu péjorative ….   ;)

 Ca me renvoie à la ZAD de N.D des Landes.
 Il y a eu de très, très belles choses ! Et aussi d’autres bien moins belles ….
Entre autre, la reproduction (en moins pire quand même) de la « société » : d’un côté celles et ceux qui « savent » (parler, décider, imposer) et de l ‘autre : celles et ceux qui ont rarement la parole, « subissent » l’exclusion, etc ….  ces derniers étaient souvent appelés « punk à chien » (par une partie des premiers, entre autre). Ils vivaient sur la zone déclarée «non motorisée » : sans électricité etc ... (c’est pas donné à tout le monde ce genre de choix, c’est respectable ….). Ils y ont créé des façons de vivre simples (plein de choses à apprendre grâce à eux, à elles...).

Et des gens au milieu qui essayaient de mettre du lien entre ces deux mondes …(pas tout rose, ni d’un côté, ni de l’autre)

Après l’abandon du projet d’aéroport, comme prévu et craint, une bonne partie des premiers est allée « négocier »( ?) avec l’État !
Ces terres devaient revenir légitiment à toutes celles et ceux qui ont lutté pour les préserver … (c’est à dire à tout le monde et à personne). Ensuite celles et ceux qui voulaient régulariser leur situation par rapport à « leurs terres » : pourquoi pas ….

 Hé bien non ...
Tout compte fait on n’a rien gagné, on a juste pas perdu …
Et quasiment tout le deuxième groupe est parti, par choix ou par nécessité ….

Vraiment dommage, c’était un endroit, malgré les différences et différents, riche de rencontres, de partages, de créations ….


Pour toi, pour celles et ceux qui aiment la terre, la Vie …. :
https://www.youtube.com/watch?v=K9J8tR7MYDA&feature=youtu.be  (Jacques Gamblin "mon climat")

 :-* aux itos, aux itas

Catherine
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 mars 2019 à 08:57:33
Hello!
Punk avec un P majuscule pour moi! Il y a un Africain qui m'avait expliqué que dans sa culture (Bambara ou Ouoloff? Pardon, je ne me rappelle plus, en tout cas dans ce coin de l'Afrique, Tobie Nathan en sait plus que moi sur le sujet, certain!), le sens d'un mot était signifié par une noix gardée en bouche. Cette noix donnait sens au mot, éludant en quelque sorte les versants antagonistes du mot et en précisant la nature. Donc, Catherine, merci de me le rappeler: dans ma bouche rien de péjoratif et c'est bien de le préciser. Les discussions autour de l'amalgame bien gratiné effectué autour de la ZAD  ne disqualifie pour moi rien de ce qui aurait du y être soutenu contre vents et marées par l'état  et non détruits aussi aveuglément. Mais le paradoxe de la marge qui a besoin de sa marge est difficilement contournable, pour aider  le reste de la page à avancer, je crois.
D'ailleurs, dès que je peux, je participerai comme au Larzac à la hauteur de mes moyens au pot commun pour acheter des terres à la ZAD NDL, si c'est encore possible,  sans la moindre hésitation.
Il y a un auteur que j'adorais lire à mes enfants, Philippe Corentin. : L’ogre, le loup, la petite fille et le gâteau.
Comment faire passer le gué à nos impossibles? :P. Des fois, j'en sais rien. :-*
Qu'allons nous faire dans cette galère?
Ma fille me manque, c'est dur ces temps-ci.

Bizs.

ito.


Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 08 mars 2019 à 03:47:24
Il y a un auteur que j'adorais lire à mes enfants, Philippe Corentin. : L’ogre, le loup, la petite fille et le gâteau.
Je ne connaissais que "l'Afrique de Zigomar". Dans le "tien", la tête du loup : elle paye ....
La lecture des livres pour "enfants" est souvent un grand plaisir pour tous je trouve.

J'espère qu'il y a du soleil dans ton coeur aujourd'hui ...., que le beau sourire de Javotte t'apporte un peu plus de sérénité.
Il faudrait peut-être aussi que Cheyenne refasse des bêtises .....  :D

Des bisous tout plein

Catherine
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 mars 2019 à 08:23:45
L’effondrement de notre civilisation mondialisée n’est plus une hypothèse farfelue. De plus en plus de monde s’y prépare, réapprend à se passer du superflu… et à vivre ensemble. Et ça, pour Christophe André, c’est une excellente nouvelle.

Dans sa dernière chronique sur France Inter, le psychiatre s’est penché sur deux notions à priori incompatibles : l’optimisme et la fin du monde. En quoi est-ce qu’un effondrement de nos modes de vie pourrait être une bonne chose ? Découvrez la belle et inspirante réponse de Christophe André :

    « Oui, le pire va sans doute arriver. Oui, notre monde, tel que nous le connaissons, va s’effondrer. Mais on pourra s’en tirer si on se serre les coudes »

    « Nous devrons vivre avec moins, faire le deuil de toutes nos dépendances énergétiques, matérialistes. Mais surtout, nous devrons comprendre qu’il sera inutile de vouloir se sauver égoïstement, de seulement chercher un abri pour y vivre comme avant. Quand tout menace de s’effondrer, on se met à mieux écouter les prophètes, mais aussi les poètes. Et voilà ce que nous dit l’un d’entre eux, Christian Bobin :

    « Fou celui qui se croit à l’abri.

    Je ne cherche pas un abri.

    Ce ne serait qu’un endroit pour y mourir sans bruit.

    Je cherche ce qui arrive quand on n’est plus protégé et qu’on n’a plus peur de rien. »

    Ça va nous faire bizarre de renoncer à toutes nos protections et toutes nos peurs. Mais ça va peut-être aussi nous faire du bien. »

Revenir à l’essentiel et à plus de solidarité ? C’est vrai que, de ce point de vue, l’effondrement peut être perçu comme une opportunité plutôt que comme une menace… Bien vu.

Saluto!
Hello Catherine, oui, je sens Javotte dans le coin et ça me fait du bien. Plus Cheyenne au top : on fait du vélo ensembles, elle adore! Et on ira pas à l'école : je crois qu'elle assure un max juste pour montrer que vraiment elle me comprend, ça m'angoisse trop  l'école! :D. Je préfère la rue comme....Punk à Chien! LOL, sérieux je m'y sens mieux et ça c'est ce qu'on partage derrière la façade. Je mets aussi une majuscule à Chien (magnifique d'ailleurs, un boxer superbe) car Cheyenne me fait remarquer que ça se fait pas et que c'est discourtois de se limiter à un seul  être du tandem comme elle et moi en byclo!) Pardon Mr, je recommencerai plus.
Par ailleurs, je poste ce truc de Cristophe André en soulignant une résonance d'endeuillé avec  :" l'optimisme et la fin du monde". J'ai un peu de mal à positiver, mais bon de mon côté je vais essayer d'optimiser la manif climat et penser que les policiers vont être de notre côté plutôt que de nous doser la trombine avec leur escopette à lacrymos! La piste des larmes c'est comme le chant des pistes des aborigènes Australiens (Cfr Bruce Chatwin) , ça se danse et ça se chante sans nous y aider, vu qu'on en ai déjà proprios! ;D

Zoubis-ito

Pascal.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 08 mars 2019 à 20:14:58
Pablo Servigné dans des écrits sur la collapsologie, l'effondrement, fait un parallèle avec le processus de deuil. ( moi j'y crois pas trop au processus de deuil,  mais bon ..)

Mais il commence par la fin,  l'acceptation, qui donne une " ouverture "  .

Accepter l'idée que le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui va s'effondrer d'ici peu de temps ( Pablo Servigne parle de 2020 à 2030, donc demain ...) va permettre la " construction " d'un autre sur d'autres bases, l'entraide, la solidarité, l'essentiel , la nature etc...

Bon, je résume, et je n'ai pas tout lu, ni sans doute tout compris, mais je farfouille pas mal là dedans en ce moment.

Christophe André dit la même chose, et cela tombe bien, car j'aime ses pensées, autant que celles de Pablo, et je me sens cohérente sur ce coup là ...

Si cela vous intéresse, des choses intéressantes à lire et écouter.

Pablo Servigné : " L'entraide, l'autre loi de la jungle "

La web série " NEXT "

Et  tout plein de conférence sur youtube...

Pensées pour tous les itos et itas, présents et absents.

Nora

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 mars 2019 à 08:09:20
Hello!

Pensées pour tout les itas et les itos, absents ou présents.

Comme ça me fait plaisir de partager aussi cette phrase de Nora. Vraiment ça me fait du bien de recevoir et de partager cette formule. C'est une façon d'interpeller notre sens du lien qui me convient .
exemple de ce matin de Radio Canada:

Solidarités Initiatives

Suspendu au télésiège, un skieur de 8 ans est sauvé par des ados

Ces jeunes n'étaient à Vancouver que pour la journée. Le hasard a bien fait les choses... Un sauvetage solidaire et exemplaire.
Par
Axel Leclercq -
Publié le 8 mars 2019 à 14:37 - Mis à jour le 8 mars 2019 à 15:57

Face au danger, la meilleure réponse est souvent la solidarité. Exemple avec ce sauvetage spectaculaire observé cette semaine au Canada.

Ça s’est passé plus précisément à Vancouver, sur une piste de ski. Un enfant de 8 ans, qui avait glissé sous la barre du télésiège, était suspendu dans le vide, retenu uniquement par la main de son père. Pour éviter un drame, il fallait agir vite. Pas le temps d’attendre des secours.

Par chance, un adolescent de 14 ans a aperçu ce qui se passait et a aussitôt alerté ses amis, leur demandant de s'emparer d’un filet de sécurité pour s’en servir comme d’une toile d’atterrissage. Pendant ce temps-là, le papa et le gamin ont tenu bon, jusqu’au dénouement…

Résultat ? pas la moindre blessure !

Grâce à leur sang froid et à leur travail collectif, ces jeunes ados ont réussi à sauver le gamin.


C'est quand on se donne la main qu'on s'en sort bien, pas quand elle est arrachée, blessée ou frappée, hein, ça rappelle rien?  Ah si, la guerre du feu!


Après Amnesty International et le Parlement européen, l’ONU dénonce l’« usage excessif de la force » contre les « gilets jaunes » à travers sa haut-commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet qui a réclamé, mercredi 6 mars, « une enquête approfondie » sur les nombreuses accusations de violences policières. Depuis le commencement des « Actes des Gilets Jaunes », ces violences policières sont recensées par le documentariste David Dufresne. Pour le moment, 500 blessures sont comptabilisées, parmi lesquelles des membres arrachés et des yeux crevés.


Alors, on fait quel choix? Moi la religion "no limit"  du possédant qui accumule son argent comme sublimation d'un  état de commerce niveau caca/popo ça me branche pas des masses. J'sais pas, ça m'attire pas et ça nourrit pas mes questions d'endeuillé. Je préfère celle-ci, ramassée hier:
Va-t-il  falloir changer de paradigme? La matière qui crée la conscience, base du matérialisme va-t-elle céder la place à la conscience qui permet à la matière de se manifester?  Je vous passe le lien de cette question : "et si la mort n'existait pas?"
https://youtu.be/HpsJ4o5C4Hg

La spiritualité n'est pas une religion ;D


bisous-ito et bon WE

Pascal.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 mars 2019 à 14:31:42
Hello Fédo.
Content de te relire, ça me manquait mais, on le sait, endeuillé égal besoin de se retirer quand ça demande. Alors toute ma solidarité mon Amigo.
Ouais, le titre "et si la mort n'existait pas" me convient très moyennement. On en sait quelque chose que la mort existe, nos enfants l'ont prise en pleine tronche et, au cimetière comme ailleurs, c'est le mien de poing en pleine tronche que j'aurai collé à la première personne m'affirmant de dedans ses propres croyances : "mais ta fille elle est vivante". Pour moi c'est ni plus ni moins de la maltraitance que de tenir ce genre de propos, ça a été tenté avec moi, mais assez vite retenu, j'ai carrément averti des risques encourus de me les servir, j'avoue.
Par contre se poser la question de la mort comme une  étape dans une continuité d'un autre "vivant" de ce qui fût conscience, là je signe totalement ok. C'est le sens de notre science de gratter du terrain sur l'étendue de notre ignorance et le paradigme est processus évolutif.

Louis Joseph Antoine de Potter 1848. Questions sociales p 215:

Question : Il y a relativement à la société plusieurs espèces de raisonnement également bons?

-Tout raisonnement doit être relatif à l'époque à laquelle on l'applique. celui par ex, qui établit que la vérité incontestablement reconnue est la base de l'ordre, raisonnement bon dans le sens absolu du mot, serait relativement mauvais si on y avait recours à l'époque où l'ordre a encore besoin d'un principe hypothétique, considéré comme vrai parce que personne ne le conteste.
De même, le mauvais raisonnement, absolument parlant, et qui l'est en effet pour une société conforme à l'absolue raison, c'est à dire ce raisonnement qui fonde la société sur une supposition de vérité qu'il est défendu à l'intelligence d'examiner, est le seul efficace pour conserver l'ordre et l'existence si on l'applique à une société encore ignorante et pour cela forcément opprimée; il est par conséquent le seul bon raisonnement relatif à cette société.


Tout dogme doit rester à notre service et non l'inverse, tout comme résumer le tout à une seule de ses parties est de l'idéologie. ;D


Itaos, plein de pensées à vous!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 mars 2019 à 07:00:23
« Nous sommes tout simplement en train de détruire les systèmes de support à la vie qui nous permettent de maintenir notre existence sur la planète, ainsi que toutes les autres formes de vie sur la planète. C’est horrible de nous voir décimer le monde naturel comme celui-ci. » a déclaré Brad Lister à The Guardian. « Je ne pense pas que la plupart des gens aient une vision systémique du monde naturel. Mais tout est lié et lorsque les invertébrés déclinent, c’est toute la chaîne alimentaire qui va en pâtir et se dégrader".

Hello!

"Et si on arrêtait tout, on réfléchit et c'est pas triste", l'an 01 de Gébé! Déjà, qu'il n'y ai plus d'insectes volants pourrait nous inviter à arrêter de prendre les nôtres de volants. Ou au moins se limiter, prendre le bus, développer les transports en commun, les rendre gratuits, multiplier modes de déplacement non polluants du vélo au bateau et pis se dire que le temps c'est de l'argent, alors oui, d'accord, je le prends. Tiens, d'ailleurs, c'est à pied que je me déplace le plus souvent, maintenant. Je vois des gens, je leurs dis bonjour ou pas, etc....Bon d'accord, ça suffira pas et c'est pas en achetant des baskets écologiques que ça règlera le reste. Mais c'est vrai, faut un début à tout, marcher pour le climat c'est un devoir citoyen, planétaire et terrien, ni plus ni moins. P'têt que je prêche des convaincu(e)s, p'têt que je cherche en vain, p'têt qu'y aura jamais l'an 01, mais p'têt qu'on est comme les insectes :

 Dans une chrysalide on se transforme avant de pouvoir déployer nos ailes! :-*


Bizous-itaos!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 mars 2019 à 08:16:26
Les étudiant.e.s et lycéen.ne.s ont lancé un appel à la « grève mondiale pour le futur » le 15 mars 2019, et pour des actions reconductibles et amplifiées chaque vendredi. Nous, personnels de la recherche publique et de l’enseignement supérieur, sommes à leurs côtés et avec les enseignant.e.s qui auront choisi de les accompagner. Nous célébrons leur exigence « d’entrer en résistance » face à l’inaction politique et à l’aveuglement ou au consentement passif qui s’en satisfait.

Ami(e)s du jour bonjour, ennemi(e)s du soir bonsoir!

C'est parti pour les vendredis, j'en serai.
Robinson Crusoé (ou les limbes du pacifique, merci de vos écrits, Mr Tournier!) seront d'accord avec la formulation  " c'est encore dans les limbes", projet vague et incertain que l'écologie actuelle traduit assez bien : on sait pas encore vraiment quoi foutre pour s'en sortir entre les boues rouges d'un côté et les  insectes en berne de l'autre avec la voracité financière pour couronner le tout.

    « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas. »  Et le XXIIe sera-t-il ou ne sera pas, tout simplement?

    André MALRAUX (1901-1976), La Légende du siècle (1972)

Rétablissons la vérité, sur la prophétie de cet homme né avec le siècle dernier (1901), qu’il parcourut en acteur et témoin de l’Histoire, tour à tour romancier, combattant et résistant, compagnon de route et ministre du général de Gaulle.

Malraux le philosophe tenait au mot « spirituel » – et non pas « religieux », voire « mystique » ! Deux qualificatifs qui trahissent ou à tout le moins réduisent et déforment sa pensée. Tadao Takemoto, disciple fidèle, fait précisément allusion à cette spiritualité malrucienne, dans son essai : André Malraux et la Cascade de Nachi (1989, Julliard).


Et  le XXIIe siècle?  Se résumera-t-il à être une survie écologique ou pas? Nous empruntons la Terre à nos enfants et j'oserai ajouter ici, morts ou vivants  :-*


Bizous-itaos.

Pascal.



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 mars 2019 à 12:05:35
"Accepter, ce n'est pas se résigner, mais rien ne vous fera perdre plus d'énergie que de résister face à une situation que vous ne pouvez pas changer."
Dalaï Lama

Ok! mais je peux au moins essayer de la comprendre ou plutôt d'avancer dans ma compréhension de ce qui est hors de ma portée. Je découvre la pensée de la physique quantique que jusqu'à présent jr e n'avais pas cherché à explorer. La pensée quantique croise bien des points avec mes autres apprentissages, mes ressentis de la clinique comme de mon propre   "soin".  Cela me bouscule autant que mes premiers pas systémiques. C'est dire à quel endroit je me trouve de ce "comprendre" qui parfois me procure de l'apaisement et d'autres fois non. J'ai besoin d'un petit break pour digérer tout ça!
Je trouve ça passionnant et bouleversant. pour exemple de mon trajet, ci-joint un lien parmi d'autres..
Pour moi, la différence fait couple avec le tout, sorte d'homéostase de l'univers vibratoire et du corpus, dans un constant renouvellement de l'expérience d'un Grand Tout qui s'expérimente à lui-même en s'oubliant, liant mort et vie dans une permanence à l'écho des forces qui le constitue.
https://youtu.be/OCJjcpmt0WU
https://youtu.be/kS5SNQQ6V-8

Filles des nombres d'or
fortes des lois du ciel
sur nous tombe et s'endort
un dieu couleur de miel

La primauté de la conscience est bien plus porteuse de sens que la primauté du matérialisme, et tant mieux, cela nous donne une chance de nous sortir de cette mauvaise passe où nous sommes plongé(e)s.

Bisous itaos à tou(te)s.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 mars 2019 à 06:53:01
Trois chiens sèment des graines pour replanter toute une forêt

Ne trouvant plus aucun abri ni nourriture, les animaux sauvages n’ont pas eu d’autre choix que de déserter la forêt. Pour venir en aide à cette biodiversité malmenée, une association a fait appel à nos plus fidèles amis à quatre pattes.
10 décembre 2018 - La Relève et La Peste

Das, Summer et Olivia gambadent joyeusement dans les bois, bien insouciantes de leur nouvelle renommée de « chien-héro ». D’habitude, les médias nous content de touchantes histoires de chiens sauveteurs, bravant les décombres ou les monticules de neige pour retrouver de malheureux disparus. Cette fois-ci, ce trio de canidés part à la rescousse des forêts calcinées.

En janvier, le pays sud-américain a vécu « le pire désastre forestier » de son histoire, selon les mots de sa présidente Michelle Bachelet. En quelques jours, plus de 467 000 hectares sont partis en fumée et 11 personnes ont perdu la vie.

Ne trouvant plus aucun abri ni nourriture, les animaux sauvages n’ont pas eu d’autre choix que de déserter la forêt. Pour venir en aide à cette biodiversité malmenée, une association a fait appel à nos plus fidèles amis à quatre pattes. C’est ainsi que trois chiennes de race « borders collies » se sont mises à semer pour la bonne cause. Leur mission ? Etre des chiens comme les autres. Courir, sauter, jouer… il faut remuer ! Chaque animal s’est vu remettre un précieux bagage, une sorte de sac à dos rempli de graines.
Crédit Photo : Jesse Gardner

Un système de perforation permet qu’elles puissent s’échapper et s’éparpiller au sol. Bondissant de tous les côtés, les petits poucets de la forêt ne cessent de semer. Ainsi, en trois mois, Das, Olivia et Summer ont déjà sillonné quinze bois de la région de El Maule, et écoulent l’équivalent de 10 kg de graines par jour. Belle performance !


Hello!

Vive les chiennes et les chiens qui ne marchent pas en rang! ;)

Bizs-itao.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 mars 2019 à 07:31:37
 

Philippe Bobola, présenté dans une précédente interview, est physicien, biologiste, anthropologue et psychanalyste.
Dans cette interview il révèle les différents changements de paradigme amorcés dans le monde occidental, qui sont entrain de changer radicalement notre vision du monde.

Nous pouvons citer par exemple le passage de la religion à la spiritualité, qui est la quête d’un équilibre avec la nature, le cosmos.
D’où l’engouement actuel pour le chamanisme.

Actuellement la physique quantique met en évidence que tout est lié.
La vie est finalement beaucoup plus le lien entre les choses que les choses en elles-mêmes.

Tout est en constante intéraction, à commencer par soi-même avec ce que nous percevons. Nous passons dès lors à une physique participative.

A travers ces prises de consciences, nous pouvons passer à un écologie participative, à une démocratie participative, où l’on va pouvoir se prendre en main, ensemble.

On ne peut espérer que le meilleur en alliant la science de pointe et les savoirs des peuples traditionnels.
Nous passons d’un système fermé à un système ouvert.
Pour l’Occident, tout est à redécouvrir.


Saluto!

Je me permets de partager cet extrait en provenance du site d'accueil de Philippe Bobola. Je navigue modestement depuis quelques jours dans ces approches de la physique quantique, Loin de tout comprendre, je comprends que ça bouleverse bien des concepts et j'apprécie le terme relevé par Philippe Bobola sur une "vulgarisation" pour préférer le terme de popularisation. De nombreux aspects développés croisent bien des ressentis personnels, certes, mais ce qui m'intéresse est cette question : est-ce que ça agit sur ma douleur de Papa endeuillé? La psychanalyse, lors de mes 2 dernières séances voici 1 an et demi ne pouvait plus m'apporter d'aide. C'est sur ce constat ouvert/fermé que j'ai décidé d'arrêter ces séances, en gardant, en accord avec mon analyste, possibilité de les reprendre si besoin. ça n'a pour l'instant pas été le cas. Peu d'autres chemins se proposaient autres que les écrits en partage, principalement ici. Il me semble que la physique quantique et ce qu'elle ouvre sans tomber dans le travers du magique remplit cette possibilité : ouvrir une porte vers d'autres champs s'appuyant sur un postulat constaté par les physiciens, la dualité, princeps de l'univers.
Ces nouveaux paradigmes  m'amènent à les partager puisque reflets de ma propre quête, avec toutefois une réserve : spiritualité et responsabilité vont de pair et n'appellent nullement des affirmations péremptoires et doivent être écrites sous égide de probabilité. Peut être que ça sera utile à d'autres personnes que moi? Un pas après l'autre! ;D

Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 14 mars 2019 à 12:30:37
As tu lu Philippe Forest?
Le chat de Schrödinger?(ça me semble être dans l'air du temps que tu traverses en ce moment...j'aime beaucoup cet auteur pour son réalisme face à la mort de l'enfant et son inconsolabilité radicale...)

«Attraper un chat noir dans l'obscurité de la nuit est, dit-on, la chose la plus difficile qui soit. Surtout s'il n'y en a pas.
Je veux dire : surtout s'il n'y a pas de chat dans la nuit où l'on cherche.
Ainsi parle un vieux proverbe chinois à la paternité incertaine. Du Confucius. Paraît-il. J'aurais plutôt pensé à un moine japonais. Ou bien à un humoriste anglais. Ce qui revient à peu près au même.
Je crois comprendre ce que cette phrase signifie. Elle dit que la sagesse consiste à ne pas se mettre en quête de chimères. Que rien n'est plus vain que de partir à la chasse aux fantômes. Qu'il est absurde de prétendre capturer de ses mains un chat quand nul ne saurait discerner, même vaguement, sa forme absente dans l'épaisseur de la nuit.
Mais Confucius, si c'est de lui qu'il s'agit, ou bien le penseur improbable auquel on a prêté son nom, n'affirme pas que la chose soit impossible. Il dit juste que trouver un chat noir dans la nuit est le comble du difficile.
Et que le comble de ce comble est atteint si le chat n'est pas là.
J'ouvre les yeux dans le noir de la nuit. Des lignes, des taches, des ombres, le scintillement d'une forme qui fuit. Quelque chose qui remue dans un coin et envoie ses ondes ricocher au loin vers le vide qui vibre.»


Télérama:"Le chat de Schrödinger, qui donne son titre au nouveau roman de Philippe Forest, est ce qu'on appelle une expérience de pensée — une image, une fable, dont l'objectif est d'illustrer, de façon métaphorique, une théorie scientifique trop abstraite pour que l'esprit humain puisse se la représenter. Erwin Schrödinger (1887-1961) est en l'occurrence un des pères de la physique quantique et, pour simplifier, disons que l'expérience du chat, qu'il a imaginée, illustre l'hypothèse, qui défie tout ensemble la physique classique et le bon sens, mais a valeur de loi dans la mécanique quantique, selon laquelle « toute chose existe simultanément sous des formes opposées au sein de la réalité ». Certes, c'est difficile à avaler, mais c'est ainsi, partons du principe « qu'une chose puisse à la fois être et ne pas être, exister simultanément sous différentes formes pourtant incompatibles les unes avec les autres, qu'ainsi être ou ne pas être cesse soudainement d'être la question ».

Car tel est le point de départ de la méditation de Philippe Forest, l'entrée en matière de ce roman poétique et somptueusement spéculatif. Qui, au côté du chat de Schrödinger, en convoque un autre : une apparition « sous forme de chat », surgie un soir dans l'obscurité au fond du jardin du narrateur. L'intérêt de ce dernier pour la physique quantique, pour Schrödinger et son hypothétique félin, ainsi que pour le chat sans nom qui hante son jardin, constituant, pour lui, le support d'une réflexion patiente, intimiste et métaphysique sur la relation que l'homme entretient avec l'insaisissable réel. Une interrogation qui convoque tout ensemble l'infiniment grand (l'Univers et le néant d'où tout est né), l'infiniment petit (le monde de l'atome et ses étranges lois), mais aussi l'enfance et la mémoire, l'histoire en tant que récit et en tant que destin..., pour faire de tout cela la « matière hété­roclite d'un récit plutôt monomaniaque comme ceux qu'on se fait à soi-même les nuits d'insomnie, où se juxtaposent et se chevauchent dans l'obscurité tous les morceaux du jour, et dont ne reste rien de plus qu'une bouillie de souvenirs au réveil ».

Dans ce récit, en son coeur même, il est un vide : celui laissé par la petite fille morte qui occupe depuis toujours, livre après livre (L'Enfant éternel, Tous les enfants sauf un, Sarinagara...), le centre de l'oeuvre de Philippe Forest. Comme une absence, « un trou au ventre ». Une plaie que Le Chat de Schrödinger vient à son tour, d'une nouvelle façon — philosophique, poétique, grave, bouleversante —, ausculter, à défaut de pouvoir la guérir, la consoler. A défaut aussi, et en dépit de toute science, de pouvoir finalement lui donner un sens, autre que « ce grand mouvement d'ombres qui pousse tout vers le néant ».
Nathalie Crom
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 mars 2019 à 15:00:27
Merci de ta réponse Eva et de ce que tu retranscrit de Philippe Forest. J'ai toutes les peines du monde à lire et à me concentrer sur un bouquin, faut que j'apprenne autrement! Donc thunks, le chat de Schrödinger ça me rappelle un truc et vraiment chouette de me le donner. Ouais, merci vraiment  Eva.
« qu'une chose puisse à la fois être et ne pas être, exister simultanément sous différentes formes pourtant incompatibles les unes avec les autres, qu'ainsi être ou ne pas être cesse soudainement d'être la question ».
C'est effectivement dans cette strate que je cherche puisque cela, à défaut de nous consoler ou de nous "guérir" (l'un des termes que j'ai utilisé auprès de mon analyste était que de perdre un enfant n'est pas une pathologie), cela m'apaise ne serait-ce que par une formulation tout aussi valide et inverse : qu'une chose puisse à la fois ne pas être et être, exister simultanément sous différentes formes est évidemment moteur pour nous, telle est notre charge.
Qui observe qui,  me dis-je  souvent quand je croise des chats, et récemment un qui était comme en attente sur l'autre côté d'un pont que je franchissais, très clairement en train de m'évaluer! Sont pas nommés "gardien de l'invisible" pour rien ceux-là et c'est juste de dire que c'est un peu ce genre de trucs que la physique quantique me permet de raccorder, parmi d'autres éléments.
Bizs-itao.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 mars 2019 à 15:51:58
Le paradoxe de Russel:
On peut diviser tous les objets de l'univers en 2 classes, par ex, la classe des chats et la classe des non-chats. à un "niveau logique supérieur", on peut de nouveau diviser l'univers en 2 classes : les classes membres d'elles-mêmes et celles qui ne le sont pas; ainsi la classe des concepts sera membre d'elle-même puisqu'elle est un concept, tandis que la classe des chats ne sera pas membre d'elle même puisqu'elle n'est pas un chat. Et l'on peut encore, répétant la même opération, diviser les classes en 2 classes différentes; on aura donc la classe des classes membres d'elles-mêmes, et la classe des classes non-membres d'elles- mêmes.
C'est là qu'apparaît le paradoxe de Russell : si la classe des classes non-membres d'elles-mêmes est membre d'elle-même, alors elle n'est pas membre d'elle-même puisqu'elle est la classe des classes qui ne sont pas membres d'elles-mêmes; mais, si elle n'est pas membre d'elle-même, alors elle est membre d'elle-même puisque le fait de ne pas appartenir à soi-même est la propriété des classes qui la composent.
Watzlawick, Helmick Beavin et Jackson font remarquer qu'il ne s'agit pas seulement d'une contradiction mais d'une véritable antinomie, car la conclusion est fondée sur une logique des plus rigoureuses.

Extrait de "si tu m'aimes, ne m'aime pas, Mony Elkaïm. "approche systémique et psychotérapie".

Et voilà, les chats sont toujours dans le coup! ;) J'avais déjà bien ramé sur ce truc dès le 2ème étage, alors imaginez la physique quantique! Bon, au moins ça prouve bien le fait paradoxal qui nous intéresse! Un des croisements que j'avais repéré.
Re-bizs-itaos.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 mars 2019 à 07:33:46
« Nous façonnons nos outils, et ceux-ci, à leur tour, nous façonnent. » affirmait Marshall McLuhan, célèbre théoricien de la communication, au sujet des médias

Hello!

Il n'y a pas que les médias, il y a nous-mêmes aussi! Une physique participative en somme, puisque c'est ce que nous amène cette pensée du quantique. Alors? ça nous sert à quoi, à nous, les endeuillé(e)s?
l'idée qui me vient est la suivante : la conjugaison. Une alchimie de la conjugaison. Si le système solaire, par exemple, ne peut être expliqué que par la physique classique et ses lois sur la gravitation;  si le système sub-atomique ne peut l'être que par l'approche quantique, il s'agit bien d'une sollicitation de notre capacité, de notre potentialité d'adapter nos propres états à cette complémentarité.
Si je tente de percevoir la mort sous ces 2 angles dans ce que j'appelle un "distinguer sans disjoindre",  la physique classique avalise ma souffrance de Papa endeuillé sans le moindre conteste : ma fille n'est plus et plus jamais je ne la tiendrai dans mes bras ni elle, moi et ses êtres chéris dans les siens. La physique quantique m'ouvre la porte de perception pour paraphraser Aldous  Huxley : celle d'un être vibratoire qui continue son chemin de conscience sans que je puisse en être autrement certain que par la logique de déduction. C'est bien mon logos qui me porte à n' exclure ni l'une ni l'autre approche. Il y a donc bien un équilibre qu'il est envisageable de décrypter. Et ce terme de "décrypter" n'est pas sans rappeler des éléments de transmission inter-générationnels bien connus en thérapie familiale si je puis me permettre cette petite digression.
En synthèse, l'un ne va pas sans l'autre et réciproquement. C'est bien dans cette conjugaison de douleur et d'apaisement que nous évoluons endeuillé(e)s entre "la mort" et "l'âme hors", sans exclusion ni inclusion des possibles comme des impossibles.
En tout cas, ça me donne envie d'avancer encore, la brutalité du ressenti m'y oblige, pas le choix, là.
Et en soutien à ces journées de sensibilisation aux méfaits de la pollution et de l'industrialisation:

Si la psychanalyse nous a invité(e)s à nettoyer notre passé, la quantique nous invite à nettoyer notre futur en changeant notre ici et maintenant. Solidairement.


Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 mars 2019 à 06:50:36
Pour démarrer ce samedi Pras à pras : https://youtu.be/k2GN45nubEE

Hello!

Petit tour hier auprès de ces jeunes en grève : Elles (surtout elles), et ils sont nombreux! Tant mieux. Gag : elles et ils avaient parsemé la place "Nap" de phrases écrites à la craie dont  "l'argent ne se mange pas (cfr Sitting Bull !)". J'ai essayé de dialoguer mais pas facile car j'ai buté  sur de la colère présente en filigrane  envers nos générations et assez palpable pour qui sent ce genre de trucs,... évidemment un peu embêté, presque maladroit même. C''était surtout très émouvant de voir cette jeunesse en mouvement et l'ambiance était sympa.  Un peu frustrant pour moi de ne pouvoir échanger que très sommairement, mais ça se comprend, question de cadre.  Petite rigolade intérieure en voyant la balayeuse municipale effacer les slogans écrits à la craie dès la levée de camp des jeunes!  Pas sûr qu'on soit plus nombreux aujourd'hui, nous les adultes, en ce lieu, tout au moins. A suivre!
La danse du ballet Vs hip hop tome 1 : https://youtu.be/Fb1Blvfvp78  ;D
                                                                  tome 2 : https://youtu.be/-fWfDEjhqnY dommage ratée la fin, mais bon!

Zoubis-itaos

Pascal

Grâce et avec toute l'attention de Fédo, Catherine, plein de pensées.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 mars 2019 à 18:49:04
2000 personnes environ. Ouf, ça devrait être 20 000 mais je vais pas chialer, c'est déjà pas mal et nettement à la hauteur pour soutenir la mobilisation des jeunes d'hier. Cela étant, ça a été l'occas de croiser des personnes du 2ème et 3ème cercle de connaissance peu ou pas vues depuis longtemps. et j'ai répondu "je vais bien", avec insistance même parfois et le sourire. C'est violent dedans, ça ruade, ça tape mais c'est possible de le contenir et ça aide les personnes à être plus détendues, comme une charge qui leur est enlevée et lève une barrière.
Autre barrière qui se lève, je vais faire un tour dans qques temps à un rassemblement shamanique ce que je n'aurais jamais envisagé auparavant. Et en plus il y aurait des Navajos et des Cherokees! Yes!
Papa de Javotte.

Bizs.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 mars 2019 à 08:06:03
Les éditocrates éblouis par Macron... et en rage contre les gilets jaunes
par Florent Michaux, mercredi 13 mars 2019

Depuis le début du « grand débat » lancé par le gouvernement à la mi-janvier, Emmanuel Macron est omniprésent dans les médias. Ses déplacements sont scrutés, et ses interventions lors de « débats » (qui prennent rapidement la forme de monologues) sont retransmis en direct par les chaînes d’information en continu. Et surtout, sa « performance » fait l’objet de tous les commentaires éblouis des éditocrates. Pendant ce temps, la mobilisation des gilets jaunes se poursuit. Ces derniers ne provoquent pas le même enthousiasme chez les tauliers des grands médias, qui ne manquent pas une occasion de les mépriser et de les insulter. Retour en images sur ce contraste qui n’est pas sans évoquer La Fontaine : « Selon que vous serez puissant ou misérable... »



La Fontaine : « Selon que vous serez puissant ou misérable... »

Bonjour à vous, respectueusement, solidairement, chaleureusement comme  Fédo.

éblouissement et aveuglement vont de pair, parole d'endeuillé et ce n'est certes pas un hasard si la violence vise les yeux ou le visage qui les porte.  Le visible et l'invisible exsudent leur dualité au fil des actualités comme un sens qui crie sa demande d'être vu  au titre d'un système qui produit son propre changement. Le big bang du bling bling est en route et notre potentiel de changement avec. La physique quantique propose un futur comme un champ de probabilités qu'il est de notre responsabilité de potentialiser ou non. Quoique nous les avons déjà potentialisées puisque pensées si soigner, en quelque sorte  c'est dérailler de sa ligne temporelle, comme proposé par une lecture quantique du temps..
Le deuil vient agir pour nous aider progressivement  à nous délier de nos objets d'amour et  change notre rapport à la continuité/discontinuité par la douleur qui se fait matière. L'insupportable absence demande sa présence dans une forme de mise en relief qui n'est pas sans évoquer les sculptures dont mon premier souvenir est celle du musée Dali à Figueras. Le visage n'apparaît que du haut d'un escalier qui m'évoque tout autant le poème de Linda Pastan.
I comme Icare décale le savoir de soi et ne peut que nous exhorter à trouver la bonne distance sans perdre les pédales de notre petit vélo intérieur!
ça tombe bien, dimanche est jour des cyclistes! SVTT!

Et la première ou le premier qui dit  "le ballet des mollets aiguille le tricot des gambettes" sera viré ! Crotte c'est moi. OK, je sors! ;D

Bizs-itaos!

Pascal.

Ps : y a-t-il un point où nous ne nous  sentons plus obligé(e)s de justifier notre non-souffrance? Question ouverte.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 mars 2019 à 10:56:20
je pense que oui, et c'est sur le terme justifier qu'il est possible d'agir : mais je pense que nous restons contraints de l'expliquer.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 17 mars 2019 à 13:28:04

"Le deuil vient agir pour nous aider progressivement  à nous délier de nos objets d'amour et  change notre rapport à la continuité/discontinuité par la douleur qui se fait matière. L'insupportable absence demande sa présence dans une forme de mise en relief qui n'est pas sans évoquer les sculptures dont mon premier souvenir est celle du musée Dali à Figueras. Le visage n'apparaît que du haut d'un escalier qui m'évoque tout autant le poème de Linda Pastan.
I comme Icare décale le savoir de soi et ne peut que nous exhorter à trouver la bonne distance sans perdre les pédales de notre petit vélo intérieur!
ça tombe bien, dimanche est jour des cyclistes! SVTT!

Et la première ou le premier qui dit  "le ballet des mollets aiguille le tricot des gambettes" sera viré ! Crotte c'est moi. OK, je sors! ;D

Bizs-itaos!"
Pascal.

Simplement magnifique ton "édito-ito" ... purement, durement SU-BLI-ME ...

Je serais le deuxième à dire "le ballet des mollets aiguille le tricot des gambettes"... eh oui, je suis viré ! j'assume ! OK, je sors... mais avec toi !

Amicalement, chaleureusement, solidairement, respectueusement

J't'embrasse Pascal-ito

Fed-ito

Vive les itaos ! bizs
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 mars 2019 à 13:44:42
Merci, Fedo. :-*
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 17 mars 2019 à 14:05:04
2000 personnes environ. Ouf, ça devrait être 20 000 mais je vais pas chialer, c'est déjà pas mal et nettement à la hauteur pour soutenir la mobilisation des jeunes d'hier.

Oui, mais voilà :  entre compromis et compromission (https://mobile.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/l-assemblee-decale-de-trois-ans-l-interdiction-de-la-production-de-certains-pesticides_3236123.amp) ...
(https://www.aht.li/3351828/Baskets.gif)

Hé bien, c’est pas le moment de délacer ses baskets (https://www.consoglobe.com/marques-chaussures-ecologiques-cg/2). Par contre s’il y en a qui pouvaient nous les lâcher un peu …



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 mars 2019 à 14:45:56
ah ah Faïk!
Top 10 des marques de chaussures écologiques

Des chaussures écologiques, solides et belles, c’est possible : voici, sélectionnés pour vous par consoGlobe.com, dix chausseurs éthiques et respectueux de l’environnement.

Les seules godasses qui évitent les escargots et limaces avec radar de recul intégré, quoique "pieds nus sur la terre sacrée" ça le fait aussi!!! :D

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 mars 2019 à 08:24:02
Un corbeau et un loup qui s’associent pour mieux chasser ? Non, vous ne rêvez pas. Cette étonnante synergie a déjà été observée par des scientifiques. Le corbeau localise des proies puis les indique au loup qui n’a plus qu’à passer à l’attaque. Et quand la messe est dite, les deux compères se partagent le butin… . Une association efficace reconstituée dans un film passionnant.

Saluto à vous touto!

ça tombe bien ce truc du corbeau et du loup, ce matin, j'avais en tête la reliance! J'y ajouterai le lapin qui, reconnaissons-le n'a pas une super place dans la chaîne alimentaire et ne faisait même pas de ski comme qui vous savez.
Non, vraiment, c'est la reliance qui m'agitait le ciboulot, merci Maître Corbeau de ce fromage, par l'odeur alléché, c'est le ramage de la reliance au réveil que je voulais croquer.
La non séparabilité des particules qui viennent questionner temps et distance sont bien soulignées par cette vidéo qui en notre lieu de résidence, la Terre, nous force à l'association pour résister au vide, en particulier celui de notre estomac se trouvant au bout d'un tuyau précédé d'une ouverture qu'on appelle la bouche qui par ailleurs sert aussi de machine à parler quand elle ne mastique pas.
Eh bah, il se trouve qu'en physique quantique la non séparabilité démontre que temps et distance ne s'inscrivent pas dans la théorie d'Albert Einsten. Comme entre reliance et résilience il y a SI, je me suis dit et SI? Et si la théorie du 100ème singe pouvait s'expliquer sur un plan quantique? C'est pas ballot.
Style si une masse X de particules changent, la non-sommativité ,théorie systémique des ensembles implique que la masse X finit par arriver à un point critique suffisant pour basculer le reste. Eh, eh, c'est pas idiot. En clinique, la théorie de la non-sommativité: de même qu'un système n'est pas la somme de ses éléments, on ne peut réduire une famille à la somme de ses membres. C'est ce plus d'inertie qui m'intéresse, la "patate chaude" qu'on se refile, dit-on, nous les clinicien(ne)s! ;)
Et là, la reliance pour nous les endeuillé(e)s, notre corbeau je ne vous le décris pas, pas besoin. Bah mon lapin, t'as encore fait un pas! Gare au loup! Bon, très humblement je demande protection à Mr Grégoire Solotareff :

Tom et Loulou :
Lorsqu'un jeune loup qui n'a jamais vu de lapin rencontre un petit lapin qui n'a jamais vu de loup, ils ne savent pas qu'ils sont censés être ennemis, alors ils deviennent amis. Mais quand ils jouent à "peur du loup", Tom le lapin a beaucoup plus peur que Loulou le loup quand ils jouent à "peur du lapin".


Mon lapin, essaye de bien rester à ta place dans la chaîne alimentaire! Oui, Mr, je reste dans le couloir, avec Fédo. ;D


Bizs-itaos!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 18 mars 2019 à 11:08:03

"Saluto à vous touto" ... Pascal   // S VTT (Salut à Vous Toutes et Tous... Federico

Non Pascal-ito, ça ne peut plus durer ! demain nous reprenons le chemin de l'école... toi et moi !
On ne se lâche pas des yeux et on se tient la main !
On se soutient et on se motive ! ensemble !
Nous ne pouvons cependant pas être coiffés de bonnets d'ânes et vivre dans la bohème des cancres toute notre vie !
Nous ne pouvons pas nous faire toujours virer des cours et se retrouver dans les quatre coins de tous les couloirs du monde ! ça suffit le gâchis !
Soyons raisonnable, tu ne peux tous les jours faire la ribouldingue avec Cheyenne et moi glandouiller de la sorte !
il faut nous ressaisir et vite ! hihihi !

Tiens à propos de lapin et de loup... voici une p'tite BD...
https://www.youtube.com/watch?v=Bz-3Ys4dfgs

Amicalement, chaleureusement, solidairement, respectueusement.
Federico

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 mars 2019 à 07:36:15
    Le vent ne souffle pas la matinée entière. L'averse ne dure pas tout le long du jour. Les caprices du temps ne sont pas éternels. L'homme non plus.

Tao te King

SVTT!

J'aime me référer à des bouquins d'enfants. Solotareff, Ungerer, Ponti, Lenain, Corentin sont souvent parmi mes préférés. Ils marquent tous un passage de vie, un souvenir, une bribe, une envolée. et ce matin c'était "Hypolène la découvreuse". C'est souvent comme ça que je nommais Javotte, un peu en secret : Hypolène la découvreuse. Après avoir quitté le nid Hypolène découvre son arbre de bas en haut, affronte et lutte pour arriver à sa cime et découvrir un horizon d'autres arbres. Elle devient alors :
LA DECOUVREUSE !
C'est toujours ce qu'elle active dans ma conscience et à une puissance 10 puissance 10. Je suis si fier d'elle, avec mon amour de Papa, même si, même si....comme Fédo pour Raphael, je tente toujours de saisir encore et encore ce qui fût sa propre souffrance.
Alors je me suis dit : "qu'est-ce qui nous lie, ici?". A mes yeux, dans mon impression profonde, dans mon "imprégnonisme",une Galère avec un G majuscule. Et si je mets majuscule c'est pour honorer ce bateau qui est nôtre. La douleur endeuillée est  chaîne liant nos destins et communautés dans un même lieu, un même espace, un même temps, un même sentiment : le "Amicalement, chaleureusement, solidairement, respectueusement" si cher à Fédo, le contenant de notre bateau, sa coque en quelque sorte. Un proche et différent qui nous porte à ramer sur le même banc, si proche du long siège sans dossier du Galérien(ne).
Wei Wu Wei. C'est le nom que je donnais à ce bateau. C'est la quête que j'expose souvent, la recherche, la poussée d'équilibre, ma propre ligne de flottaison avec mes soeurs et frères d'appartenance. Vous, mes ami(e)s si j'ose vous nommer ainsi. Oui je suis content d'apprendre qu'il y a un "hôtel de l'espoir", oui je lis Eva triste de cet engouement excluant le soin allopathique sans autres formalités, oui je partage le "mais où est Souci?", oui à la conscience solidaire et sociale, à la révolte de Catherine, oui à tout ce qui marque ce forum d'un nouveau pas, d'un nouvel élan, d'une nouvelle force qui nous aide à avancer.
Et je me suis demandé s'il y avait comme dans Hypolène la découvreuse d'autres bateaux qu'on pouvait voir au loin? Proches ou lointains? S'il est facile d'identifier ce qui nous enchaîne, qu'en est-il de la liberté? Et, non, je ne suis pas naïf, je cherche seulement à évaluer le poids de mes chaînes et jusqu'où mon regard porte!

Autant en emporte le vent   

Noter le Tao Te King, c'est noter le vent et c'est noter une traduction.
Comme le site n'admet pas les doublons, je note le vent.
 Et comme le vent passe toutes les notes,
 mon humeur étant à cette heure aérienne : 10.


Bizs-itaos

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 mars 2019 à 14:32:41
Hello!
La reliance. Pourquoi n'ai-je pas ouvert ce fil sous l'égide "parents en deuil" qui aurait été plus indiqué?  La première réponse qui me vient est qu'il m'est impossible d'accepter le terme de perte. Il n'est tout simplement pas éligible à ma psyché. Je n'ai pas les moyens psychiques de le concevoir sous quelque forme que ce soit. Egoïsme profond, incapacité d'aimer, handicap structurel, individualisme outrancier, faillite paternelle, culpabilité ingérable, procrastination pathologique, égotisme, auto-centrage et j'en oublie, je crois avoir tout explorer pour en arriver à ce point : je n'ai pas les moyens psychiques de concevoir la perte de ma fille. On perd un objet, pas un sujet, et encore moins un sujet de sa filiation.
En systémie, la néguentropie est l'information transmise au système sur lui-même. Si je me conçois système, le I d'information présenté par Philippe  Guilleman dans son VIE (vibration information énergie) est celui-ci : je n'ai pas dans ma structure accès au principe de perte. Est-ce du déni? A la fois oui et non;  je suis assez convaincu de sa façon de décrire les synchronicités par cette approche d'un futur "excité" par notre propre prospection. De son" retour" pour nous indiquer chemin. Je suis plus critique sur l'amour mis en seul pôle mais je n'ai certainement pas tout pigé!
https://youtu.be/cZsu2v9CWBQ


Zoubis.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 19 mars 2019 à 19:12:44
Galériennes et galériens du deuil...
nous sommes tous dans cette galère,
elle avance pas vite, mais elle avance...


"On perd un objet, pas un sujet, et encore moins un sujet de sa filiation."
je plussoie des 2 mains...
je n'ai pas perdu ma fille, que non...
elle a été néantisée par la mort...
effacée du monde des vivants...
et mon psychisme à moi peine encore à le réaliser...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 mars 2019 à 20:05:56
Je me demande si ce n'est pas notre psychisme qui peine à reconnaître qu'il ne le peut pas. Et c'est dans ce non-espace, l'impossible que nous devons raciner. As-tu remarqué qu'il est la plupart du temps fait référence à une présence d'ancêtres DCD, éventuellement depuis longtemps, de connaissances ou de proches mais jamais d'enfants?  Pour moi cela en est presque devenu visible notre marque.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 20 mars 2019 à 00:34:13
Je racine peu...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 mars 2019 à 08:09:42
Hello!

Je racine peu...Eva.

Comment pourrions-nous être "épiphytes" dans ce monde commun du langage qui ne nous désigne pas d'autre façon que par ajout qualificatif? Le terme "désenfanté" ne fonctionne pas encore comme un nom commun, le sera-t-il un jour?  Je n'en sais rien, il sonne mal.  Les propres racines des termes qui se transforment au fil du temps passant d'un état de qualificatif à celui de nom commun mettent bien du temps à pousser...Malades, Veuves, Veufs, Orphelines, Orphelins ont fait ce chemin, mais "perdre" un amour n'est pas non plus nommé  autrement que par l'ajout d'un adjectif qualificatif : le nom commun simple n'existe pas. Cela m'ouvre cette passerelle métaphorique que Catherine nous transmet de tout son coeur, à nous qui sommes "désenfanté(e)s", en lien avec tou(te)s les endeuillé(e)s.
C'est ce que je vais porter, probablement, comme question auprès du "cercle de sagesse" : existe-t-il une langue, une culture qui nous nomme de façon simple? L'ajout qualificatif suppose une complexité qui ajoute alors que nous sommes face à la perte. Il y a chemin à faire.
 
 Citer Mircea :

Mais je voulais vous dire MERCI pour vos mots, pensées pour Mircea et moi, vos cadeaux, musique, poèmes, mais surtout MERCI à VOUS d'être là. Vous avez mis, sur mon nuage bien gris, un arc-en-ciel ….

Arc en ciel/passerelle des termes qui nous lient ...D'ailleurs le terme "plussoyer" forme aussi un "plus soi" qui  habite et lie notre état : pas étonnant de mon côté que je m'intéresse à la dimension quantique qui nomme l'invisible et trace un lien entre l'observation et l'observé. C'est l'impensable qui fait jour, passant d'une canopée inversée à des racines aériennes. Je ne vois pas comment raciner autrement que dans une sorte de "pensum" de l'inversion temporelle.
Je suis aussi d'accord avec une approche du mental qui ne se résume pas à être  dogme... qui doit être à notre service et non l'inverse, ça colle pour moi, en tout cas.

Biz-itaos à vous tous!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 20 mars 2019 à 09:38:18
Hello!

Je racine peu...Eva.

Comment pourrions-nous être "épiphytes" dans ce monde commun du langage qui ne nous désigne pas d'autre façon que par ajout qualificatif? Le terme "désenfanté" ne fonctionne pas encore comme un nom commun, le sera-t-il un jour?  Je n'en sais rien, il sonne mal.  Les propres racines des termes qui se transforment au fil du temps passant d'un état de qualificatif à celui de nom commun mettent bien du temps à pousser...Malades, Veuves, Veufs, Orphelines, Orphelins ont fait ce chemin, mais "perdre" un amour n'est pas non plus nommé  autrement que par l'ajout d'un adjectif qualificatif : le nom commun simple n'existe pas. Cela m'ouvre cette passerelle métaphorique que Catherine nous transmet de tout son coeur, à nous qui sommes "désenfanté(e)s", en lien avec tou(te)s les endeuillé(e)s.
C'est ce que je vais porter, probablement, comme question auprès du "cercle de sagesse" : existe-t-il une langue, une culture qui nous nomme de façon simple? L'ajout qualificatif suppose une complexité qui ajoute alors que nous sommes face à la perte. Il y a chemin à faire.
D'ailleurs le terme "plussoyer" m'évoque un "plus soi" qui  habite notre état : pas étonnant de mon côté que je m'intéresse à la dimension quantique qui nomme l'invisible et trace un lien entre l'observation et l'observé. C'est l'impensable qui fait jour, passant d'une canopée inversée à des racines aériennes. Je ne vois pas comment raciner autrement que dans une sorte de "pensum" de l'inversion temporelle.
Je suis aussi d'accord avec une approche du mental comme un dogme qui doit être à notre service et non l'inverse, ça colle pour moi, en tout cas.

Biz-itaos à vous tous!

Pascal.



"Les morts sont des invisibles, mais non des absents" Victor hugo

"..... dimension quantique qui nomme l'invisible et trace un lien entre l'observation et l'observé !" Pascal

Aujourd'hui, j'ai un peu d'inspiration et je profite de l' "éd-ito" de Pascal pour rebondir...

Il es vrai que je n'aime pas le mot "désenfanté(e)s" et encore moins parler de la notion de perte de son Enfant !
Je ne suis pas, non plus, sensible aux mots de "mam'ange", "pap'ange" ou "par'ange" !

Finalement, j'aime bien que "ça" soit in-qualificatif parce que notre deuil est in-qualifiable, in-quantifiable puisque in-dicible et in-nommable ! souffrance in-descriptible ! in-guérissable,  in-consolable !


Le cercle de sagesse c'est certain souhaiterait davantage d'intercommunicabilité entre les endeuillé(e)s ! davantage d'ouverture d'esprit, de générosité, de solidarité !
Sur ce forum, s'il y a bien UNE seule chose dont je sois un peu content c'est d'échanger et de partager mes émotions avec d'autres endeuillé(e)s et pas seulement par suicide...

L'impensable a puisé son venin dans les racines profondément souterraines et aujourd'hui je cite Eva Luna "je racine peu"... je me conforme avec mes racines aériennes, superficielles, légères... et j'attends un grand coup de vent pour que puissent enfin et définitivement s'envoler mon malheur, ma douleur, ma souffrance...

Chaleureusement, solidairement, respectueusement... à toutes, à tous les endeuillés du forum !

Papa de Raphaël
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 mars 2019 à 13:53:16
Hello Fedo et SVTT!
J'ai envoyé ma question au cercle de sagesse. Ce cercle est en lien avec le festival shamanique qui aura lieu du 25 au 28 avril vers La Rochelle. endroit de rassemblement de nombreuses cultures. Cela m'a paru indiqué de poser cette question de notre "condition", de notre "état" à cette instance de sagesse multiculturelle par l'intermédiaire du secrétariat. Je me suis d'ailleurs inscrit pour en être membre.
La suite dira!
Bizs-itaos
Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 20 mars 2019 à 17:50:47
Il semblerait que le mot existe en hébreu et en arabe...j'avais lu  plusieurs articles, je ne retrouve que cette page là...

http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?p=229791
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 mars 2019 à 20:24:32
Merci Eva de ces données. Au moins ce sujet a fait objet d'être nommé.
"Disparents" en français ça me parle moyen, ça sonne pas pour moi car ça fait "parent disparu" ce qui ne correspond pas à ce que je ressens. Je suis toujours le parent de 3 enfants dont l'une est DCD et reste ma fille, conscience à qui je n'ai pas à dire ce "sois autonome" parfaite injonction paradoxale identique à celle que j'aurai pu formuler de son vivant puisqu'elle l'est! Qui peut prétendre m'interdire de parler d'elle ainsi? Pour moi, c'est un fait.

Le fait de perdre un enfant ne change pas son statut. On n'a pas de droit particulier.
Et c'est compliqué : celui qui perd son unique enfant n'est plus un père ou une mère.
Alors que celui qui a 12 enfants et qui en perd un, le problème n'est pas le même.
Le nombre d'enfant est variable, donc c'est assez complexe.
En revanche, on a un seul et unique conjoint, un père unique, une mère unique.


Et c'est compliqué : celui (ou celle, ceux) qui perd son unique enfant n'est plus un père ou une mère.

Bah non, je ne suis absolument pas d'accord avec cette proposition. Je plussoie pas du tout!

Merci pour tout ça Eva, ça fait son chemin, homme ou femme quoiqu'il en soit nous restons. Merci aussi Fedo pour ton rebond.

Bizs.

.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 21 mars 2019 à 00:26:08
Moi je dis Parent Endeuillé ou parent en deuil...
c'est clair, c'est un parent et il est en deuil parceque parent dont l'enfant est mort.
Mais un vrai mot serait plus clair pour tout le monde...et nommerait cette réalité indicible souvent.

et je suis totalement d'accord avec toi disparent c'est moche et inutile, ça fait parent dysfonctionnel et disparu... et père d'une enfant morte reste  père, quoi qu'en  disent les nonendeuil qui noncomprennent notre réalité...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 mars 2019 à 08:25:37
Hello!
Bien sûr, je suis d'accord Eva avec toi et je ne pense pas que Fedo contredira : disparent ça colle pas, ni les par'anges d'ailleurs, comme lui pour moi, en tout cas.  Parent en deuil c'est juste mais pareil, ça nomme pas l'indicible d'un nom commun simple. Et dans indicible il y a le "in" souligné par Fedo. Je me sens plutôt du côté du "entre". Une Entre, un Entre? Comme c'est une préposition, ça n'est pas nom commun. J'ai essayé de le dire à haute voix en l'accrochant dans un temps à différents wagons, entre-distant(e) par ex,  mais au final j'en reviens à Entre sans le tandémiser. J'ai exploré rapido la racine  latine  inter, indique 1 que qqch se situe dans l'espace qui qui sépare des choses ou des êtres. 2 que quelque chose se situe dans un intervalle de temps. 3 un état intermédiaire.4 l'ensemble au sein duquel une possibilité est offerte.5 un rapport de réciprocité, d'amitié ou d'hostilité, de similtude ou de différence.6 un ensemble de personnes à l'exclusion de tout autre 7 d'entre, pris parmi, au nombre de. Tout ça ne me choque pas et colle plutôt à ce que je ressens.
Eh bah, je verrais une définition de nom commun à part entière : Entre, n f/m : 1 parent en deuil, parent désenfanté, parent dont un enfant unique ou plusieurs sont décédé(e)s. 2 Espace de l'indicible.
ça me paraît possible ou envisageable  d'y réfléchir? Voir si ça s'apprivoise ou demande un autre terme en le manipulant dans nos têtes? C'est curieux comme impression pour l'instant, encore étranger certainement. NSP.
En tout cas je n'ai pas envie de rester dans le "rien".

Bizs-itaos

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 mars 2019 à 13:24:06
Entre me fait aussi penser à Antre, donc à la caverne de Jung :

La caverne symbole du moi intérieur

Finalement, la caverne symbolise aussi l’exploration du moi intérieur, et plus particulièrement du moi primitif, refoulé dans les profondeurs de l’inconscient. C’est probablement pour cette raison que Jung a voulu interpréter la sourate coranique de la Caverne, qu’il conçoit comme symbolisant la transformation.


Bonotoo: en langue mandingue "femme qui a perdu ses enfants".

Voici la réponse donné par l'Académie française pour le mot "désenfanté"

 
L'Académie Française ne saurait être responsable des mots qui entrent dans les dictionnaires tels que le Petit Larousse ou le Robert.
Ceci dit, concernant notre propre dictionnaire, nous ne saurions émettre un avis favorable à votre requête.
L'emploi du vocable « désenfanté » nous apparaît maladroit et inapte à retranscrire dans les faits la perte d'un enfant.
Quant aux mots « veuf, veuve » et « orphelin, orpheline », ils expriment un statut officiel reconnu au sein de notre République.
C'est pourquoi, à notre sens, il n'y a pas de mot, existant ou non, qui saurait exprimer seul toute la peine et toute la douleur que ressent un parent lorsqu'il perd son enfant.
Les mots peuvent beaucoup, nous en sommes convaincus, mais ils ne peuvent pas tout.
Ici, ils ne peuvent rien.
 
Cordialement.

 :-X
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 mars 2019 à 08:10:00
Un nouveau credo s’est installé depuis bien longtemps à l’ONF : celui de la rentabilité. La gestion court-termiste des forêts s’impose, en lieu et place d’une gestion durable et qualitative respectueuse de la nature. La forêt n’est plus qu’un espace à exploiter, à industrialiser, à rentabiliser. Les forêts sont déjà fragilisées par le réchauffement climatique, les pollutions aux plombs des chasseurs et aux pesticides, mais l’État n’en a que faire, il veut des forêts productives. On sélectionne donc les essences à croissance rapide, et tant pis pour la biodiversité : nos forêts meurent littéralement sous nos yeux.

Il reste cependant une journée dans l’année où une parole peut être portée pour sauver nos forêts : c’est la Journée internationale des forêts. Alors que les scientifiques alertent sur les risques liés au changement climatique, du Giec aux tribunes de presse, que les analystes démontrent qu’il ne nous reste qu’une quinzaine d’années pour inverser la courbe du réchauffement climatique, alors que la jeunesse européenne est dans la rue pour réclamer un droit à un avenir, il est plus que jamais urgent de protéger nos poumons naturels. Contre les logiques de marché stériles et les massacres, social et environnemental, qu’elles produisent, l’État et l’Europe doivent agir.

Il ne s’agit plus seulement de préserver l’ONF à l’intérieur de nos frontières mais d’inverser la tendance : face à la bétonisation, à la pollution, à la déforestation, à l’extractivisme, il est temps de laisser la nature reprendre ses droits. Face à la poursuite de l’accaparement et de la privatisation, à l’industrie extensive de l’agriculture, des déchets ou de l’énergie, à l’artificialisation des sols, réensauvageons l’Europe et créons un vaste patrimoine écologique terrestre et marin, avec des zones protégées interconnectées et des corridors écologiques pour permettre à la faune et à la flore de se déployer de nouveau sur le sol européen.

La nature est notre bien commun le plus précieux, préservons-la.

Ensemble, réensauvageons l’Europe !



Bonjour! Antre nous et SVTT!

Réensauvageons l'Europe! ah ah, ça me plaît bien sauf qu'il faudra s'entendre sur sauvages! Samedi c'est carnaval, si je mets mes peintures de guerre et sort mon balai fourchu en criant Vive les arbres, j'ai mes chances! En vrai, je resterai plutôt avec du coton dans les oreilles, carnaval égal grosse sono et basses à donf, la fête fait du bruit et ça cache difficilement que tout le monde ou presque fait la gueule! Dans ma caverne, même déguisé en coton tige, j'échapperai difficilement aux décibels en liesse, mais comme j'aime pas non plus être dans le camp de la famille rabat-joie, fort possible que je finisse au cinoche!  :D
Cela dit, j'ai un peu le sentiment que mon histoire d'Entre fit rabat-joie, comme si j'avais mis les pieds dans le plat! Humilité de notre état se doit, mais ça avance pour moi. J'ai rêvé Amérindien et j'en suis tout ébaubi! Fier aussi de sentir ce courant s'ouvrir, hors temps, dans ce non-espace de l'onirique épiphyte et singulier : mille orchidées en émanent et vous transmettent parfum et douceur pour que ça avance pour vous aussi!

Pourquoi je me souviens de ce que j'ai vécu hier et que je ne me souviens pas de ce que j'ai vécu demain? ??? L'endroit où il n'y a pas de temps suppose qu'il n'y a pas d'oubli.


Bizs-itaos!

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 22 mars 2019 à 10:18:20
Entre me fait aussi penser à Antre...

L'emploi du vocable « désenfanté » nous apparaît maladroit et inapte à retranscrire dans les faits la perte d'un enfant.
Quant aux mots « veuf, veuve » et « orphelin, orpheline », ils expriment un statut officiel reconnu au sein de notre République.

C'est pourquoi, à notre sens, il n'y a pas de mot, existant ou non, qui saurait exprimer seul toute la peine et toute la douleur que ressent un parent lorsqu'il perd son enfant.
Les mots peuvent beaucoup, nous en sommes convaincus, mais ils ne peuvent pas tout.
Ici, ils ne peuvent rien.

Cela dit, j'ai un peu le sentiment que mon histoire d'Entre fit rabat-joie, comme si j'avais mis les pieds dans le plat! Humilité de notre état se doit, mais ça avance pour moi.
 

**********************************************************************************************************************************

Bonjour Antre-Pascal... tu es mon alter-ego... je suis Antre-Federico !

Cette nuit, j'ai un peu réfléchi à ton questionnement... et je te livre mes réflexions toutes chaudes comme des petits pains aux chocolats et des croissants ! bon petit-déjeuner copain-ito !

j'ai pensé que l'on pourrait dire ou écrire : Papa-deuillé(e)... Maman-deuillé(e)... Fils-deuillé(e)... Fille-deuillé(e)... Frère-deuillé(e)... Soeur-deuillé(e)... "Ami-deuillé(e)... "Amie-(deuillé(e)... "Tonton-deuillé(e)... Tata-deuillé(e)... Neveu-deuillé(e)... Nièce-deuillé(e)... Cousin-deuillé(e)... Cousine(deuillé(e)... Compagnon-deuillé(e)... Compagne-deuillé(e)...

Je suis un "Maman-deuillé" , un "Fils-deuillé", un "Ami-deuillé), un "Cousin-deuillé"... ce qui signifie que je porte le deuil et de ma Maman et de mon Fils et d'un Ami et de mon Cousin !
Tu es un "Fille-deuillé"... respectueuse pensée pour ta Fille Javotte
Catherine est une "Compagnon-deuillée"... respectueuse pensée pour Mircea
Katrin est une "Papa-deuillée"... respectueuse pensée pour son Papa
Claraben est une "frère-deuillée"... respectueuse pensée pour son Frère
Mike67 est un "Amoureux-deuillé"... respectueuse pensée pour Ludovic
Nora est une "Amoureux-deuillée" ... et non plus veuve ! respectueuse pensée pour son Mari
Souci est une "Neveu-deuillée"... respectueuse pensée à Kalahan
X... est un "Amoureuse-deuillé"... et non plus veuf !

Voilà ma proposition... Mon Grand Pote et SVTT !

Amicalement, chaleureusement, solidairement, respectueusement.
Federico



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 mars 2019 à 13:47:17
Oui je trouve que ça décale la focale deuil vers l'être qui n'est plus. ça permet de mieux nommer comme cette formule que j'utilisais parfois "Javotte dans ce qu'elle est maintenant devenue". Je trouvais ça lourd  souvent et l'utilisais peu en vrai, surtout en pensée. Finalement ça plutôt été une sorte d'arrangement séquentiel pour m'aider à franchir des marches de notre escalier. C'est presque plus présent maintenant. Et en plus ta proposition met en scène une interaction qui colle avec ce que je ressens : Javotte est aussi dans le papadeuillé comme je suis dans la filledeuillée.
Javotte n'est plus fille mais corps "entropique" et conscience qui est aussi mamandeuillée, papadeuillé, frèredeullés, compagnondeuillé, ami(e)sdeuillée(e)s, mondedeuillé (et aussi filledeuillée puisque conscience). Ouais c'est vraiment bien vu Fédo, et peut être possible et mieux d'enlever le trait d'union comme Eva l'a fait pour Mamandeuil? ça colle pour moi en tout cas et nomme dimension entre nos morts et vivants comme la réciproque.
Tu vois, ça colle aussi avec ce que je ramasse de la pensée quantique qui s'intéresse à une physique qui a pour vocation notre interaction avec la réalité alors que la physique classique a pour vocation de décrire ce qui est. Un point de bascule entre Einsten et Bohr, apparemment.
Filledeuillée en lien avec papadeuillé peut être pensé en sens quantique alors que le sens classique reste pleinement valide : c'est indicible, cette réalité dans le monde visible Ouais, je crois que tu as trouvé qqch de fort, de juste et ouvrant un potentiel positif.  Merci Fedo, perso, je signe.
Faudrait d'autres avis.
Bizs de mon antre!
Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 mars 2019 à 14:36:34
Ceci serait certainement très porteur en groupe de parole si ce n'est déjà en place.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 mars 2019 à 19:14:15
Du plus vieux peuple du monde. Autonomie et interdépendance.
https://youtu.be/5bPtPftbRe4
Merci Aigle bleu.
One eye dog's man.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 22 mars 2019 à 20:46:49
Ceci serait certainement très porteur en groupe de parole si ce n'est déjà en place.

Je plussoie !

Je suis un "Filsdeuillé" , un " Mamandeuillé", un "tontondeuillé", un "tatadeuillé", un "amideuillé", un "camarasdedeuillé", un "cousindeuillé", un "cousinedeuillé", un "collèguedeuillé", un "voisindeuillé"... un "citoyendumondedeuillé"... un "humanistedeuillé"...


J'en ai plein les couilles d'être un endeuillé !

Fed-ito

PS : Vive les samedi-ito des gilets jaunes- itaos  ! hihihi !
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 mars 2019 à 08:27:11
ah ah, je plussoie aussi! Idem pour ma pomme!

Hello!

Chien bleu : hier en faisant mon dogbike avec Cheyenne, son poil était si luisant au soleil matinal qu'il était irisé de reflets bleus. Elle trottait, truffe au vent, oreilles flottantes en totale plénitude...resplendissante de bonheur d'être comme c'est. Tecumseh, honneur à lui. Et comme les plumes d'un corbeau, Cheyenne irradiait une onde bleutée qui m'a évoqué l'un des bouquins culte de Javotte : chien bleu. Et le soir, je tombe par hasard ou presque sur Aigle bleu.
Le bleu ça peut être une couleur froide, aussi glaciale même que l'antarctique . Mais il révèle son potentiel chaleureux quand il est éclairé de soleil ou évoque l'ailleurs d'un chien copain comme Nadja l'a si bien peint.
Cheyenne, Chienne bleue et pattes de feu!
Je plussoie et j'aboie!

Pascal-ito, dog soldier!

Zoubis!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 mars 2019 à 08:42:51
    — Jane Broadis (@Jb5Jane) 27 février 2019

Ce poème intitulé Dyslexie, le voici :

    « Je suis stupide

    Personne ne dira jamais que

    Je suis douée avec les mots

    J’étais faite pour être géniale

    C’est faux

    Je suis un échec

    Personne ne pourra jamais me convaincre de penser que

    Je peux réussir dans la vie.»

Maintenant, lisez-le à l’envers :

    « Je peux réussir dans la vie

    Personne ne pourra jamais me convaincre de penser que

    Je suis un échec

    C’est faux

    J’étais faite pour être géniale

    Je suis douée avec les mots

    Personne ne dira jamais que

    Je suis stupide »


SVTT, TTVS en dyslexique.

La preuve en est, apprendre à parler le monde à l'envers remet debout puisque le monde marche sur la tête. Et plus je monte mon escalier, plus je vois ce côté d'anamorphose fort proche de cette "figure d'Indien en miroir cylindrique, 1740, par Elias Baeck (musée des arts décoratifs de Paris): être un Papadeuillé remet à plat (par le rouleau compresseur qu'il impose à  nos vie, je n'ai pas de meilleure métaphore pour en imager la brutalité,désolé) une spiritualité  déformée, voire atrophiée, illisible, opaque en tout cas,  de notre lien à l'universel. L'Ouroboros cesse de se mordre la queue en nous contraignant à chevaucher le dragon.
Cette spiritualité redevient lisible après avoir été réduite au silence, comme un papyrus qui se déroule. Résilience et silence prend du sens, un sens dyslexique en quelque sorte. Mon bain culturel n'a pas proposé de terreau autre que le deuil pour que puisse s'ouvrir ce qui fût contraint à rester graine.
Je me permets de vous rappeler cette formule : "Ils nous ont enterrés mais ont oublié que nous étions graines". J'ai enterré ma fille et une graine de spiritualité arrosée de toute cette douleur indicible n'a eu d'autres choix que de pousser, de croitre, de se développer. Effectivement, si les yeux des morts se ferment, ils ouvrent nos yeux, à nous les vivants.

Le cerveau n'exclue le coeur pas plus que le coeur n'exclue le cerveau, une maille à l'endroit, une maille à l'envers. ;D


Biz-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 24 mars 2019 à 14:27:01
 "Ils nous ont enterrés mais ont oublié que nous étions graines". J'ai enterré ma fille et une graine de spiritualité arrosée de toute cette douleur indicible n'a eu d'autres choix que de pousser, de croitre, de se développer. Effectivement, si les yeux des morts se ferment, ils ouvrent nos yeux, à nous les vivants."


Je ne sais si je dois t'envier cette capacité de résilience qui transforme la petite graine de spiritualité léguée par Javotte en arbre qui commence à se déployer...la mienne s'est desséchée sur place...LA question reste en creux.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 mars 2019 à 14:51:23
Oui bien sûr, je comprends Eva. Javotte ne m'a légué aucune spiritualité. Elle a "légué" du fric sur un compte Pea, une horreur. Comment peux-t-on hériter de son enfant? Totalement impensable. Pourtant c'est un fait. La spiritualité relève pour moi du fait. C'est le seul moyen de "faire avec" et il ne peut être question d'objecter que cette graine de spiritualité soit postérieure à sa mort. Ce n'est pas le cas, vraiment sincèrement. Elle était déjà présente dès l'enfance, mon enfance, mais presque "forclose" au sens Lacanien du terme. Sa mort l'a réveillée, la douleur l'a arrosée, la volonté et le choix de vivre encore l'ont contrainte à croitre. C'est aussi une formule d'adaptation, mais vraiment non, pas un leg. Quasi certain que Javotte ne signerait pas cette issue sous cette forme, à moi de me dépatouiller avec, là elle signerait, je pense. Je vois ça plutôt sous cet angle Eva sans vouloir te porter le moindre ombrage, tu le sais.
Peut être faut-il préciser que je n'ai été sujet d'aucune religion particulière pour influencer ou non cette graine initiale. Baptisé, oui, de façon très commune, absolument non pratiquant et ne souhaitant par ailleurs pas être apostasié, car non concerné par ce besoin, tout simplement.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 24 mars 2019 à 20:09:27
Oui, j'avais mal lu, trop vite... désolée.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 mars 2019 à 07:58:14
En Colombie, le village de Villa de Leyva est connu pour une singularité architecturale qui attire de nombreux visiteurs : la Casa Terracota, la maison troglodyte en terre cuite d’Octavio Mendoza, un architecte à l’imagination débordante passionné de poterie. Découvrez sa maison de terre.

Dans un village des montagnes colombiennes se dresse la plus surprenante des créations architecturales : une maison troglodyte de 500 m² dont les formes et les matériaux de construction sont on ne peut plus originaux. Cette étrange habitation est l’œuvre d’Octavio Mendoza, un architecte colombien des plus loufoques.


Bonjour!
Le pot de terre contre le pot de fer. Je suis cuit. J'ai perdu la partie, je range mes cartes, mets tout dans mon petit cartable et quitte l'école. Le grand difficile de notre société de consommation est la consommation. Cette nuit, j'ai rêvé que je tentais de convaincre Macron, bah j'ai perdu aussi. Misère. :-\

Bizs
Pascal-ito.

Mon Ami... le deuil c'est comme la dyslexie !
Soit nous voyons l'extérieur plutôt que l'intérieur..... soit nous préférons l'intérieur plutôt que l'extérieur !
Soit nous restons dans la superficialité des choses... soit nous sommes authentique dans notre expression émotionnelle !
Soit nous survivons comme "un terrien matérialiste"... soit nous choisissons de vivre "l'universalité de notre être"


Les nations amérindiennes n’ont pas de religion.
       Nous n’avons ni prêtre, ni livre révélé, ni dogme.
       Notre temple est la Nature et notre maître est la Vie.

       Les Hommes de Connaissance, gardiens de la Terre et dépositaires de cette Sagesse où l’harmonie avec la Nature est primordiale, n’ont pas de disciples et n’organisent aucun groupe d’adeptes.

     
Avant d’être Indiens, nous sommes des Hommes de la Terre.


Bizs mon Ami Fédo, pour moi, le choix est fait et je partage le tien, hommedeuillés nous sommes, chaleureusement, respectueusement, fraternellement, solidairement et affectueusement.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 25 mars 2019 à 13:51:08

Cher Ami Pascal,

Je comprends... oui, je comprends ta déception ! par contre je n'accepte pas ta démission !

Ta déception est raisonnée, justifiée, légitime ! NON, tu n'es pas cuit!
Tu as le sentiment d'avoir perdu une petite partie parce que je sais que tu es très social, sensible, perfectionniste !
Alors je te dis haut et fort que tu n'as certainement pas perdu ni ta bataille spirituelle ni encore moins philosophique....
Bataille que je partage Ô combien avec toi !

Notre guerre est injuste, cruelle et nous cherchons à la rendre plus humaine ! c'est respectable et à notre honneur !
Le problème mon Ami ce sont les têtes permanentées et les culs serrés !
Rien à foutre de ces personnes là !

ici, sur ce forum, il faut rapidement savoir pourquoi et surtout pour qui écrivons-nous !
Moi, je sais depuis longtemps que mes écrits n'intéressent qu'à peine une petite douzaine de personnes ... par contre je suis très proche et principalement lu par mes très chers anonymes, mes invités de Coeur ! toutes celles et tous ceux que je ne vois pas mais qui me motivent à toujours écrire, vivre, exister !
Merci à vous mes invités du forum !
Tu trouveras dans ta réponse ta modeste satisfaction, ton but et ta quiétude !

Nous ne sommes plus des Don Quichotte et nous ne pouvons plus lutter contre tous les moulins à vents !
Ciblons nos combats avec les gens que nous apprécions et que nous aimons et qui réciproquement nous apprécient et aiment !
Rien à cirer de vouloir convaincre Macron et ses macronistes de mes couilles alors que le gouvernement n'a pour seule réponse que la violence, la condamnation, la répression, l'interdiction... au lieu d'apporter une vraie réponse politique aux problèmes de société de l'immense majorité des citoyens de ce pays !

Restons sagement et librement à notre dernier rang et observons de près les événements politiques et agissons activement pour notre environnement, la protection et la sauvegarde de nos campagnes, de nos mers et océans, de nos montagnes, de notre Terre, de notre Planète... faisons le un peu pour nous et beaucoup pour nos Enfants !

J'ai choisi d'être dans l'authenticité des émotions intérieures et vivre l'universalité de tout mon être d'Homme!

Et je plussoie, je suis entièrement d'accord avec toi Pascal...

"Les nations amérindiennes n’ont pas de religion. Nous n’avons ni prêtre, ni livre révélé, ni dogme.
Notre temple est la Nature et notre maître est la Vie."


"Les Hommes de Connaissance, gardiens de la Terre et dépositaires de cette Sagesse où l’harmonie avec la Nature est primordiale, n’ont pas de disciples et n’organisent aucun groupe d’adeptes.

Hommedeuillés nous sommes... Papa de Javotte... Papa de Raphaël...

Chaleureusement, respectueusement, fraternellement, solidairement et affectueusement.

Federico



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 mars 2019 à 16:21:47
Oui tu as raison Fed, j'ai à nouveau une relance pour participer à un groupe parents "désenfantés". D'une part j'y réfléchis et d'autre part j'ai besoin d'un temps de pause pour amalgamer éveil spirituel et le reste sans barrer dans les branches de sassafras! Je reste dans le coin, t'inquiètes. ;)

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 25 mars 2019 à 17:31:30
Oui tu as raison Fed, j'ai à nouveau une relance pour participer à un groupe parents "désenfantés". D'une part j'y réfléchis et d'autre part j'ai besoin d'un temps de pause pour amalgamer éveil spirituel et le reste sans barrer dans les branches de sassafras! Je reste dans le coin, t'inquiètes. ;)

N'oublie pas mon Grand Pote Papa de Javotte que je t'aime fort ! suis là ! tu sais où me joindre !

NON, NON, NON... je n'accepte pas ta démission !

Tu as bien sûr le droit de prendre une pause et même de partir en vacances aux Seychelles ... ça d'accord ! ok mais reste dans le coin, stp !

Chaleureusement, respectueusement, fraternellement, solidairement et affectueusement.

Federico

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 25 mars 2019 à 19:48:33
Je peux seulement te témoigner, parceque je l'ai vécu,2 à 3 ans après la mort de ma file, Emmanuelle,de l'accompagnement incomparable que peut apporter un groupe de parents endeuillés... qui ont à traverser la même épreuve, qui savent entendre même ce qu'on ne dit pas...
Je t'encourage ,très fort,à y aller...
Quelle association te propose cette aide là?
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 26 mars 2019 à 01:46:56
Cher Ami Pascal,

Je comprends... oui, je comprends ta déception ! par contre je n'accepte pas ta démission !

Ta déception est raisonnée, justifiée, légitime ! NON, tu n'es pas cuit!
Tu as le sentiment d'avoir perdu une petite partie parce que je sais que tu es très social, sensible, perfectionniste !
Alors je te dis haut et fort que tu n'as certainement pas perdu ni ta bataille spirituelle ni encore moins philosophique....

Bonjour Pascal,

et ben moi, je ne suis pas sûre de tout bien comprendre !? Et pourtant je vous lis régulièrement.

Envie quand même de partager cela :
en lisant certains de tes derniers posts, c'était "rigolo" : j'ai fait le même genre de "recherche" que toi les premiers mois après la mort de Mircea : la géométrie sacrée, la physique quantique, (mais souvent trop complexe pour moi surtout les chiffres ....), Philippe Guillemant ...
Et mi juillet j'ai participé à un festival chamanique (bien plus light que le tien.) A la base j' y allais pour apprendre à mieux méditer, pour chercher des débuts de réponse par rapport à un éventuel au-delà etc .... (je partagerai certainement un jour).
J'y ai fait des expériences totalement imprévues, très riches .... (il y avait aussi des choses trop "perchées" pour moi : ce n'est pas péjoratif, je ne sais pas le dire autrement et j'ai conscience de faire aussi des choses qui vont sembler complètement perchées pour d'autres ....)
C'est là, pour la première fois depuis la mort de Mircea, que j'ai ri de bon coeur. Je suis revenue de ce festival "remplie" ....

Après la mort de Mircea, un ami m'a offert un livre sur la géométrie sacrée en expliquant que, lui qui croyait au néant après la mort, c'est cette géométrie sacrée qui a balayé ses certitudes et qui lui donne une ouverture sur un possible au-delà ....
Je n'ai pas compris grand chose aux calculs, au nombre d'or ... Par contre les photos sont très belles. Cette nature tellement bien faite, trop bien faite pour ce soit un "hasard", qui inspire l'Homme, je trouve ça très beau. Ca touche à quelque chose de très profond en moi tout comme la musique des tambours chamaniques.

Je ne connais pas vraiment l'origine de ta déception, de ce sentiment d'avoir "perdu", j'espère juste que ça ne provoque pas trop de tristesse en toi.

Je suis triste, pas seulement de ne plus pouvoir lire tes éditos, tes échanges ..... mais surtout que TOI, tu partes parce que je t'aime bien !
Comme Federico, j'espère que tu resteras dans le coin, que tu passeras faire un "coucou" de temps en temps ....

Fais ce qui est le mieux pour toi : je te souhaite le meilleur. Et dans ce meilleur : trouver le chemin qui te convient pour évoluer spirituellement papa de Javotte.

Des bisous tout plein

Catherine

Pour toi, Pascal (tant pour la musique que pour les photos) : https://www.youtube.com/watch?v=tCiDdrh5oks&feature=share&fbclid=IwAR2RYU_7V-1_HE4yidfUjaJGS6QnWKHfcutaN6RZ3tLb6i4c1kMaDEsZnuM
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 mars 2019 à 08:49:31
Hello.
Oui Ok, Merci à vous. Je ne suis pas encore certain d'avoir la force d'aller à un groupe de parents endeuillés. Explorer, traduire et exposer une non-souffrance est potentiellement agressif pour toutes les personnes qui ont encore besoin de s'étayer avec une souffrance active, majeure et quasi-vitale. D'ailleurs non que je ne souffre plus, je ne suis pas un robot!!! La souffrance reste à sa place et ne prend pas le pouvoir, c'est tout ce que je lui demande. Comme je l'ai écrit en MP à Catherine, la forêt m'aide profondément, les arbres font comme un maillage de solidarité, de compréhension et de transmission de forces! Merci à eux de tout coeur comme à vous et à mon grand Poto Fédo.
Et une nouvelle habitante en route pour notre maison, offerte par mon plus vieil ami: Caramelle, petite tortue de 9 mois, qui m'indique que faut un peu de temps pour solidifier une carapace!
Ps : au fait, le shamanisme c'est une belle rencontre mais gare au bizness qui l'habite! Il y a vraiment de quoi se marrer à aller dépenser 600 euros pour souffrir et essayer l'haya huasca! Ah ah, ces occidentaux ne sont jamais assez créatifs pour se faire arnaquer! ;D

Bon "el Condor passa!", merci Don Marcelino, t'es vraiment un chouette type!

Bizs-itaos.

https://youtu.be/tCiDdrh5oks c'est superbe! Plantas sacradas. :-*

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 26 mars 2019 à 13:22:22
Le groupe de parole ou d'entraide n'est pas une panacée et ne convient pas à tout le monde, toi seul sait ce qui te portera vers un futur plus serein et plus plein...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 mars 2019 à 15:30:45
Eh eh! Merci Eva.  :D Oui cette réponse ouvre une jolie question : si je pense que je suis seul à savoir ceci, pourquoi le partagerais-je? Parce que cela fait bien longtemps que penser à ma place n'est pas possible, et vu le fric que j'ai lâché à la psychanalyse, ça serait grave de chez grave de ne pas avoir pigé cette base. :P
En tout cas l'intention est très surement positive et ça va m'aider à réfléchir, ou pas d'ailleurs. Des fois faut lâcher le volant ça évite de faire des tout droit! :)
En gros, maîtrise/non maîtrise tel est le sujet et la panacée ça n'existe pas, tout simplement. Et la sérénité je la laisse  aux canaris et aux politiques attaqués en justice : curieux ils(elles) sont toujours serein(e)s!
Bon, je silence! :-X
Sans rancune, j'ai toujours été un peu rebelle et fond de la classe!
Ito.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 mars 2019 à 08:11:50
« La majorité des Slovènes considère les ours comme un élément précieux de la nature et souhaite les conserver pour les générations futures »

Cette proximité ancienne entre les humains et le grand voyageur à quatre pattes perdure également près des denses forêts de Slovénie. La « Suisse des Balkans » est souvent saluée comme un modèle en la matière. « Les ours n’ont jamais été exterminés de Slovénie, explique Aleksandra Majic, biologiste à l’université de Ljubljana. La majorité des Slovènes considère les ours comme un élément précieux de la nature et souhaite les conserver pour les générations futures. » Alors qu’aucun consensus européen n’a été trouvé sur les mesures à prendre pour protéger l’espèce, les Slovènes ont entrepris d’importants efforts. Grand comme la Picardie, le pays abrite aujourd’hui près de 800 ours. « D’énormes ressources ont été consacrées au traitement des conflits entre les hommes et les ours, assure Aleksandra Majic, notamment en matière de prévention des dommages agricoles. La population d’ours a doublé sans augmenter les dommages causés. »

Les forêts des Alpes dinariques abritent un quart des ours européens.

Les ours des Balkans représentent plus du quart de la population européenne avec 3.950 individus recensés en 2016. « Il s’agit de la population d’ours bruns en bonne santé la plus occidentale d’Europe [Scandinavie à part], assure Aleksandra Majic. Elle est souvent considérée comme un facteur important pour permettre le retour des ours dans les parties de l’Europe occidentale où il existe des habitats propices, mais où les ours ont été exterminés. » Beaucoup d’espoirs sont ainsi placés dans l’expansion naturelle des individus des Alpes dinariques vers le nord, et les Alpes occidentales. Les querelles nationalistes n’ont ici pas voix au chapitre et plusieurs programmes transnationaux ont vu le jour, comme entre la Croatie et la Slovénie. Les compères de l’ours ne sont pas oubliés. Dans un contexte de fort développement de « l’écotourisme » dans la région, le nouveau projet Carnivora Dinarica veut ainsi favoriser la coexistence de l’humain avec les grands carnivores des forêts que sont le loup, le lynx et, bien sûr, l’ours brun
.

Hello!

Bon, d'accord. Nous en sommes aux nounours en guimauve en paquets de 20 en-dessous des fraises Tagada tsoin-tsoin. C'est un début et comme " libérons les nains de jardin", j'en relâche un paquet dans la forêt. Promis. Je les imagine s'égayant joyeusement comme Bonhomme en Pain d'épice cavalant comme un bargeot devant Vilain Renard qui voulait le bouffer. Pas besoin d'Aya Huasca, c'est une bonne journée, je viens d'économiser 600 euros.  Et quel bol, ce n'est pas encore un délit de relâcher des ours en guimauve dans la nature! Allez demain je tente de libérer des crocodiles dans une flaque! ;D
Z'avez déjà vu un chêne se bidonner? Sérieux ça paye! Franchement dans l'état où sont nos forêts, j'espère que ça file un coup de bonheur aux arbres d'arriver à les faire rire comme toutes les âmes qui s'y réfugient. :-* Et plus facile que la suite de Fibonacci ou le 1,618....Cela dit, j'ai acheté un chou Romanesco, c'est vrai que la nature arrive à faire tout ça sans le moindre calcul! Etonnant, non? dirait Desproges!

Citation Catherine
Envie quand même de partager cela :
en lisant certains de tes derniers posts, c'était "rigolo" : j'ai fait le même genre de "recherche" que toi les premiers mois après la mort de Mircea : la géométrie sacrée, la physique quantique, (mais souvent trop complexe pour moi surtout les chiffres ....), Philippe Guillemant ...
Et mi juillet j'ai participé à un festival chamanique (bien plus light que le tien.) A la base j' y allais pour apprendre à mieux méditer, pour chercher des débuts de réponse par rapport à un éventuel au-delà etc .... (je partagerai certainement un jour).
J'y ai fait des expériences totalement imprévues, très riches .... (il y avait aussi des choses trop "perchées" pour moi : ce n'est pas péjoratif, je ne sais pas le dire autrement et j'ai conscience de faire aussi des choses qui vont sembler complètement perchées pour d'autres ....)
C'est là, pour la première fois depuis la mort de Mircea, que j'ai ri de bon coeur. Je suis revenue de ce festival "remplie" ...
.

Bizs-itaos!

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 27 mars 2019 à 11:34:08

SALUT mon Pascal...

YO CHUIS SOU-LA-GE ! ce matin, j'ai pu lire ton "édito" ! sinon j'avais prévu de lancer un appel de recherche à Interpol pour te rechercher car tu es mon principal bienfaiteur et mon régulateur d'humeur pour toute la journée !

Aïe aïe  caramba ... Nicoletta..... https://www.youtube.com/watch?v=Oe_uQXspel0

Et... cadeau pour vous... Fio Maravilla"... Nicoletta ..... https://www.youtube.com/watch?v=uUHat_o81fw

Au lieu de lire des conneries dans les journaux ... je préfère lire les tiennes ! enfin, non, c'est pas ce que je voulais dire ! sorry ! mes mots ont largement dépassé ma pensée ! je veux dire que je préfère te lire TOI mon "éditorialiste préféré" !

« Les ours n’ont jamais été exterminés de Slovénie, explique Aleksandra Majic, biologiste à l’université de Ljubljana. La majorité des Slovènes considère les ours comme un élément précieux de la nature et souhaite les conserver pour les générations futures. » Alors qu’aucun consensus européen n’a été trouvé sur les mesures à prendre pour protéger l’espèce, les Slovènes ont entrepris d’importants efforts. Grand comme la Picardie, le pays abrite aujourd’hui près de 800 ours. « D’énormes ressources ont été consacrées au traitement des conflits entre les hommes et les ours, assure Aleksandra Majic !
Les forêts des Alpes dinariques abritent un quart des ours européens.
Les ours des Balkans représentent plus du quart de la population européenne avec 3.950 individus recensés en 2016."


Moi qui a le trouillomètre au cul et qui ne voulait plus aller me promener dans les Pyrénées parce qu'on avait lâché 3 ou quatre ours... eh bien grâce à cette rassurante Aleksandra Majic je vais radicalement voir les ours d'une manière plus pacifiste ! et le trouillomètre à la température élevée je vais me le sortir du trou ! na !

D'ailleurs cet été j'ai prévu d'emmener tous les membres du gouvernement Macron en excursion dans les forêts des Alpes dinariques et peut être qu'avec un peu de chances Aleksandra et les ours des Balkans vont leur expliquer comment il faut faire pour le traitement et le règlement des conflits entre les hommes et... les hommes !

Il est mort le soleil... Nicoletta..... https://www.youtube.com/watch?v=8bjiys-WIpQ

Mamy Blue... Nicoletta..... https://www.youtube.com/watch?v=w6adcXXRcUU

Humainement vôtre !
Federico

PS : dis-moi copain-ito il t'en reste des nounours en guimauve parce que moi je les adore et ... tant qu'à être gourmand (j'assume !) si t'as aussi des fraises Tagada tsoin-tsoin !
Promis demain je vais avec toi pour libérer des crocodiles dans une flaque... on n'ira pas à l'école... on séchera les cours... hihihi ! huhuhu! jajaja !

Allez celle là c'est pour la route... nos chemins  !..... https://www.youtube.com/watch?v=UI3Zi056PuM

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 mars 2019 à 08:32:42

La Relève et la Peste est un média indépendant et gratuit. Soutenez notre travail gratuitement en utilisant le moteur de recherche éthique Lilo. Si chacun utilisait Lilo pendant 1 mois, nous pourrions boucler le budget 2017. Nous comptons sur vous  Découvrir le Moteur de Recherche Lilo    Déjà sur Lilo ? Donnez-nous vos gouttes
La Relève.
   
 
Des magnifiques « ponts arbres » vivants menacés par le réchauffement climatique
Aujourd’hui, une dizaine de ponts vivants relient les vallées du Meghalaya. Ce soin apporté à leur Terre et cette dépendance à leur environnement naturel a créé une très forte connexion à la Nature pour les Khasi. Dans cette tribu matrilinéaire, les femmes sont les légataires uniques des terres et des titres. Cette place importante à la femme a contribué à en faire un peuple majoritairement égalitaire, pacifiste, et protecteur de la nature.
27 mars 2019 - Laurie Debove

Perché au-dessus d’une énorme falaise à presque 2 000m d’altitude, le Meghalaya est réputé pour être l’un des endroits les plus humides de la planète. Depuis des siècles, la tribu Khasi s’est adaptée aux violentes moussons en créant des ponts vivants à partir d’arbres. Aujourd’hui, ils se mobilisent face aux premiers effets du réchauffement climatique.

L’Etat Indien du Meghalaya, qui signifie « la demeure des nuages », porte bien son nom. Caché en haut d’une immense falaise, cette Région luxuriante connaît des moussons d’une intensité rare. Là-bas, il est déjà tombé 25 mètres de pluie en un an, le record du monde, et les habitants se souviennent encore de la fois où il a plu durant neuf jours et neuf nuits sans s’arrêter.

Pendant la mousson, les ruisseaux tranquilles deviennent des torrents impétueux, capables d’emporter les berges de la rivière sur leur passage, et impossibles à traverser. Au fil des siècles, la tribu Khasi s’est adapté à son environnement particulier grâce à des figuiers étrangleurs locaux. Cet arbre a été nommé ainsi en raison de la façon bien particulière dont il se nourrit : il pousse en étouffant d’autres arbres avec ses racines, dont certaines partent de la cime d’un arbre-hôte vers le sol, et d’autres de la terre vers le soleil, formant ainsi un enchevêtrement parfait.

Ce réseau solide de racines a donné une formidable idée aux Khasi : les utiliser pour créer des ponts-vivants qui leur permettent de traverser les torrents agités durant la mousson. Les racines enchevêtrées de l’arbre empêchent l’érosion des sols, et les berges de la rivière ne sont plus emportées par le courant. Chaque pont-vivant est un travail qui s’effectue sur plusieurs générations, car il est impossible pour un individu de l’accomplir lui-même au cours de sa seule vie.
Cette solidarité transgénérationnelle incite les membres d’une même famille à se transmettre le savoir nécessaire à l’entretien de ces ponts-vivants, résistants à n’importe quel déluge. Un seul pont-arbre peut se développer pendant 500 ans, et même comprendre plusieurs étages.

Aujourd’hui, une dizaine de ponts vivants relient les vallées du Meghalaya. Ce soin apporté à leur Terre et cette dépendance à leur environnement naturel a créé une très forte connexion à la Nature pour les Khasi. Dans cette tribu matrilinéaire, les femmes sont les légataires uniques des terres et des titres. Cette place importante à la femme a contribué à en faire un peuple majoritairement égalitaire, pacifiste, et protecteur de la nature.

Mais aujourd’hui, une menace plane sur cette Région jusqu’alors préservée. En 16 ans, près de la moitié des forêts de Meghalaya ont connu une « augmentation des perturbations » et environ un quart d’entre elles sont désormais « extrêmement vulnérables » à l’impact du changement climatique, selon une étude de 2018 commandée par le gouvernement de l’État. Les projets industriels et l’exploitation forestière perturbent cet écosystème unique, et une fois que les arbres ont été coupés, il est difficile de reforester la Région, ont déclaré les chercheurs de l’étude.

Encore plus préoccupant, les endroits où la dégradation forestière est le plus importante sont ceux qui hébergent le plus de biodiversité : un seul kilomètre carré de forêt tropicale peut héberger jusqu’à 1000 espèces de plantes différentes. Plusieurs espèces de plantes et d’animaux – vautours, grenouilles, tortues, insectes, champignons et orchidées – dans les forêts tropicales humides de Meghalaya sont « en danger critique d’extinction » ou « vulnérables ».

De la même façon qu’ils se sont organisés pour construire des ponts-vivants pendant des siècles, les villageois travaillent aujourd’hui ensemble pour sauver les forêts. Ils identifient les parcelles dégradées pour en limiter l’accès le temps qu’elles se régénèrent naturellement. Certains en adoptent même pour les entretenir manuellement, par exemple en éliminant les espèces non-natives de la Région qui risqueraient d’en perturber l’écosystème. Au Meghalaya, l’adaptation au changement climatique et l’importance de régénérer la Terre se transmet déjà.


Ohé du pont!

Voici le genre d'article que j'adore découvrir le matin : des figuiers étrangleurs! Je savais même pas que ça existait! Comme Fédo, ça ouvre ma journée en m'amenant à l'autre bout du monde, d'un clic. L'ennui c'est qu'une fois encore ce clic vous colle une claque et les joues piquent un peu ces temps-d'maintenant. Clic et Clac sont en bateau, Clic tombe à l'eau et qui reste en bateau ? ça dépend si Clic sait nager ou pas : s'il coule, Clac est obligé de sauter idem et de lui en coller une pour éviter de couler avec et le ramener à la surface. Il peut aussi rester sur le pont et regarder l'autre couler, chercher une bouée, une corde ou autre chose qu'y a pas, ou prier le ciel. Chacun son truc, mais des fois vaut mieux avoir des palmes quand on est atteint du syndrome du sauveteur! ;D

Appel aux arbres: système basé sur des amitiés, des sympathies, des convergences, des complémentarités aussi complexes que les nôtres! :P


Bizs-itao.

Pascal.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 28 mars 2019 à 23:29:58
Des compagnons précieux, les arbres .... partout ....
Dommage qu'il n y ait pas les images de ces ponts qui sont magnifiques (rien qu'à les regarder ça fait du bien)

"Dans cette tribu matrilinéaire, les femmes sont les légataires uniques des terres et des titres. Cette place importante à la femme a contribué à en faire un peuple majoritairement égalitaire, pacifiste, et protecteur de la nature."
Ce n'est pas pour dire mais les femmes ont souvent ce lien à la Terre-mère de façon "naturelle", "spontanée" ?

Aujourd'hui aussi (dans la même revue) : "La forêt amazonienne déclenche sa propre pluie" !   :)

 :-* aux itaos

Catherine

p.s : elle est sympa la vidéo d' Ernst Zürcher (je l'ai envoyé à mon fils qui est aussi ingénieur forestier)

p.s 2 :
    Le vent ne souffle pas la matinée entière. L'averse ne dure pas tout le long du jour. Les caprices du temps ne sont pas éternels. L'homme non plus.
Tao te King 
ça dépend où tu vis ..... dans mon coin, le vent peut souffler, tourner pendant 2-3 jours. Et pour l'averse : un jour une personne m'a dit "tiens il n'y a eu qu'une averse aujourd'hui : de 8 h à 17 h .....  ;)

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 mars 2019 à 08:24:03
La sorcière, une femme rebelle victime du patriarcat

Insoumises et autonomes, ces femmes ont défié le patriarcat et refusé le rôle qui leur était imposé. Il n'en fallait pas davantage pour être châtié...
Par
Axel Leclercq -
Mis à jour le 28 mars 2019 à 8:17


Qui étaient ces sorcières que la Renaissance brûlait en place publique ? Des créatures dangereuses aux pouvoirs maléfiques ou bien des femmes rebelles dont le seul tort était d’échapper au patriarcat et aux lois de la famille ? Pour Mona Chollet, qui leur a consacré un essai, la réponse est plutôt à chercher de ce côté-là. Une vidéo passionnante qui bouscule nos certitudes et nos idées reçues.

Depuis quelques temps, la sorcière fait désormais figure d’icône féministe. Pourquoi ? Parce la sorcière est avant tout un symbole de l’oppression féminine. Sa faute ? ne pas être dominée par un homme. D’ailleurs, nul ne s’étonnera que, bien souvent, dans la littérature, au cinéma ou à la télé, la gentille sorcière est celle qui s’est mariée et a renoncé à ses pouvoirs. Explications avec Mona Chollet dans cette interview signée France Culture :

    « C’étaient beaucoup les veuves, les célibataires, les femmes qui n’étaient pas sous le contrôle d’un homme en fait. C’étaient aussi les vieilles femmes et beaucoup d’entre elles ont été brûlées à l’époque. La vieille femme, c’est aussi la femme qui n’est plus utile pour le pouvoir patriarcal. Elle a perdu sa force de travail souvent, elle ne peut plus faire d’enfant, elle n’est plus considérée comme agréable à regarder. »



Ah ah! Salut! Vive les sorcières, vive les sorciers!
Bavazacamasarpataparda,
malamache,malamache,
bavazacamasarpataparda,
malamache,malamache
aravana!
Dommage qu'il n'y ai pas eu plus d'averses sur les buchés, il y en aurait eu moins de cramés! Et les Femen :
Femen est un groupe féministe d'origine ukrainienne, fondé à Kiev en 2008 par Anna Hutsol, Oksana Chatchko et Alexandra Chevtchenko. Le mouvement est actuellement représenté dans 8 pays. Sa présidente à l'international est Inna Shevchenko. Quelle magique utilisation de la plastique féminine au service d'une cause de simple décence : la liberté.
Mille fois j'ai salué leur courage et je le refais aujourd'hui, le courage de ces femmes qui osent opposer à l'homme guerrier la seule force de leur nudité.

Vive les sorcières, vive les sorciers, ma serpette est perdue, mais le manche, mais le manche, ma serpette est perdue, mais le manche est revenu! ;D


Bizs itao!

Pascal.

Ps : Ouais Catherine, je suis d'ac, juste regarder les ponts vivants ça fait du bien! Ce sont de véritables images d'un Eden terrestre! Accessible sur le site de "La relève et la peste". ;)  Bizs!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 30 mars 2019 à 00:13:59
Les femens : ça me questionne  : leurs revendications : ok
Mais apparemment un fonctionnement à l’interne pas top du tout.   
Et du peu que j’en ai vu : même image de la femme que donne la pub, la société sur ce qu’elle doit être (critères de « beauté », de minceur, de jeunesse, normée etc …).
Utiliser son corps ?

Un homme torse nu  ça passe,
Une femme les seins nus sans se faire, au mieux, « mater » : on en est très, très loin …. Quand on voit certaines remarques par rapport aux femmes qui allaitent dans des lieux publics ….
 
"Il n'y a que les statues qui peuvent être nues dans les villes quelle chance elles ont".
(Julos Beaucarne)

« La réduction permanente des femmes à leur corps et à leur sexualité, la négation de leurs compétences intellectuelles, l’invisibilité sociale de celles qui sont inaptes à complaire aux regards masculins constituent des pierres d’angle du système patriarcal » : dixit Mona Chollet (dans un article critique concernant les Femen….)

Zehra Dogan évoquée par Nora sur son fil : son combat est, pour moi, une lutte bien plus féministe.
On la retrouve bien dans la lignée des « nouvelles » sorcières évoquées par Mona Chollet (« démarche politique avec une pratique spirituelle liée au monde naturel ») : https://www.monde-diplomatique.fr/2018/10/CHOLLET/59161
"La sorcière surgit au crépuscule, au moment des angoisses vespérales, alors que tout semble perdu. Elle est celle qui parvient à trouver des réserves d’espoir au cœur du désespoir."

Bien d’accord avec toi : « vive les sorcières, vive les sorciers » (c’est une richesse qu’il y ait des hommes se reconnaissant dans le féminisme)

p.s( Ah « buvons un coup ma serpette est perdue ... » chanson que l’on apprenait aux enfants en colo ….)  :)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 mars 2019 à 08:17:08
Hello !
Ok Catherine, rien a redire. Je ne connais pas Zehra Dogan et je vais découvrir. J'ai eu qques difficultés les décennies passées avec le féminisme que nous espérions et soutenions dans notre jeunesse. Représentatif d'un espoir profond du changement que nous espérions, rejet du phallocrate et de la "fabrication des mâles". Seulement, la suite fût moins joyeuse quand la fonction hiérarchique s'est enfin ouverte aux femmes : c'était pas mieux! Il a fallu digérer tout ça et en tirer des enseignements. Et c'est vraiment bien que ça ai avancé de part et d'autre quand j'ai revu des interviews de femmes comme Louise Bourgeois, par ex.

Louise Joséphine Bourgeois, née à Paris le 25 décembre 1911 et morte à New York le 31 mai 20101, est une sculptrice et plasticienne française, naturalisée américaine2.

Elle est connue surtout pour sa sculpture et ses installations monumentales, mais pratique également la peinture et la gravure. Elle explore des thèmes tels que l'univers domestique, la famille, le corps notamment les organes sexuels tout en abordant une approche qui se traduit comme une manifestation des subconscients et la réactivation de souvenirs de son enfance. Elle est proche des mouvements expressionnistes abstraits et du surréalisme, ainsi que du mouvement féministe mais reste toute sa vie non affiliée à une mouvance particulière.

Louise Bourgeois bien que née en France a passé l'essentiel de sa carrière artistique à New York, où elle s'est installée en 1938 après avoir épousé l'historien d'art américain Robert Goldwater (1907-1973).

Son travail d'artiste est reconnu tardivement et elle est considérée comme particulièrement influente sur les générations d'artistes d'après, surtout féminines.


ça tombe bien en plus, j'ai rêvé d'araignée, cette nuit! Un fil qui se tisse!

Bizs-itaos à toutes les sorcières et à tous les sorciers!

Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 30 mars 2019 à 09:27:17
Bon voyage dans l'univers de Zehra Dogan, Pascal.

En plus de tout ce que tu vas trouver sur elle, voici un petit film :

https://www.youtube.com/watch?v=2SHx6d3kuy4

Et ceci :

http://www.kedistan.net/2019/03/08/zehra-dogan-rennes-histoire-vive/

Bien à toi

Nora
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 mars 2019 à 19:06:16
Merci Nora. Je reviens de l'univers de Zehra. Je ne sais quoi dire.
J'ai une question que j'ajouterai à celles posées par Vol de Papillon : pourquoi devons nous vivre un monde de noir dessein où un dessin qui crie sa couleur vaut 2 ans et 9 mois de prison? 
C'est vers Marie-France Hirigoyen que je me tournerai en me disant qu'au final, un dictateur n'est qu'un banal narcissique.
Pathologiques mégalomanes, prêts à tout pour réussir, Narcisses vulnérables, hypersensibles à la critique, dissimulant leur désir de toute-puissance derrière une façade d'humilité, les Narcisses sont de tous les fronts et font recette. Pour s'en prémunir, il faut pouvoir les reconnaître : Marie-France Hirigoyen propose ici une grille de lecture explicite et salutaire.
Dans un monde toujours plus compétitif, les Narcisse occupent des positions de pouvoir au sein des affaires ou des médias, voire à la tête des États. Certains observateurs, confondant narcissisme et confiance en soi, considèrent que le renforcer permettrait d'affronter les maux de l'époque. Pourtant, les " psys " dénoncent régulièrement le rôle désastreux du narcissisme ambiant sur leurs patients : solitude, souffrance au travail, désordres amoureux...
Pour comprendre cette réalité paradoxale, Marie-France Hirigoyen propose une enquête détonante nourrie de sa clinique. Elle pointe la confusion entre le narcissisme sain, qui permet d'avoir suffisamment confiance en soi pour s'affirmer, et le narcissisme pathologique consistant à se mettre en avant aux dépens des autres. Elle reprend la genèse de ce concept dans la psychanalyse freudienne, puis dans la psychanalyse américaine, qui l'a transformé en mettant l'accent sur l'" estime de soi " – participant ainsi d'un glissement de sens emblématique.
Émaillé de nombreuses études de cas, histoires et récits de vie, ce livre explique ainsi de manière vivante et originale les dérives du monde moderne, où de plus en plus d'individus sont centrés sur eux-mêmes, " scotchés " à leurs écrans, " accros " aux réseaux sociaux pour se valoriser et exister uniquement dans le regard de l'autre. Mais il invite aussi, grâce à un dialogue renouvelé entre psychanalyse et sociologie, à mieux comprendre les traits narcissiques pour contrer l'ascension des Narcisse tout-puissants. Un projet indispensable pour notre avenir commun.


Les narcisses : ils ont pris le pouvoir.

Le nôtre ne fait que pousser.

Bizs-itao.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 31 mars 2019 à 07:33:57
Merci Pascal. Souvent je ne sais pas quoi dire non plus...

Un régime dictatorial dans un pays merveilleux aux portes de l'Europe.

Une femme, journaliste, artiste,  qui se bat, qui peint dans sa cellule avec le sang de ses règles, les restes de la nourriture, avec des pinceaux confectionnés avec les cheveux de ses codétenues en disant  : "je n'aurais jamais imaginé peindre avec des pinceaux aussi précieux."

Une situation qui me touche particulièrement parce que mon compagnon était Turc, du Kurdistan Turc.

Aujourd'hui les élections municipales en Turquie. Elections importantes. Les observateurs sont refoulés aux frontières. 

J'attends les résultats,  je suis attentive .

Bien à toi, à vous.

Nora

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 mars 2019 à 08:48:12
Merci Nora. Ce que tu nous apportes de Zhera aide aussi à donner sens à notre malheur de vie : ce sont nos morts qui nous ouvre les yeux sur le désastre du vivant. Je suis d'accord, c'est pas un "karma" facile que le nôtre, les endeuillé(e)s. a nous le manque, la douleur, le foudroiement, l'impuissance mais aussi la puissance de se relever et de dire, de crier, de soutenir, de signaler, de signifier, de transmettre, de refuser, de lutter, de résister, de rester debout pour tenir nos pancartes, de serrer les dents, d'honorer le terreau de la vie pour que des jeunes tiennent le coup et réenchante le monde :

94 % des jeunes sont inquiets face à la situation environnementale actuelle
Quelle est l’opinion des jeunes sur la situation environnementale du pays et dans le monde entier ?
30 mars 2019 - Marine Wolf
FacebookTwitter

Dans un contexte de grèves et de manifestations à travers toute la France, Diplomeo a voulu apporter une réponse à cette question. L’équipe de la plateforme en ligne a réalisé début mars 2019 une enquête auprès de 1678 jeunes de 18 à 23 ans. En voici les principaux résultats.
Une jeunesse très préoccupée par l’écologie

94 % des jeunes se disent inquiets face à la situation environnementale actuelle. Parmi eux, les filles se montrent plus sensibles à ce problème : 67% des filles se disent très inquiètes, contre 56 % des garçons.
Les comportements individuels

Celles-ci semblent également plus engagées, 84 % des filles s’efforçant de préserver l’environnement au quotidien, face à 78 % des hommes. 64% d’entre elles ont par exemple modifié leur alimentation pour l’environnement, seulement 49 % des hommes ont fait de même.


Les femmes de cette nouvelle génération sont devant, souvent, les hommes moins nombreux mais aussi présents. Zehra me rappelle le combat des Irlandais poussés à l'extrémisme qui avaient fait grève de propreté en étalant leurs excréments sur les murs de leur cellule et de leur corps. Zehra peint avec le sang de ses règles.

l'arme de Zehra est l'art. A nous les endeuillées de suivre le chemin qu'elle nous trace de ses pinceaux. Vraiment merci Nora, connaître des forces nous en donne.


Bizs-itao.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 avril 2019 à 08:33:10
Hello,

Quand ils baignent au soleil,
les cimetières sont tranquilles
Quand ils sont sous la pluie
Les cimetières sont tranquilles
Quand le vent se déchaîne
les cimetières sont tranquilles
Seuls les dérangent
pleurs et tourments
ainsi morts et vivants s'écoulent dans un même temps.

Quand ils sont sous le vent
ploient les vivants
quand les leurs sont sous terre
pleurent les restants
quand ils sont encore du côté du vivant
soumis / insoumis, restant/luttant
s'écoule  un même temps.

Papa tu aurais eu 89 ans aujourd'hui, mais tu n'es plus là, une plume proche de ta tombe... elle m'a incité à t'écrire poème et te transmettre mille bisous.
Ton fils-itao.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 01 avril 2019 à 10:04:12
Merci d'avoir partagé avec nous ce poème pour ton papa.

Portées par les plumes multicolores de l'amitié, chaleureuses pensées pour vous deux.

Catherine
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 01 avril 2019 à 12:48:34
Mon Ami Pascal,

Alors oui, ce matin, en lisant ton poème pour ton cher Papa... l'amertume d'une larme a coulé jusqu'à la douceur de mes lèvres tremblantes d'émotion !

Mon papa a 87 ans et je l'aime très très fort ! il vit seul à Valencia en Espagne !

Mon Père ne m'a pas transmis du "savoir" et en héritage il ne me laissera aucun "avoir".....
Mais Il m'a appris l'essentiel à mes yeux : à Être !
Ma Mère m'a appris à Aimer et mon grand-père : l'Amitié !

Je suis riche de ses choses là...

Amicalement, chaleureusement, solidairement.

Federico



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 avril 2019 à 09:15:50
Une femme devient Présidente de la Slovaquie pour la première fois, et c’est une militante écolo

Salut!
Catherine et Fédo, Bizs pour vos mess.  Notre route est longue et l'arc en ciel de l'amitié donne aux marcheurs l'énergie des ses couleurs : vers l'infini et l'au-delà disait Buzz-l'éclair, Ranger de l'espace! D'ailleurs, parlant d'infini, juste à côté de la tombe de mes ancêtres s'est installé pour l'éternité un peintre de l'infini. Il peignait des chiffres en suite, un peu comme la suite de Fibonacci, le 1,618 ou le 3,14116. Faut que j'explore. ça m'a touché, comme une synchronicité, un côtoiement qui me conviendra en tout cas, lorsque ma propre suite passera sur d'autres vecteurs...vers l'infini et l'au-delà!
La bonne news de ce matin, c'est cette nouvelle présidente : ça c'est cool!
Bon, d'ac, il y aura toujours un écart entre l'implicite et l'explicite, mais, ça se réduit un écart, non? C'est vrai, des fois l'écart est si grand que c'est bonhomme caoutchouc qui  met la gomme. Et où il la met la gomme, hein, j'vous d'mande? Dans la tronche de celles et ceux qui  voient les failles sociales s'agrandirent, c't blague. Allez, je souhaite mille réussites à cette jeune présidente,:
« Cherchons ce qui nous relie. Favorisons la coopération plutôt que les intérêts personnels », a-t-elle déclaré à une foule de sympathisants à Bratislava. « Je suis heureuse pour le résultat, mais surtout pour le fait qu’il est possible de ne pas succomber à l’extrêmisme, de dire la vérité, et de se rassembler autour des valeurs d’humanité et de solidarité ».

La vie n'est pas un long fleuve tranquille! Même les poissons d'avril sont d'accord! ;D


Bizs-itaos

Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 02 avril 2019 à 12:03:13
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/difficile-decompte-ours-pyrenees-1648692.html?fbclid=IwAR00Tfh_7ELnm96DobQaLKohi5B78FFw2n3JWT-4wGqXi55AtFbHxHPrRnE

Quarante ours bruns ont été décomptés dans les Pyrénées en 2018, un nombre en baisse par rapport aux 46 de 2017 mais qui peut être sous-évalué, a annoncé lundi le ministère de la Transition écologique.

 "Les résultats provisoires établissent un effectif minimal détecté de 40 ours en 2018, intégrant les deux ourses réintroduites en Béarn en octobre", précise le communiqué.
"Ce chiffre, en baisse par rapport à l'année précédente, est cependant à nuancer.
En effet, 11 ours repérés en 2017 n'ont pas pu être détectés en 2018", ajoute-t-il. Le chiffre pourrait donc être corrigé ultérieurement, comme vient de l'être celui de 2017.
 
Une population d'ours en hausse de 10 % depuis 2006
Ainsi, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) avait compté 43 ours en 2017 mais le nouveau décompte a permis de détecter trois animaux vivants mais non repérés l'année précédente, portant ainsi l'effectif minimal pour 2017 à 46. Soit une augmentation moyenne annuelle de 10,7% depuis 2006.
La quasi parité mâles/femelles
Sur les 40 ours détectés en 2018, les indices de présence collectés (crottes, poils...) ont permis d'identifier "20 femelles, 19 mâles et 1 individu de sexe indéterminé", dont "22 adultes potentiellement reproducteurs" et deux portées de deux et trois oursons.
Mais "trois ours sont considérés comme disparus", dont Pyros, né en Slovénie en 1990 et introduit en Haute-Garonne en 1997, qui est "probablement mort de vieillesse", le dernier indice de sa présence datant d'avril 2017.
 
Les grands déplacements des ours des Pyrénées
L'aire de répartition de l'espèce a augmenté en un an de 1.400 km2, atteignant 7.400 km2 en 2018, une extension principalement liée aux "grands déplacements exploratoires" de Claverina et Sorita, les nouvelles femelles slovènes équipées de colliers émetteurs.

Le suivi de la population d'ours a d'autre part confirmé "des échanges entre les individus des Pyrénées occidentales et centrales, observées depuis 2016".
"Ces déplacements, qui restent le fait des mâles (Néré, Rodri, Cannellito), sont le signe d'une nouvelle connexion entre les 2 noyaux historiquement isolés des Pyrénées", explique le communiqué.
 
Crottes et empreintes : des indices de présence
La population d'ours des Pyrénées fait l'objet d'un suivi annuel grâce à la collecte d'"indices de présence": prédations, crottes, empreintes ou encore pièges photographiques et pièges à poils déployés sur le terrain.
La méthode de comptage de tous les individus, "particulièrement adaptée aux petites populations, sera sans doute amenée à évoluer dans les prochaines années en lien avec l'augmentation du nombre d'ours", note le ministère, alors que la présence du plantigrade est dénoncée par les éleveurs.


                                                                                                            **************************

Dans un courrier commun, daté du 31 mars 2019, les élus locaux et les acteurs du monde agricole et du pastoralisme rejettent la concertation proposée par l'Etat et répètent que la cohabitation avec l'ours est - et sera toujours - impossible.

Par Marie Martin
Publié le 02/04/2019

Il y a du monde - et des noms - à signer cette lettre adressée à la Préfète de l'Ariège, ce dimanche 31 mars 2019.
Le président de la chambre d'agriculture de l'Ariège, le président de la fédération pastorale de l'Ariège, le sénateur Alain Duran, le président du conseil départemental de l'Ariège, et bien d'autres...

Ils sont invités à participer à une réunion départementale portant sur la mission "ours" et visant à recueillir l'avis de tous ces acteurs sur le projet de feuille de route "ours et pastoralisme". Mais pour eux, il s'agit simplement de leur "faire accepter une cohabitation qui signe la mort du pastoralisme et de l'élevage dans nos montagnes".

Ils n'ont jamais voulu de l'ours et n'en voudront jamais : la position est on ne peut plus simple. Les signataires de cette lettre estiment que l'amélioration des mesures en estives est conditionnée au fait que les éleveurs acceptent de nouvelles contraintes. Des injonctions insupportables, pour eux.

"Cette concertation-là, nous n'en voulons pas". Les signataires demandent un changement de cap radical : pour eux, l'Etat doit cesser les introductions d'ours. Il doit également mettre en place un véritable plan de gestion des plantigrades pour faire diminuer la prédation dans les Pyrénées. Enfin, ils estiment que les aides et les indemnisations doivent être allouées sans condition.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 avril 2019 à 09:26:44
SVTT!

Ce matin, je me suis demandé ce que les arbres représentaient pour nous les endeuillé(e)s. Ce qu'ils nous amenaient.
Cette réponse m'est venue : ils nous aident à exister car comme eux, nous avons la tête à l'envers. La tête d'un arbre, ce sont ses racines, ses organes reproducteurs sont à l'air libre, tournés vers le ciel.
Ils sont structurés dans un vivant inverse au nôtre : les racines sont leur tête et ils poussent sans pouvoir se mouvoir ou presque (j'ai vu une vidéo accélérée d'une plante apte à se déplacer sur le sol pour "suivre" la source de lumière occultée par la densité de la canopée).
Quant la question est posée à un groupe sur le sujet des familles, de la lignée, des origines, les réponses sont assez unanimes. Notre histoire est majoritairement pensée dans le sens racine du bas et arbre généalogique du haut, arborescence comme continuum. Rares sont les représentations pensant nos histoires dans l'autre sens...de la canopée vers les racines, le passé est en terre, la plupart du temps.
Le décès d'un enfant inverse le cours du temps. Ce qui devait faire canopée puis continuum est devenu racine, nous forçant la tête vers le lieu racine, "Dame Terre".
Il n'est pas étonnant que les arbres propose langage qui nous aide à maintenir pensable la vie  "inversée" que nous a infligé la mort d'un enfant : ils sont exemples de ce que notre psyché doit appréhender du vivant tranché que nous portons en négatif de notre structure initiale. Peut être que ces réflexions matinales nourriront les vôtres?

Nous sommes des êtres spirituels vivant aventure humaine. L'aventure végétale suggère  des perceptions inversées de nos discontinuités. :-*


Bizs-itao.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 avril 2019 à 14:26:40
Au sujet des ours ;) :
Dans les Balkans, ours et humains réapprennent à vivre ensemble
25 mars 2019 / Louis Seiller (Reporterre)



Dans les Balkans, ours et humains réapprennent à vivre ensemble

Jusqu’à récemment dans les Balkans, les ours bruns étaient arrachés à la forêt pour divertir et enrichir les humains. Aujourd’hui, des lois interdisent la possession de ces animaux, les captifs sont recueillis par des centres spécialisés, la pédagogie progresse. Et la Slovénie est un modèle en Europe de coexistence entre ours et humains.
Bizs, Fédo! On lâche rien! :D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 avril 2019 à 11:14:00
Qui a inventé l'alphabet, quand et pourquoi ? Une vidéo fascinante.

Cette invention a bouleversé l'histoire de l'humanité et, pourtant, on n'y fait plus guère attention... Pierre Bergounioux en rappelle l'importance.
Par
Axel Leclercq -
Publié le 2 avril 2019 à 12:07 - Mis à jour le 2 avril 2019 à 17:1

On les utilise tous les jours sans même se souvenir ni de leur origine, ni de leur sens. Pourtant, les lettres qui composent notre alphabet ont une histoire, et cette histoire est absolument passionnante. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à couter l’écrivain Pierre Bergounioux qui vient d’écrire un livre sur le sujet. C’est fascinant.

Les premières lettres désignant des sons et non plus des choses pourraient avoir été inventées conjointement par des esclaves juifs et égyptiens dans le Sinaï, il y a 3 500 ans. Une révolution que Pierre Bergounioux considère comme « l’acte le plus éblouissant de toute l’histoire de l’espèce. » Explications dans cette vidéo signée France Culture :

    « Il s’est trouvé des hommes, il serait beau que ce soit comme on l’a supposé des esclaves égyptiens et juifs qui travaillaient conjointement dans le Sinaï qui ont l’audace de fermer les yeux sur les choses pour écouter le souffle de l’esprit et notre non plus des choses mais des sons. C’est sans doute l’acte le plus éblouissant de toute l’histoire de l’espèce que le fait de noter avec deux douzaines de caractères les variations innombrables infinies, inépuisables de la parole. »

L’alphabet ? Une invention extraordinaire dont on a oublié l’ampleur tant elle a envahi nos vies.



Bonjour,

Voici qui nous rappelle du sens. Le mot en lui-même, que je pense reconstruction ou métamorphose n'a d'importance que si c'est associé à la représentation d'un ressenti. Cela  guide sans reprendre la formule un peu éculée des maux aux mots. Je ne peux pas m'accorder "reconstruction" alors que "métamorphose" est plus proche de ce que je ressens. J'ai peu de temps ce matin pour développer ce sujet, mais il me semble porteur.

Bizs-itao.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 avril 2019 à 09:32:42
Millénaires, légendaires ou majestueux, ces arbres sont des monuments. Pourtant, on leur accorde trop peu d’importance, on oublie qu’ils font partie de notre patrimoine au même titre que nos châteaux et nos cathédrales. Alors, pour leur rendre à la fois hommage et justice, un superbe documentaire leur a été consacré, offrant des images somptueuses…

Arbres remarquables – Un patrimoine à partager est un magnifique tour de France des arbres les plus beaux, les plus vieux et les plus surprenants. Objectif de ce film : emmener le public à la découverte d’un patrimoine méconnu et inviter les autorités à prendre les mesures qui permettront, enfin, de le protéger. Le résultat ? Magnifique.


Bonjour,

Les arbres se métamorphosent au printemps : j' imagine cette sensation  après une période de stase hivernale.
C'est ce que je décrirais du processus de métamorphose :  un équilibre du vital, du "sur-vital" qui s'exprime obligatoire, incontournable, logique presque.

Kübler-Ross :
Colère. La colère est une émotion qui surgit pour faire face à un obstacle. Il est normal qu’après une nouvelle très négative, le corps cherche à le solutionner à travers la colère. Celle-ci peut avoir différentes victimes ou différents objectifs: la personne elle-même, les médecins ou même une « figure divine ».



La métamorphose la plus difficile pour un endeuillé(e) est de transformer ses épines de colère en feuilles, en fleurs et d'arriver à traduire sa douleur en sève non toxique, tant pour lui-même que pour autrui. Je suis d'accord avec Mme Kübler-Ross, Métamorphoser sa colère dans un cadre soignant en frappant de toutes ses forces un matelas avec un tuyau en caoutchouc peut poser un nouvel écrit de la colère, oui, c'est bien vu, je trouve.

citation Fed/Catherine
Ah oui ce n'est vraiment pas facile d'écrire .....

Les mots de la souffrance peuvent piquer, claquer, faire mal, saigner ....  j'aurais préféré qu'ils ne soient que caresse .....

"Les mots servent à toucher les âmes quand les mains ne peuvent toucher les corps et j'en connais qui sont de véritables caresses "
Qu'elle est belle cette phrase !


Je suis d'accord et parfois nous avons aussi besoin de taper de nos poings! Bing bing et pan dans la tronche de l'ire! Et revient l'envie de lire! Yes!

Bizs-itaos.

Pascal.



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 avril 2019 à 08:30:38
AGIR, c’est facile, gratuit,
et c’est bon pour le moral

D’août à novembre, quand les mauvaises herbes sont en graines, n’hésitez pas à les récolter pour les ressemer ailleurs… D’abord, vous les aiderez à revenir là où elles ont été bannies, ensuite, à résister tout en résistant à l’oppresseur:)


Salut les mauvaises graines!

Merci Catherine! Ouais, t'as drôlement raison, ça fait du bien de lire Fédo quand il rigole "entre potes logues"! :D
ça me fait du bien, je me trouve trop sérieux ces temps-ci et j'prends le soleil que ça amène! Dernier rang/mauvaises graines et vive le yaourt, c'est meilleur que la soupe à la grimace.
Je me régale toujours autant de la physique quantique et je m'en remets une couche régulièrement, un peu comme la tour Eiffel, quand t'arrive en haut tu recommences en bas avec ton petit pinceau. alors ce WE, je fais comme Fedo, je me fous de tout! Cheyenne est d'accord, vraiment elle comprend pas ces humains qui se prennent le chou, alors que c'est si simple  de bien se marrer: suffit de faire des trous dans le jardin, c'est joli, ça mange pas de pain, et ito n'a plus qu'à y planter ses mauvaises graines! ;D

Le gène propose et l'épigénèse dispose! :D


https://youtu.be/x83EsIt3d58 une maison en mauvaises graines! :-*

Bizs-itaos!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 avril 2019 à 16:46:53
LE CHEMIN DE DEUIL

"Vous ne passerez pas "au dessus" de la perte de quelqu'un que vous aimez. Vous apprendrez à vivre avec. Vous guérir et  vous serez entier à nouveau, mais vous ne serez jamais plus le même.
Vous ne serez jamais plus le même, mais vous ne le souhaiterez pas non plus !

Archiexact!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 avril 2019 à 08:34:32
À la rencontre de l’arbre le plus vieux de France : un olivier de 2000 ans
Ils sont anciens, parfois millénaires, ils se maintiennent, même dans des conditions particulièrement difficile et a priori peu propices à leur développement. Ils sont les témoins silencieux du temps passé. Le documentaire Les Arbres remarquables, un patrimoine à protéger, de Georges Ferterman (Président de l’association A.R.B.R.E.S), Jean Pierre Duval et Caroline Breton nous fait traverser la France, à la recherche de ses plus beaux arbres, qui vivent malgré « les outrages du temps ». Certains ont développé des stratégies pour se maintenir dans des milieux difficiles, d’autres ont survécu à la foudre ou se distinguent par leur taille et leur caractère majestueux. Ils poussent en forêt, embrassent un rocher ou s’intègrent même à un bâtiment.

Bonjour,
Ceci est fascinant: 2000 ans. Le développé de la théorie du dédoublement de Jean Pierre Garnier Malet passe par une approche du temps en résonance avec les exposés de Philippe Bobola. Le déroulé en est complexe et heurte bien des dimensions et croyances tout aussi enracinées dans notre sol psychique que ce vieil olivier de 2000 ans. En gros : ça psychoque! ;D Notre bonne vieille pensée matérialiste en prend un coup quoique mon ressenti passe toujours par la bonne vieille logique thèse, antithèse et synthèse qui essaie de raccrocher ses wagons comme ça peut. Sans dérailler, bien entendu! Des fois, j'ai un peu de mal à suivre, j'avoue.

Paul Valéry : "maitre cerveau sur son homme perché tenait dans ses pieds son mystère".

ça vaut son pesant d'or et propose une stratégie toute aussi  intéressante que celle de notre ami l'olivier : pour survivre et se maintenir en milieu difficile, c'est pas forcément gagné en ayant recours à sa seule cervelle sans pour autant la jeter à la poubelle. Suffit de lui proposer d'aller regarder ailleurs et  de délocaliser la pensée plutôt que les entreprises. Bon, d'accord, je sais qu'au dernier rang, on a tendance à agacer. "On" regarde pas assez le prof! Désolé, mais c'est vrai, la plupart du temps il m'emmerde!

Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 avril 2019 à 08:44:31


Paul Valéry : "maitre cerveau sur son homme perché tenait dans ses pieds son mystère".


Pieds nus sur la terre sacrée. https://youtu.be/554XmLUXydU



Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 09 avril 2019 à 22:27:37
C'est simple. Je veux aborder le thème de la non-souffrance.  Fonction de mon propre ressenti, ce sujet est tout aussi délicat à aborder qu'à supporter, même en le prenant avec des pincettes ça reste de la vraie nitro. (Cfre le salaire de la peur! ;D).
"La souffrance ne s'en va jamais vraiment". C'est ainsi que ça se dit.
Ma compagne me rappelle que l'an dernier, j'avais déjà parlé d'une souffrance qui n'était plus présente 24h sur 24. Aujourd'hui, tressaillement à l'idée que la souffrance puisse ne plus être là. ça angoisse!  Comme perte du lien, trahison et culpabilité associées à une adaptation par l'assignation à la réalité du deuil qui, je cite Deuil et mélancolie, "est exécutée en détail, avec une grande dépense de temps et d'énergie d'investissement, et pendant cela l'existence de l'objet perdu est continuée psychiquement".
De ceci, je dirais que la non-souffrance ouvre un nouveau vide. Si je suis cohérent avec ce que je ressens, le désenfantement ouvre un trou qui tient communication et nous amène un compromis entre la mort et la vie. Déjà, cette étape demande à elle seule un long, douloureux et harassant travail de notre psyché.
A quel point l'apaisement que procure cet état devient-il suffisant pour qu'un nouveau vide puisse émerger dans ce que je tends à qualifier de non-espace? A quel moment la rambarde de notre escalier(de chagrin)  devient-elle  suffisamment solide pour autoriser une  nouvelle possibilité de penser ce vide sans s'y accrocher?
Est-il simplement possible d'envisager que le "faire-avec" ,qui parfois nous étrangle, autorise " un achèvement du travail de deuil et un moi redevenu libre et non-inhibé"?
Sans passer par une interrogation  de la charge qu'implique une non-souffrance, cela me semble impossible. Nous sommes à nouveau condamné(e)s à élaborer cette "non-souffrance" et la forme qu'elle peut prendre. Ce qui revient à dire que la souffrance reste mais n'est plus notre seul point d'étayage, voire d'ancrage. Très objectivement je n'en sais rien.

Pascal-ito. :-*

Ca me rappelle cette soirée de décembre où l'on fêtait le solstice d'hiver autour d'un feu.
A un moment, un fagot y est jeté, brûlé pour représenter "la destruction" de ce qui a été dur à vivre pendant cette année 2018. Chacun-e  jetant symboliquement.
Je voulais jeter toute ma souffrance par rapport à la mort de Mircea. Et bien, à mon étonnement,  je n'ai pas pu...
Il fallait que j'en garde une partie.
Faute de mieux, faute de ne pouvoir actuellement créer un autre lien apaisé, intérieur (?) avec Mircea, j'ai encore besoin de garder ce lien de souffrance avec lui .....

J'ai échangé sur ce fait avec "ma" psy.
En séance EMDR, on évalue la "perturbation" de 0 à 10 : le but étant d'arriver à 0.
Elle explique qu'avec certaines personnes le 0 n'est pas possible : ça s'arrête à 1 ;
à partir du moment où ça n'envahit pas toute leur vie, pour elle, il est amplement acceptable, respectable de garder ce "1"  qu'elle appelle le "1" "écologique" (tout le temps, même très long, même pour toujours, que la personne estime en avoir besoin)
(je n'en suis pas encore là ....) 
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 avril 2019 à 08:30:04
Pendant 12 ans, Capitan, un Berger allemand, s’est rendu chaque soir sur la tombe de son maître, dans un cimetière de Villa Carlos Paz en Argentine, afin d’y passer la nuit. L’animal, devenu célébrité locale par son incroyable fidélité, vient de rejoindre son maître de l’autre côté de l’arc-en-ciel.

Comment ne pas être touché par cette histoire de loyauté entre un chien et son maître décédé ? Chaque jour, depuis près de 12 ans, Capitan se rendait sur la tombe de son propriétaire. Un lien d’amour que même la mort n’est pas parvenue à briser
.

Bonjour à VTT.
Je suis à nouveau d'accord avec toi Catherine. Capitan nous le montre : lâcher prise et reliance sont comme souffrance et résilience, pas possible de jeter le fagot entier au feu . C'est une belle image que tu nous amène, je trouve. ça me rappelle que nous sommes des êtres de dépendance, Et la dépendance, c'est comme le feu, trouver la bonne distance évite de se cramer ou d'avoir froid. Et c'est pas facile à "doser" ni de trouver la bonne distance et le nouvel équiibre.
De Philippe Bobola, j'ai ramassé un truc qui m'a bien plu : un égoïsme altruiste. Je transcris ça comme ça, pour nous, les Endeuillé(e)s :
égoïsme : le droit de chaque personne de maintenir le lien avec ses défunt(e)s sous la forme qui lui convient et de façon supportable pour elle-même.
altruisme: le droit de chaque personne de maintenir le lien avec ses défunt(e)s sous la forme qui lui convient et de façon supportable pour autrui.

Perso, la  reliance me convient comme terme. Le lien à ma fille s'est métamorphosé en lien à l'univers, petit à petit, à son rythme, et pas question de lâcher prise pour moi. C'est exclus.
La souffrance reste à sa place sans prendre le pouvoir en permanence et rien de méprisant quand je lui signifie mes droits. Pas question d'être arrogant en tout cas. Idem, c'est exclus.
La résilience, je ne sais pas ce que c'est, ni la reconstruction d'ailleurs. Je préfère le terme de métamorphose qui convient bien mieux à ce que je ressens : me couper de l'univers, c'est me couper de ma fille.
Ma fille humaine n'est plus, mais sa conscience est, tout comme son corps est matière de fumée et de cendres.  Elle est "ma fille conscience" comme les étoiles sont des "consciences lumière" et les particules de son corps sont des particules capables de choix, même si je ne peux que le concevoir qu'abstraitement. Ce que je serai un jour aussi.
Je ne lâcherai jamais ça, pas plus que Capitan sur son propre bateau, et vive les chiens et les bouées!

Plein de bisous et d'arcs en ciel à vous!
Plein de bisous et d'arcs en ciel à vous!
Plein de bisous et d'arcs en ciel à vous!
Plein de bisous et d'arcs en ciel à vous!

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 avril 2019 à 08:23:10
Néanmoins les choses semblent peu à peu bouger. Le ministre des Affaires Sociales, Takumi Nemoto, a ainsi déclaré que « l’hikikomori adulte est un nouveau problème social » auquel « il faut remédier de manière appropriée en effectuant des études et des analyses ». Ce peut être aussi l’occasion de réfléchir sur le modèle de société qui fabrique en masse ces exclus volontaires. Car si nous sommes nombreux à rêver du Japon depuis l’occident, vivre depuis sa naissance soumis aux codes de la société japonaise n’est pas une mince affaire !

Hello!

Bah oui, des fois nous sommes aussi des Hikikomoris, le sabre à la main, prêt(e)s à trancher tout ce qui approche. ça fait du bien de regarder les 7 Samouraïs, version originale Kurosawa en noir et blanc comme notre vie de maintenant quand nous prend le besoin impérieux de nous planquer dans notre for intérieur. Respect, pas besoin d'aller attendre la venue des Barbares en fortifiant les murs, à la taille d'une particule élémentaire c'est un boulevard et nos enfants "conscience" savent parfaitement se transformer en rayon de soleil quand y a besoin.

Citation:
Comment la relation qui nous relie toujours à ceux qui nous ont quittés se transforme-t-elle ?
Anne Dodemant, dont le fils Luc s’est suicidé en septembre 2009, raconte dans son ouvrage Même la nuit quand je dors (Albin Michel, 2013), comment leur relation mère-fils s'est muée doucement en présence et dialogue intérieurs.


Extrait :
« Nous venons de passer les troisièmes fêtes de Pâques sans Luc et la question pour moi reste entière : où est-il ? Je ne sais pas. Pourtant je me sens reliée à lui, de plus en plus. Et c’est étrange. C’est un lien invisible par la trace qu’il laisse. J’expérimente la phrase de l’apôtre Paul : "L’amour ne passera pas." Le lien d’amour qui m’unit à Luc, mon fils, est vivant. Et comme tout lien il évolue. Ce lien est indestructible. Je me sens reliée à lui, non pas à lui mort, mais à lui vivant. Vivant d’une vie que je ne peux toucher, mais que je ressens. Lorsque je sens en moi une joie profonde et intense, sans raison, qui me déborde, je la reçois comme un cadeau, une sensation oubliée et pourtant nouvelle. Cette joie vient de bien au-delà de moi. Je ne la maîtrise pas, je l’accueille, m’en émerveille et c’est cette trace-là qui vient me dire : « Je suis vivant, je ne te quitte pas, vis, maman, vis. »


Dans l'univers, il y a  dans les 1 milliards de photons pour une particule de matière. Rien que ça, ça m'éclaire de le savoir vu que nous sommes un tas de particules qui croit penser par elle-même et se prend (parfois) pour le nombril du monde. Un lien d'amour, ça vit, et si on pense quantique, la pensée  se transforme en fait, nous sommes nous-mêmes imprégné(e)s de ce lien d'amour dans l'essence même de nos particules : parce que nous aimons nos enfants, parce qu'ils nous aiment, parfois Hikikomoris nous sommes, pas besoin de chercher midi à 14h, c't blague! Réponse honorable au problème soulevé par Mr Takumi Nemoto, sans prétendre avoir la clef du savoir, vu que nous les endeuillé(e)s nous ne sommes qu'un sous-ensemble de l'ensemble lui-même sous-ensemble d'un ensemble plus grand que lui ?

Vivre depuis la naissance soumis aux codes de la société française, c'est pas une mince affaire non plus! ;D


Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 11 avril 2019 à 11:21:16

Hola Pascual,

Tu le sais déjà mais il est bon de le rappeler : j'aime te lire même si je ne comprends pas toujours tout ! hihihi... mais  je ne vais quand même pas aller jusqu'à me faire Hara-kiri (Le hara-kiri ou harakiri (腹切り), ou seppuku (切腹, littéralement « coupure au ventre »), est une forme rituelle de suicide masculin par éventration, apparue au Japon vers le XII e siècle dans la classe des samouraïs. Ce rituel est officiellement abandonné par les Japonais en 1868). - OUF ! ça me rassure !

"vu que nous les endeuillé(e)s nous ne sommes qu'un sous-ensemble de l'ensemble lui-même sous-ensemble d'un ensemble plus grand que lui ?
Vivre depuis la naissance soumis aux codes de la société française, c'est pas une mince affaire non plus! ;D
Bizs-itaos.
Pascal."

Alors là Pascal-ito t'es fort ... je suis sûr que t'arriverais même à embrouiller Macron himself !... pourvu qu'il lâche bientôt quelques biftons au Peuple de France !
J'espère qu'il (Macron) finira ses jours comme un pauvre hikikomori japonais abandonné par les médias, les banquiers et tout le grand patronat !... juste retour de bâton et de manivelle !

"... nos enfants "conscience" savent parfaitement se transformer en rayon de soleil quand y a besoin. " j'adore... merci Pascal !

Amicalement-ito...... solidairement-ito

Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 avril 2019 à 18:56:19
 :D :D :D :D Rien de sorcier la-dedans : c'est comme les poupées russes, y en a toujours une plus grande que la précédente. Trop cool que je puisse embrouiller Macron! J'y crois pas! Non, pas possible!!! Sérieux, je tiens même pas 2 mns chrono. Je me tire avant! Pour les poupées russes, évidemment la question est ouverte pour savoir quand ça s'arrête????? ??? Je sèche!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 11 avril 2019 à 22:09:19

Salut camarade-ito !

Je suis sûr que tu es ou pourrais être un excellent maître d'école, professeur, enseignant ... parce que toi au moins tu sais expliquer les choses à toutes celles et à tous ceux qui sont au dernier rang ... à toutes et tous les cancres ! les plus rigolos et les plus intéressants !
Je ne comprenais rien avec ta phrase "vu que nous les endeuillé(e)s nous ne sommes qu'un sous-ensemble de l'ensemble lui-même sous-ensemble d'un ensemble plus grand que lui ?"... là avec tes poupées russes j'ai compris... il y a une très petite puis une petite puis une moyenne puis une grande et enfin une très grande dimension qui s'emboîtent les unes dans les autres ! j'ai enfin pigé ! finalement je suis pas si con quand on prends le temps de bien m'expliquer !
MAIS...
là où tu m'embrouilles à nouveau c'est quand tu poses ta question avec pertinence : quand ça s'arrête ?
T'es chiant Pascal ... tu poses cette putain de question et non seulement tu sèches  ???  mais tu te barres  :-X !
Et tu me laisses avec cette question existentielle  :-\ à laquelle je dois essayer de répondre avec pertinence  :-[ !

Je crois que ça commence à la conception de l'Enfant dans le ventre de la maman puis la naissance puis la période bébé puis l'enfance puis l'adolescence puis  les périodes jeunes et vieux adultes puis enfin la vieillesse et la mort !!! Basta !
et moi je crois que ça s'arrête avec la mort et..... qu'il n'y a plus rien après ! pas d'au-delà après un ici-bas ! pas d'ange ni d'ange-gardien  ! rien, plus rien du tout !  c'est fini et les carottes sont définitivement cuites ! seul n'existe que le RIEN !

Je te l'accorde ... c'est infiniment triste  :(  de ne pas avoir ni foi ni croyances ! je ne suis qu'un terrien !

Bon Pascal-ito j'espère que je ne t'embrouillerai pas trop avec ma réponse sinon va voir Macron ... t'inquiètes lui c'est sûr il va bien t'entourlouper car il s'y connait en carabistouilles ! hihihi   :D :D :D

 :-* :-* :-* itaos

Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 avril 2019 à 08:45:30
Hello Fedo!
Et bien merci mon ami, je suis vraiment content de te proposer une suite de réflexion à la con :
la somme des parties n'est pas égale au tout! Donc si j'additionne la totalité de mes poupées russes, je n'aurai toujours pas la solution du grand tout qui nous dépasse.  ???
Seul n'existe que le rien : alors quand on nous dit que, vous, au dernier rang, vous n'avez rien dans le cerveau, c'est une pure réalité vu que nous sommes composés de 9,9999999 de vide. Aïe, ça se complique. le Rien c'est pas rien. Bigre, je suis dans la panade, la mélasse, la birgougnasse. et en plus si j'ajoute les états superposés de la physique des particules, me v'là encore plus dans la panade. :o
Mais heureusement il y a mon pote Fédo: il me donne la soluthe! L'information. Cher Ami, j'ai le grand honneur de t'informer que les poupées russes ne servent qu'à nous montrer que du plus petit au plus grand et à ce qui  le dépasse il y a reliance, que c'est un des postulats systémiques que t'as attrapé. Atchoum et bienvenue au club :D! Franchement je n'en sais pas plus que toi, que des questions en suspens.
Et comme Bébé dans ventre de Maman, un joli petit cordon ombilical nous raccorde à Grand Univers, et que le boulot de notre cervelle toute pleine de vide c'est d'ouvrir la porte à ce qui vient de ce qui nous dépasse. Et là, je suis total raccord avec toi, libre à chacun(e) d'y foutre ce qu'il veut sauf à blesser autrui avec des conneries. Et j'en profite pour remercier la vigilance de Quigan et son admirable capacité et sagacité pour trouver des formules respectueuses du créatif de nos personnalités endeuillé(e)s!

Je maintiens que nos enfants "conscience" vibrent à des fréquences si fines que seuls les rayons du soleil peuvent les conduire à nous et réciproquement ! :-*


Bizs-itaos!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 avril 2019 à 14:20:55
Génial Asaf Avidan. Du pur bonheur!
https://youtu.be/ZrVOcehCyCw
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 12 avril 2019 à 17:40:06
"Quand je vois que je ne suis rien,
C'est la sagesse.

Quand je vois que je suis tout,
C'est l'amour.

Et entre les deux, ma vie s'écoule".


Nisargadatt Maharaj (indien mais pas d’Amérique  ;) )



Bonjour Pascal,

en lisant cette phrase de Nisargadatt Maharaj : ça m'a fait penser à ton évocation de la reliance ...

Depuis ton arrivée sur le forum, tes croyances évoluent ou c’est une façon différente et plus précise de les exprimer ?

Au début tu parlais d’énergie : cette énergie qui, elle, ne meurt pas mais évolue (mais sans « conscience »?)

Quand tu parles « conscience » pour Javotte : c’est une conscience « universelle » (?), collective » (?) ou c’est la conscience unique qu’elle a toujours été et qui ne meurt jamais ? Ou les deux en même temps (parce que c’est la même chose ?)
Ca fait beaucoup de questions ! C’est juste pour essayer de mieux comprendre.....

J’aime bien la définition de « l’égoïsme altruiste ».

Arriver à tenir la souffrance à distance, c'est tout un apprentissage ....

Des bisous à vous toutes et tous les itaos

Catherine

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 avril 2019 à 19:43:13
Hello Catherine. ça me fait vraiment plaisir que tu me poses ces questions, je vais essayer d'être synthétique :P.

Oui ceci a évolué au fil du temps depuis mon arrivée sur le forum et j'ai voulu faire part de ce fil d'évolution assez comparable à un  fil d'Ariane. Une marche de notre escalier après l'autre avec ses étapes, ses doutes, ses élaborations, ses expérimentations, ses rebonds.
Je ne crois pas à la survie de l'égo. C'est un point de désaccord qui a marqué plusieurs de mes débats avec des personnes de confession Chrétienne avant le décès de Javotte. ça me paraît, je "vous" prie d'excuser le terme, assez naïf. Mais, pour le stade où j'en suis de ma spiritualité, cela n'exclut absolument pas le lien entre la conscience qui "habite" notre vivant et ce qu'elle poursuit d'être après la mort de notre état humain. La conscience de Javotte n'est plus Javotte mais a été Javotte. Cette conscience est-elle elle-même consciente qu'elle fût Javotte? Je préfère penser que oui même si je n'en ai aucune autre certitude que les messages que ça transmet à ce titre, mais je doute que ce soit aussi sommaire et simple.
Les messages. j'en reviens à l'information : si on se coupe de l'univers, prisonnier(e) d'une seule poupée russe sans considérer la reliance universelle qu'elle représente, comment la conscience et son intelligence universelle peut-elle nous adresser une guidance? Il me semble de notre libre arbitre de décider d'ouvrir cette porte ou non. Cette porte, je l'appelle spiritualité.
J'ai podcasté hier une conférence de Julien Bobroff. Son approche de la physique quantique rejette très probablement des aspects de celle de Philippe Bobola. Mais je ne les trouve pas antagonistes mais plutôt complémentaires. En quoi le produit indéniablement utile de l'IRM, résultat des recherches en physique quantique serait-il contradictoire avec une réflexion métaphysique sur notre lien à l'invisible? Il me semble que l'avancée technologique sans précédent de nos dernières décennies laisse le reste de nos questions humaines de sens en berne. Et là, nous les endeuillé(e)s, le don de la désespérance nous amène là où ça fait mal : la non-maîtrise.
Mais ce que l'on peut tout de même maîtriser c'est le choix de fermer ou d'ouvrir notre porte à ce que peut nous donner l'intelligence universelle : la foi en elle qui n'aurait aucun sens sans le doute.
Après, je ne suis ni Médium, ni Shaman mais dépositaire comme tout un chacun d'une conscience corrélée à une conscience supérieure que j'ai visualisée mentalement au lieu source de mon cercle d'arbre directement lié à la mort de Javotte. C'est ce que j'ai appelé l'éveil. Et cela ne m'a pas semblé être la conscience de Javotte, mais bien la mienne dans un autre espace. Je crois avoir à peu près fait le tour de l'affaire en cours au risque de m'enliser dans des suppositions encore trop fragiles!
T'en penses quoi?

Plein de bisous-itos!

Pascal.
Ps : je trouve que cet égoïsme altruiste aurait bonne place dans une convention universelle des droits et devoirs des endeuillé(e)s, rapport aux "assises" d'aujourd'hui! ;)
 
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 avril 2019 à 08:48:44
« MiniBigForest » où comment faire pousser 300 arbres sur l’équivalent de 6 places de parking ! Même si l’idée peut paraître surprenante, c’est possible. La méthode, qui consiste à créer une micro-forêt native, a été mise au point par un botaniste japonais, Akira Miyawaki : 10 fois plus rapide, 30 fois plus dense, 100 fois plus de biodiversité qu’une forêt traditionnelle. Un couple de Nantais, Stéphanie Saliou et Jim Bouchet, y décelant une solution à la crise écologique, a entamé cette révolution arboricole discrète dans l’agglomération nantaise.

Hello à VTT!

il y a certainement dans les consciences qque chose d'assez équivalent à ce dont j'ai révé cette nuit : au cours d'une réunion motivée par un groupe d'enfants difficiles d'accès et de contact, j'étais l'éducateur prim's concerné avec d'autres personnes  responsables présentes toutes aussi concernées que je l'étais (dont d'ailleurs une personne de connaissance dont un enfant est décédé voici de très nombreuses années). Le thème de réunion est assez facilement identifiable et certes en résonance avec nos échanges solidaires, affectueux et difficiles d'accès, parfois, comme nous-mêmes! Et il y avait aussi mon Toutou, Vivo, présent dans la pièce, avec nous mais mélange de Cheyenne et de Vivo avec néanmoins cette personnalité de Vivo. Et que ne fus-je pas fier de lui quand il ouvrit la porte pour aller chercher de l'eau dont il avait besoin! Quelle fierté de le voir se dresser sur ses pattes arrières, saisir la poignée, l'abaisser et tirer la porte en la laissant ensuite ouverte pour nous! Il l'avait appris par lui-même. Géant!  Eh bah, nous y sommes, une porte est ouverte en lien avec nos 2 compères canins, l'un décédé et l'autre, bien vivante et juste là, à mes pieds!!! Eux, contrairement à nous ne se posent pas toutes ces questions, ils le font naturellement! Ah, ces humains, qu'ils sont d'un compliqué!  ;D

Le sommeil paradoxal permet bien des échanges avec l'être profond qui est en nous et des fois Cela nous invite à prendre nos rêves pour des réalités.. :-*

Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 avril 2019 à 09:15:32
Ps: ça vaut le coup de préciser un truc pour faire lien à cette question de conscience abordée dans nos partages:

Citation Catherine :Quand tu parles « conscience » pour Javotte : c’est une conscience « universelle » (?), collective » (?) ou c’est la conscience unique qu’elle a toujours été et qui ne meurt jamais ? Ou les deux en même temps (parce que c’est la même chose ?)
Ca fait beaucoup de questions ! C’est juste pour essayer de mieux comprendre.....

Ce Toutou, bien personnalisé comme Vivo, avec en filigrane l'identité de Cheyenne, était aussi représenté sous une autre forme que celle d'un mélange combinant l'aspect de mes 2 compères. Il avait aussi les traits d'un autre chien assez composite des chien(ne)s croisé(e)s à la SPA, sans pour autant que je puisse affirmer qu'ils soient multiples. Composite me semble le bon terme.

Une conscience composite.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 13 avril 2019 à 15:14:23
T'en penses quoi?
Je ne sais pas trop si c’est par rapport à ce que tu écris ou si c’est ma pensée perso alors je réponds un peu aux deux :

La physique quantique : beaucoup trop complexe pour moi (il me faudrait une explication pour enfants).
Tes partages sur la conscience : c’est super !   :D Ca me parle pas mal (j’ai enfin pu dissocier « égo » et conscience). Une conscience composite, qui s’enrichit …. : j’aime bien  :)

Et là, nous les endeuillé(e)s, le don de la désespérance nous amène là où ça fait mal : la non-maîtrise.
Mais ce que l'on peut tout de même maîtriser c'est le choix de fermer ou d'ouvrir notre porte à ce que peut nous donner l'intelligence universelle : la foi en elle qui n'aurait aucun sens sans le doute.
 
: ha oui ça je le crois aussi !

Perso, je n’ai pas beaucoup avancé depuis nos échanges fin janvier. Pour la conscience : avec tes écrits : c’est plus clair : encore merci : ça m’aide !
La reliance avec toute cette nature dont on fait partie, avec l’univers : oui, ça l’était déjà avant et ça évolue, c’est plus présent.

Je sais, maintenant, que ce ne sont pas uniquement mes croyances qui me permettront d’avoir un lien plus serein avec Mircea (elles ne sont pas faites que pour cela et c’est certainement la mort de Mircea qui permettra d’évoluer sur le côté plus « spirituel » qu’il me manque)
Pour que ça puisse s’équilibrer, évoluer, j’ai besoin, avant tout, de me désembourber de l’endroit où je suis dans mon deuil, de continuer à travailler sur tout ce que je bloque etc ...


Je pense que l’un et l’autre (le lien à Mircea et mes croyances ») pourront alors mutuellement se nourrir et finir par être un même chemin …. « ouvrir la porte » probablement.

J’ai aussi découvert, ailleurs, ce qu’étaient les cognitions et le fait d’ « être aligné » : ça m’a permis de comprendre pourquoi je n’adhère pas à certaines choses, d’autres qui me paraissent trop « perchées » etc …

Hé bien le fait de l’écrire, je m’aperçois qu’il y a un peu plus d’avancées que je ne le pensais.  :)

Oui les animaux ne se posent pas de question : ils font, ils ressentent, ils vivent …. comme le font aussi les petits enfants ….. (je devrais m’en inspirer….)

Contente que tu partages ton évolution, tes réflexions ! C’est riche je trouve.  :)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 avril 2019 à 08:53:17
La Terre vue du cœur, c’est le nom du documentaire qui sort ce vendredi 13 avril au Québec, avec pour figure de proue Hubert Reeves. L’auteur et astrophysicien tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à l’état actuel de notre planète et à la 6e extinction de masse. Mais il se veut tout sauf pessimiste. Pour lui, l’espoir subsiste. L’urgence réside désormais dans l’action.

Ami(e)s du jour, bonjour!

citation Catherine:
Je pense que l’un et l’autre (le lien à Mircea et mes croyances ») pourront alors mutuellement se nourrir et finir par être un même chemin …. « ouvrir la porte » probablement.


Le sens d'ouverture de cette porte ouverte par Vivo dans le non-espace de l'onirique était un sens du dehors au dedans. Toute ou partie de la symbolique de ce rêve d'avant hier s'oriente vers l'immense difficulté du lien entre notre douleur et nos défunte)s. Ce qui nous vient du dehors de nous et nous porta à l'effroi doit accepter de s'ouvrir à nouveau pour laisser chemin se faire. S'il existe dans notre Galaxie et ses voisines des Peuples qui sont passés par ces phases de notre évolution que nous devons inéluctablement traversées, au risque et au péril de disparaître de la sphère des espèces vivantes, Elles/Ils savent que seuls notre agir peut nous soutenir. Comme en thérapie, l'espèce humaine doit trouver son propre guérir...ou mourir.
Prendre conscience que l'égo n'est pas la conscience ouvre une jolie porte, à mon avis : celle d'un éveil de conscience qui concoure à la conscience de l'éveil. Hubert Reeves parle des "rêveurs" d'un devenir uniquement solutionné par la science et la technologie. Il compare notre situation à 1940. C'est pas rien!
Pour rappel, en terme d'information, la connaissance des camps d'extermination ne filtrait pas aux cerveaux car inconcevable.
Etre conscient(e) que nous sommes sous menace grave est une bonne nouvelle car au final, j'ai le sentiment de m'éveiller d'un cauchemar : le déni, l'inertie, l'illusion du matérialisme, la captation de la spiritualité par le religieux qu'il soit de science,de la grande finance ou de la rapacité  sont devenus difficilement supportables.
 
L'éveil d'une conscience de la limite ouvre l'envers du miroir et notre fonction d'endeuillé(e)s, si lourde à porter en est le tain. :) ;) :D  >:( :( :o 8) ??? ::) :P :-[ :-X :-\ :'( :-* :-* :-* :-* :-* :-*....



Tenir bon tu dois, m'a dit Yoda! ;D

Comme quoi les robots ne disent pas toujours des conneries : https://youtu.be/OtjTYrZ_KmY

Bizs-itaos!

Pascal.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 avril 2019 à 08:59:25
107 élus de toutes étiquettes pressent le gouvernement de s’opposer à l’ouverture à la concurrence des ouvrages hydroélectriques d’EDF exigée par Bruxelles. Ils demandent que les barrages soient considérés comme des services d’intérêt général.

Bonjour!

J'ai appris il y a peu, qu'un trou noir (merci Canaille de l'info!) à l'extrême de sa contraction devient un trou de ver :
Trou de ver
Description
Un trou de ver est, en physique, un objet hypothétique qui relierait deux feuillets distincts ou deux régions distinctes de l'espace-temps et se manifesterait, d'un côté, comme un trou noir et, de l'autre côté, comme un trou blanc. Un trou de ver formerait un raccourci à travers l'espace-temps

Mille milliards de mille sabords, viennent en moi les images de 2001 odyssée de l'espace qui animèrent  tant nos discussions de jeunesse. Le bouquin d'ailleurs finit sur une phrase du style : "son pouvoir était sans limite et il avait l'éternité devant lui". Cet être transformé par ce que j'imagine être  consécutif du passage de son vivant par un trou noir/trou de ver  avait acquis une nouvelle forme d'existence lui ayant permis de stopper de sa simple volonté une frappe nucléaire en cours sur terre. Pour rappel, nous en sommes passé à un cheveu le 23 sept 1983, merci Mr Stanislas Petrov de ne pas avoir appuyé sur le bouton, sinon, on ne serait plus là. L'intelligence universelle a gagné ce premier set de la troisième manche. Ouf. Comme j'ai rêvé cette nuit d'un terrain de tennis où ça "bricolait" sévère une raquette à moitié pétée, je ne suis pas certain que l'intelligence gagne sans efforts. Et l'effort, c'est en nous qu'il faut aller le chercher. Aide-toi et le ciel t'aidera signifie aussi, si tu fous rien, t'auras rien..
Hubert Reeves développe bien ce point de vue : ce qui propulsa notre évolution  à l'aube des temps, l'intelligence, est devenue barrage si on ne fait pas preuve de notre capacité à prendre un virage sérieux pour respecter la biodiversité et la fonction de gardiens éveillés de l'intelligence de notre planète. L'intelligence est un bien commun et n'est pas réservée aux joyeux bipèdes que nous sommes, craquant pour le dernier achat d'une merde fabriquée en Chine pour emplir notre caddie. Il y a quand même quelques trucs dans la façon de se comporter de notre espèce qu'il va falloir foutre à la porte, avec ou sans coup de pieds au derche.
Mais bon, je reste zen et garde foi en notre potentiel, ce magnifique extrait de poème de Rûmi m'y incline :

J'ai vécu au bord de la folie,
frappant à une porte
et cherchant le pourquoi des choses:
la porte s'est ouverte,
c'était moi qui frappait de l'intérieur.

Bizs-itaos tout plein et courage à nous tou(te)s!

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 avril 2019 à 09:11:48
Assurer un « minimum social garanti » à tous les habitants de la ville vivant sous le seuil de pauvreté ? C’est le pari de Damien Carême, maire de Grande-Synthe, dans la périphérie de Dunkerque (Nord), depuis 18 ans, et candidat EELV (Europe-Ecologie-Les-Verts) aux européennes. L’élu, fervent défenseur du revenu universel, souhaite « éradiquer la pauvreté en mettant l’écologie au service du social ».

Salut à vous!

Il y a des matins différents d'autres. Celui-ci en est un.
J'affiche officiellement 64 ans passés à respirer! Mes  petits poumons  sont tout fiérots de l'annoncer et j'ai déjà eu plein de cadeaux.
Un magnifique Ying/yang offert par ma fille en rêve. Une histoire de Pardon avec un moine que j'ai pas tout capté mais ça doit avoir un lien qque part! Une rose blanche de Coeur Canaille avec un magnifique hommage de JJ Goldman en lien avec nos questions en route. Un petit bout de Clapton de Philippe par convergence. Et l'espoir que l'écologie  va prendre si bien racine que ce maudit passage de l'industrialisation vorace, destructrice et maladive va finir recyclée aux poubelles de l'histoire d'une humanité enfin libérée de ses mouvements pendulaires entre ombre et lumière : c'est quand même en trouvant l'équilibre qu'on a fait nos premiers pas.
En prime : le nombre d'or! Quelle est la valeur exacte du nombre d'or ?
Donnons une valeur approchée : 1,618 033 988 749 894 848 204 586 834 365 638 117 720 309 179 805 762 862 135 448 622 705 260 462 189 024 497 072 072 041. Vous pouvez télécharger les 5000 premières décimales du nombre d'or en cliquant sur le lien suivant : 5000 décimales.

Mon cadeau d'anniversaire à vous et toutes mes pensées solidaires.

Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: pscar13 le 16 avril 2019 à 10:00:02
(https://www.gold-numbers.jmckinley.com/gold-numbers/cj_SP64_14k_gold_64_Charm_Pendant_gold-numbersjmckinl_.jpg)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 16 avril 2019 à 11:08:22
Je ne sais que t'offrir pour ton anniversaire Pascal .

Simplement:

Mes pensées les plus douces et lumineuses pour toi et Javotte
Mon amitié la plus sincère
Te dire encore que j'aime te lire ( même si moi non plus je ne comprends pas tout )

Et une chanson, mais pas n'importe laquelle.
 Celle que j'aime le plus, qui m'accompagne  depuis mon enfance, avec l'immense émotion des premières images sur notre premier poste de télévision.
Et me bouleverse encore .

La Quête, pour toi.

https://www.youtube.com/watch?v=U2kn0Q3UHOc

Très bel anniversaire Pascal.

Bien à toi

Nora

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: loma le 16 avril 2019 à 11:22:53
Bonjour Pascal,
en tant qu'artiste, le nombre d'or était une obsession chez mon papa, il en a même fait un tableau, un anachronisme, où figurent des personnages de Watteau , Fragonard …  et en réponse au nombre d'or, l'un d'entre eux en possession d'un téléphone portable , appuie sur la touche # , le nombre d'or des nouvelles générations …
Plein d'humour, mon papa !

Un peu de musique pour ton "golden age" :

https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=Y6zAT15vaFk

Tendrement, pour toi, pour Javotte,
loma


The Golden Age ( L'age d'or )

Put your hands on the Wheel
Mets tes mains sur le volant

Let the golden age begin
Laisse l'age d'or débuter

Let the window down
Laisse la fenêtre baissée

Feel the moonlight on your skin
Sents le clair de lune sur ta peau

Let the desert wind
Laisse le vent du désert

Cool your aching head
Refroidir tes maux de têtes

Let the weight of the world
Laisse plutôt le poids du monde

Drift away instead
S'éloigner

These day I barely get by
Ces jours, je me débrouille à peine

I dont even try
Je n'essaie même pas

Its a treacherous road
C'est une route déloyale

With a desolated view
Avec une vue désolé

Theres distant lights
Il y a des lumière au lointain

But here theyre far and few
Mais elle sont loin et peu nombreuses

And the sun dont shine
Et le soleil ne brille pas

Even when its day
Même quand c'est le jour

You gotta drive all night
Tu dois conduire toute la nuit

Just to feel like youre ok
Juste pour sentir si tu vas bien

These days I barely get by
Ces jours, je me débrouille à peine

I dont even try
Je n'essaie même pas

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Coeur Canaille le 16 avril 2019 à 11:31:10
Bon Anniversaire et un cadeau pour toi avec une bonne nouvelle … c’est bientôt Pâques

http://www.01numerologie.com/signification-du-nombre-64-1636

Hugh ! du ciel
 
Coeur Canaille


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 16 avril 2019 à 11:52:24
Dans mon panier d’anniv’ j’ai mis :
Des godasses pour courir
Un crayon pour écrire
Et une 1664 *pour s’abreu-vie-r

* Ou comment passer des fleurs du mal aux fleurs du malt ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 16 avril 2019 à 13:04:08

Cher Pascal,

Je te souhaite une belle journée spécialement pour tes 64 ans ! Bon anniversaire !

Nos chemins du deuil se sont croisés ... douces pensées à ta fille Javotte ...

Amicalement, solidairement.
Papa de Raphaël

https://www.youtube.com/watch?v=uGbSYohHcio..... Léo Ferré..... la mémoire et la mer

La marée, je l'ai dans le coeur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite soeur, de mon enfance et de mon cygne
Un bateau, ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j'en laisse
Je suis le fantôme jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts du sable de la terre
Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au ras des rocs qui se consument
Ô l'ange des plaisirs perdus
Ô rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitude
Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le matin mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfare les cors
Pour le retour des camarades
Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais, géométrisant,
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans des draps d'aube fine
Je voyais un vitrail de plus,
Et toi fille verte, mon spleen
Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tant
Qu'on dirait l'Espagne livide
Dieux des granits, ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu'on pressent
Quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Dans cette mer jamais étale
D'où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles
Cette rumeur qui vient de là
Sous l'arc copain où je m'aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l'anathème
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sur mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C'est fini, la mer, c'est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d'infini...
Quand la mer bergère m'appelle

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 avril 2019 à 18:23:41
OHHHHHHHHHHHHH! Je suis touché par vos messages, vraiment touché! C'est une belle branche que nous développons ici, aussi belle que les cerisiers japonais en fleur! Je n'ai pu encore tout lire mais comment traduire cette onde de chaleur que j'ai reçue?
Ouais, la paix est là. Et même que dans ce rêve du moine, j'étais tant en colère après Dieu d'avoir rapté la vie de Javotte si prématurément que ça s'est vidé en secouant ce moine par ses cheveux au-dessus du vide:  il exprimait sa sincère compassion et son pardon. De quoi? de moi? de lui? de l'univers? de ce que je fis? de ce que je suis? de nos désespoirs? Je m'en fous... J'ai demandé à la forêt il y a quelques temps de m'aider à laver cette colère que je sentais sourdre encore et encore au fond de mon être, ça marche, la-dessus on peut gagner cette manche :
Une histoire de Pardon avec un moine que j'ai pas tout capté mais ça doit avoir un lien qque part!

ça marche, ça capte!

Mille bisous et au fait en vrai y a 65 ans que mes poumons soufflotent! Teuheu, teuheu! :D. J'avais oublié la première année qu'on compte pas dans l'âge. :-\

Là où croit le péril, croit aussi ce qui sauve. Hölderlin.

Bizs-itaos.

Pascal.




Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 avril 2019 à 08:59:41
Ce jour-là, Sivalingam Vasanthakumar, 47 ans, transportait 20 agneaux à l’arrière de son camion. Le convoi de trop. Voici ce qu’il a déclaré à la BBC :

    « Je n’en pouvais plus. Il fallait que je dise stop. Emmener les animaux à l’abattoir, c’était beaucoup de stress et cette fois-ci, j’en ai été incapable. La charge émotionnelle était devenue trop lourde. »

Le sanctuaire qui a recueilli les agneaux n’avait jamais reçu d’animaux de la part d’un agriculteur par le passé. Une première.

Que va devenir Sivalingam Vasanthakumar ? Pas d’inquiétude. « Je serai toujours dans le monde agricole, dit-il, mais plus dans l’élevage. » Sa nouvelle vocation ? Cultiver et vendre des légumes.

Hello!

Souvent je me pose comme uniquement attentif au contenu plus qu'au contenant. Que contient-on en nous? Il y a bien longtemps, quand je travaillais auprès de personnes dites handicapées mentales, il était nécessaire de jongler avec ses propres difficultés pour soulager les leurs. A cette époque j'étais professionnel. Cette couverture a cramé autant que les flèches de Notre Dame au moment de la mort de ma fille...mais depuis j'ai reconstruit une certaine charpente, sorte d'amalgame d'un tout qui fonctionne cahin-caha, clopin-clopant et ne cesse de m'étonner dans mon nouveau regard sur le monde  : l'agneau du sacrifice a finalement atterri au sanctuaire plutôt qu'à l'abattoir, coïncidence Pascale ou coup de bol?
Si les cloches vont avoir un certain temps de mise entre parenthèses aussi long qu'un discours politique, voilà un bel oeuf qu'elles nous lâchent avant Pâques : le changement est possible, la preuve en est, "La Fontaine, je ne boirai plus de ton eau, si ce n'est toi, c'est donc ton frère", eh bien tant que nous y sommes, sauvons les 2 plus le troupeau, et vive les flexitarien(ne)s, végétariens et crotte aux j'assumerien.
Là, chapeau, c'est le genre de news qui fait du bien et je suis drôlement content du démarrage de cette journée!

La parole sacrée est VROUM! Le génie des Alpages, F'Murr. ;D


Bizs-itaos!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 avril 2019 à 08:57:38
Diplômer des patients pour leur permettre d’en accompagner d’autres à travers la maladie et le parcours de soin ? C’est l’expérience inédite menée par le professeur Catherine Tourette-Turgis à l’université des patients de La Sorbonne, à Paris. Une façon d’aider les autres, mais aussi de s’aider soi-même.

 
Bonjour!

Le deuil. "ça", le Deuil, le Grand Deuil,  vit à nos côtés et "cela" fait couple comme compagne ou compagnon de vie, avec son quotidien, ses rituels, ses habitudes, son soutien.........et ses dérives. Cette vidéo du final d'Underground suggérée par Coeur Canaille représente bien ce risque : la dérive. Un bout de terre qui se détache emmenant avec lui un groupe déjanté qui s'ébat au fil d'un mariage sur fond de musique à rythme répétitif. Je me limite au visuel de ce final qui peint un thème récurrent de nos défenses : le toxique qui nous a frappé peut nous conduire sur des chemins à risques élevés, multiples et sournois.
Le processus de contention est une question croisée dans bien des pathologies : pour avoir travailler qques années en détention, il est bien connu des intervenant(e)s en ce domaine. "Inséré(e)s car incarcéré(e)s" fut d'ailleurs à l'époque le titre de mon mémoire en psychopatho. Le deuil, sous forme métaphorique peut être considéré comme une prison. A la fois il contient, à la fois il enferme. Ses barreaux sont multiples. La gestion des flux émotionnels demande l'extrême en nous : ils sont si  corrosifs en terme de douleur, de souffrance, de désespérance, d'injustice en cas de mort prématurée, brutale ou non, qu'il est légitime de concevoir le double fonctionnement carcéral que ça amène. "ça" enferme un dedans et protège d'un dehors.  Mais , exactement à l'image des toiles de F. Bacon : ça déborde.
Le deuil rend vulnérable. La destitution des symboles qui l'accompagne liquéfie tout droit à la vulnérabilité dans ce primat social fondé sur la prédation plus que sur la solidarité.
Alors comme le suggère mon Ami Fédo, un mariage avec le deuil nécessite de trouver une harmonie du couple  suffisamment solide pour trouver/créer un vivre ensemble libres, individué(e)s et bienveillant(e)s. Qu"on" ne s'y trompe pas ; cela demande littéralement un effort hors du commun, mais pas hors de portée.

Purger sa peine, vous saisirez l'analogie, elle est volontaire, demande des efforts au-delà des mots et seul(e)s nous avons nos propres clefs.


J'espère avoir abordé ce sujet avec la précaution nécessaire.

Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 18 avril 2019 à 09:46:12
c'est une analyse d'une grande finesse
MERCI
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 18 avril 2019 à 13:04:46


Je suis un "Homme-endeuillé LIBRE"...

La mort de mon Grand-père m'a condamné à l'Amitié éternelle

La mort de ma mère m'a condamné à l'Amour éternel

la mort de mon Fils Raphaël m'a condamné à perpétuité à la souffrance éternelle

Je suis un "homme-endeuillé Libre"... riche de ces choses là !

Amicalement, humainement, respectueusement.
Federico

PS : J't'embrasse mon Ami Pascal... J't'aime fort !
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 avril 2019 à 16:05:39
Merci aussi de vos retours! Ils me font du bien et je suis content d'avoir trouvé ce passage qui fait lien entre nous dans ce que nous vivons et partageons.
Katrin, Fédo, plein de chaleureuses pensées à vous!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 avril 2019 à 08:32:26


Voici le texte dans son intégralité :
Article 1

L’arbre est un être vivant fixe qui, dans des proportions comparables, occupe deux milieux distincts, l’atmosphère et le sol. Dans le sol se développent les racines, qui captent l’eau et les minéraux. Dans l’atmosphère croît le houppier, qui capte le dioxyde de carbone et l’énergie solaire. De par cette situation, l’arbre joue un rôle fondamental dans l’équilibre écologique de la planète.
Article 2

L’arbre, être vivant sensible aux modifications de son environnement, doit être respecté en tant que tel, ne pouvant être réduit à un simple objet. Il a droit à l’espace aérien et souterrain qui lui est nécessaire pour réaliser sa croissance complète et atteindre ses dimensions d’adulte. Dans ces conditions, l’arbre a droit au respect de son intégrité physique, aérienne (branches, tronc, feuillage) et souterraine (réseau racinaire). L’altération de ces organes l’affaiblit gravement, de même que l’utilisation de pesticides et autres substances toxiques.
Article 3

L’arbre est un organisme vivant dont la longévité moyenne dépasse de loin celle de l’être humain. Il doit être respecté tout au long de sa vie, avec le droit de se développer et se reproduire librement, de sa naissance à sa mort naturelle, qu’il soit arbre des villes ou des campagnes. L’arbre doit être considéré comme sujet de droit, y compris face aux règles qui régissent la propriété humaine.
Article 4

Certains arbres, jugés remarquables par les hommes, pour leur âge, leur aspect ou leur histoire, méritent une attention supplémentaire. En devenant patrimoine bio-culturel commun, ils accèdent à un statut supérieur engageant l’homme à les protéger comme «monuments naturels». Ils peuvent être inscrits dans une zone de préservation du patrimoine paysager, bénéficiant ainsi d’une protection renforcée et d’une mise en valeur pour des motifs d’ordre esthétique, historique ou culturel.
Article 5

Pour répondre aux besoins des hommes, certains arbres sont plantés puis exploités, échappant forcément aux critères précédemment cités. Les modalités d’exploitation des arbres forestiers ou ruraux doivent cependant tenir compte du cycle de vie des arbres, des capacités de renouvellement naturel, des équilibres écologiques et de la biodiversité.»

Pour espérer voir un jour l’arbre inscrit comme être vivant dans le Code civil, proposition de l'asso ARBRES.


Hello!
Petit exercice matinal: inverser arbres/êtres humains.

Article 1
L’être humain  est un être vivant mobile qui occupe deux milieux distincts, l’atmosphère et le sol. . De par cette situation, l’être humain  joue un rôle fondamental dans l’équilibre écologique de la planète.
Article 2
L’être humain, être vivant sensible aux modifications de son environnement, doit être respecté en tant que tel, ne pouvant être réduit à un simple objet. Il a droit à l’espace aérien et souterrain qui lui est nécessaire pour réaliser sa croissance complète et atteindre ses dimensions d’adulte. Dans ces conditions, l’être humain a droit au respect de son intégrité physique, symbolique (branches, tronc, feuillage) et sociale (réseau racinaire). L’altération de ces organes l’affaiblit gravement, de même que l’utilisation de pesticides et autres substances toxiques.
Article 3
L’être humain est un organisme vivant dont la longévité moyenne dépasse de loin ou non celle d'autres espèces. Il doit être respecté tout au long de sa vie, avec le droit de se développer et se reproduire librement, de sa naissance à sa mort naturelle, qu’il soit  des villes ou des campagnes. L’être humain doit être considéré comme sujet de droit, y compris face aux règles qui régissent la propriété du bien commun.
Article 4
Certains êtres humains, reconnus vulnérables pour leur âge, leur aspect ou leur histoire, méritent une attention supplémentaire. En devenant patrimoine bio-culturel commun, ils accèdent à un statut supérieur engageant l'ordre social à les protéger comme «de droits naturels». Ils ne peuvent être inscrits dans une zone de préservation, la protection renforcée faisant valeur sociétale pour des motifs d’ordre de respect de la vie, du partage et du bien commun,
Article 5
Pour répondre aux besoins d'une portion minime de l'espèce humaine, certains êtres humains sont plantés puis exploités, échappant forcément aux critères précédemment cités. ça doit cesser! ;D

Bizs-itaos.

Pascal.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 19 avril 2019 à 09:41:24
SUperbe
merci pascal
bises
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 19 avril 2019 à 12:16:38

Superbe
merci Pascal-ito
bises
Federico

Ps: je profite de cette occasion immanquable pour faire un immense bisous à Katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 avril 2019 à 09:18:59
La « timidité des cimes » a été mise en évidence pour la première fois en Australie dans les années 60 mais les spécialistes ont encore bien du mal à l’expliquer. Cependant, qu’ils agissent pour protéger leurs bourgeons, optimiser l’exposition au soleil ou éviter la propagation des insectes (ces trois hypothèses étant envisagées), les arbres semblent en tout cas avoir « conscience de l’autre » comme en atteste cette vidéo où l’on distingue nettement ces couronnes de timidité, autrement dit, ces zones de vide parfaitement respectées par les arbres, et ce, malgré la puissance du vent…

Une vidéo intrigante, envoutante et de toute beauté signée Dimitar Karanikolov.


Bonjour à vous!

"La timidité des abîmes" a été mise en évidence voici bien des temps, mais les spécialistes ont encore bien du mal à l'expliquer. Cependant, "la timidité des abîmes" semble donner aux êtres humains une "conscience de l'autre". Elles et ils comblent les zones de vide entre eux de mots de chaleur, de compréhension mutuelle, de solidarité, voire d'affection ou d'amour. C'est sous cette forme qu'apparaît un social riche de sa propre canopée : un lien faite de respect d'autrui, de bien commun et d'une éthique de la sagesse. Pas plus que l'éthique, la sagesse n'est  processus complaisant. Elle demande des efforts constants et une prise de recul tels que peu de personnes arrivent à en saisir les fils.
C'est une des forces de ce forum... des fils fleurissent de cette force de "timidité des abîmes", ceux de nos détresses d'endeuillé(e)s, parfois rageuses ou discrètes, parfois solitaires ou solidaires, parfois partageables ou non, mais lues pour ce qu'elles sont , malgré la puissance du vent.....Qui parfois est descendu de la montagne et nous a rendu fous!

 Emile Jacotey  https://youtu.be/ZP0-WXlN5Ok  et Louise Attaque, j't'emmène au vent : https://youtu.be/BRTDC9Z5UdE)

Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 21 avril 2019 à 13:10:15

"La timidité des abîmes" a été mise en évidence voici bien des temps, mais les spécialistes ont encore bien du mal à l'expliquer. Cependant, "la timidité des abîmes" semble donner aux êtres humains une "conscience de l'autre". Elles et ils comblent les zones de vide entre eux de mots de chaleur, de compréhension mutuelle, de solidarité, voire d'affection ou d'amour. C'est sous cette forme qu'apparaît un social riche de sa propre canopée : un lien faite de respect d'autrui, de bien commun et d'une éthique de la sagesse. Pas plus que l'éthique, la sagesse n'est  processus complaisant. Elle demande des efforts constants et une prise de recul tels que peu de personnes arrivent à en saisir les fils.
C'est une des forces de ce forum... des fils fleurissent de cette force de "timidité des abîmes", ceux de nos détresses d'endeuillé(e)s, parfois rageuses ou discrètes, parfois solitaires ou solidaires, parfois partageables ou non, mais lues pour ce qu'elles sont , malgré la puissance du vent.....Qui parfois est descendu de la montagne et nous a rendu fous!

Pascal.

MA-GNI-FI-QUE PASCAL ! "La timidité des abîmes" semble donner aux êtres humains une "conscience de l'autre"

Quelle sensibilité intellectuelle... j'adore ton "Edito"... Waouh ! merci Pascal...

Amitié.
Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 22 avril 2019 à 09:45:37
Pascal,

J'ai un peu de retard dans la lecture de tes ed-itos, alors je lis avec attention les derniers ce matin.

Merci, merci pour tout !

La timidité des cimes, la timidité des abîmes.... une découverte, inspirante, et magnifique !

Le deuil et la " dérive ". J'avais la même interprétation sur la scène finale de " Underground ",  un basculement dans la folie, le gouffre sans fond.
Et vivre avec son deuil, cela nécessite pour moi,  comme dans un couple, un profond respect de soi-même et de l'autre ( du deuil, donc ), s'occuper de soi et de l'autre, ne pas se laisser envahir mais laisser la place, ne pas se laisser enfermer mais se donner un espace de liberté, avancer, ensemble....et puis du bricolage, du rafistolage quand on ne sait plus trop faire face.
Je crois que, comme federico, j'en suis arrivée à cette liberté là.

Au plaisir de te lire à nouveau, Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 avril 2019 à 18:26:31
Merci Nora! L'inspiration était là ces derniers jours pour traduire à ma façon ces ressentis si délicats pour nous tous. Petit break pour moi car vadrouille de qques jours en festival !
Bizs amicales et chaleureuses à VTT! Encore merci pour vos si chouettes commentaires, Amies et Amis!

Pascal.

Un plus pour Fédo que je viens de lire, c'est dur, mais tiens bon, la rage et la colère font partie de ce que nous sommes, multiples couleurs émotionnelles de notre palette de fractales, propulsé(e)s que nous sommes par notre reliance d'endeuillé(e)s à l'invisible.
Les fractales sont aux mathématiques ce que sont les fleurs aux poètes.... https://youtu.be/YDhJdeU62js
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 avril 2019 à 09:28:17
Ah ah!!!!  :D De retour ! Mais trop chaud encore pour parler de l'immense richesse de ces 2 jours passés dans les alentours du Feu Sacré, si magnifique foyer bordé de 2 immenses salamandres en argile et entouré de multiples forces shamaniques venues du monde entier! J'y ai déposé de l'encens en mémoire de Javotte, si présente lors de l'ensemble du ressenti de ces 2 jours! J'ai pu trouver la ressource d'intervenir et d'exposer un sens à ma présence au titre de Papa endeuillé en lien avec une communauté Amérindienne (du Sud) elle-même en grande demande d'aide et de partage  sur le sujet de leurs jeunes qui se suicident.
Mon intervention en présence de Philippe Bobola  a marqué une conclusion forte et profondément ressentie dans son authenticité et sa profondeur par plusieurs  Shamans de l'Océanie et du Mexique,  (le Parrain de Javotte était de ce pays).(Forum/Table Ronde 2 Vendredi midi: "Les spiritualités traditionnelles, naturellement sans aucune hiérarchie, sont-elles un espoir ou un danger pour notre humanité?)Probablement filmé et accessible sur le restitué à venir.
Le Feu Sacré brûle jusqu'à demain et mes Ami(e)s du Grand Endeuillé que vous êtes, que nous sommes, devrez attendre que ça refroidisse, c'est encore trop chaud pour moi tellement ce fût dense, honorant, chargé de partage et de sens à venir!
Festival sous l'égide de Grand père Williams, Amérindien, DCD voici 4 ans, et de Grand-Père Navajo, venu nous saluer en personne  à l'âge de plus de 90 ans! Quel honneur.
Tout ça doit décanter , Mille bises à vous toutes et tous avec la totale conviction que ce festival était le bon endroit où être pour moi à ce moment, et ainsi trouver la bonne porte à pousser!
 https://youtu.be/Hw-mLqj-M90

 :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-*-ito!

Pascal

Ps : Merci Catherine, ça a marché!!!!Yes!
Eh Fédo, bizs aussi hein!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 avril 2019 à 07:37:47
Quand Benoît s’installe à la ferme de Cagnolle en 2008, on lui dit qu’il ne pourra pas planter grand chose. En effet, les sols sont pauvres, la terre est compacte et ne respire pas, et quand on y regarde de plus près, pas de vers, pas d’insectes. C’est là ce qui arrive à beaucoup de surfaces agricoles qui, à force d’être cultivées, s’appauvrissent. À Cagnolle, plus la terre est cultivée, plus elle devient riche. Comment ?

Sur cette ferme, 1.2 hectares sont destinés au maraîchage. Pourtant, aucune machine sur leur ferme. Pas d’animaux pour faire de la traction animale non plus. Ils ne travaillent plus les sols.

Benoît et Carmen appliquent un principe simple : en donnant beaucoup à la terre, la terre nous rend beaucoup. Ils décident ainsi de recréer un agro écosystème, c’est à dire créer les conditions pour que espèces végétales et animales s’auto alimentent.


A mon avis, ceci est un bel exemple  du comment redonner vie à ce qui est mort.


Bonjour à Tou(te)s.

Ce matin je me sens comme face à une montagne que je dois mettre en mouvement. Seul mais multi-accompagné, multi-soutenu, multi-accepté par les forces résidentes de l'invisible. Et rien de magique la-dedans, que du ressenti, de la logique et de l'expérimenté. Je ne supporte absolument pas d'adhérer à une philosophie spirituelle sans en avoir éprouvé la réalité dans mon propre for intérieur. Philosophie spirituelle n'est ni religion, ni politique, ni financière. Elle convient à mes convictions énoncées précédemment, tant sur l'approche systémique que psychanalytique ainsi que sur ma définition d'une libre expression non-inféodée à un quelconque dogme. Je me sens aussi en accord avec la Nature qui un jour terrible voici 2 ans et 9 mois m'a proposé dans son langage de prendre plume : écrire et c'est ce que je fis. Un nouveau palier se profile : ce fil d'écrit tresse un fil d'Ariane traçant chemin comme guide vers un sens que le décès d'un enfant altère à jamais. Mais dans ce labyrinthe, rien d'autre ne s'oppose à notre progression que nos propres Minotaures. A nous de les affronter.
Nous sommes nombreu(se)x et ne savons pas quel sens trouver à notre devenir :  en deuil,  il est impossible de se reconstruire et d'être comme "avant". L'impossible de se reconstruire ne signifie pas qu'il soit impossible de construire. Toute montagne doit prendre conscience d'elle-même avant de se mettre en mouvement : nous devons aussi créer les conditions pour qu'elle le puisse.
Toute idée novatrice, toute "révolution" de pensée passe par 3 phases : elle est dans un premier temps "ridicule", dans un deuxième temps "dangereuse", évidente dans un troisième temps.
Dire en son temps à un être que le terre était ronde alors qu'il savait pertinemment que le terre était plate, avec des bords se  suffisait à la pensée. Dire en son temps qu'il existe des forces spirituelles qui demandent une mise en mouvement alors que l'univers se limite au pré carré de nos certitudes est devenu un possible. De "l'impossible" à un "possible" il est temps de construire pont. "Nous", Endeuillé(e)s, sommes aussi cette force d'un possible et nos défunt(e)s sont notre carburant, notre moteur, notre véhicule et notre route.
A Génac, pourquoi les Shamanes sont-elles, sont-ils venu(e)s? Car leurs ancêtres leur ont dit qu'il était temps d'agir, de sortir de leur forêt et de parler "haut et fort". Elles et ils sont venus de loin, parfois même  en prenant des risques, pour venir nous rencontrer et nous remercier. Se rencontrer permet de conjuguer et d'unir les forces spirituelles des dimensions de l'invisible que notre culture ignore et ridiculise.
Mais nous, les Endeuillé(e)s savons que nous nous retrouvons seul(e)s, dépossédé(e)s d'un initial à nos vies : le sens.
C'est ce que j'ai trouvé à Génac, un sens.

Ce jour, je m'engage à consacrer force et énergie  au service de cette mise en mouvement :
rencontres, débats, discussions, échanges, organisation logistique, concertations, soutien,  globalement, ce qu'il adviendra de choisir de faire pour organiser une présence collective  de forces d'Endeuillé(e)s qui le souhaitent  au prochain festival Shamanique.

Il est temps de nous mettre en mouvement pour participer aux changements de paradigme que nous demande notre condition d'Endeuillé(e)s et son devenir.


Bizs-itaos.

Pascal.



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 avril 2019 à 07:38:23
“Un arbre, ça sert à pas mourir”... Et tout le monde s’en fout !

Comment les arbres peuvent-ils faire preuve d'intelligence et pourquoi sont-ils indispensables à la survie de l'humanité ? Réponse dans ce nouvel épisode passionnant d'Et tout le monde s'en fout. À ne pas rater.

https://youtu.be/VzaOlaYyCmw

Bonjour!

Ah ah! trop bien ce truc!  :D Extrait ; "eh, mec, t'as qu'à aller vivre à poil dans la forêt et faire l'amour à un tronc!"
En tout cas, je suis devenu volatile. Volatile dans le sens perché et plus envie du tout de redescendre de mon arbre.
J'y suis, j'y reste.
Faut dire : Woodstock c'était il y a 50 ans. J'ai authentiquement pleuré il y a qques années en voyant un documentaire retraçant ces moments woodstockiens un peu plus passionnants que grand débat. Les personnes étaient complètement barrées mais chacun(e) se côtoyait dans le respect le plus profond d'autrui comme de son "voyage" aussi exotique soit-il. Le cap était résolument sur "ce que produit cette société, c'est de la daube et vraiment, allez me faire casser la gueule au Vietnam et balancer du napalm, bah NON! Je préfère rester perché(e) dans un monde love, peace and...chance". Perso, j'ai pas connu Woodstock, mais juste après et franchement avec mes cheveux rouges au henné, mes sabots et les essais de vie communautaire en commentant Proudhon, Castaneda ou Christiane Rochefort, je regrette pas. Et bah, maintenant, avec 40 ans de plus, c'est idem : je reviens d'un lieu où les personnes se côtoient en tout liberté et en respectant autrui, le sourire aux lèvres et honorant la paix universelle qu'il(elle)s espèrent voir un jour pointer son pif. Alors, perdonamé, mais de retour en ville, il me faut un peu de recul pour reprendre le collier du sourire en vrai. C'est la seule chose qui marche  : un vrai sourire c'est comme un rayon de soleil plein de bonnes vibrations, ésotériques, spirituelles,  perchées ou pas quelle importance?
 :) :) :) :) :) :) :) :) :) :)
Et, franchement, je ne crois pas que ma fille soit en pétard après moi parce que je souris, au contraire ça lui fait du bien vu que pour les êtres des autres dimensions, il n'est pas jouable de cacher souffrance au fond du coeur,merci, Charles, de cette ouverture d'esprit:

Charles Howard Hinton (1853-1907) est un mathématicien et philosophe anglais, connu pour ses écrits sur la quatrième dimension. On lui doit aussi des récits de science-fiction.

Biographie

Dans son livre La quatrième dimension, Rudy Rucker le présente comme « le grand philosophe de l'hyperespace ».

Bien qu'il ne soit pas l'inventeur du concept de la quatrième dimension, il fut un véritable pionnier en la matière. Le premier essai qu'il publia date de 1880, il s'agit de Qu'est-ce que la quatrième dimension?, où est expliqué le concept de la quatrième dimension, notamment à travers l'exemple de la construction d'un hypercube ("Constructing a Four-Square").

Il fut le gendre du mathématicien George Boole par son épouse Mary.

Accusé de bigamie en 1885, Charles Hinton quitta l'Angleterre pour le Japon en 1886.

Dans son livre A New Era of Thought (en) (Une nouvelle ère de la pensée), Charles Hinton avance l'idée que notre espace possède une légère hyperépaisseur dans la quatrième dimension, nous permettant de construire des pensées 4D.

Il meurt en 1907.



Au fait, quand je balade Cheyenne en forêt, je suis habillé Quechua!!!Ah ah, rien à craindre, Kundalini reste bien à sa place, j'aime pas que quoique ce soit prenne le pouvoir! Je vis une démocratie psychique, pas une dictature du coeur ou d'ailleurs! A l'assemblée, il y a bien un perchoir et c'est bien de là qu'on cause! :D

Allez, je retourne avec mes perruches, j'ai encore envie de voler et de penser en 4 D !  :-X

bizs-itao

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 avril 2019 à 08:38:14
    Le peuple waorani a remporté une victoire judiciaire pour protéger la forêt tropicale des forages pétroliers et crée un précédent historique pour les droits indigènes. Faisons pression pour protéger de manière permanente ce territoire. »

Les Waoranis qui seraient moins de 5 000, occupent 800 000 hectares de terre. Avec cette victoire, ils méritent plus que jamais leur titre officieux de « gardiens de la forêt », comme ils aiment se surnommer. Bravo.


Hello à vous! Que le Hozho soit avec vous.

Alors donc me revoilou descendu de mon arbre à perruches, des bambous, fort exactement, comme nous les vîmes sur les bords d'un îlet Réunionnais du temps où ma Fille vivait encore dans notre présent.
Merci à vous toutes et tous de me lire tant je sais que mes écrits doivent être parfois bouleversants, voire choquants, peut être tout simplement ridicules, puis dangereux et finalement évidents et je vous prie d'excuser mes "maladresses" si c'est le cas. En tout cas non-arrogants, je vous le certifie.
Comme dit si justement Fedérico, chaque deuil est unique comme les êtres que nous sommes, les un(e)s et les autres. Mon intention profonde est un peu inspirée par la médecine chinoise : il n'existe pas de maladies, seulement des sujets (des personnes en langage psychanalytique) malades. Ceci se rapproche en partie des positions du Dr Martin Winckler, je pense. La médecine ne saurait nous amener à être passifs, objets de soin, alors que nous sommes avant tout  sujets de nous-mêmes dans notre propre processus de soin.  Il est possible de  transcrire ce principe  au deuil, puisque comme je l'ai affirmé à l'analyste (excellent psy, d'ailleurs) en fin de mon dernier cursus d'analyse voici 1 année et demie, le deuil n'est pas une maladie.  Ce qui mit un terme à ce soutien analytique en bonne entente.
La psychanalyse ne pouvait plus m'aider, tout simplement.
Il n'existe pas de deuil, seulement des sujets en deuil, me convient: les professionnels du soin sont là  pour nous aider (ou non) à soutenir le chemin de guérison que nous nous forgeons, chacun(e) à son propre rythme, à son propre écho, à son propre autel. Rien de plus, leur pensée ne fait pas dogme.
Pour ma propre singularité, la psychanalyse reste le meilleur outil que j'ai connu pour préparer ma psyché à d'autres ouvertures. Point de rejet, mais une complémentarité, une continuité dans un fil d'existence dont le deuil fait partie.
Parent(s) désenfanté(s), conjoint(e)s brutalement décédé(e)s, nous sommes confronté(e)s à un processus au relief si vertigineux qu'il est difficile de l'escalader ou d'y descendre  (cimes ou abîmes, NSP).
La charge de nos passés alourdit tant de culpabilité nos propres ressources. Le surmoi judéo-chrétien est si incisif, si présent dans notre bain culturel qu'il risque de prendre pouvoir et installer ses dictats, même sans agir de façon prosélyte.
Dans tout processus intergénérationnel, il y a de l'inconscient qui circule, nous ne pouvons y échapper, quelle que soit notre structure. Mais ni les un(e)s, ni les autres, nous ne sommes des répliquants : tout au plus nous opérons un tri de nos héritages toxiques avec les outils que nous propose notre culture. La psychanalyse en est un.

Pour d'autres cultures, le shamanisme  relie ses membres  à l'invisible tout comme la psychanalyse relie au rêve. Notre propre médecine est de relier ces fils du visible à l'invisible. L'artiste est indissociable de l'art tout comme l'invisible est indissociable du visible.
Lorsque le point d'ancrage psychanalytique cesse d'être aidant, il devient point d'appui vers d'autres voies, comme la cordée d'un spéléologue ou celle d'un alpiniste nous amène à arpenter la timidité des cimes ou celle des abîmes.

Le processus de deuil tisse reliance entre 2 mondes, chacun(e) de nous en est artisan, même si parfois, nous nous sentons colibris face à cet incendie de destruction qui nous a ravagé.


Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 30 avril 2019 à 11:14:41
“Un arbre, ça sert à pas mourir”... Et tout le monde s’en fout !

Comment les arbres peuvent-ils faire preuve d'intelligence et pourquoi sont-ils indispensables à la survie de l'humanité ? Réponse dans ce nouvel épisode passionnant d'Et tout le monde s'en fout. À ne pas rater.

https://youtu.be/VzaOlaYyCmw

Ah les vidéos de "Et tout le monde s'en fout ..." : je partagerai bien celle sur "les émotions" et celle sur "les charlatans" (être aligné-e,  que l'on soit plus ou moins perché.... ou pas  ;))

"je ne crois pas que ma fille soit en pétard après moi parce que je souris, au contraire ça lui fait du bien" : j'en suis convaincue, quand je vais bien : je me sens beaucoup plus proche de Mircea et je peux lui sourire également ....
J'en suis aussi à accepter que, pour l'instant, les moments  douloureux sont encore très présents ....

" je vous prie d'excuser mes "maladresses" si c'est le cas" :  pas de maladresses pour moi, juste pas perchée au même endroit, à la même hauteur ....
On dit : la tête dans le "ciel" (l'univers), les pieds ancrés à la terre (la terre-mère) : peut-être pour éviter de se brûler le bout des ailes .... jamais facile de trouver l'équilibre, le juste milieu .... (pour tout)

Je te souhaite de pouvoir préserver le bien-être trouvé lors de ce festival

Des bisous

Catherine

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 avril 2019 à 14:19:54
Merci Catherine, ouais ça va, c'est bien accroché et ça devrait tenir, je pense.  Je me sens plus solide, plus confiant et apaisé aussi car ça redonne sens. Mais boudu, ça a secoué!!!  :o
Entre l'estrade et le public se trouvait un espace circulaire dédié aux ancêtres priés de venir par les Shamans présents. Une bougie se trouvait au milieu, faite pour durer le temps du festival, je pense. Le tout sous une immense photo de Grand père Williams, DCD voici 4 ans. La tension énergétique de cet espace défiait nos sens, ni plus ni moins. Pour une première fois dans ma vie, je percevais des auras colorées autour des personnes sur scène....incroyable la transe naturelle que ça amène. Le tout panaché d'un rythme de synchronicités, d'humour (et de Didjeridu)  : les ancêtres de Mongolie sont tellement lents à la détente qu'il leur faudra bien une année pour s'y rendre!!! Authentique, ce propos!!! :D
Donc, Catherine, y a des perchés bien plus haut que nous! Honneur à eux! Et elles/ils ne se sont pas brûlés les ailes, elle/ils ont survécus!

Bizs-itaos

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 mai 2019 à 08:02:04
Mouvements citoyens
L'écologie, « ça commence par moi »
avec Julien Vidal

Face à l’urgence climatique, Julien Vidal a décidé d’agir maintenant, à son échelle, en adoptant un nouvel écogeste simple et rapide, chaque jour pendant un an. Aujourd’hui, son bilan carbone annuel est inférieur à deux tonnes, alors qu’un Français moyen en émet dix. Portrait d’un citoyen modèle.

Julien Vidal mènerait presque la vie du parfait Monsieur Tout-le-monde. À 32 ans, ce métropolitain se déplace à vélo et vit dans un appartement de trente mètres carrés dans le centre de Paris. Il y a encore un an, il travaillait quarante-cinq heures par semaine comme coordinateur d’équipes et de projets pour une association, avant de devenir auteur et conférencier à son compte. Comment ce trentenaire urbain a-t-il alors réussi à produire cinq fois moins de CO2 que Monsieur Tout-le-monde ?


Bonjour!

Javotte aimait bien Julien...Comme toutes les fleurs qui ont refermé leurs pétales, Anémone  parle maintenant dans la voix des bols chantants, dans ce coin de l'univers où résident les forces qui ont laissé trace rayonnante sur notre terre.
:-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-*
 :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :'(
 :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'(
 :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'(
 :-* :'( :-* :'( :-* :'( :'( :-* :'( :-* :'( :-* :'(
 :-* :'( :-* :'( :-* :'( :-*
 :-* :'( :-* :'(
 :-*

Bizs-itaos.

Pascal.

Lien pour belle sensibilisation à la 4 D : https://youtu.be/LQFkUjYzOn8
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 mai 2019 à 16:13:02
Hello!

Je trouve que se sensibiliser à la 4D ouvre des portes de perception de l'invisible par un travail somme toute assez facile à faire : avec un peu d'attention, il est facile d'observer le passage ana/kata comme une rotation dans un espace autre que le 3 D. Couplé à une explication de l'effet Dopler, il y a matière à gravir cette marche avec relative facilité, me semble-t-il.
Par ailleurs, cela permet aussi de lancer une réflexion sur l'ana/kata en lien avec la timidité des cimes/abîmes.
J'y perçois une reliance mais cela nécessite de saisir quelles sont les passerelles que nous offre le symbolique pour trouver les liens praticables. J'en suis là pour l'instant. S'il y a mieux, je prends!!! :P

Un brin de muguet à tou(te)s

https://youtu.be/YEIJfY37nhs

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 mai 2019 à 08:25:01
Adieu, amie Anémone, et merci
1er mai 2019
Adieu, amie Anémone, et merci

Anémone est passée de vie à trépas lundi 30 avril. Elle avait été la marraine du premier Reporterre, en 1989. Nous relisons ses mots, généreux et forts : les voici.

La comédienne Anémone est décédée lundi 30 avril. À Reporterre, la nouvelle nous a fait grande peine. Car Anémone avait accepté d’être notre marraine quand, jeunes gens assez fous pour lancer un magazine sur l’environnement en 1989, on avait timidement toqué à la loge du théâtre où elle jouait alors. Comme d’autres grands qui nous avaient fait confiance - Hubert Reeves, Pierre Richard, le sculpteur César, Michel Tournier, Michel Piccoli, Jeanne Bourin, Marc Jolivet -, elle nous avait aidé de son image et de ses mots. Voici ce qu’elle nous avait écrit, et qui reflète si bien sa généreuse et ardente personne. Merci Anémone, adieu.


Bonjour à vous!
Ce bel hommage rendu à Anémone pondère sa dernière interview où elle se présente comme  profondément affectée d'un devenir sombre et inéluctable de l'humanité...Ce monde "l'emmerde" profondément et elle choisit de se retirer, dansant sur une pointe des pieds qui honore sa mémoire.
Je ne partage pas cette vision uniquement sombre de l'humanité : les changements de paradigmes sont enracinés dans un champ des possibles qu'il est de notre rôle de soutenir, tant que nous en avons la force. Anémone n'en avait plus, et la dignité de son retrait ne fait que soutenir mes propres orientations.
La "dimension" symbolique commune entre kata/ana,  abîmes/cimes  pourrait se traduire par notre capacité de choix.
Abîmes et cimes sont en 3 D métaphores de dépression ou d'élation proches de ce que kata/ana sont au 4 D, évoqués par les couleurs  d'approche ou d'éloignement bleues ou rouges de "l'effet Dopler"...Une sorte de "résonance" en qque sorte.

Kata: Étymologie
Du grec ancien κατά, katá (« vers le bas »).

Ana : Étymologie
(Siècle à préciser) Du grec ancien ἀνά, ana (« à nouveau, encore », « en haut de, sur », « à travers »).

Au bas des bulletins scolaires apparaissait souvent cette phrase (tout au moins sur les miens ;D!):] "Elève doué mais peut mieux faire!"

Dans une phrase nous retenons la dernière partie, ce que pointe du doigt le "mais"et non ce que pointe ce qui précède le "mais" : les qualités, les ressources, les forces, les compétences. Cette formulation incline à mettre en relief un potentiel négatif qui lamine le potentiel positif présenté en premier. Une formulation du genre "élève peu travailleur mais doué d'une vive réactivité aux sujets qui l'intéressent" ne présente pas le même relief. En tout cas, probable que mon cursus scolaire n'aurait pas eu le naufrage qu'il connût! Aléa jacta est!
Notre état d'endeuillé(e)s nous amène à lutter de toutes nos forces dans un bain ambiant style "les petites phrases dont on se passerait bien". abîmes et cimes peuvent nous engloutir et paralyser notre devenir. A mon avis, seule l'écoute attentive des signes de l'invisible et du visible  permet d'être équilibré pour avancer dans la "voie du milieu", le tao, par ex.

Le taoïsme (chinois : ??, pinyin : dàojiào, «enseignement de la voie») est à la fois une philosophie et une religion chinoise. Plongeant ses racines dans la culture ancienne, ce courant se fonde sur des textes, dont le Tao Tö King de Lao Tseu, et s'exprime par des pratiques, qui influencèrent tout l'Extrême-Orient. Il apporte entre autres :

    une mystique quiétiste, reprise par le bouddhisme Chan (ancêtre du zen japonais)  ;
    une éthique libertaire qui inspira surtout la littérature ;
    un sens des équilibres yin yang poursuivi par la médecine chinoise et le développement personnel ;
    un naturalisme visible dans la calligraphie et l'art.

Ces influences, et d'autres, encouragent à comprendre ce qu'a pu être cet enseignement dans ses époques les plus florissantes.


Bizs-itaos

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 mai 2019 à 08:09:13
L’Everest, point culminant de notre planète, est un joyau de la nature. Pourtant, même ce joyau, l’un des moins accessibles de la Terre, est jonché de déchets… Heureusement, grâce à la volonté d’une Française créative et déterminée, la situation est en train de changer. Lumière sur une initiative exemplaire.

Marion Chaygneaud-Dupuy, 38 ans, est une alpiniste chevronnée. L’Everest, elle l’a déjà gravi à trois reprises (c’est la première femme à avoir réalisé un tel exploit). Autant dire qu’elle est particulièrement attachée au « toit du monde ».

En 2016, avec Clean Everest, l’organisation qu’elle a créée, Marion Chaygneaud-Dupuy lance les premières opérations de nettoyage du site. Depuis, les trois quarts des déchets auraient déjà disparu.


Hello!
En nettoyant le toit du monde, nous nettoyons le monde du Moi. :D ça fait du bien de lire que les cimes ne vont pas finir en poubelles! Ou plutôt, ce qui fait décharge doit aller au recyclage en passant par des poubelles "responsables".
Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasses est tout aussi valide  avec Dame Nature : il va falloir apprendre à introjecter nos déjections plutôt que de les refiler aux yétis! En autre langage, j'appellerai ceci apprendre à surfer sur son ombre...au lieu de détruire ou de courir pour la fuir, le versant de l'aubac a tout son intérêt si on le nettoie pour nous assister dans notre gouvernance intérieure. Merci tout plein Marion, une initiative de plus qui fait écho à la timidité des cimes tout comme au respect des abîmes.
D'ailleurs, hier, je me suis coltiné un dérapage, une sortie de route, une gamelle maison : il m'a fallu reprendre un mauvais positionnement auprès d'une Maman dont l'enfant était affecté d'une grave pathologie à réel risque létal.
Quand "ça dérappe",nous, les Endeuillé(e)s ne sommes pas responsables de ce que d'autres personnes projettent sur nous fortuitement, par pur "hasard".  Il est néanmoins possible de réparer l'affaire avec délicatesse, respect et compréhension dès que la pression est redescendue. Une maladresse est une forme de déchet qu'il nous faut parfois recycler et heureusement l'hozho fût avec moi pour y arriver : j'ai transmis ma sincère empathie et  me suis réapproprié ma part, par tel et 2/3 heures après.
Quand le sujet de la mort surgit au détour d'un virage sans que vous vous y attendiez et que 2 blessures profondes se regardent, l'effet miroir peut être fulgurant. D'être passé de l'autre côté du miroir incline à agir avec une profonde bienveillance teintée d'une neutralité qu'il n'est pas toujours facile de respecter. Les psychanalystes en savent quelque chose de ce qui est appelée la charge transféro-contre-tranférentielle! 
Notre posture d'Endeuillé(e)s qui rend si vulnérable parfois doit aussi nous aider à nous rendre plus solides quand besoin est. Franchement c'est un apprentissage d'une rudesse sans nom, le "deuil accompli".
Admettons de plus que ce monde social de brutalité, d'arnaque, d'abus en tous genres ne nous facilite pas la tâche!!!! >:( Mais "je suis un sujet doué d'une certaine réactivité pour ce qui m'intéresse!".

Allez, bon Haka à vous!!!!Le sujet est épineux ce morning! ;)

Bizs-itaos.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 mai 2019 à 08:08:14
Ode au vivant et à ceux qui luttent pour renouer avec lui, « Les Furtifs », troisième roman de l’auteur de science-fiction Alain Damasio, vient de paraître. Reporterre a évoqué avec lui les Zad, les luttes écologiques, les Gilets jaunes, et les pistes pour faire émerger ce qu’il appelle « une politique du vivant ».

Le roman Les Furtifs est peut-être aussi difficile à classer dans le règne littéraire que l’espèce fantasmée dont il tire son nom dans le règne animal. L’auteur, Alain Damasio, se réclame de la science-fiction, ses personnages ont des prénoms de saga de fantaisie, sa dystopie nous semble parfois étrangement contemporaine, la précision des états d’âme contés est digne d’un roman d’amour, les suspenses d’une grande aventure, les dialogues virent parfois à l’essai philosophique, la narration polyphonique bouscule la classique alternative entre première et troisième personnes, les mots sans cesse recomposés pulsent au rythme d’une poésie slam. Le tout est contenu en 700 pages foisonnantes, où la métamorphose permanente de la langue, la densité des idées, l’intensité recherchée dans la description des sensations, sont à l’image de ces êtres qui donnent leur titre au livre.


Bonjour!
Hiha, Hiha, Tewaka,Tewaka, Tewaka, Tewaka, Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.................
Authentique Haka de Nouvelle- Zélande à effectuer en le préparant des forces vibratoires récupérées de la Terre, de l'espace  Médian et du Soleil "appelées" par un simple mouvement latéral de salut et de vibrations des mains, suivi d'un rythme accompagné d'un mouvement tout aussi simple des bras de haut en bas devant soi en scandant  ces mots, puis un retour au calme en mettant ses mains sur le nombril, en soufflant hiiiiiii tranquille pour bien se donner cette force pour la journée!  Merci aux Dignes Maoris qui nous les ont appris, je le fais discret tous les matins en baladant Cheyenne et ça fait le plus grand bien!!! Elle fût un peu surprise au premier mais c'est bon, elle a compris que je ne la gronde absolument pas! :D
Et yop, c'est parti pour une énergie qui sera peut être tout aussi foisonnante que ce bouquin de "SF", digne certainement de Guy  Gavriel Kay, de Dan Simmons ou de Dune!!!! Des furtifs : génial! J'ai hâte de le lire dès que je pourrai. Pour l'instant je suis dans  "Terre sacrée", l'univers spirituel des Indiens d'Amérique du Nord chez Albin Michel et ça réinstalle de jolies vérités :
"les Indiens ne disposent d'aucune technique particulière de divination. ils se fient plutôt à leur intuition. Ils savent lire les signes de la Nature. Ils disent : il suffit d'observer pour comprendre. Le vol d'un oiseau, la découpe d'une ligne d'horizon, la forme d'un nuage, un dessin laissé sur le sable par le vent, ou formé par l'entrecroisement de quelques branches, sont autant de signes par lesquels s'exprime le surnaturel".

Les signes demandent certainement de ré-ouvrir nos "antennes" avec un nouveau dictionnaire de l'observation, et ce  sera certainement moins fatigant pour les êtres d'autres espaces de ne plus avoir à  s'époumoner pour nous sortir de notre surdité! Désolé, il n'y a pas l'icône surdité autre que  ???, icône que je m'applique souvent, j'avoue!

Bizs-itaos!

Pascal.




Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 mai 2019 à 08:42:38
Parce qu’il est temps de mettre des mots sur l’épreuve que l’humanité va devoir affronter, voici une intervention précieuse. On la doit au photographe et réalisateur Yann Arthus-Bertrand qui, pour donner la mesure de l’enjeu, est allé droit au but.
Pour cet écologiste convaincu, la sixième extinction de masse des animaux, actuellement en cours, c’est celle de l’espèce humaine. D’où l’absolue nécessité de réagir en masse et de toute urgence. Il s’est expliqué face à la caméra de Public Sénat. Regardez :

- Publicité -

    « La sixième extinction, c’est la mort de mes petits-enfants. »

    « On est dans un déni complet. On ne veut pas croire ce qui va arriver. »

    « Le courage de la vérité, c’est qu’on va vers une fin de l’humanité. »

    « Ce manque de réaction qu’on a tous est absolument effarant. »

    « Je pense que c’est nous qui avons le pouvoir. Et ce qui est important c’est que je change moi et que vous changiez vous (…) On a les hommes politiques que l’on mérite. Ils ne sont pas plus malins ni plus intelligents que nous. Ils sont là, en fin de compte, pour faire ce qu’on a envie. Si on n’est pas capables de changer, si on n’a pas envie de changer, les hommes politiques ne changeront rien. »


Hello!

Vous remarquerez certainement le "publicité" intercalé entre ces lignes quand même sacrément chargées. Ce qui donne :
d'où l'absolue nécessité de réagir en masse,...regardez : "publicité pour des fringues haut de gamme"....la sixième extinction.... 8) Yes! le ver est dans le fruit!  Tiens mon Ami(e), croque la pomme et quand tu vas arriver aux pépins, n'oublie pas que sur ta carte "haut de gamme", t'as une réduc en plus du jour des soldes.
Hier, jai appris une nouvelle association de termes : la responsabilité énergétique. Dans le sens usuel, il est bien sur question de Co2, d'empreinte et d'émissions "responsables" (et d'une taxe carbone, magique pour le fric! ;D). Mais, mais, mais....dans un sens spirituel, ça donne un autre encart publicitaire à l'affaire : tu es un être d'énergie et responsable de cette énergie au même titre que tout un chacun(e) sur Terre Mère. Alors? t'en fais quoi de cette énergie? C'est trognon comme question pour en revenir à la pomme. Bah, tiens, je la croque et le pépin je le plante pour qu'il pousse en moi, redonne un arbre, fleurisse et redonne des pommes. L'ennui c'est le ver!
Aië, aië. Le ver est dans le fruit! Un serpent peut être ?  ça me rappelle un truc, une sorte de maillage symbolique dont on ferait finalement tou(te)s partie  : la spirale de vie, le caducée, Le trimégiste Hermès d'Interflora!  Oups, une pub!  :-\ y a pas, je suis infecté idem.
Bon, un des meilleurs proverbes que je connaisse, c'est : "on attrape pas des mouches avec du vinaigre". Alors je propose une nouvelle ligne de fringues haut de gamme avec écrit dessus une pub style :

La sixième extinction des espèces? Oui, mais juste pour ce qui nous porte! La viduité et l'excès de nos élites  :D ;) :P


Bon, c'était la séquence humour noir!

Bizs-itaos!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 mai 2019 à 08:43:20
Médias libres, indépendants, alternatifs… Le mensuel « L’Âge de faire » a réalisé une carte de la « presse pas pareille », lancée par le journal « Le Ravi », basé à Marseille, pour définir des journaux non inféodés aux pouvoirs politiques et économiques.
Présentation de la carte par son éditeur :
Médias libres, indépendants, alternatifs… Pas facile de s’y retrouver ! Pour cette carte, nous avons adopté l’expression « presse pas pareille » lancée par le journal Le Ravi, basé à Marseille, pour définir des journaux non inféodés aux pouvoirs politiques et économiques. Parce qu’il fallait bien choisir, nous avons sélectionné les médias répondant grosso modo aux critères suivants :
    ils produisent essentiellement du contenu écrit, sur papier ou en ligne.
    ils n’appartiennent à aucun groupe industriel, financier, ni à aucun mouvement politique, syndical ou religieux.
    ils sont détenus par leurs salarié·es, leurs lecteurs et/ou une association.
    professionnels ou bénévoles, ils mènent une véritable démarche d’information, sans se cantonner à l’expression d’opinions.
    ils sont favorables à une société plus juste et solidaire, sans exclure aucune catégorie de personnes.
    la publicité n’occupe pas plus de 10 % de leurs pages.


Hello!
Ce magnifique rappel par Catherine de Mononoké et du Dieu Cerf sur le  fil de Fédo (politiquement athée..libre expression) vient à point nommé en articulation avec ma question matinale : comment trouver en nous le point d'équilibre, le point de tranquillité, l'oeil du cyclone qui prit de plein fouet notre vie et nous amène sur ce forum?
Les forces de l'invisible tracent en nous des chemins que notre libre-arbitre décidera de suivre ou non. Le conseil est une prise de pouvoir sur autrui, certes, mais restent possibles la solidarité, le partage, la guidance.
Il est dit, en référence à Freud,  du rêve qu'il déplace, condense et diffracte.  Entre sommeil et veille, à l'éveil, notre psyché exprime le mieux son restitué des songes de la nuit. Proche de l'état d'hypnose, ce moment d'éveil ouvre un espace où "entre veille et sommeil, des choses peuvent se réorganiser", comme disent les hypnothérapeutes.
Le mien fut simple : le chemin shamanique que je commence à discerner depuis mon séjour au festival est-il le bon, est-il suffisamment solide, la personne avec qui je souhaite lier est-elle la bonne?
Dans notre bain culturel, trouver un bon analyste n'est pas si facile, même quand on sait s'y prendre. Alors, dans un mode de traditions ancestrales, comment chercher guidance adaptée ? Personnellement, j'ai toujours opté pour le ressenti.
C'est en écoutant le ressenti qu'un fil peut se dégager de la pelote.  Ce questionnement peut tout à fait s'étayer d'une interrogation du songe, du rêve ou de la pensée dite "flottante".
Le fil de reliance à l'invisible s'exprime par ses propres canaux avec ses propres pancartes, comme une carte de presse libre d'intox quand on prend soin d'une écoute dépolluée de nous-mêmes. En ce sens, la psychanalyse est bien outil préparatoire d'une ouverture des portes qui ne sont pas des portes!!!!(reférence : le Samadhi, personne ne peut franchir une porte qui n'est pas une porte, alors, soyez personne.) L'écoute shamanique de la Nature, bain des cultures ancestrales, confirme la pensée quantique dans l'hyper complexité de l'invisible.
L'endeuillé(e) qui a perdu la tête par la douleur ressentie ne  cherche autre chose qu'une nouvelle forme de pensée de reliance, comme l'oeil du cyclone au centre de cette spirale de destruction qu'il génère, son propre point de tranquillité.

Citation Catherine :
A ces mots, le Shishi-gami relève la tête et se régénère presque instantanément. La volonté d'un seul homme a pu préserver un temps l'équilibre. Au deuxième coup de feu, Le Shishi-gami perd sa tête... mais ne meurt pas. Ce qui se passe alors, c'est que l'équilibre entre la vie et la mort est rompu.


L'inconscient collectif a ses points de forces et d'alliances tout autant que l'individuel nous aide à trouver/créer nos propres singularités.


Bizs-itaos.

Pascal.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 06 mai 2019 à 19:14:31
Médias libres, indépendants, alternatifs… Le mensuel « L’Âge de faire » a réalisé une carte de la « presse pas pareille », lancée par le journal « Le Ravi », basé à Marseille, pour définir des journaux non inféodés aux pouvoirs politiques et économiques.
Présentation de la carte par son éditeur :
Médias libres, indépendants, alternatifs… Pas facile de s’y retrouver ! Pour cette carte, nous avons adopté l’expression « presse pas pareille » lancée par le journal Le Ravi, basé à Marseille, pour définir des journaux non inféodés aux pouvoirs politiques et économiques.
Parce qu’il fallait bien choisir, nous avons sélectionné les médias répondant grosso modo aux critères suivants :
    ils produisent essentiellement du contenu écrit, sur papier ou en ligne.
    ils n’appartiennent à aucun groupe industriel, financier, ni à aucun mouvement politique, syndical ou religieux.
    ils sont détenus par leurs salarié·es, leurs lecteurs et/ou une association.
    professionnels ou bénévoles, ils mènent une véritable démarche d’information, sans se cantonner à l’expression d’opinions.
    ils sont favorables à une société plus juste et solidaire, sans exclure aucune catégorie de personnes.
    la publicité n’occupe pas plus de 10 % de leurs pages.


Merci beaucoup Pascal... c'est SUPER !

Lien direct : https://www.lagedefaire-lejournal.fr/carte-de-la-presse-pas-pareille/
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 mai 2019 à 08:53:16
Merci Fedo pour le lien avec la carte car, Pfouh, pas grand chose de positif et de partageable ce matin! :-\ Et cette nuit j'ai rêvé d'un escalier en spirale quelque peu à réparer!!! Moments de pause et organisation de la boîte à outils !

Hello!

La spiritualité qui pousse est à de multiples facettes : aujourd'hui c'est sa posture de retrait qui m'intéresse. Au-delà de l'éveil, de l'ascension, de la montée vibratoire, de la perception du subtil, se profile une nouvelle forme de désobéissance civile pleine de promesses. Si, dans un premier temps, la spiritualité se distingue d'un "lutter contre" qui opte pour un mouvement de contestation sociale, elle ouvre une forme de "lutter pour" un lien universel respectueux du droit planétaire, écologique, sociétal inscrit dans une libre adhésion qui ne me déplaît nullement.
Une grande partie des personnes avec qui j'ai pu militer dans le passé contre les grands projets de l'oligarchie financière et industrielle m'ont ignoré depuis le décès de ma fille. Pour de multiples raisons, une bonne partie  m'a tourné le dos pour des raisons balayant l'angoisse ou une sorte de "pas savoir faire" qui pénalisent toute attitude de simple compréhension vis à vis des endeuillé(e)s. En gros, sur ce site, je prêche des convaincu(e)s pas la peine d'en rajouter la-dessus. 
Par ailleurs, depuis, plusieurs autres discussions avec de jeunes adultes ont fait état de leur désarroi, leur démotivation pour les luttes socio-politiques qui nous ont tant portées dans notre jeunesse depuis mai 68 : ça ne marche pas ou très peu, rien ne change et rien n'y fait....Alors une catastrophe mondiale, pourquoi pas?  Terrible, je trouve. Mais cette spiritualité très imprégnée de reliance à l'univers, aux forces intérieures, à la culture de l'amour, à l'avènement du pacifique et du bien en soi me remonte le moral. Ce que je ressens de cette montée en puissance du spirituel est qu'elle n'est pas encore infectée du religieux ou d'un ordre moral autre qu'une sorte de quête philosophique du rapport entre un visible peu attractif et un invisible plus prometteur. Pourquoi ne pas envisager la spiritualité sous l'angle d'un changement profond de paradigme clairement distinct de la perversion grande gagnante du capitalisme? Une nouvelle forme de lien social qui évitera peut être les multiples dérives dogmatiques qui vont surgir?
Allez, il est temps de sortir les tournevis pour ajouter quelques marches d'élation!!!

Personne ne marchera à notre place,ni ne les montera, ces marches, n'importe comment § ;D


Bizs-itaos!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 mai 2019 à 09:26:08
Le PDG de Danone, Emmanuel Faber renonce à sa retraite chapeau et à son indemnité de non-concurrence, soit un sacré pactole… Une décision annoncée au mois de janvier 2019 et officiellement validée lors de l’assemblée générale des actionnaires du 25 avril dernier.

Voilà un homme en accord avec ses principes. En 2016, Emmanuel Faber, le PDG de Danone dénonçait les grands patrons “esclaves de l’argent” devant un pare-terre d’étudiants d’HEC interloqués. Il faut dire que le paysage de l’industrie agroalimentaire n’est pas franchement réputé pour ses engagements en faveur de l’égalité salariale.

Pourtant, en avril 2019, lors de l’assemblée générale des actionnaires du groupe, il a définitivement renoncé à sa retraite chapeau et à son indemnité de non-concurrence en cas de départ. Et cela, au nom de la responsabilité sociétale de son entreprise. Résultat, à l’heure de la retraite, il ne touchera que de celle des salariés du groupe. Une décision strictement personnelle qu’il a ainsi justifié au micro de France Inter :

    « Je n’ai pas besoin aujourd’hui dans mes réglages à moi de ce que l’économie de marché attribue à des patrons de grandes entreprises. Mais c’est mon réglage personnel. »

Sa retraite se serait élevée à 1,2 million d’euros par an, soit un total de 28 millions d’euros, selon France Inter qui s’est basé sur les calculs d’un cabinet privé. Un renoncement exemplaire en accord avec les principes de ce patron aux valeurs sociales fortes. Le 25 avril 2019 il a ainsi déclaré devant les actionnaires du groupe :
- Publicité -

    « Les décennies de croissance économique auront épuisé les ressources de la planète avant d’étancher notre soif de posséder, notre modèle de production-consommation nous ayant entraînés dans une économie de « l’avoir » plutôt que de « l’être », avec pour conséquence « l’insoutenable concentration de la richesse dans le monde, véritable bombe à retardement »

Lors de sa prise de parole il a également réaffirmé son objectif de lutte contre « la déshumanisation de l’économie » :

    « Oui, nous pensons qu’il n’y aura plus d’économie de marché sans justice sociale, que c’est le seul enjeu légitime de la mondialisation. »

D’ici là, Emmanuel Faber conservera malgré tout un salaire plus que confortable puisqu’il s’est élevé à 2,8 millions d’euros par an pour l’année 2018.

Quoi qu’il en soit, voilà une décision courageuse qui envoie un message fort d’équité et de justice sociale. On applaudit et on espère que ça en inspire d’autres !



Bonjour!
Nom d'un yaourt! Il pleut, il vente, il fait froid et le permafrost fond encore plus vite que nos économies à la banque. Mais "I have a dream", ça fonctionne. A regarder mon fromage blanc dans mon assiette, je me dis qu'il y a une chance malgré tout que le lien entre "ma planète et mon argent" arrive à produire autre chose que de la bouillie neuronale.
Et le risque de tomber soi-même dans le travers de "j'en ai jamais assez" peut nous pendre au nez : ce premier pas d'un "grand" patron mérite plus un applaudissement qu'une crise d'urticaire. "I have a cream", avec un peu de confiture, siouplaît, avec mon café matinal sur ma tartine ne donne pas une journée vraiment vraiment ensoleillée, mais pas non plus une journée vraiment vraiment endeuillée, endeuillée d'un début de prise de conscience, aussi tardive soit-elle d'une humanité qui se porterait mieux avec ses requins de la finance qui en ont marre de se gaver sur le dos des autres.
Des fois, l'indigestion est une alliée!

Allez, je croise les doigts et retourne à mes rêves! Mais quand même, un peu, de qui se fiche-t-on alors qu'il y a des millions de gens qui font un super boulot pour toucher des clopinettes?

Bizs-itaos.

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 mai 2019 à 08:48:01
Afin d’interpeller la firme, les militants suisses se sont rendus au pied du siège social de Nestlé, en Suisse, sur les bords du lac Léman. Une opération choc qui s’est déroulée dans le cadre d’une journée d’action mondiale, dirigée par Greenpeace et le mouvement Break Free from Plastic. Ils ont ainsi fait défilé ce monstre de 20 mètres de long et 6 mètres de haut, fabriqué à partir de plastiques ramassés dans les rues, les rivières et sur les plages.

Dans le même temps, des opérations similaires ont été réalisées aux Etats-Unis et au Canada pour dénoncer « l'empreinte plastique monstrueuse » de Nestlé.

Sarah King, responsable de la campagne Océans et Plastiques de Greenpeace Canada, a affirmé :

    «Il n’est pas surprenant que Nestlé soit au premier rang des pollueurs de plastique au Canada en 2018, sachant que le groupe alimentaire a produit 1.7 million de tonnes de plastique selon ses propres indications, soit plus de 300 camions à ordures, l’an dernier seulement. Des milliards de produits Nestlé sont utilisés pendant quelques secondes, puis jetés, contaminant nos espaces verts, nos communautés, nos écosystèmes et nos chaînes alimentaires, laissant ainsi un héritage de déchets aux futures générations. »

Encore une action puissante qui montre les trésors d’imagination qu’il faut déployer pour attirer l’attention et dénoncer les abus de certaines grandes entreprises…


Heeeeeeeeeeeeeeeeello!

Merci Greenpeace, je suis fier et content de vous avoir filé un peu de fric, vous êtes inventi(ve)fs, créati(ve)fs, courageu(se)x et engagé(e)s! Danone/Nestlé même combat! Et ça me renvoie à ma question matinale : quel monstre choisit-on de nourrir en nous ou comment transformer en nous ce deuil monstrueux auquel nous sommes confrontés? Presque sacrilège de le dire ainsi, déjà.
ça me renvoie à la légende de l'éléphant touché par 5 aveugles à qui on demande ensuite de le décrire : celui qui a touché une patte dira que c'est comme un tronc, celui qui a touché la queue comme une corde, les défenses, une lance, l'oreille, un éventail et le flanc un mur...Et bien des fois, je me sens aveugle et frappé d'une telle cécité que je ne peux apprivoiser l'ensemble qu'en empruntant le passage des parties. Il m'est totalement inaccessible d'accepter la pure réalité de la mort de ma fille. Alors, je me contente des bouts puisque la totalité de son être vibratoire n'est plus sur le même plan que le mien. Et je présume la réciprocité, à cette différence : l'être vibratoire que ma fille est perçoit l'ensemble de l'éléphant que je suis, tant de l'intérieur que de l'extérieur, manifesté à la fois par une suggestion, une émanation, une présence invisible, une alchimie mystérieuse hors de portée dans sa totalité. Cette alchimie me condamne à créer un monstre autonome, "naviguant" sur un pont tout aussi vivant que celui des lianes "étrangleuses" de cette culture Indienne qui défend les siennes contre la déforestation. Le deuil qui étrangle se traduit aussi par la construction d'un pont suffisamment solide pour que le monstre puisse l'emprunter,  aller et venir  à sa guise dans sa forme éléphantesque et que je puisse en toucher des parties. Un jour ce sera la déprime, un jour ce sera la créativité, le lendemain de la colère, le surlendemain de la spiritualité mais jamais la résignation. Le deuil est un processus  autonome et lien vivant  tressé des lianes dont on le nourrit.
Vraiment merci Greenpeace de m'avoir insufflé de la force, ce matin, pour apprivoiser mon monstre de larme, de souffrance, de culpabilité, de torture et de peine ! Il avait besoin de créativité, son meilleur foin!

Nestlé/Danone, même combat, filez vos plastiques à la retraite! ;D

Bizs-itaos

Pascal.

Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Federico le 10 mai 2019 à 00:21:49
Merci Greenpeace, je suis fier et content de vous avoir filé un peu de fric, vous êtes inventi(ve)fs, créati(ve)fs, courageu(se)x et engagé(e)s! Danone/Nestlé même combat! Et ça me renvoie à ma question matinale : quel monstre choisit-on de nourrir en nous ou comment transformer en nous ce deuil monstrueux auquel nous sommes confrontés?

Il m'est totalement inaccessible d'accepter la pure réalité de la mort de ma fille.

Pascal.

Malheureusement,  j'ai déjà dû l'écrire à maintes reprises ...
malgré moi et à mon grand désespoir..... la cruauté de la vie m'a obligé à accepter la brute, pure et dure réalité de la mort de mon fils aîné !
Je n'ai pas eu le choix  et pourtant vous savez que j'aime dire : je choisis, je décide, je suis libre...
mais là, je n'ai pas eu mon mot à dire !

Dès l'annonce de son suicide... je me suis effondré et genoux à terre, j'ai senti mon corps brûlé vif !
J'ai immédiatement pris conscience que j'étais sous les flammes de la terreur, de l'horreur absolue et je suis mort avec sa mort !

"Depuis" la continuité de ma vie s'est tellement transformée, a tellement changé que je ne peux que me souvenir de  l'impensable,  admettre l'inadmissible et accepter l'inacceptable afin de surmonter l'insurmontable et de supporter l'insupportable.... vivre l'invivable !

Pascal, je suis content pour toi !
Tu sembles avoir trouver des forces dans ta lutte écologique et de nouvelles voies spirituelles t'insufflent de belles énergies vivantes...
Tu dis aussi vouloir rester "perché" mais peut être que tu es simplement monté sur la table et que tu vois ta vie sous d'autres angles ... tu n'es par conséquent pas si "perché" que ça ! et si cela te convient tant mieux !

Tu as bien compris que j'étais un peu en décalage par rapport à toi mais cela n'est pas vraiment important !
Tu mérites éternellement mon respect cher Papa de Javotte !

Amicalement, solidairement.
Federico
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 mai 2019 à 08:48:39
Dès que la nature peut reprendre ses droits, elle le fait. Pour preuve, ces cinq petits renardeaux nés dans le cimetière d’Ivry-sur-Seine, à quelques mètres seulement de la capitale. Des images sublimes qui nous prouvent une chose : quand la chimie s’en va, la faune revit. Explications.

Depuis 2015, la ville d’Ivry-sur-Seine a fait de son cimetière une zone zéro phyto : plus aucun produit chimique n’y est répandu. Ni insecticides, ni herbicides. Résultat : la végétation a peu a peu repris position, ouvrant la voie au retour d’une véritable biodiversité. Après la réapparition des éperviers, des piverts, des chauves-souris, des hérissons et des chouettes, une renarde a même choisi ce cimetière pour donner naissance à ses cinq petits !


Bonjour!
Ce matin, un sujet plein d'épines était sur le tarmac : comment  une société basée sur un postulat de souffrances, de violences et de brutalités accorde-t-elle le moindre regard, la moindre attention à ce qui peut la guérir?
L'image de nos petits renardeaux donne bel exemple de ce qui nous incombe : la vie qui reprend ses droits dans un cimetière et c'est ce paradoxe qui fait relief. Et quel relief, pour nous, dans notre ici et maintenant d'Endeuillé(e)s.
Dans notre terrible chemin d'endeuillé(e)s, c'est cette force de vie qui soutient  les potentialités d'un devenir autre que mortifère que, pour mon lot, je tente en permanence de chérir, cultiver, protéger, de  supporter. Oui, de supporter.
La force vive de l'Univers qui est en nous regarde comment nous oeuvrons, jamais démunie alors que Nous, le petit nous face au Grand Nous, nous le sommes parfois, totalement démuni(e)s. "Grand Observateur" nous soutient quand il y a  cruellement besoin. S'ouvrent alors parfois des sérendipités, des inspirations, des hasards, des signes, des opportunités, des synchronicités  qui solidifient le sens, mais il n'y a pas de maîtrise particulière la-dedans, seulement de la "photosynthèse", en quelque sorte. ça pousse. Alors, oui, Fédo, je te remercie de ton honnêteté, j'ai bien senti ce décalage, mais ce décalage ne fait pas fracture, tout simplement. Une façon de métaphoriser la douleur ne prime pas sur une autre, Grand Observateur ne peut qu'être d'accord la-dessus.  :-*. Je m'incline.

« Du sentiment profond qu’il avait de la solidarité de toutes choses et d’une loi générale d’interaction, Confucius a tiré le principe de convenance. La Convenance est la seconde vertu confucéenne ; elle invite à pénétrer la nature des choses de façon à pouvoir accorder chaque action avec les données circonstancielles du milieu ».

Bizs itaos.

Pascal.
Titre: Re : Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 10 mai 2019 à 13:44:15
malgré moi et à mon grand désespoir..... la cruauté de la vie m'a obligé à accepter la brute, pure et dure réalité de la mort de mon fils aîné !
Je n'ai pas eu le choix  [...]
 accepter l'inacceptable afin de surmonter l'insurmontable et de supporter l'insupportable.... vivre l'invivable !

Je ne suis pas une  "enfant-deuillée", j'espère ne pas être maladroite ....

Accepter "la pure réalité" de leur mort : que cela se fasse malgré soi, (avec tout le temps nécessaire) me rassure ....

Actuellement, ne pas réussir à accepter sa mort, c'est une vraie privation de liberté .... j'en arrive à saper ces élans de vie qui tentent d'émerger ....

L'image de nos petits renardeaux donne bel exemple de ce qui nous incombe : la vie qui reprend ses droits dans un cimetière et c'est ce paradoxe qui fait relief. Et quel relief, pour nous, dans notre ici et maintenant d'Endeuillé(e)s.
Dans notre terrible chemin d'endeuillé(e)s, c'est cette force de vie qui soutient  les potentialités d'un devenir autre que mortifère que, pour mon lot, je tente en permanence de chérir, cultiver, protéger, de  supporter. Oui, de supporter.
Cet espoir si fort !  Nous avons encore ça : cette force de vie ....
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 mai 2019 à 15:57:43
Non Catherine, tu n'es absolument pas maladroite, pour ce qui me concerne. Les un(e)s comme les autres avons été touché(e)s dans une fibre d'amour profonde, un arrachement d'une part de nous mêmes, et personnellement je ne vois pas de hiérarchie dans la douleur. Elle est, c'est tout. Accepter ou ne pas accepter ne change pas grand chose non plus, comme un phare à jamais hors de portée puisque nous sommes dans un inacceptable, un inconcevable, un anachronisme total.
Ce que j'accepte c'est comment on vit avec ça, qu'est-ce qu'on en fait, qu'est ce que ça instruit,  qu'est-ce que ça induit justement en nous?
Alors, ok, je veux bien respecter toute forme de survie et je ne tiens à convaincre personne qu'un chemin est plus aisé qu'un autre.
La pensée chinoise Li observait les façons de s'organiser dans la nature : le labyrinthe comme l'intérieur d'un choux, la spirale comme la coquille de l'escargot, la distribution des feuilles sur une joubarbe en suite de Fibonacci, les ramifications qui produisent les branchages. Pour moi, dans le processus du deuil il y a des chemins qui se ramifient, et pour se ramifier ils doivent aussi se différencier, et tant qu'à faire sans se déchirer. C'est ce qu'on fait, il me semble, dans l'arborescence de nos douleurs, une ramification. Et nos affects en sont la sève. Le tout fait force de Vie.
Je n'ai pas vu le corps de Javotte, ça a été si rapide, si loin, si sidérant. Un arrachement à vif. Peut être que la pure réalité de la mort que Fedo a eu le courage d'affronter au moment du décès de Raphaël et que je n'ai pas vécue  contribue à ma totale incapacité d'accepter. Possible, mais vraiment, cette petite boîte avec ses cendres, je garantis que ça m'a suffit et je me fiche des jugements. Authentiquement, sincèrement, honnêtement je ne crois pas que cela change grand chose au fond de nos états. Il en bave autant que j'en bave et nous sommes tous dans cette galère esclaves de ces morts prématurées, puisque comme dit Nath, il y a mémoire à avoir sur ce sujet et on rame.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 mai 2019 à 08:25:26
Pour la toute première fois en France, un grand groupe est jugé pour harcèlement moral organisé à grande échelle. Lundi 6 mai a débuté le procès de France Télécom, devenu Orange en 2013, et de trois de ces anciens hauts dirigeants. Entre 2007 et 2010, leur plan social a eu pour conséquence une vague de suicides des salariés, dont 35 au cours des seules années 2008 et 2009.

Bonjour!

Eh bien pour moi, voici une des meilleures préventions du suicide : la justice. Que ces acteurs de l'ultralibéral soient responsabilisé(e)s par l'ordre social des dégâts humains qu'ils génèrent a non seulement une portée symbolique mais ouvre  une faille dans ce rouleau compresseur qui écrase nos liens sociaux au titre d'une élite gavée de sa propre suffisance, de sa propre immunité. Certes, ce n'est encore qu'une prothèse, mais au moins si ça ne répare pas, ça permet d'espérer un devenir plus sain.
Je ne dissocie pas l'état corrosif de nos rapports sociaux de celui de notre rapport à la nature. Les pervers de tout poil, du genre féminin ou masculin doivent apprendre que ce qu'ils actent avec autrui leur revient dans la face comme un boomerang, car non seulement c'est un préjudice à notre devenir mais un préjudice à l'humanité dans sa dignité d'espèce.
Je sais que ces envolées peuvent paraître déconnectées d'une réalité moins prometteuse, mais pourquoi s'économiser des sentiments de joie d'une victoire quand il y en a ? Il ne s'agit pas d'une jouissance vengeresse, mais bel et bien de simple soulagement d'une marche franchie! Je prends!

citation Nathalie Zaltzman in "de la guérison psychanalytique", PUF 1998 p 55 :
"Et l'individu pourrait assurer son auto-conservation au mépris des intérêts tout aussi vitaux qui le lient libidinalement à des membres de son espèce et à l'espèce dans son entier.
La "dérivation commune" est inscrite en filigrane dans la conception même par Freud de la Kulturarbeit, affaire de chacun et de tous. Elle est présente dans ce qu'il nomme un progrès dans la vie  de l'esprit où la figure de Moïse, ses conséquences inconscientes dans l'histoire  humaine tracent  un devenir psychique, individuel et collectif au-delà du complexe d'Oedipe."


Bizs-itaos

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 mai 2019 à 09:12:52
Spationaute, La Bajon colonise une nouvelle planète à détruire

Prendre le pouvoir sur une planète et l'exploiter jusqu'à l'épuisement, l'humanité sait faire. Alors, plutôt que de s'inquiéter, pourquoi pas recommencer ?

https://youtu.be/RdI-kLZDT4o

Hello!
ah ah, c'est pas parmi les plus réussies mais il y a de belles répliques! Merci et en plus, en la tournant, vous avez du bien vous marrez! ça tombe bien, au réveil, un être constitué de milliards d'étoiles se baladait dans mes songes. Un être numineux, véritable composition de cascades étoilées dans un ballet  proche du visuel que nous offre une nuée d'étourneaux : https://youtu.be/7-Ott8SFa5o

Carl Gustav Jung, dans le cadre de sa psychologie analytique, rattache le numineux aux archétypes, formes symboliques innées et constitutives de l'inconscient collectif.

Jung s'intéresse à l'interaction de l'inconscient et du conscient chez les individus souffrant d'un trouble psychique, qui pourrait être résolu en accédant au numineux : « Ce qui m'intéresse avant tout dans mon travail n'est pas de traiter les névroses mais de me rapprocher du numineux... l'accès au numineux est la seule véritable thérapie. »


Et bah voilà une jolie thérapie dominicale, un bon morceau de rigolade et une cascade cosmique en différé, au regard de notre espèce semant des troubles multiples car pas encore tout à fait transmutée en civilisation responsable !

Bizs-itaos

Pascal.

PS : en ajout de mon texte précédent un peu trop léger à mon goût (même si sur le fond,c'est plus que hard!)  pour aborder ce sujet, et en tout respect de la légitimité des messages postés sur " tabou, même sur un forum du deuil",    je me permets de questionner un lien au sujet des préjudices et flétrissures que je ressens être aussi  reflets, facettes, d'un réel déni sociétal : n'y a -t-il pas une tentative de salissure commune qui circule vis à vis des personnes suicidantes identique à celle qui circule au sujet des fusillés pour l'exemple de 14/18? En terme de sociétés qui refusent de regarder dans un miroir ce que leur abject condamne des êtres à acter, à subir ? J'espère ne pas vous froisser en posant cette question.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 mai 2019 à 09:12:19
1/La montée des eaux, tout le monde en parle. Et pour cause : ce phénomène n’est plus une hypothèse, c’est déjà une réalité en cours. Cependant, on n’en est encore qu’au tout début et il reste très difficile d’en imaginer les conséquences concrètes pour notre planète et sa géographie. D’où cet outil précieux qui pourrait nous aider à mesurer l’ampleur du danger et la nécessité d’agir au plus vite : un simulateur de montée des océans.

2/Ne touchez pas aux sites classés du Littoral !
Les Sites classés sont en danger, ceux du Littoral aussi !
Et pourtant leur préservation est essentielle à la protection du
patrimoine pour nous qui aimons leur beauté et leur part d'infini liberté qui nous ont été transmis depuis des générations.
Des sites comme, le Mont Saint-Michel, la dune du Pilat, les dunes de Flandres, celles de Gâvres à Quiberon, l'Estuaire de la Charente et l'Arsenal de...


Bonjour!

Voici 2 articles qui se répondent bien et m'invitent à aller direct acheter un kit "matériel de plongée" quand je voudrai aller chercher du fromage dans mon frigo d'ici 5000 ans.  Les pôles ont fondu, le niveau des eaux est monté de 65 mètres, mais celles et ceux qui auraient construit un petit palace au bord des flots sur un site actuellement protégé auront peut être les moyens financiers de l'avoir mis sous bulle alors que le reste de la population visera le plus pauvre promontoire comme un véritable Eden. Ou bien un arbre histoire que les derniers descendants de notre espèce finissent comme le "baron perché" d'Italo Calvino, dans les arbres! Retour aux sources grâce au réchauffement climatique!
Pas tout à fait pour notre génération de soixantenaires mais bien de s'en soucier un peu, non?
Perso, je souhaite ne me laisser submerger par que dalle, encore moins la haine que la flotte et je m'emploie mes énergies à difficilement équilibrer force de mort avec force de vie comme tout Endeuillé(e), avec respect, solidarité et compassion parfois. Donc, à ne pas se tromper, tout au plus, j'essaye de flotter la-dedans sans couler!
A vos bouées, des fois il y a un peu de houle, ces temps-ci! Effectivement, pour moi, le shamanisme en est une, de bouée, ce que la psychanalyse n'a pas déblayé au karcher, la mort de ma fille a totalement fini le travail et c'est très simplement que je vais tenter de monter ces nouvelles marches que me propose la Vie, comme de modestement les partager.
La simplicité est toujours le meilleur chemin.

Bizs-itaos.

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 mai 2019 à 08:54:07
Pendant près de deux semaines de 2018, Aurélie Noury a vécu auprès de Linda Fernandes, jeune femme ayant décidé de faire l’expérience radicale de la vie en autogestion et de la simplicité volontaire à Beça, dans le nord du Portugal. La photographe nous livre son témoignage brut, entre certitudes et doutes, à propos d’un monde où il est de plus en plus difficile de trouver sa place et où les espaces de liberté – ces maquis de résistance – sont aussi rares et incertains que précieux.

Extrait :
Ensuite, honnêtement, je ne sais pas trop.

J’aime aussi la vie communautaire, les projets collectifs. L’autogestion c’est bien, mais encore mieux à partager avec d’autres gens qui ont les mêmes idées. Dans le futur j’aimerais bien créer ou trouver une Communauté où je pourrais continuer le maraîchage tout en développant des projets sociaux, associatifs, comme celui auquel j’ai participé en Slovénie. Le sud du Portugal me paraît un endroit plus clément pour s’installer.

Et bien sûr, j’espère aussi continuer à faire des voyages pendant l’hiver avec mon camion et mon chien.


Bonjour!
La spiritualité, c'est mon "sud du Portugal" un bel endroit où je souhaite m'installer. Je m'y sens bien, il fait plus doux et le climat comme l'ambiance y sont plus cléments pour les vulnérables que nous sommes. Pour moi, le processus d'incarnation des âmes reste un mystère, et cette trame d'un  vivant énergétique de l'universalité que constitue notre espèce ne saurait escamoter la singularité de nos destins. Certes, de principe, nous naissons toutes et tous égaux, mais de fait non. Nous ne sommes pas doté(e)s des mêmes résistances aux facteurs de décompensation qui surgissent inévitablement dans le processus d'évolution qu'il nous advient d'arpenter. La loi de la singularité distingue sans disjoindre mais, quoiqu'il en soit,domine nos destins, rien ne peut se faire de mieux, et honnêtement, je ne sais pas trop non plus!
Tous mes voeux de réussite, Linda et chapeau pour ton courage !

Bizs-itaos

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 mai 2019 à 08:37:05
Monsanto condamné à verser 2 milliards de dollars à un couple de retraités

La justice a considéré que les plaignants n'avaient pas été suffisamment informés des risques induits par l'usage du Roundup.

Hello!
Et voilà, en France, ça serait plutôt l'inverse, actuellement : un couple de retraité condamné à verser sa retraite à Monsanto pour avoir osé en renverser un bidon juste devant le présentoir! En promenant Cheyenne, je suis passé par un chemin GR et quelle joie ce fût d'en prendre plein les poumons grâce à un tracteur aspergeant les blés avec la musique à donf dans l'habitacle, histoire de polluer en rythme. Cooooooooool, Paix à la paix, crise à la crise!
ça a chauffé un peu sur notre forum. Puisque je suis dans les tracteurs, cela me fait penser aux sillons : il arrivait en thérapie familiale de faire allusion aux disques vinyles. Comme un sillon que suit notre saphir pour dérouler sa musique de Vie...Et des fois un trauma raye le disque si gravement qu'à chaque tour, le saphir reprend le même sillon à l'endroit de la césure pour rejouer le même air, inlassablement pollué par la douleur qui s'est répandue si effroyablement au point d'altérer sa trame. Le chant des pistes des Aborigènes d'Australie rendait initiatique la recherche du segment chanté qu'il incombait de retrouver pour remailler le sens du chemin de Vie de l'être grandissant. Cette quête initiatique était rude, à risques, voire dangereuse, formatrice du devenir, enseignante des racines, car comment un arbre pourrait donner des fleurs sans avoir un ancrage dans un sol?  Nous, les Endeuillé(e)s avons, un segment chanté qu'il nous faut arpenter de nombreuses fois avant qu'il puisse dérouler son temps sans retraduire la mélopée d'une douleur en boucle :

l'Ouroboros prend tout le temps qui lui est nécessaire pour redevenir spirale.


Bizs-itaos.

pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 mai 2019 à 08:18:18
Se réjouir de « l’extinction de l’espèce humaine » est devenu un commentaire courant dans les bouches et sur les réseaux sociaux. Sans avoir le courage de la formuler ainsi, certains s’imaginent bien légèrement que la mort précipitée de millions d’êtres-humains réglera le problème de la crise écologique. En plus d’être factuellement peu probable à l’échelle de nos vies, un tel raisonnement aujourd’hui n’est pas seulement cynique, c’est également un luxe réservé à ceux qui vivent dans des régions du monde encore relativement stables et préservées des crises écologiques afin de valider son propre immobilisme. Pourquoi se réjouir de l’effondrement est le signe d’une « déperdition » dramatique d’empathie sur fond d’égoïsme d’individus épargnés – pour l’instant – par la crise.

Bonjour!
Je reprends cette vieille formulation : "faut-il être un âne pour être vétérinaire?"
"Comme si" il y avait une incapacité de l'humain à retenir les leçons de Vie que nous nous infligeons pour grandir. Le fameux "comme si' de l'enfance qui ritualise nos apprentissages et reste actif dans partie de notre incurable ânerie d'êtres grandissants. Une fonction cathartique en rade pour des cerveaux en taille de pois chiche qui doivent pousser comme Jack et le haricot magique.
Cf Larousse :  "ainsi, le secret de la méthode cathartique réside dans un travail de deuil que le sujet s'autorise à accomplir en tant qu'il accepte le retour  de son souvenir inacceptable. C'est la fonction de la parole, du fait de dire, qui est déterminant de cette mutation."
Hypolite est un âne qui habite pas loin de ma baraque, dans un superbe endroit qui jouxte des marais. C'est un vrai Baudet du Poitou, et j'adore sa placidité. Sa robe est d'un gris plutôt foncé et le gris clair du contour de ses yeux lui donne une allure de masque Africain très proche des masques "Punu" pour les connaisseurs. Cheyenne avec son mix de noir et de couleur feu lui répond joliment en terme de palette colorée. La fougue Cheyennesque  répond tout autant à la placidité Hypolienne dans un équilibre qu'il me plaît de ressentir. Le vibrato.  C'est ce vibrato intérieur qui sonne pas top quand j'entends une réjouissance malsaine qui opte pour les bienfaits d'une  extinction de la race humaine. ça a le gout d'une pathologie masochiste, et ça fait "hi-han" dedans, juste à l'endroit où notre disque vinyle est rayé et repart dans le même sillon : que n'ai-je entendu dans ma jeunesse des propos louangeurs d'une "bonne guerre".
La seule guerre qui nous intéresse positivement, c'est celle qui est menée par chacun(e) à sa propre ânerie. Alors, oui, parfois "il faut être un âne pour être vétérinaire" et l'espèce humaine n'y coupe pas!
 :P. Je retourne brouter du "comme si", ça m'aide de ruminer! >:(


Bizs-itaos.

Pascal.

PS : absent du forum jusqu'à lundi! re-bizs et bon WE! :-* Merci Nora d'avoir rappelé le deuil fraternel. C'est tellement difficile. Laisser place, soutenir, respecter, aimer le Vivant de nos enfants sans faire état du deuil permanent qui occupe tant de notre temps, je ne suis vraiment pas certain d'y arriver l'autre grande partie de mon temps.
Vraiment une bonne chose que SarahB et Claraben puissent s'exprimer ici. Toute ma considération.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 mai 2019 à 20:17:38
Bonsoir!
Un petit mot rapide pour Nath en particulier ! De retour après 3 jours de vadrouille! Rien à voir avec les remous récents du forum si ce n'est que cette vadrouille a été motivée aussi par un RV avec une psychanalyste au profil très particulier, praticienne shamanique que je voulais rencontrer de visu avant d'aller plus loin (et me présenter aussi pour avoir son avis) . C'est concluant! Trop HS ce soir pour avoir les idées plus claires! Et Fédo va sortir de son silence, sûr, patience!

Bizs-itaos

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 19 mai 2019 à 20:59:55
"Et Fédo va sortir de son silence, sûr, patience!"

Franchement, ça, ce serait top !  Qui sait ...

Sinon, Pascal, tu vas te retrouver à soliloquer là, en haut. Je viendrais bien te rejoindre, mais comme je n'ai pas toujours la lumière à tous les étages, que je ne comprends pas tout et que je n'ai pas toujours d'avis sur les sujets...

Et moi je risque de m'ennuyer ferme sur le forum car c'était quasiment la seule partie que je continuais à lire, thèmes  intéressants, à réflexion, discussions passionnantes ...

(Au fait, ce n'est pas moi qui avait rappelé le deuil fraternel... mais le coeur y était.)

Porte toi bien Pascal

Nora

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 mai 2019 à 07:34:24
C’est un trésor, tout simplement. L’ARChive of contemporary Music (l’ArC, la librairie géante de New York) a numérisé et mis en ligne 50 000 disques vinyles 78 tours datant de 1890 à 1950. Et, bonne nouvelle : tous sont disponibles gratuitement à l’écoute et au téléchargement.
Photo : Shutterstock

Pour parvenir à une telle prouesse, l’ARC s’est associée à l’Internet Archive. Ainsi est né le Great 78 Project, un site qui rassemble déjà, au 16 mai 2019, 167 560 titres très exactement.

    « Chaque disque est nettoyé, séché, pris en photo et numérisé. »

Great 78 Project permet de filtrer ce trésor par année, par genre (blues, jazz, yodle…) par nationalité (Angleterre, France, Espagne, Italie…) et par artiste.
Pour en savoir plus, vous promener et vous perdre dans ce merveilleux dédale de sons, rendez-vous ici (allez sur la page du site et cliquez ;)!).

Hello!
C'est géant ce truc, et gratuit! Et ça me permet de rebondir sur le sillon. Yes! J'ai donc tracé le mien ces derniers jours, et suis passé par la case rencontre thérapeutique. Et comme au jeu de l'oie, j'ai eu le coup de dés heureux, un vrai double 6! Je rigole, mais le sujet n'est pas vraiment rigolo du tout, du tout, vu que j'en ai profité pour aller déposer des fleurs sur la tombe de ma fille. Mais la souffrance est moins brûlante. ça confirme mon ressenti : à défaut de paix, le noyau de tranquillité au centre du Maelström existe et rend la souffrance moins brûlante, j'y ai mis un pied, je crois. C'est le sillon qui se déroule sans rester dans une trajectoire en boucle, semble-t-il, nous condamnant à affronter un Ouroboros qui n'est pas spirale.
Et cette spirale m'a conduit à cette phrase : il faut avoir été "démembré(e)" pour passer de l'autre côté. Effectivement, sans la mort de ma fille, je n'aurai perçu le message de la forêt "prends ta plume", message qui m'amène ici, à écrire et à partager avec vous ce cheminement, mes Ami(e)s de grande douleur.
Cet entretien thérapeutique s'est conclu sur une inscription en stage, je m'y sens prêt et en confiance. Ce sera un saut dans l'inconnu et je fais confiance aux Esprits pour accueillir ma trouille, mes remous, mes incertitudes dans un cadre suffisamment sécure pour que je m'y risque. Qu'en sortira-t-il? Je n'en sais rien. C'est le chemin, c'est tout ce que je sais.
Ce que je sais aussi, c'est qu'il n'y a pas dans notre culture prétention à être Shaman. Les mondes invisibles ont leur règle et la principale est l'intégrité, le reste appartient à nos guides.

Enfance de Tecumseh

Les parents de Tecumseh sont des Shawnees vivant parmi les Creeks dans ce qu'on appelle aujourd'hui l'Alabama et la Géorgie. Les Shawnees sont un peuple nomade fragmenté parlant une langue algonquienne. Ils ont été délogés de l'Ohio vers la fin du 17e siècle par les Iroquois. En 1759, les parents de Tecumseh remontent vers le nord lors d'une tentative de réunification de la tribu près de la rivière Ohio. Les Shawnees croient qu'ils sont le peuple préféré du Grand Esprit et que celui-ci leur a donné une partie de son cœur. Le père de Tecumseh, Pukeshinwau, est un chef shawnee.
Tecumseh naît probablement près de la rivière Scioto, soit à Chillicothe ou à Kispoko, vers 1768. On croit que son nom signifie « étoile filante ». Il est associé à la panthère céleste, patron spirituel du clan des Kispokos auquel sa famille est liée. Pendant l'enfance de Tecumseh, les Shawnees sont ravagés par la guerre. À cinq reprises de 1774 à 1782, des armées ennemies occupent le territoire de la tribu. Lors du traité du fort Stanwix en 1768, les Iroquois, qui affirment avoir conquis le pays de l'Ohio, vendent ces terres aux Américains. Les arpenteurs et miliciens américains deviennent alors omniprésents sur le territoire. Les Shawnees, dont la population s'élève à seulement mille personnes, ont peu de moyens pour résister aux attaques acharnées des colons avides de terres et des militaires américains. Pukeshinwau, le père de Tecumseh, est tué lors d'une telle confrontation le 10 octobre 1774 à Point Pleasant.

En 1777, les Shawnees se dispersent, certains s'établissant dans les vallées des rivières Little Miami et Great Miami. Tecumseh s'installe à Pekowi sur la rivière Mad, un affluent de la Great Miami. Depuis son enfance, il considère tout naturellement les « longs couteaux » comme ses ennemis : ils se sont emparés des terres des Shawnee, ont tué son père et ont détruit des villages. Les Kispokos ne jouissent pas d'une aussi grande considération que les autres clans, mais ils ont la réputation de se battre mieux que quiconque parmi les Premières Nations.



Ne vous laisser pas intimider par les remous, ils font partie de nous et de la Vie, parole de Shawnee! :-*


Bizs-itaos

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 mai 2019 à 08:23:47
La désobéissance fertile : vivre en symbiose avec la Nature
« Nous avons choisi d’habiter un lieu d’une profonde poésie qui n’est pas animé par une haine du système, mais habité par du beau et du vivre-ensemble. La désobéissance fertile s’oppose à la destruction du vivant pour régénérer notre environnement. En assumant ce choix de vie, nous souhaitons que celles et ceux qui veulent vivre au plus près de la Nature ne soient plus traités comme des marginaux. » Jonathan Attias, pionnier dans la désobéissance fertile


Bonjour à vous tou(te)s!

Donc la décision fût prise. Le petit monastère est porte close.  Ces remous violents qui ont secoué le forum sont-ils en reflet de ce qui se joue dans nos fors intérieurs et plus particulièrement à notre insu, en coulisse? Petit monastère est bien vivant et perso je le préfère clos qu'enterré. Ce qui se joue en son sein appartient à Fédo et il conserve toute mon estime, tout mon respect de Papa endeuillé. il n'y a pas de meilleur chemin qu'un autre dans la tourmente du deuil. Les remous font partie de ce chemin, si pentu, si ardu, si violent!  Je préfère qu'une violence des éléments nous laisse parfois exsangues, certes, mais vivants, épuisés mais prêts à nous relever. L'intensité de la loyauté paternelle de Fédo est en miroir de celle de Raphael et Petit Monastère est un bastion qu'il est interdit de fracturer, merci, Yacine, de le laisser à notre portée et en respect de ce qui s'est joué entre ses colonnes. Courage mes Ami(e)s, l'inconscient sait plus que nous ce qui est bon pour nous, même si parfois il semble inverse de ce que nous aurions souhaité. Je fais le choix de lui faire confiance sur ce coup-là : "un train peut en cacher un autre" dit-on en systémie...Une petite lueur dans mon expérience de clinicien clignotait et me laisse encore un peu perplexe.  A suivre.

L'image d'un oeil de tranquillité au centre du cyclone appelle cette réflexion que Quigan nous partage :
Rien n'explique ce changement brutal de ressenti.

j'en suis surprise, je ne veux pas rebasculer dans la peur d'aller mieux
j'accepte.
je ne sais pas à quel point ce ressenti sera stable.

affectueusement


Merci Quigan de transmettre ce cycle du "renouvellement", il colle avec ce que je ressens. Qui peut prétendre que la tranquillité ne s'entoure pas de remous? Et ne sommes nous pas nous-mêmes vectrices et vecteurs de ces remous? Et curieusement quand l'harmonie de notre place en symbiose naturelle avec la nature se racine de nouveau, l'apaisement se fait d'un hors nous qui se transcrit en nous, mais à un rythme qui nous échappe.

Bizs et bizs-itaos à Fédo.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: nathT le 21 mai 2019 à 09:37:13
Bonjour,

Le petit Monastère est clos .
Je suis triste cependant je respecte la liberté de Federico, c'est son choix, son libre arbitre, son chemin .
Comme pour le deuil: il n'est plus présent sur le forum mais il tient une grande place dans la mémoire , dans le coeur de ceux qui y ont trouvé un apaisement en parcourant ses allées .

Merci Pascal,la lecture de tes textes m'oblige à faire fonctionner les quelques neurones qu'il  me reste.

Nath

 
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 mai 2019 à 08:43:28
Jouer avec le sable est un jeu d’enfants ? Oui, mais pas seulement. En fait, avec l’âge, il n’y a que la taille du bac à sable qui devrait changer. Démonstration avec J.ben, dont les fresques vues du ciel sont aussi impressionnantes que magnifiques.

Hello!

Je vous suggère d'aller faire un tour sur le visuel de ces magnifiques oeuvres de l'éphémère offertes au ciel, à la mer et à la terre, un régal des yeux. ça m'aide un peu ce matin, car j'avoue être un peu paumé, confirmation d'un rêve qui me mis en contact avec la même impression : perdu! Lost in time, lost in space! ça doit être en lien direct avec les bords de notre bac à sable virtuel, aussi vaste semble-t-il, aussi exigu semble-t-il aussi   pour suffire à contenir nos profonds désarrois d'endeuillé(e)s. La psychanalyse des limites, en gros, un pied de chaque côté de la frontière.
Et il n'est pas toujours facile de décoller du sol pour déployer ses ailes, prendre un coup d'altitude et regarder nos sculptures douloureuses sous l'angle de l'élation. Du coup, pour l'instant, je suis paumé, parce que je ne comprends pas très bien le fil qui m'amène à l'être. Ou t'es Amigo? Vas falloir que je t'écrive en direct, si je comprends bien. Le fil pour moi s'est rompu à un moment de décalage que je n'arrive pour l'instant pas à formaliser clairement. Hier, en footing, j'ai croisé une superbe perruche, impossible à recueillir, toute heureuse de sa nouvelle liberté car probablement échappée d'une cage. Magnifique à voir mais un peu inquiétant pour son devenir sur nos terres inhospitalières pour les oiseaux bariolés. Ici vaut mieux se déguiser en canard, coin-coin, et encore par un autre jour que celui de l'ouverture à la chasse.
Gare à tes ailes, Amigo, le virtuel et le réel sont 2 mondes qui se côtoient sans pour autant présenter les mêmes dangers.
Pour l'instant, j'ai un peu l'impression de faire des pâtés tout seul dans mon bac à sable... ;D J'aimais pas vraiment quant on devait attendre que l'autre est fini pour avoir le râteau, la pelle ou le sot(le sceau, pardon) , mais , nos châteaux de sable il me plaisait bien! La coquille St Jacques que l'on foutait sur la tour de gauche, tu l'as piquée pour aller faire un tour sur le chemin du même nom en y ajoutant Compostelle.
J'ai positivement horreur de ne pas comprendre ce qui m'arrive, vraiment, et ça s'est renforcé depuis la mort de ma fille.
Non que je veuille tout maîtriser, loin de là. Ce genre de phantasme de toute-puissance est comme le reste : il y a un bon moment que j'en ai fait mon deuil. Mais, là, tu vois, Amigo, le tien de deuil virtuel, je ne  l'ai pas fait.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 mai 2019 à 07:46:41


    « Monsieur le ministre,

    À ma très grande surprise, vous m’avez adressé la semaine dernière un courrier pour m’annoncer que vous me décerniez le grade de chevalier des arts et lettres.
    Je vous remercie de cette délicate attention, mais j’ai bien peur de devoir refuser cet « honneur ».

    Déjà, spontanément, je n’ai jamais été très excité par les médailles. Pierre Desproges disait « les décorations, c’est la libido des vieux ». Je me plais à penser que je n’en suis pas encore là. Il y a cependant des distinctions plus réjouissantes que d’autres, et celle-ci a l’inconvénient, monsieur le ministre, d’être remise par un représentant politique.
    Or, comment accepter la moindre distinction de la part d’un gouvernement qui, en tout point, me fait honte ?

    Car oui, il s’agit bien de honte.

    J’ai honte de ce que votre gouvernement fait des services publics, au nom du refus dogmatique de faire payer aux grandes entreprises et aux plus grosses fortunes les impôts dont elles devraient s’acquitter. « Il n’y a pas d’argent magique » martèle votre leader. Il y a en revanche un argent légal que monsieur Macron refuse d’aller chercher pour ne pas déplaire à ceux qui ont financé sa campagne.

    J’ai honte, lorsque j’entends monsieur Castaner s’indigner que l’on puisse « s’attaquer à un hôpital », comme il l’a fait récemment, alors que c’est bien votre gouvernement qui fait le plus de mal aux services de santé, et pas trois gilets jaunes qui cherchent à se mettre à l’abri au mauvais endroit. J’ai honte de ce gouvernement qui, en supprimant l’ISF, a divisé par deux les ressources des associations qui prennent à leur charge les plus faibles, les plus démunis, les laissés pour compte, à la place de l’État.

    J’ai honte lorsque votre gouvernement refuse d’accueillir l’Aquarius et ses 160 réfugiés qui demandent de l’aide, et encore plus honte lorsque monsieur Castaner, encore lui, accuse les ONG qui tentent par tous les moyens de sauver des vies d’être « complices » des passeurs.
    J’ai honte lorsque je vois la police « escorter » les militants de Génération Identitaire après leur coup de com’ au col de Briançon pour les « protéger » contre les militants favorables à l’accueil des réfugiés. Certains de ces derniers furent d’ailleurs interpelés, alors que tous les membres de Génération Identitaire sont rentrés chez eux fêter leur coup de publicité.

    J’ai honte de votre politique indigne d’accueil des migrants, et en particulier des mineurs isolés. Le gouvernement auquel vous appartenez a accéléré le rythme des expulsions, voté l’allongement à 90 jours de la période de rétention pour les étrangers en situation irrégulière. De la prison, donc, pour des personnes n’ayant commis aucun crime, hommes, femmes, enfants, nouveaux-nés. Pendant ce temps, des préfets plusieurs fois condamnés pour non respect du droit d’asile sont maintenus en poste.

    Pour de sordides calculs électoraux, le gouvernement auquel vous appartenez foule aux pieds tous les principes philosophiques et moraux qui sont à la base de la constitution et de l’histoire de ce pays, et passe à côté du sens de l’Histoire. Soyez certain que l’Histoire s’en souviendra.

    J’ai honte de l’incapacité de ce gouvernement à prendre en compte l’urgence écologique, qui devrait pourtant être le seul sujet à vous préoccuper vraiment. En dehors d’effets d’annonce, rien dans les mesures prises depuis deux ans n’est à la hauteur des enjeux de notre époque. Ni sur la sortie des énergies fossiles, ni sur le développement du bio, des énergies renouvelables ou la condition animale. Votre gouvernement reste le loyal service après-vente des lobbies, de l’industrie agroalimentaire, des laboratoires, des marchands d’armes…

    J’ai honte, monsieur le ministre, de ce gouvernement mal élu ( le plus mal de l’histoire de la cinquième république) qui ne tient plus que par sa police ultra-violente.

    J’ai honte de voir, depuis des mois, partout en France, éclater des yeux, exploser des mains ou des visages sous les coups de la police, de Notre-Dame-des-Landes aux Champs-Elysées, à Toulouse, Biarritz, Nantes. Le monde entier s’alarme de la dérive sécuritaire de votre gouvernement, de l’utilisation abusive d’armes de guerre dans le maintien de l’ordre, mais vous, vous trouvez que tout va bien.

    Je pense à Maxime Peugeot, 21 ans, et à sa main arrachée par une grenade dans un champ de Notre-Dame-des-Landes. Qu’est-ce qui pouvait bien menacer à ce point la sécurité de la France, dans ce champ à vaches du bocage breton, pour qu’on en arrive à faire usage d’une telle violence ? 2500 gendarmes, une opération de guerre à plusieurs millions d’euros menée pour détruire une trentaine de cabanes en bois (« il n’y a pas d’argent magique »…) et procéder à une dizaine d’expulsions… Je pense à Lola Villabriga, 19 ans, défigurée à Biarritz par un tir de LBD que rien ne justifiait et qui vit désormais avec des plaques d’acier dans la mâchoire, alors que c’était sa première manifestation. Je cite deux noms, mais vous le savez sûrement, ils sont aujourd’hui des centaines. Suivez le travail de David Dufresne si le sujet vous intéresse.

    Comme vous le voyez, nous avons peu de points communs, politiquement. Et dans un monde où les distinctions culturelles seraient remises par le milieu culturel lui-même, sans intervention du politique, j’aurais accepté celle-ci avec honneur et plaisir. Mais il n’y a pas de geste politique qui ne soit aussi symbolique, et je sais déjà que si un jour j’atteins l’âge avancé où on prend son pied à exhiber ses breloques, j’aurais bien peu de plaisir à me rappeler que celle-ci me fut remise par le représentant d’un gouvernement dont j’aurais si ardemment souhaité la chute et la disgrâce.

    Passons malgré tout une bonne journée,

    Wilfrid Lupan


Chaleureusement, respectueusement, solidairement!
https://youtu.be/p2RY08QKNtw

Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 mai 2019 à 08:36:12
Je retourne sur mon fil pour suggérer une méthode de réflexion assez utile lorsqu'il y a un cadenas à ouvrir dans l'hyper-complexité de notre "trame" :

C'est un tableau à double entrée issu de la pensée de BorIván Boszormenyi-Nagy, né le 19 mai 1920, à Budapest (Hongrie) et mort le 28 janvier 2007, à Glenside (Pennsylvanie) (en) (États-Unis), est un psychiatre américain d'origine hongroise. Il est connu, dès la fin des années cinquante, pour son travail de pionnier dans le domaine de la thérapie familiale et de la psychogénéalogie. Son œuvre, considérable, a eu un impact qui continue de s'étendre aujourd'hui.

La première dimension est celle des faits : ils ne s'agit ni d'accepter ou pas , ni d'analyser ou pas, ils sont.
La deuxième dimension est celle de l'économie psychique : comment chacun(e) "gère" ces faits, ce qui est prioritairement l'espace travaillé en thérapie individuelle, par ex.
La troisième dimension est celle des inter-actions et rétro-actions : c'est l'espace du collectif, du système et de ses adaptations, de ses organisations, principalement familiales pour ce qui intéresse plus particulièrement le champ thérapeutique.
La quatrième dimension est le processus du don et contre-don, don pris dans un sens fondamental et profond qui nous anime, principalement de nature inconsciente. Peut -être envisageable de le raccrocher au concept du pacte dénégatif utilisé en psychanalyse groupale...à voir.

J'y ajoute perso une cinquième dimension; celle du relation au Divin, comme celle de l'Ana et Cata déflorée par le mathématicien Hilton : la reliance à l'Universel.


Comme le cadenas à chiffres, chaque dimension est traversée par les autres et c'est la raison d'un tableau dit "à double entrée" : à la fois verticale, à la fois horizontale. Ceci n'est qu'une méthode, sachant que résumer une situation à une seule dimension risque de réduire notre perception à l'un des éléments  au détriment de l'ensemble : l'arbre qui cache la forêt, en quelque sorte.

Comme je l'expliquais en MP à Catherine, je me sens pris dans un conflit de loyauté et j'opte pour la posture médiane, respectueuse des différents courants. Le principe décrit par le tuto de mon mess précédent peut être métaphoriquement appliqué à toute problématique "cadenassant" une pensée. Un ressenti pour chaque cran en tournant les molettes à l'identique des différentes facettes d'un diamant pour trouver le bon angle d'ouverture.


Bizs

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 mai 2019 à 07:39:20
À cœur vaillant, rien d’impossible. À elle seule, Jessica Cox suffirait à incarner ce magnifique proverbe. Née sans bras, elle est aujourd’hui surfeuse, ceinture noire de taekwondo, et même… pilote d’avion ! Gros plan sur un destin hors-norme et un état d’esprit extraordinaire.

Dans un article publié sur CNN, Jessica Cox, née en Arizona, raconte sa venue au monde et le choc que son handicap a suscité chez ses parents :

    « Ma mère a eu une grossesse normale. Et puis le jour de ma naissance, ça a été un choc absolu pour mes deux parents, surtout pour ma mère, qui a été dévastée lorsque le médecin m’a amenée et lui a dit : « votre bébé n’a pas de bras. » »


Bonjour!
Merci Jessica de nous donner de la force. Ce tour de force, ce mythe vaincu du démembrement d'Osiris ne peut que raisonner en nous, les Endeuillé(e)s:

Le mythe d'Osiris est le récit religieux le plus élaboré et influent de la mythologie des Anciens Égyptiens. Il relate l'assassinat d'Osiris ainsi que ses conséquences politiques. Fils aîné de Geb et de Nout, Osiris règne sur le pays avec Isis, sa sœur et son épouse. Inventeur de l'agriculture et de la religion, son règne est bienfaisant et civilisateur. Sa vie prend tragiquement fin quand il meurt assassiné sous les coups de Seth, son frère cadet. Le meurtrier usurpe le trône et pendant ce temps, Isis restaure le corps démembré de son mari en le momifiant. Le martyre d'Osiris lui vaut de gagner le monde de l'Au-delà dont il devient le souverain et le garant suprême des lois de la Maât. Dans son nouveau royaume, son autorité s'appuie sur une armée de démons capable de gagner le monde terrestre et d'infliger des épidémies mortelles.

La suite du récit se concentre sur le personnage d'Horus, né de l'union posthume d'Isis avec Osiris. Le jeune dieu est d'abord un enfant vulnérable protégé par sa mère. Par la suite, adolescent, il est le rival de Seth pour le trône. Le conflit, souvent très violent, se termine par le triomphe d'Horus. En rétablissant l'ordre dynastique après le règne injuste de Seth, l'intronisation d'Horus parachève le processus de la résurrection d'Osiris. Le mythe, avec son symbolisme complexe, justifie les conceptions égyptiennes de la royauté et de la succession. Il permet aussi d'appréhender le conflit entre l'ordre et le désordre, entre la vie et la mort.


Si il y a moyen de conduire un avion sans bras, il y a moyen de confronter notre démembrement psychique d'Endeuillé(e)s à autre chose que  du négatif éternel, à une damnation pathologique.
Certes, la violence et la brutalité de notre lutte intérieure soumise à l'injonction de vivre trouve un certain écho dans cette maxime un peu fataliste : "la vie est une bataille contre l'entropie avec la certitude d'être perdue". Doit-on pour autant  céder....ou s'aider? Cet exemple hors du commun d'une Beauté du Vivant qui se bat "sans bras" ne peut que nous aider par l'exemple qu'il donne à voir : une force et des ressources de courage qui des fois nous font cruellement défaut dans les moments ou l'abîme nous attrape. La perte d'un membre du forum n'est pas non plus sans résonance en terme de démembrement. La psychanalyse travaille beaucoup par associations. Les liens et reliances qu'opèrent notre inconscient dans ses domaines de prédilection, le rêve plus particulièrement, sont parfois comme des fils qu'il nous faut suivre. a croire qu'internet fait de même puisque c'est souvent cet écho qui guide pas mal de mes éditos. Eh bien, ce matin, c'est la force de vivre qui tient la cime. Vraiment merci, Jessica, j'ai un moral faiblard ces temps ci et un peu de mal à tenir mon cap, mais la "honte" de se plaindre est plus forte et m'enjoint d'entendre cette leçon de vie pour tenir debout! Alors, ouais, vraiment Merci! :P

Bizs.

Pascal.

PS : Il n'est pas impossible que je dépose un préavis de grève d'éditos :-X. J'y réfléchis.  Cette dé-liaison vécue sur le forum ces derniers temps appelle un effort pour être surmontée en respect de tout ce qu'elle implique :  à la fois d'une part, toute la difficulté de poser limite à autrui et d'autre part, de la difficulté de contenir sa propre limite. Francis Bacon, roi de la limite peint Lucien Freud avant son suicide, représentant avec le talent de son pinceau ce débordement de nos affects si problématiques. L'art n'existe pas, l'art c'est nous et nous peignons avec ce que nous sommes. La Vie est-elle droit ou devoir? Joli film que celui de Mar aldentro. Perso, j'opte pour le droit et la médiation, ainsi que pour ce que les psychanalystes appellent le "renoncement pulsionnel". Re-bizs. :-* Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 mai 2019 à 07:54:11
Ces images sont sidérantes et, quelque part, tant mieux. Pour démontrer l’omniprésence du plastique jusque dans la vie sauvage, une caméra de la BBC a filmé des biologistes faisant volontairement vomir un oisillon afin de le libérer des déchets qui le mettaient en danger de mort. Une séquence choc qui devrait toutes et tous nous convaincre de l’urgence qu’il y a à changer radicalement nos comportements.

Bonjour,
finalement, je me débranche et vais méditer! Misère, pas un biologiste dans le coin et l'oisillon que je suis a aussi besoin de régurgiter ses bouts de plastique! :) :) :) :) A votre disposition si besoin.
Sérieux, bizs de soutien à tou(te)s. Tchao du coeur.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 25 mai 2019 à 11:23:53
Au revoir Pascal !

Tu vas me manquer toi aussi si tu pars ...

Prends soin de toi. Trouve, fais ce qui est bon pour toi .

Douces et tendres pensées pour  Javotte .

Je ne te l’ai jamais dit , mais je trouve ce prénom merveilleux.

Nora
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 mai 2019 à 13:24:23
Merci Nora! :-*
et yes pour le merveilleux!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Catherine Th le 25 mai 2019 à 17:52:50
Oui, toi aussi tu vas manquer Pascal !

« se débrancher », temporairement ou non, est parfois une nécessité …
Peut-être qu’à un moment, tu auras l’envie de reprendre cette plume qui t’a mené ici … ou elle te mènera ailleurs.

Fais ce qu’il y a de meilleur pour toi ….

Latcho drom (bonne route) sur le chemin de l’apaisement ....

Je t’embrasse
Une caresse pour la turbulente Cheyenne,
Une belle pensée pour ta rayonnante Javotte

Catherine
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 mai 2019 à 19:43:11
Merci Catherine! :-*
Je reste à glaner qques trucs sur le forum, mais oui, je suspens mon fil pour l'instant, c'est ce qu'il faut faire, je crois.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: nathT le 26 mai 2019 à 09:35:00
Bonne route, ou bon vent, quelque soit ton chemin, qu'il te soit doux

Hauts les coeurs!
Nath
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 mai 2019 à 10:40:29
Merci Nath! :-* Heureux qui comme Ulysse.....évitons les pièges! Bizs! Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 octobre 2019 à 08:05:33
Bonjour à vous toutes et tous.
Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit, juste des visites rapides pour maintenir le lien.
Besoin aussi d'explorer seul ce qui m'a conduit à évoquer un processus "d'accomplissement du deuil" vécu après un séminaire avec Martine Gercault qui publie très prochainement son bouquin "une psy parle aux esprits", que, bien sûr, je n'ai pas encore lu. Mais ma confiance en Martine est telle, une des meilleures praticiennes de ma connaissance, exploratrice comme nous, de nouvelles contrées du psychisme, de ses potentiels et des outils de guérison à notre disposition, soient-elles inscrites dans notre humble condition humaine.
Le shamanisme, je le conçois avec recul, comme un outil de guérison à notre portée, sans que je considère le deuil comme une pathologie, cela soit dit. Il m'a essentiellement aidé à éteindre ma colère. C'est notre responsabilité de parent endeuillé de vivre ce destin en accord avec notre devoir parental : nos enfants défunts réclament au même titre que nos enfants vivants tout notre amour, notre soutien, notre confiance et notre refus d'accepter un rôle de victimes passives, condamnées à errer dans un deuil fait d'unique souffrance, de douleur, de culpabilité et de manque.
Mais faut-il qu'un deuil accompli ouvre des portes autres que cette errance douloureuse. La respiration holotropique, outil à notre disposition, ouvre des portes de notre inconscient comme un pont vers d'autres espaces intérieurs, hors temps, hors espaces, dans lesquels je reste convaincu que nos défunts partagent l'accès dans ce qu'elles ou ils sont maintenant devenus. Hors processus de travail thérapeutique,  le rêve nous permet certains contacts dans cet entre nous-mêmes et eux-mêmes qu'il ouvre. C'est cet espace/non-espace que le deuil accompli vient de permettre d'émerger à mon conscient. J'ai rêvé de ma fille, ce qui ne m'était encore jamais arrivé jusqu'à présent, une première fois voici 15 jours, elle était encore toute petite, puis un deuxième fois cette nuit, adulte. Ce deuxième contact fût celui d'un parent à son enfant,nous rassurant mutuellement que le chemin que nous empruntons est bien celui qui nous aide l'un comme l'autre. L'image d'une amputation cicatrisée de part et d'autre conclut ce scénario onirique. Je vous sais ouvert(e)s à cette analogie métaphorique, tout comme le fait que ce ne sont que des prothèses, prothèses dont-il est important de partager l'utilité.
Je me devais de le partager avec vous, certainement un devoir de lien social qui ne saurait exclure notre grande communauté d'appartenance, quelle que soit la façon dont le destin s'est imposé à notre chemin de vie.
Toute mon estime à vous de ma place de parent endeuillé. Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 14 octobre 2019 à 13:22:54
J'ai rarement rêvé d'Elle...
Le dernier...: je l'entrapercevais au milieu d'une foule amie ou amicale...et j'en étais heureuse...Fin.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 14 octobre 2019 à 13:45:36

    Bonjour Pascal  :D

    Mes rêves désignent encore la blessure ...
   
    Dernièrement, j'ai rêvé que je portais sur mon dos une mes nièces, et un autre enfant, Noir, un enfant que j'avais adopté.
Tous deux devaient avoir environ 2 ans.
Mais au fur et à mesure que j'avançais, ils rétrécissaient, et je devais faire attention de ne pas les perdre.
Et soudain, je sens que je ne porte plus rien, ils sont tombés, je les cherche sur le sol,
    épouvantée,
    ils sont si petits, si petits, impossible de les distinguer parmi les poussières ...
Ils sont devenus poussières ... je ressens une tristesse infinie ...

    Consciemment toutefois, je ressens profondément, très concrètement (ce qui a restauré en moi l'élan vital brisé, puis cassant et enfin convaincu)

    "nos enfants défunts réclament au même titre que nos enfants vivants tout notre amour, notre soutien, notre confiance et notre refus d'accepter un rôle de victimes passives"

    C'est long d'y croire réellement, mais après six ans et demi, cela apaise.

    Merci pour ton partage précieux.
     :D M.

   
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 octobre 2019 à 07:58:03
Bonjour Eva, bonjour Souci et à Vous.
Oui, je crois que nous devons faire attention à ne pas les perdre, et c'est un dur combat que celui-ci, aux limites de notre possible. Une anecdote qui reflète cette plasticité permanente qu'il nous incombe de tenir : une personne qualifiée de psychotique s'est enfuie d'un entretien thérapeutique qui l''angoissait en verbalisant "je n'ai rien dans la tête"...A l'échelle particulaire quelle vérité! La part de notre matière est si infime.  Mais  quel pont avec notre deuil? L'indifférencié, qu'il se traduise par la foule (amicale, ouf) ou la dissolution dans le sol, met pour moi l'accent sur notre condition de différencié, encore inscrit dans la matière et en devoir d'en être les dépositaires temporaires. Je supporte assez mal ce verbe : "perdre". Car justement, l'accomplissement du deuil demande de transformer le lien douloureux qui fait fil en lien de confiance envers un vivant existant en d'autres espaces/temps que celui dans lequel notre conscience est inscrite pour l'instant. Le rêve fait pont, à mon avis, mais demande d'être considéré dans ses 2 sens, sans tomber dans l'abime qu'il franchit : de nous à eux et d'eux à nous. Toujours métaphoriquement, bien sûr.
"Vous êtes ce que nous avons été et serez ce que nous sommes" disent les morts. Mais il/elles le disent en nous et à nous de l'entendre, voire de "protéger" cet échange interactif probablement, je ne sais que mon inconnaissance. Je maintiens que l'Univers est vivant et que nous ne sommes qu'une de ses facettes, majoritairement construite de vide et actifs dans une illusion d'espace/temps, aussi réelle que la porte que je me prends si j'essaye de passer au travers si je m'y risque, histoire de me rappeler la réalité...Mais en rêve, c'est une autre affaire!
Courage. Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 octobre 2019 à 07:49:22
Bonjour!
J'ai apprécié la conférence de Lytta Basset, écoutée voici qques jours en podcast (un enregistrement, en fait, mais j'aime bien la force de "représentation"!) sur le site de l'asso "apprivoiser l'absence". Merci à l'asso".
Son "vous voyez ce que je veux dire" m'a fait sourire dans cette 4ème année qui engage celle du deuil accompli...deuil accompli qui confronte à apprivoiser le vide, suite phénoménologique presque bêtement logique au final, puisque si douleur, souffrance et culpabilité n'occupent plus place, qu'en est-il du vide que ça laisse? La nature a horreur du vide, moi aussi, il me fait peur et me file le vertige. mais je reste accroché à ma petite paroi : rien, absolument rien ne me fera lâcher le fil du vivant qui s'y déroule comme lien entre nous les "de ce monde" et nos enfants défunts "en droit de regard, justement, sur ce qui s'y passe, dans ce monde", tout comme nos enfants vivants. Pas facile de garder ce cap, quand même, parfois, vous voyez ce que je veux dire? ;)
Bizs!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 octobre 2019 à 07:46:04
Bonjour!
Ecrire est finalement proche de peindre. En lieu et place du pinceau, la mise en forme de mots s'organisant en textes n'est pas sans évoquer la mise en forme de la matière qui s'organise sur une toile vierge. Les mots comblent le vide comme s'il s'agissait de mettre en forme de la matière à écrire comme si elle sortait d'un tube d'huile fine, celle-ci, matière à peindre.
4 années...La quatrième pour mon propre cheminement de deuil, celle de la confrontation au vide. A l'aune de ces 3 années précédentes, je pense qu'il s'agit de vivre un processus incontournable de maturation qu'il est impossible d'éviter. Chacune des années a eu sa dominante...la première fut celle de l'effraction, de la sidération, celle du corps, de la douleur physique qui ne sait s'exprimer autrement que dans la souffrance crue. La deuxième , celle de l'approche de l'élaboration, dominante d'un tri entre les  étages de culpabilité et de responsabilité, d'une remise en marche de la fonction motrice du vivant, en quelque sorte. La troisième s'est conclue sur l'apaisement (relatif) de la colère, d'une soif de reconnaissance intarissable, à l'identique d'un désert sans autre partage que l'injustice inextinguible qui l'habite. Qu'en sera-t-il de la conclusion de cette quatrième? J'en perçois l'éprouvé de la grande solitude d'un impartageable au fil d'une toile qui ne saurait être autre que totalement personnelle. "Rien ne s'oppose à la nuit", Delphine de Vigan nous livre un bel essai sur une trame qui nous dépasse, faisant état d'opacités et d'errances qu'elle accepte en l'état : elles sont incontournables mais n'occultent pas notre droit  à modeler l'indicible sans avoir d'autres recours que l'écriture, la peinture, la danse, la musique, la méditation, voire le soliloque....et j'en passe!
Tous mes voeux de fertilité à vous, je crois que je vais continuer d'écrire de temps en temps mon ressenti de cette trame qui nous dépasse, quitte, parfois, à barbouiller! Merci quand même de me signaler si je radote :D.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 30 octobre 2019 à 14:14:31
écrire pour mettre en forme avec des mots un réel impossible ...et combler ainsi un vide intersidéral...
comme on peint,comme on sculpte,comme on modèle...ou remodèle une existence ravagée...
avec  des couleurs particulières pour chaque année de deuil passée...
je vois que j'ai la même vision que toi sans avoir les mêmes facilités littéraires...
il y a de l'universel dans ton texte...
mais bon, ça rassure...
ça brise un peu le sentiment d’être seule au monde au milieu d'un deuil impartageable...
je guette tes mots... 
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 octobre 2019 à 07:11:07
Merci Eva, ça me fait plaisir d'avoir ton retour. Tu t'es accrochée vraiment avec belle valeur avec notre compagnon de deuil Assiniboine! Quelque part, j'en éprouve une authentique fierté, peut être facette de cette belle plante à honorer dans notre vide chargé de mortifère!
"Mourir vivante", c'est un beau final que le bouquin de Delphine de Vigan, "rien ne s'oppose à la nuit"! Là, quel talent! Surtout pour nous qui avons un bout de mort en nous, même si l'analogie n'est pas à la résonance exacte de nos propres destins de parents endeuillés, ce "mourir vivant" traduit partie de ce que je ressens. Je me sens si souvent idiot et démuni face à cet incompréhensible qui nous a condamné à nous transformer sans le moindre préavis! Le partage de l'écrit reste un atout.
En attendant,comme "Paix à la Paix"... "Vie à l a Vie!"
Pascal.
PS : d'ailleurs, contrairement aux trains, les psychiatres ont le droit de dérailler, hein, Assiniboine! ;)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 novembre 2019 à 07:47:54
Bonjour à vous.
Cet écrit qui est plus de la réflexion que du ressenti s'adresse aux parents endeuillés qui ne sont plus dans les premières phases du deuil, sans que je puisse établir en terme de temps la durabilité d'une telle phase...1 an, 2 ans ou plus, l'effraction et la sidération demandent un temps qui est propre à chacun. Je tiens d'emblée à le préciser sur un forum ouvert à tou(te)s. C'est par prudence et respect que je mets ce préambule. Le distinguo entre responsabilité et culpabilité est passage à haute fréquence de douleur, de tourments et de souffrance crue. Je tiens donc à avertir, même si c'est acte volontaire que celui d'aller surfer. Il y a demande d'aide et de soulagement et, plus avancé(e)s dans le deuil , il me semble utile de partager nos propres états, en toute précaution, bien sûr.
Je ne suis pas responsable de la mort de ma fille mais bien responsable d'un des fils qui l'ont conduite sur le chemin de ses propres choix de vie, si dramatiquement écourtée. Oser formuler ainsi ce travail psychique du deuil n'est pas sans risque mais fait l'objet, à mon avis, d'un portillon incontournable pour accéder à d'autres étapes, d'autres paliers pour plagier le poème de Lynda Pastan. Rien n'occulte l'omniprésence du douloureux, de l'inacceptable ou de l'injustice dans ce propos, il permet tout au plus de réguler nos forces de résilience et de dignité, peut être simplement nos forces humaines.
Le principal hiatus avec ma propre mère est sa totale incapacité à porter son propre chapeau (à me le faire porter, enfant unique décevant, à jamais honni et aimé dans ce magnifique paradoxe!), et je ne tiens en aucun cas à accomplir mon propre trajet sous le joug de cette béance de responsabilité. Mon père, proche de son terme en fit état, malgré l'amoindrissement de ses facultés mentales et je lui en tiens reconnaissance : c'est forme de courage que d'aborder la faille, soit-elle inconsciente...son émergence à la conscience fait à mon avis, toujours, signal d'un accompli, d'une réussite, en quelque sorte. La question du dédouanement fait souvent sujet de nombreux écrits, récits témoins des souffrances générées par l'intergénérationnel transmis, acté ou non, mais en tout cas transmis, même de façon involontaire. Je n'ai personnellement aucune commune mesure avec des pères criminalisant leur paternité et transgresseurs de nos tabous primordiaux, l'inceste, évidemment pour le nommer, mais il n'est pas le seul. Non, pour ma part, il s'agit plus d'une instabilité qui fût, je dis bien fût,  vectrice d'un stress de tous mes enfants qui ne favorisa nullement la force de tranquillité, de confiance à pousser en eux, engrais que tout enfant est en plein droit d'espérer de tout parent. La transformation liée au deuil accompli aboutit à une acceptation d'un travail continu sur ce sujet, qui ne sera jamais réglé mais permet à notre petit navire psychique de ne pas se laisser engluer dans le marasme d'une souffrance uniquement coupable. Suivant ma focale d'approche, cela implique que nos enfants défunts sont en droit d'attendre de nous, les vivants, une stabilité à l'image d'un bateau multicoques : des fois ça tangue, mais ça stabilise et permet de naviguer sur l'immensité liquide de l'incompréhensible qui a frappé, de se confronter au vide et à tout le reste. "Vous voyez ce que je veux dire?" ;)
J'espère ne pas être trop abscons.
Bien à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 01 novembre 2019 à 16:57:39
Je ne vois pas trop ce que tu veux dire...c'est effectivement un peu abscons...et ma capacité de lecture complexe est un peu en panne, là...
Bises du 1
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 novembre 2019 à 07:44:40
Hello!
Merci à toi, Eva, cela m'aide à réfléchir et à tenter d'éclairer avec plus de limpidité ce sujet plus qu'épineux, celui de la responsabilité. Je ne sais pas vraiment par quel autre angle l'aborder, mais , à l'évidence, il recouvre un espace important dans mon propre cheminement. Pourquoi?
Le premier fil qui me vient à l'esprit est celui de la justice. Bien des morts prématurées ne feront jamais l'objet d'une procédure, pour la  simple raison qu'il n'y a pas de responsable direct. C'est certainement partie de ce que j'ai partagé avec nos compagnes et compagnons du deuil, frappé(e)s par le suicide d'un proche, Je ne peux absolument pas me contenter de la première partie de cette phrase Freudienne "chaque sujet est lui-même à sa propre fin", sans regarder le "mais" qui suit et écorne l'intergénérationnel. Et mon propre "mais" est de l'étendre à un système plus vaste, qui produit du dévastateur, sans qu'une réflexion sociétale n'en soit plus concernée qu'une vague conscience, certes, imprégnée d'empathie "mais"  teintée d'une impuissance à y répondre autrement. Pour moi, les morts prématurées sont aussi  des sortes de "lanceurs d'alerte" d'un "quelque chose qui ne tourne pas rond sans qu'on est l'impression de pouvoir y faire grand chose". Alors, oui, je lutte pour chercher quel fil tirer, sans me contenter de m'assoir sur mon seul chagrin, ma colère, ma culpabilité, mon incapacité à accepter.
Ce qui est curieux, c'est qu'au final, je me retrouve pris dans un maillage sociétal assez identique à ce que j'ai pu vivre de la relation avec ma mère : pas de reconnaissance possible puisque la responsabilité du toxique familial est diluée dans un grand tout dont nul ne saurait être tenu pour seul responsable. La guerre? La misère? L'histoire qui broie les destins? A par interpeler, prendre du recul et agir modestement, je n'ai pas d'autres aspirations, n'étant pas un tribun de "nature"! Bon, c'est un début. Cela dit, la justice reconnaît les responsabilités mais ne répare rien du tout, elle ne peut nous rendre nos défunts. Et cette fin de phrase m' est commune avec d'autres morts prématurées comme celle qui emportât Emmanuelle. Rien n'est juste la-dedans, et là, "on" doit plier le genoux.
Après tout, peut être que cette quatrième année de deuil est l'aboutissement de cette réflexion.
Allez, courage, Eva, ainsi qu'à Vous. Et merci de ton sens critique, il m'aide.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 02 novembre 2019 à 21:27:51
Bon, là, j'ai mieux compris...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 novembre 2019 à 07:32:07
Re-merci, Eva. A défaut de procédure, cela soulage d'avoir le sentiment d'avoir été entendu.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 novembre 2019 à 08:32:39
En de nombreuses circonstances, je me suis posé la question des enjeux intérieurs de notre cheminement de deuil face à l'acceptation et au pardon. "Accepter ou pas, pardonnez ou pas" sont aussi sujets récurrents dans nos états.
A la réflexion, ils confinent à un procès d'intention dont j'ai eu bien souvent du mal à me désengluer.
Avec l'aide du temps, ce qui apparaît, c'est qu'ils sont en fait obstacles à dépasser sans espérer d'autre solution que de s'en délier. J"ai aussi longtemps réfléchi à ce que je pourrai dire sur la tombe de ma mère quand elle viendra à mourir, pour autant qu'elle meure avant moi, sait-on jamais,  vous voyez ce que je veux dire ;).
"Elle a été la mère qu'elle a pu être" suffirait, je pense, à maintenir l'équilibre entre reconnaissance et distance, acceptation et rejet, jugement sans y ajouter de qualification négative ou positive précise, un droit de réserve plutôt...
Je pense que ma fille, de son vivant,  aurait pu émettre le même propos "il a été le père qu'il a pu être", sauf que sa mort ouvre un autre champ, celui "d'être le père qu'il a appris à  être". Oui, le chemin du deuil est aussi un chemin d'apprentissage.
Ainsi, je pense que ça sonne juste.
Bien à Vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 03 novembre 2019 à 13:55:01

    Merci Pascal, de continuer à nous exposer tes "peintures de mots"

    (tu m'as fait tilter quand tu as écrit qu'écrire c'était un peu comme peindre, il y aurait des pages et des pages à barbouiller là-dessus!)

    Mais ici, ce n'est ni vraiment d'écriture ni de peinture qu'il s'agit, n'est-ce pas, il s'agit de deuil, du deuil le plus immense et désolant qui soit ... cet espace de fond fatalement tragique ... à animer révolutionnairement de vie, de mouvement, de vibration ...

   Dans ta signature, je relève un mot, un motif, un "imagé" essentiel: conviction
   En spiritualité athée, c'est égal à la foi, en potentiel sentimental, en dextérité émotionnelle à recréer la joie ...

   Une conviction qui se doit de rester absolument abstraite, il me semble, pour garder sa force envers et contre le rationnel, celui qui déroule le temps en ordre rationnel ... en "avant" et "après", et détermine l'horrible "c'est fini"...

   J'aime que la peinture soit légère, aérienne, craintive d'affirmer ...
   J'aime une notion moins compliquée que le pardon, l'acceptation, qui rencontrent tant de contradictions ...
   Cette notion, elle ressemble tant à la vie, elle concilie nos inconciliables: c'est l'inachevé...

   L'inachevé comme source inépuisable d'amour ... inconditionnel, bien sûr !
   Ah, qui aura compris cela aura compris ma peinture ... aura appris à lire directement le livre ouvert du Jardin ...

   Bienvenue vers le mystère d'un sourire qui a tout combattu, Pascal ...

   Je ne peins que très rarement, je n'écris plus guère ... je te choisis cette superbe image du "jardin plume", près de Rouen.

   Amitié à toi et aux passants d'ici, M.

   (https://www.aht.li/3430813/jardin_plume.jpg)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 03 novembre 2019 à 14:20:38
J'avais lu quelque part...un truc comme:
On devient réellement adulte quand on pardonne à ses parents de n’être que ce qu'ils sont...
ce n'est pas une citation mais une phrase qui m'avait percutée et que j'ai mémorisée et surement transformée pour la mettre à ma main...
Je vais de ce pas réfléchir aux épitaphes qui me guettent...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 03 novembre 2019 à 14:22:25
Et merci Martine d'apporter ici ta touche au tableau... de tes mots vibrants...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 03 novembre 2019 à 14:55:40
Merci de vos reflexions enrichissantes.
L inacheve ... ,cela me parle.
Tres affaibli, deux semaines avant de mourir, mon mari m a dit qu il n irait pas au bout. Me voyant fondre en larmes, il a rajoute qu il tiendrait encore 1 ou 2 ans, avant de devenir un ' legume '. Je me suis alors ressaisie et lui ai dit qu on avait encore quelque chose a faire dans ces 1 ou 2 ans, qu il fallait chercher, qu on allait trouver. Car je suis persuadee que, meme tres affaibli on peut maintenir un echange riche et profond. Et nous avons trouve une idee de projet a mener ensemble. Sur son lit d hopital, on a commence ce projet. Et puis soudain son coeur a lache. L inacheve ... ce fut mon sentiment, avec la tristesse et la colere meles.
Plus tard, j ai repense a ses paroles. En verite, ne va t on pas toujours au bout ? Simplement, on aimerait quelques tours de manege supplementaires bien sur. Pour lui, le bout survint a 56 ans, 2 ans de plus que ne lui donnait statistiquement sa maladie ... je pense qu il est malgre tout alle au bout et pourtant ce sentiment d inacheve m habite. Ce paradoxe fait partie je pense de la grande liste des '  pourquoi ' auxquels je ne cherche pas de reponse, convaincue que cela appartient au mystere inaccessible. 
Quant a ma fille ... La, l inacheve d une vie de 19 ans seulement est si poignant ...
Je sais que je n accepte pas et que je ne veux pas accepter, a la maniere de Job. La seule chose que je puisse accepter, c est de ne pas comprendre le pourquoi de mon vivant, mais avec la conviction que l on se retrouvera, et qu alors notre joie rendra finalement inutile la comprehension de ce pourquoi.
Depuis, je fais des peintures a l aquarelle, avec de grandes zones de coulures et aussi toujours une partie restee blanche,  vide, non achevee. Paradoxalement, dans l aquarelle, les blancs apportent la lumiere.
Bien a vous.
Anic
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 novembre 2019 à 06:32:23
Conviction, l'inachevé, pardons et épitaphes, zones de coulure et parties blanches...J'apprécie ces touches de pinceau à construire  notre propre toile...sur la toile! Elles ouvrent un sourire de contentement et cela fait toujours du bien.
Merci donc de ce partage de palettes, c'est aussi forme de fierté que d'accepter de les exposer. Je suis vraiment heureux que ces pages les accueillent.
Martine, Eva, Anic, pensées à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 novembre 2019 à 08:30:29
Bonjour,
pour ma part, il m'est impossible de parler, de dialogue avec ma fille. Elle n'est plus un être incarné mais rien ne s'oppose à mon libre-choix de la penser présente lorsque l'interaction demande à surgir.  A l'identique des questions soulevées par la physique des particules, l'interaction entre observateur et observé fixe un état plus qu'un autre, soit-il produit de l'imaginaire si propre aux endeuillé(e)s...enlacer un tronc d'arbre, s'adresser au ciel, observer un mouvement d'aile, un signe du vivant investi de sens, multiples possibles...mais de dialogue à proprement parler, non, rien, nada, queue dal. Par contre, une écoute de cette voie intérieur en dialogue fréquent de ce que ma fille me dit de mes actes ou pensées, alors, là, oui, d'une façon que je qualifierai d'installée sans pour autant être permanente. Avis, dialogue critique, voire controverses, c'est dans ce champ intérieur que se tiennent nos échanges. Mais bien différents d'un dialogue avec un être incarné, ce qui ne laisse absolument pas prise à une quelconque disqualification de sa nature de lien, indéfectible et bien vivant dans le théâtre de "notre" psyché, partiellement partagée (j'ose croire garder quelques espaces intimes, mais j'en doute! ??? Seul rempart, l'accord d'un respect réciproque de  l'autonomie et ma totale confiance envers ma fille sur ce sujet!) Et gare au garou de celles et ceux qui pensent que l'on peut dialoguer avec nos défunts comme avec le voisin d'en face, au risque de ne pas être à la "hauteur", en quelque sorte. Il n'y aucune règle autre que notre droit d'endeuillé(e) à organiser ce lien au mieux de notre possible et de la façon qui nous convient le mieux, soit-elle silencieuse et à sens unique! Sus à toute culpabilité en la matière!!!!Je n'éprouve donc aucune gêne à dire que je ne dialogue pas avec ma fille, au sens commun du terme; A la réflexion je préfère parler "d'un débat intérieur" bien plus exact que celui de dialogue. d'ailleurs, le visuel des esprits n'a émergé pour moi que dans un état de conscience modifié (sous contrôle, je le rappelle), bien différent d'un état de conscience ordinaire et quotidien.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: qiguan le 16 novembre 2019 à 13:59:17
chacun(e) vit ce lien à sa manière
l'essentiel est d'y puiser des ressources pour avancer
bien affectueusement à toutes et tous
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 novembre 2019 à 07:22:52
Bonjour!
Oui, je suis d'accord, Quigan, chacun(e) vit ce lien à sa manière et l'essentiel, à mon avis, reste de maintenir un équilibre entre cette impossibilité de couper les ponts avec nos défunts  sans pour autant trahir ce que leur mort prématurée nous enseigne : un révélateur de soi-même sans la moindre complaisance qui met en relief tant nos ressources que nos carences.
Combien de fois m'arrive-t-il encore d'avoir de "mauvaises" pensées contrées par cette voie intérieure qui me rappelle ma condition humaine, faite de versatilité, d'instabilité, d'insatisfaction, d'irritabilité qu'il faut aplanir avec l'aide de la relativité? Et cette voie intérieure qui fût en son temps seulement alimentée d'un simple esprit critique, changée en  montgolfière depuis la mort de ma fille! Elle force à systématiquement prendre de la hauteur ou du recul, au choix des moments à traverser, et les seules fois où je me sens en paix, c'est quand j'utilise ce chemin du relatif!  M'installer dans des "bonnes" pensées n'est pas plus satisfaisant, n'étant pas très adepte de la béatitude....Donc deuil accompli ne suppose pas "paix permanente", juste maintenir un travail de "permaner la paix en soi"...La mort prématurée d'un proche ne nous dote pas d'un outil facile à utiliser, tel est son double tranchant!
Allez, courage, "permanez" à la hauteur de vos forces, c'est bien souvent notre seul recours dans le contexte actuel, bigre, des fois, j'ai un peu soif de bonnes nouvelles!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 22 novembre 2019 à 13:06:48
Je plussois à ce que tu dis là...
et j'aime bien plussoir...
je me sens moins seule.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: qiguan le 22 novembre 2019 à 13:25:35
Citer
maintenir un travail de "permaner la paix en soi".
un travail oui
De surcroît pas simple
Et où il n'y a pas de recettes, mode d'action ...
Prenez soin de vous
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 22 novembre 2019 à 16:44:53
Juste maintenir un travail de "permaner la paix en soi".

Même cela me fatigue. Y’a des fois  où j’ai juste envie de me mettre en grève de tout et sans préavis. Juste envie de brouter insouciamment, avec Shaun et la Roussette ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 novembre 2019 à 06:35:30
Merci Mircéa de nous rappeler l'anniv de Fédo. Face à l'individualisme crasse qui tente  constamment de prendre le pas sur notre nature  solidaire, rien ne peut effacer pour nous les moments où nous nous sommes soutenu(e)s de la façon dont nous le pouvions. Nouvel hôte dans mon jardin, un jeune  hérisson, symbole de nos épines....Mille pensées à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 décembre 2019 à 09:03:10
Bonjour!
une petite réflexion à partager, histoire de se rappeler en permanence que nous ne saurions être résumé(e)s à notre physiologie, mais bien sûr, des êtres à composante psychique...Hier soir, il m'a été proposé d'échanger quelques balles de tennis avec une personne en fauteuil (amputée, je crois), tout aussi véloce sur un court de tennis que je puis l'être sur mes jambes, à ce qui m'a été expliqué. Ceci explique cela, car la vie nous propose des partages étonnants, à nous parents endeuillé(e)s, comme un trait soulignant qu'une amputation  n'est pas forcément visible et nous condamne finalement aux mêmes règles d'adaptation : il nous faut réapprendre à évoluer dans le monde social avec un même handicap sans pour autant qu'il soit aussi visible qu'un fauteuil. Une certaine parité nous réunit, au final, avec nos forces de résilience réciproques.
Assez comiquement, je me suis interrogé sur mes 2 jambes : évidemment la mort de ma fille m'a amputé d'un membre, mais l'autre ? Ah, ah, ma chère Maman flashait toujours sur les cartes de Noël "peintes à la bouche" qui inondèrent les voeux familiaux du nouvel an de tous mes souvenirs d'enfance...Elle-même amputée de sa capacité maternelle lui interdisant de m'enlacer tendrement, de mon côté filial, je me béquillais sur une seule canne à l'identique des toiles de Dali, roi de l'étayage dans nombre de ses oeuvres! De base, enfant unijambiste, privé d'un soutien maternant sans que cela se voit, j'ai perdu la deuxième guibolle à la mort de ma fille, bien évidemment  et me voici, comme nombre d'entre nous, obligé de composer une autre vélocité. Autre vélocité qui me propulse à "gérer du disparaître dans un monde abreuvé de paraître"....vélocité qui, souvent, m'amène à prendre les jambes (que je n'ai plus)  à mon cou pour fuir les handicapé(e)s de la cervelle nous rappelant souvent que l'ouverture d'esprit n'est pas qu'une fracture du crâne! Ah, ah, j'espère faire marrer les morts là ou elles/ils sont!
Courage, mes ami(e)s, même si abimé(e)s, la vie nous réserve encore qques surprises! Je vais prendre plaisir à de bonnes parties de tennis, je crois! Allez des smileys balles jaunes! ;) ;) ;) ;) ;)
Bien à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 décembre 2019 à 07:15:12
Bonjour!
Finalement, le terme qui me convient n'est pas "amputé", mais démembré. Je rends à Martine Gercault la justesse de sa réflexion. Pour accéder à une conscience élargie, il faut avoir été démembré, en référence à la mythologie égyptienne d'Isis et Osiris, pour mémoire (citation approximative d'un de nos échanges). Je trouve que le terme de démembré évoque plus mon ressenti d'un ensemble disloqué plus exactement que celui d'amputation, acte partiellement orienté vers une résonance physiologique. Faut-il encore un temps de deuil suffisamment accompli pour le formuler ainsi et accepter le fil qui conduit de l'arrachement à une recherche de nouvelle cohésion qui intègre le membre disparu...un autre élément de soi qui agit de sa place au titre d'un guide vers un nouvel état d'être, une nouvelle structure de notre cohésion d'ensemble en quelque sorte. L'acte du deuil est peut être de nous proposer un processus d'amputation, justement, à même d'ouvrir ce possible passage ; une cicatrisation après arrachement à vif d'un membre qui ne sait être autrement que disparition, douleur, souffrance et mortification vers une conscience qui ne se résume pas au palpable.
Bon WE à vous, avec toute mon empathie.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 12 décembre 2019 à 21:35:46
Démembrée, ça me plait bien comme image...
Amputée ça me plaisait par l'idée de la douleur pas fantôme du membre fantôme...absent mais si présent...
Pulvérisée éparpillée aux vents mauvais, ça me définissait bien également...

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 décembre 2019 à 08:08:31
Bonjour,
je vous invite à vous intéresser aux termes de "solastalgie", ou éco-anxiété. A mon avis, aucune mort prématurée ne saurait faire l'économie d'une réflexion avancée sur ce sujet. Sous un certain angle de perception, au-delà du chemin de deuil solitaire qu'il implique, l'impact du destin ouvre de nombreuses questions. Le paradoxal de cette frappe du destin est qu'il nous amène à "être plus sains dans un monde qui s'ignore fou". A ce titre, les morts prématurées sont comme  des métastases qui viennent interroger la santé collective comme autant de lanceurs d'alerte...Bien évidemment, le vivant est espace de tension et l'angoisse de finitude fait partie de notre lot de mortel(le)s. Mais, mais, as-t-on besoin d'être démembré(e)s pour être moins aveugles à notre cécité? Il n'existe pas une seule mort prématurée qui n'ait pas une racine dans le collectif, et, pour moi,  c'est une de nos fonctions d'endeuillé(e)s que de le rappeler autant que faire se peut sans occulter tout le douloureux de notre cheminement personnel.
Courage à Vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 13 décembre 2019 à 15:11:46
Les variations environnementales semblent arrivées à des limites où nos propres capacités d’adaptation mentale, émotionnelle ou spirituelle sont complètement bousculées, voire bientôt anéanties pour certains. La solastalgie n’est pas un vain mot.

Mais il y a une autre question qui m’interpelle également et ta formulation « Mais, mais, a t’on besoin d’être démembré  pour être moins aveuglé à notre cécité ? » fait écho. A t'on besoin d'être au bord de la mort pour appréhender son existence ?
Si nos gènes ne codent jamais à eux seuls un destin précis, la mort est bien inscrite dans chacun d’entre nous et ce depuis les débuts de l’humanité et de tout ce qui est vivant.
Or, depuis ces mêmes débuts de l’humanité, l’homme se retrouve dans « un espace de tension et d’angoisse de finitude » alors même que la mort, autant que la vie, est notre patrimoine génétique.

Nous nous sommes jusqu’à un certain point adaptés à notre environnement extérieur, et nous sommes, nous, homo qu’on dit sapiens le fruit de cette évolution. Et pourtant et pour la plupart, alors que la mort n’est pas une condition extérieure, nous sommes face à elle comme une poule avec un couteau (et j’ai rien contre les poules!) Comme si nous n’avions pas intégré cette dimension qui est intrinsèquement la nôtre … N’avons-nous donc rien appris de la mort ?
Et nous continuons à sidérer, pleurer, marchander, colérer, dénier … accepter ? depuis la nuit des temps.  Inadaptés à la mort ?
La mort est mon étoile polaire, immuable, étrangement proche et inaccessible à la fois ...

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 14 décembre 2019 à 01:10:30
Un psy en consultation numéro 2 m'avait dit en gros que :on se remet d'un deuil, on est cablé pour ça, surmonter ces épreuves... sinon l'humanité n’aurait pas survécu...
Paradoxalement , au fond du trou, larmante et morvante...ça ne m'avait pas du tout rassurée ou éclairée sur ce deuil à vivre...et je me disais mais de quoi il me cause cet abruti?
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 décembre 2019 à 07:54:05
Bonjour Faïk et Eva ainsi qu'à Vous.
Bien sûr que je partage vos constats sans avoir non plus d'autres réponses que de nouvelles questions aussi éternelles que le deuil! Comme s'il y avait d'autres termes que notre propre fin de vie pour qu'il finisse ce deuil....Faut-il être un âne pour être vétérinaire? Non, vraiment, deuil accompli ne signifie absolument pas  qu'il soit clos, terminé, derrière et pas devant comme le p'tit cheval de Brassens. Tous derrière et moi devant! La souffrance s'amenuise, ça, d'accord, et l'état de dislocation s'épuise sous peine de se retrouver en psychiatrie...Mais condamné(e)s à porter en nous des mort(e)s qui ne devraient pas y être. ça marque tout de même une petite différence avec un avant et un après, et il est fort probable que nous nous soyons doté(e)s de cette capacité depuis l'aube de l'humanité sous peine de disparaître. La-dessus, d'accord. Ce qui singularise les humains est qu'ils peuvent faire parler les morts....Et justement, le cri solastalgique de ma fille, je me sens en devoir de le relayer car la prise de conscience de l'effondrement affectif que génère la mort prématurée d'un être chéri est devenu pour moi en écho à l'effondrement écologique qui nous pend au nez. Et s'il y a bien un groupe qui sait que ça "n'arrive pas qu'aux autres", c'est nous.
Je crache sur les SUV inutiles et les postillons, c'est exprès!
Allez, jobez bien! Bon Week.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 décembre 2019 à 08:29:37
eh bien, ça rate jamais!
Une grosse dinde râlant dans son SUV après  la circulation encombrée par des retraités aussi habiles avec leur bagnole qu'une poule avec un couteau  m'a presque roulé sur les pieds en m'enguirlandant comme un sapin  car modeste piéton, je n'étais pas tout à fait en bonne place sur le trottoir...Pfouh, aujourd'hui je m'abstiendrai de postillonner  après les publicités empilant Noëls magiques et fééries dans un monde enchanteur où Père Noël se demande comment nourrir ses rennes vu que même les Samis en Suède tirent la sonnette d'alarme sur le sujet! Bigre, je risquerais de finir en carpette sous un camion Amazon  livrant des points de retraite à celles et ceux qui croient aux bonnes intentions des fonds de pension en guise de boules de Noël! Allez, je retourne à mon sapin en plastique planté au milieu de mon jardin, qu'a même pas 11 mandats bénévoles pour le décorer!
Bizs à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 décembre 2019 à 08:14:26
Bonjour à Vous.
Je continue à m'interroger sur le déroulé du deuil et de ce qu'il nous confronte à vivre. Dans cette communauté du forum du deuil, je partage mon cheminement ainsi : "à parler de nos enfants morts, nous gênons, à oublier nos enfants morts, nous mourrons, à nous enfermer avec nos enfants morts, nous disparaissons". "Nous disparaissons, sauf des cimetières, ça va de soi", dirait  Feu Brassens, pardonnez mon humour noir.
Le déroulé du deuil  conduit au handicap. C'est cette identité que je revendique dorénavant, car au final, la seule différence entre une personne physiquement handicapée et nous, c'est que cela ne se voit pas. L'omniprésence de l'invisible en nous est aussi encombrante et vitale qu'un fauteuil, soit-il simple objet qui n'interfère pas avec la dimension de sujet que nous sommes tout un chacun(e), toujours bien évidemment. C'est dans ce point de convergence avec la paraplégie que je me retrouve. Et il me semble que c'est un point d'ancrage intéressant pour définir ce qu'il nous advient de partager avec cette autre grande communauté  qualifiée d'humaine, même si parfois je doute quelque peu de ce qui s'appelle normalité....Question de focal et de curseur, rien de plus, l'amertume ne sert pas à grand chose d'autre que d'être fiel peu attractif même si des fois, cela sert un peu à saler nos recettes de pareil(le)s et différent(e)s condamné(e)s à aller explorer les marges. A perpétuité. Je maintiens que la diatribe du "on s'en remet ou pas", de "on accepte ou pas" n'ouvre en fait qu'une question de communauté d'appartenance et de sa charnière qu'il faut huiler en permanence pour qu'elle ne grince pas.
Allez, bizs à Vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 20 décembre 2019 à 11:07:18
Bonjour et merci de tes messages toujours eclairants. Je partage ton avis, completement.
Au milieu, ou plutot, a cote, de nos semblables " sapiens sapiens ", depuis la mort de ma fille, je me sens " neanderthal " : j ai ete propulsee dans un univers archaique, a deposer des coquillages, des fleurs, des rubans, en hommage permanent, a revenir sans cesse sur ce lieu d adieu comme le font aussi les elephants, a ne pas comprendre le langage qui oblige a " aller de l avant, refaire sa vie, assumer, positiver, relativiser " , a ne pas meme supporter la gaite ambiante qui va juste qu a nier toute douleur, et, ce faisant, l amplifie. Comme en ces temps anciens, ces temps d avant l histoire, j aurai besoin de me retrouver avec les neanderthal, serres les uns contre les autres autour d un feu, sous des peaux de betes, appeures par l orage, mais ensemble. Mais c est chacun pour soit. Une psy m a dit que le silence et le delaissement que j ai encaisse est une violence. Je sais que cela a detruit toute confiance en les autres. Depuis je suis devenue hypersensible. Je ne me sens plus adaptee au monde, je n y trouve plus de place, plus d envie ni de sens.  Cela complexifie terriblement la survie. Alors en effet, le deuil, aggrave par la non reconnaissance, le non accompagnement, l incomprehension ou la negation du deuil par l entourage, cree un veritable handicap. Patrick Sebastien, qui a perdu son fils, parle des " defenestres de la vie ".
Merci pour les echanges du forum, c est un peu de chaleur.
Bien a vous tous.
Anic




Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 décembre 2019 à 18:55:20
Merci aussi Anic de ton gentil message. Je ne suis pas particulièrement connaisseur en pré-histoire mais cette analogie avec Néandertal me parle bien , d'autant plus que la cohabitation avec Sapiens sapiens n'a pas été si brutale et violente qu'on pourrait le supposer; il me semble que les traces de passage de l'une et l'autre espèce identifiées dans les grottes du Périgord n'a pas révélé d'autres brutalités qu'exceptionnelles, rares et ponctuelles...Pas de batailles rangées en tout cas. Comme quoi notre patrimoine génétique n'est pas si entaché de violences avec le différent que nous pourrions le supposer. Je crois que les premiers charniers découverts remontent à l'âge du bronze ou du fer, si je me rappelle une exposition qui a eu lieu à Beaubourg voici qques années sur le sujet de "la perte du sacré", je crois me rappeler. Une lueur d'espoir, peut être, puisque nous devons fourbir d'autres armes que l'éradication d'autrui pour accomplir une reconstruction identitaire intégrant notre "fil", aussi traumatique soit-il. C'est ce fil que je tente de partager au travers de mes écrits et je suis bien content s'il peut servir à d'autres personnes elles-mêmes dans le pas à pas du deuil, façon personnelle d'entretenir un petit feu pour ce retour aux sources qu'il nous impose et réel bienfait d'internet!
Bon WE.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 décembre 2019 à 08:02:58
Bonjour!
J'hésite à pousser sur ce forum mes réflexions sur le devenir de notre espèce mais, assez curieusement, un travail condensant nos échanges faisait apparaître d'autres trains que le seul sujet du deuil. Ce que relève Faïk sur cette question "faut-il avoir été démembré(e) pour être moins aveugle à notre cécité" continue de me tarauder.
Je n'ai absolument pas la prétention d'en détenir la clef...Si le destin tranche des vies, si une trame plus vaste que notre perception humaine se déroule en feed back, si des liens difficilement saisissables nous unissent aux mondes invisibles, il n'en reste pas moins  légitime  notre droit de nous questionner, ce que je fais.
De ma place, je trouve que la mort prématurée d'un être aimé fracture en nous des portes entre ce que j'appelle une conscience ordinaire et une conscience supérieure. La souffrance est si intense qu'elle nous force dans nos retranchements, brise nos défenses, balaye nos convictions, déstabilise nos certitudes, nos codes, nos fondements au point de nous contraindre à trouver en nous (avec le temps) d'autres territoires que le  précédent, dévasté par l'impact....Combien de fois n'ai-je regardé en boucle  la bataille de Stalingrad si proche de ce que je ressentais?
Et, à ce point, je rejoins cette préoccupation d'espèce humaine et de sa pré-histoire...découvrir et conquérir de gré ou de force d'autres territoires ne date pas d'hier. Cela fait partie de notre processus d'évolution et d'adaptation que de souffrir à un endroit pour aller explorer ailleurs...et je ne crois pas qu'il soit si simple de dissocier ce qui relève de la survie physiologique du reste. Loin de là, Le spirituel, les rites funéraires, l'art, la prière, en un mot, le symbolique y sont étroitement liés.
En terme d'exploration, la quête des astrophysiciens ne peut être laissée de côté...Si j'en crois les récents prix de Nobel de physique, la recherche d'une exoplanète similaire à la terre anime pas mal de télescopes. ça serait pas mal de trouver une bouée de sauvetage, vu l'état écologique de notre demeure, espérant que les grottes laissées par Sapiens à Néandertal étaient moins crades!
C'est ce point d"équilibre qui m'interroge en permanence. Peux-t-il être supportable qu'une espèce migre dans l'univers sans avoir élargi son champ de conscience à autre chose qu'elle-même?
Je crains que la solastalgie comme les morts prématurées ne soient que symptômes  d'une réponse à cette question. Nous ne pouvons exporter cette brutalité en l'état au risque de disparaître, et nous, Endeuillé(e)s, aussi "vagues" que soient les limites de cette communauté d'appartenance pourtant bien réelle,  nous devons, oui, devons trouver des forces pour faire pousser cette plante: nous ne pouvons trouver d'issue sans élargir notre conscience à plus vaste que nous-mêmes, comme dans le processus du deuil. Bon, allez, courage, j'en arrête là pour to-day au risque de vous polluer!
Bizs à Vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: souci le 22 décembre 2019 à 19:33:10
 :) ...

La huitième des élégies de Duino, de Rilke, qui avançait dans la vie muni d'un brouilleur à stupidités ...
Pour toi Pascal, car tu as le pigeomètre toujours attenant à la boussole et que t'aimais bien Federico qui se fait sortir des arriérés d'impôt à lui pourrir son réveillon, je poste ici car je sais que ce sera bienvenu ...

“De tous ses yeux la créature
voit l’Ouvert.Seuls nos yeux
sont comme retournés et posés autour d’elle
tels des pièges pour encercler sa libre issue.
Ce qui est au-dehors nous ne le connaissons
que par les yeux de l’animal. Car dès l’enfance
on nous retourne et nous contraint à voir l’envers,
les apparences, non l’ouvert, qui dans la vue
de l’animal est si profond. Libre de mort.
Nous qui ne voyons qu’elle, alors que l’animal
libre est toujours au-delà de sa fin:
il va vers Dieu; et quand il marche,
c’est dans l’éternité, comme coule une source.
Mais nous autres, jamais nous n’avons un seul jour
le pur espace devant nous, où les fleurs s’ouvrent
à l’infini. Toujours le monde, jamais le
Nulle part sans le Non, la pureté
insurveillée que l’on respire,
que l’on sait infinie et jamais ne désire.
Il arrive qu’enfant l’on s’y perde en silence,
on vous secoue. Ou tel mourant devient cela.
Car tout près de la mort on ne voit plus la mort
mais au-delà, avec le grand regard de l’animal,
peut-être. Les amants, n’était l’autre qui masque
la vue, en sont tout proches et s’étonnent…
Il se fait comme par mégarde, pour chacun,
une ouverture derrière l’autre… Mais l’autre,
on ne peut le franchir, et il redevient monde.
Toujours tournés vers le créé nous ne voyons
en lui que le reflet de cette liberté
par nous-même assombri. A moins qu’un animal,
muet, levant les yeux, calmement nous transperce.
Ce qu’on nomme destin, c’est cela: être en face,
rien d’autre que cela, et à jamais en face.

R.M.Rilke, cité avec bonheur et infinie révérence par M.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 22 décembre 2019 à 20:28:22
Et re  :-* :-* :-*
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 décembre 2019 à 06:23:10
C'est au début de la seconde guerre mondiale qu'Adamov traduisit Le livre de la Pauvreté et de la Mort. Bien plus que d'un acte littéraire, il s'est agi pour lui d'une tentative désespérée: faire entendre au monde qui s'apprête à se suicider la haute voix d'un poète qui veut renouer avec les valeurs essentielles de la vie.
Merci tout plein, Souci! Moins seul(e)s nous sommes par ces partages!
Bizs.
Pascal.

Hier dans ma machine à laver
torchons et serviettes mélangés
j’ai mis mes sentiments et ressentis
ils en sont ressortis tout blanchis…

Aujourd’hui, seront-ils à nouveau salis
dans ce monde abruti de sales bruits
où une lessive écologique
tiendrait d’être formule magique ?

Risque de dictature du propre
qui lave plus blanc que blanc
tout ce qui est migrant, tout ce qui est gênant,
considéré malpropre, impropre ?

Mais, à chacun son linge et ses remue-méninges
au télescope je cherche, sans tambours ni trompettes
histoire d’y salir de nouvelles salopettes
une exoplanète juste habitée par des singes…

y seront pas censés savoir que derrière moi
j’ai laissé un monde tout pollué
habité que par des carcasses de machines à laver,
monde, où seule, compétition fit loi. ;) :D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 janvier 2020 à 13:56:47
Bonjour à tou(te)s.
Un p'tit mot sympa pour soutenir les forces de résilience en vue de ce qui nous attend dans cette décennie à venir.  A souhaiter que vous ayez envie de passer encore quelques temps dans le futur en maillant des ici et maintenant chargés le moins possible des descentes aux abîmes que nous avons pu connaître les un(e)s et les autres. Puissions nous faire corde pour celles et ceux que destin a frappé dans leur sphère.
Alors, voici un joli signe reçu en écho : l'une de mes belles filles, partie avec son Papa en Thaïlande, s'est promenée sur la plage en pensant fort à Javotte, se sentant proche de l'Indonésie où sa vie s'est arrêtée voici presque 3 ans 1/2,  maintenant. Et à ce moment précieux de notre lien aux défunts, Etoile Filante a signé cet instant pour elle, comme il est arrivé aux membres de notre tribu chaque fois qu' Univers se penche sur nos peines et soutient notre cheminement du deuil quand il en est besoin.....En écho, c'est aussi un moment très touchant pour moi. Il me fait baume au coeur et je vous le partage.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 janvier 2020 à 08:28:39
Bonjour!
Je suis "tombé" sur cette phrase dans un bouquin d'Amélie Nothomb :
"Je suis le froid et si je règne dans l'univers, c'est pour un motif si simple que nul n'y a songé : j'ai besoin qu'on me ressente.
(...) je ne suis rien si l'on ne me ressent pas, je n'existe pas sans le frisson des autres, le froid a aussi besoin de combustible, mon combustible est votre souffrance à tous, pour des siècles et des siècles".

Le Voyage d'hivers, chez Albin Michel. p 65.
Jolie phrasé, je trouve, qui met en relief ce lien qui nous unit entre ce que j'appelle conscience ordinaire et conscience élargie. Fonction du vivant et de ses limites qui nous rappelle que sans nous être particulièrement supérieur, ce qui nous amène à souffrir s'intègre dans un ensemble plus vaste  que nous ne pouvons réduire à notre seule part. Je me plais à penser que certains signes que nous percevons sont reconnaissance et soutien face à cette condition humaine du ressentir...que nos défunts transmettent de cette autre part de l'univers où il(elle)s sont, passerelle d'un indifférencié à même de conduire vers d'autres étapes d'être. Vous me direz que ce sont des croyances! Oui, ce sont des croyances, vous avez raison, je n'ai aucune preuve, que des ressentis!
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 janvier 2020 à 14:49:45
Un immense merci, Etoile9, de partager ce texte. Il est sublime et s'adresse à nous tou(te)s, je trouve. Je me permets de le copier/coller telle est la force de son impact et le soutien de nos propres forces de résilience qu'il amène. Décaler la focale du temps et la relativité de notre destin physiologique en lien avec un sens qui nous échappe, mais qui existe,  m'aide tout autant à éclairer ce vide intérieur en gardant comme phare le propre destin de ma fille. L'effort surhumain que cela demande ne peut qu'être reconnaissant à cette intelligence douce, respectueuse et humble que nous transmet Mr Van Eersel. Oui, vraiment un immense merci.
Pascal.



C'est un extrait d'un livre de Patrice Van Eersel "mettre au monde" (qui est aussi auteur de "la source noire").:

"
Voyez-vous, madame, commença-t-il en souriant très légèrement, vu du dehors, vu par vous, et par nous tous ici, vos petites filles ont passé dans votre ventre neuf mois ou huit mois ou sept, peu importe, disons trois dizaines de semaines. Mais cela reflète une vision extrêmement relative, incomplète de la réalité, et je dirais même fausse, totalement fausse. Vu du dehors, c’est à dire de notre point de vue, dans notre échelle temporelle, votre grossesse a duré huit ou neuf mois. Mais pour vos jumelles, il en a été tout autrement. Vu du dedans, c’est à dire de leur point de vue à elles, madame, vos filles ont passé en vous…je dirais entre un et deux milliards d’années ! […] C’est le temps qu’il a fallu à la vie pour évoluer des premières cellules vivantes jusqu’à l’humain. Vous le savez sans doute : chacun de nous, après sa conception, a parcouru en accéléré dans le ventre de sa mère toutes les étapes de l ‘évolution. Nous sommes partis du minéral, pourrait-on dire, pour aboutir à ce que nous sommes aujourd’hui. Extraordinaire, incroyable, fabuleux voyage ! Nous croyons savoir comment cela se passe, mais en réalité, nous fanfaronnons ! Nous n’en savons vraiment pas grand-chose et même quasiment rien. Nous croyons savoir ce qu’est le temps, et nous disons, très sûrs de nous : « une grossesse dure neuf mois. » Mais ce qui se passe réellement à l’intérieur d’un ventre de femme, l’invraisemblable magie qui s’y déroule pendant la durée d’une grossesse, cette alchimie qui d’un ovule et d’un spermatozoïde va conduire à un être ultrasophistiqué, au fond, tout cela aucune science ne sait le comprendre ni l’expliquer. Le saurons-nous jamais ? J’affirme que ce n’est pas une simple liberté poétique que je prends quand je dis que vos filles ont fait en vous qui étiez accompagnée de leur père, ce fabuleux voyage de plusieurs centaines de millions d’années. Pour elles, cela s’est réellement passé ainsi. […]

Maintenant, je vais vous dire, madame, ce que personnellement, je crois.
D’abord, je pense qu’au cœur de chacun de nous palpite une âme et que cette âme voyage. J’ignore tout des lois qui régissent ce voyage. Ce que nous savons, c’est que parfois, une âme vient prendre forme dans le ventre d’une femme. Un jour, deux âmes, dont nous ne savons à peu près rien, ont ainsi élu domicile en vous pour quelque mystérieuse raison, peut être liée à une évolution qui échappe à notre espace-temps, ces âmes jumelles avaient envie, ou besoin, de vivre quelques centaines de millions d’années en vous. Là, bien installées dans votre giron, elles ont traversé tous les états qui vont de l’être unicellulaire à l’être humain. Ce fut forcément une expérience extraordinaire. Forcément une expérience incroyable qui les a nourries, qui les a aidées à avancer plus loin sur leur chemin. Seulement voilà : pour des raisons que j’ignore toujours, et vous aussi semble-t-il, la suite de l’histoire, l’étape suivante, celle que nous appelons fièrement « vie humaine » n’était pas inscrite dans leur programme, ou peut-être ne les intéressait pas. Après avoir vécu un milliard d’années en vous, ces âmes sœurs ont tiré leur révérence. Elles s’en sont allées voir ailleurs, en quête d’aller savoir quelle étoile. Elles sont parties et vous et votre mari n’avez pas entendu qu’elles vous remerciaient du fond du cœur, qu’elles vous bénissaient secrètement. N’entendant rien, vous avez eu au contraire la sensation que toute cette aventure avait été absurde, inutile, qu’elle n’avait servi à rien. Et vous êtes tombés dans un grand désarroi, dont vous avez pu avoir l’impression que vous ne sortiriez jamais. Ce qui est tout à fait normal. Et pourtant, ma vieille expérience (voilà 35 ans que sont passés entre mes mains des milliers de bébés, souvent minuscules, pesant moins d’un kilo, à la croisée des chemins entre la vie et la mort), ma vieille expérience m’autorise à vous le dire avec une grande confiance : non, cette aventure n’était pas absurde, madame. Ce fut une grande histoire d’amour, qui a eu un sens très important, pour vous et pour vos deux enfants. Ce sens vous échappe. Il m’échappe aussi. Mais il existe. Nous devons faire confiance à la vie, même si elle nous dépasse infiniment.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 08 janvier 2020 à 19:48:38
A la fois incitation à l'Humilité et ouverture à la Grandeur, je ne sais pas comment dire  cela , mais merci à tous les deux pour le partage de ce texte.

Je n'ai pas l'esprit toujours très vif,  mais je sens pourtant confusément que cela me correspond et m'accompagne.

Je pense que c'est pour cette raison que je suis profondément athée, et que je ne suis pas du tout réceptive aux signes ( et que je n'y crois pas, tout simplement )

Si survivance de l'âme il y a, pourquoi irait-il m'envoyer des signes, à moi, simple petite chose de l'univers, pourquoi se focaliserait-il sur moi ?  Le lien qui nous a unis, notre lien d'amour suffit, il EST, et il est indéfectible. Il n'y a pas besoin de preuves de cela. Je le porte en moi.
Ou je n'en ai pas besoin. ou je trouve cela un peu " réducteur ".

Sans dénigrer : si cela fait du bien si cela réconforte, il ne faut pas s'en priver.
Comme Dieu, comme le Père Noël, les signes existent pour ceux qui y croient (  ;) à celle qui se reconnaitra ).

Je ressens à cette lecture quelque chose de plus dense, de plus grand, de plus " fou ", de plus éclairant, de plus réconfortant aussi.

Invitation à la résilience, profonde humilité face à ce qui nous échappe, certitude que nous faisons partie d'un tout...

Merci encore.

Nora





Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Etoile9 le 08 janvier 2020 à 21:33:03
Un sens qui nous échappe, inconcevable car impossible à se représenter.  Une histoire d'amour fabuleuse ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 janvier 2020 à 07:46:29
Bonjour à Vous.
Je maintiens qu'il y a un lien entre ce que nous vivons dans notre for intérieur et le propre destin de l'Univers. Je maintiens aussi le côté surhumain d'accomplissement d'un deuil. Ce chemin est tellement émaillé de précipices, de falaises abruptes, de passages infranchissables qu'il faut contourner, d'un effort sans relâche et sans fin doublé souvent d'une grande solitude du coureur de fond, que je ne vois pas d'autres qualificatifs pour le nommer. Mais dans cette alliance avec le  paradoxal, une certitude filtre, la transformation qu'il provoque ne porte pas que des fruits d'amertume. Il y a aussi une forme de solidité qui accompagne ce cheminement, dont la présence de nos défunts à nos côtés, aussi impossible à matérialiser soit-elle, ne peut être exclue. Le vide et l'indifférencié font aussi partie de notre métabolisme, et c'est peut être de cette place qu'il(elle)s agissent dans l'au-delà de notre capacité de perception. La chaîne qui nous relie au minéral est si intelligemment mise en relief dans ces propos de Mr Van Eersel que ses maillons ne se résument certainement pas au seul lien du vivant à l'inerte, mais bien probablement à des espaces autres de notre réalité, soient-ils inconscients et  eux aussi hors de notre capacité de perception, tout au moins en état de veille consciente.
Merci donc aussi de me permettre d'avancer dans cette réflexion.
Solidairement.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 janvier 2020 à 08:10:17
Bonjour!
Pour faire suite à mon précédent écrit, je maintiens aussi que ces espaces inconscients hors de notre capacité de perception ordinaire sont accessibles et que nous avons en nous les moyens d'y parvenir. Il n'est pas non plus question de s'y tromper et de croire que nous accédons à ces contrées aussi facilement que d'aller au supermarket du coin acheter une boîte de petit pois! Je laisse cette illusion à la publicité faisant miroiter aux gogos des mirages édéniques de réalisation de soi quant on achète le dernier  nouveau produit en rayon! Non, non.
Par contre, venant de commencer lecture du bouquin de Martine, (une psy parle aux esprits), ça réactualise pour moi  la force existante en nous qui m'a permis d'accomplir un travail psychopompe  en  état de respiration holotropique. Je lui avais formulé en fin de séminaire qu'à mon avis, sans cet accès au rituel d'accompagnement de passage de nos défunts, impossible  d'introjecter le deuil. Pas de mirage publicitaire, un deuil accompli n'est pas un deuil fini, et ce rituel d'accompagnement relève plus à mes yeux  d'un antibiotique à notre portée, antibiotique qui soutient notre propre capacité de résilience. J'ajouterai donc aux fruits de l'alliance avec le paradoxal une certaine perte de naïveté et une meilleure défense face aux sornettes que nous inflige ce monde qui s'ignore fou. A croire qu'au final, c'est nous, actrices et acteurs du tragique qui allons en devenir ses antibiotiques!  Misère!
Allez courage!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 janvier 2020 à 09:34:07
Bonjour à Vous.
Je vais reprendre cette phrase tirée "d'ainsi parlait Zarathoustra : "il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse".
Je la croiserai avec cette autre phrase  lue aussi dans le bouquin de Martine :
"tout a une cause et une raison d'être"
"le hasard est donc le mécanisme se comportant comme s'il avait une intention
".
Face à la crise sociétale que nous affrontons, attaquant autant le lien social et l'écosystème que nos bases narcissiques, le pouvoir de guérison que nous représentons, nous actrices et acteurs du tragique (pardonnez, je n'ai pas d'autres termes pour nous définir), ce pouvoir de guérison, donc, n'est pas à négliger.
Nul d'entre nous n'a choisi de vivre les paradoxes avec lesquels nous n'avons d'autres choix que de nous débattre, au risque réel de nous y être noyé(e)s quand nos forces furent si affaiblies et que nous coulions avant de trouver le pied d'appel pour remonter en surface grâce, comme je l'ai déjà évoqué, à un effort surhumain. Telle est la prégnance d'un individualisme comme seule règle d'un vivre ensemble nouvellement établi au plus grand mépris de valeurs comme le bien collectif ou le bien commun au point d'instruire "un délit de solidarité", que cela demande aussi un effort permanent pour surnager dans ce bain ambiant. La force intérieure que nous pouvons exploiter s'assimile à la posture psychanalytique : neutralité et bienveillance. Cette force n'est pas seule dévolue aux professionnels et soulève souvent de nombreuses interrogations. Elle permet pourtant de soulager la charge émotionnelle sans non plus tomber dans les travers de l'indifférence et du repli. Au contraire, elle favorise en nous la culture d'une empathie qui en de nombreuses occasions nous permet de trouver en nous le recul nécessaire à apprivoiser des situations complexes et souvent agressives. J'ajouterai ce potentiel à mes fruits autres que ceux de l'amertume que nous propose le deuil accompli.
Je conclue en écrivant que si nous ne pouvons saisir l'intention, c'est à notre charge de lui produire sens, à un rythme propre, singulier comme collectif.
Solidairement.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 12 janvier 2020 à 14:44:57
"Je conclus en écrivant que si nous ne pouvons saisir l'intention, c'est à notre charge de lui produire sens, à un rythme propre,"

Je peine à saisir une intention...
je galère à inventer un sens...
je navigue à vue dans la tempête du deuil...une toute petite tempête désormais ,en surface...mais la houle est ample et profond aux fonds...

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 12 janvier 2020 à 15:53:36
Je vous lis avec interet. Merci de ces echanges si bien rediges.
Toute autre approche, personnellement je ne peux envisager une quelconque intension exterieure ni aucun sens a la mort de ma fille car cela risquerait a mes yeux de justifier cette mort. Je demeure comme Job, croyante malgre tout mais totalement revoltee. J ai l esperance qu elle se trouve dans un ailleurs et que l on se retrouvera. Mais je ne trouve  et ne veux trouver de sens ni a sa mort ni a la deflagration destructrice entrainee dans ma vie.  Je m incline devant ces mysteres inaccessibles que sont la mort, le miracle de la vie et les milliards d annees de cet univers fascinant et gigantesque. J essaye  de chercher ce que moi je peux faire ici bas apres ca. Avec ce sentiment, souvent, qu apres ca il n y a plus rien qui vaille la peine. Mais j ai un fils, alors j essaye pour lui, avec lui. Et je relis Martin Gray, son livre ' au nom de tous les miens ' m avait marquee tres jeune. Il confie que ce n est que tardivement qu il a compris avoir fait les bons choix en luttant pour survivre.
Courage a toutes et a tous.
Anic
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 janvier 2020 à 18:59:24
Oui, bien sûr que je comprends. Rien à mes yeux ne peut justifier la mort de ma fille. C'est injustifiable comme toute mort prématurée quelle qu'en soit la cause. Mais j'aurais pu faire le choix de mourir à ce moment et j'ai survécu (Martin Gray, je partage). Comme Eva le décrit si bien, je fuis encore en moi cette endroit du ventre qui me rappelle l'atrocité du moment de l'annonce, je fuis aussi l'idée de pouvoir resserrer dans mes bras ma fille au terme de ma propre vie quand je serai de l'autre côté du voile. C'est une forme de soulagement qui est pour l'instant totalement insupportable, j'en ai vécu l'épreuve très récemment. En fait, ça ne fait que mettre en relief toute la force qu'il faut pour vivre dans un "faire avec" et l'immense tempête de frustration sous-jacente contenue. Etat qui me contraint à aller explorer ce vide ressenti et à partager ce que j'y trouve. Comme le stipule Martine, nous sommes face à un invisible qui comme l'inconscient existe.
Il me semble que j'essaye de "théoriser" en quelque sorte ces éléments avec autant de prudence qu'un explorateur en terre/mer totalement inconnue. C'est juste cela qui ouvre la notion de sens, pas le reste.
A Génac, en 2019, un shaman très honorable a transmis ce propos : "les esprits nous disent qu'il est temps de sortir de nos forêts et de parler haut et fort". L'Australie brûle, les incendies ravagent nos forêts, alors, oui, je partage avec eux l'injustifiable qui nos force à sortir de nos territoires.
Je n'aurai jamais de mon vivant les clefs du sens, juste celles du cheminement.
Merci, Anic, Eva, de vos réponses, elles m'aident.
Chaleureusement sans humour côté incendies!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 janvier 2020 à 07:42:20
Bonjour.
Elaborer l'impensable est aussi chargé d'un risque mortifère qui n'est absolument pas à négliger. Combien de fois ne suis-je sorti de conférences sur le sujet du deuil faisant appel à l'unique force du coeur en nous dans un lâcher prise du cerveau, obstacle à toute autre forme de cheminement de résilience! Je n'osais d'ailleurs jamais intervenir tellement je me sentais à contre-courant, d'une part, et d'autre part encore si dominé par ma colère qu'il n'y avait vraiment aucune chance d'ouverture sur le sujet. Se confronter à l'écrire fluidifie bien plus le propos et soutient le cheminement de la réflexion, de la tempérance et de la prise de recul lorsque nous sommes sous le joug de sujets aussi douloureux. Merci Yacine de ton boulot, vraiment.
Et d'ailleurs, à plusieurs reprises, ce n'est qu'avec un temps de recul que j'ai pu pivoter sur les multiples formes d'abandon que nous croisons sur le cheminement du deuil : famille, copains et connaissances plus ou moins proches (les ami(e)s comme la "tribu" ont clairement été du côté de la ressource...et animaux, la honte je les avais zappé(e)s!), militants, social, etc....Condamné à un repli stratégique lui-même à risques. Mise à l'index, rupture sociale, désignation négative, ce sac des risques du repli est lui aussi bien rempli.
Aucune ni aucun de nous n'échappent non plus aux risques de déstabilisation, de mortification, de fatalisme, de dépression voire pire qui accompagnent tout état de fragilité narcissique. Solidité, baisse de naïveté, neutralité et bienveillance demandent temps pour germer, avec comme seul guide le ressenti d'un mieux être quand elles poussent. Je commence à peine à en récolter les fruits, dans le terreau de cette quatrième année de deuil que je qualifie de deuil accompli.
Bien à Vous et de tout coeur! Je dirais même que bien souvent nous avons trop de coeur et pas assez de cerveau, c'est ça qui nous rend naïfs!  ;)
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 janvier 2020 à 06:35:31
Bonjour!
je vous transmets cette magnifique phrase issue du bouquin de Martine et attribuée à l'élégance de ce grand Einstein :
"le hasard est la forme que prend Dieu pour voyager incognito".
Au fil de lecture de son bouquin, il semble bien que Martine ressente comme moi l' intuition d' "un grand architecte" à l'oeuvre dans une trame qui nous dépasse. A son identique, né aux forceps, je supporte mal  ce qui m'entrave et ce n'est certes pas "tombé du ciel" comme disait Higelin qu'un  fil de libre pensée ait toujours guidé mes allergies aux dogmes, quelles qu'en soient leurs formes. Le fil qui nous relie à notre état ne saurait être résumé à notre seule genèse, j'en suis  tout aussi convaincu. Je suis tout aussi convaincu que le travail du deuil est un travail de structuration vis à vis de l'injustifiable  que personnellement, je qualifie "d'alliance avec le paradoxal". Et comme toute alliance, elle est interdépendante et implique la vigilance de s'en tenir à bonne distance au risque de se faire engloutir : un apprentissage surhumain quand il prend visage d'une mort prématurée, je n'ai pas d'autres termes non plus pour en qualifier la violence.
C'est aussi ce que j'appelle les clefs du cheminement...Identifier le champ des possibles en regard des impossibles tout en maintenant un point d'équilibre entre coeur et cerveau pour tenir cap. A trop "tirer des bords" d'un côté ou de l'autre, les écueils nous fracassent et nous engloutissent de même, pardonnez la métaphore, mais j'ai pas mieux.
Le processus de deuil accompli en devient une "terra incognita" qui ne peut que nous incliner à l'humilité sans pour autant nous retirer notre libre-arbitre, et c'est bien la-dedans qu'il nous faut naviguer, nous les Endeuillé(e)s.
Bien à Vous, chaleureusement, solidairement et respectueusement comme signait Fédo.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 janvier 2020 à 07:07:19
Ce matin, je rends hommage aux Mamans endeuillées qui se soutiennent et transmets aussi  mon soutien aux Papas qui vivent cette épreuve cruelle du deuil.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: qiguan le 16 janvier 2020 à 11:26:10
Avec respect
L'envie d'ajouter
Aux contributions
https://m.youtube.com/watch?fbclid=IwAR3OK2RrEz_ZCicWEuqrKk03CzEH6O1PHfWLoHSuS2R_NkfuMzmY6tObvRo&v=HgA43v9dws8
Chaque message aide à cheminer sur le chemin du deuil ... On utilise ou pas ce qui s'échange
C'est l'utilité du forum
Bien à vous
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 janvier 2020 à 14:44:38
Merci Qiguan.
C'est bien ce chemin que j'ai emprunté pour ouvrir mon champ de conscience à d'autres dimensions du possible. Ce qui reste si énigmatique, c'est la relation entre observateur et observé, un sujet qui ouvre aussi un élément sans conteste extrêmement questionnant.
Si je choisis la solution dans notre espace/ temps de "fixer" une particule à un état particulier (la solution nord dit Mr Bobola), en sachant que d'autres états existent dans l'indifférencié, cela implique l'illusion d'une réalité que nous pensons comme seul vêtement à porter. Côté deuil, j'imagine (sans la froisser, j'espère)  déjà Eva dire qu'elle se serait bien passée de le porter çui-la, et moi de même, comme toutes et tous sur ce forum, certainement. Il est sans conteste que dans la réalité de notre conscience ordinaire, la violence et la brutalité d'un deuil prématuré reste dans le domaine de l'injustifiable, et franchement aussi respectueux que je sois de ce grand architecte à l'oeuvre, je foutrai volontiers mon pied au C.. de Dieu pour nous condamner à (s') y être emprisonné(e)s! Là, j'ai encore un peu de chemin à faire, je me doute, le (s') reste un peu chaud/patate!!!!!
En tout cas, vraiment merci de ce partage, Qiguan.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 janvier 2020 à 19:01:12
L'immense force de ce forum est de pouvoir partager nos méditations, en respectant bien évidemment le droit à la différence, à la singularité dans un esprit de bienveillance.
Sortant de 2 bonnes heures de saxophone ( ma façon de me plonger dans un état méditatif), je ne doute pas une seconde que l'accès à des univers parallèles soit à notre portée. Originés dans une culture matérialiste, ne soyons pas naïfs, c'est pas accès simple à notre portée sans tremblement de terre, comme le deuil en est une facette. Je ne doute pas non plus une seconde que des cultures traditionnelles bien plus en lien avec l'immatériel aient développé des savoirs allant jusqu'à cartographier règles et espaces d'autres champs de l'univers vibratoire. En ce sens,  la catastrophe écologique qui nous prend au collet fonde des principes sur l'impérieuse nécessité d'un changement de paradigmes. Ce phantasme de maîtrise qui anime bien des arrogances arrive à un point de bascule : si j'en crois mes anciennes connaissances systémiques, rien, absolument rien  ne garde fonction protectrice ad libitum. Il arrive toujours un point ou le principe protecteur s'inverse et prend dimension destructrice. Apparaissent les symptômes qui, d'une façon ou d'une autre vont contribuer à la création d'un nouvel équilibre, lui-même soumis au changement à terme.
Je veux bien entendre que dans son propre libre arbitre et sa destinée, ma fille n'a eu d'autres choix que de couper les liens avec le vivant, ayant "suffisamment" expérimenté la chaîne si joliment évoquée par Mr Van Eelse. Je veux bien entendre que je ne suis nullement dépossédé de mon rôle de père, sa mort n'ayant pas amputée cette place de parent. Je veux bien porter cette part de responsabilité éducative  qui ne permit pas à ma fille de développer  une résistance suffisante au stress et  ouvert une brèche dans son organisme laissant passer les poisons des colibacilles qui l'ont emportée. Catherine, par ailleurs, évoquait le sujet de transmission et suicide. S'il y a bien quelque chose que nous ne maîtrisons pas, c'est l'incontournable obligation des échos inconscients qui maillent nos fils intergénérationnels. Même si nous faisons tri par l'analyse ou d'autres procédés de ce que nous gardons dans notre processus d'individuation, ça circule, où je suis le dernier des idiots qui prétendrait l'inverse.
Donc je ne vois guère d'autres défenses que le partage de nos questionnements, de nos doutes, de nos colères, de nos chagrin, de nos quêtes, le plus honnêtement possible, et en cela, j'en profite pour saluer le courage de Martine et des ses écrits. Car, à défaut de nous rendre nos enfants, c'est le potentiel de guérison des états de conscience modifiée qu'elle a travaillé grande part de sa vie professionnelle. ça c'est un paradigme nouvel équilibre, à mon avis!
De mon côté, je me sens plus dans une sorte de fonction charnière, et il m'a fallu bien des apprentissages pour huiler les gonds! Pardonnez la longueur de cet écrit!!!!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 16 janvier 2020 à 19:09:11
5 ans " après ", chagrin profond, encore et toujours...et plongée dans les abysses du deuil, comme chaque année, " depuis " ...

Je n'ai pas de mots, mais c'est " chaud patate " pour moi encore en ce moment.

Un  réconfort, te lire, Pascal, et  les  réponses qui te sont faites.

Merci à toi, à vous, d'être là, et d'apporter des éléments de réflexion . Une quête de sens. ...

Nora
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 janvier 2020 à 19:37:52
Merci Nora.
Sur cette question du sens, j'ai recours à mes anciennes compétences de thérapeute. J'en ferai état quand je me sentirai prêt!
Courage!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 16 janvier 2020 à 19:49:30
Pas froissée ...
Je te lis toujours attentionnément...

Moi c'est tiède-patate en ce moment...
mais le chaud patate va bientôt boomeranguer...

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 16 janvier 2020 à 20:13:05
Bah, pas de problème Pascal.

Le sens il nous est propre, personnel. Il est la maigre consolation de ce que nous avons à surmonter.

Encore une fois mes mots ne sont pas à la mesure de tes/vos propos.

Le sens, celui que j'ai trouvé et qui m'apporte un peu de consolation, est d'avoir le " courage ",  ou plutôt l'envie, de le trouver. Une fin en soi.

C'est pour cela que tes écrits m'aident, m'apportent beaucoup. Déjà, avoir " envie " de les lire ...

Et  de me les approprier. Simplement, avec les ressources dont je dispose.

Le sens, celui, l'infime petit morceau de bout  de sens que j'ai trouvé, est d'avoir réussi à atteindre un peu d'humilité et de simplicité, d'avoir définitivement refusé la plus petite trace de futilité ( au sens péjoratif du terme , je ne trouve pas d'autres mots ).

A force de me plonger dans le plus profond de moi même, je me suis mise d'accord, et c'est beaucoup.

Bien à toi, à vous

Nora

Et je sais qu'il serait fier de moi ...



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 janvier 2020 à 06:16:59
Merci aussi Eva de me rassurer... je partage, tiède-patate, je ne crois pas qu'on puisse espérer mieux dans les moments où "ça" nous lâche un peu!

Bonjour à Vous, donc!

Je partage aussi ce que ressens Nora : le sens du sens est sa quête et je maintiens mon précédent avis, mais, franchement, je n'ai pas l'impression d'inventer le fil à couper le beurre quand je dis ça....ça sent l'usine à gaz,  aussi élimée que ma première chemise et je ne m'en satisfais pas. J'ai constamment envie d'aller plus loin, même si je ressens la multiplicité des impasses en rayon sur le sujet!!! Et je maintiens aussi que notre force est de continuer à s'acharner à partager nos ressentis  car, justement, pour nous, les Endeuillé(e)s, solidarité fait sens. Soyons des lucioles les uns pour les autres, le cumul des lucioles finit par faire phare et éclaire bout du chemin!
Et c'est bien de rebonds dont je parle et pas d'une guidance style gourou dont la parole sacrée est "vroum-vroum", pour parodier F'Murr, (le génie des alpages pour ceux qui connaissent).
Par ex, quand je lis des mises en garde de dérives psychotiques en interprétant le moindre signe dans les nuages, ça réveille ma rigueur et ma prudence pour éviter de partir dans les limbes du pacifique....Bon névrosé, j'ai comme tous une faille de ce côté, je partage aussi ce que disait Van Rillaer, pourfendeur de la psychanalyse, (citation Martine, un puits, je vous dis!!!) :
"le névrosé construit des châteaux en Espagne et le psychotique croit  y habiter".
Bon, j'en reviens au chaud/patate. Je ne suis pas très convaincu de la multiplicité infinie des champs du possible d'univers parallèles où telle ou telle hypothèse aurait fleuri plus qu'une autre. J'avais bien aimé lire "la part de l'autre", évoquant un autre destin pour le nazisme si "Mr Hittler" avait réussi à être peintre. je crois, Une trame un peu dans le style "smocking or no smocking" finalement.
ça, j'accroche, mais une sorte de palette infinie instiguant d'autres futurs à la moindre pensée micro/seconde, pardonnez-moi, j'ai un peu de mal et ça me paraît un peu simpliste, comme habiter dans le moindre nuage qui passe!
Effectivement, dans la solitude glacée que nous traversons dans le deuil, notre propension à fabriquer des mirages nous guette au tournant, je n'en doute pas une seconde. Pour autant, cela n'invalide pas les signes qui adviennent soit pour nous soutenir, soit pour nous recadrer. Des pancartes, en quelque sorte!!!!
Allez, courage toujours!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 17 janvier 2020 à 12:33:09
Les lucioles rampantes...
joli titre pour un groupe d'endeuillés!

J'avais beaucoup aimé aussi le grain à moudre moulu et remoulu à la lecture de la part de l'autre, que je viens de retrouver dans une boite à livre et vais donc relire.Il m'appelle de nouveau, ce livre...

Ou les lucioles rebondissantes.

"Solidarité fait sens.", ça me plait bien...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 janvier 2020 à 15:18:36
 :)

Il est peut être intéressant et productif de s'atteler à la crise comme potentiel de ramification d'autres champs du possible...
Intuitivement, je m'oriente vers une hypothèse plus que d' autres.
Comme écrit dans "la part de l'autre", autant que je me rappelle cette oeuvre, la racine du devenir hitlérien se fonde sur l'échec d'une carrière artistique, sur "cette minute qui a changé le cours du monde", comme nous donne à lire Eric-Emmanuel Schmitt.
De même, autant que je me rappelle un autre écrit , la compétence des familles, de Guy Ausloos, Temps, chaos, processus,, l'éclairage était porté sur le phénomène de sélection, cristallisation, amplification, pathologisation d'un passage tout à fait aléatoire à la base.
J'ai retrouvé le passage, je cite  en raccourci (p 165):
..Des parents affolés des premiers balbutiements de leur bébé, ses premiers b-a-b-a, ...en arrive à la question : est-ce qu'il deviendrait bègue comme son oncle?...
Je me dis que si la vie est une succession de crises, les embranchements des champs du possible ne se succèdent pas comme des perles enfilées sur un fil. Je les perçois plus sous forme d'arborescence, une croissance identique aux  branches, plutôt, considérant que les crises qui potentialisent  un devenir radicalement autre sont loin d'être nombreuses dans notre existence.
Par ailleurs, comme l'inconscient est "hors temps", il me semble pouvoir affirmer que nous avons en nous des potentiels précieux pour nous, parents endeuillés qui nous permettent d'accéder en état de conscience modifiée à des embranchements traumatiques, dans un cadre thérapeutique, je le rappelle, dans ce que je qualifierai "d'un entre-deux branches".
Quant aux univers parallèles, ils ne se nomment pas comme ça pour rien, finalement. 2 parallèles ne se rejoignent pas ni ne se confondent, sinon, elles ne sont plus des parallèles. Et si elles s'éloignent trop, elles se perdent de vue! Il faut un processus d'attraction/répulsion que les thérapeutes de couples connaissent bien comme valeur complexe de l'union de 2 êtres.
Alors je crains que le miroir aux alouettes d'univers parallèles dans lesquels on se baladerait aussi facilement que de prendre l'avion pour les Bermudes ne soit qu'un château en Espagne, produit de nos phantasmes, aussi légitimes soient-ils. c'est bien plus compliqué que cela, à mon avis et j'ai le cerveau qui patine un peu dans la choucroute!
C'était juste histoire de Me remettre les pendules à l'heure et de le partager ici, en toute confiance. ;)
Heureux de vous lire, en tout cas.
Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Etoile9 le 17 janvier 2020 à 20:23:04
J'ai lu ceci, qui résonne avec le texte de P. van Eersel:

" (...) si on vit jusqu’au bout – aussi douloureuse soit-elle – la conscience que l’autre est unique – et surtout si on l’a vécu dans la relation qu’on entretenait avec elle – alors la tristesse peut coexister avec la joie. Parce que la rencontre a eu lieu. La rencontre dans son sens le plus fort, celle de deux êtres uniques se reconnaissant comme tels, et s’émerveillant l’un de l’autre. Si j’ai vraiment rencontré l’autre dont je pleure la perte alors, à la fois j’ai le sentiment que sa perte est irremplaçable, et, en même temps, la rencontre a eu lieu. La rencontre est. Tout se passe comme si cette “Rencontre” avec un grand “R” transcendait le temps. Elle est. Et la joie de reconnaître que cette rencontre “est”, que l’unité a eu lieu d’être à être, et donc que l’unité “est”, autorise la joie à coexister avec la tristesse.
L’une et l’autre ne prennent pas la même place. La tristesse “est”, et dans la mesure où on l’accepte, alors on peut aussi ressentir de la joie à un niveau plus profond. La plus grande tristesse et la plus grande souffrance peuvent ainsi coexister avec la plus grande joie.  "

Le texte complet de Denis Marquet se trouve via ce lien :  apprivoiser_l_absence (http://www.apprivoiserlabsence.com/compte_rendu/apres-un-deuil-tristesse-et-joie-peuvent-cohabiter/)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 janvier 2020 à 08:35:45
Merci Etoile9!
Ce matin, après une petite surchauffe hier du chaud/patate, je reprends à la base les éléments dont je dispose.
Cela m'amène comme le texte le suggère à travailler ce "dans la mesure où on l'accepte". Le reste du texte colle avec ce que je ressens.
La perte est irremplaçable, et une fois toutes nos strates de douleur écoulées dans notre souffrance et nos larmes, combien nombreux sont les risques de sombrer dans l'amertume, la rage où la haine, peut être.
Oui, la rencontre a eu lieu et nous pouvons nous appuyer sur cette certitude, de l'amour a circulé et ne peut nous être retiré.
Mais comment remplir le vide qu'il laisse?
A relire mon écrit précédent, il est facile de voir à quel point ce vide nous angoisse. Il est tentant de faire appel aux chimères qui nous entourent pour en conjurer la charge.
La mesure de ce que je puis accepter est simple, au final : je peux me mettre en paix sur le choix de mon âme d'avoir occupé cet étage çi, dans cette vie là, plus qu'une autre.
La résilience ne se résume pas à nos propres forces mais à l'opportunité de la rencontre. Donc, la question qui s'ouvre pour nous est de se demander vers quelles rencontres nous allons nous orienter? Quelle branche allons-nous fleurir et quelles fleurs vont y pousser, fonction de cette angoisse du vide qu'il nous faut affronter?
Cette rencontre ne se limite pas à d'autres que soi-même, elle est intérieure et nous échoit le choix des valeurs que nous allons y déposer. C'est aussi une rencontre avec nous-mêmes, dans nos espaces psychiques les plus intimes, les plus éloignées de notre conscience ordinaire.
Sans la mort de nos enfants, aurions-nous échangé ces textes? Comment ne pas fleurir la compréhension mutuelle après avoir traversé les éprouvés que nous avons connu? Et que personne ne me taxe de fatalisme, pitié.
Là est certainement l'une des épreuves les plus rudes du deuil accompli, un travail d'acceptation de ce qui est acceptable.
Merci encore Etoile9, c'est ce que je retire de ce partage.
Passez "tout de même" un bon WE!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 janvier 2020 à 07:23:04
Bonjour!
Je viens de regarder à nouveau la vidéo postée par Qiguan.  L'authentique questionnement soulevé par le principe quantique sur les probabilités  établit que d'autres dimensions de nous-mêmes tracent un devenir différent en partageant  notre espace sans pour autant être visibles...amenant aux points de vue exposés sur des bases de constat du scientifique déjà bien dépistées par le physicien Max Planck, il y a plus d'un siècle, pour souvenir. Bien.
Je n'ai aucun conteste sur le principe.
Cela amène ces personnalités à évoquer des champs du possible ou multiples potentialités sont imaginables, allant du nazisme victorieux à une coupe de foot, tout cela appuyé sur , entre autres, le principe d'incertitude.
Ce moi, dont je suis certain, c'est qu'il ne s'agit pas de "chevaucher" ces sujets avec désinvolture, plus particulièrement ici, sur ce forum, et tu as bien raison, Qiguan, de la proposer à notre réflexion.
Imaginer un monde, aussi parallèle soit-il,  où ma fille et...serait vivante comporte et véhicule un sujet plus qu'explosif pour nous, parents et autres personnes endeuillés.  J'irai même au terme de tsunami dans les périodes un peu plus en amont du deuil accompli. C'est carrément irrespectueux si abordé de façon désinvolte.
Cela ne fait aussi que majorer mon respect pour Mr Bobola qui a la pertinence et la prudence d'en référer aux cultures anciennes pour les croiser avec le savoir scientifique qui est le nôtre. J'ai trouvé et ressenti de la part des Shamans bien plus de respect pour l'invisible que je n'en perçois dans une approche scientifique qui élude en filigrane les grands désarrois humains (style, tiens, il y aurait une grande croix gammée derrière mon dos...ce qui ma renvoyé à "la part de l'autre", fin de la parenthèse ;)). Cette vidéo, aussi pertinente soit-elle dans sa logique, active en moi cette mise en garde que je me permets de partager ici, et la "désinvolture" a au moins cet avantage : elle est immédiatement perceptible mais par forcément simple à désosser.
Je me contente donc d'une simple mise en garde sur ce que j'ai appelé précédemment châteaux en Espagne où chimères, le travail de deuil accompli appelant une prise de recul et de distance vis à vis des miroirs aux alouettes que pourraient nous tendre des propos scientifiques "écornés" d'émotionnel et d'empathie.
Ce qui n'exclut pas des aspects bouleversants des hypothèses formulées, mais tout de même à prendre avec quelques pincettes pour ce qui me concerne. L'arrogance de l'homme blanc a fait pas mal de dégâts, me souffle mon vieux sang Amérindien!
Avec mes chaleureuses pensées et sans se brûler!
Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 19 janvier 2020 à 12:10:54
Un peu ardu pour moi dans les brumes désolées du dimanche matin … Non pas d’ailleurs que je comprenne mieux les autres jours, mes quelques neurones ayant parfois bien du mal à se connecter entre eux.
Mais il y a un point que je voudrais relever : pourquoi répartir les domaines du visible et de l’invisible en 2 compétences distinctes ?  : le scientifique et le spirituel. La science s’est emparée et a forgé des outils spécifiques pour rendre visible ce qu’elle ne percevait pas d’emblée. Elle fait toujours de même aujourd’hui.
La connaissance scientifique fait également sens, car elle peut, comme la spiritualité qui a elle-même d’autres outils ou méthodes de réflexion, amener l’homme à s’interroger sur sa place dans un ou des univers et sur sa propre existence aussi. Au même titre que toute expérience spirituelle.

Après je reste prudente, mais pas timorée, dans tous ces domaines, et j’essaie par mes pauvres moyens de forger mes propres outils. Qui ne sont que les miens et qui ne conviendront pas à d’autres.
Aussi je suis plus que dubitative quand une 3ème compétence s’invite dans le débat.
Je constate malheureusement que si l’on considère que tout puisse être connecté, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, théorie qui pourrait faire sens à nos interrogations d’endeuillés, il y a là tentative de connexion à mon porte-monnaie : Cristal Ark (https://www.lalibrairiedelilou.com/products/cristal-ark-pendentif-expedition-europe-et-dom-tom) et  ici ... (https://arkcrystals.com/products/page/2/) et là ... (https://www.facebook.com/ResonanceScienceFoundation.FR/posts/1706154436181193/)
Et pour le coup, je ressens un grand vide, et sans énergie aucune celui-là . Je crois bien que je vais m'en remettre à mes 2 compères Shaun & la Roussette,  peut-être même à la religion Brocoli autrefois enseignée par Souci ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 janvier 2020 à 15:41:24
Ah, ah, bien vu, j'ai bien rigolé du lien "tentative de connexion à mon porte-monnaie !!! :D. toutes mes chaleureuses pensées à Shaun et la Roussette ...en tout cas il y a bien un monde parallèle entre  grandes fortunes et pas de fortune aussi concret que le nôtre entre 2 mondes qui se côtoient en ignorant superbement la détresse d'autrui! Sans conteste, la grande faucheuse nous met sur un pied d'égalité, fauchés ou pas, cryogèné ou non, potentiel indiscutable!
Pour ce qui des racines de ces distinctions entre science et spiritualité, il y a certes des personnes plus aptes que moi pour écrire sur le sujet! Physiciens, philosophes, psys, sociologues et j'en passe.
J'ai bien qques réflexions sur la genèse de cette fracture du visible et de l'invisible qui nous amène plein pot au 19ème siècle si je me rappelle entre autres des propos de Mr Bobola,  mais comme toi, Faïk, j'essaie avec mes pauvres moyens de me forger mes outils. Donc sur le sujet, je pioche, je glane, je laisse décanter les résonances, en gros tout le boulot d'échanges si particulier à ce forum en lien avec notre condition d'endeuillés et le cheminement que chacun tente si courageusement de partager.
En tout cas mes meilleurs remerciements pour ce clin d'oeil de rigolade!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 janvier 2020 à 07:04:46
Hello!
Au fait, perso, je suis adepte d'une boutique d'artisanat du Népal avec de prix oscillant de 10 à 30 euros maxi! En plus, j'aime bien le nom, Savdana, ça me parle!!!! ;)
Hiérarchie des douleurs!
Il y a pas mal d'années, quand il restait des survivants de 14/18, j'avais regardé un débat sur le sujet. D'anciens poilus se sont écharpés pour savoir quel endroit du front était le plus ignoble, l'un parlant des shrapnels en montagne alors que l'autre avait vécu l'enfer de la boue des tranchées. ça m'avait retourné de voir ces 2 hommes sortis l'un comme l'autre de cet enfer tout aussi  paralysés chacun dans leur douleur réciproque sans pouvoir s'en délier. Ils en étaient prisonniers. Comme s'il y avait un mérite particulier à reconnaître plus dur ou pas  d'avoir affronté l'horreur dans la boue ou les rochers.
Mon propre grand-père, survivant de Verdun et du Chemin des Dames ne parlait jamais de ce passé. Ses médailles étaient dans le fond d'un tiroir, rempli d'un fouillis tout aussi révélateur du fouillis psychique que lui avait laissé cette guerre. Par contre, de temps à autre, il allait boire avec d'autres anciens poilus en dégermant des patates et, alors enfant, je les entendais évoquer en boucle des souvenirs où des numéros de côtes croisaient des dates, des lieux, des morts et des horreurs vécues.
Parmi nous, les parents endeuillés, combien ont croisé ce propos : "c'est le pire"?
Je fais maintenant tout mon possible pour esquiver ce genre de question.
Je ne sais pas quoi y répondre d'autre que l'esquive, la dilution, l'ignorance feinte, le silence..... J'ai expérimenté plusieurs formules et  chaque fois, j'étais encore plus mal après avoir répondu qu'avant.
De son passé, mon grand père m'a transmis son refus de la hiérarchie : il a fait ses 4 années de guerre 2ème classe, refusant tout autre condition.
Daniel MERMET a aussi un grand père qui a été de même survivant de Verdun et du chemin des Dames. Il en a fait état lors d'une présentation publique du film sur l'histoire du mouvement ouvrier américain du "point de vue du lapin et non des chasseurs", a-t-il dit avec son humour pointu. Quelle importance de savoir si son grand-père fut gradé ou pas? Aucune. Il a survécu et produit de la filiation, comme mon propre aïeul.
La force pacifique qui met tant de temps à germer en nous, les endeuillés, ne peut s'établir, à mon avis,  sur une hiérarchie étalonnant les douleurs pas plus que je n'ai l'exclusivité du cheminement dans le deuil, ni quiconque.
Le deuil est universel, mais la façon dont la mort frappe à notre porte est unique à chaque être, tout autant que sa façon de frapper. Ce que nous en faisons nous appartient et je vote pour la paix!
Respectueusement.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 janvier 2020 à 07:07:03
Bonjour à Vous.
J'ai besoin d'aide. Je cherche à identifier le changement de posture que je ressens dans cette quatrième année de deuil, celle que je nomme "accompli". Ce processus se résume à une question : quel passage entre une résilience passive et une résilience active?
Je m'explique le plus synthétiquement et clairement possible :
Résilience passive essentiellement tournée vers notre propre équilibre intérieur après le dévastation que nous avons traversée.
Résilience active tournée vers autrui dans ce potentiel de guérison que j'ai évoqué plusieurs fois, potentiel de guérison qui pousse en nous et demande à fleurir.
La grande force de ce forum est d'être un vecteur de ce potentiel, sans le moindre conteste de ma part, en tout cas. La marge de manoeuvre qu'il laisse sous égide de bienveillance et neutralité parle d'elle-même, respectant les limites de chacun dans les règles d'autonomie qu'il (se) pose. Auto-nomos : les règles que chacun définit pour soi-même.
Je formule ma question sous un autre angle : quel passage emprunter entre le virtuel et le réel?
Groupes de parole, groupes de rencontre, débat public, toute forme de diffusion a ses avantages et inconvénients, ses possibles et ses impossibles. En l'état, c'est par cette porte du virtuel qu'il est le plus simple de réfléchir, de co-réfléchir sur ce sujet qui émarge sur des débats plus larges, comme évoqués par Assiniboine, par ex, la santé mentale, entre autres.
Il est aussi possible de formuler la question sous cet angle : comment transférer les "compétences" du particulier au général? Le "temps au temps", comme j'ai adressé à Yacine en MP ce matin...le temps de décanter, maturer, réfléchir, partager, enfin tout ce que vous connaissez aussi bien que moi! Et mesure garder, j'ajoute! Courage.

Tout mon respect.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 janvier 2020 à 06:17:12
Bonjour!
J'ouvre mes envies matinales d'écriture par cette phrase :
"Tout système ne se pose de problème qu'il ne soit en capacité de résoudre".
Chaque question posée est une graine.  Une fois posée, plantée en terre de réflexion, comment va-t-elle germée?
Son devenir, sa capacité d'adaptation, sont en recherche des engrais susceptibles d'animer sa croissance.
Comme titre  le quatrième bouquin de la Relève et la Peste ; "ce n'est pas la nature qui se défend, c'est nous qui défendons notre nature".
De cette plante en germination, il faut saisir la sève : courant de vie qui circule, mouvement des interrogations, des partages, des tensions qu'il suscite, et bien d'autres....Dans ce terreau de maturation, notre deuil est élément essentiel pour notre communauté d'appartenance. Il nous pousse à côtoyer l'extrême douleur, à l'aiguillon de nos errances, soient-elles passées, présentes ou futures. Pour qu'il puisse devenir potentiel autre que seule souffrance, tout comme cette graine, le temps propose sa force.
A son fil, nous coulons pour qu'il s'écoule en nous,  cautérise nos plaies et opère le lent, si lent travail de cicatrisation qui accompagne son déroulé.
Souvent, j'ai été totalement dérouté, submergé par la colère. Je n'ai eu d'autres choix que de l'enclore, telle était la furie de ses assauts. Mais, comme nombre d'entre nous, le masque du sourire laissait filtrer le fond d'orage qu'il déguisait.
C'est certainement ce système de défense que mon psychisme a eu le plus de mal à solutionner.
Il m'a fallu passer par un état de conscience modifié (dans un cadre thérapeutique, n'oublions pas!!!) pour me défaire de ce vêtement. Le temps a fait le reste, quelques mois...la graine de colère est un épineux à l'aune des berbéris qui défendent nos jardins d'intrusions malvenues! Agressifs, ils défendent l'intimité de nos blessures de toute la force de leurs épines! Oui, chaque plante a sa propre logique!
Prendre précaution d'autrui pour qu'il ne se blesse pas sur nos épines révèle la qualité du jardinier à l'oeuvre en nous, la parenthèse d'Adnarag sur le terme de résilience en est un bel exemple. Je le reçois comme tel.
Il est temps de clore cet écrit matinal, peu de sommeil en ce moment demande un bon café tranquille à observer le ciel nocturne!
Bonne journée!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 janvier 2020 à 06:32:12
Hello!
Bien des situations croisées dans notre vie quotidienne secouent nos personnes. De nombreux endeuillé(e)s ont, comme moi, espéré du repli nécessaire au déroulé du deuil qu'il soit facteur de tranquillité, de respect, voire de protection . Il n'y a plus de signes vestimentaires qui marquent au regard d'autrui cet état de profonde vulnérabilité....en achetant, voici quelques années ma maison, un vieux bandeau de deuil "gisait" au fin fond du tiroir d'une ancienne armoire abandonnée au sous-sol.
Attaché à l'ancien, je l'ai gardé comme on peut garder les vieux reflets d'un passé qui n'est plus...A ce moment je ne savais ni ne pensais que ce brassard du deuil me questionnerait un jour comme il le fait maintenant : j'étais encore du côté de la barrière où la mort prématurée n'était pas venue toquer à ma porte et amener le tremblement de terre que vous tou(te)s  connaissez.
Nous avions avec Fédo échangé l'année dernière sur cette désagrégation des signes sociaux du deuil, si je me souviens bien. Il fut même un temps où j'ai hésité à ressortir ce vieux bandeau de son tiroir et le porter, comme dans les anciens temps. J'avoue être un peu fatigué parfois d'être qualifié "d'original" et, bien sûr, je ne l'ai pas fait, fatigué aussi d'argumenter en mots le sujet de notre droit à la vulnérabilité si je me risquais à en afficher le signe.
Comme nombre d'entre nous, j'ai privilégié solitude sociale et repli, derrière mes épineux pour reprendre le fil d'hier!  Ce forum  (merci, d'ailleurs,aussi à celles et ceux qui le tracte avec Yacine) fut le premier portail que je poussais pour retrouver une communauté d'appartenance, mu (^?) aussi en partie par l'indifférence générale ou la maladresse d'autrui, tout ce que vous connaissez parfaitement aussi, englobant l'abandon de proches, familiaux et autres, que vous connaissez parfaitement de même. Le deuil, à la fois, désagrège nos relations affectives et sociales et, à la fois,  les renforce comme une sorte de révélateur d'autrui.
Le double mouvement que le deuil opère est d'être aussi un révélateur puissant de nous-mêmes autant que du lien social, tant d'une part,  l'attaque de nos territoires intimes est profonde, tant, d'autre part la vulnérabilité nous désigne aussi comme des proies à tous les prédateurs financiers et autres qui circulent. Je parle là d'une posture de deuil accompli et non des étapes précédentes, je précise tout de même pour transmettre aussi toute ma compréhension des phases ou tout recul est totalement insupportable et absolument impensable. Pas question de blesser autrui sur mes épines ni sur mon absence d'épines. Pardonnez moi si c'est le cas.
Ne plus afficher nos signes de deuil à long terme est finalement une défense : à la fois elle offre la  protection du repli mais transmet aussi un indice peu flatteur de notre lien social. désolé, mais les postillons sur les prédateurs, c'est exprès! ;D
Colère éteinte ne suppose pas qu'il n'en reste quelques braises....Et apprendre à manipuler avec précaution les restes de ce qui fût un incendie intérieur aussi dévastateur que ceux d'Australie demande patience.
Le temps au temps et la patience font un joli couple!!!!
Courage, mes ami(e)s!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 23 janvier 2020 à 13:16:05
Passée maitre/maitresse? dans l"'art de dire que ça va bien sans que personne, sauf ma fille et une amie  ne me  questionnent plus avant...et ma maman aussi qui a vécu pareil tsunami...
Il y a une pudeur ? à ne pas exposer dans leur face réjouie la douleur résiduelle permanente de la souffrance de la mort d'un enfant... ils ont tous tellement envie de penser que ça va bien!J'ai tellement envie de basculer du bon coté de la force!
L'approche des 10 ans exacerbe vivement TOUT...étonnamment...
Et ça va bien parfois mais toujours est présente cette incongruité absolue qu'est la mort d'un enfant avant son parent...père ou mère...les séquelles du tsunami sont longues à se résorber, si jamais elles se résorbent un jour...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 janvier 2020 à 15:31:18
Je suis d'accord avec toi Eva, pudeur. Nous développons certainement une forme exacerbée de pudeur. Peut être autre chose que la pudeur aussi, par ex,  je m'interdis de dire "mettez-vous à ma place" ce qui supposerait que je puisse évoquer l'idée même d'un décès d'enfant (en vie, bien sûr, c'est presque idiot de préciser)  chez autrui. Je n'ai jamais, jamais utilisé cette formule, même dans les pires moments. Un réel tabou face à cette formulation utilisable dans des circonstances plus anodines pour tenter de faire comprendre ce que l'on vit. Je ne vois pas comment le nommer autrement que sous forme de tabou.
Pour la pudeur, tu as raison Eva, c'est juste je pense de nommer ainsi ce qui, en quelque sorte, fait aussi partie des séquelles.
Est-elle exacerbée comme je l'écris ? Je ne sais pas. Omniprésente en tout cas.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 janvier 2020 à 05:59:28
Bonjour à vous!

Petite déstabilisation de ma tranquillité d'esprit qui me contraint d'être plus souvent en veille qu'en sommeil!
Aléa jacta est, faut faire avec et saisir les opportunités que ça ouvre...un petit groupe de vils  spéculateurs a croisé mon chemin, utilisant des méthodes assez sales pour obtenir bénéfice financier sur le dos de la collectivité, et pas de chance, je suis en première ligne de leur attaque, résistant un peu solitaire à la prédation ambiante. Cela dit, je ne m'en sors pas mal, mais c'est pas encore gagné.
L'un des éléments produit par les séquelles du deuil se résume à ce que j'appelle "la voie de l'aikido", retourner la force de l'attaquant contre lui-même pour le mettre à terre. Néanmoins, dans un premier temps, il faut subir l'attaque et c'est un peu pénible. Bien sûr, nous avons vu bien pire, mais un peu comme Anic, j'ai  l'impression d'avoir 1000 ans, une autre séquelle de notre deuil. Notre temps intérieur s'écoule différemment!!!
Cette "voie de l'aikido" est un peu recto/verso  et s'applique aussi à nous-mêmes, je trouve. Après le tsunami, nous avons du retourner en nous  au fil du deuil chacune de nos émotions les plus intimes pour émailler dé résilience notre devenir. Plus une seule fête n'a le même gout, plus un réveil en sifflotant, plus un instant d'émerveillement qui ne soit panaché du lien omniprésent à nos défunts.
Et je maintiens qu'il y a faire appel au surhumain en nous pour retourner cette force de dévastation en autre chose.
Je n'aime pas, comme vous le savez, le terme de reconstruction, même s'il n'est pas entièrement faux. Je préfère celui de transformation, je le trouve plus adapté à mon ressenti.
Souvent, je m''appuie sur la force "tranquille", les guillemets, c'est exprès et par respect, de Sitting Bull et la violence "déchainée" de Geronimo. 2 façons "d'apprivoiser" une dévastation, sans jugement de ma part; juste la recherche d'un point d'équilibre face à des exemples hors du commun de résistance à la dévastation. Ce point d'équilibre oscille, indéniablement, au gré des agressions que nous croisons, d'autant plus que le côtoiement de l'extrême a amplifié nos perceptions.
Vous vous doutez bien que je ne fais nullement l'apologie de cette transformation, je me contente d'en constater les effets....Rien de plus. Arriver à les saisir, la différence qui fait différence, en somme, se résume aux nouvelles postures que le deuil nous amène à traduire, autant dans nos partages que dans nos trajets solitaires.
Comme la force phorique (f ou ph, nsp ???!) est  sève de métaphore, potentiel de guérison est sève de cette transformation. Et comme dans les arbres, elle pulse à son rythme!

Bizs!

Pascal.

Merci à vous, sans ambages, de supporter le poids de mes réflexions!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 24 janvier 2020 à 10:10:31
non seulement on supporte cher Pascal le poids de tes réflexions, mais pour ma part je t'en remercie elles me font du bien
tu as une sémantique magnifique j'aimerai avoir la même prose
je rejoins complètement ton discours sur la transformation et non la reconstruction,  la reconstruction pour moi signifierait un gommage de nos défunts,  la transformation, évoque pour moi un tournant, un Autre dans une Autre vie (au sens analytique du terme)
C'est une transformation qui ne va pas sans mal, ni pour moi sans culpabilité et regret de n'être plus avec mon père,  mais je l'associe au stade où j'en suis du deuil (quel mot là encore impropre pour moi) à une transformation de mon ressenti du vide, comme une forme (parfois pas constante) d'intronisation de mon père en moi et de fait me sentant moins seule
peut être une forme d'oedipe constant mais j'assume...
merci
amitié
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 janvier 2020 à 12:38:56
Retour d'une belle ballade avec ma chienne et en plus un chouette mess!  ;) :) :) :) :)
Katrin, je partage ton avis sur le gommage, ça me fait la même impression.
Mes meilleures pensées à toi et merci aussi pour le compliment sur ma prose. Cool!
En me baladant, d'ailleurs, je pensais qu'il y a plein de personnes sur ce forum qui sont bien plus habiles que moi pour soutenir autrui et le font bien mieux que je ne saurais le faire.  Alors, je te retourne le compliment, la "voie de l'aikido", ça marche aussi pour notre solidarité mutuelle!!! Vraiment Katrin, tu fais un sacré bon boulot de soutien comme d'autres, et ça me fait aussi du bien de le lire! Très honnêtement.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 24 janvier 2020 à 14:34:09
ton pseudo cher pascal est bien reflétant ta belle personnalité résilience
pour le silence quand tu t'exprimes c'est toujours avec déférence humilité et beauté tu apportes beaucoup
je t'embrasse
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 24 janvier 2020 à 15:10:49
Vraiment merci Katrin.
Pour reprendre le terme d'Eva, le vide ouvert en nous par la mort nous laisse des séquelles. C'est réellement un terme exact.
Séquelles. Et le travail que nous "propose" la mort est de transformer ces séquelles en force positive. C'est surhumain comme chantier, telle est son ampleur. alors, les petites briques qu'on s'amène les uns et les autres, je prends!
Bon, c'est l'heure d'aller souffler dans ma corne (nom adorable donné au saxophone en langage Pays-Bas!,J'admire!)
Un blues en ré pour Vous, mes ami(e)s!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 janvier 2020 à 08:03:00
Hello à vous!
ça a marché, ma "corne" a bien sonné, et ne croyez pas que je m'appelle Roland (de Ronceveau), si je me rappelle mes vieilles leçons d'histoire! Charlie Parker non plus, j'aime plutôt le style "Crazy Blues" par S. Bechet, pour celles et ceux qui connaissent, même si je suis loin d'avoir son niveau ! Côté corne je reste un humble musicos!  :D
Bon, je reprends ce terme de séquelles, amené par Eva, qui sonne tout aussi juste à mes oreilles.
Comme reconstruction/transformation, je préfère ce terme séquelles/je ne sais pas encore quoi,  à cicatrisation/résilience qui ne me parlent pas des masses, pardonnez la formule un peu directe.
Dans notre questionnement profond sur ce vide intérieur,  vide séquelle lui-même de ce que la mort nous amène, nous les Vivants,  à vivre, je me permets aussi de reprendre la formule du bouquin de la Relève et la Peste: "nous ne défendons pas la nature, nous défendons notre nature".
La nature a horreur du vide, dit-on souvent, et je me rappelle avoir croisé, voici qques années, une étude d'un Mr d'origine Grecque, dont, j'en suis désolé, j'ai oublié le nom.
Le développé de son argumentation se structurait autour de ce concept de vide, systématiquement comblé par de nouvelles adaptations de Dame Nature. Autant que je me souvienne, il pourfendait les illusions d'un monde sans risques, sans virus, sans renouvellement constant des formes adaptatives du vivant, éventuellement toxiques ou pathogènes.
L'illusion d'une médecine toute puissante nous garantissant l'immortalité en filigrane de notre rapport au monde était sur la sellette de cette étude. C'est bien dans ce fantasme collectif sous-jacent que nous avons baigné, sans nier pour autant les avancées indéniables en matière de sciences, de protection médicale, de recherche,etc...Un travail de tri très bien traduit par cet adage :"séparer le bon grain de l'ivraie".
J e crois et me permets de le présenter à votre propre réflexion, que c'est le travail que nous déposent ces séquelles.
Comment les "apprivoisons-nous"? Comment s'en approprier le potentiel sous autre forme que le seul douloureux?
C'est loin d'être simple à approcher, si acérées sont ses épines. Heureusement, mille rosiers témoignent de leur splendeur, de la beauté de leur floraison vers les mois de mai/juin...En attendant, je vous transmets ce joli propos de jardinier pour les rosiers : taille tôt, taille tard, mais taille en mars!". ;)
Le temps au temps, quoi...Enfin sans que l'urgence climatique ne modifie radicalement tout nos concepts en matière de jardin. :-\
Printemps, été,automne, hivers....et puis printemps nous a produit ce film magnifique de Kim Ki -Duk.

Plein de bonnes pensées à vous.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 25 janvier 2020 à 10:46:03
Il y a un bon bout de temps, j’écrivais J’optimisme et énumérais tout ce que j’entreprenais pour essayer de faire refleurir mon jardin intérieur dévasté. Séparer le bon grain de l’ivraie. Peut-être n’en étais-je pas arrivée aux séquelles encore. On m’avait répondu alors que je faisais tout bien comme il faut ...
Toujours est-il que quelques années plus tard, on ne peut pas dire que j’en suis à espérer une quelconque floraison. Peut-être que mon environnement est trop déréglé encore. Trop acéré.
Et puis ras le bol de se colleter aux épines. Le temps passe et il nous est également compté. Aussi il y a bien des fois où on a juste envie de dire Merde, merde, merde ! et de se poser là. En attendant. Quoi ?
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 janvier 2020 à 11:20:43
Bien d'accord avec toi, Faïk. pas de problèmes au niveau du ressenti intérieur, je partage.
Par contre, au niveau extérieur, à mon avis, l'un des problèmes auxquels nous sommes confrontés tient dans ce propos tenu par un de mes banquiers voici pas mal de temps :
"Mr, si vous ne vous intéressez pas à votre consommation,  croyez moi que la consommation, elle, va s'intéresser à vous".
Comme situation de repli, je serais bien allé dans un monastère en haut de l'Himalaya, si lourd était mon ras-le-bol de me colleter aux épines comme toi (...tu l'as vécu, bien sûr!!!pas se tromper sur la forme du propos!!! je fais bien de tjrs vérifier mes écrits! :P). Très franchement, ça m'a traversé l'esprit comme nombre d'entre nous, je pense, le refuge monacal!
Les contemplatifs ont leur fonction que je respecte comme leur choix, mais ce n'est pas ainsi que mes propres pas se sont organisés. Et le monde toque à notre porte d'endeuillé(e)s sans souvent prendre de gants.
Epines intérieures/épines extérieures, c'est aussi, à mon avis, du recto/verso qui s'est amplifié comme tout le reste de nos ressentis. Loin d'être simple, je suis entièrement d'accord et loin, bien loin d'un "optimisez ça et tout ira bien". ça, c'est plutôt dans le camp du déni, je trouve.
Allez, courage à nous!
PS : j'ajoute mille pardons Faïk pour cette formulation qui aurait pu porter à confusion, mais je ne doute pas que tu avais saisi la bonne formule, mais bon, autant pour moi! :-*
Et l'histoire des virus qui nous viennent de Chine ne fait que confirmer les risques d'une réponse de Dame Nature à la hauteur du mépris qu'on lui témoigne. :( Bigre, c'est bien à nous d'aller vers elle respectueusement et non l'inverse. Les arbres nous enseignent pourtant que le mouvement est plus dans notre camp que dans le leur! Et les pratiques des cultures anciennes montrent tout autant que l'Invisible nous écoute quand on s'y prend avec responsabilité et humilité.
un sacré chantier, pour sûr! Franchement je comprends que la petite Gréta fatigue à crier dans sa corne! Pfouh, quel pain sur la planche on a, Chaud/patate!
Allez, je me limite à mon étage et redescends sur terre retrousser mes manches!  :)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 janvier 2020 à 06:54:01
Bonjour à vous!
Ce matin, je me sens comme "gentil géant" au fond de l'océan qui demandait de l'aide à de tout aussi gentils plongeurs pour qu'elles (ils) puissent le débarrasser des restes d'un filet de pêche enroulé autour de ses nageoires depuis des lustres!
Boudu, dommage que le saxophone ne marche pas sous l'eau, j'aurais volontiers été tapé un crazy blues pour accompagner le chant des baleines, nostalgiques d'un monde où grignoter du plancton ne demandait pas un vrai parcours du combattant!
Me v'là hameçonné sur ma boîte mail par des tentatives aussi collantes que le fameux bout de scotch dans Tintin pour me faire gagner un dernier smart-trucmuche sur une pseudo loterie qui au bout du fil à pêche me demande mon numéro de carte pour siphonner ma naïveté! Si qq'un connaît le moyen de couper le fil à gogos, je prends, étant un peu de la génération plus proche de l'épistolaire que du virtuel, j'aimais plus recevoir le plancton de mes lettres que des tentatives de hackage! D'accord, c'est moins simple de phagocyter Mr le facteur que ma boite mail, mais tout de même plus simple pour communiquer, nos boîtes à Pandore ! Pitié je laisse désespérance de côté!
Cela m'amène à activer mon propre clean-up de la confiance! Comment garder cap sur la confiance en autrui dans un monde dominé par la rapacité? Il a vraiment quoi de se gratter la tête pour savoir comment faire pour expliquer aux prédateurs de tous genres qu'on vit bien plus en paix en cultivant en soi une rigueur d'honnêteté, très proche de nos fondamentaux : ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasses!
Aller dire ça à un requin, il ou elle vous rigole au nez.
Baisse de notre seuil de naïveté et humour sont toutefois de bonnes armes pour "gentil géant"! Pas toujours à notre portée d'endeuillé(e)s, je le concède sans problèmes, mais, bon sang, Mme La Mort, en toute humilité, j'aimerais bien que tu me prêtes ta faux pour couper l'herbe sous le pied à tous ces malotrus de l'honnêteté!
Et j'ai bien dit l'herbe, pas la tête, il(elle)s sont comme l'hydre de l'Herne, tu coupes à droite, ça repousse à gauche! A vous faire perdre la vôtre dans le dédale qu'il nous faut franchir pour rester zen et éviter les multiples traquenards en forme de filet de pêche! Vive les poissons d'avril, au moins ceux-là, ils aident les lutins à rigoler, à nos dépens, parfois, mais, ceux-là font partie d'un monde imaginaire qui a bien enchanté des moments de mon enfance!
Réenchanter le monde, ce n'est pas non plus être pris pour une truffe!

Allez, avec l'urgence climatique, même les champignons vont croitre aussi vite que les ailes de notre changement, tous mes bisous à fée Clochette!

Une de mes amies artiste peint d'ailleurs ce monde des lutins au point où quand je pense à eux (son compagnon est sculpteur) je les appelles les Lutins! :D Heureusement il n'y a pas que du Guernica dans la toile, hommage au grand Pablo!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 janvier 2020 à 08:12:03
Pardon, j'ajoute un mess en sentant la barre des 500 approcher!! Je ne sais si ça me propulse en membre héroïque, mais je rends authentique hommage à la force de ce forum, si complémentaire de cette force phorique partageable!
Comme entre Sitting Bull et Géronimo, entre l'Himalaya avec ses magiques monastères tibétains et le fond de  l'océan avec ses non moins magiques gentils géants, je ne suis pas un héros comme comme chantait Goldman, je crois, mais ça fait du bien à notre bouée narcissique qui nous aide à rester crawler en surface!
Bon, silence! :D :-X :D!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 janvier 2020 à 08:16:27
et à retrousser nos manches!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 janvier 2020 à 08:16:51
Sans couler!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 janvier 2020 à 08:17:59
 :D :D :D :D :D :D! 500 mess mes Ami(e)s! Barre en cours de franchissement!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 janvier 2020 à 08:20:38
YES! Passée. Merci Yacine de ce moment de sourire que tu me permets de ressentir par ton boulot! ;)
Me v'là un héros!  8) Coool!
Toute mon amitié, en tout cas!
Et un rayon de soleil à Fédo dans sa tanière avec qui j'aurais bien partagé un moment de rigolade. toute mon amitié à lui aussi et ma totale compréhension du douloureux passage souligné par une ancienne estimable connaissance psychanalyste Freudienne et Jungienne : le si douloureux passage de se construire dans le regard de l'Autre...qui nous inflige de terribles moments d'interrogation de nos forces intérieures. Et des fois ça nous déborde, et je maintiens mon entière confiance aux forces pacifiques en nous que nous inflige l'état d'endeuillé qu'il nous faut affronter, ce que ces 2 hommes font avec un courage que je respecte profondément.
Bon, ce coup là, je me tais! :)
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 26 janvier 2020 à 20:13:45
Félicitations!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 janvier 2020 à 06:44:17
Ah ah! Merci Eva!
Bah, oui, me v'la promu héros. Et ro et ro et petit pataplo, roulement de tambour siouplait!
Sérieux, je m'en fiche un peu, mais il faut reconnaître que ce forum est vraiment bien conçu. Cette graduation de nos qualificatifs est loin d'être anodine, un peu comme les ceintures qui accompagnent la progression des assidus de dojos!
Dans le si rude combat que nous menons, on aurait pu partir d'une ceinture blanche pour arriver à ceinture noire, pas si lointaine, au final de la couleur du crêpe noir qu'on ne porte plus en signe de deuil!!! Les créateurs, Yacine en première ligne, ont du bien se prendre la tête pour savoir "qualifier" notre progression au fil des messages écrits! Je salue leur travail.
Sinon, de mon côté, gentil géant s'est pas trop mal défendu des hackers, nettoyage complet de l'ordi, hausse de sécurité, ça me coûte 20 balles par an et j'ai demandé de l'aide aux plongeurs d'orange pour m'aider à me débarrasser de cet hameçon qui agace le derme de ma boîte mail!
Et ce qui, comme d'hab, est très curieux, c'est que le retour de leur réponse à ma demande d'aide par le contact espace client est revenu sous le titre : "Vide". Réponse du vide : "on fait notre possible pour réparer ceci au plus vite, cher client".
 ???. Je crois me souvenir que Mr Lacan, Jacques de son prénom, disait avec son humour que c'est au grand Autre qu'on s'adressait quand on parlait tout seul. D'ailleurs, avec les téléphones  portables, c'est fou le nombre de personnes qu'on croise dans la rue et qui s'adresse à grand Autre!!! y en a plein! Oups, ils causent à un petit autre, via téléphonie, mais nous invitent, nous passants, à se demander à qui elles ou ils s'adressent!!! ah, ah, des fois, je me retourne! eh non, ce n'est pas moi la cible de l'apostrophe. Ouf, vu qu'elles ou ils sont en train de parler bizness ou de s'écharper entre divorcés, je préfère les mots gentils, mais pas facile de dire c'est chouette ce que tu me dis à un inconnu(e). Des coups à se ramasser une tarte ou finir au poste et mener direct en psychiatrie!!! :D
Mais je suis un héros, alors je fais fissa vers ma destination en rigolant sous cape quand je suis d'humeur à le faire.
Héros du vide? Tintin! Plutôt comme dans les dojos, au mieux en " reines et rois" du randori nous nous transformons, Randori : combat d'entrainement  respectueux des postulants à grade supérieur, si je me rappelle bien mes souvenirs de karate de jeunesse!
Nous, notre randori, il est plus proche d'un combat dans l'entre deux, figure d'un no man's land style "un long dimanche de fiançailles" à la Japrisot...soit-il apaisé avec le temps.
Si je me souviens bien, en fin de Randori, les partenaires se saluent et se remercient mutuellement...ce que je fais pour remercier les créateurs de ce site, qui a défaut d'un matelas de frappe, nous permet en toute bienveillance de vivre ce que nous avons à vivre sur le tatami de nos échanges! Et comme tout cadre, il faut un juge de ligne, ce qui est loin d'être facile quant un des partenaire est si en colère qu'elle ou il ne sait plus comme "retenir" ses coups. Leçon de jeunesse que je n'aurais jamais pensé resservir ici, vous vous doutez bien : vers mes 25 ans, j'ai  pris un sale KO au cours d'un entrainement de ce style contre une ceinture marron alors que j'étais encore une modeste ceinture orange!5 ans après,  ça m'a servi pour me mettre au saxophone plutôt qu'à poursuivre ma carrière de karatéka! Mais mon voisin a un sac de frappe que je lui envie à défaut de m'en servir, comme il me l'a si gentiment proposé si j'en avais besoin! Son propre matelas de frappe pour éviter de péter les plombs quand il a besoin de taper sur qque chose!

Plein de bonnes pensées à vous, :P

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Adnarag le 27 janvier 2020 à 21:19:59
Pascal
Je viens déposer chez vous un message qu'Anic vous adresse mais qu'elle a déposé sur mon fil d'écriture, pas bien certaine que vous veniez le lire là-bas
Adnarag

Bonsoir Pascal,
Tu ecris : " La colère est tellement forte en nous, vous comprenez, que la seule écoute que nous nous devons à nous-mêmes c'est saisir la bonne piste quand elle raisonne avec la bonne fréquence du moment que nous inflige la violence du deuil auquel nous sommes confrontés. Alors si ça passe par un canal de l'écrit, du souffle ou tout autre formule que nous sentons bénéfique, même de façon très "brumeuse", c'est là que nous devons mettre nos forces.  Et parfois, il faut attendre. "
Je suis bien d accord avec toi.
Pour moi, les pistes sont celles de la lecture, la nature, l amitie, la peinture et l ecriture qui se rejoingnent en ce qu on nomme les livres d artistes.
Mais, nos bouleversements, metamorphoses, effondrements etant a la fois si gigantesques et mouvants, l une des difficultes est bien d avoir l energie de rechercher puis la lucidite de deceler et enfin la force de suivre ces pistes.
Si souvent je renonce, paralysee par un " NON" aphone, qui nie en bloc toute possibilite d acceptation, tout espoir de comprehension humaine, tout elan de vie et qui me fait douter de tout ce que j entreprends. Je me retrouve alors au pied d un mur de questions dont je sais pertinement qu il est illusoire de chercher la moindre reponse dans le moindre interstice. Puis, apres etre restee longtemps assise contre le mur, immobile, inlassablement je reprend courage. J essaye de suivre ma piste, je crois qu elle longe un grand mur.
Merci de tes interventions imagees. J ai compris en te lisant, que lorsqu on tient une piste, meme brumeuse, sans trop douter, c est bien la qu il faut mettre ses forces.
Que chacun, chacune puisse peu a peu trouver ses propres pistes.
Amicalement.
Anic
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 janvier 2020 à 05:09:52
Bonjour à Vous!
Merci Anic, Adnarag de vos retours. à la fois pour cette délicate attention de le poster sur mon fil, effectivement même "vigilant" je ne suis pas toujours attentif à d'autres fils, et aussi pour avoir bien saisi l'esprit de ma réponse.
Il y a qques années, une bonne vingtaine, j'ai lu un admirable ouvrage de Bruce Chatwin:
"le chant des pistes".
Bruce Chatwin a eu un parcours plus qu'étonnant pour celles et ceux qui ont lu ses écrits. J'ai eu connaissance de ses écrits, au salon de St Malo, "étonnants voyageurs" et assisté aussi à un hommage rendu à Nicolas Bouvier, non moins étonnant qui écrivit "le hibou et la baleine".
Bruce Chatwin nous parlait des rituels aborigènes d'Australie qui permettaient aux premiers habitants de ce pays de  retrouver le segment d'une piste dont ils étaient héritiers par le chant. Pas d'autres actes de propriété si ce n'est cette transmission chantée qui indiquait le lieu exact. Le novice devait, dans son propre parcours initiatique l'intronisant à son devenir d' homme, trouver ce lieu et y honorer l'esprit, les esprits de ses ancêtres....Le chant des pistes.
Les murs que nous devons longer sans autres choix, ni celui d'être passe- murailles, ni tout autre forme matérielle, sont, je crois, dans l'immatériel de notre propre cheminement du deuil....Infranchissables, inacceptables, insurmontables comme l'écrit tout aussi justement  Anny Duperey : on s'épuise à se cogner encore et encore contre.
Dans notre profonde détresse, il est bien difficile de saisir notre propre "chant des pistes". Pourtant, c'est comme s'il était là, en arrière plan, aussi discret que le vol d'une chouette effraie (particulièrement silencieuse pour les connaisseurs!) une nuit sans lune.
"Brumeux" est un terme bien léger pour décrire ce fil si ténu qu'il nous échappe dès qu'on croit le maîtriser.
Ce n'est pas pour rien que les Chamans authentiques (pas les charlatans qui pullulent!) exigent d'eux-mêmes une ascèse de "nettoyage". A mon avis, baigné(e)s dans une culture du matérialisme, il nous est très difficile de prétendre arriver en haut des ces montagnes en empruntant un hélicoptère! Les miroirs aux alouettes pullulent autant que les charlatans.
L'une des fonctions du deuil, toujours à mon avis et avec le recul d'un tout petit peu de temps depuis ce trauma,( je vous prie d'excuser mon insistance pour le rappeler, 3 ans et demi, c'est pas grand chose) est de "nettoyer" en nous le superflu.
Quelle importance revêt une quelconque possession quand on est dans l'abîme du deuil aux pires moments? Aucune.
Le processus du deuil nous inflige à tracer un chemin accompli pas à pas, marche par marche comme ce poème de Linda Pastan le traduit... Une piste si porteuse d'un chant de douleur, de colère, de désespérance,  qu'il est loin d'être facile d'élargir notre conscience à d'autres fréquences.
La physique quantique nous parle de fréquences vibratoires des particules dans l'état indifférencié. C'est notre choix d'observateur qui amène une particule à apparaître en état différencié, dans la "solution nord" comme dit Mr Bobola.
Nous, Endeuillé(e)s ne sommes pas loin de cet état, liant observateur et observé, tout aussi énigmatique que la rencontre des gorilles "dans la brume" : qui observe qui se demandait Dian Fossey? Question presque omniprésente parfois et sans la moindre parano de ma part ou autre travers pathologique.  Je n'exerce plus comme clinicien mais bien solide de ce côté-là je reste. Je ne souhaite nullement que cela m'envahisse ou devienne obsédant. Je tiens à mon libre-arbitre, difficile parfois, je le concède!
C'est la force de notre cheminement, je trouve, qui nous" inflige"à  côtoyer cette frontière du différencié et de l'indifférencié. Et là, nous ne sommes pas loin de la folie. Un créer/trouver à la Winnicott, comme fil, au final, en quelque sorte. Et à risque, faut pas être idiot non plus. Ils existent et prudence maxi sur le sujet!
Alors, je pense que les murs ont cette fonction : nous donner le temps qu'il nous faut pour nous solidifier suffisamment et pouvoir monter une autre marche. Ils nous condamnent à les longer sans autres possibilités tant que notre force intérieure n'est pas prête à franchir un nouveau seuil. Une sorte de défense, comme le déni peut l'être, à premier titre, une protection contre l'insupportable. N'importe quel(le) psy de qualité vous dira qu'il ne faut pas aller tapper dans nos défenses quand elles sont au plus fragile de leur état, je ne crois pas dire de bêtise en le formulant ainsi!
Toujours à mon avis, c'est cet impossible franchissement notre "chant des pistes"...tout le sens de notre solidarité pour en faire sens. Et ça passe par des coups violents dans un matelas si besoin.
Citation avec laquelle je suis entièrement d'accord :Pour moi, les pistes sont celles de la lecture, la nature, l amitie, la peinture et l ecriture qui se rejoingnent en ce qu on nomme les livres d artistes.
Difficile d'être clair sur ces sujets, n'hésitez pas à éclairer de vos propres questionnement l'obscure, je suis comme Vous, tout aussi fragile dans cette quête et certainement pas péremptoire! C'est l'ensemble de nos fils qui font cordée!
Difficile aussi d'éviter d'avoir recours au jargon professionnel au risque de textes un peu longs! Désolé! ::)

De tout coeur, je partage vos multiples pistes!

Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 janvier 2020 à 06:54:27
Bonjour!
Hier, Yacine m'a transmis un lien vidéo avec Isabelle Carmoin, psychologue en réseau de soin palliatif. Cette personne, avec plein de douceur, de respect et de professionnalisme évoque toutes les difficultés du  plaisir si impossible souvent pour nous, Rien à y redire, comme j'ai répondu à Yacine, j'adhère et salue très solidairement son engagement.
Sans recourir au terme de "profonde dépression" (l'une des complications d'une dépression est le suicide, ne l'oublions pas!) vous savez toutes et tous aussi bien que moi que la vie et ses plaisirs n'ont plus du tout le même gout après qu'avant et que dans les phases les plus cruelles, les plus aigües, même pas besoin de commentaires sur le sujet.
Deuil accompli ne signifie absolument pas que nous n'ayons pas à nouveau à surmonter des crises, des retours en arrière, des résurgences, des retour de balancier, appelez ça comme vous voudrez, je crois que vous comprenez parfaitement de quoi je parle.
Loin d'être inexpugnable, le bastion dans lequel nous déposons les valeurs occupant la place vide laissée par nos défunts a ses fragilités.
Neutralité, bienveillance, baisse de notre naÏveté, solidarité, j'oublie certainement d'autres aspects de cette valeur centrale que nous y défendons : la trace du vide laissée par nos défunts vit en nous, à jamais, lien si précieux qu'il ne faut pas y toucher, aussi douloureux, difficile, incompréhensible, hypersensible soit-il, ce lien est notre compagnon de voyage, non seulement du deuil mais de notre vie.
Les multiples agressions que nous rencontrons ou subissons, qu'elles soient générées par toute forme de prédation extérieure à nous ou moments de bouleversements intérieurs "attaquent" en quelque sorte notre équilibre.
Cet équilibre, à la fois fragile et solide n'économise pas que nous ayons à vivre des crises, plus ou moins déstabilisantes...Nombre d'entre nous font état d'un acquis d'apaisement très en montagnes russes, si je puis me permettre cette image......des hauts et des bas, points de suspensions!
J'ai le ressenti que chaque nouveau seuil franchi nous amène à ces retours en arrière, comme un travail de deuil qui s'affine quand notre psyché nous "sent" suffisamment solides pour le faire.
Par ex, très nouvellement, j'accède au souvenir même du moment traumatique avec plus de capacité à séquencer les moments si cruels de l'annonce. La charge et l'intensité émotionnelle comme le dit Eva, ( ce lieu que nous fuyons, ça c'est moi qui le dit!), logé au viscéral de notre être, du plomb fondu dans les entrailles, comme elle l'a évoqué : c'était pour moi la formule la plus proche de mon ressenti, tellement incapable de décrire avec des mots ce moment où "le ciel nous tombe sur la tête". D'abord le néant qui nous plie en 2, et pendant le 1/4 d'heure suivant, ce retour au temps, en qque sorte :  je ne savais pas si j'allais me suicider ou étrangler qq'un. Et ce étant complètement irrationnel, n'importe qui aurait fait l'affaire pour, c'est terrible à dire, mais pure vérité.  Bien heureusement les policiers municipaux de ma Ville m'ayant entendu hurler sont arrivés, par chance ou hasard, je ne sais, mais ils m'ont sauvé. Mes proches, amis et voisins étaient complètement neutralisés par l'impact de ce qu'il(le)s voyaient, ressentaient du choc aussi. Pompiers, hosto, je suis arrivé à me "transformer" en poupée de chiffon, et accepter qu'on me touche. Même à l'hôpital, l'approche d'un médecin soulevait ma presque "haine" de toute forme de soin. J'en étais encore même pas à imaginer le corps de ma fille autopsier le jour suivant sa mort. Don d'organes, j'en parle même pas non plus. c'est très récent que je puisse en "toucher" l'idée.
Vous remarquerez ce terme "intouchable". ça vous rappelle rien comme caste? Il y a dans notre bastion intérieur, un vide intouchable.. l'une des valeurs du couple que nous formons avec nos défunts, un intouchable, proche d'une caste du même nom.
N'est-ce pas l'essence du vide que d'être intouchable?
Ce qui est touchant, c'est douceur, gentillesse, attentions chaleureuses  qui circulent ici, et ça je prends! Comme le refuge des arbres que j'ai trouvé au milieu de la forêt  l'après-midi même de mon retour presque "fuite" du service des urgences de l'hôpital.

Bizs à vous!

Pascal.

PS: histoire de rajouter un petit clin d'oeil à la psychanalyse sans trop "jargonner" sur la viduité : un enfant qui se trouve être phallus maternel est néant. Je conclus ma première tranche analytique vers les 35 ans sur ce terme.
"mon être est néant" ou traduit en Lacanien "mon naitre est né en"... ça vaut le coup de réfléchir à ce maillage qui nous dépasse, vous trouvez pas? Courage, mes ami(e)s tenez le choc, la route du deuil raisonne avec l'hypercomplexe en nous.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 janvier 2020 à 14:17:36
    Re-bonjour!

J'ai ramassé ce truc-là, ça peut peut- être avoir un intérêt pour nous. ça croise certains aspects de mes écrits avec tout de même pour moi cette réserve du final, qui je l'avoue me dépasse un peu, pauvre libre-penseur athée spirituel que je suis. Mais, ça vaut le coup d'y jeter un coup d'oeil. Possible que dans le travail monumental mené par Qiguan sur les liens, cela y est déjà,..Je ne sais pas. Je risque le partage.

L'épreuve de la mort dépassée
Du deuil impossible, au deuil réalisé
hindouisme, un sage en priere L'évolution vers la liberté

Selon notre théorie, nous étions des primates naturels. Nous sommes des hommes constructeurs. Nous allons vers l'humain accompli.

Entre ces 3 étapes, l'ensemble humain s'applique à résoudre ses questionnements, gérer son environnement, maîtriser ses comportements et réduire sa plus grande source d'angoisse ; la mort.

Depuis nos origines, la façon de repousser, d'accompagner, d'accueillir la mort suit une courbe ascendante.

    Au début, lorsque nous étions des primates naturels, la mort était toute puissante dans nos esprits. Prisonnier d'un présent instinctif, le danger permanent nous frappait de stupeur et de peur. L'affolement la lutte ou la fuite était la seule réponse.
    Progressivement la conscience humaine s'est constitué et l'homme s'est rassemblé en clan, en tribu (période chamanique). L'homme à conçu l'idée d'un ailleurs. Dans cette période, le mort passe dans l'au-delà avec son corps (et toutes ses affaires pour ainsi dire).
    Puis les tribus se sont réuni et ont fondé les grandes religions. Dans cette période spirituelle, c'est l'esprit qui passe dans l'au-delà. Le corps est un simple véhicule de l'âme.
    Puis viennent en occident, ces "temps modernes" auxquels nous appartenons. Il s'agit d'une sorte de période scientifique matérialiste et nihiliste pour laquelle l'au-delà n'existe pas. N'y le corps ni l'esprit ne passe de frontière au moment du décès. La mort ne peut être pensée avec quelques sérénité. L'esprit matérialiste se raccroche à des restes de croyances pendant que la suractivité permet d'oublier la présence de la fin.

Nous pouvons donc considérer cette dernière période, comme une sorte d'avancé vers le deuil total. Une période qui, selon nous, se sépare elle-même en deux grandes étapes.

    Il y a la face actuelle dans laquelle le deuil est inacceptable, donc bifurqué.
    Et la phase suivante d'un deuil total mais cette fois-ci réalisé, admis, et dépassé. Dans cette ultime phase, la mort, d'une certaine manière, sera vaincue. L'épreuve du deuil n'aura alors plus lieu d'exister.

Le deuil total inacceptable

Pendant la période scientifique le divin devenu tellement impossible à imaginer, il est tout simplement marginalisé. Sans divin, il est impossible de concevoir un au-delà. Et sans au-delà, il est difficile de donner un sens à la création.

    Ce passage par l'athéisme devait s'imposer. Il est le fruit du matérialisme et de l'explosion de nos connaissances. Mais les remèdes fournit par l'ultra libéralisme pour conjurer l'angoisse découlant de la mort de Dieu ne sont pas satisfaisant. Ils contraignent l'homme moderne à contourner ce désarroi par des stratégies d'assourdissement (consommation, stress, agitation, plaisirs, fausse insouciance, hyper activité, hyper distraction, compulsivité, quête de pouvoir, bref, par la satisfaction des pulsions primaires).

L'être humain industrialisé semble alors obligé de nier le plus longtemps possible, la réalité même de sa mort (ou de se bricoler une après-mort quasiment polythéistes et suffisamment confortable).
Le deuil accompli

Après cette période d'occultation, viendra selon nous, la période du deuil accompli. L'humanité sera alors parvenu à transcender la mort. A la comprendre et à la dépasser grâce à l'expérience extatique.

    La question de l'au-delà (insoluble pour l'homme comme pour la science), disparaîtra tout simplement des préoccupations humaines, rapatriée dans un monde phénoménal devenu pleinement spirituel.

Autrement dit, l'humanité future, à travers la béatitude, le nirvana ou l'extase, fera l'expérience du divin sur terre et à travers cette expérience extatique l'homme anéantira la pensée même de la mort, donc la mort elle-même.

Nous sommes dans la première phase de ce deuil total, orientés vers la seconde.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 29 janvier 2020 à 20:32:55
Lacan n'est pas ma tasse de thé...j'ai essayé pourtant..mais non...

La mort reste et demeure un Mystére et rien d'accompli n'émerge de tout ça... pour moi...

Et dieu dans tout ça?Ben, rien non plus...
Ou alors il est mort à Aushwitz...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 29 janvier 2020 à 21:46:42
Je doute d une veritable evolution de l humain face aux questions fondamentales. Et, a choisir, je prefere une humanite  humblement bouleversee par la mort a une humanite presque toute puissante a accomplir sans souffrance un deuil total qui me parait glacant. Personellement, avec douleur et mystere, je suis plus proche de Neanderthal je crois.
Bien a vous tous, toutes.
Anic
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 janvier 2020 à 06:02:24
Salut! Et avec un peu d'humour, je vous salut, Eva, Anic! ;) dieu en minuscule sans plus!
Oui, je partage votre avis. J'ai un peu médité ce texte hindouiste, il me semble, , mais soit c'est pas de mon niveau, soit il produit sur son final  comme Anic le dit un aspect glacé qui me heurte.
Lacan n'est pas non plus ma tasse de thé, côté  élite, surtout. Mais il faut reconnaître que je fus surpris voici 2 ans d'un quasi copié/collé du seul texte de lui que je suis arrivé à finir, celui de la lettre au roi, tiré d'une nouvelle d'Alan Edgard Poe.
ça m'avait bluffé, littéralement.
Sans jargonner, une lettre avait circulé dans le collège où exerçait ma compagne pour finir affichée sous son nez, tombée "malencontreusement" du cartable d'un collègue dans le couloir...Magnifique! Le symptôme qui s'affiche en empruntant un passage de l'inconscient collectif et  individuel m'avait à l'époque orienté pour désosser l'image d'une intrigue digne de cour du roi dont les profs se résumaient à agir en véritables  courtisans! Bon, il faut reconnaître un point très positif à l'école de pensée Lacanienne d'être enfin rendue compréhensible par certain(e)s de ses adeptes. j'ai assisté à un séminaire à Diderot qui m'avait bien plu, et pour au moins 1 des participants en tribune, solide, responsable, éclairé, humainement "humble". Le titre de ce séminaire était "la vengeance au féminin"!!!
Bien sûr, cet intervenant avait été "pris à partie", "attention, voilà l'inquisition" avais-je dit en aparté à ma compagne qui y assistait aussi, (les querelles de clocher, ça me ::), et je décroche!). Cet intervenant prenait position très critique sur "l'étiquetage" des patients comme formule répandue et solution miracle des diagnostics...Je suis bien d'accord avec lui! J'ai un moment décroché sur le contenu mais absolument pas sur le contenant.
En gros, je me force à ne pas jeter  bébé avec l'eau du bain, et constate qu'une école de pensée, qu'elle qu'elle soit me semble saine quand la critique reste possible. Dans la pensée systémique qui est ma tasse de thé, je me suis littéralement arraché les cheveux en "corrigeant" des mémoires de personnes croyant que 6 mois de formation sur le sujet les intronisait praticien(nes) en titre. A frémir.
Eva, je partage avec toi ce "que ta volonté soit faite" sans autres états qu'un assentiment à genoux, justement.
J'ai dans mon sang qques traces d'origine Ashkénaze parties en fumée, du  Breton explosé en 39/45 et du Poitevin abîmé en 14/18.  De l'intergénérationnel qui me faisait dire avec "humour" quand j'exerçais encore :
"Vous savez, quand on naît, autour du berceau, il y a des cadeaux, mais certains sont radio-actifs".  Fée Carabosse  s'est glissée dans la file. Et c'est nous qui héritons du paquet.
J'en ai autant voulu à dieu qu'à la psychanalyse de n'avoir pu désamorcé suffisamment la charge active qui m'a été transmise, en bonne partie inconsciemment, malgré mon parcours analytique.  Il y a dans ma conscience de responsabilité paternelle une colère immense couplée à une impuissance d'avoir su juguler ce qui, en partie, je surligne ce "en partie", a mené ma fille à son destin fatal.
Je suis aussi pleinement d'accord avec Isabelle Carmoin sur les signes de franchissement des étapes du deuil : hier j'ai fait des crêpes avec la musique à donf, ce que je n'avais pas fait depuis 4 ans. j'adorais cuisiner sur du rock plein pots, et ça n'était plus arrivé depuis la mort de ma fille.
L'ensemble de ma famille n'a ni su, ni pu m'assister dans ce cheminement de deuil. Pas un appel, pas un signe, rien.
ça fait partie des combustibles de ma colère si violente qu'il m'a fallu passer par une demande d'aide. C'est aux compétences chamaniques que je me suis adressé. Je ne peux que reconnaître que le contact avec cet entre-deux, dans un cadre thérapeutique,( ça fait redite, mais tant pis), qui m'a aidé à éteindre cet incendie. Il en reste qques braises et je n'ai pas la moindre envie de souffler dessus : au contraire même.
Tout ce qui m'intéresse, c'est comment, nous "les Intouchables" nous pouvons apporter un peu de calme au vent furieux qui souffle dans les affres du deuil pour d'autres.
J'ai définitivement rendu mon tablier de clinicien. ça ne m'empêche pas de partager au mieux possible ce "potentiel de guérison" qui accompagne un apaisement aussi relatif soit-il.
Je suis vraiment "content" que l'on puisse discuter par ce forum de sujets aussi brulants, sans non plus se prendre pour les pompiers de service! Mais fier de tenir debout, avec vous et en partie grâce à vous!
Perso, je garde de ce texte hindouiste la question ouverte : deuil accompli, deuil apaisé, deuil fini? Sans réponses qui clôturent cette réflexion partageable de notre vivant, et le questionnement qu'elle soulève,  je crains.

Bizs de tout coeur.

Pascal.

PS : agent Orange a trucidé le virus de ma boîte mail, sans bousiller tout comme au Vietnam! Merci les plongeuses indéniablement Asiatiques, de plus!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 30 janvier 2020 à 13:22:59
La fée Carabosse avec ses multiples paquets pas cadeaux...officie autour de moultes berceaux...

Ta fille a hérité de certains paquets.. ça a joué un rôle dans la fin de son histoire...Tu n'en es nullement responsable... je le pense du fond du coeur et du reste aussi...

Deuil éternel? éternel et mouvant...?

Crêpes au rock, les meilleures...Arrivées en leur temps, elles n'en sont que meilleures.Ce petit signe du mieux est si précieux...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 janvier 2020 à 15:29:10
Merci Eva! Chandeleur ça rime avec malheur comme avec bonheur, et curseur aussi... que je pousse gentiment vers bonheur même si des fois ça tire des bords! Bonne chandeleur à tou(te)s en tout cas!
Sinon, la question de la responsabilité est si épineuse que ça a été mon point de désaccord avec mon dernier analyste, il y a 2 ans maintenant. Nous avons une divergence sur ce sujet (très solidaires l'un de l'autre, je pense en filigrane. Voire réciproquement compréhensifs..Utile pour moi en tout cas ) qui nécessite bien plus qu'un petit exposé pour la mettre à plat...Il y a un passage qui respecte les 2 points de vue, aussi justes l'un que l'autre, à mon avis. mais ça nécessite une énorme prise de recul pour aller y voir, je dirais même que ça me semble presque contre-indiqué dans le cadre du forum. Non, vraiment, je prends pas ce risque, c'est vraiment trop épineux et pas vraiment utile ou bénéfique, il me semble.
Mais je comprends et te remercie de ton empathie, comme de ton estime, Eva, pour de vrai! Sans autres formalités, c'est dépassé ça entre nous! On est des héros! :D

Bon allez, aux crêpes mes ami(e)s!

Pascal.

Ps : j'éprouve quand même le besoin de me "couvrir" sur cette résistance. L'un de mes formateurs "icône" est Robert Neuburger. au cours d'un séminaire il avait souligné avec son humour à lui, une petite "piqure de rappel".
"les psys ne sont pas des fouilles-M----"! La seule chose qui nous intéresse (je fus membre de cette grande famille en place de thérapeute familial), ce sont les ressources, psychiques bien sûr. Je crois qu'il suffit de partager que je pense qu'il existe un passage entre responsable et non-responsable et c'est pas la-dedans qu'on doit s'engluer. Comme Ulysse, faut s'attacher au mât et se  boucher les oreilles pour ramer et dépasser ce point nodal insoluble. Sinon, "on" s'y fait engloutir. ça vaut le coup, par contre de l'aborder sous cet angle, donc OK  avec toi Eva, pour que je puisse l'évoquer ainsi.
Bizs.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 janvier 2020 à 05:26:05
Bonjour à Vous!
Ce matin, je souhaite vous soumettre une proposition : celle de co-écrire sur le sujet du cheminement du deuil un essai collectif.
il y a environ une année maintenant, j'ai travaillé à mettre en forme sur papier ce qui circulait entre nous sur le forum. J'ai tout simplement épuré le superflu pour garder l'essentiel de nos échanges d'alors, à peu près jusqu'en mai de l'année dernière. Sur format papier et épuré , l'ensemble révélait d'autres facettes que celles d'internet. "L'arbre qui cache la forêt" pourrait-on dire.
Je fus surpris de ce qui apparaissait: en filigrane de nos échanges se  profilait une trame si étonnante qu'elle seule aurait pu faire l'objet d'un bouquin. C'est comme si une sorte de créativité rebondissait entre nous, presque à notre insu et méritait  d'être publiée. J'avais recueilli confidentiellement à l'époque l'avis de Mircéa, toute aussi étonnée de voir apparaître dans nos échanges un fil qui s'inter-alimentait autant en profondeur qu'en surface.
Bien évidemment aucune diffusion n'était envisageable sans un accord des personnes qui ont écrit, même si la qualité globale aurait vraiment mérité un travail collectif pour ce faire. J'y avais réfléchi à l'époque, mais c'était exclu, contraire à mon éthique et prématuré pour moi aussi. Une sorte de droit de propriété assez proche du "chant des pistes" anime chacun de nos messages postés sur le forum : chaque écrit est trace de notre cheminement, à la fois personnel et collectif, mais "propriété privée", un droit d'auteur partagé en toute confiance sous égide du cadre de bienveillance, de neutralité et de vigilance que toute liberté d'accès nécessite impérieusement. Donc, je garantis que ce travail perso est resté totalement confidentiel, je suis catégorique sur le respect de cette éthique du partage : ne faite pas à autrui ce qu'on aimerait pas qu'on vous fasse. Et, moi, je n'aimerais nullement que mes écrits soient objet de diffusion sans accord  autre que celui que j'accepte en écrivant sur ce forum libre d'accès. Je suis catégorique, vraiment sur ce sujet!
Alors, récemment, j'ai demandé à Yacine, en MP, s'il était possible de proposer l'idée d'un travail collectif qui pourrait se développer entre nous dans l'idée que je vous propose : écrire une sorte d'acte collectif, un peu comme ceux d'un colloque, pour celles et ceux qui connaissent ce genre d'écrit qui est construit sur la retranscription des intervenant(e)s.
Yacine,  avalise l'idée, pas si compliquée que ça à mettre en oeuvre. En tout cas, Yacine est  initiateur de ce forum et sans son aval en amont de cette proposition, je m'en serais abstenu, optant certainement pour un bouquin écrit en mon seul nom, avec le temps pour le faire et en ne m'appuyant que sur mes seuls écrits, affinés, développés, retravaillés, améliorés, etc...Mais c'est pas ce fil qui m'intéresse. je préfèrerai vraiment un travail à plusieurs. C'est bien plus riche, enrichissant et bénéfique, je trouve, même si ça demande plus de boulot. Je suis à la retraite, donc du temps, je peux en trouver si besoin, question de choix.
Par ex, je ferai volontiers, avec le  temps qu'il faut, un texte d'une trentaine de page sur le sujet déjà évoqué et central pour moi : "deuil accompli, deuil, apaisé, deuil fini?". Je serais content de le faire circuler comme de recevoir d'autres textes, avec dans l'idée, à moyen terme de trouver comment structurer ce qui en sort, soit en groupe de rencontre, soit en travail partageable sur le forum, un fil spécial par ex? Je n'ai pas d'idée pré-conçue très exactement. Tout ce que je sais, c'est que ça doit passer par une sorte d'appel d'offre  ouvert qui au fil des personnes intéressées se constitue en groupe de travail plus exclusif qu'à son démarrage démarrage. Comme c'est un peu nouveau pour moi, même si, à un moment de ma carrière professionnel, je fus initiateur puis coordinateur d'un réseau, cette "floraison" en émanation de ce forum est totalement inédite pour moi.
Je sollicite votre attention sur cette idée, sans autres urgences que celles de laisser ce processus maturer, à une vitesse propre à chacun(e).
Voilà, j'ai fait le premier pas!!!! Mon "tracteur" est mis en route! :D

Un beau projet, je trouve, et je ne crois pas que ma fille aurait été à contrario, au contraire même! Il y a-t-il des personnes intéressées?

Solidairement!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Ludmilla 31 le 31 janvier 2020 à 07:52:07
Bonjour Pascal

Pour ma part ,partante !!!! :) Beau projet pour nos Anges et nous toutes et tous .
A suivre ....
Solidairement .
Ludmilla
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 31 janvier 2020 à 09:39:55
moi l'idée d'écrire me plait toujours autant avec par contre le prisme du temps qui est souvent un facteur que je poursuis sans cesse avec mes 70 h de travail par semaine
mais à priori un grand OUI
bises
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 31 janvier 2020 à 10:06:26
Ton projet, en devenant commun, peut nous aider a avancer en prenant un certain recul, ensemble. Merci de ta proposition.  Ce projet peut montrer aussi a tous ceux qui nous brusquent ou nous abandonnent, combien, malgre nos failles, avec nos souffrances, dans nos luttes, nous restons des humains ' frequentables ' .
Mon deuil, mes deuils, ont ruine ma confiance et m ont rendue tres sauvage, hors systeme, avec beaucoup de reticences a m exposer. Apres avoir ete portee pendant 2 ans par l elan de ' faire quelque chose pour ma fille ' ( peinture, ecriture ), je suis maintenant souvent paralysee par la question : " apres ca, que faire, et faut il vraiment faire quelque chose, le ' rien ' et ' l isolement ' ne sont ils pas la seule reponse finalement ? ' .
Neanmoins, si tu juges ma contribution utile, je participerai de mon mieux.
Une bonne journee a toi, a toutes et a tous ici.
Anic
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 janvier 2020 à 13:41:22
Top!
Je rentre d'une ballade de 4h avec ma chienne en bord de mer et, grande joie, j'ai vu que le chemin que j'empruntais en bord de forêt littéralement infesté de chenilles processionnaires à cette même époque l'an dernier était presque exempt de ces cordons tueurs d'arbres! Comme quoi, en faisant un boulot pas rigolo d'écraser ces bestioles, sans rage ni insultes genre "saloperies, bien fait", mais au contraire avec un "désolé, respect de la vie, mais pas le choix", om mani padme hum, à la tibétaine, ça a marché! Comme c'est un lieu refuge un peu sacré pour moi, il y a 3 ans et demi, je suis d'autant plus fier de compter parmi les actifs du genre.
Alors, idem, de "résilience" passive à "résilience" active, trop content d'avoir ces premières réponses qui me donnent tout autant de fierté au coeur! Plus que bienvenue! ça va se dérouler et fleurir au rythme de chacun...Nous n'en sommes qu'aux préludes...de notre "chant des pistes"! Un joli titre, p'têt ben, vous trouvez pas? ça va se préciser tout ça, vraiment je suis confiant.
Déployer ses ailes et aller dans le vide, c'est pas fastoche..C'est un peu l'image que j'avais en tête en me baladant!
Chenilles, chrysalides et envol des papillons! Et pas toxiques ceux-là, au contraire, bénéfiques!  :)

Bizs

Pascal.

Ps : voir proposition au-dessus pour les suivant(e)s si besoin d'accrocher le fil!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 janvier 2020 à 19:10:51
Bonsoir!
Désolé, toujours un peu hyperactif j'ai du mal à freiner! J'ai ouvert un nouveau fil pour y mettre un texte écrit cet am que je vais bosser quand l'inspiration est là. C'est dans la foulée de ma proposition d'écrire un ouvrage collectif suivant une formule assez facile à réaliser...je modifierai mon texte jusqu'à ce qu'il soit abouti, avec aussi l'aide des retours qui peuvent être mis, mais là Yacine est un pro à côté de moi! Il me semble qu'il serait plus habile de laisser ce fil "le chant des pistes" aux écrits d'autres personnes qui veulent se lancer. Du coup, critique, réserves seraient peut être mieux à leur place sur le fil "parent divorcé et désenfanté" plutôt que d'alourdir le fil "le chant des pistes" pour ce qui me concerne? Une méthodologie qui me paraît assez facile d'usage? Qu'en pensez-vous? Yacine a peut être mieux comme solution à un co-produit de ce genre? J'en appelle à ses lumières si l'estime nécessaire!
Bon, ce texte peut peut-être faire pied d'appel pour d'autres auteur(e)s à venir...l'idée est de ne pas faire redite avec le super recueil que m'a adressé Yacine voici 1 an, plus centré sur les citations magnifiques qui peuvent nous aider. Il me semble que c'est plus sur du ressenti écrit qu'il y a matière à être complémentaires...Rien de figé chez moi, juste des idées ouvertes pour ce qu'elles valent : tout écrit est personnel, tant sa forme que son fond.
Je suis content de ce démarrage, j'avoue!

Rarement du soir, je vous dis bonsoir! :)

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Etoile9 le 31 janvier 2020 à 21:13:21
Très souvent du soir pour ma part et donc bonsoir :)
C'est un beau projet. Je ne sais pas si je pourrai contribuer de façon enrichissante, mais je suivrai cela dans tous les cas.
J'ai beaucoup écrit "au début"; les mots me désertent souvent et j'emprunte ceux d'autres qui transcrivent moins maladroitement que moi ce que je ressens.
J'ai découvert les mots indicible et ineffable, entre autres, qui disent si bien que je n'arrive pas à dire.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 février 2020 à 03:58:15
Hello!
Tôt de chez tôt au boulot! J'ai reperdu le sommeil pour prix de ce retour du refoulé, je pleure à nouveau, je refume, je reprends 1/2 anxyo pour gagner sur le passage maniaque (terme psy pour qualifier cette forme de défense contre l'angoisse) que soulève cette nouvelle passe à franchir. Pas de panique non plus, rien à voir niveau intensité avec l'après trauma. "ça galope un peu", mon crazy horse, mais les mots crazy blues vont aider à calmer les ruades! Ils sont là pour ça , nos mots des maux! Trouer le silence comme chante "tire le coyote". Clin d'oeil à Fédo, c'est lui qui m'a mis le pied à l' étrier de ce chanteur hors champ du commun!

Etoile 9, "indicible et ineffable" (qui ne peut être exprimé), à mon humble avis feraient un joli titre de départ pour un début d'écriture. C'est vraiment l'écho qu'ils me font entendre, comme une perche qui se tend vers toi, prête à être saisie....ça vaut le coup cette découverte, comme un filon qui s'ouvre.

Nora, merci de t'être lancée. Hors sujet? Pourquoi hors sujet? Rien d'hors sujet la-dedans, c'est ce que tu ressens! Il manquerait plus que ça d'oser qualifier hors sujet notre liberté d'écriture!!! Alors là, Nora, je suis hyper solidaire!
ça serait pas mal non plus comme titre : hors sujet, deuil tu nous mets hors sujet. C'est pas rien : le terme "sujet" en psy.
"La mort hors de moi, sujet". ça  c'est ma façon, et j'ai pas à envahir ton écrit, je me  :-X.

Anic, je ne suis pas juge. Je n'ai absolument pas ce droit et encore moins l'envie de l'être. Moi, j'aime des passages de ce que tu écris. Des aspects de ta  réflexion me font du bien, C'est le seul juge que je m'accorde.

Katrin, je ne peux jamais m'empêcher de sourire, ta force est au moins aussi exemplaire que la puissance de tes convictions! 70h je rêve. Heureusement c'est pas par jour, mais je te soupçonne d'en être capable! ;)

Ludmilla : quand tu veux, ni plus ni moins! Dès que ça pousse cette graine!



Toute ma reconnaissance pour le courage de ces premiers pas! Si vous pouviez sentir comment ça me fait chaud au coeur de voir vos ailes se déployer! Toutes timides encore, mais bien là!!!! Courage, courage et encore courage!

Pascal.

PS : J'ai une petite question technique. Peut être pour Qiguan tellement  balaise en informatique ! Si 2 ou 3 personnes  nombre limite à mon avis pour une  densité  "gérable" en groupe d'écriture, (mais bon, j'ai pas forcément raison, je ne suis pas un pro du genre!), est-ce possible de s'associer dans un écrit sur "chant des pistes", par ex? Il y a peut être des personnes qui souhaiteraient  ouvrir un écrit  de cette façon...Je ne sais pas si ma question est réaliste, mais bon, ça peut aider à mieux profiler le cadre des possibilités pour les informaticiens basiques genre mon niveau!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: qiguan le 01 février 2020 à 11:01:02
hello
je pense que pour un travail co écrit
il est necessaire d'externaliser du forum
voir
https://outilstice.com/2015/02/4-outils-en-ligne-pour-ecrire-ou-editer-un-texte-plusieurs/

j'aime bien cette longue réflexion à dérouler
http://outils-reseaux.org/EcritureCollaborative

immédiatement je n'écrirai pas ... engluée dans mes propres problématiques multiples  ...  en burn out de quantité différentes de choses à supporter "résilier" traiter  ...  ::)
on verra quand ça ira moins mal  ...
mais de tout coeur avec vous
je passe peu mais si besoin contacte moi en mp  ...

J'ai relevé ta phrase si adaptée  !
" plus un instant d'émerveillement qui ne soit panaché du lien omniprésent à nos défunts." pour moi tant de défunts proches partis trop tôt et trop tôt dans ma vie, y ont laissé des séquelles où le décès de mon époux a fini de me "casser"

prenez bien soin de vous
affectueusement
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 février 2020 à 11:27:57
Ok Qiguan, c'est un bon lien , cet article sur l'écriture collaborative. ça va aider. Lecture assidue un peu difficile, je commence à cumuler du sommeil en retard! Coucou, mon médecin, je repars à la case traitement de notre jeu de l'oie pas toujours marrant. Faut que je garde bien les yeux en face des trous pour pas finir plus myope/astigmate que je suis, quitte à mettre des lunettes noires! Ah, ah  8). d'autant plus que ma tribu déboule bientôt, et là, y a pas, faut ASSURER!
Merci chaleureusement aussi de ton soutien, Qiguan.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 février 2020 à 17:09:33
Bonjour!
J'avance bien mon texte. ça se déroule tout seul. J'aime bien partager avec celui de Nora l'idée de guerre. Quel autre mot trouver pour "calibrer" ces tragédies de l'en-deuil?
J'aime bien aussi nos 2 façons d'avancer, l'une qui est dans le si-douloureux qu'elle ne peut chercher, l'autre, un si-douloureux qui conduit à chercher, chercher encore.
Comme nous sommes dans l'expérimental d'une écriture collaborative, si justement mise en relief par Qiguan, une formule à géométrie variable est probablement la bonne.
En tout cas, je retrouve un peu de sommeil et la pression baisse! Cool! Et je ne fume plus! Yes pour mes poumons! Bon, Ok, je vapote, mais relax et peu. ;)

Mille respects à tou(te)s.

Le mille feuille(s) du grand Raymond! https://youtu.be/sxnPSy9r4B0   Quel grand homme, quel poète!  8) :-*

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 février 2020 à 12:25:25
Bonjour!
Un p'tit mess pour partager une règle que je pense correcte et que j'ai appliquée ce matin sur ma part "chant des pistes".
J'ai cité Katrin, pas "trop sur le flanc" avec ses heures de boulot infernales, j'espère!  :P
Il me semble que nous alimentons notre cheminement réciproque dans ce parcours du deuil en se "nourrissant" des propres réflexions de chacun(e).  Je fonctionne de mon côté un peu comme ça, sans, d'ailleurs avoir la moindre objection à ce que des personnes s'appuient de la façon qui leur va sur mon propre déroulé(sur un fil "collaboratif"de CE FORUM, je suis entièrement d'ac avec Qiguan, pas question d'externaliser!)....Mais je ne me donne pas droit de citer autre chose que le prénom que nous utilisons, ce,t fonction de l'accord exprimé entre nous d'explorer ce travail un peu "expérimental" vraiment très nouveau pour moi, en tout cas,..Que ce soit sur "chant des pistes" ou tout autre fil qui verrait le jour à partir de cette idée "d'écriture collaborative", c'est bien de le mettre à plat, je trouve  ???.
Ce déroulé m'aide vraiment à avancer dans ce si difficile cheminement qui nous échoie, sur des sujets très épineux comme celui de la responsabilité, par ex. Cela m'a ouvert des portes qui "allègent" ce qui fait si souvent chape de plomb dans bien des moments que nous traversons.
Il ne me paraît pas possible de citer autrement que sous forme elliptique toute formule, aussi porteuse de sens soit-elle,  façon dont j'ai évoqué aussi ce matin Mamandeuil sans nommer Eva, par ex, même si je lui suis entièrement reconnaissant de ce passage terrible qu'elle permet de nommer au plus proche de mon propre ressenti. Je n'ai tout simplement pas  son accord pour me le permettre....Et, Katrin, ais-je tort d'avoir mis ton prénom pour ma référence au "gommage"?  ça me paraît correct, mais peut être indélicat? Comme je pourrais faire référence aux écrits d'Etoile9, Nora, Anic, ou Ludmilla, qui sont intéressées par cette proposition???NSP!
je crois agir en accord avec le cadre de souplesse et de solidité de ce forum que nous devons à l'engagement de Yacine.
Qu'en pensez-vous? Je ne veux pas non plus vous importunez de mes questionnements éthiques par trop tatillons, mais, sur nos sujets si lourds....principe de précaution pleins pots! :-\

De tout coeur.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 février 2020 à 08:19:28
Désolé, Qiguan, j'ai buggé sur "externaliser"...En fait c'est un lien de co-écriture! Oups de oups. Je me suis pris les pieds dans le tapis. Ce que je voulais exprimer, c'est que je suis opposé à toute exploitation illégitime extérieure à ce Forum. Question d'appartenance et de loyauté à notre vaste communauté du deuil, proposant certainement d'autres possibilités sur d'autres lieux de partage, mais c'est "propriété partagée" avec ce seul forum, pour moi, en tout cas.
Ah là, là, fatigue et peu de sommeil me jouent des tours!
Désolé.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 05 février 2020 à 17:14:49
pas sure d'être très douée à l'écriture et beaucoup de travail mais si tu as besoin de moi pascale je suis là
bises
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 février 2020 à 20:14:09
Merci Katrin!
Sûr j'aurai besoin d'un coup de main, mais pas d'urgence, ne te surcharges pas !!!. J'ai un certaine facilité pour écrire et du temps et tant que "ça coule tout seul, je suis mon fil. Le seul souci est que ça réactualise des moments difficiles et me bouscule un peu, rien de plus grave que du sommeil en retard et donc les yeux qui se croisent un peu!!! Donc relecture pour repérer fautes ou incohérences, je prends!  Voire un passage qui paraît insuffisamment précis ou de traviole!!! c'est si difficile ce sujet, si plein de détours...ouvert à toutes critiques mais pas aux contestations du fond !
Mais, sérieux, quand tu peux!!!
Bizs Katrin.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 05 février 2020 à 20:32:06
C'est une belle idée que tu as eue, Pascal, et qui m'intéresse effectivement.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit ici, sur le deuil, et j'ai retrouvé l'envie et la facilité . J'aime l'exercice d'écriture spontanée, et tu m'en as donné l'occasion.

Mais. Parce qu'il va y avoir un mais, et même plusieurs.

Je vais moi aussi manquer de temps, et je ne pense pas pouvoir renouveler aussi souvent que  nécessaire mon exercice d'écriture et l'alimentation du sujet. Je ne suis pas sûre que mes écrits sporadiques puissent convenir à une écriture collaborative.

Mais surtout.  J'avoue une petite défiance et frilosité vis à vis du forum depuis quelques mois, en particulier depuis que mes écrits ont fait l'objet d'une modération, au nom de la liberté d'expression, ce qui depuis me laisse dans la plus profonde perplexité.
J'ai alors supposé, (et espéré )  que le modérateur n''avait fait que répondre aux injonctions de certains membres, prompts à appuyer sur le bouton de signalement , ceci sans vraiment s'imprégner des divers échanges..

J'avoue aussi ne pas trouver beaucoup d'intérêt dans les échanges,  désormais bien  propres et aseptisés, et regretter les tumultes  et le chahut d'autrefois et le foisonnement d'idées qui en découlait.

Comme je l'ai indiqué, je suis bien incapable de mener la moindre réflexion poussée, et je n'écris que mes ressentis.

Alors je me pose des  questions :

Vais je être libre dans mon écriture ? Non, certainement pas. Plus maintenant.

Ai-je envie que mes écrits soient lus par tous ? Non. Plus maintenant.

Ai je envie que mon histoire,  Son Histoire, Notre Histoire, soit de nouveau portée ici ? Non,  clairement non, plus maintenant.

J'en suis là ....

Il faut que ça décante ....

Mais je n'ai pas écrit mon dernier mot !

Nora

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 février 2020 à 04:41:33
Hello Nora!
Super. bien content que ça réactualise ton envie d'écrire, c'est une excellente nouvelle. Mille fois tant mieux!
Exposer, c'est s'exposer disait Pablo Picasso.
La modération est  un rôle certainement extrêmement complexe à tenir  : quand la colère déborde, et c'est bien qu'elle puisse le faire, le contenant doit aider le contenu à rester dans le cadre du tableau exactement comme les toiles de Francis Bacon traduisaient les débordements intérieurs (par ex le portrait de Lucien Freud réalisé avant son suicide). Je crois fermement que c'est aider le peintre que de le contenir dans sa toile en respectant la source de son talent. Facile à dire et loin d'être facile à faire, l'interrogation de la limite...Quand l'insupportable déborde en nous, le risque est grand des multiples formes que peuvent alors prendre la mise en danger de soi-même ou d'autrui. et si une clef magique existait pour garder cet équilibre toujours en stabilité, ça se saurait! A ma connaissance, cette clef n"existe pas, sinon, il n'y aurait pas de passages à l'acte suicidaire, criminel, addictif, ordalique ou toutes formes de décompensations dangereuses imaginables.
Alors, perso, je respecte autant le "Modéré" que le "Modérateur"...Les Majuscules, c'est exprès! Comme la pensée systémique nous amène à saisir toute la complexité de ce que les Italiens appelèrent vers ses premiers temps dans les années 1970 : rôle et contre-rôle (en référence à Mara Selvini Palazolli). Le tout sur fond de toile en partie totalement hors de notre portée dans cette interaction de Grand Architecte et de nous, petits architectes (la minuscule, c'est exprès!)....Pfouh, comment mieux exprimer mon désarroi? Je ne sais pas!
Pourquoi Platon dans "ses pharmacies" aurait-il fait émerger le concept de "Pharmacos"? Il n'existe ni médicament, ni poison, seulement des dosages. et en arrière plan, l'intention qui se doit de tenir son cap opiniâtre de tolérance et de bienveillance qui est le sien. Cela suppose de résister aux tempêtes sur notre "coque de noix"!!!!  :-[

Bizs

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 février 2020 à 10:30:31
J'ai fini mon "chant des pistes"!!!!!! Repos mérité, maintenant!
Bizs
Pascal.

PS, il manque le final que j'ajoute ici , les références biblio viendront plus tard!


Remerciements

Je remercie mes proches et voisins de m’avoir entouré.
Je remercie la forêt de m’avoir accueilli.
Je remercie mon fils cadet de son courage de m’avoir annoncé cette terrible nouvelle.
Je remercie mon fils aîné d’être si présent.
Je remercie le compagnon de ma fille d’avoir partagé son amour avec elle jusqu’à ses derniers instants.
Je remercie ma compagne, ses filles de m’avoir accompagné si fidèlement depuis ce temps.
Je remercie tous les habitants de Cilicing, les représentants des différentes communautés religieuses
d’avoir honoré ma fille pour son Grand Départ.
Je remercie les jeunes de Cilincing d’avoir réalisé et transmis cette poignante vidéo en hommage à ma fille.
Je remercie mes ami(e)s, jeunes et moins jeunes de leur attentive affection ainsi que ma filleule.
Je remercie la police municipale de m’avoir sauvé.
Je remercie le responsable de la section jazz du conservatoire de son soutien personnalisé.
Je remercie mes ami(e)s à 4 pattes qui ont su être et sont si présents dans ma vie.
Je remercie les actrices et acteurs du forum des mots du deuil qui ont nourri mon cheminement, raisonnant avec le leur, ainsi que son créateur et ses assistants.


Et surtout, surtout, je remercie ma fille d’avoir été la fille magnifique qu’elle a été.

Latcho Drom sur la route de l'apaisement.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 07 février 2020 à 12:54:05
"Je remercie les actrices et acteurs du forum des mots du deuil qui ont nourri mon cheminement, raisonnant avec le leur"

Raisonnant ou résonnant ?  ;) Pa' disait parfois que je "raisonnais" comme un tambour. Il avait des manques, mais pas ceux de l'orthographe ni de la dérision ...

Merci pour la route
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 07 février 2020 à 13:03:49
C'est peut-être pas le fil où il faudrait en parler, je ne veux pas squatter plus ... Mais puisque tu as évoqué Gatlif, je ne peux pas m'empêcher de penser à un film où souffle le vent sur les pistes aussi : Urga. Ca m'avait bien mis la tête à l'envers (dans le bons sens alors !), depuis j'écoute la B.O régulièrement ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 février 2020 à 13:49:58
Ah, ah, je me souviens de ce film, Urga! Le type qui tombe en rade avec son camion dans la steppe! Je vais essayer de le revoir, ça date de 1991, j'ai vu ça sur allociné., j'ai du le voir vers cette époque....ça a besoin d'un petit rafraichissement in my head, un peu dans l' état du camion en rade!  Je vois si y a pas une yourte dans les parages! :D :D Merci Faïk! Cool
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 février 2020 à 07:25:00
Hello!
Un p'tit bonjour à vous t(te)s!  Enfin 9h de ZZZZZZZZZZZZZZ! Cool, en plus je ne conduisais pas de camion! La chance!
Un partage rapide, tt de même de qque chose qui peut nous être utile : 1 mois que ce retour de balancier m' ramené au moment traumatique. Perte de sommeil, larmes, défenses au taquet, enfin , vous connaissez.
Conclusion de cet écrit partagé, le chant des pistes, hier. Consultation médecin hier...Je suis aux limites,trop risqué par ex de conduire ma voiture au risque de finir comme le Mr du camion, dans le fossé, voire pire....Donc prudence, les tisanes, ça suffit plus!
Bon relationnel entre le médecin et moi, ce qui permet de croiser nos lectures en toute confiance, intelligemment et "constructivement" je dirais.
Dans nos langages réciproques, terme médical d'état post-traumatique pour lui, retour du refoulé pour moi (émergence à la conscience du refoulé est plus exacte, comme formulation, d'ailleurs, précision quasi-chirurgicale nécessaire dans ce "patacaisse" dans lequel nous crawlons!).  Rien de contradictoire la dedans, Les 2 sont justes, à mon avis et doivent se rejoindre.
Ignorer l'aide pharmacologique est tout aussi préjudiciable qu'ignorer les pulsions qui demandent à s'exprimer....l'écrit réalisé pour moi....Mais, mais, mais, la question des limites doit impérativement être considérée. Donc traitement adapté pour retrouver le sommeil et passer le cap avec l'aide de molécules adaptées. Si l'équilibre ne se rétablit pas relativement rapidement,  le recours à l'EMDR  serait un moyen qui fait ses preuves en post-trauma. Voilà pour le rétablissement.
Mais en amont, je pense que l'une des fonctions positives de cet état est de pouvoir "revisiter" ce qui a été partiellement refoulé. L'écrit évacue, tout au moins, c'est ma méthode. Les mots aux maux, comme on dit.
La prochaine vague serait logiquement moins violente, un post-post traumatique qui adviendra en son temps, puisque ma conclusion de deuil accompli, apaisé, fini m'amène à proposer l'idée d'un deuil partiellement apaisé et un deuil ad libitum, sans autre issue que le terme de ma propre vie. Un peu théorique tout ça, mais je trouve que ça valait le coup de le soumettre à votre réflexion!
Bizs.
Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 février 2020 à 07:39:02
Bonjour!
Résistance...terme proche de résilience. Résister n'est-t-il pas plus adapté que résilier? Voici 25 ans, alors que je travaillais en centre de soins pour toxicomanes et familles, le psychiatre de notre équipe et moi avions échangé sur ce terme de "résistance". Ceci après un moment particulièrement difficile traversé par notre équipe. Je vous restitue cet échange en abrégé.
La métaphore que ce collègue de travail avait utilisé pour qualifier cette question de résistance était la suivante : "chaque grain de sable d'une plage, pour trouver en lui les forces de résistance aux assauts qu'il subit, demande temps et lent processus avant de les trouver".
Cette phrase mérite d'être méditée. Comme reconstruction/transformation, n'est-il pas juste de s'interroger sur cet autre tandem résilience/résistance?
Nombre de personnes écrivant sur ce forum, dont je fais partie, restent très en prudence par rapport au terme de résilience, ce me semble. Je partage. J'ai déjà préféré répondre en une autre occasion à une personne extérieure à ce forum : "résilient? Non, je fais plutôt un cheminement émaillé de résilience".
De mémoire, le terme de résilience est raciné dans l'image de résistance d'un matériau aux chocs. Je me sens bien plus proche du qualificatif de résistant que de résilient. Pour résister il m'a fallu me transformer et non me reconstruire.
Une suite qui me paraît logique d'opter pour préférer coupler transformation/résistance dans la traduction de mon ressenti plutôt qu'un tandem reconstruction/résilience que je ne ressens pas....
Un ami m'a dit avant hier qu'il n'y a qu'en français que le terme "SENS" a 3 significations distinctes. En aucune autre langue, ce terme combine 3 signifiants. La porte suivante?

Bizs

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 09 février 2020 à 08:21:43
Résilience ne me convainc pas, en tant que retour à l'état précédent. Comme un chewing-gum gum qu'on aurait étiré et qui reviendrait à sa forme initiale. Il faut de la souplesse pour cela. Je me sens plus en accord, avec la notion de concilience (le terme concilience, qui découlerait du verbe concilier n'existe pas, ou alors mon dico est trop vieux) abordée par Thierry Soubise* : concilier l'avant et le maintenant. Ca ne sera pas pour ce dimanche encore.

* Je me permets de le citer, c'est d'ailleurs le seul que je connais. Ignorance crasse ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 février 2020 à 08:25:42
Ouais, je suis d'accord Faïk, Concilience, ça raisonne/résonne. Puis-je le citer sur "Chant des pistes" (volet 2 et vraiment pas anticipé, ça a poussé ce matin, juré, craché, si je mens, je vais en enfer! Vraiment pas envie! >:(, ça m'suffit l'ici et maintenant de ts les jours!) dans ce volet ouvert ce matin, "l'en-quête de sens?" ou préfères-tu le développer sur un nouveau fil? J'essaye de concilier ma nature "hyper-active" au diapason collaboratif, ah, ah, quelle affaire!!! Le boulot de ce dimanche! :D :D :D
Bon là, je sais, j'ai un peu de pain sur la planche!!
Bon WE en tout cas.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Adnarag le 09 février 2020 à 10:49:01
Je crois qu'il faut néanmoins du temps pour être capable de résistance.
Le terme de concilience me parle davantage. Bien que dans sa définition donnée par le Larousse le terme concilier renvoie à la bienveillance.
Les mots ont le sens que l'on veut bien leur donner. Ce sens est "intrinsèque" à chacun. Dépend de nos propres résonances/"raisonnances".

A propos de mots, il en est quelques uns que n'aime pas. Voire que je déteste.
Résilience fait partie de ceux là. (mes plus plates excuses à résilience et silence ... membre de cette communauté)
En physique je crois que le terme désigne la resistence d'un métal aux chocs. Ce mot sonne froid dans mon esprit.
Idem pour bienveillance.
Je connais vraiment peu de gens capables de réelle bienveillance. Ça sonne franchement blabla pour beaucoup quand on observe vraiment les gens.  Et ceux qui parlent le plus de bienveillance sont souvent ceux qui en sont véritablement incapables. Telles ces grenouilles de bénitier qui dans leur bavardages et cancans ne semblent pas même prendre conscience de la futilité de leur propre prétendue foi qu'elles ne vivent en rien et dont elles sont incapables de respecter les principales règles. Celles d'un amour inconditionnel sans jugement.
Il s'agit peut-être là d'une caractéristique essentielle de l'être humain. Sa perversité. Il faut bien admettre que si les grenouilles de bénitier sont les moins représentatives dans leurs actes de l'idéologie à laquelle elles adhèrent, elles en sont pourtant généralement les pilliers de leur communauté. Paradoxe. L'être humain semble  fait pour détourner les belles idéologies quelles qu'elles soient, les exploiter au profit d'un petit groupe réduit d'individu, et laisser le reste de l'humanité sur le carreau. Pire, en exploitant le reste avant de l'abandonner sur le carreau.  En exploitant et, l'Histoire le montre encore là, maintenant, en humiliant le reste avant de l'abandonner sur le carreau. Dans nos sociétés plus "civilisées", quelle blague, et bien évidemment parfaitement démocratique, en vous exploitant, et en vous rendant responsable en tout point de votre propre exploitation, avant de vous abandonner sur le carreau, dans le caniveau.
Combien de gens ici dans ces pays de l'eldorado occidental incapables de vivre, par exemple, en travaillant et gagnant un smic, incapables de se soigner dignement, et je ne parle même pas ici des soins psychiatriques comme le signale souvent assiniboine, mais de soins plus ordinaires, dentaires par ex, incapables de trouver du travail, incapables de ... et bien sûr responsables de cette incapacité !
Quel grand cinéma, quel grand cirque ! Quel grand spectacle ... inhumain. Où l'on regarde avec l'indifférence du mieux loti les autres s'enfoncer inexorablement dans leur ... prétendue incapacité à être suffisamment responsables, suffisamment riches, suffisamment solide psychologiquement, ... pour réussir convenablement leur vie !

Pour être capable de réelle résilience, encore faudrait-il être capable d'y mettre du sens.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 février 2020 à 19:08:44
Bonsoir!
Adnarag, je me souviens bien de ce texte et de ma réponse tout à fait sincère sur "les plates excuses" absolument pas nécessaires mais reflet d'une réelle attention à ne pas risquer de me blesser.
Concilience/bienveillance est certainement un joli tandem à explorer, je trouve que ce terme amené par Faïk ouvre une porte. la preuve ça ne résonne/raisonne pas seulement pour moi!
Un membre de ma famille, tante du côté maternelle est très religieuse, croyante et très  pratiquante. Nous arrivons tous 2 à avoir de longues conversations alors que je suis un "athée spirituel libre-penseur", avec une estime réciproque. Des Jésuites ont entouré le Grand Départ de ma fille aux côtés de Musulmans, de Bouddhistes et d'Athées. Un exemple de concilience, de bienveillance et de respect. C'est la raison pour laquelle j'ai veillé à transmettre mes remerciements aux représentants des communautés religieuses de Cilincing. Ma fille était elle-même athée et a réussi l'exploit d'être accueillie et considérée par tous. C'est ce versant que je retiens.
Aucun sujet (terme psy, ne pas se tromper!) ne peut être réduit à ses croyances et à la façon de les pratiquer. Je postule qu'il y a des personnes de toutes natures dans tous domaines, qu'il soit culturels, confessionnels ou politiques, et j'en oublie certainement. Et si des gens m'ennuient, trop en contradiction à mon goût, je passe mon chemin, simplement. si je ne peux "passer mon chemin", je me défends par ce qu'avec soupçon d'humour j'appelle "la voie de l'aïkido". Je  suis d'accord avec René Roussillon qui postule qu'on ne peut défaire l'agressivité de l"être humain sans risquer de lui ôter une défense naturelle, Faut-il encore assouplir nos défenses, au mieux de ce que nous pouvons! Un principe psychique...démocratique.
Notre république est laïque, c'est son principe démocratique et je l'aime bien.
La réflexion continue! ça c'est cool!
Bonne soirée.
Pascal.
PS: je me rappelle un propos de Tobie Nathan qui soulignait que pour certaines cultures Africaines, avoir une noix de cajou (je crois)  ou autres dans la bouche donnait sens au propos. Intéressant comme piste, je trouve.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 février 2020 à 05:37:35
Bonjour!
Le noyau de la tribu est réunie! Enfin, j'ai eu de bonnes nouvelles de la Maman de notre fille. Et j'en suis heureux.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 février 2020 à 16:18:54
Bonjour!
Je trouve qu'Adanarag ouvre un questionnement extrêmement riche sur son fil, sur le sujet des psys. J'ai croisé voici qques mois une histoire dramatique malheureusement vécue par nombre de participants, actifs ou non, de ce forum.
Un médecin urgentiste a  été en urgence sur un accident proche du service où il exerçait. Drame terrible, il n'a pu sur place que constaté le décès de son fils, balayé par un chauffard. Je n'ose imaginer le désastre que cet homme a traversé, et traverse encore probablement. Nul(le)s ne peut parler de double choc, un enfant décède et quelle que soit la façon dont elle ou il décède, le trauma est l e même pour nous tou(te)s.
Comment penser que cet homme puisse s'exprimer sur un forum en occultant son effondrement de médecin à sauver son enfant? Comment un psy, ou de la famille des psys dont je faisais partie peut-elle(il) occulter son métier de soignant sans masquer cette autre facette du drame  d'être soignant et d'enterrer son enfant? Doit-on se taire ou trouver mode de partage dans un en-deuil qui nous réunit dans une même douleur à vivre que tout autre être humain?  Doit-on ouvrir un fil uniquement dévolu aux seuls soignants endeuillé(e)s? Ma réponse est non, mille fois non.
Je crois, par contre, peut-être ais-je tort, que notre éthique de soignant nous amène à l'humilité de nos savoirs sans pour autant renier ce que nous sommes ou avons été, professionnellement. Ici, sur ce forum, nous sommes avant tout femmes et hommes dans le plus simple appareil que nous donne la vie : nu(e)s devant la mort qui a frappé à notre porte comme à d'autres.
Donc, merci, vraiment, Adnarag, d'avoir "ouvert", en quelque sorte, ce débat si délicat.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Adnarag le 12 février 2020 à 20:31:59
Bonsoir Pascal
Ce n'est pas mon fil d'écriture mais celui d'Annalau.
Je ne pensais pas à toi.
Je parlais seulement à Annalau et lui disait que mes propos pourrait peut-être être confirmé par un professionnel.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 février 2020 à 21:24:05
OK Adnarag!ça a permis quand même d'aborder un sujet vraiment chaud!
Bizs
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 février 2020 à 04:25:40
Bonjour Adnarag,
Je suis allé faire un tour sur le lien que tu mets dans ta réponse. Oui, sensibilité exacerbée, un état que nous partageons les un(e)s et les autres. Grand(e)s brûlé(e)s, idem. A mon avis l'un et l'autre sont non seulement logiques mais ce qui fonde notre nouvelle identité. Une transformation irréversible : "vous ne serez jamais plus comme avant et vous ne souhaiterez pas non plus l'être". C'est terriblement difficile de vivre ce changement si profond qu'il nous modifie au plus intime de nous-mêmes. J'irais presque jusqu'à affirmer que je ne sais pas ce que je suis devenu....presque une sorte de "mutant". Et un mutant qui n'en est pas un puisque je me sens tout bêtement humain. Mon nom est le même, mon prénom aussi, mais je ne suis plus le même qu'avant. Un de mes formateurs, Robert Neuburger, dit un jour dans le jeu qu'il aimait nous proposer :
"Qu'est-ce que le psychisme?"......réponses diverses des étudiants! Il ajoute : "rien d'autre qu'une construction identitaire"!
Ah ah, le coquin! Il nous a bien eu ce jour-là, cela dit avec tout le respect que je lui porte.
Alors, il n'est pas impossible de se dire que des personnes en grand deuil ne savent pas comment se nommer elles-mêmes, tel est le bouleversement auquel nous confronte le processus du deuil. Pas impossible qu'il soit aussi difficile de nommer autrui en écho à ce que l'on vit soi-même intérieurement. Une sorte de "partage" inconscient", un appel, une question à ce "que suis-je devenu(e)?". Nommer et reconnaissance vont de pairs, me semble-t-il, et c'est ce tandem qui parfois peut nous heurter, d'autant plus que notre propre sensibilité est exacerbée.
ça peut être une piste que de le formuler ainsi...en tout cas, perso, ça m'aide à prendre du recul sans me sentir blessé, la seule chose qui compte pour nous : se protéger.
Bizs, Adnarag.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 février 2020 à 08:34:46
Accouchement fini!! :) :) :) :) :) :) :) :) :)!
Latcho Drom!

Bizs

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 février 2020 à 04:31:17
Hello!
Bébé va bien! Un peu fatiguant, il ne fait pas encore ses nuits, obligé de me lever pour biberonner 2 lignes ou une idée que je veux vérifier!!! :D
Sérieux, ça va demander encore pas mal de boulot de mise en forme, pour éviter que cet art "brut et singulier" soit  un flop littéraire.  Bébé est parti à la lecture critique de Martine Gercault, dont j'attends le retour. La suite dira ce qu'il advient de ce travail. Anic m'a laissé un mess super sympa, premier et joli retour de ce chant des pistes, dont je me dis qu'il a aussi qque chose d'initiatique pour mon propre grandissement....Il y a encore seulement qques mois, j'étais face au vide, ce que je ressentais de cette 3ème année de deuil que je qualifiais "d'accompli". Le vide s'est exprimé de cette façon, son chant à lui, en quelque sorte.
Il y a tellement de Mamandeuils qui expriment leur douleur sur ce forum ou ailleurs que mon trajet un peu en solo de Papadeuil me semble bien maigre, parfois! Alors, Anic, de savoir que cette première pierre posée aide, ouais, c'est vraiment  un bienfait! Merci encore! Ton "bien à toi" m'a fait chaud au coeur!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: LouisD le 18 février 2020 à 15:39:59
Bonjour à tous,

Je m'excuse par avance de la nature un peu surprenante de mon message.

Je me présente, je m'appelle Louis Dupont. Je suis étudiant en psychologie à l'Umons, en dernière année de Master en psychologie de l'enfant et de sa famille. J'effectue actuellement mon mémoire sur l’évolution de la relation père-enfant autour du décès périnatal, et à cette fin, il me faudrait interviewer plusieurs binômes "père-enfant" concernés par ce vécu difficile.

Les conditions imposées par la recherche sont les suivantes:
. les pères devront avoir entre 20 et 60 ans au moment du décès
. l’ enfant ainé de celui qui est décédé, devait avoir au moins 6 ans au moment du décès
. le décès devra avoir eu lieu il y a au moins 2 ans

Il s’agira de soumettre un bref questionnaire au père, suivit d'une interview individuelle d'une quinzaine de questions avec chacun des 2 membres du binôme (durée totale de maximum 2 heures), le tout au domicile des parents.
L'utilisation des données recueillies sera bien évidemment strictement limitée à l'étude en question.

Les pères ont généralement tendance à rester plus silencieux sur ce sujet que leur compagne, c'est pourquoi il est particulièrement difficile de trouver des volontaires acceptant de participer à ce genre d'étude. Mais c'est aussi pourquoi votre témoignage serait particulièrement précieux, à la fois pour l'avancée de la recherche, permettant une meilleure prise en charge pour les situations futures, mais aussi pour aider un étudiant longuement formé à obtenir son diplôme.

Ainsi, si vous êtes concerné, ou qu'un proche (comme votre mari/ex-mari) se trouve être concerné, je vous serais extrêmement reconnaissant de partager ces informations et/ou de prendre contact avec moi à l'adresse mail: louisdupont@hotmail.fr

Bien à vous,

Louis Dupont
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 février 2020 à 16:33:47
Ok Louis, Pas de problèmes! Je comprends tout à fait qu'il ne soit pas facile de trouver des volontaires masculins:
Les pères ont généralement tendance à rester plus silencieux sur ce sujet....Sur ces sujets en général je dirais!
Je ne suis pas dans les critères. pas un décès périnatal. +de 60 ans...27 ans pour ma fille. 
Un master  2, courage et bravo! Pas de soucis si besoin de citations dans l'écrit "chant des pistes" que je peaufine par ailleurs  à visée de publication, sous référence pseudo "résilience et silence" pour ce qui me concerne. Pour le bouquin , faut attendre un peu, désolé.
Pour toutes questions qui pourrait t'être utile,  mon mail est précisé sur ce forum.
Plein de souhaits de réussite.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: LouisD le 20 février 2020 à 14:42:23
Bonjour Pascal,


Tous mes remerciements pour vos mots, et bonne continuation dans vos différents projets,

Une excellente journée à vous,


Louis Dupont
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 février 2020 à 08:06:23
https://youtu.be/z4vNhGGaRsE
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 25 février 2020 à 09:42:26
super pascal!
ça a du te faire du bien d'écrire moi ça m'a porté 9 mois et quand il a été publié la douleur qui n'avait pas cessé durant ces mois mais qui m'avait tout de même mis dans un état second comme si mon père avait été là pendant ces mois, et comme s'il repartait ensuite, est revenue en masse, mais j'étais heureuse de l'avoir fait, laissé une trace de cet amour inconditionnel qu'il avait et que j'ai
tu as été j'en suis sure et tu l'es toujours un super papa, il suffit de voir la belle âme que tu as
tu apportes beaucoup
bises
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 février 2020 à 12:26:55
Merci Katrin de ton chaleureux message!
Je bosse sur "chant du vide" et ça avance vraiment bien.  J'espère de ce bouquin qu'il sera aidant sur ces sujets bien difficiles que nous connaissons. en tout cas, à moi, il me fait du bien et ce sera aussi un legs utile à mes petits enfants. Quand aux grands dont je me suis régalé de les voir toute la semaine dernière, ils ont retrouvé une joie de vivre qui fait chaud au coeur.
Le sujet de leur soeur n'est plus tabou, et ça c'est un énorme pas de franchi!
Toute mon amitié, Katrin.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 février 2020 à 03:43:45
tu as raison Katrin, merci de me transmettre ton vécu quand tu as écrit. Idem, crises de larmes violentes qui ressurgissent alors que je les croyais éloignées. Très forte communication avec ma fille : dans mon dialogue intérieur, sa présence s'est accrue. Etat second  souvent pondéré par une sorte d'assentiment assorti d'une sorte de vague apaisante venue d'ailleurs, j'ai l'impression...ça me rassure de savoir que tu as traversé les mêmes sensations.
Je me suis fixé le salon du livre, porte de Versailles , 20 mars, pour finaliser une pré-édition et pouvoir la présenter à un possible éditeur. C'est bien de savoir que ce terme sera un accomplissement, pas forcément soulageant, mais, comme toi,  porteur de fierté. La force du forum, nos partages.
Comme tu es psy,( si tu peux, seulement si tu peux, vu tes 70h!), j'en serai à croiser des pré-lectures cette fin de semaine. Ma compagne a déjà fait un boulot énorme de première lecture. 3 autres personnes me fileront leur avis, en seconde lecture, accepterais-tu d'être la quatrième? Il y a quand même pas mal de psy dans cet écrit, en essayant d'éviter trop de lourdeur, mais pas facile. Environ 75 pages, le tout, ça passe par mail en PDF, je crois. Tu serais partante?
bizs
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 26 février 2020 à 09:32:02
mais oui avec plaisir et fierté cher pascal
je le lirai avec plaisir je ne suis pas sure d'être très compétente pour te donner un avis éclairé mais je le ferai avec coeur
katrin
je te joins mon mail en mp
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 février 2020 à 12:46:57
super! Merci Katrin. D'ici 2 jours je pense pouvoir l'envoyer.
Et, "ne pas te sous-estimer tu dois" dirait Yoda!!! Ton avis sera un bon avis, je te dis!!! "Et avoir confiance en toi, tu dois!" il rajouterait!
Vraiment merci.
Bizs
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 mars 2020 à 06:54:54
Bonjour!
ça y est, les premiers retours de lecture sont arrivés. Dommage qu'il n'y ait pas de smiley couleur tomate, franchement, j'adore recevoir des éloges de mon boulot, mais pas très doué pour les "chemins de la gloire"!!! Comme mon pépé, je reste un deuxième classe pour traverser le champ de bataille que destin nous a amené à vivre. Mais, bon, je suis fier de cet accomplissement et surtout heureux qu'il porte des fruits d'apaisement pour l'être le plus cher de ma fille : son compagnon.
J'attendais son "feu vert" avant de faire le pas suivant : l'édition.
Le secret de la nature étant la patience, il faudra attendre encore  un peu avant qu'il soit disponible en librairie!
Katrin, je te suis reconnaissant de ton soutien.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 02 mars 2020 à 09:43:43
 ;D
bises
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 mars 2020 à 09:12:39
Le salon du livre annulé! bah ça fait pas mon affaire. ::). Sauf que ça me laisse un peu plus de marge pour bosser dessus et...comme Philippe, balader ma Cheyenne avec moi au bout de la laisse. Il pleut, il vente, il fait froid et humide, des voitures passent en oubliant une vieille règle du code de la route que je passais voici 42 ans : flaques égal ralentir pour éviter d'éclabousser les piétons. ça existe encore dans le nouveau que je ne l'aurais plus tellement il est bourré de pièges photos?
Pas top, l'humeur, ce matin!
Allez, bizs quand même.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 05 mars 2020 à 10:26:42
Et pourtant c'est pas un temps à mettre un poil de chien dehors !
Supra triste et un pt'it peu agacée aujourd'hui également.
C'est décidé, je sors moi aussi mon 49.3 : halte à la pluie, à la tristesse aussi collante qu'elle ... aux virus, mais surtout aux cons qui semblent encore les plus nombreux ...

Bonne promenade quand même et comme dirait Nath ; Haut les cœurs ! Demain sera un autre jour ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 mars 2020 à 12:26:23
Hello Faïk!
La suite de ma balade: une petite histoire qui fait du bien, authentique, craché, juré!
Au retour de mes 12 kms pour aller saluer Grand Pin, j'emprunte une piste cyclable qui jouxte une petite rue en sens unique.
Une voiture passe et plouf, une flaque!!! Comme j'ai dit avant de partir, c'est-y encore dans le code?
Cheyenne a peur se réfugie dans mes jambes au risque de me faire tomber, vu que c'est un 31kgs de muscles, ma chérie à 4 pattes. J'avoue lui râler dessus.. relax quand même, hein, style : fais gaffe Cheyenne t'es pas cool là. Je continue ma marche et 200mètres plus bas, un Monsieur m'attendait, visiblement. Quoi qui me veut, me dis-je?  Moi pas connaître lui, pourquoi lui attendre moi? Arrivé à 4 m de lui il me dit : Mr, je vous présente mes excuses, je n'avais pas vu la flaque, je suis vraiment désolé; mes excuses Mr. C'est-y pas beau ça? Des gens bien y en a et moi ça me file le moral. Pas de mal que je lui ai dit et qu'est-ce qu'elle est belle votre chienne!! on s'est serré la main vraiment chaleureusement en se souhaitant une bonne journée. Trop bien!!!! :)
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 05 mars 2020 à 12:44:06
Merci ! Je veux bien moi aussi tenter la flaque d'eau en bord de route. De toute façon, je ne risque pas grand chose. Plus un poil de sec après la matinée passée dehors.
On sait jamais après tout  :)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 mars 2020 à 15:33:59
Ah ah! J'imagine la situation. Piétonne en bord de route devant une flaque avec une pancarte:
"SVP, arrosez -moi, je veux des excuses!" Mais un conseil, si c'est un véhicule sirène rouge qui arrive toute blinde  avec des tuniques fluo dedans, c'est l'hôpital psy, si c'est un véhicule bleu, je te laisse deviner. Excusez-nous, madame, nous allons devoir vous emmener, plusieurs personnes nous ayant signalé un canular, et vous savez qu'au titre de l'article 27X362ZH8 du dernier code de la route, il est interdit de faire rire les gens au volant.
M----E, raté.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 05 mars 2020 à 21:47:24
Merci de m avoir fait sourire au comique de cette situation. Eclabousse par la flaque sous un deluge de pluie, on apprecie pleinement, et avec etonnement, la politesse d une personne qui s excuse et offre ainsi son " savoir vivre " , sans se douter peut etre que l histoire racontee avec humour fera un peu de bien a celles et ceux qui, pris dans d autres deluges, ont du mal a vivre. 
Bien a vous
Anic
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 mars 2020 à 04:02:36
Hello Anic!
Moi aussi j'ai bien rigolé en l'écrivant et encore en le lisant ce matin! Si un jour on se voit dans un truc genre conférence/débat autour du bouquin, ça me sera facile de repérer les actif(ve)s du forum : c'est ceux qu'auront une pancarte SVP arrosez moi je veux des excuses!!! En plus ça me ferait un bon appui pour démarrer les débats!
Bon, d'ac, ça arrive pas tout les jours, mais en plus cet homme avait vraiment une tête sympa, avec des sourcils tout broussailleux et un peu plus vieux que moi. Un chouette bonhomme en tout cas. Et oui, en plus, maintenant,  sur le forum il est décrit, sommairement, bien sûr..Mmes ne sautez pas au cou de tout homme ayant des sourcils un peu broussailleux, c'est des coups à ravoir un véhicule sirène pin-pon pin-pon direct hosto!!! :D Je rigole encore!
Bizs à vous!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 06 mars 2020 à 11:29:32
De plus, ces pancartes seraient aussi un bel hommage rendu à Yacine, qui je l'espère, si j'ai l'occasion de présenter ce livre-lettre à Paris, sera à mes côtés. Et j'applaudirai aussi  cet hommage pour le remercier de ce qu'il nous permet d'exprimer sur ce forum. Pas obligée)s nous sommes  de mettre le même slogan, hein, on est libres!!! ;) Et, il ne pleut pas ce matin, pas une flaque= pas d'excuses! Mince alors.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 mars 2020 à 09:36:06
Philosophe....Philiposophe! ;)
Effectivement, Philippe, je rends un hommage à Platon, ses "pharmacies" et son concept du pharmakos.
Concept qui aboutit à ce que nous devons méditer et re-méditer pour  être en accord avec le serment d'Hippocrate :
Primum, non nocere . En premier, ne pas nuire.
Hippocrate de Cos (en grec : Ἱπποκράτης, Hippocrate), né vers 460 avant J.-C. sur l’île de Cos et mort en 377 av. J.-C. à Larissa, est un médecin grec du siècle de Périclès, mais aussi philosophe, considéré traditionnellement comme le « père de la médecine ».. Il a fondé l'école hippocratique qui a révolutionné intellectuellement la médecine en Grèce antique.

Concept du Pharmakos qui aboutit à cette simple réflexion associant l'intention au protocole soignant :
"Il n'existe ni médicament, ni poison, seulement des dosages".
Philosophe, oui, ok, je prends. Modestement quand même, j'aime bien mon côté rigolo!!
Pascal.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 mars 2020 à 07:41:36
Yacine, je viens de te commander un attrape rêve. Et une question me vient : je n'ai jamais pu te présenter mes propres condoléances pour le trauma que tu as certainement vécu pour générer ce site. Je le fais, sans savoir ni chercher à savoir le choc que tu as vécu. C'est si intime!
Mais toutes mes pensées à toi.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 mars 2020 à 07:07:08
Hello!
J'avais déjà un dream catching au dessus de mon lit. Un cadeau de mes belles-filles. Je mettrai celui là avec. Et c'est aussi une belle façon de soutenir le forum, je suis content de pouvoir le faire ainsi.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 mars 2020 à 15:44:12
Bonjour!
Aujourd'hui, je travaille sur nos citations échangées entre le 31/08/2018 et le14/05/2019. Je les mettrai en annexe comme citations issues du forum du deuil, avec les pseudos et les dates. L'auteur en référence si besoin. ex Jacques Salomé le 28/02/2019:
"Certains enfants par leur mort subite, invitent leurs parents à oser un changement qu'ils n'auraient pu envisager jusqu'alors.
Certains enfants ont ce pouvoir de dire par leur présence furtive et fugitive et leur disparition brutale :

"ose ta vie, toi seul la vivra".
Je mets les pseudos si objection me transmettre SVP, que je retire la citation, date ou référence.
17/08/18. Eva
31/10/2018: Fédo.
2/12/18 : Fédo
11/12/18 : Mircéa
21-23/12/18 : Souci
Le chant des endeuillés.
16/01/19 : Fédo
19/02/19 : Eva
Julos Beaucarne.
Le chat de schrotrucmuche  ;) : Eva
5/04/19 : Fed/Catherine?
environ 5 des miennes: résilience et silence. 24/11/18 20/12/18  3/03/19 25/03/19         14/05/19 (en final citations).
A. Malraux
Tao te king le 15,16?/ 03/19
19/03/19 : Eva
5/04/19 : Catherine.
Hölderlin.

+ extraits de (l'intro en fait, pas le développé) :
5 leçons de sagesse Massaï
Leçon de sagesse Navajo.
La voie Lakota
Les 5 leçons de sagesse de Théresse d'Avlla.
Les leçons de vie du tao.
La théorie du 100ème singe en final.

Il me reste environ 10 jours de boulot pour le clore et envoyer à édition.
J'espère qu'il sera préfacé par Martine Gercault.

Donc si objection(s) mes ami(e)s du deuil, à vos claviers pour me le dire avant! Pour Fédo, faire circuler si possible avec délégation! Merci!

Bisous tt plein

Pascal.



Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 mars 2020 à 08:21:55
Bonjour!
Après le final hier des citations, je ne mettrai pas ceci:
+ extraits de (l'intro en fait, pas le développé) :
5 leçons de sagesse Massaï
Leçon de sagesse Navajo.
La voie Lakota
Les 5 leçons de sagesse de Théresse d'Avlla.
Les leçons de vie du tao.
La théorie du 100ème singe en final.

ça alourdit l'ensemble. Laisser le relief des citations en final est bien plus proche de notre force commune. ça suffit à en révéler à la fois la nature et la beauté. La solidarité aussi.
J'attends les retours, mais vraiment, j'approche de la structure finale.
Bizs
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 mars 2020 à 14:49:36
Bonnes news de Fédo!!! trop YES! Feu vert! :D :D :D :D :D :D
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 mars 2020 à 03:13:15
Bonjour!
Absent du forum pour 3 jours...urgence familiale.
Ces débats sur les dérives activent en moi cette question : quel commerce entretient-on avec soi-même?
Pour reprendre nos anciens échanges que je me suis régalé à relire, j'ai repris une citation de l'époque.
"Danse avec les loups et choisis bien celui que tu vas nourrir".
Moi, je choisis celui de la confiance. Je l'aime celui-là. C'est le plus sauvage de la meute. Au moindre doute, il montre les dents, sa puissance est telle qu'il n'a même pas besoin de justifier sa place de chef de meute.
Je n'y connais rien en matière de droits d'auteur, vraiment rien, et en plus je m'en fous. Par contre, ce dont je ne me fous absolument pas, c'est la paix que j'entretiens en moi. Et cette paix, je la gagne en étant scrupuleusement honnête, symboliquement...et techniquement.
Je souhaite partagé mes droits d'auteur en 4, à part égales.
1/4 pour ce forum du deuil.
1/4 pour une asso de Cilincing qui s'occupe des enfants du bidonville où Javotte est morte.
1/4 pour la cause des arbres en Amazonie.
1/4 pour moi et les miens.

Voilà ce que j'appelle faire commerce honnête avec soi. C'est le prix de la paix. Ouais, loup confiance, c'est pas toujours facile  de gagner tes combats. Mais je serai toujours à tes côtés pour t'aider à les gagner.
La lune brille ce soir, je vais hurler un peu!
Bisous à vous ttes et tous.
Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 mars 2020 à 19:16:40
Salut à Vous!
Courage à toutes et tous, ça va taper. Pas de parano, mais prudence!
Au moins, on a encore moyen de communiquer un peu plus que des cornichons dans un bocal! :D
Bizs tout plein.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 mars 2020 à 02:46:18
Bonjour de mon bocal!
Eh, oui, me voilà comme mes cornichons dans mon frigo. confiné/bocalisé. Le truc top, c'est que fini le bruit des bagnoles, des engins qui font tactactactacbraoum.  Bon d'accord, quand je sors, je ressemble à un canard, avec mon masque et pas moyen d'aller jouer du saxophone avec au coin de la rue pour  remonter le moral des confinés du coin d'un petit air de blues qui change les idées : avec le masque, souffler dans mon biniou, ça fait coin-coin, coin-coin. Cornichon à la maison, canard sur le boulevard! 
En plus, Virus, t'as le nom d'une bière, l'ennui, c'est qu'on peut pas te consommer à une terrasse de café, peinards, au soleil. Paraît que tu supportes mal l'eau chaude et qu'on a une chance de t'évacuer en buvant un verre d'eau bien chaude toutes les 10mns en cas de doute! Comme ça, une chance que tu finisses dans mes sucs gastriques plutôt que de rester dans ma gorge! Alors, désolé, je carbure à la flotte chaude légèrement salée et je me lave les mains, non comme Ponce Pilate, l'irresponsable, mais à la responsable car là c'est du  sérieux, même si ça n'empêche pas de rigoler un peu : le meilleur moyen pour supporter d'être confiné, c'est de réapprendre à rigoler dans ce monde triste, triste, où nous avons tous des tronches de déprimés sur nos cartes d'identité!
Sérieux, amies et amis du deuil, protégez-vous, responsables, prudents, vigilants et confinés soyez!! A bientôt si besoin, pour se changer les idées et décrocher un peu de la télé!

Bizs de Pascal. le virtuel ne les viralise pas, heureusement! Sauf sur Facebook, il y en a un qui fait des dégâts, paraît-il en ce moment, m'a Messenger un copain!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 mars 2020 à 02:01:30
Les dogmes me dérangeront toujours d'où qu'ils viennent, pour moi l'invisible je ne dirai pas au delà, est laïque dans le sens noble du terme.
Laïque, vous avez dit laïque? Comme c'est laïque. Je t'adore Qiguan,
Nom d'un dogme, le premier qui m'attrape n'est pas encore né! One eye dog man!
Toutes mes chaleureuses pensées.
T'as intérêt à être là, Qiguan,  quand bouquin sera présenté!!!
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 mars 2020 à 03:32:03
Hello!
Quel calme! Quelle douceur d'entendre le silence! Même les oiseaux semblent à nouveau contents de vivre! Alors, donc, mon cher virus, c'est toi qui va faire ce boulot que nous soignants psy tous azimuts d'une humanité sous emprise des dérives perverses les plus sordides nous n'arrivions pas à faire ! là où tu es cool, c'est que la génération montante sont des porteurs sains, donc devraient pouvoir passer au travers, avec au moins 2 avantages : celui d'être immunisé(e)s, peut être bien, d'une part, et celui d'être enfin face à une planète habitée par des êtres un peu moins cons que ces dernières décennies ont produit.
Bon, cela dit, je ne sais pas si je vais m'en sortir si je croise ton chemin et que tu viens habiter mes petits poumons un peu abimés par un retour du post-trauma qui m'a recollé mon paquet de clopes dans la poche et le xanax dans l'autre.
J'ai toujours une petite tentation d'aller retrouver ma fille dans les mondes vibratoires, mais ce qu'il me reste d'humain, la trouillasse de mourir marche encore pas mal.  Et puis, il y a encore un peu de boulot à faire, pour soutenir Monsieur le Bien, Madame la Vérité, qui, avouons-le, ont pris pas mal de baffes dans la tronche depuis que croyance que l'argent et le pouvoir sont seuls moyens de réussir une vie. Alors que le Politique gère en permanence le "paraître", nous les En-deuillé(e)s, on gère le "disparaître". Grand Architecte de l'Univers, je sais que tu as pleinement raison de prendre parfois des chemins brutaux pour nous faire entendre, justement, raison, mais, quand même, si notre chère élite n'entend pas l'avertissement de vivre un peu plus humainement, la 2ème couche risque d'être encore plus gratinée.
Curieusement, les pratiques chamaniques impliquent de porter un masque, moyen de percevoir dimensions de l'invisible et des messages qu'ils nous transmet! Eh, c'est pour ça que tout le monde va en porter, des masques, pour voir le bien humain plutôt que sa perversité?  Pour indiquer à quel point solidarité vaut mieux que rivalité?
Et les gants? Pour enfin faire comprendre que la planète a un peu besoin, que nous, habitants, prenions des gants avec elle plutôt que de la trouer de trous d'obus et de technique de fracking, histoire d'avoir encore un peu de pétrole pour polluer  encore un peu plus?
Ok, Promis, juré, je crois que nous commençons à être nombreux à nous dire qu'on vit mieux dans le calme, l'air pur et un peu plus responsables de nous-mêmes. Alors, laisser passer 10 masques avec soupape pour la somme modique de 370 euros, c'est une nouvelle tête de l'hydre de l'Herne du fric à tout va qui repousse? J'ai peut-être mal vu? C'était 37 euros? Ou alors, j'ai pas vu la virgule, 3,70 euros? ça serait mieux, comme prix, vu que pas mal de personnes perdent leur boulot et se retrouvent sans un rond, non?
Allez, je vous embrasse avec mon masque!
Bizs de Pascal!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 mars 2020 à 07:28:15
Re- bonjour à vous, j'ai déjà écrit ce matin en écho au questionnement posté par Qiguan.

Je souhaite partagé une info sur mon fil : mon livre-lettre est en route. ISBN attribué et impression encours.
ça va peut être prendre un peu de temps encore pour qu'il soit dispo, au regard de devoir aussi être dans la plus grande vigilance vis à vis des salariés qui ne doivent pas déroger aux règles de la plus grande prudence, quand il n'y a pas une urgence vitale. Ce qui est le cas pour ce book.
J'ai choisi de ne le diffuser que par lien direct familial/amical quand il sera prêt, d'une part, et d'autre part quand il sera possible de se réunir à nouveau sans risques, genre  présentation/débats/échanges ce qui peut demander un peu de temps, évidemment, au regard des  circonstances actuelles. Je souhaite l'inaugurer au lieu de départ de mon deuil de parent, à partir de ma Ville, pour une première, puis après, ...je  verrai bien si ça passe par un truc à organiser sur Paris. Le temps au temps.
Je l'ai mis au prix de 12 euros, sachant bien sûr, que partie de ce premier tirage de 1000 exemplaires ira gratuitement à mes soutenant(e)s pour l'écrire. Le reste sera, comme je m'y suis engagé, partagé en 4, gestion de cette recette sur un compte séparé du mien pour ce faire en toute probité. ça demandera aussi un peu de temps, mais ça se fera.
J'ai écrit ce matin à Eva en MP, que je me surprenais à re-siffloter le matin, sans m'en rendre vraiment compte. ça se fait tout seul, ce sifflotage  que j'avais totalement perdu depuis la mort de ma fille. Avant, une de mes voisines de jardin  se marrait en disant à son mari : Pascal sifflote chaque matin....le même air!
C'est pas vraiment léger, léger comme ce fut, car quand je m'en rends compte, je m'arrête immédiatement. Mais je ne peux pas ignorer qu'il y a du libérateur dans cet accomplissement d'écriture, je le sens, même si ça bloque encore un peu.
Donc, j'espère avoir le plaisir et la solidité suffisante pour pouvoir présenter publiquement ce book quand cela sera possible.
Je rappelle mon engagement des 4 points : à parts égales, forum du deuil, asso qui bosse en Indonésie auprès d'enfants du shanty-town où ma fille est DCD, cause des arbres en Amazonie, les miens et moi pour le dernier 1/4. ça me paraît en adéquation avec ce que Javotte aurait décidé.

Sur ce, compagnes et compagnons de route du deuil, je vous adresse mes pensées solidaires.
Astiakan! "Courage" en Iroquois!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 mars 2020 à 07:49:09
Bonjour!
Un autre bouquin qui pourrait intéresser des personnes du forum  très détracteurs de la psychiatrie , tiré d'un article du Charlie Hebdo du 4 mars 2020, p 12 :
"Psychiatrie en révolte.
Laminée par les restrictions budgétaires et par la vague neuroscientiste, la psychiatrie organise sa riposte. "La Révolte de la psychiatrie" fait état des grèves qui ont débuté en 2018 mais aussi des créations locales pour introduire des contre-pouvoirs. "La révolte de la psychiatrie. Les ripostes à la catastrophe gestionnaire, de Mathieu Bellashen et Rachel Knaebel (ed La Découverte).


Je joins un article  de Yann Diener du Charlie Hebdo du 11 mars 2020, p 5 , peut -être complémentaire de ce livre que je n'ai pas eu encore occasion de lire :

Les CMPP en grand danger.
Lorsqu'un enfant ou un adolescent ne dort plus, ou ne mange plus du tout, ne sourit plus ou n'a plus envie de parler, lorsqu'il a des terreurs nocturnes, lorsqu'il ne peut plus ouvrir un livre alors qu'il s'en régalait la veille encore, lorsqu'il ne se remet pas de la mort d'un proche, lorsqu'il perd du poids alors que le pédiatre dit qu'il n'y a rein d'anormal-autant de choses qui peuvent beaucoup lui compliquer la vie-, il existe des lieux où il peut venir avec ses parents pour en parler, pour essayer de découper l'angoisse. Les centres médico-psychopédagogiques, les CMPP, font partie de ces lieux. Il y en a 300 en France. En 1946, des psychanalystes avaient ouvert un premier centre psychopédagogique dans un lycée parisien, et c'est  en 1963 que les CMPP ont été agréés par l'Etat, et pris en charge par la sécurité sociale.
Inscrits dans un réseau de partenaires exigeants, ces centres répondent à des demandes grandissantes, auxquelles font face les psychologues, les psychomotriciens et les orthophonistes qui y travaillent avec une conception non mécaniste du symptôme.
Mais il se trouve que les agences régionales de santé, les ARS, entreprennent de détruire tout ça, dans un contexte de haine de la psychanalyse. ça a commencé avec l'ARS Nouvelle-Aquitaine-mais on s'inquiète pour les autres régions-, qui sans aucune concertation vient de demander aux CMPP de son périmètre de changer radicalement de pratiques, et de se transformer en "plateforme diagnostic et orientation TND (les TND, ou troubles neuro-développementaux", ça n'existe que dans les circulaires des ARS : c'est un fourre-tput nosographique qui met dans le même sac les autistes et tous les "dysfonctionnement à rééduquer").
C'est un diktat : un nouveau cahier des charges qui est imposé aux professionnels des CMPP, qui dans quelques mois ne seront plus autorisés à recevoir des enfants au-delà de la réalisation d'un bilan diagnostique.
Que s'est-il passé? Il se trouve qu'Emmanuel Macron avit fait la promesse électorale de s'occuper des autistes. Alors les ARS sont sommées de faire quelque chose. Et comme aucun argent n'est débloqué pour créer des établissements dont les autistes ont effectivement besoin, les ARS vont détourner des structures considérées tout d'un coup comme luxueuses : les CMPP. Les enfants que l'ARS Nouvelle Aquitaine, dans un texte affligeant et menaçant, considère comme des "troubles légers" sont invités à aller se faire voir dans le privé. C'est écrit noir sur blanc, et c'est malheureusement cohérent avec la politique néo-libérale qui détruit le système de santé publique depuis 20 ans, et qui s'est accélérée avec le gouvernement actuel.
C'est une escroquerie en marche et, à moyen terme, c'est un ravage pur tout le monde : pour les prétendus troubles légers, qui, sans soins,  ne resteront pas légers longtemps, mais aussi pour les TND, les autistes et leurs parents, qui seront très vite déçus!
Fin de l'article.
Des CMPP de Nouvelle-Aquitaine se sont constitués  en collectif intersyndical, et invitent les familles et les soignants à exprimer leur mécontentement (ars-na-contact@ars-santé.fr).



Je propose ces points sur le  soin à votre réflexion, mais la mienne se résume à ceci : en gros, bas les masques, ceux que la santé publique a légèrement oublié pour les soignants en rupture de stock !!!! Forcément, ça coutait cher de les garder au frais au cas où! Bah, le "au cas où", on est en plein dedans!

Allez, Astiakan!

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 mars 2020 à 16:20:32
Oui, je comprends. Mais un de mes formateurs, lui-même psychiatre, très alerté par la prégnance de la pensée DSM qui se résume à aligner une pathologie avec un traitement en face, contrairement à la pensée de Freud qui portait une attention extrême au contexte et à l'environnement  de tout sujet, lui-même confirmait sa propre difficulté à alerter sur  ce qu'il considérait comme une dérive. En interne, des psychiatres se battent bec et ongle pour ne pas être astreints à être des "robots prescripteurs", si je puis me permettre cette analogie qui arrangerait pas mal de labos!!!
Tous les psychiatres ne sont pas à mettre dans le même sac, heureusement,  pas plus d'ailleurs que toute corporation. Il y a du tri à faire, et pas toujours facilement accessible à toutes celles et ceux, qui, parfois légitimement peu informés  de ces querelles intestines, n'ont pas tiré un bon numéro au loto du soin.. Où un numéro qui  convient, ce qui revient au même, malheureusement, plus aux labos qu'au patient lui-même. Et il n'est absolument pas non plus à exclure le bien-fondé de prescriptions adaptées, de molécules utiles aux soins d'humains en détresse. Et c'est bien pour ça que des psychiatres se battent, pour garder cap sur le soin et non sur le gain, comme bien d'autres médecins, qui le prouvent en ces moments où toute la France applaudit  ces héros du soin, du plus prestigieux au plus humble.
Merci donc d'avoir  précisé mieux que moi  le sujet du bouquin, qui va bien dans le sens de mon propre questionnement sur la prégnance d'une pensée économique qui oublie et oblitère ce que nous sommes : avant tout des sujets humains. Et qui se battent pour le rester! Et ceci n'est pas réservé aux seul  monde du médical. Les héros ordinaires, comme disait Pierre Desproges.
Dans mon propre métier, il m'est arrivé en institution de croiser des personnes travaillant à l'entretien, qu'il s'agisse des cuisines, de la lingerie ou de la jardinerie qui, au final faisaient plus de bien aux jeunes accueilli(e)s qu'un troupeau "d'experts" ne l'aurait fait, aussi formé(e)s soient-il(elle)s. et je ne m'exclue pas du lot, aussi formé que je sois dans mon métier. D'ailleurs, une fois, un chef de service hospitalier, lui-même patient à un moment, découvrit une réalité qu'il méconnaissait : le geste humain ne saurait être exclus de la technicité, au risque de réduire le sujet à un simple objet.
Un sujet bien plus vaste qui mériterait un bouquin à lui seul, mais là, fatigué, je rends mon tablier!
Allez, courage!
Pascal.
PS ,  j'ajouterai même ce récit tout à fait authentique : Une personne dite "handicapée mentale", vivant à la rue, fut sauvée par des chrétiens catholiques qui la trouvèrent dormant dans leur cabane de jardin, presque exsangue tant sur le plan mental que physique. Cette famille l'a hébergé 2 ans, avant de la "confier" aux professionnels d'une institution dont je fis partie. Cette histoire remonte à plus de 15 années, avec cette personne je suis toujours en lien, même après avoir quitté cette institution depuis une petite dizaine d'années. Elle me donne régulièrement de ses nouvelles, par texto, plus ou moins bonnes, comme tout le monde.  Alors, qui l'a sauvée? Des chrétiens catholiques, pas moi. Moi je n'ai fait que mon boulot, du mieux possible, et cette personne et d'autres qualifié(e)s "d'handicapé(e)s mentaux, sont venus à l'hommage rendu à ma fille, raison de mes remerciements à leur intention, parmi d'autres, en fin de mon bouquin.
Il existe 2 formes de solidarité, écrivait Georges Devereux, l'une organique et l'autre mécanique. Elles ne s'excluent ni l'une ni l'autre et peuvent être complémentaires, ce qui fut le cas. Ni l'une ni l'autre n'est propriété exclusive de la solidarité, pas plus que le souvenir de ma fille n'est seule facette  de sa vie. je n'ai pas cette prétention.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: assiniboine le 27 mars 2020 à 02:32:44
Tout cela est bien interessant
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 mars 2020 à 03:27:58
Hello Philippe!
Merci, ça me fait vraiment plaisir que tu ais écrit sur mon fil!
Tiens bon le confinement, mon ami, tiens bon. ça y est, le Corona est chez nous...J'ai vraiment peur qu'il fasse des ravages vu le nombre de personnes âgées qui résident par chez nous. Absence de protection dignes de ce nom  pour les caissières de supermarché, comportement encore inconscient de quelques personnes, de plus en plus rares, heureusement.
Mais, avec une telle période d'incubation sans symptômes apparents, il y a de quoi frémir! Nous avons organisé un sas pour laisser nos courses 10h minimum avant de les toucher sans gants/masques. Moi, je me suis bidouillé un masque avec un de mon atelier, que je porte depuis 15 jours, histoire non seulement de me protéger mais aussi de montrer l'exemple....J'ai même ramassé un "vous êtes original, Monsieur"....J'aurai pu mettre un masque de ma collection africaine, ça aurait été encore un peu plus original, aurais-je pu répondre. Et en plus en changer, j'en ai une bonne dizaine!!!!
Mais je crains que les tuniques bleues ne m'aient embarqué, surtout si j'avais mis des peintures de guerre en-dessous....Ah ah, j'imagine la scène!!!! Même les mouettes se seraient marrées!
Allez, courage, il nous reste l'humour! eh, Philippe, le jour où les fous voleront, je serai chef d'escadron!!!! :D :D :D
Plein de bonnes pensées.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 mars 2020 à 06:11:05
Hello!
Ah, ça me fait plaisir devoir à nouveau des mess! Je me disais hier, Bah alors, qu'est-ce qu'on fout? Fifi le rigolo qu'écrit plus, Eva dans les choux  et moi idem. Bon, d'accord, il ne pleut plus donc plus moyen de se mettre en bord de route avec une pancarte, arrosez-moi, siouplait, je veux des excuses. Oups, j'avais oublié qu'on est confinés et que tu sors, t'es mort.
Nous qui ramons dans l'invisible, masquant notre douleur d'en-deuil  sous des faux airs de "tout va bien, je souris en haut mais dans le bidon, j'ai les tripes un peu serrées", serions-nous coincés? Vu que les masques sont un peu le sujet qui fait polémique ces derniers temps, ça nous concerne un peu, quand même, trouvez pas? Et comme dit notre ami Assiniboine, Fifi la vérité, côté politique, bas les masques, qu'ils  disent les médecins, légèrement furieux de ne  pas en disposer à volonté  : pris dans la certitude du bien être que nous amène cette grande joie de commercer à tout va, à grands coups de dérégulation du public et en mettant le plus de privé possible dans tous les secteurs,....V'là t-y pas qu'un petit empêcheur de tourner en rond invisible, sorti des chauve-souris par une curieuse alchimie,  vient révéler que tout ce système public nous vient d'un passé qui fit pas mal de morts. La deuxième guerre mondiale, si je ne m'abuse, avec un front populaire un peu avant, et une légère boucherie encore avant, côté guerre des tranchées. Alors donc, nous voici à nouveau en guerre, et ça va peut être produire un peu plus de bon sens à la logique,"je privatise pour votre bien mes chéris", "pas de votre faute, vous comprenez rien". Moi, ce que je comprends, c'est que le tout privatisé avance masqué, mais qu'il a un peu oublié de les partager! Ils étaient planqués, attendant tranquillement une nouvelle méthode pour faire de l'argent, public en plus.
Pour nos lendemains politiques, ça va pas être facile facile de faire passer les médecins pour des crétins. J'ai comme l'impression qu'il y en a plus d'un qui a du mal à avaler la pilule, car pour être médecin, faut développer un peu sa mémoire. Et je crains que même si  l'ex ministre de santé publique larmoie un brin, les médecins, eux, c'est plutôt une rage de larmes qu'ils ont attrapée face à cette grande irresponsabilité qui a masqué les grands financiers! Je doute que de simples excuses suffisent à nous faire avaler que si nous avons été arrosé(e)s par la logique du tout financier, on oublie de les virer, ces rois de l'oligarchie ! C'est vrai, j'oubliais, le fric planqué dans les coffres en Suisse et paradis fiscaux était bien masqué, celui-là. Pas besoin de prendre des gants pour dire cette vérité, hein, Fifi, t'es d'ac?
Allez, au front, gantés, masqués et en-deuillés! Avec pas trop de nouveaux membres dans notre grande communauté. Au moins, les enfants sont "porteurs sains", c'est déjà ça de gagner, pour nous, parents-endeuillés.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: assiniboine le 31 mars 2020 à 07:14:29
Fan de toi

Bon fan n est peut être pas le mot mais j adore ton message

On tient bon contre ce maudit virus et la suite peut être intéressante

Bisous
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 avril 2020 à 04:32:00
Salut Assiniboine!
A nouveau, je suis d'accord avec toi : pas fan. Une autre définition m'irait mieux. Je sais pas laquelle, mais pas fan en tout cas.
On rame dans la même galère, alors compagnon rameur ça t'irait?
Style Fifi la vérité et Pascal le rigolo, 2ème banc à gauche, à tribord et le vent en poupe. c'est pas mal ça, non?
Contre vents et marées, le flux et le reflux nous font marrer comme disait le grand Raymond, Devos de son nom, galérien du rire et poète, histrion génial, joueur des maux avec ses mots.
Quand on rame, il n'y a plus que l'humouro-thérapie pour avancer dans la tristophobie. D'ailleurs d'excellents films montrent à quel point l'asile fut parfois refuge pour les résiliés de systèmes complètement "barrés" pour garder langage marin.  Dans une galère qui fait cap sur la folie et va droit dans le mur, il ne reste plus que les fous pour ramer à contre-courant, et tenter de leur petites mimines d'éviter de se planter sur les rochers.
D'ailleurs, j'ai vu un article récent parler d'un bateau "fou", traversant l'océan atlantique sans le moindre équipage pour finir dans les falaises irlandaise avec sa soute remplie de produits toxiques. Cool! Non coule, plutôt, coule cette aberration d'un armateur qui arma un bateau si pourri qu'il était difficile de voir son nom sur la coque, tellement elle était rouillée.

Une dizaine de « bateaux fantômes » dériveraient sur l’océan en ce moment

Par Sacha MARTINEZ
Pendant un an, il a dérivé sans équipage. Le MV Alta, un cargo de 77 mètres de long, s’est échoué le 16 février sur les côtes irlandaises. Un phénomène exceptionnel qui pourrait cependant venir à se répéter.

Un géant des mers, sans équipage, posé sur des rochers. Le 16 février 2020, le MV Alta s’est échoué sur les côtes irlandaises. Le cargo de 77 mètres a dérivé pendant plus d’un an sur l’océan Atlantique. Improbable. Et pourtant, ce « bateau fantôme » ne serait pas le seul sur l’océan. D’après l’association environnementale française Robin des Bois, ils seraient une dizaine de gros navires dans cette situation.

Une faible valeur marchande des bateaux

Mais comment est-il possible qu'on laisse de tels engins dériver en pleine mer ? La réponse tient en plusieurs éléments pour le président de l’association Robin des Bois, Jacky Bonnemains. « D’abord, pour qu’un armateur abandonne son bateau, il ne doit plus avoir de valeur marchande », pose le militant. C’était par exemple le cas du MV Alta. « Généralement, il s’agit d’armateurs occasionnels, qui ne disposent pas d’autres bateaux et se foutent de leur image », précise Jacky Bonnemains.


Comme quoi,  nous ne sommes pas seuls à ramer, Mr Bonnemains, Assiniboine, ne doit pas être loin sur notre banc de galériens!

Allez, courage, on va y arriver!

Pascal.

PS : histoire de défendre les psys "zinzins", j'ajoute cette histoire de la "thérapie stratégique", trouvaille géniale d'un psy qui travailla à ce concept  utilisé par les premiers systémiciens dans les années 70, probablement, en Italie, tout aussi probablement.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 avril 2020 à 05:24:07
La thérapie stratégique, petite histoire pour occuper les confiné(e)s :

un jour, un Monsieur vint consulter un psy pour un petit problème de sommeil.
Des "aliens" l'emmerdaient la nuit, sortant de son plafond et l'empêchait de dormir paisiblement.
Le Monsieur avait trouvé une solution originale. Il avait mis 2 puissants spots de chaque côté de son lit, et enfin tranquille, avait pu dormir un peu plus. L'ennui, c'est que 2/3 nuits plus tard les "Aliens" étaient revenus et l'empêchaient à nouveau de dormir.
AÏe, fallait aller voir un psy pour parler de cette affaire. Ce qu'il fit.
Il raconta ce problème au psy, qui à chaque fin de séance, lui disait : "Monsieur, je crois que le problème est qu'il n'y a pas assez de spots de chaque côté de votre lit, et qu'il faut en doubler le nombre".
Ceci dura un certain temps, le Monsieur en question doublant régulièrement ses spots entre chaque séance, où, il se racontait, parlant de bien d'autres soucis que les "Aliens", soucis qui l'assaillaient dans sa vie....
Et le nombre de spots ne cessant d'être doublés, il vint un jour où il y en avait tellement dans sa chambre que ça faisait péter les plombs de l'immeuble. Ennuis de voisinage, troubles divers et variés côté électricité, ce Monsieur se dit un jour :
"ce psy est complètement zinzin".  Pour trouver une jolie rime, ce fut le bout de son chemin. Il rangea tous ses spots à la cave, ou les déposa en vente dans un truc style "foire à la brocante", je ne sais. En tout cas, il s'en débarrassa, Il se débarrassa aussi des ses ennuis avec le voisinage, s'excusant auprès des habitants de l'immeuble d'avoir traversé dans sa vie un "épisode délirant", mais qu'il avait pris le "taureau par les cornes et s'occupait de régler ses propres ennuis, en en parlant avec ses proches, de façon éclairée, tranquille, sociable et respectueuse du droit de chacun à se dépatouiller du mieux possible du pathogène qui circulait depuis bien des générations dans cette constellation familiale dont il était membre". Ce fut ainsi le démarrage d'une thérapie familiale, en bonne et due forme, chacun se "mettant au travail", avec un/des psychothérapeutes formés à cette technique, principalement utilisée en Italie, dans les années 70/80, et très novatrice pour l'époque.
Le psy avait vraiment bien fait son boulot : ce Monsieur allait mieux, et ce fut une trouvaille qui marcha quelques années pour soigner des personnes venues en consultation. Seulement, au bout d'un moment, les "patients" connaissaient le truc, arrivaient en consultation et disaient : "je sais, vous allez, Mme/Mr la/ le psy, me prescrire le symptôme et je vais aller mieux". ça ne marchait plus, puisqu'il n'y avait plus rien de surprenant dans cette façon d'approcher le symptôme. Il fallait que les psys trouvent d'autres façons de déconcerter....ça fait 40 ans qu'elles et qu'ils s'y emploient! Des fois, un psy "zinzin" est celui ou celle qui a bien la tête sur les épaules, et le cerveau suffisamment solide pour supporter sans trop de difficultés d'être considéré comme "zinzin" alors qu'il/elle n'a qu'un seul objectif : le soin!
Donc, comme toute chose, les psys ne sont pas à mettre toutes et tous dans le même sac, et chaque patient(e) non plus! Je suis sûr que Raymond Devos aurait fait un sketch de haute volée avec cette histoire! ;)
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 01 avril 2020 à 14:38:41
tu m'as bien fait rire avec cette histoire !
bises
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 01 avril 2020 à 15:17:19
Ce que ton histoire interessante m a inspire, avec un peu d humour (et au dela de la conotation religieuse ) : " et la lumiere fut, aux sens propres puis au sens figure "
Merci de tes " eclairages ".
Anic
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 avril 2020 à 05:43:35
Hello!
Nom d'un spot, que je suis content! 1000 watts dans la caboche valent autant que premier homme qui a claqué 2 silex et fait jaillir étincelle. j'en suis tout ballot. à m'asseoir sur une chaise que mon père disait : "il est quand même pas con celui qu'à inventer le cul pour s'asseoir". Parlant de con, histoire d'occuper ma tribu, j'ai commencé à faire circuler dans ma tribu :
"le journal d'un con, finement confiné". J'ai pas encore eu les retours, mais je sens bien que ça va les faire rigoler et occuper leur temps d'enfermé(e)s.
Comme j'ai repéré que, curieusement, au rayon bière, les seules qui restaient en rayon, c'était les corona, je me demande pas pourquoi : génie du lien encore plus que Qiguan, qui avouons le est top, et sans la moindre ironie de ma part, du vrai, du vrai, elle assure un max, notre Qiguan (et me rassure aussi par sa force volontaire, sérieux )  donc, moi, génie du lien, je me suis dit que heureusement que ce nouveau virus ne s'appelle pas p'tit beurre 18. Je ne m'en serai pas remis. Même le Superdupont de Gotlib les aimait, nos p'tits beurres. La corona, perso, je m'en fiche un peu. Mais les p'tits beurre pas question de les lâcher. J'en serai à faire tourner une pétition sur change.org style : "mesdames messieurs les scientifiques, changer ce nom viral, siouplait". A peine 2 semaines de confi-ture, non, confi-pote, non, confi-etis de carnaval, et me v'là dans la case identificatoire des comportements et autres catégories DSMiques, frappé de délire à tendance paranoïaque p'tit beurresque. Pfouh! Il est pas con non plus celui qui a inventé la bouche pour souffler.
A force de nous rigoler au nez et de nous faire prendre des lucioles pour des spots, j'avoue que je suis contaminé : dès que je sens un "on a fait tout bien, cause et finalité , c'est encore un coup bas, les américains nous on piqué nos masques sur le tarmac à grand coup de dollars", je peux plus m'empêcher de rigoler. il y en a que l'alcool rend mauvais, bah moi, le confinement me rend rigolard. Et triste aussi. Vraiment triste, de voir que, nous les endeuillé(e)s, on a déjà pris une sacré stratégie de choc dans la tronche. Et c'est comme si ça avait produit des anti-corps."Ni paillasson , ni hérisson", ça nous a un peu distrait de notre douleur, à une époque. Il faut croire qu'on en ouvre une autre, parce que de la douleur, il va y en avoir un sacré paquet à soulager. Et ça, ça me fait pas rigoler du tout, du tout. Je serai plutôt côté médecins en colère, voyez ce que je veux dire? ;)
Bon p'tits beurre à vous dans votre café, mais attention, il ne faut pas trop les trumper, pardon, les tremper. V'là que je me gourre de continent, avec ce confinement. Un effet secondaire sans doute.
Tchao, tchao.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: qiguan le 02 avril 2020 à 10:11:35
 ;) hello écoutes

    France Culture  https://www.franceculture.fr/emissions/les-racines-du-ciel/lapocalypse-avec-jean-yves-leloup
pour un confinement qui canalise les réflexions  ;)
Prenez toutes et tous soin de vous pour prendre soin des autres
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 avril 2020 à 03:50:14
Hello!
Par l'une de mes belles filles, j'ai eu un lien avec une vidéo littéralement tordante de rire, caustique à souhait et à mon avis si fine qu'elle n'est jamais blessante...Nous devons faire gaffe, il y a de la grande détresse tout à fait réelle dans les dégâts humains du covid 19, et le rire doit rester dans le camp du soulageant et non du mordant.
Cette frontière n'est pas toujours facile, mais là, pour moi, RAS. J'ai bien rigolé, tout simplement. Cherchez le convid 20, je n'ai pas le lien et d'ailleurs, c'est mieux de laisser tout un chacun(e) décider par soi-même d'y accéder ou pas suivant son état, confis-endeillé(e)s, nous restons, et respect grande douleur  d'autrui nous devons. "Primum non nocere" doit s'équilibrer avec "primum me marrer". ;)
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 avril 2020 à 04:47:56
Salut à vous.
Dans covid, il y a vide. Co-vide. C'est quand même pas rien, qu'il se soit retrouvé ainsi nommé. un peu comme vivre avec du vide. ça, nous, les En-deuillé(e)s de tous bords, nous connaissons. Un être cher nous a laissé gérer du vide, souffrants, hurlants, griffants, pleurants. nous nous en sortons plus ou moins bien, bricolant de la résilience avec nos p'tits outils, plus ou moins performants, plus ou moins affligeants, mais  jamais satisfaisants. Nous serons bancal(e)s à jamais, étayant notre devenir  de ce "Vous ne serez jamais plus comme avant, et vous ne souhaiterez pas non plus l'être".
Comme écrit Yannick Haenel dans le Charlie du 1er avril, p12, "le néant comme chance", faisons de notre néant actuel une victoire, ne revenons pas en arrière.
Sacrée résonance que celle de se dire que néant  nous inflige changement dans la souffrance qu'il induit. Mais qui l'induit?
Perso, changement a signifié un "chant du vide" qui me conduit à produire bouquin issu en partie des échanges de notre forum. L'autre partie m'appartient, nous savons toutes et tous ici que deuil est un cheminement singulier, personnel, partageable mais unique. Le mien a été et est finalement assez simple : il m'a fallu 65 ans et la mort de mon enfant  pour comprendre que l'Univers est vivant, que nous n'en sommes que des éléments, qu'un élément encore plus infime, viral, vient prendre place dans ce maillage du vivant, et secouer le prunier. Maître Univers a parfaitement répondu à ce que produit genre humain, obsédé de croissance et de profits, au point de lui enlever de la couenne d'une de ses planètes, ses poumons, les arbres.
Déforestons, quelle image pitoyable que celle de ce pauvre orang-outang se battant contre une pelleteuse qui bousillait son environnement. Bah, tiens, puisque vous attaquez mes poumons, v'là que comme la grande règle de la psychologie humaine est de souffrir de ce que nous générons, suffit de laisser faire, Covid va vous rappeler que maîtrise n'est qu'une illusion. Pas la peine non plus d'espérer que religion sauve vos arpions, qu'elle soit de science ou d'esprit, mortel tu es, mon ami(e), et mortel tu resteras, c't outil là, il est dans ma trousse, pas dans la tienne.
Très probable que le changement ne se fera que très progressivement, par à coups plus ou moins violents, un peu comme notre cheminement d'endeuillé(e)s qui nous a confiné(e)s, lui, à être vécu depuis que mort prématurée est venue toquer à notre porte un jour de malheur.  De là à crier victoire, perso, j'en suis loin. Je me contente de tenir debout et de partager mes pensées sans non plus me prendre pour Jésus, et encore moins pour guide spirituel, chemin propre à chacun. Le mien est passé par un "chant du vide" dont je ne regrette absolument pas que partie de ses recettes soient dévolues à cause amazonienne, c'est ma façon de plier les genoux devant le pire du pire : la connerie.
Merci aussi à Yann Diener, dans ce même Charlie du 1er avril, p6 "passion de l'ignorance au sommet de l'état", de finir sur ce propos que je partage entièrement :
"J'ai déjà dû les citer dans cette colonne, mais aujourd'hui je ne résiste pas à l'envie de rapporter ces mots de Lacan : "la psychanalyse est un remède contre l'ignorance. Elle est sans effet sur la connerie".
Pardonnez-moi, ça me fait du bien de lâcher un peu de vapeur, à force d'être confiné, j'ai la pression qui monte dans ma cocotte minute intérieure! Mes propres recettes ont leurs limites, foi de marmiton.

Bizs, Un peu tristes, mais bizs quand même.

Pascal.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 09 avril 2020 à 11:02:38
bizzzz cher pascal
on va en sortir
je t'embrasse
katrin
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: assiniboine le 10 avril 2020 à 03:06:48
Et Pascal tu ne me lâches pas

N oublie pas le concours que tu m as propose "pisser le plus loin possible"

Sacré projet

En plus on pourra dire du mal de tous ceux qui nous gouvernent, quel pied

Philippe
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 avril 2020 à 03:27:00
Hello Katrin!
"Punaise, moi aussi", comme la psy de Phillippe, ça me fait du bien de parler! Merci Katrin de ton attention, je te reconnais bien là, main tendue dès que tu sens que ça coule dans ce bain quotidien de chagrin humain que nous traversons.
Sans des gens comme toi et plein d'autres heureusement, j'avoue que d'avoir encore la force de crawler risquerait de m'abandonner!
Hier soir, nous avons regardé un docu sur Netflix sur ce qui s'est passé au Congo, autour de pétrole déniché dans une réserve protégeant les derniers gorilles des montagnes. Ces êtres sont simplement magnifiques comme est tout aussi magnifique l'engagement des protecteurs de la réserve qui ont laissé plus de 50 des leurs sous terre, tués par des braconniers, des flibustiers ou des appâtés d'argent sale distribué pour acheté en loucedé des alliés de ce champ pétrolier à exploiter. Aussi pitoyable que mon image d'orang-outang se battant à "mains nues" contre une pelleteuse venant déforester son environnement pour implanter production massive d'huile de palme. De quoi être à jamais dégouté des SUV vendus, des avions cargos et bateaux du même nom qui sillonnent la planète au titre de voracité financière insatiable, d'une part, et conscience de consommateurs aussi plate que mon écran de télé.
D'ailleurs, ce docu regardé faisait suite pour nous à ce jeune homme qui a "inventé" un masque bien fichu et distribué si généreusement son idée aux soignants. Cette société de conso nous a rendu si passifs, que notre "créer/trouver" est heureusement pas complètement amputé. La preuve en est! Merci jeune homme, en plus de ton idée, la simplicité de ta générosité me donne la force de nager encore un peu....D'ailleurs, une autre nouvelle, aussi : un de mes plus vieux copain va être grand-père! ça me donne le moral de savoir que des jeunes investissent sur l'avenir, dans ce passage où même les gorilles ne comprennent plus rien à ces humains qui bousillent tout ce qu'ils touchent. Mais, là aussi, après une période de conflit sanglant, les gardiens protecteurs de ce parc, très inquiets des gorilles encore en vie, ont eu la joie de les retrouver, planqués au plus profond de la jungle trouée de trous d'obus, avec une Maman gorille qui tenait un nouveau-né dans ses bras...L'espoir est là, je suis d'accord avec toi, Katrin, on va s'en sortir!
Bisoux tout plein!
Pascal.
PS ; bien sûr que je lâche pas! Bisous Fifi, tiens bon aussi!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 avril 2020 à 04:09:48
J'en rajoute une petite couche en terme d'espoir sur le devenir...Un jour dernier, avant les élections municipales, un jour de footing, j'ai croisé Mr le Maire en cours de photo  pour sa campagne. Nous ne sommes pas de même bord politique, mais c'est pourtant sur lui que j'ai misé. Cet homme fait tout son possible pour bouger des choses dans le sens de l'éducation, médiathèque, espace jeunes, collège public...Je ne peux que saluer son engagement en ce sens.
Lors de ce footing et de ce croisement qui me fit penser à ce propos élégant d'Einsten, "le hasard est la forme que Dieu prend pour voyager incognito", je me suis dit : bah oui, en politique, il faut bien gérer du "paraître", alors que nous, les En-deuillé'(e)s, nous gérons du "disparaître". Le monde est ainsi fait, apprendre cette responsabilité de relier nos extrêmes, en respectant rôles et fonctions que destin nous amène à vivre. Comme la psy de Fifi, soignés/soignants, même combat, y a pas, faut réapprendre à nous parler, dans un effort commun pour croire à de meilleurs lendemains!
Je ne serai jamais un homme politique, c'est pas mon lot, mais j'aime bien que démocratie me laisse choix de qui soutenir: sur ce choix local, je mise sur le bon "cheval"! Celui de l'ouverture d'esprit, de la compréhension mutuelle, de la solidarité, de la reconnaissance du bon  dépassant l'opposition passée, tout en gardant nos identités! Je passe juste de celle de soignant salarié à celle de bénévole retraité! Comme on dit, "le temps nous aide à être des gens différents", et pour rappeler phrase croisée in "expo art brut et singulier", avec de jolis mouvements  :
La beauté de la diversité l'emporte sur la complexité de la vie!

Ps: Vu que Mr le Maire et moi avons en commun d'avoir des enfants,(et des petits enfants pour moi, vu mon âge! :D), le terme "cheval", purement symbolique, m'incline à préciser que nous avons le même mors aux dents! Des lendemains plus enchanteurs pour nos enfants que notre ici et maintenant Covidé, bien malheureusement. Fasse aussi destin, que nous ne prenions pas trop de mort dans les dents, un peu Lacanien, je reste! ;)

Bizs à toutes et tous! Courage!

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 avril 2020 à 05:24:41
Hello.
Semaine prochaine, moment intense pour moi....J'aurai entre les mains mon premier bouquin avec ses mille copains. A la fois j'attends ce moment avec impatience et en même temps je redoute ce qu'il signifie : une page se tourne, une autre s'ouvre.
Deuil introjecté ne sera pourtant jamais terminé. Martine Gercault m'a écrit qu'un livre est un galet qui se polit au fil du temps...Sa vie ne se résume pas à l'écrit, mais bel et bien à ce qui s'ensuit.
Mon premier geste sera certainement d'en offrir un exemplaire dédicacé aux policiers municipaux. Il y a un équilibre symbolique à respecter dans nos relations humaines.
"Qui rembourse ses dettes s'enrichit"...Jolie formule  qui permet de vivre en paix. Je n'aime ni générer de dettes ni en contracter, ce que j'appelle prix de liberté. Pour moi, honorer dette symbolique lorsqu'un moment de votre vie vous amena à accepter cette dépendance à autrui, ne se résume pas à un simple effacement. Au contraire, il s'agit d'ouverture, de respect de ce lien qui nous fonde humain, entre solidarité organique et mécanique pour rappeler cette définition de Georges Devereux. Cet équilibre du don et contre-don appelle l'hyper-complexité de ce que deuil ouvre en nous, parents deuil : pourrais-je jamais rembourser la dette qu'ouvrit mon enfant en mourant ainsi prématurément? Certainement jamais. Cette dette symbolique  sans fin et sans fond ne saurait être non plus pétrie d'une lutte éternelle contre la culpabilité. Au contraire, il s'agit d'un lutter pour.... plus de responsabilité et d'humilité déférente  entre fantasmes de maîtrise et réalité de non-maîtrise. Tenir parole est un bon début, cet outil là est bien dans notre camp, comme rêve, lapsus et actes manqués sont bien dans celui de l'inconscient.
Un écrit fini qui ouvre parole à tenir : un joli paradoxe, non?

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 12 avril 2020 à 03:01:10
Bonjour Ami(e)s du petit matin.
Alors où qu'on en est? Hier je me suis régalé d'un lien de Desproges....1986! "mes excuses au pangolin... Je le cherche et je vous le mets:
https://youtu.be/9AoylmoPFdI
J'ajouterai que si le pangolin est solidaire de l'artichaut, il y a une différence entre eux : je n'ai jamais vu de champ de pangolin en Bretagne. Des porcheries industrielles, là, oui, y en a.  Plein même. Faudrait souffler aux promoteurs de ces joyeux élevages de se préoccuper de l'éléphant. Z'ont pas du y penser. C'est plus gros qu'un cochon, un éléphant, donc, logiquement ça doit rapporter plus d'argent.  En plus, avec leur trompe, grande économie : du saucisson facile d'origine, suffit de l'emballer, et, hop, c'est parti pour être vendu avec l'étiquette "Eléphantou", un coup de pub avec un Jumbo lifté et même le plus avisé des consommateurs n'y verrait pas la moindre objection. En plus, imaginez la taille des tranches et des sandwichs. Un rêve aussi gros que la noisette de Scrat dans l'âge de glace.
Tiens en parlant de glace : le permafrost  qui fond révèle quelques virus inconnus (ex : Pithovirus sibericum qui contient 450 gènes contre une dizaine pour le VIH!)  qui remonteraient jusqu'à notre ami le Néandertal.  ça tombe bien, pangolin, ça rime avec pingouin.
Quelle époque épique! Merci Mr Desproges de m'avoir fait passer un bon moment, y en a besoin par nos temps contemporains! Heureusement que Feu Mr Desproges n'a pas nommé Toto le pangolin Pascal, mais Gérard. J'ai rien contre les Gérard! Faudrait pas qu'ils prennent la mouche comme je l'aurai prise, moi, la mouche, sil l'avait nommé Pascal. Ménageons les susceptibilités quand le narcissisme est au plus agité de la température ambiante.
Faut quand même pas pousser. En plus, cela aurait pu être une mouche Tsé-tsé, et paf, finies les insomnies. Notez que ce qu'il y eu de bien, c'est que j'aurai dormi. Cher humour, sans toi que deviendrions nous? Je n'ose y penser. Des Walking Dead, et manque de bol, je m'appelle pas Rick. J'en parle à ma mère, demain. Pourquoi Pascal et pas Rick, vous m'avez nommé? D'ac, ça fait américain, et j'aurais pu avoir un artichaut à la place du cerveau. Avec une moumoutte un peu orange, j'aurai même pu ressembler au génie de l'année : un éléphant du néo-libéralisme, ça Trump énormément! Pardonnez, le T majuscule, avec un bon avocat d'affaire, il aurait pu me faire procès, et me foutre la misère. Et j'aurais été condamné à être comme tous ces sujets américains sans la moindre couverture sociale à quémander de la chloroquine devant l'hosto qu'est pas pour eux.
Heureusement, ici, en  France, il reste encore un service public hospitalier, avec des soignants sans  un rond pour des masques et respirateurs, certes,  mais pas seulement réservé aux assurés privés. Les Grands Friqués, eux, vont ailleurs, mélangeons pas trop torchons et serviettes, aussi assurés soient-ils..Y a mieux que l'hosto...comme cette chaîne hôtelière qui propose des suites "confinement" de luxe (Charlie 8 avril "cocon covid p 6)  pour 75 000 euros la semaine avec tout le tintouin, test et autres machins. C'est quand, Mesdames, Messieurs de la grande finance que vous arrêtez de nous prendre pour des pingouins?
Toutes mes excuses aux pingouins, c'est aussi mignon qu'un pangolin, un pingouin. Juste que ça vit sur la banquise. Qui fond.
Allez Courage avec un grand C!
Tchao, ami(e)s du petit matin!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 12 avril 2020 à 11:32:28
"Pourquoi Pascal et pas Rick, vous m'avez nommé? D'ac, ça fait américain, et j'aurais pu avoir un artichaut à la place du cerveau"

Parce qu’un agneau (pascal, Pascal ?) à tronche d’artichaut ça le fait pas ... Quand j’en ai parlé à Shaun, ça lui a pas plu, mais pas plu du tout ...   (https://www.aht.li/3493147/Shaun_rouge.jpg)
Et parce qu’un pangolin au chocolat (http://bajag-mujabitsi.blogspot.com/2015/10/pamgolin-au-chocolat.html), ça le fait pas du tout non plus … Pour nous aujourd’hui ça sera pâquerettes et pissenlits (juste la fleur hein!)...
Fichons-nous la paix et à la nature aussi,

Pâquement vôtre,
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 avril 2020 à 03:13:11
Hello!
5 millions de vues....Cette vidéo demande 5 millions de vues. Elle vient de positve.fr :
https://youtu.be/fCQRbPKWvZs
Si je me rappelle bien, aux assises du deuil tenues aux jardins du Luxembourg, le chiffre avancé et estimé d'endeuillé(e)s en France était de 5 millions.
5 millions de personnes affectées d'un deuil "en jachère", où graine de résilience n'est pas poussée.

Jachère :nom féminin
(gaulois *ganskaria, charrue, de *gansko, branche)

 Définition

    Terre non ensemencée, subissant des labours de printemps et d'été pour préparer les semailles d'automne.
    Terre non cultivée temporairement pour permettre la reconstitution de la fertilité du sol.


Alors "on" s'y met?

Bisous

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 avril 2020 à 03:53:47
Hello!

ça y est, j'ai mon book entre les mains....Rendu impeccable, format idéal pour être envoyé par courrier...dès que ça re-marchera. C'est à la hauteur de ce que je voulais. Simple et engagé volontaire comme ma fille.
Mais je préfèrerai le donner en direct, avec une "tite" dédicace. ..J'ai déjà commencé pour mon coin, ça en fait à peu près 70 à offrir avec plaisir à toutes celles et ceux qui m'ont soutenu, d'une façon ou d'une autre, dont, bien sûr, des membres actifs de ce forum. Faudra me filer vos adresses en MP que je puisse les envoyer. Le reste, je le proposerai à la vente lors de débats/conférences au fil du temps...ça me plaira bien de me balader un peu au gré de ce qui se propose...Duo, trio, solo, sur notre sujet du deuil...
Je confirme : ce book est une délivrance et je sens ma fille fière et en paix. En paix? De quoi, sur quel sujet? C'est de cette délivrance qu'il y a peut être sujet à débattre...ce qu'on devient dans ce lien du vivant/défunt qui nous astreint au chagrin dans ses ultimes confins. Vers quoi nous tourne notre devenir de parents-deuil? De ce couple qu'il nous advient de vivre au quotidien? Qu'est-ce qu'on en fait? Un outil au service du bien humain qui s'accorde avec ce destin dans un au-delà du chagrin? Une cinquième année de ce deuil qui ouvre  du vide au plein? Une autre page à écrire, mais de mots parlés et échangés qui remplit ce que vide ouvrit? Qu'il s'agisse de  grands Mandalas éphémères sur plage ou de bouquins? Quelle importance, au final, ce ne sont que formes différentes de fractales...Un créer/trouver.... nouvel équilibre qui donne plutôt que prend. Un titre pas mal, peut-être, pour ces débats : deuil, un donner/prendre de l'absence/présence?

Oui, le titre de ce book convient : Le chant du vide. Un ici et maintenant du Covid au Co-vide. planète qui se et nous meurt de ce que nous générons. Quel paradoxe. Nous, En-deuillé(e)s à défendre le vivant.  L'inconscient est vraiment un espace stupéfiant.

Bien à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 avril 2020 à 03:27:23
Coucou mes ami(e)s!
L'ennui d'un masque est qu'il est difficile de souffler ses bougies d'anniversaire. Surtout quand il y en a 65. Bon, c'est vrai, par téléconférence pour se réunir autour d'un gâteau, il y a toujours moyen de souffler sur l'écran, ce qui, vous l'avez remarqué certainement, n'éteint pas les bougies pour autant.
Et encore moins partager le gâteau avec nos enfants, nos proches, nos ami(e)s et/ou nos voisins. Le côté vraiment positif du forum des mots du deuil est que nous sommes toutes et tous habitués, ici, par ce que destin nous a amené, au lien virtuel pour nous soutenir, nous entraider, des fois pour simplement discuter de nos quotidiens rendus si différents d'avant.
Alors, comme tout est inversé, ces temps-ci, je vous souhaite mon bon anniversaire et mes voeux les plus sincères, et à défaut de souffler des bougies, pour vous mes ami(e)s-deuil, je soufflerai un "crazy blues" dans mon vieux saxo, qui, pour mémoire a même âge que moi.
Tenez bon ce confinement, évitez les gens maltraitants, prenez soin de vous, goutez le doux vent de ce matin que je vous partage, privilégié que je suis d'avoir un jardin suffisant pour prendre l'air, et faites vous un bon gâteau avec ce qu'il vous reste d'oeufs dans le frigo. Mon cadeau d'anniv, c'est aujourd'hui de savoir que j'ai pu modestement allégé peine et chagrin, ce qui sera certainement le sens de cette cinquième année de papa-deuil, solidaire des parents-deuil et autres  compagnon(ne)s-deuil de notre forum, attendant des jours où, peut être nous pourrons nous voir en vrai!

Bizs!

Pascal.

 Ps : et ne soufflez pas trop sur les braises de votre colère, aussi légitime soit-elle, je sais, ce n'est pas toujours facile et je n'échappe pas à cette difficulté "d'encaisser" sans rendre les coups ni tendre l'autre joue, mais il y eut bien suffisamment d'incendies dont on on souffrit, de notre colère ils n'ont pas besoin d'être nourris,"latcho drom", comme dit Catherine, chemin de route vers apaisement demande parfois de se retenir de souffler!
Gardons notre souffle, plutôt, pour ce marathon qui s'annonce, au moins, Grand  Deuil nous rendit bon coureurs de fond!
De notre parcours douloureux, de notre expérience acquise au fil de larmes et d'abimes solitaires, un seul terme je retiens pour mon curieux anniversaire : solidaire!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 16 avril 2020 à 10:49:13
Bonjour Pascal, je cherchais les mots pour ton book hier, et voici que c est ton anniversaire. Que de jolis messages tu nous envoyes . Donc, je reprend dans l ordre :
Je suis tres contente pour toi que la reception de ton book, si belle entreprise partagee, t offre une forme de joie et de paix. Et ton message m a fait reflechir un peu : il m est apparu que ton projet de book correspondait peut etre d une certaine maniere a une forme de prolongement de ton activite professionnelle et de tes competences et qualites interieures. Et d une maniere generale, ce que l on " fait " de notre deuil, ce que l on peut en faire, corespondont tres intimement a ce qui nous constitue, affinites, gouts, engagements, croyances, reves, energie, competences diverses. C est une evidence en fait. Mais, dans nos chaos, la grande difficulte est de reconnaitre ou de faire emerger les talents qui deviennent nos appuis. C est souvent un regard exterieur qui nous fait prendre conscience de nos propres aptitudes et aussi de nos faiblesses. Or bien des endeuilles sont tres vite delaisses. Reste alors l aide inestimable des psy, quand on parvient a en trouver un qui nous correspond, quand on peut aussi se financer cette aide. Sinon, il y a la lecture, celle de temoignages de personnes ayant traverse des epreuves tres douloureuses, personnellement cela m a soutenue.
Ce que je dis la est un peu evident peut etre.
Ensuite, bel anniversaire partage Pascal. Et, comme tu le dis bien, tout etant inverse ces temps cis, gardons toutes et tous notre souffle et du coup, j aime cette image, laissons toutes les bougies allumees.
Je me cuisine un gateau en ton honneur : cake au chocolat.
Bien a toi.
Anic
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: assiniboine le 16 avril 2020 à 11:26:13
Bon anniversaire compagnon
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Nora le 16 avril 2020 à 18:25:12
Bon anniversaire Pascal !

Aujourd'hui je ne me suis pas cuisiné un gâteau en ton honneur comme Anic, mais des artichauts.

Ça le fait quand même ?

Porte toi bien

Nora
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 avril 2020 à 20:13:24
 :D :D :D :D :D :D :D :D! Oui Nora, ça le fait!
Quels messages touchants, avec un (3 en fait, j'attaque le quatrième) verre de Proséco! ça rime avec "artichauts"!
Anic, ton mess m'a fait venir larmes aux yeux telle est sa justesse. Je suis si touché de cette reconnaissance. Alors, ton cake au chocolat, je le déguste avec toute ma solidarité, oserais-je  de l'affection partagée dans notre si difficile communauté d'appartenance.
Et Philippe, compagnon, il me fait plaisir de te savoir ramer à nos côtés. Oui, mon ami, comme l'a dit une fois Eva, un 19/03/2019, cité  p97 de mon book:
"Galériens et galériennes du deuil, nous sommes tous dans cette galère, elle n'avance pas vite, mais elle avance".

Bizs de tout coeur!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 avril 2020 à 04:56:33
Bonjour!
Nul ne peut nier que Covid nous fout la pression. L'invisible, aussi visible soit-il au microscope, reste un attaquant potentiel de notre visible du quotidien, quotidien totalement chamboulé par les mesures de précaution qu'il impose.
Précautions plus ou moins différentes et  fonctions des stratégies choisies par les différents gouvernants, ici, est choisie la carte de se confiner, ailleurs, au Pays-Bas, par ex, les gouvernants optent pour des mesures bien plus en demie teintes, laissant population se réunir, mais pas à plus de 3, commerces ouverts, balades permises, etc...Si je comprends bien ce qui nous est transmis par la multiplicité de points de vue experts qui inondent nos ondes, pas grand monde n'a de certitudes sauf une seule : y a pas de vaccins, tout au moins pour l'instant.
Ce qui nous a vacciné, nous, les Grands En-deuillé(e)s, c'est que seul(e)s, à un moment de nos vies, nous nous sommes retrouvé(e)s. Notre communauté d'appartenance, membres actifs ou non de ce forum a fait refuge pour nombre d'entre nous, avec ses hauts et ses bas, ses remous et ses turbulences, certes, mais vectrice de paix grâce à ce sentiment d'isolement et de solitude que nous avons toutes et tous connu, connaissons encore, face à ces séquelles qu'évoquent Eva, séquelles qui nous rendent solidaires.
Il y a longtemps, quand je travaillais sur les problématiques addictives, je m'étais intéressé à l'asso "Vie Libre".
Cette asso s'attelait à des groupes de parole sur le sujet de l'alcool, groupes tractés par des "buveurs guéris", qui étant passés par ces problématiques liées à l'alcool, s'auto-gérait au mieux de ce qui leurs était possible pour aider autrui pris dans les filets de cette dépendance si lourde.
L'identité acquise, de "buveurs guéris" était précieuse à leur cheminement de guérison. Elle se fondait sur le nombre d'années d'abstinence...1, 2, 3, ans etc....Une galère partagée où abstinents et non-abstinents ramaient ensemble.
Mes 65 ans me renvoient à cette nouvelle identité que greffe en nous mort prématurée : je pense 65, et cinquième année de papa-deuil bientôt, en même temps...ma nouvelle identité, même si les dates "anniversaire" ne collent pas exactement, en tout cas elles se réunissent dans un déroulé du temps qui passe. Je suis un 65, et un +4, pour ce moment. Le 5 août, je serai un +5. Aurais-je  jamais fin de cette distinction? Non, je ne le crois pas, aussi accompli que soit mon deuil, il est et sera ad-libitum. Le 65 est le visible, le +4, +5...est de l'invisible.  Et il n'y a que le microscope des En-deuillé(e)s qui le voit.
Peut être même que certain(e)s d'entre nous la traduisent intérieurement, cette identité,  en chiffres négatifs...un -4, -5 convient tout aussi bien.  Décès d'enfant est une année zéro, quelle importance de partir dans un sens ou un autre? ça change pas grand chose, car nous savons que chacun(e)s construit son chemin de deuil avec ses forces, qu'elles soient négatives ou positives, que des fois ça oscille,  l'important c'est qu'elles nous aident à tenir debout, et à avancer dans cette galère, qui n'avance pas vite, mais qui avance. C'est notre vaccin, la solidarité.
Covid, ton vaccin, ne passe-t-il pas par une mise en relief de cette question? La solidarité?

Bizs d'un +4!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 17 avril 2020 à 15:55:52
Quel plus beau cadeau d'anniversaire que LE livre d'une vie...que tu offres ainsi aussi aux autres...
je te d souhaite donc, un peu en retard un bon anniversaire confiné dedans mais l'esprit lui, ne l'est pas ; confiné
Merci pour tes messages et ton analyse partagée...
Je partage tout à  fait les pensées d'Anic, tout à fait .

des bises, des bisous et des embrelacements anniversaire
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 avril 2020 à 16:09:07
Merci Eva. Toute mon affection à toi, amie-deuil. Grande amie-deuil. Tu m'as énormément aidé, sais-tu? Javotte et Emmanuelle imprègnent ces pages et c'est pas rien de le dire.
Je cherche le texte de Van Eelse, sur la genèse de l'embryon qui a connu toute l'évolution de notre espèce depuis ses premiers temps. Peut être bénéfique à transmettre à Ethann et Aliison? Je ne le trouve plus.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 avril 2020 à 04:39:17
Hello! Bonjour! Coucou! Salut! Ami(e)s virtuelles, embrelacements comme dit Eva.
Alors là, Fifi, t'as pas besoin de demander pardon, car ce pardon  c'est gentille attention qui trace toute ton humanité d'En-deuillé.
Parent-deuil ne saurait exclure autres formes de deuil prématuré, c'est mon avis en tout cas, même si nos sensibilités de Grand En-deuillé(e)s vibrent à des diapasons différents, bien malheureusement, c'est toute la gamme qui fait notre union dans ces mots bleus qui pour nous tous sont souvent des mots noirs.
La seule question que je me pose et dont je n'ai pas réponse côté pardon est celle-ci :
Dois-je pardonnez à Dieu ce qu'il m'a infligé? Et le "m'" apostrophe souligne que celle qui a morflé en premier, c'est pas moi, c'est  ma fille. Sa vie lui a été ôtée, et c'est elle la première victime de ce prématuré. Et, oui, grand oui, comme Calixte, ma fille était entière et volontaire. Et elle ne s'abstenait pas de me rentrer "dans le lard" quand nécessaire.
Et comment fait-elle maintenant dans son "quelque part" pour me rentrer "dans le lard"?
Bah, finalement c'est assez simple sa méthode : le diapason.
Si ce que je fais "sonne" au bon ton, ça va, les mots sont plutôt bleus.
Si ce que je fais "dissonne", ça va pas et les mots sont plutôt noirs.
Et en plus, elle n'hésite pas à utiliser toute la gamme, à combiner des harmonies ou à trafiquer des cacophonies  encore pire qu'une fanfare de 14 juillet qui massacre allègrement le silence de flonflons redoutablement faux. Notez bien que j'ai rien contre les fanfares, il y en a de très bonnes. Je me rappelle que Gainsbarg avait fait la "Marseillaise" en reggae et que ça n'avait pas plu des masses..Moi je trouvais que ça sonnait bien, question de point de vue.
J'en reviens à mon mouton : dois je pardonner à Dieu? S'il y a bien une chose que je lui reconnais, c'est qu'il/elle (pourquoi serait -il genré, j'en ai aucune idée!) c'est qu'il/elle est un peu plus compétent que je ne le suis sur "Grand Maillage". ça n'enlève pas mon envie de lui foutre mon pied au C... pour ce que j'ai/nous avons vécu.
Mais comme je reste un peu trouillard, pas plus que les fanfares, j'ai envie de me le mettre à dos. Alors, je m'écrase et fais "canard". Coin-coin.
Comme toi, Fifi, c'est question du pardon n'est que reflet de mon humanité d'En-deuillé. C'est un diapason qui m'échappe, un "la" de l'au-delà dont parfois je suis las. je suis qu'un pauvre humain, je me pose des questions d'humain, et j'en reste là, làlàlà laslaslas des fois.
Alors, tradéridéra,  j'arrête de me poser cette question sans solution et me débrouille d'un blues de l'ignorance qui des fois me fait jouer des mots bleus, des fois des mots noirs, mais en tout cas, pas de haine.
Celle-là, pour de vrai, je lui fous mon pied au cul! Je préfère l'amour de mon prochain, et pourtant, je ne suis pas chrétien. Pardon, ami(e)s chrétiens, comme partout, même chez des athées, c'est l'intégrisme que j'exècre, quel que soit son bord.
Le diapason de la haine, vraiment, ça sonne pas top. Et, mon ami Fifi, t'as vraiment pas besoin de demander pardon. ici, t'es dans le camp de l'amour, virtuel, certes, mais amour quand même. Amour dans le sens "non sexué" bien sûr, je veux pas d'ennuis avec diapason/cupidon de ma compagne!!! ça reste symbolique tout ça. Sinon, je vais me faire sonner les cloches, et pas virtuelles celles-là, je vous le garantis. "semper fidélis", m'a écrit un ami, Amen. Athées/chrétiens, même combat sur ce coup-là. Couple défunt ne saurait non plus être trahi, chacun sa foi, l'invisible se traduit au diapason de nos convictions, et je suis bien au clair avec celui...Si. bémol, comme dans un accord de 7ème de dominante en Do blues. Sib, la blue note quand elle est bien placée.

Bizs/blues.

Pascal +4.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 18 avril 2020 à 15:47:44
Rendons à Faik ce qui est à Faik... c'est son mot à elle, embrelacement, un bon vieux mot  un peu perdu qui  tout plein de sens pour nous...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 avril 2020 à 04:25:41
Bonjour!
Jacques Tati. Entre les vacances de Mr Hulot et mon oncle d'Amérique, c'est plein pot : la banque postale, de poste est devenue banque. Le facteur fait sa tournée "à l'américaine" et notre argent aussi.
Trop cool. Même plus moyen de déposer un chèque, tout est bouclé et y a pas d'automates. J'ai reçu une lettre depuis 1 mois, alors, ami(e)s du deuil à qui je dois envoyer un bouquin, faudra patienter un peu que notre "Well's Fargo and Co", ex service public magiquement transformé en boîte à fric par coup de baguette magique de la privatisation retrouve quelques chevaux... Il y en avait 2 du temps de Tati, roi de la 2 chevaux, maintenant, c'est la logique du fric qui règle ce qu'il y a sous le capot.
Parce que s'il y a bien un intégrisme que je supporte vraiment mal, c'est la religion de l'argent qui produisit cet intégrisme arrivant à nous confiner comme des Cornichons dans un bocal : l'ultra-libéralisme.
Franchement, commerce fût longtemps bon à l'humanité. Je ne sais pas quand ça a commencé, mais j'imagine bien Néandertal échanger à Cromagnon autre chose que des gnons, sur une base de première transaction.
Tiens, j'ai ça que tu as pas, tu as ça que j'ai pas, si on échangeait au lieu de se taper dessus pour avoir ce que l'autre n'a pas? Pas idiot comme idée, le commerce était né.
Mais v'là- t-y que quelques millénaires plus tard, des assoiffés du toujours plus pour ma pomme et du toujours moins pour autrui se sont emparés du truc au point de dominer la planète. Cool. Et avec un peu de mensonges sur la tartine histoire qu'elle soit un peu plus goûteuse. Quelle joie ce fût pour nous d'acheter toute ces inventions du commerce mondial qui ont littéralement ravi mes meilleurs moments de bricoleur. Je cite :
Le scotch qui colle pas. le couteau qui coupe pas. la  pince à couper qui  coupe pas. Le tournevis qu'a l'air d'en être un mais qui se tord dès qu'il tente de servir à quelque chose....J'en oublie. Et comble de ma joie, de moches pas solides, les outils devinrent plus  beaux, et encore moins  solides. Fini le royaume de Facom, c'est acheter/jeter, et yop c'est gagné, du fric a circulé, et tant mieux, car plus ça circule, plus j'en amasse, se dit "intégriste du pognon". En plus avec un peu de blister inouvrable autour, c'est pollué d'un peu plus de plastique à digérer pour Dame Planète.
Donc, Banque postale est en berne, drapeau bas pour l'instant, risque d'envoi à taux zéro, faudra attendre un peu que cet ex-service public retrouve des couleurs un peu plus dignes tant pour ses salariés que pour  ses usagers avant que ça soit possible d'envoyer un peu de courrier! Perdoname, E péricoloso Sporgersi, ces temps-ci et j'ai pas envie de jeter de l'argent par les fenêtres, bouquin envoyé avec! Faudra attendre un peu....je ne suis pas timbré. Enfin, juste ce qu'il faut!

Bizs et embrelacements Faïkiens.

Pascal.

PS : j'oubliais mon lien habituel : moi, grand En-deuillé, s'il y a qque chose que je serais joyeux d'enterrer, c'est le commerce malsain. Il y aurait certainement moins de défunts.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: assiniboine le 19 avril 2020 à 04:57:05
Et oui bien mort les PTT service vraiment public dans lequel j ai la chance de faire mes premiers pas de travailleurs

On sépare la poste des telecoms avec des couleurs différentes et le tour est joué
Pas trop difficile pour nos élites bien pensantes

Ah la nostalgie d un vieux ayant appris le morse pour communiquer avec les bateaux. Les Télécoms ont grandi la poste s est ratatinee

Tout allait se retatiner au profit du profit

Même l hôpital fait pour nous soigner allait se casser la gueule oups le virus a frappe

Mais tout va peut être changer

Et nous nous on attendra ton livre compagnon et on en tirera profit a notre maniere

bizz

 
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 avril 2020 à 07:31:49
Hello Philippe!
Que ton message me fait plaisir! Sais-tu que les PTT sont racines de mon enfance? Mon père bossait au service des télégraphes à Paris...vers la rue Lafayette. Tous les jeudis, je le rejoignais dès mes 10/11 ans, prenant tout seul le train de Sarcelles et  je l'attendais Gare du Nord pour aller à la piscine de Chateau-Landon où il m'apprit à nager.
Oui, que de souvenirs d'enfance, tu me ravives là!
L'après guerre où toute cette génération qui a connu 39/45 et ses rationnements a travaillé d'arrache-pieds pour se sortir de la misère, cumulant 2 boulots, parfois....Mon père bossait en même temps comme mécano, ce qui lui permit, bien des années plus tard, d'ouvrir un magasin Motobécane! Là où, viré de l'école, j'appris à mettre les mains dans le cambouis des mobylettes de l'époque : les "bleues", 10 années d'atelier avec lui.
Moi-même, bien des années plus tard, je recevais un groupe d'étudiants qui me demandèrent comment j'en étais arrivé à faire mon boulot/psycho/éduc, 30 ans dans le social!
Je leur dis : "c'est simple, mon père était réparateur en cycles, réparateur en autres formes de cycles je suis devenu"!
Alors oui, tendresse à toi pour ce rappel de mes racines postales!
Bizs, Fifi.

Pascal.

PS : d'ailleurs, tu verras, dans mon bouquin, page bibliographie, il y a cette référence :
M. PIRSIG. Traité du zen et des motocyclettes. Edition du Seuil. 1978.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 avril 2020 à 18:59:10
https://youtu.be/O0NUFPT7rag

"les pandémies à cause de nous?" Pas mal faite cette vidéo.
Un autre point qui m'est arrivé hier : le scarabée d'or :
Dans la psychologie analytique développée par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung, la synchronicité est l'occurrence simultanée d'au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les perçoit. Cette notion s'articule avec d'autres notions de la psychologie jungienne, comme celles d'archétype et d'inconscient collectif.
Intéressant non?

Dans l’Égypte antique, le scarabée représente le dieu Khépri, symbole de la renaissance du Soleil. La pelote sphérique que le bousier sacré fait rouler jusqu'à son terrier a été associée par les anciens Égyptiens à la course du soleil et, par extension, aux cycles cosmiques. Le scarabée incarne donc la personnification du dieu créateur, ce qui a conduit au développement de la figure du dieu Khépri pendant l'Ancien Empire. Des objets en forme de scarabées apparaissent dès la VIe dynastie. À partir de la XVIIIe dynastie, ils peuvent aussi porter des inscriptions appelant à la bonne fortune.

Embrelacements Faïkiens.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 avril 2020 à 04:56:01
Bonjour!

Imaginons qu'il y ait des "pandennemis" et des "pandamis". L'univers de Léo, toute sa saga d'Aldébaran, de Bételgeuse, d'Antarès est le plus souvent celle que je prête aux personnes qui veulent s'initier à l'univers de la BD.
Le dessin est un peu "figé" et académique  peut rebuter...Mais la force de l'imaginaire est telle que dès les premières pages, il est facile de se transporter dans cet univers où les humains côtoient énigmes et créatures foisonnantes et passionnantes.
Certaines sont tendres, d'autres bien moins, et il y a même l'énigme du quantique qui filtre...Pas question de déflorer cette saga pour celles et ceux qui ne l'ont pas lue. Je les envie, c'est un moment radieux que d'en découvrir le fil.
Si en ces temps de confinement, de véritables perles existent, de "Garulfo" à "de capes et de crocs" en passant par Blacksad, les animaux sont souvent à l'honneur pour nous faire rire et/ou pleurer.
Sans parler de l'univers de Bourgeon, le cycle de Cyann est carrément un bijou.
J'ai la chance d'avoir dans mes vieilles BD un Moebius et d'anciens Bilal, pas mal non plus dans le genre.
"La croisière des oubliés" ça répondrait bien comme titre à "la galère des en-deuillés".
Je suis maintenant un peu largué dans les plus récents auteurs, mais je me régale toujours d'aller "humer" l'air des rayons BD quand j'en ai l'occas. le formatage est aussi passé par là, et une fois de plus, le commercial attaque l'artiste.
Même Léo n'y a pas échappé. Ses dernières productions, déléguées semble-t-il, n'ont plus la saveur de ses originaux.
L'imaginaire est volatile, et s'envole dès que commerce veut s'y enraciner...Pas grand chose n'y échappe, mais certains résistent bien.
Et il y a tant de liens à notre portée : hier, ma belle fille voyant un magnifique bombyx me rappelle cette belle petite saga de 3 N° sur "le réseau Bombyx", absolument géniaux dès le début. Certes, un peu comme Sambre, ça vire, mais pas question de déflorer l'affaire...Comme pour la quête de l'oiseau du temps à la Loisel, je préfère me transformer en poubelle plutôt que de lâcher le morceau final.
Scarabée d'or, c'est plus vers Jung que ça me balade la pensée. ça faisait des années que je n'en avais pas vu un. Au début, j'ai cru qu'il était mort, vu que je passais un coup de Karcher sur mes tomettes, et qu'il en avait involontairement pris un coup. Il était tout recroquevillé. Alors je l'ai posé sur une petite planche, délicatement, et yop, il s'est réveillé. Ouf! Probablement seulement "sonné", car une heure après, il s'était envolé.
Signe de bonne fortune, de synchronicité, de bien venue, car j'ai reçu début d'adresses et ferai envoi avec grand plaisir de Chant du vide..Faut juste que j'aille faire "file d'attente" à PTT/banque postale, pour une première pesée pour le timbrer.
Chant du vide est écrit de grand chagrin, mais produit grand plaisir de partager cette "pandamie" d'En-deuillé(e)s, occasion d'embrelacements, de notre Faïk, dont son Shaun me fait irrésistiblement penser au "génie des alpages" de F'murr!

"Fichons-nous la paix et à la nature aussi" qu'elle nous dit notre Faïk. Elle a sacrément raison, nom d'un "gai luron" pour rester BD à la Gotlieb, qui est, lui aussi, passé dans les mondes invisibles, avec Brétecher, une de ses copines de cette vague des derniers rangs en train de se marrer au lieu d'écouter le prof! Soutien à 100/100 pour moi.


Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 avril 2020 à 05:10:59
Salut.
Joli façon de se dire bonjour. Salut. ça lut. J'aime bien cette gymnastique verbale, petite mise en jambes et footing de l'esprit.
Notre allié, l'inconscient, soit-il collectif ou singulier avance masqué. Lui, les masques, il n'a pas besoin d'attendre un stock, comme le rêve, DCD, bon moyen technique de se rappeler son principe "Déplacer, Condenser, Diffracter", il suffit de s'entraîner un peu pour saisir les liens qu'il nous tend.
Inconscient propose et moi dispose, dénie, sublime ou pathologise, c'est selon l'état des lieux...Alors, comme nos guiboles, une petite mise en jambes, ça fait le plus grand bien.
Ce que j'ai bien aimé dans l'approche en thérapie familiale, c'est l'idée de démarche anthropologique à mettre en premier mouvement. Les premiers systémiciens, en Italie, ne se souciaient pas de ce qui se disait, écran à ce qui se faisait.
Ils cherchaient ce qui "méta-communiquait". et comment ça circulait. En gros, vous allumez la télé et couper le son.
Ainsi, ça lut, ça lut au-delà du verbe pour saisir ce qui ne se disait pas mais dominait dans les interactions familiales.
Au début où je me frottais à cette approche, j'étais presque parano, peur de rater un portillon, peur de me laisser berner, peur de ne pas savoir aider, maîtriser ou simplement comprendre le problème.
Ce n'est qu'avec le temps et la pratique que j'ai assoupli cette crainte : puis vint grande claque. La mort de ma fille.
DCD. Déplacée, en Indonésie, Condensée, morte en 3h, Diffractée, explosée en nous en millions de bouts de souvenirs de ce qu'elle fût. Mais ce n'était pas un rêve : une dure réalité. Un cauchemar et un enfer.
Et ça a coupé le son. Un vrai caisson d'isolement, Grand Deuil, on est seul, tous. Seul(e)s. Non seulement personne ne sait vous tendre la main, mais vous-même vous ne savez pas vous tendre la main vous-même et refusez toute illusion.
Vous coulez. dans les larmes, le chagrin, la désespérance, le souffrance, le manque et j'en passe.
Salut. Planche de salut. Quelle sera la planche de salut qui fera bouée pour arrêter de couler? Les mots. C'est vraiment bien vu d'appeler ce forum "les mots du deuil".  Fil qui tient. qui nous rend dépendants. Et cette dépendance, elle fait sauvetage. Pourquoi j'ose y parler de BD? C'est simple, une BD, c'est un dessin avec des bulles. On voit et on lit.
ça imprime ce double langage qui nous conditionne, avec cette idée de bulles propres aux noyés qui expirent leur dernier souffle face au dessein que destin leur attribua.
C'est aussi pour ça, que dans mon bouquin, j'ai alterné propos et ressentis de mes tableaux, dessins et "sculptures".
Inconscient est atemporel. Il ignore la mort, le temps, l'espace, champs  propres au conscient. Ce "faire" est planche de salut pour un "ça lut" ce qui fût. Et là, il ne s'agit plus de jouer avec les mots, mais de les écouter, de les partager, de les modeler. La sculpture du vivant, pour paraphraser Mr Ameisen, pour qui j'ai le plus grand respect.
Grand Deuil apprend au moins une chose : l'arrogance du "Savoir" est à mettre au couloir.
Bah, vu ce que je vois à la télé quand je coupe le son, y a du boulot, mes cocos!

Embrelacements Faïkiens (pardon Faïk, je n'insisterai plus sur ce plein droit, ici, l'honnêteté circule avec son amie, solidarité).

Pascal.

PS: je viens de lire que le courrier va re-circuler...PTT/la banque postale re-marche. Mille mercis aux factrices/teurs!
Je vais pouvoir envoyer book aux adresses que je reçois en MP...ça c'est mots qui circulent! Et pour les personnes que je remercie en fin de book, pardon si j'en ai zappé, ça peut arriver, j'ai fait ce book en état un peu second, pitié, laissez votre surmoi au placard! Gratuits les 100 premiers, environ, je ne suis pas apothicaire,  le reste suffira à équilibrer mon budget au fil du temps et honorer mes engagements. N'importe comment, vous le savez aussi bien que moi, "on" arnaque pas les morts. Et j'aime bien être en paix de ce côté-ci de ma vie.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 21 avril 2020 à 18:17:48
"Inconscient propose et moi dispose, dénie, sublime ou pathologise, c'est selon l'état des lieux..."

Et une tambouille de tout ça un peu en vrac, c'est folie?
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 avril 2020 à 18:34:50
 dispose, dénie, sublime ou pathologise : non non, Eva.
Je propose :  ça disdésupathe ou ça posenibligise.  Franchement je ne vois pas de folie la dedans.  ??? Quelle tambouille nous vivons des fois, misère de misère. Il doit m'en rester des bouts dans ma cocotte "état des lieux"!
Bizs Eva.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 avril 2020 à 05:16:54
Bonjour.
C'est à se demander si "deuil" n'a pas son autonomie propre en nous. Le 61+4 = 65. "L'autonomie du complexe", ce sujet qui différenciait les pensées de Freud et de Jung.
ça peut être méchant un +4, quand il est aux commandes. le +4 est chargé de colère, de vengeance, de souffrance. L'injustice est telle face à ruinification de vie. L'isolement dans la douleur, le lâchage général de la famille et/ou des amis, du social est si brutal. Suis-je  condamné à gérer ad libitum cette personnalité dissociative qui fait se côtoyer un lucide et un embrouillé? Plus deuil sera apaisé, plus +4,+5,+6...sera transformé comme le tout, j'espère, en pacifique solide.
Il est certain qu'avec ce peu de recul du trauma, 3ans, 8 mois et 17 jours, il faut encore bien du temps pour sortir de cette condition qui rejoint un peu celle des enfants battus : Dolto ne disait-elle pas que ces enfants  qui sont les plus forts car ils ont survécu, "choisi" de vivre?
Il y a bien des années (40 ans, maintenant), j'ai eu dans un des groupes d'enfants dont je m'occupais un enfant battu. Il, c'était un garçon, ne cessait de chercher ce lien qui était sien de se faire battre. a l'époque, j'étais novice et peu formé, mais je me souviens très bien que ce qu'il activait en moi m'inquiétait...je résistais à l'envie de lui foutre une baffe, tellement il foutait "la zone" dans le groupe, les activités ou le quotidien à gérer. Bien plus tard, fortuitement, en allant à la plage, 2 ans environ avant que ma fille décède, j'ai observé un enfant et sa maman se rendant à la plage, maman quasi-obèse qui lui distribuait des claques à tour de bras, comme  seul (?)  lien maternel possible qu'elle et lui avait construit. Lien mis en scène, en tout cas. J'avais été "frappé" par la réaction de cet enfant qui venait de "s'en prendre une de plus, ça devait être la troisième sur 100 mètres", ressentant cette réaction comme un autre enfant "lambda" aurait apprécié une marque de tendresse de sa maman. La "baffe" reçue était solution et non punition mais presque une attention avec une sorte d'affection. Le systémicien toujours un peu présent dans ma tête avait "remonté" le courant mais abstenu de tous commentaires...Juste observé. Le gamin ne cessait de réclamer ces marques, visiblement si fréquentes qu'il avait le cuir si endurci que ce n'était plus douleur pour lui que de se faire ainsi "baffer".  Il ne me semblait pas non plus "Sylverman à signaler ", un cran en-dessous, juste à cet étage inférieur des perversions du lien humain : la baffe comme seule marque d'amour, baffe réclamée, donnée et sans non plus d'escalade symétrique, tout au moins dans ce que j'ai alors vu.
ça fait question, non? Ce +', des fois il en reçoit, des baffes, et  des fois il en donne. Je m'en méfie, puisque cette "schizophrénie guérisseuse" doit rester à sa place et ne pas prendre pouvoir sur le lucide. C'est un combat rude, je trouve,  Grand  En-deuillé, de ne pas se venger...Mais j'admets que cela m'est plus facile avec d'autres "grands endeuillé(e)s qu'avec des non-endeuillés. Avec les non-endeuillés, je supporte mal qu'il/elles fuient leurs vérités, leurs failles, ça peut même me rendre inflexible. Ce n'est pas une "frontière" facile à assouplir, ce sujet : il reste un peu "patate chaude", parfois, de moins en moins fréquent, heureusement.

Tchao.

Pascal.

PS : finalement, accepter sans comprendre ne m'est pas accessible. Je vais chercher des solutions de mon "ici et maintenant" dans mon passé professionnel. Et là, surgit ceci : quand je bossais avec des personnes dites "handicapées mentales", j'avais remarqué qu'un de ces personnes, extrêmement éprouvée dans sa vie, rigolait quand elle me voyait en difficulté, soit "trébuchant", soit simplement "empatouillé" dans X-situations assez banales. ça la soulageait de voir au-dehors d'elle en autrui ce qui la rongeait en son intérieur. Un fonctionnement projectif à accepter, ça faisait partie du boulot. Cette "contenance" si difficile d'en-deuillé n'est pas sans résonances avec cet état qui était le sien, alors.
Et en-deuillé, c'est un "job" à plein temps. Même pas payé, en plus.  :-X
En fait, cette frontière à identifier est assez simple. Elle se résume pour moi ainsi : si, intentionnellement, je mets quelqu'un en difficulté pour me soulager, c'est de la perversion, et ça NIET, absolument NIET. Si par contre, c'est douleur intérieure qui saisit occasion non-intentionnelle et se résout ainsi, involontairement, c'est de la régulation. Et là pas du tout du même tonneau que de la perversion, un toxique que je rejette aux poubelles "recyclage, triage, et sans le moindre ambage". Pour la régulation, je reste dans le camp solidarité.

Bizs

Re- Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 22 avril 2020 à 15:10:48
Lucide et embrouillée ou l'exact  contraire je navigue à vue... l'important étant de toujours et encore naviguer; la barcasse dérivante entre 2 eaux est depuis révolue.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 avril 2020 à 16:31:46
 :D Ah, ah, ça oui Eva! Tiens bon, navigue à vue et ta vue est excellente. De poupe et de proue notre galère est faite, ça rame des fois, mais "on" commence à avoir des durillons aux mains, à force!
Bizs tt plein

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 23 avril 2020 à 05:21:17
Hello!
Planquées les étoiles filantes pour moi aussi, cette nuit. il y a des fois où il faut savoir attendre pour que ça cause. Le plafond est nuageux, un petit vent frais qui nous vient des icebergs qui fondent...et des ours polaires qui grondent.
Dommage, hier soir, une vidéo pastiche de Brel, t'as voulu voir Vierzon, on a vu le plafond, m'a vraiment filé la patate. Pas chaude, celle-là, la meilleure de ces dernières décennies à mon avis...Des jeunes se réveillent, se marrent et font un truc top du top. "la psychanalyse marche pour l'ignorance mais peut rien faire pour la connerie", dans une société bien au clair avec ce qu'elle produit : des tronches de déprimés sur nos cartes d'identité, alors qu'il fût un temps où on souriait sur la photo pour  se montrer sous un angle un peu plus sympa.
Ce que je souhaite, c'est que ces jeunes soient protégés, et qu'ils puissent pousser dans ces temps ou la toxicomanie au fric  ne se soigne plus à coup de justice. ..C'est trop bien, les traders s'éclatent, jamais autant de mouvements d'argent et bénéfices circulent en coulisses de masques pourris, de blouses qui se déchirent ou de respirateurs aussi solides que mon dernier aspirateur, made in china, qu'a si mal vécu sa première poussière avalée...de travers.
Sinon, tout va bien, les paranos décompensent, les déprimés dépriment, les violents violentent, les délirants délirent, et Katrin pleure. Il fut un temps où pour se rapprocher du Peuple, un président partagea son p'tit dej avec des éboueurs, ce coup-là on a le droit à d'autres couleuvres.
Bon, moi, je bosse local, au moins, soutenir ce qu'il y a de bien, c'est jouable à ce niveau, de partager du bon boulot. Parce que au niveau national ou mondial, franchement, j'ai le plafond aussi bas que ce petit matin : rien à l'horizon, et, perso, une pluie de Tatcher, finalement, je suis bien content de  pas la voir. J'espère que c'est queue de comète, et que 415 ans, ça suffira pour la prochaine séquence de grandissement de notre espèce.
"là ou croit le péril croit aussi ce qui sauve, " Hölderlin, p98 de mon book. Merci donc, plafond bas de masquer petits humains qui font du bien, ciel étoilé, j'espère sera pour demain! Etoiles d'Europe unie sur d'autres valeurs que les seuls lobbys, le commerce est bon au vivant, tant qu'il reste local, aimable et respectueux de l'équilibre de la diversité humaine. Perso, je préfère le gérable à l'indigeste, à force d'encaisser des directs, j'ai l'estomac fragile. Me V'là à 65 balais me dire qu'au final, notre Général, le 2 Gaulle, il était pas si mal, au moins jusqu'en 60, avant qu'il disjoncte et en arrive à "chianlie", dont je fis partie. Bah, oui, je suis de la génération chianlie, qui, aussi a fait ses conneries.
Bon. Stop. L'an 01 : "on arrête tout, on réfléchit, et c'est pas triste". Paix à toi, Gébé, tous mes voeux d'En-deuillé à toi.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 avril 2020 à 05:09:56
Bonjour!
Fantastique de voir à quel point ce que partagea Faïk sur la BD souligne 2 visions du monde qui s'opposent : un Gaston en carré qui en plus nous fait rigoler. Un peu comme la différence entre le monde plat d'une campagne industrialisée et nos anciens bocages...du robot à l'humain, sera-t-il à nouveau le monde de demain?
Ce que j'aime dans Covid, pardon aux Grands En-deuillé(e)s qu'il produit et immense respect à leur douleur, ce que j'aime dans Covid, c'est qu'il redonne dignité à plein de métiers, dont ceux d'uniformes, qu'ils soient blouses blanches ou tuniques bleues.
Autant nous pouvons dire merci aux soignants comme aux facteurs qui ont repris le boulot, bah, moi, c'est aux policiers que je dis merci aussi. Rappelons-nous que dans un récent passé, jamais autant de policiers se sont suicidés. On est sur un forum du deuil ici, ce sujet n'est pas un tabou. Eh, bien, policiers désespérés de ne pouvoir exercer votre métier dans la dignité d'être plus protecteurs que répresseurs, un peu comme les casques bleus pour les militaires, j'espère que dans le monde de demain, c'est vers ce chemin qu'iront les humains : Pompiers, policiers, soignants, facteurs, des uniformes qui se portent avec toute la dignité et la fierté que plus aucun n'aura envie de se suicider devant l'absurdité d'un système qui contraint ses protecteurs à protéger du toxique et à devenir harceleurs de la salubrité.  Pas étonnant, finalement, de ne plus supporter d'être "agents de protection" d'un système si chargé de perversion. Educateur,  je n'échappa pas à la question d'être un "régulateur social", défenseur d'un accès aux droits qui, bien souvent, avait disparu...Les zones dites de "non-droits" sur lesquels nous étions missionnés. Pris entre l'enclume et le marteau, allez bosser "sereinement"! Comme une PME face à une multinationale: vous croyez qu'elle fait le poids? Avec, en plus, parfois, des règles biaisées? Dure réalité. Si je me souviens bien, j'ai entendu une interview de Mr De Villiers, décrivant cette dure réalité d'être parlementaire face aux lobbies! Je ne peux que saluer son courage sur ce point. Vous savez, des fois, en détention, j'ai croisé des "matons" qui étaient plus humains que ce qui se passait en dehors : évidemment, comme toute profession, éducateurs et psychos  compris, elle avait ses "moutons noirs". Mais, moi, je suis un ferme partisan de voir le bon, sans naïveté et avec honnêteté.
Réduire un tout à une petite partie est de l'idéologie. "l'arbre qui cache la forêt", comme on dit. Les métiers de contrôle et de contenants n'impliquent pas d'être réduit(e)s à ces carrés qui représentent des personnages de BD...comme ce poisson Findus qui fut un jour dessiné par un enfant qui se représentait ainsi le monde des poissons!
Oui, je maintiens, la beauté de la diversité l'emporte sur la complexité de la vie. Et j'aime cette liberté, comme ce policier, qui fut qualifié de "Juste" pour tous les juifs qu'il a sauvé lors de la deuxième guerre mondiale.

Bien à vous.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 avril 2020 à 05:25:04
Bonjour!
Histoire de changer de ce que je vois au-dessus de ma tête la nuit, les drones qui se baladent pour on ne sait quoi, je vous partage extraits de cet article p 4, Charlie, de Jean Yves Camus, titré :
Crise sanitaire, le retour du point d'interrogation au-dessus de nos têtes.

....Autre sujet de réflexion pour plus tard : apprendre à connaître nos limites, à réintroduire dans notre raisonnement l'imprévisible, voire le hasard. Envisager l'hypothèse que nous allions vers davantage de désordre et non vers davantage de maîtrise des choses....Elle (la pandémie) nous oppose notre fragilité, que l'homme contemporain pensait avoir en partie vaincue. Elle réintroduit même une certaine forme de fatalité qui remet à sa place la prétention à écrire son destin.

Article qui me renvoie direct à partie de  ma condition d'En-deuillé. La partie manquante, pour moi, justement, c'est le manque; Le manque de ma fille en chair et en os que jamais, jamais plus je ne serrerai dans mes bras. Mais ça, vous le savez, c'est ce que nous gérons au quotidien de notre vie d'endeuillé.
Le lien que je fis, suite à cet article discuté entre nous, avec mes cher(e)s représentant(e)s des générations suivantes, bien vivant(e)s et présent(e)s, fut à peu près ce qui suit. Comme il m'a fait du bien, je vous le partage, synthétiquement et avec un peu de mon "sel" personnel. en gros, voici l'idée exposée :

"Contrairement à vos générations qui avez profité d'un monde "heureux", alors que préoccupation de vos parents fut de se sortir de la guerre (39/45)  et de ses misères et que la vôtre de misère fut d'élaborer et d'analyser, ce qu'on vit, nous, "analyse et politique" on y croit plus depuis longtemps. ça n'a rien changer.
Ce qui change avec cette crise de Covid, pour nous, c'est le choix. Nous avons le choix. Changer le monde de demain et revivre, non comme nos grands parents, mais avec une consommation responsable, du vivant, de la planète, d'un plaisir "à tout prix" qui ne nous convient plus/pas.  Nos grands parents ont subi, nos parents ont subi et nous on choisit, enfin, on espère pouvoir le faire".


La différence qui fit différence, comme je l'ai déjà écrit, en finissant et imprimant mon book sur mon chemin de papa-deuil, c'est ce que me dit un copain, quand je lui expliquais que l'écrire, ça m'avait replongé dans du trauma, avec ses ennuis que vous connaissez tou(te)s....Larmes, sommeil out, douleurs, etc...
La différence me dit mon copain, c'est que ce coup-là, c'est toi qui l'a choisi.
Subir/choisir, telle est la question.
Je ne vais pas,  tout au moins ici analyser l'inconscient personnel et collectif qui agit en amont de ma mise à l'écrit de ce book. Franchement ça mériterait une thèse. Non, non, pas là en tout cas, ce serait fastidieux.
Ce qui l'est moins c'est ce qu'ouvre ce dialogue sur le choix et ce que je ressens maintenant de ce bouquin, écrit, fini, imprimé et en partie envoyé. La délivrance.
Une vraie délivrance. Non que mon deuil soit fini, il est jusqu'à mon propre mourir, mais, me revoilà créatif, envie de repeindre, de sculpter, d'agir gentiment le plus souvent possible, de réagir autrement qu'avant si colère ou agacement surgissent...Etc.
Donc, délivrance passe par possibilité de choix, me suis-je dit. Et ça, c'est tant mieux pour les générations suivantes. Et Grand Deuil m'invite à protéger de toutes mes forces ce droit au choix qu'elles/ils ont devant eux.
Bien sûr que le traçage des responsabilités va arriver : un collectif de 600 médecins qui ont porté plainte contre les gouvernants. Mais ça ne suffira pas à changer. C'est en chacun de nous que changement se fait ou pas, et ça, c'est parfois un rude combat, la lutte pour le bien et respect de soi et d'autrui. La liberté. La liberté de choix de ce que conscient fait de ce qu'inconscient transmet. Et si c'était ça le destin humain? L'apprentissage du choix face au non-choix?

Allez, bon dimanche!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 26 avril 2020 à 14:52:37
Du choix...
En-deuillée
qui subit, impuissante absolue
sa mort et la vie d'après
me suis auto-appelée deuilleuse
comme nos cousins québecois
récupérant un minuscule boulevard de choix
dont celui de prendre tout le temps nécessaire
et 10 ans après toujours pas guérie
j'ai juste appris
à reprendre la main sur le destin

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 avril 2020 à 18:12:52
oui, je suis d'accord avec toi Eva. Deuillée...mais c'est le terme auto-appelée qui fait écho en moi. Aujourd'hui, j'ai eu le sentiment avec ce bouquin de m'être auto-opéré. Pas guéri pour autant, comme toi. Ce qui serait maladie/folie ce serait d'être "indifférent" à mort d'enfant. Complètement délirant, même. Comment veux tu qu'on guérisse? C'est impossible, impossible, nous ne sommes pas malades. C'est ce monde qui est malade, pas nous.
Et aussi, j'aime cette image de p'tit boulevard, elle est très proche de mon propre ressenti...comme cet "appris". Oui, j'ai appris aussi, à reprendre main sur mon destin, mais vraiment très ancré dans une "illusion" de maîtrise. J'ai plus l'impression de m'y être adapté, sans autre choix que celui-ci ou mourir. Pourtant, la mort me fait peur, comme tout humain, j'espère que ce passage se fera sans trop souffrir, et l'impression d'avoir encore du boulot à faire ici, même si souvent, je me sens qu'un grain de sable. Le boulot de grain de sable-deuillé. La plage noire, de résidus volcaniques.
Bizs Eva.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 avril 2020 à 05:27:52
Pourquoi ai-je écrit "pourtant"? J'aurai du écrire "heureusement". ça légitime la force d'adaptation. Mais j'ai écrit, pourtant.
Voilà une belle illusion de maîtrise : pourtant = pour temps.
La phrase reprend sens. Pour temps, la mort me fait peur, comme tout être humain. Et le "tout" est très relatif suivant l'angle auquel on le prend. Si l'idée est que pour être humain il faut être dans le temps, ça tient.
Nos enfants sont dans d'autres espace-temps que ce vivant humain, puisque le propos d'Einstein me fait conviction. l'énergie ne peut pas mourir : elle ne s'arrête jamais, circule et se transforme.
Et, nous, deuillé(e)s sommes dépositaires de ce qu'il reste d'humain d'eux....Deuil-gardien, fil de l'humain. Et on voudrait me l'ôter, au titre d'une guérison? Jamais.
Ce dont je me suis auto-opéré, c'est de la souffrance. Mais absolument pas du deuil. Et le prix à payer de cette auto-opération fut l'acte d'écrire cheminement de deuil, ce qui ne fut possible quand je fus assez solide pour ce faire. Car il impliquait de retourner aux sources du trauma et de ce qu'il amena.
Lacan n'a-t-il pas émis que nous passons notre temps à gagner de l'espace (je ne suis pas sûr du terme) sur notre chaos intérieur? Et pour l'écrire ce livre, il fallait retourner aux frontières de cet enfer. Mais, au final, une fois ce livre en mains, deuil a un fil moins chargé de souffrance, indéniablement. En cela, seulement, c'est une délivrance.
Quel sera le prochain pas? je n'en sais absolument rien si ce n'est que force et solidité ont gagné du terrain.
Passez une bonne journée.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 28 avril 2020 à 04:06:02
Bonjour!

Hier matin, j'ai vu un magnifique Choucas, blessé à une aile, sur le toit de mon appentis à bois. Il ne pouvait plus que voleter et restait hors de portée pour pouvoir l'attraper et le soigner...Ma belle fille est allée voir sur le net ce que mangent les Choucas, et nous lui avons mis de quoi tenir le coup dans une petite soucoupe...Et nous avons alors vu au autre choucas venir le nourrir. Plusieurs venaient depuis le matin "surveiller" ce membre de leur groupe. Mâle ou femelle? Je n'en sais rien. Solidaires et protecteurs entre eux, en tout cas.
Avant hier, ce fut un Bombyx. Magnifique! 10 cm au moins, superbe. Ramassé sur le trottoir en revenant de la boulangerie, dans un laurier de mon jardin je l'ai mis. Il était tout recroquevillé mais bien vivant, il s'est caché dans les feuilles. Le lendemain, papillon de nuit était reparti....Que de belles choses nous renvoie Dame Nature. Pourquoi on ne l'écoute pas?

Pourtant athée, j'aime bien cette phrase :

Dieu aima les oiseaux, il inventa les arbres. L'homme aima les oiseaux, il inventa les cages.

Les cages de l'homme sont ses dogmes. Il est temps pour moi de me mettre en "pause", même si cette abstinence sera un peu dure.  Pour temps il faudra....Choucas n"est plus là, ce matin.  Son aile blessée, lui, ce messager de l'au-delà dans les totems Lakotas, signe d'intelligence, "chant du vide", son aile blessée des deux L d'un Papa-deuil" est mienne aussi.

Chaleureusement, solidairement, respectueusement. Astiakan!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 mai 2020 à 09:51:39
Bonjour,
 je sors de mon silence pour ne pas être taxé de racisme par les marabouts à 2 sous qui osent s'infiltrer parmi nous.
Voici un homme d'origine africaine qui écrit et que je respecte : Le dieu perdu dans l'herbe par Effa


Gaston-Paul Effa
EAN : 9782845926271
180 pages
Éditeur : Presses du Châtelet (25/11/2015)

Résumé :
Ni religion ni philosophie, l'animisme est une compréhension neuve de la nature et sans doute aussi un art de vivre qui, face à un monde agité, nous apprend à mieux habiter le monde.
Et si l’animisme s’avérait la seule possibilité de sauver l’homme ? Par une nouvelle façon d’être au monde, cette pensée, souvent méconnue, se donne à vivre comme une contre-philosophie.
Cette initiation est un éveil de l’être tout entier, une nouvelle cosmogonie qui se donne à lire. Il s’agit de ré-apprivoiser son corps en réapprenant, par exemple, à respirer, à contempler, à se dessaisir du sens des choses, à apprendre à oublier le temps. Face à un monde agité et au seuil du chaos, l’animisme invite à retrouver l’aspect essentiel des choses.
Instaurant un dialogue entre la philosophie occidentale et cette philosophie africaine, Gaston-Paul Effa décentre la perspective, et change de focale : et si une nouvelle révolution était en marche ? Et si, contrairement à l’idée reçue, c’était la Nature qui humanisait l’Homme ?


Et au passage, grand bonjour amical et respectueux à toute la grande famille  Coulibaly (pas seuls Bambaras que je connus!) dont  j'ai apprécié la compagnie, le sens de la responsabilité, du partage et de l'hospitalité.
Retour à la pause.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 mai 2020 à 06:34:53
Bonjour,
Comme à  Adnarag, un grand merci à Assiniboine pour la découverte de ce magnifique musée de Winnipeg.
Ce  petit matin,  un signe  d'un nuage très particulier  coupait la lune et le ciel  en 2 comme d'un immense coup de faux ..Il m'a renvoyé à ce dessin de Monitoba, exposé dans cette vidéo. Dessin d'espoir d'une jeunesse qui traduit le métissage de Louis Riel et ce qu'il en a fait.
Si beau passage de ces cercles de communication sur le plancher et cette réflexion de la vie de Viola Desmond:
"Quand on veut faire la bonne chose, ça risque de prendre des efforts et on court le risque de perdre. ça peut être une grande lutte."
Un musée un peu "moderne" certes, mais un superbe endroit que j'aimerai découvrir en vrai! Merci encore de ce lien, vraiment. Un message d'espoir. Il fait du bien.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 mai 2020 à 17:27:05
Bonjour,
Voici un lien qui m'intéresse bien sur le sujet Covid, et croise non seulement ma propre façon de "traiter" mon deuil par la pensée et l'expérimentation de pratiques peu connues reposant en partie sur une démarche anthropologique, et fait relief de  notre si difficile condition  de solitude d'endeuillé(e) : "le lien social est le coeur de notre société".
Bonne réflexion, en tout cas.

https://youtu.be/4MqArCjrkmI

https://youtu.be/O2bKB9MXIK4

Un petit rappel psychanalytique qui est écho à cette question de la perversité soulevée par Jean-Dominique Michel  : le pervers ligote le névrosé, l'astreint (le condamne, le contraint, au choix!) au silence et "fait sa petite affaire". Oui, je suis d'accord, l'humanité est face à un problème de ce tonneau, sur laquelle la cure analytique s'est un peu "cassée les dents", si je me souviens bien.
Je me souviens aussi d'un documentaire qui m'avait énormément intéressé, voici qques années sur "chronique d'une mort oubliée", en provenance de la Suisse.

Bien à vous.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 mai 2020 à 08:02:29
Bonjour.
Il fut un temps où parole donnée suffisait à pacter. "Donner sa parole" engageait à la respecter. Certains de mes bouquins mettent du temps à arriver! Fédo vient de recevoir le sien, venu à pied, il faut croire,  :), car envoyé depuis un bail! Sérieux, merci aux femmes/hommes de lettres, les postier(e)s, héros ordinaires, grâce à vous, rhizome de confiance circule bien dans ce travail souterrain de l'invisible que notre condition d'en-deuillé(e)s nous amène à cultiver.

Citation du Monde Diplomatique, mai 2020, p 17 :
"L'enjeu (de la transition écologique) n'est pas d'exalter l'esprit de sacrifice, mais d'apporter aux métiers une reconnaissance à la hauteur de leur contribution à la satisfaction de véritables besoins....On ne changera pas un imaginaire collectif vieux d'un siècle sans que films, romans, chansons ne contribuent à élever les aides-soignantes, les recycleurs et les paysans au rang qu'occupent dans l'univers des fictions les hommes d'affaires, les avocats et les informaticiens".

Je crois que nous, les en-deuillé(e)s, nous avons suffisamment sacrifié, et que des fois, il y en a un peu marre. Et d'ailleurs, une grève légitime affecte la distribution de journaux!

Solidairement! Bizs à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 mai 2020 à 18:33:54
Bonjour!
Vous savez toutes et tous, pour celles et ceux qui connaissent nos partages, à quel point je me suis attaché à traduire au fil de ce cheminement de Papa-deuil, l'essence de mes ressentis.
Avez-vous vu ce film, "Le passé", du cinéaste iranien Asghar Faradhi  (toujours en replay sur Arte)?  Le final, plus particulièrement. Une femme, dans le coma suite à un acte suicidaire...Elle est là, depuis des mois, sans que les médecins puissent se prononcer sur son état de conscience. Pris dans ses propres tourments, son mari tente de solliciter un acte volontaire de sa part : réagira-t-elle au parfum qu'elle aimait qu'il porte? Le serrement de main attendu en réponse ne viendra pas, mais une larme coule de son oeil immobile, avec une volonté du réalisateur que seul(e)s les spectateurs la voient....Le mari ne la verra pas.
En de nombreuses occasions, j'ai évoqué notre double mouvement : avoir un âge "de naissance", 65 ans pour moi, et un âge de deuil, un 4 bientôt pour moi.  Ce 4 qui deviendra 5, 6, 7...peut être, est parfois maître de maison..Il prend les rennes. Souffrance, douleur, fuite de l'endeuillé(é) ou signe  qui surgit, comme ça, soudainement, sans prévenir. Parfois, en deuil apaisé,  il est là, +4,  blotti au fond de moi, un peu comme cette femme dans le coma. Mais cela ne l'empêche pas de s'exprimer au détour d'un moment, sans autre moyen qu'une larme qui coule de mon oeil sans que je pleure...Larme que j'essuie discrètement en continuant de parler "normalement",  en cette co-habitation de notre lien à nos défunt(e)s.

Je continuerai mon cheminement en lisant avec le groupe qui partagera ses textes sous égide de Yacine, ayant choisi pour ma part ce passage de mon livre-lettre  "ré-apprentissage" du plusieurs. Car, ce ré-apprentissage du plusieurs ne se limite pas au partage avec autrui, mais aussi à  ce partage du chant du vide laissé en nous par nos défunt(e)s, un chant parfois silencieux qui passe parfois par des larmes qui coulent sans que parole soit au chagrin. Et comme une personne dans le coma, nul ne sait quand elle/ils se réveillent pour parler en nous, parfois langage de douleur, de colère ou de chagrin, mais aussi parfois en langage de sagesse, ce qui rend notre cheminement  si complexe à comprendre. Il ne nous appartient qu'à moitié. je le pense de plus en plus souvent.

Merci Yacine de ton initiative, ce sera une autre page de partage qui s'ouvre.

Chaleureusement.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 31 mai 2020 à 20:55:45
A +10...
être encore soulevée d'une vague de chagrin sans mots
seule en voiture
au retour d'un très bon moment passé au soleil de la terrasse de la nouvelle maison de mon fils,
 avec ma fille
et ses enfants qui jouent dans une  bassine d'eau et ou un tas de sable prévu pour le béton futur...
c'est le contrecoup du moment avec mes enfants...
le prix du moment...
le cout du moment...
pourtant j'ai de l'entrainement
j'ai 10 ans...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 juin 2020 à 07:41:29
Hello!
Bon, expérience réussie : le +4 a laissé parler le 65 sans éclater en sanglots...Je me sens plus solide pour affronter d'autres moments de partage public, avec encore quelques progrès à faire côté souplesse. Mais dans cet enfer, comme le marcheur qui trace son chemin en marchant, avancer et avancer encore est notre lot. Je crois qu'à l'occasion d'un prochain voyage à Paris, j'irai faire un tour au musée Rodin histoire de saluer les fameuses portes...sans non plus chercher un paradis, parce que ça, j'y crois pas, ni à celle d'une compassion de la souffrance qui nous lierait dans un tableau à la Hyéronimus Bosch...Je m'y retrouve mieux dans cette "Vénus à tiroirs" de Dali, à ne pas enfermer la mort dans un tiroir de douleur qui ne s'exprime que dans une sorte de délice de son côtoiement...J'exècre la souffrance, même si elle doit avoir sa place, ce n'est pas sur un trône. La douleur et la souffrance, je n'en suis pas un adepte, même si je fus sidéré, cloué comme Véronique, et bien d'autres personnes,  par sa brutalité.. Je salue ton immense courage, respectueusement et sincèrement, Véronique, avec le temps et la force qu'il faut à être  lutteuse ferme pour atténuer leurs tourments : penser, écrire poème ou livre, c'est aussi panser béance par les mots qu'elle dit quand vies furent prises par de  si terribles incendies...Justice sera faite mais n'éteindra pas colère de l'injustice. ça, c'est à nous de l'affronter, notre Grande Ire, comme je l'appelle dans mon livre. L'inconscient est atemporel, il ignore le temps et la mort, mais pas nous, 20 ans, 4 ans, 10 ans, c'est nous qui nous écoulons dans ce temps, avec nos moyens, simplement humains.
Merci + 4 de m'avoir laisser tranquille avec ma Cheyenne à mes pieds et merci aussi à Yacine de cette initiative, ainsi qu'aux autres participants. Un pas de plus.
J'aimerais me procurer le book d'Hélène sur le deuil périnatal. Quel témoignage!

Bien à vous.

Pascal.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 02 juin 2020 à 11:09:24

Eva luna, pascal
comment vous dire mon admiration de voir votre capacité de résistance?  le chagrin sera toujours là Eva Luna je le sais et sans doute accru en post confinement, on ne se rend pas toujours compte même si on pense avoir bien traversé cette épreuve qu'on peut vivre un choc post traumatique même si le mot parait mélodramatique
je pense à mon père en permanence et traine ma douleur comme il y a 3 ans sans que cela se voit de l'extérieur, mais je pense que le déconfinement et la situation qu'on a tous vécus chez soi y contribue
Je me dis que perdre son père est très dur mais aucun mot pour avoir perdu son enfant
je pense fort à vous, mes mots sont creux mais mon affection envers vous deux ne l'est pas
bises
katrin







A +10...
être encore soulevée d'une vague de chagrin sans mots
seule en voiture
au retour d'un très bon moment passé au soleil de la terrasse de la nouvelle maison de mon fils,
 avec ma fille
et ses enfants qui jouent dans une  bassine d'eau et ou un tas de sable prévu pour le béton futur...
c'est le contrecoup du moment avec mes enfants...
le prix du moment...
le cout du moment...
pourtant j'ai de l'entrainement
j'ai 10 ans...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 juin 2020 à 13:46:23
Ah, merci d'être là, Eva comme Katrin dans notre job d'en-deuillé(e)s à plein temps! Aussi apaisés soient nos deuils, il reste toujours du partiel, des fois vif, des fois au repos...Le "réquiem in pace", c'est pas pour les vivants...abstinents d'une souffrance crue des débuts, elle n'est pourtant jamais éteinte, à nous rendre vigilants de la fragilité de nos acquis sur son terrain...
Résistants. Oui. Comme on peut.

Bizs tt plein.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 juin 2020 à 08:55:27
Bonjour!
Ne pas accepter...Anic, je partage ton avis. Comme nous disons dans les thérapies déconcertantes, "à partir de maintenant, tout ce que vous dites va être retenu pour vous". Face à ce tandem, colère et non-acceptation, totalement légitimes,  je retiens cette question : qu'est-ce qui a mis en réussite le changement?
Colère m'a habité 3 ans. Elle m'a aidé à ne pas sombrer dans la dépression. Une bonne alliée, une force de vie, une source d'épuisement aussi. Car vivre en colère est fatigant, à terme, à se fracasser contre des murs qui ne changeront pas. J'ai demander à m'en délier, de cette Grande Ire, en brûlant chardon...Et, au fil des mois suivants, j'ai continué à ne pas accepter, mais sans avoir à faire avec cette colère que je pouvais alors affronter sans m'y consumer : le feu l'avait fait pour moi.
Et, progressivement, des choses ont changé. Non que les murs soient tombés, ils sont et resteront. Simplement, au lieu de m'y heurter, soit je les escaladais, soit, je les "passe-muraillais", soit je les longeais avec patience, soit je les ignorais, les esquivais, traçant d'autres chemins...multiples possibles d'adaptation à ce qui ne changera pas, sauf moi, seul espace où je puis agir en toute légitimité. L'interaction avec la colère est comme un bâton: il y a 2 bouts et quand j'ai lâché le mien, il m'a été simplement plus facile de ne pas accepter, d'agir différemment sans accepter. Ce n'est pas miraculeux, mais ça marche. Ne dit-on pas, je me répète un peu, que le marcheur trace son chemin en marchant?
Quand on traverse l'enfer, marche, avance, marche, avance encore et encore et encore...quitte à penser l'enlisement, la rage impuissante, la colère inextinguible, l'indifférence, l'ignorance, l'obscurantisme et j'oublie bien des aspects de ce marécage...Peut-être que finalement le marcheur pense son chemin en le marchant?
Je sais, un peu métaphysique, tout ça, mais j'ai pas mieux dans mes valises!

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 07 juin 2020 à 14:27:19
Bonjour Pascal,
Il y a les petites bougies d anniversaire que les enfants soufflent, fiers de grandir, et nous avec.
Il y a les bougies hommage/pensees qu on laisse longuement briller, nos larmes avec.
Une reflexion de Vladimir Jankelevitch, qui m a fait beaucoup de bien, qui te parlera peut etre, pour toi qui aime les mots, pour ta fille Javotte nee il y a 31 ans :
" Celui qui a ete ne peut plus desormais ne pas avoir ete : desormais ce fait mysterieux et profondement obscur d avoir ete est son viatique pour l eternite "
Je sais cette inevitable souffrance des dates et ce combat pour, avec Jankelevitch, dire : " ce jour de juin, ma fille est nee "
Bien a toi Pascal
Anic

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 juin 2020 à 08:29:52
Merci Anic de ce joli message.
Oui c'est un mot particulier que celui de "viatique". J'ai été ouvrir mon Larousse! Sa racine latine, "route", colle bien avec ce que je ressens. Nos enfants défunts ont été, elles/ils sont en nous, et leurs âmes continuent leur route, dans un tout un chacun ou plusieurs qui échappe à notre entendement de vivants...Pour autant, il y a en elles ce qui fût, pour l'éternité, un bout de route que nous avons partagé, que nos propres âmes rejoindront un jour dans ce grand tout dont on ignore la forme et le  destin.
Résumer une partie au tout est de l'idéologie et résumer le tout à une partie est de l'idiotie....Distinguer sans disjoindre nous échoit, comme seul possible d'oeuvrer à la paix comme cadeau d'anniversaire, ce que je fis avant-hier. Dépossédé(e)s d'embrasser et d'étreindre nos enfants dans nos bras, oui, c'est un lourd combat que de leur offrir nos propres victoires sur souffrance et douleur. Pensées à tou(te)s les En-deuillé(e)s.

Citation :
Vladimir Jankélévitch   
 09 novembre 2013
En attendant le beau jour où la tolérance deviendra aimante, nous dirons que la tolérance, la prosaïque tolérance est ce qu’on peut faire de mieux ! La tolérance –si peu exaltant que soit ce mot- est donc une solution passable ; en attendant mieux, c’est-à-dire en attendant que les hommes puissent s’aimer, ou simplement se connaître et se comprendre, estimons-nous heureux qu’ils commencent par se supporter.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 juin 2020 à 07:43:00
La colombe tenant une branche d'olivier est un symbole largement utilisé pour la paix.
"La Paix" (détail) par Antoine Étex - Haut-relief du pilier Nord-Ouest de l'arc de Triomphe de l'Étoile à Paris.

Portail sur la Paix


La paix est un état de calme ou de tranquillité comme une absence de perturbation, d'agitation ou de conflit. Elle correspond aussi à un idéal social et politique.

Sociologiquement, elle désigne l'entente amicale de tous les individus qui composent une société. Elle n'implique pas l'absence de conflit, mais une résolution systématiquement calme et mesurée de toute difficulté conséquente à la vie en communauté, principalement par le dialogue, Psychologiquement elle désigne aussi l'état d'un esprit placide et serein et plus généralement de sentiments enthousiastes, et positifs.

L'articulation entre la paix et son opposé (guerre, violence, conflit, colère, etc.) est une des clés de nombreuses doctrines, religieuses ou politiques, clé fondamentale bien que généralement non explicite. Rechercher la paix, vouloir le désarmement, plutôt que la course effrénée vers des armes toujours plus puissantes, plus meurtrières : le pacifisme propose ces solutions face à un conflit.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 juin 2020 à 09:00:58
Bonjour,
" On ne devient réellement adulte que le jour où on pardonne à ses parents de n’être que ce qu'ils sont"
Cette phrase  résonne pour moi aussi fortement que ce que tu avais souligné justement comme "une vérité frémissante", Eva, il y a 2 ans et demi, de ce Haïku : "l'étoile qui a trouvé son oeil n'a pas perdu sa nuit".
Elle me donne la piste du titre de mon tome II, rien de moins. Non dans sa formulation, mais dans sa résonance.
Le tome I du chant du vide fut sur le deuil accompli. Le tome II sera sur le deuil apaisé.
Deuil accompli qui s'ouvrit  un 21 juin de l'an dernier, travail d'un an,  deuil apaisé sera certainement le travail de l'année à venir qui ouvrira le chemin du + 5.
Pour mémoire, j'avais ouvert mon débat intérieur sur cette triple question :
Deuil accompli? Deuil apaisé? Deuil fini? Comme réponses trouvées au fil de l'écriture, un "oui" à la première, un "partiellement" à la deuxième, un "ad libitum" à la troisième.
S'ouvre maintenant ce sujet : "Même si c'est douloureux, je suis en paix avec mes morts". Et c'est en lien avec cette phrase du pardon, de l'état adulte, de la filiation et de l'affiliation, d'un l'équilibre de la paix en soi qu'il nous échoit de traduire en mots, entre "guerre et paix", grand(e)s blessé(e)s que nous sommes.
Une autre étape, à ce rythme si particulier de dates annuelles qui nous invitent à gravir une marche supplémentaire dans notre escalier du deuil, entre dates symboles et dates seuils de deuil.
Notre force reste celle du partage, de cela, je suis convaincu.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 19 juin 2020 à 20:03:46
L'étoile qui a trouvé son oeil n'a pas perdu sa nuit.
C'est pas de moi, mais je n'arrive pas à trouver qui l'a posté en premier...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 juin 2020 à 07:53:24
Salut Eva.
Ce haïku vient d'un de mes plus vieux ami, et il me le dit quelques temps après le décès de Javotte, alors que souvent, je scrutais le ciel nocturne, ciel nocturne nous proposant son appui par l'apparition fugace d'étoiles filantes...Signes qui balisèrent mon chemin dans bien des moments où profond désespoir risquait de m'engloutir.
Je l'ai ensuite partagé sur ce forum et ta réponse, une vérité frémissante soulignait sa pertinence....Croyances, hasards, synchronicités, quelle importance? Grand Univers et nous inter-agissons nous rappelant nos conditions : grande Nature nous envoie des messages avec ses moyens, et nous humains, les interprétons avec les nôtres....Pour moi, c'était signe de soutien de nos défunts.

Bizs

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Adnarag le 20 juin 2020 à 15:08:18
Haïkus.
Merci pour cette jolie idée d'écriture.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 20 juin 2020 à 17:10:41
https://images.app.goo.gl/mUj7Lh8xnZCnuqtK9

Dans l'autre sens!
Bizs Adnarag!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 juin 2020 à 08:35:30
Bonjour.
J'ai participé pour une première fois à un groupe de parents-deuil sur ma région. 9 personnes, dont 2 animatrices, toutes et tous touché(e)s de plein fouet par mort d'enfant un jour...Trauma commun quelle que soit la forme du décès.
Je salue la belle présence des animatrices, facilitatrices d'échange et ce fut le cas. Je salue aussi le courage de nous tout(te)s , parents, se confrontant au partage du si douloureux, à sa mise en mots dans un contexte de solidarité écoutante, empathique, à la bonne distance, jamais agressive. J'ai mis du temps avant de me décider à aller participer à ce groupe. Je ne regrette pas d'y être allé : c'est un espace de soutien utile à nos cheminements de parents en-deuillés. J'y "travaillerai" cette étape de deuil apaisé, je pense, mon propre chemin.

Bizs à vous.
 
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 21 juin 2020 à 14:08:26
Démarche pas facile...
mais qui fait du bien...
Partager, se dire, écouter...

C'est quelle asso?

 Hier,j'ai été la co animatrice  de la septième rencontre  de mon groupe de parents endeuillés;
très "contents" de se retrouver et de partager...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 juin 2020 à 14:42:41
Hello Eva.
Familles rurales.
Je n'étais que simple participant et ça me va très bien. Comme co-animatrice,  je ne doute pas que tu t'en sors très bien Eva! Oui, nous avons droit d'être "contents", même s'il faut mettre des guillemets à l'affaire! Peut être qu'à une prochaine rencontre, je présenterai ton bouquin...Je peux?

Bizs tt plein

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 21 juin 2020 à 20:51:03
Et moi Apprivoiser l'Absence.
http://www.apprivoiserlabsence.com/

Pour le livre, oui, tu peux.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 juin 2020 à 07:59:56
Merci Eva.
Je pense qu'il est utile pour nos pair(e)s du deuil d'avoir en main des éléments concrets de notre cheminement : l' écrit en est un parmi d'autres. Le livre n'est qu'une marche, certes, et ne cesse de vivre à sa façon notre job de parent-deuil. Je ne trouve pas qu'il résolve notre questionnement permanent, mais il participe à apaiser du douloureux en nous. Avoir en mains plusieurs exemples de cette partie du travail du deuil me semble ouvrir un champ du possible plus fondateur, plus riche qu'un seul...Ce n'est pas le "produit" qu'il nous importe de transmettre, mais la capacité de le produire. Une ressource en nous qui peut être soutenue, comme la peinture, le chant, la danse où toute autre façon de traduire dans notre réalité humaine l'intraduisible de l'absence. Parler, écrire de la mort n'est pas la mort, j'en suis bien conscient, pas plus que de dire "un lion" n'est un lion. Mais que serions-nous sans notre capacité symbolique? Figé(e)s à jamais dans le chagrin du corps?
Exprimer le deuil, que ce soit par l'art des mots ou des gestes du danseur, du peintre ou du musicien, de toute force de créativité, en somme,redonne, à mon avis, un élan de vie en nous qui n'exclue nullement cette part défunte avec laquelle nous vivons : ma logique me conduit au vivant de l'après-mort d'une façon qui nous échappe, qui nous échappera à jamais...Le livre est un outil de jardinier de nos jardins intérieurs. Il en existe bien d'autres, mais celui-ci est aussi porteur de graine. Chaque livre est une graine qui pousse son temps, ses partages, ses appels à cheminer chacune et chacun à notre façon...Une sorte de bio-diversité de notre deuil, si j'ose ce terme.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 22 juin 2020 à 13:46:47
".Le livre est un outil de jardinier de nos jardins intérieurs. Il en existe bien d'autres, mais celui-ci est aussi porteur de graine. Chaque livre est une graine qui pousse son temps, ses partages, ses appels à cheminer chacune et chacun à notre façon...Une sorte de bio-diversité de notre deuil."

Je serais donc une belle  jardinière de deuil...penchée sur la biodiversité du deuil...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 juin 2020 à 08:54:37
Bonjour.
Je poste cette vidéo d'une conférence de Laurent Ott, qui, par une voie connexe, à mon avis, partage au moins 2 grandes problématiques que nous vivons dans le grand deuil en tant qu'adultes : le grand isolement et la parentification de nos enfants.
D'une part, l'immense solitude à laquelle nous confronte l'incapacité de notre environnement sociétal à formuler une empathie, empathie qui par contre circule dans les groupes de parents-deuil, par ex,  et d'autre part la notion de place, amenant nos enfants à inverser le rôle de parents, ne serait-ce que pour un temps.
Grand deuil met en relief cette lutte permanente de la survivance et des ressources du lien social asséché par cette prégnance de l'aridité d'une société sans affects, sans contacts, sans émotionnel.
Bel exemple que celui de  Stanislaw Tomkiewitcz, en tout cas, en terme de survie et de ressources.

https://youtu.be/9vhvcIgcRWE


Bien à vous.

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 30 juin 2020 à 14:23:11
Bonjour!
Conférence de Laurent Ott faite à Genève...ça tombe bien, j'y suis allé ce WE pour faire un pas supplémentaire dans ce processus d'apaisement du deuil...Aller fêter les 30 ans  d'une fille de ma compagne. Pas évident, un passage à vide à surmonter pour accepter de se libérer de l'impossible : celui de fêter en vrai l'anniversaire de  nos enfants décédés. Cela m'a demandé de prendre des forces pour , bien évidemment. J'ai soigneusement éviter l'alcool, trop risqué, je trouve, pour nous, pour moi, en tout cas. Bien plus sage de rester bien ancré dans la réalité, trier le douloureux que ça réveille et après un temps de recul et d'isolement le plus discret possible, enfin pouvoir se lâcher, danser et partager  du bonheur à être.
Non, vraiment, rien n'est simple pour nous parents-deuil. Mais, en respectant autrui et soi-même, ça marche, avec la prudence de respecter cet espace-deuil en nous qui impacte notre vie affective et sociale.
Mais comment éviter les "flashes" du passé sans qu'ils soient invasifs du moment présent et "plombés" l'ambiance? Un "boulot" de parent endeuillé que de contenir ces flash-back sans pour autant les rejeter.
L'écrit est une marche, le "lâcher-prise" du deuil semble être la suivante. Pour cette raison que je partage ce cheminement. Mais indéniablement, cela demande un travail intérieur très intime et peu partageable en ce genre d'évènements, qui, sans s'afficher, doit se dérouler. Pas facile. Encore une fois, à leur façon, les arbres du jardin m'ont "aidé", alors que les humains ne pouvaient pas faire grand chose d'autre que de me laisser tranquille lors de ce passage à vide! Ils n'ont pas besoin de parler pour nous aider à rassembler nos forces.
La bienveillance  et l'attitude compréhensive de mon entourage a bien sûr aussi été un énorme point d'appui.

Bizs à vous.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 30 juin 2020 à 14:54:00
Bonjour Pascal,
 La vie aux temps paisibles " d avant " n etait deja pas toujours facile, mais maintenant comme tu le dis, rien n est simple pour nous parents endeuilles. Quel boulot ...
Il s agit d identifier des appuis, de parvenir aussi a evacuer la deception d eventuelles aides qu on aurait esperes et qui ne sont pas au rendez vous, de continuer a chercher d autres appuis tant nous ne cessons aussi d evoluer, meme si l on croit faire du sur place souvent. L impression pour moi de passer mon temps a juste essayer de s en sortir. Mais je vois que tu eprouves aussi cette sorte d etat de vigilance qui permet une bienveillance. Merci de communiquer que ces precautions, envers soi meme et envers l entourage peuvent peu a peu nous permettre de vivre des moments AVEC les autres, et non pas juste a cote, ailleurs.
Bien a toi.
Anic

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 juillet 2020 à 08:58:53
Hello Anic.
Oui, c'est exactement ça. Nous permettre de vivre avec, avec soi et avec les autres. Lorsque je me suis mis à l'écart, il y a un double mouvement à identifier : d'une part l'épuisement. D'où l'expression que j'ai utilisée lorsque des personnes ne me voyant plus depuis un moment assez long partager l'ambiance sont venues me demander si cela allait. J'ai simplement répondu : "je reprends des forces". Notre énergie psychique est si mobilisée dans le deuil que nous devons nous le reconnaître : le processus de deuil est épuisant. il est légitime de se retirer pour simplement "reprendre des forces" et prendre ainsi du recul sans pour autant gêner autrui. Un compromis à la fois social et affectif tout en étant respectueux de notre différence. Une forme de dignité, de compréhension et de reconnaissance circule alors, ai-je trouvé.
D'autre part, la culpabilité reste un écueil qu'il nous échoit d'affronter, et personnellement, c'est dans le calme plutôt que dans l'euphorie que je m'y attèle le mieux. Et là, m'imprégner de la quiétude des arbres, de "sentir" leurs racines dans le sol, leur sève qui circule, le vivant du bruit des feuillages, les multiples bruits de la nature, tout cela matérialise un respect du vivant qui, pour cette fois, a fait écho. Il n'est pas simple d'être arbre, non plus : il faut lutter contre le vent, la pollution, l'exploitation, en étant immobilisé. A la fois bien ancré et élancé vers le ciel...Et il m'a semblé que de se projeter dans cet état si différent du nôtre a produit de l'apaisement, réinstallé du mouvement, puis facilité un retour dans la norme, et, au final,  aidé à me  libérer de l' entrave de la culpabilité. Mais il faut préciser qu'un des jeunes était né au Rwanda...Donc pas seul à avoir vécu du trauma majeur, loin de là! Cela aide aussi à avoir un peu d'abnégation sans s'oublier non plus.
Mais oui, quel boulot notre psyché doit effectuer. pas étonnant que nous soyons épuisés!

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 juillet 2020 à 08:57:45
Bonjour!
Un mess particulier pour Yacine, qui nous livre par mail un peu de son propre trajet du deuil. J'en suis touché et te transmets, Yacine, mes meilleures pensées.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 juillet 2020 à 08:49:41
Bonjour.
Comme pas grand monde ne nous reconnaît de droits particuliers ou ne sait accorder reconnaissance à notre vulnérabilité de parent-deuil, c'est en nous-mêmes qu'il nous faut trouver ces ressources ainsi que dans notre communauté de partage.
Au moins, nous sommes libres de trouver ce qui est bon pour nous : maintenir une vie psychique et une continuité de nos enfants défunts exige bien des efforts et une forme de perspicacité de soi-même à s'accorder.
"L'objectif" est de garder l'apaisement comme fil, quitte à "explorer" nos chemins intérieurs. Nuls autres que nous-mêmes sont  en place d'identifier une dangerosité si elle se présente. Un équilibre complexe que ce droit qui implique une gymnastique psychique permanente. Complexe, car il ne s'agit pas de laisser le carcan de la norme nous dicter notre façon d'être et d'apprivoiser l'absence tout en ne perdant pas pied dans la réalité. Par ex, "fantasmer" ma fille accomplissant ses projets de vie est si déstabilisant que j'ai fait demi-tour, sentant le danger de cette voie. Le heurt avec la réalité crue s'est immédiatement profilé à l'horizon. Avec ce processus de deuil apaisé, plus que la souffrance ou la douleur, le danger fait lien et protection de l'équilibre à maintenir, entre cette continuité de la présence et cruauté de l'absence réelle. Et comme il ne s'agit pas non plus d'une sorte de "sport" à surfer sur cette crête, je ne prétends pas non plus que cette stabilité soit à jamais pérenne...Jamais rien d'acquis autre que ce droit : ne se préoccuper que de nous-mêmes sans non plus heurter autrui ni espérer que ce travail intérieur cesse. Tout au plus il se solidifie avec le temps.

Bizs à vous.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 16 juillet 2020 à 16:35:17
J'ai fait le choix ,qui n'en est pas un...
de me replonger volontairement dans les affres de ces quelques jours où ma vie a basculé...
de re vivre moment après moment  l'enchainement des faits et des émotions...
à la fois en le racontant par le menu à ma psy,
mais aussi en l'écrivant chronologiquement pour publier un témoignage de parent-deuil...
et là; franchement, la tentation de refermer le coffre est puissante...
Aller volontairement se colleter  avec la pire souffrance...c'est rude...éprouvant,
si je pouvais éviter...
mais je crois qu'il est temps d'affronter le quelque chose traumatique qui continue à empoisonner ma vie depuis l'accident et la mort d'Emmanuelle.
J'ai tout fait pour accompagner le-mon-ce deuil...
Il est temps de déterrer le trauma et de le dépasser...
si c'est possible...
et de retrouver souvenirs et élan vital...
si c'est possible...
Je ne repars pas pour une seconde décennie  noire...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 juillet 2020 à 09:03:07
J'ai eu un "désaccord" avec le médecin que j'ai consulté, Eva, il y a quelques mois, alors que je me retrouvais propulsé dans des états maniaques (perte de sommeil, tabagisme, bouffées de larmes..), dès les débuts de l'écriture de mon livre. Il a utilisé le terme de "stress post  trauma", je lui ai répondu que pour moi cela était plutôt un "retour du refoulé". Peu importe la qualification de cet état : il m'était utile pour revivre ces moments dramatiques et, comme me dit un ami, c'était volontaire. Avec le recul, le terme "volontaire" n'est guère plus adapté. Cet état fut résultat d'une convergence, en fait, dont une bonne partie n'était  pas plus consciente que volontaire, Ce qui est difficile, c'est l'absence de repères autres que cette qualification médicale qui nous oriente vers du pathologique alors que c'est une capacité d'apaisement qui se manifeste, et se traduit par une possibilité d'affronter le grand douloureux, d'accepter l'état qu'il implique et le fil de solidification que cela nous propose, à ce prix le "volte". Le "face", à mon avis, s'enracine petit à petit dans ce "volte", terme pas si lointain de "volontaire", finalement. Pas loin d'une année après ce début d'écriture de  bouquin, je comprends qu'il est impossible d'éviter cette alchimie, et je deviens de plus en plus convaincu que c'est un chemin d'apaisement qu'ouvre en nous cette alchimie, car nous sommes alors suffisamment solides pour le vivre, sans pour autant en être conscients. Cela n'exclue absolument pas de porter grande  attention au bouleversement de ce passage qui dure sans révéler sa finalité....Je crois qu'il est utile de partager cette complexité, cela peut aider, j'espère. Quitte à un retour aux traitements de soutien dans un protocole médical, dont, d'ailleurs, je n'ai quasiment plus besoin, maintenant. Quelle sera la prochaine étape? Aucune idée.

Bizs à toi, Eva, tiens bon.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 juillet 2020 à 07:39:07
Bonjour.
Je suis d'accord avec Philippe et Adnarag. Nous n'avons guère d'autres choix que d'aimer dans le présent et le silence peut être une forme de respect. ça colle vraiment à ce que je ressens de ces vacances : la "tribu" est réunie, la présence/absence de ma fille auprès de ses êtres chers est constante, Pourtant, c'est dans notre plaisir d'être ensemble qu'elle vibre en nous sans être chargée ni usurpée de sa place. Elle est là, rigolant avec nous et se régalant de nos moments partagés, sans avoir besoin d'être évoquée en se focalisant sur sa mort prématurée : nous savons toutes et tous ce que nous avons traversé, nous savons aussi que nous contenir de cet affreux manque d'elle est la meilleure façon de maintenir l'amour que nous lui adressons, que nous nous témoignons. Un profond respect qui circule entre nous et ne fait qu'amplifier notre conscience de vivre le présent comme un présent : un cadeau de la vie que nous honorons de notre savoir. Entre un passé douloureux, traumatique, et un futur incertain, seul le fil du présent importe pour solidifier l'équilibre du temps qui se déroule en aidant ainsi à effectuer le pas suivant avec confiance.

Plein de bonnes pensées à vous.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 21 juillet 2020 à 16:14:29
Bonjour,
je viens de regarder la vidéo postée par Qiguan. L'idée de post-croissance me convient bien comme concept. J'émets juste cette réserve : ne pas accepter la mort prématurée n'implique pas de ne pas accepter l'épreuve du deuil. Sinon, rien à ajouter, je partage. Merci du lien, Qiguan.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 juillet 2020 à 07:54:53
Bonjour.
Comme Anic, j'ai "buggé" sur l'acceptation. Le processus décrit par Frédéric Lenoir me semble juste dans sa globalité : le deuil nous conduit à la sagesse. Il nous amène à relativiser, à trier, à refuser le toxique tant dans sa transmission que dans ses multiples expressions. Là, je suis entièrement d'accord. Mais je trouve simpliste de résumer ce processus de maturation, de décantation à une acceptation. Accepter suppose et débouche sur une posture fataliste qui désincarne et défait le long travail que deuil opère. Dépasser le conflit des antagonismes "accepter où ne pas accepter" ne peut se résumer à une soumission, ne serait-ce que par un choix qui, au final, n'en est pas un.
Cette croissance post-deuil ne peut s'enraciner dans un simple dépassement économisant cause et effet, qui m'évoque plus un renoncement qu'une lutte fructueuse. Aucune mort prématurée n'est sans causes identifiables, qu'il s'agisse de folie routière, d'insuffisance de soins, de comportements criminels,  quoique ce soit qui implique de l'agir humain. Existe-t-il une mort prématurée qui n'est d'autre cause que le naturel? Quelque chose sur lequel nous ne puissions agir?  Franchement, à première approche, je n'en conçois aucune. Ce serait comme penser que le dérèglement climatique n'est en rien lié aux activités humaines et le seul fait de la Terre. La capacité du deuil à mobiliser en nous des énergies de changement demande, voire exige, certes de se délier d'anciens modes d'être, mais en aucun cas de se lier les mains avec ce que, pardonnez-moi, j'appellerai "la couleuvre de l'acceptation". Non, vraiment, celle-là, elle ne passe pas, mais elle peut se dépasser, oui, là, d'accord.
Cela ouvre, tout au moins pour moi, la frontière entre le compliqué et l'hyper complexe, l'équilibre entre la maîtrise et la non-maîtrise, la connaissance et l'inconnaissance, en somme, l'équilibre de l'instable dans lequel le vivant compose, à le fois impuissant et chargé de puissance potentielle, soit-elle constamment partielle, frustrante et inassouvie. Et c'est bien dans ce refus d'accepter que s'enracine sa sève.
Par contre, je peux admettre que cette lutte permanente ne puisse être permanente et appelle parfois des paliers, qui, sans "baisser les bras", nous permette de reprendre notre souffle.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 01 août 2020 à 05:19:12
Bonjour.
Deuil apaisé, deuil en silence. Comme dans la musique de la vie, deuil ponctue les notes de ces espaces de silence sans les quels musique n'existerait pas...Dignité de taire l'indicible douleur de ne pas voir grandir son enfant, devenue adulte, femme de plus en plus accomplie, mère peut être. ça ne sera pas, pas comme ça, en tout cas. Autrement. ni dans la résignation ou l'acceptation mais dans la conviction, la lutte, le devoir être soi-même dans un autrement que ce qui fût. 4 ans que tu es morte, bientôt. 4 ans et je me retrouve à t'écrire ici, comme à me contraindre de ne pas parler de toi à mes proches, conscients de cet espace de vide qui t'es dévolu et que je ne sais pas comment honorer. ..Fêtes-t-on l'anniversaire d'une mort prématurée? Non. Mais il est des jours où il faut traduire l'amour par cette conviction : aimer ses enfants, le dire en soi, agir en sorte, qu'ils soient défunts ou pas. Alors, vivants et morts se rejoignent, dans un temps de silence où fleurit la continuité de ce qui est : te dire ici cet amour de Papa privé de te serrer en vrai dans ses bras, je me contenterai de ressentir ta joie de voir les nôtres heureux d'être réunis sans s'immerger dans l'atrocité du manque éprouvé.

Bizs à tous les parent(e)s endeuillé(e)s.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 août 2020 à 06:05:30
Bonjour.
A l'approche de cette date fatidique, le 5 août, se reproduit pour moi un apprentissage déjà enclenché l'an dernier : l'approche de la date est plus difficile à vivre que la date en elle-même. Totalement impuissant et démuni à honorer cette date d'une façon adaptée, un anniversaire de mort prématurée qui ne peut célébrer ce qu'un anniversaire normal célèbre, la vie, que faire? N'étant pas pratiquant, le recours à un rituel religieux, une messe, par ex, ne me convient pas. D'autres cultures, comme aux Mexique, consacrent une journée d'authentiques rencontres sur la tombe des défunts, en partageant un repas avec les morts, sur place, au cimetière, comme s'ils étaient vivants. Nous, athées, sommes contraints de créer/trouver une formule qui, à la fois respecte ce moment symbole sans verser dans une singularité qui n'est pas de mise. En amont, culpabilité et souffrance sont au RV pour souligner notre impuissance : ne pas leur laisser prendre pouvoir sans les ignorer revient à enraciner encore plus profondément notre transformation psychique. Cet équilibre réclame une force incroyable pour établir un contrepoids suffisant à endiguer la vague de douleur inassouvie du manque. Pas grand moyen de le contrer sinon par une volonté tenace d'oeuvrer de toutes nos forces à l'apaisement de ce monde brutal qui nous entoure. Le manque ne peut être comblé, mais adoucit par notre capacité à le contenir : l'amour du vivant prime sur l'amour des morts sans pour autant être sacrilège. Chacun est considéré dans la place qui est la sienne, honoré et considéré dans ce qu'il peut donner, recevoir et transmettre. Un passage si complexe qu'il mériterait un livre à lui seul pour mieux en comprendre les multiples facettes.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Adnarag le 02 août 2020 à 10:09:27
Bonjour Pascal.

Une pensée pour ta fille.

Est-il vraiment besoin d'honorer ces dates qui ne sont plus en effet des dates anniversaires, mais, tu le dis toi même, des dates fatidiques.
Mais si le besoin s'en ressent, alors peut-être finalement as-tu pour toi même, trouvé la solution la plus adaptée.

Pas grand moyen de le contrer sinon par une volonté tenace d'oeuvrer de toutes nos forces à l'apaisement de ce monde brutal qui nous entoure.

Au delà de la mort et du deuil, et de ce monde brutal intérieur qui est devenu le nôtre : Aider d'autres personnes dans ce monde réel qui nous entoure. Et la misère du monde est si grande. Ta fille le savait.

Adnarag
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 août 2020 à 14:30:44
Merci, Adanarag. Ces mots que tu m'adresses me  font du bien.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 02 août 2020 à 14:31:49
Le manque  cruel et tranchant ... peut être adouci , oui Pascal,adouci par tout ce que tu mets en oeuvre ,en dedans et en dehors... pour vivre avec la béance de l'absence , sans la combler mais en remodelant ses contours...
et pour sentir  la présence de L'Absente ,qui irrigue ta vie , tes choix, tes projets...
En mode compte à rebours anticipant LA date fatidique, l’acmé de la souffrance se décale...et l'impuissance et la culpabilité bouillonnent et les possibles foudroyés s'invitent pour nous laisser entrevoir une vie autre, sans mort prématurée ...
Rêver quelques instants à ce qui qui aurait pu/dû être  ...
Pleurer la vie tranchée...le futur envolé...
et penser à Javotte...
A chaque jour suffit sa peine..mais celle des jours précédant le 5 emplit tout l'espace, la tête, le corps...et quelque part c'est  bien, c'est juste, c'est à la mesure de l'amour...l'amour d'un papa...

Je pense à toi pensant à Javotte et j'ai l'impression de la connaitre un peu...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 août 2020 à 05:32:03
Content d'avoir un mot de toi, Eva. C'est si lourd le silence. Tu dis l'exact. Javotte est omniprésente même si je commence à avoir du mal à la visualiser. Je n'arrive plus qu'à me rappeler de son "aura", de ce qu'elle dégageait plus que de ses traits de visage qui ne me viennent plus à l'esprit aussi facilement qu'avant. Pourtant ils sont là, juste à portée, sans être saisissables comme ils le furent. J'ai beau me concentrer, la charge de sa présence est aussi intense mais plus diffuse. Vieillit-elle, comme nous? Se transforme-t-elle, comme nous? Mais, de façon sous-jacente, filtre sa propre paix, son "contentement" (le mot le plus exact que je puisse trouver), de nous voir joyeux d'être réunis, attentionnés à notre lien, au respect de notre quiétude intérieure....un silence d'elle adapté sans exclure nos souvenirs qui jaillissent au détour d'un partage de nos passés,  un silence très différent de l'indifférence commune, presque son contraire. Il n'y a donc aucun abandon mais plutôt une métamorphose nouvelle qui se nourrit de ce temps qui passe. Mais le pic de l'impuissance a eu son acmé avant-hier....Tu as raison. J'ai regardé la vidéo de Vanessa Springora. Ce que je partage avec elle, c'est le terme "consentement" avec tout ce qu'il comporte de travail intérieur pour affronter le trauma vécu., un viol de notre naïveté. Toutefois, Grand Univers n'a rien à voir avec la prédation. Il n'est pas dans ces registres, aussi cruel soit le destin qui frappe nos enfants, nous et les autres membres de sa vie. Cette conviction s'enracine de plus en plus profondément. Il n'y a pas eu prédation. Cela ne me paraît absolument pas être de ce registre. C'est d'une autre dimension.
Le manque reste un douloureux état à affronter, soit-il délier de colère, de refus, de déni du réel. Nouvelle période de sommeil fragmenté, en tout cas!
Mille pensées.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Anic le 05 août 2020 à 09:04:47
Bonjour Pascal,
J ai une pensee pour Javote et pour toi.
Je sais ce compte a rebour, les jours qui precedent sont obsedants, le jour j semble en apesanteur. Je viens te saluer avec ces quelques mots qui disent que le silence ne nous a pas vaincus.
Ce jour si beau de sa venue au monde est desormais une date marquee de son absence douloureuse en ce monde. Cela nous propulse au coeur des questions fondamentales.  Qu est ce qui resiste a ces temps d absence ? L amour.
Au detour d une conversation j avais dit a ma fille qu il fallait savoir etre present a distance ...
Javote est au coeur de tes questionnements, de tes cheminements, avec ton amour de papa, presente a distance.
Bien a toi Pascal.
Anic
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 05 août 2020 à 18:39:29
Merci Anic de tes mots attentionnés. Plusieurs appels téléphoniques aujourd'hui, synchrones de cette journée "particulière" pour reprendre le titre de ce film d'Ettore Scola". Ami(e)s qui m'appellent sans avoir forcément connectés avec la date...Et m'appellent, sont présents, discrètement et délicatement soutenant, attentifs à respecter mon apaisement. J'ai ouvert ma journée en achetant une montre identique à celle que m'offrit Javotte il y a bien des années...Elle gît au fond d'une tasse, réparée plein de fois et finalement si abîmée car jamais quittée et qu'elle est devenue irréparable. Une lotus. Pas rien comme analogie. Un temps brisé qui redémarre. J'ai "osé" rire avec mon meilleur ami hier soir au cours d'une soirée en groupe un peu arrosée. Et ça tient. Une année de croissance "post-deuil" s'enracine, je pense.
Sujet juste évoqué avec mes enfants, c'était ce qu'il fallait : retrouver le lien avec Javotte sans se focaliser sur le trauma. Et elle est là, avec nous. Peut être aussi apaisée de voir cet équilibre de respect affectueux entre nous, son homme, ses frères et son papa y compris.
Courage à nous toutes et tous pour continuer notre cheminement, quelle qu'en soit l'étape.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 août 2020 à 05:23:51
Bonjour.
Je m'astreins à utiliser "notre" forum comme un espace permettant  à la fois d'exprimer les mots du deuil mais aussi son cheminement. Cette quatrième année s'ouvre sur la question du deuil apaisé.
Comment traduire au mieux toutes les difficultés de ce sujet tant elles sont nombreuses, non seulement sur un plan métaphysique  mais aussi sur un plan purement quotidien?
Le  meilleur fil à tirer me semble le devenir de ce bouquin écrit en début de cette année et ce qu'il soulève d'épineux. Central et essentiel pour soi-même, mode d'expression alliant déroulé du deuil et singularité du chemin choisi pour l'accomplir, un livre n'est pas un simple objet, d'autant plus qu'il ne s'appuie pas sur du fictif mais sur du réel. Un livre, à sa façon, vit son autonomie par les interactions qu'il génère, en étant lu ou pas.
J'aurais aimé que tous mes proches s'en saisissent, et m'en fasse retour. Nombre de lectrices et lecteurs m'ont interpellé, faisant état de ce que cette lecture leur amenait. Le plus souvent des pistes pour leur propre questionnement, mais principalement la "preuve" qu'il est possible de mettre des mots sur l'indicible.
Et c'est bien cette question de l'indicible qui s'ouvre dans le "segment" de chemin "deuil apaisé".
Partie de mes proches ami(e)s sont désarmés pour soutenir un deuil d'enfants. Qui l'est d'ailleurs? C'est une telle aberration. Nul n'a ces ressorts en amont, juste un rapport à la mort plus ou moins construit. Le tri qui s'opère dans les années post trauma est impitoyable. nombre d'entre nous le vive, souvent cruellement exclus d'anciennes relations qui n'ont pas sues survivre au passage traumatique. Des ami(e)s, la  famille, n'ont su faire autrement que de vous tenir à une telle distance qu'elle s'est finalement traduite par une sorte d'indifférence qui ne se nomme pas. un "chacun sa vie" et débrouillez-vous avec votre malheur". Ce fut parfois même à nous, parents-deuil de relever le moral d'autrui, tout au moins pour les liens qui ont tenu, ne serait-ce que par cette capacité qui accompagne grand deuil : relativiser et recadrer les "p'tits ennuis" de la vie dans leur place réelle. ¨Etre parent signe des emmerdements, des questions, de l'angoisse, des adaptations que nos enfants vivants ne cessent de mettre en jeu. Et, bien souvent, rappeler que ces soucis restent dans le camp du vivant fait, à mon avis, partie de notre rôle de parent-deuil. Ce rôle que destin nous assigne n'est pas simple, évidemment, puisqu'il implique de nous frotter à notre propre vide. Le manque de nos enfants défunts, le réel de leur présence n'est plus de notre compétence parentale, nous sommes dans un "autrement".
Comme chacun(e) sait ici que cet "autrement" risque de nous engloutir dans le mortifère qu'il véhicule, la question du deuil apaisé est, toujours à mon avis, lié à notre capacité de contention. Force est de constater que je ne partage pas ces écrits du forum avec mes proches, c'est du registre intime, à la fois partagé "avec vous", et reflet de cette appartenance singularisant notre nouvelle identité parentale, soit-elle partielle.
Il n'en est pas de même pour mon bouquin. J'aurais aimé que ce soit lu par toutes et tous, un "hors-forum", et ce ne fut pas le cas. Ce livre de l'indicible n'est, pour l'instant, pas accessible à plusieurs ami(e)s, et je dois ne pas en être blessé.
Et le passage est étroit entre un "faire comme si" rien n'était arrivé et un "faire avec" qui reconnaît que ce silence sur le sujet de grand deuil participe plus d'un respect profond que d'une indifférence ou un déni de notre état.
Cette frontière a ses exigences : accepter que partage et non-partage se côtoient sans pour autant s'entrechoquer. Le tri relationnel des débuts du deuil, excluant définitivement une partie de notre environnement affectif a un temps. Un autre temps s'ouvre avec deuil apaisé : celui d'engager un travail de co-habitation de grand deuil avec le normal de tout parent  légitimement plus pré-occupé du vivant que du défunt sans qu'ils s'excluent mutuellement.
C'est une première réflexion sur ce sujet, pardonnez qu'elle ne soit pas encore très claire. Je la résumerai à cette formulation : nous, parents-deuil, devons accepter que nous ne sommes pas égaux devant le dicible de la mort, que de contenir l'indicible fait partie de notre transformation.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 22 août 2020 à 07:23:05
Bonjour.
Petite réflexion matinale au sujet de la perversion...Sur ce forum, nous sommes toutes et tous personnes vulnérables, ou au moins, grandement vulnérabilisé(e)s à un moment de notre vie. L'être humain est par essence vulnérable, sans ironie, je reprends cette formule basique : la vie est à risques, d'ailleurs on en meurt. Grands traumas vécus ne sauraient occulter cette vérité, mais bien au contraire la valident. Pas pour rien que nombre d'entre nous se confrontent à la restructuration d'un lien de confiance en cherchant une nouvelle appartenance à la suite des multiples trahisons de l'environnement affectif, familial, social quand deuil prématuré frappe...L'isolement frappe aussi à notre porte dans les temps qui suivent grand trauma,  et cela demande bien des ressources psychiques pour risquer d'entamer une nouvelle capacité de confiance en autrui.
Plusieurs messages, depuis que je suis membre actif de ce forum, pardonnez l'expression, "sentent" la perversion à plein nez....Marabout qui vend ses services, publicités incongrues, et ...prêts financiers qui intrusent nos fils. Yacine et son équipe font ce qu'ils peuvent pour nous en protéger en les éliminant, mais, de fait,  nous y sommes exposé(e)s un temps, aussi court soit-il.
Comment se défendre de ce truc là autrement qu'en les ignorant? C'est la question que je me pose ce matin sans avoir de baguette magique pour la résoudre, bien heureusement/malhureusement! Mais j'avoue que j'aimerai bien sortir de mon chapeau la possibilité de leur coller une tarte pour tant de perfidie!
Misère, misère, quelles sinistres personnes!
Bon, allez, moral tout de même à toutes et à tous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 25 août 2020 à 07:36:00
Bonjour!
Fréquentant depuis peu un groupe "parents-deuil", il me paraît intéressant et utile de partager mes premières impressions.
Suicide, accidents et cancer sont en première ligne des deuils prématurés affectant les participant(e)s. Plus ou moins proches, voir anciens, constat incontestable, ces deuils impactent l'existence des familles de façon extrême. Le séisme émotionnel ne se limite pas au trauma et ses suites immédiates, mais agit à long terme, l'apaisement reste le plus souvent illusoire, le seul facteur  temps ne suffisant pas à installer cet état : nombre de personnes restent à la marge d'une société qui ne sait composer avec ses membres ainsi rendu(e)s à jamais différent(e)s d'un déroulement "normal" de l'existence. Enfants décédé(e)s = chronologie temporelle dévastée. Se projeter dans un devenir ne peut plus être possible sans considérer deuil comme une permanente interrogation de la transformation qu'il implique.
L'un des obstacles majeurs me paraît directement lié à l'immense difficulté de s'accepter tel(le)s que nous sommes devenu(e)s, sans avoir de fil conducteur pour aider cette transformation profonde à enraciner ses conséquences dans un agir : avoir traversé l'enfer et vécu ce démembrement reste difficilement partageable avec qui ne l'a pas vécu. c'est donc au groupe de trouver lui-même ses ressources, sans espérer un quelconque changement de l'environnement par simple effet retour. Toutes et tous se heurtent à une résistance que je qualifie "d'homéostasie" d'un système qui se refuse à considérer les morts prématurées comme symptômes, symptômes des multiples dysfonctionnements d'une société anomique, dégradant les protections construites au fil des siècles, pour partie, au titre d'une individualisation, judiciarisation et privatisation de l'ensemble de nos règles de vie sociale.
Pour rappel
 :En effet, un « dysfonctionnement » est une anomalie de fonctionnement (d’un organe, d’une structure administrative, sociale, etc.).
Bien heureusement, la solidarité fondamentale à notre cohésion, solidarité encore existante en de nombreux espaces, (rassurons nous tout de même!) s'exprime dans ces partages à appartenance forte, comme les groupes de parents deuil...Nos partages de vécu, plus ou moins anciens, permettent de "dé-pathologiser" nos adaptations, qu'on soit sur un versant de défenses hyper-actives, dissociatives ou d'extrême repli, dans la colère, le retrait, voir la dépression et l'abandon de soi par ex.
Mon propre bilan est extrêmement positif : fréquenter un groupe de parents-deuil me permet de faciliter l'effort de contention avec nombre de proches et autres personnes, contention qui exige de taire le plus possible ou de simplement modérer mon besoin d'évoquer ma fille sous l'unique angle du trauma associé à sa mort prématurée. Il ne faut jamais oublier à quel point ce sujet est chargé d'angoisse pour autrui, je pense. Sans s'ouvrir un espace de parole collective, où s'ouvre le possible partage du dire autour de ce trauma avec lequel nous composons, l'effort me semble impossible à supporter. Comme je l'ai écrit précédemment, lorsque souffrance, culpabilité et douleur se retirent quelque peu, le manque s'amplifie et doit être affronté dans sa réalité crue. Nos enfants défunts traduiront leur présence, non plus dans leur chair, mais dans les lieux psychiques dévolus, conscients et inconscients, donc immatériels...Nous ne nous serrerons plus jamais dans nos bras...Et je ne vois aucune raison logique que le manque s'amenuise avec le temps, soit-il connexe d'un deuil apaisé.
Je ressens que le groupe de parents-deuil contribue ainsi à favoriser l'ancrage d'une solidité de l'apaisement.

Bizs à tou(te)s.

Pascal.


Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 25 août 2020 à 22:20:34
Je te souhaite un chemin de partage fécond au sein de ce groupe...
je crois fort à l'entraide entre endeuillés...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 26 août 2020 à 07:12:53
Oui, Eva. C'est une appartenance "forte". Vraiment forte. Je ressens qu'elle fait partie de cette restructuration d'un lien de confiance qui demande bien du temps pour se reconstruire et s'enraciner. Tu vois, il m'a fallu 4 ans avec tout un trajet personnel et singulier pour m'ouvrir à ce nouveau possible. Avant, c'était impossible. Cela aurait même été "contre-productif", pour reprendre ce terme à la mode. Nos échanges sur le forum ont été un vecteur intermédiaire tout aussi fort. Je vais voir où me guide ce nouveau pas, ce qu'il produit, ce qu'il amène à vivre...Je veillerai à partager sur le forum mes impressions, que, d'ailleurs, je répercute avec  d'autres membres de ce groupe, un lien entre virtuel et réel qui ne démord pas au fil de confiance qui circule entre nous. D'ailleurs, j'aimerais bien avoir qques news de Katrinap, de Mircea, qui prennent un bol d'air, je crois!
L'occas de leurs transmettre aussi mes meilleurs pensées!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 27 août 2020 à 07:18:13
Et merci aussi à Vol de papillon de revenir nous donner de ses nouvelles...mêmes si douloureuses.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 29 août 2020 à 04:12:46
Bonjour à vous.
5ème année de deuil....Tout un travail pour affronter l'indicible, apprendre à apprivoiser l'absence, saisir dans sa complexité la transformation psychique qu'induit "Grand Vide" en nous, traduire en actes cette restructuration d'un lien de confiance avec autrui à travers le filtre de nos nouvelles appartenances, accepter que cela sera sans fin, qu'il nous faudra, nous parents-deuil, encore et encore lutter, tant pour conserver notre fragile équilibre que pour faire croître la solidité de notre fonction, Oui, Eva, tu as vraiment raison de dire que c'est un "job" à plein temps! Maintenir une continuité psychique de nos enfants décédés, une nouvelle forme de vie pour nous, un "vous ne serez jamais plus comme avant et ne souhaiterez non plus l'être",  une lutte sans relâche, avec, au moins, un bénéfice : jamais, jamais, nous ne baisserons les bras.
Courage, mes ami(e)s.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 31 août 2020 à 07:27:48
Bonjour!
Aujourd'hui, je souhaite aborder et approfondir un peu le sujet du manque.
En préalable, lorsque douleur et souffrance crues se sont retirées, progressivement durant ces 4 années de deuil au fil de mon cheminement personnel, apparaît ce manque : de serrer en vrai, en chair et en os ma fille, augmentant au lieu de diminuer...Le temps n'aide visiblement pas à nous absoudre de ce manque, au contraire, même, dirai-je pour moi.
Comment faire avec ce truc? Je n'ai pas vraiment encore de réponses, seulement des actes qui transpirent cette difficulté. Je m'explique : féru de moto, j'en ai toujours eu une plus ou moins roulante dans un coin de mon garage. La dernière est une petite 125, chinée, restaurée et bricolée, mais sympa, une Kymco Hypster pour les connaisseurs. ça coute pas cher, ni en essence, ni en assurance et ça passe l'envie de "prendre un peu le vent", avec, bien sûr, la puissance de mes anciennes bécanes en moins (j'avais un moto Guzzy, 750, ça change!)...Et à l'époque de Javotte, vers ses 12 ans, une vielle BMW R 60. Quel plaisir ce fût de l'emmener en grande balade un jour! Elle "kiffait" grave! J'avais oublié ce moment.
Et, avant de me le rappeler, ce moment délicieux vécu avec ma fille,  en chinant sur le bon coin, je tombe "par hasard" sur une R 60, parfait état, top, réplique exacte de celle que j'avais alors, et pas trop cher (4800 quand même!)...Et une envie irrépressible de l'acquérir, je ne savais pas pourquoi, étant sagement content de ma petite 125 actuelle, suffisante à me passer l'envie quand elle me prend...ça pollue pas trop, consomme très peu et bien suffisant à manipuler question poids, quand je la range!
La clef est venue quand je me suis rappelé de ce super moment avec ma fille, comme si les objets pouvaient me restituer la teneur de ce moment....Non que ce soit interdit de se le permettre, mais le risque est là : cette soif est inextinguible et la soigner, l'abreuver par des objets risque d'être sans fin. Après l'achat (non réalisé, du coup) cela aurait été autre chose et encore autre chose....Ce manque est sans fond, ne se remplira pas de vrai, comme je le voudrai, dans cet espace de deuil bien logé dans mon inconscient....Vous connaissez ma position : quand ça émerge à la conscience, ça soulage, malgré la douleur associée, toujours présente mais bien moins "totale".
En prendre conscience m'a aidé à surmonter cette difficulté, il y en aura d'autres, mais la "consommite" ne me semble pas la bonne solution.
Allez, courage à nous toutes et tous.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 septembre 2020 à 08:02:28
Bonjour à vous!
Pardon aux personnes parent deuil d'un enfant unique, mais je souhaite défricher un sujet qui a trait aux difficultés que nous rencontrons avec nos autres enfants, frères/soeurs de notre enfant décédé.
Je crois, que malgré le temps et un apaisement aussi relatif soit-il du deuil, reste une difficulté majeure à affronter, celle du comment faire avec nos autres enfants pour les soutenir au mieux et nous soutenir nous-mêmes?
Il me semble qu'à la suite de l'impact du décès d'enfant, de ce qu'il génère en nous de peur, d'inquiétude, voire de terreur au point d'éprouver des états paniques de revivre un tel drame, la focale de notre perception parentale est biaisée...Bien sûr, soeurs et frères ont vécu un impact terrible, mais ils sont aussi plus jeunes que nous, et leur capacité d'adaptation, de résilience est plus "plastique", si j'ose le terme que la nôtre. Et notre risque est de l'oublier, avec un regard si empreint de cette inquiétude quasi latente, au point que notre capacité d'écoute de leurs demandes à nous parents est altérée : la vie continue, leur autonomie se développe, se heurte à bien des difficultés autres que le décès de leur soeur/frère et questions qui demandent des réponses adaptées...Et là, notre focal parentale a bien du mal à faire le tri, envahie par cette inquiétude quasi latente qui perdurera certainement tout le reste de notre vie. Bien évidemment, cela se comprend : comment refaire confiance à l'avenir quand on sait ce que l'on sait après décès d'enfant? Il y a, à mon avis, un travail énorme de recadrage à la réalité que nous devons opérer, et pouvoir répondre avec une focal un tant soit peu déliée du trauma et des vagues d'angoisse qu'il laisse en trace en nous....Difficile, très difficile, ce travail de recadrage tant le passage est "étroit".
Bizs à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 02 septembre 2020 à 13:28:59
sans oublier la phase, qui peut durer longtemps, où on est tellement effondré au fond du fond du seau.. qu'il e st difficile de se soucier réellement d'eux...
et la phase où on regretterait presque d'avoir d'autres enfants qui nous obligent à ne pas céder à la tentation d'en finir
et encore la phase où avoir d'autres enfants t'oblige à sortir de ton chagrin écrasant solitaire et où tu leur en voudrais presque d'exister...Non pas que tu envies les parents d’enfants uniques, car il y a du pire dans cette épreuve mais tu leur envies la possibilité de se consacrer uniquement et entièrement à leur chagrin, à la perte de cet enfant là...au manque... sans être distrait par les autres...
Je sais, c'est pas un discours politiquement correct.. mais le deuil est un mélange de tant d'émotions et de pensées qu'on a rarement le droit d'exprimer tant la complexité et l'ambivalence sont difficiles à entendre... à voir, même en soi...

Phases des débuts du deuil...
après ça évolue...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Kiné le 02 septembre 2020 à 16:04:01
Mon mari me disait, quelques mois après le drame de la mort de notre fils aîné que, pour que la vie vaille la peine d’être vécue, il allait falloir qu’elle soit extraordinaire. J’avais trouvé ça beau à l’époque... et puis surtout, c’était le signe qu’il émergeait du fond de sa caverne où il était terré depuis la mort de Thomas. Nous n’avions pas le choix, nous avions un autre enfant, notre fille, 16 ans à l’époque du drame (automne 2016). Et je me suis fait la réflexion, récemment, que cette expression « valoir la peine » a un double sens... qu’est-ce qui « vaut la peine »? Pas forcément la peine dans le sens du travail à accomplir, mais dans le sens du chagrin ressenti... Qu’est-ce qui vaut tout ce chagrin ? Et la seule réponse que j’ai pu trouver, assez convaincante, est « mon autre enfant »... il y a sans doute aussi la mémoire de mon fils que je veux pouvoir faire vivre encore, mais je ne pense pas, à titre personnel, qu’elle suffirait à justifier « ma peine »... et paradoxalement, alors que du vivant de mon fils, je n’ai jamais rêvé de vivre longtemps, je n’ai jamais trop craint la mort, paradoxalement, alors que la vie m’est devenue si douloureuse, j’espère de tout cœur vivre le plus longtemps possible... pas que je sois masochiste, mais justement, parce que ma fille « vaut ma peine » et que je veux lui épargner, le plus longtemps possible, la peine supplémentaire que lui imposerait ma mort...
Et il y a d’ailleurs ce troisième sens du mot « peine », dans le sens « punition », qui vient mettre son grain de sel dans tout ceci : la « double peine » que j’ai prise, à devoir porter mon propre chagrin et rester debout et continuer d’avancer pour soutenir celui de ma fille...
Comme c’est compliqué tout ça... mélange de travail à accomplir, chagrin et punition...

Comment est ta peine? Benjamin Biolay
https://www.google.be/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjCvPiz08rrAhUECuwKHZ1nBpMQyCkwAHoECAQQAw&url=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DBa7TB4QXzmU&usg=AOvVaw2VoPTV_VkeZosylnvN0LDJ
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 septembre 2020 à 17:06:21
Eva, Kiné. Je ne vois rien de politiquement incorrect dans ces réponses, au contraire,  justes, courageusement affrontées dans ces recoins obscurs de Grand Deuil...Qu'est ce qui vaut la peine? C'est une question que je me pose encore parfois, avec dans certains moments une immense lassitude...Puis "ça redémarre"...Et je m'efforce de regarder ce ressenti sous toutes ses facettes, quitte à oser me reconnaître ce combat de "double peine" aussi juste à mes yeux que l'ambivalence qui, parfois, aussi, resserre son étau. C'est vraiment dur tout ça et heureusement que nous pouvons en parler entre nous...Bien des personnes, aussi bien intentionnées soient-elles, se perdent dans les arcanes de notre cheminement à long terme...Et en plus, des fois, incapable de l'expliquer...Et je crains qu'à chaque marche, qu'à chaque palier franchi, d'autres questionnements découvrent leur double tranchant.
Mais pour reprendre un joli terme surgi lui-aussi de nos partage, curieusement, curieusement, nous gagnons du terrain sur le chaos, presque à notre insu...Et ça, je suis certain que ça vaut la peine malgré notre aveuglement à ces espaces outre/espace/temps. Une intime conviction, rien de plus, rien de tangible la-dedans.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 02 septembre 2020 à 20:21:57
Bien sùr qu'en s’éloignant des débuts et du Grand Deuil si lourd,
c'est la présence de mes 2 autres enfants qui m'a aidée à rester debout...
la présence de mes petits enfants qui m'a redonné l'envie de sourire car ils méritaient de vivre une belle enfance, malgré le drame...
 c'est grâce à eux que la vie est belle aussi...
qu'un sens à ma vie d'après a pu émerger
mais ça ne suffit pas à lui donner tout son sens.
Et en un sens c'est bien que ma vie ne dépende plus totalement  d'eux et de leur vie...c'était un grand poids sur leurs épaules, et ils ont leur propre vie à tracer...

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 septembre 2020 à 05:21:15
Cela rejoint ceci pour moi : nous devons "aller bien", ou travailler à aller le mieux possible, c'est plus exact de le dire ainsi, je crois, ainsi "qu'oeuvrer au bien" non seulement pour  maintenir au plus haut la trace de nos enfants décédés, mais aussi pour alléger la charge que porte nos enfants vivants comme celle des générations futures. Un "cela" et un "ceci" qui se complètent, et nous donne tresse pour nous accrocher!!!! Notre corde à nous qui fait lien pour remonter des abîmes de l'enfer.
Bizs tt plein.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 septembre 2020 à 03:59:57
Bonjour!
J'attends la prochaine rencontre du groupe parent-deuil presque avec impatience : ça soulage d'être avec des personnes qui savent. Même si nous sommes à des segments différents de notre cheminement du deuil, nous nous comprenons, implicitement nous nous comprenons...Cette compréhension n'est pas sans me rappeler celle des poilus de 14, de retour dans la vie sociale...Ils ont connu l'enfer.
Pour autant, les 4 premières années, je ne pouvais participer à ce groupe ou un autre. Comme Anic, le cri d'un corbeau ou le murmure du vent animaient sans risque de me blesser mes grands besoins de solitude. Ils sont moindre maintenant, encore présents mais moindre. Hier, en me promenant dans celle que j'appelle avec un peu d'outrecuidance "ma forêt", j'ai ressenti le lien avec cette nature qui nous entoure. Il est moins intense, moins vital, mais bien en place...Frère des arbres, appartenance groupale inimaginable voici 6 ans, totale mise à l'index de ma famille et d'anciennes connaissances sans éprouver de rancune particulière, plutôt de la distanciation assumée, j'arrondis mes angles comme un galet qui se polit au fil du courant qui l'emporte....
Bizs.
Pascal.

Pour vous, "you will never know"  : https://youtu.be/ejNJrdlzrrY

L'une de mes belles filles, puisque je parlais de groupe, va faire partie de ce groupe pour la prochaine tournée mondiale...Trop fier!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 07 septembre 2020 à 12:58:06
J'aime ta métaphore du galet se polissant...
Suis je  moi aussi en cours de polissage?
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 septembre 2020 à 13:13:08
Merci à toutes deux.
Oui Eva, je crois que nos larmes polissent nos angles comme le courant qui les roule...
Adnarag, un chouette bouquin si tu as la force de lire, force qui des fois nous abandonnent et qu'il est de nous d'attendre que psyché ré-ouvre ses ailes, et nous aident à nous concentrer...Ce que me disent ces superbes sculptures...Donc le book, de serge Filippini, l'homme incendié. La vie romancé de Giordano Bruno, dit "le Nolain".
J'ai déjà vu des vidéos d'Aurélien Barrau, mais à l'époque, j'avais opté pour Etienne Klein et Philippe Bobola, ayant été viré du lycée en filière maths/physique, leur discours me correspond bien. Ce qui ne dessert en rien les idées développées par Aurélien Barrau, idées et concepts que, comme toi, je ne partage pas tous, de mémoire.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 septembre 2020 à 05:19:03
Bonjour.
Pour "alléger" un peu le fil d'Adnarag, je continue ici la discussion sur le suicide et le tabou de la mort que nous explique Dom1, car je vais aborder des éléments un peu plus perso.
Il y a 35 ans maintenant, j'aurai pu mourir d'un acte à caractère suicidaire, puisque je me suis défenestré d'un 3ème étage, comme je l'explique très synthétiquement dans mon bouquin, le "chant du vide". Très sportif à l'époque, j'ai eu un bol immense de m'en sortir sans aucune lésion, ni dégâts physiques. Mais il n'en va pas de même pour les dégâts psychiques. Conduite ordalique, appel à l'aide, appelez ça comme vous voudrez, le fait est que j'aurai pu avoir moins de chance et mourir.
C'est ce passage à l'acte qui a enclenché mon long parcours analytique parmi d'autres facteurs.
Pour autant, les pulsions suicidaires que j'éprouvais ne dataient pas de ce passage à l'acte : elles étaient apparues à l'adolescence, je vous passe les détails et racines de ces pulsions, ce n'est pas le sujet ici.
Il m'a fallu bien des années de travail analytique pour que ces pulsions se transforment en  "amies", signaux d' un état de mal être qui pointait son nez...Une vigie, en quelque sorte. Et l'âge avançant, ce phénomène devenu de plus en plus  épisodique n'a jamais démordu de cette fonction : une vigie. Il est simplement devenu de moins en moins violent, invasif et prenant de plus en plus ce rôle de signe d'alerte que quelque chose n'allait pas, qu'il fallait que je cherche la cause pour rétablir ma démocratie psychique sans l'irruption de cette extrême.
Au décès de ma fille, mon premier réflexe a été de chercher un moyen rapide d'en finir...Une baie vitrée me "tendait les bras", mais j'ai une telle force de vie en moi que je me suis propulsé dans le jardin pour m'y retrouver plié en 2...j'habite une maison de plein pied, heureusement, mais j'ai authentiquement pensé à me trancher la gorge avec les bris de verre brisé. Me couper la parole définitivement en quelque sorte!!! Puis la police est intervenue et un autre cauchemar a commencé...Qui m'amène à écrire sur ce forum et à m'exprimer sur ce sujet si lourd : le deuil et ses chemins d'apaisement...en en parlant, en l'écrivant, en le vivant, en le partageant.
Vous comprendrez que la prévention du suicide ne m'est pas étrangère, même si je n'ai pas eu à souffrir de ce trauma direct d'aucun de mes proches aimés. Donc je sais parfaitement que le suicide n'est pas qu'un symptôme social mais le croisement de plusieurs facteurs dont celui-ci.
Symptôme. Un terme qui ouvre une vision complémentaire entre systémie et psychanalyse. D'allier ces 2 lorgnettes a certainement été mon meilleur processus de défense. Sinon, je serais mort car je crois que lorsque les pulsions suicidaires prennent pouvoir en vous, installent une "dictature", comme dans notre monde actuel, les démocraties ont bien du mal à résister et à subsister !!! Confère l'article de Riss dans Charlie.

Courage!!!

Pascal.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Adnarag le 08 septembre 2020 à 09:25:53
Merci beaucoup Pascal pour ton courageux témoignage, vraiment, du fond du coeur

Parce que j'y reconnais mieux là mon époux, même si lui n'a pas trouvé cette force d'y résister, que dans toutes autres lectures jusqu'alors ...

... car je crois que lorsque les pulsions suicidaires prennent pouvoir en vous, installent une "dictature", comme dans notre monde actuel, les démocraties ont bien du mal à résister et à subsister !!!

Adnarag
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 08 septembre 2020 à 15:06:06
Adnarag, je suis sincèrement content d'éclairer le suicide de ton époux à partir de mon propre vécu. Au moins cela restitue qu'il n'a pu maîtriser ce qui était logé dans les tréfonds de son inconscient, très très probablement issu d'un intergénérationnel toxique dont il a hérité sans avoir eu cette chance que j'ai eue de m'en délier. Et, de mon propre vécu, nos proches ne peuvent pas grand chose pour dénociver cette sombre alchimie qui prend pouvoir et fini par phagocyter la totalité de notre être...Et, sais-tu, parmi les thérapeutes praticiens , j'ai croisé nombre d'entre elles ou eux qui avait été pris dans ce maillage, soit d'un proche soit d'eux-mêmes. Lacan n'a-t-il pas dit que nous passons notre vie à gagner du terrain sur le chaos? Les métiers de réparation, médecins, psys, éducs, infirmiers, etc, sont souvent fondés sur des éléments de ce genre, plein de souffrance, comme le décès de nos enfants nous propulsent dans une transformation que nous n'avons jamais souhaitée. Dur, dur, mais certainement avec un sens profond qui nous échappe. Enfin, c'est ce que je crois même si je suis encore en rage d'avoir à vivre (et fait vivre) cet effroyable parcours.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 09 septembre 2020 à 04:34:22
Bonjour.
Comme c'était un peu lourd ce que j'ai écrit ces derniers temps, je reviens à du plus léger!
J'ai eu de bonnes nouvelles de Fédo, qui en a bavé début septembre à l'approche de la date fatidique, comme moi en août, avec un pic d'appréhension les jours précédents, mais comme il dit : "ça a passé". Et comme moi, il va plus apaisé, s'ouvrant des plages de silence qui lui font le plus grand bien. J'espère bien, comme nous en avions convenus, aller un jour prendre un pot au restaurant l'écluse, comme convenu voici une bonne année maintenant! Un temps pour avnacer, un temps pour ramer, un temps pour écluser! ;)
Bizs à vous!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 septembre 2020 à 07:07:15
Bonjour à vous.
L'apaisement du deuil...Quels chemins ouvre-t-il?  Ma première impression tient à l'utilité.
En quoi, et comment, notre vécu de parent deuil peut-il être utile à notre communauté? Nous assistons depuis plusieurs décennies à une disqualification du savoir des anciens. D'ailleurs, n'ai-je pas moi-même, dans ma jeunesse, ce savoir acquis par l'âge et l'expérience, rejetant les règles régissant l'organisation sociale ébranlée par mai 68.
L'interdit d'interdire, si énigmatique et vécu comme un appel à l'anarchie, n'a pas fait que laisser des traces : son sens profond, l'autonomie, l'éthique respectueuse d'autrui sans avoir le carcan moral qui inféode ses sujets à des règles plus que contestables, s'est aussi reflété dans nos vécus (je parle pour mon réseau de connaissance d'alors, plutôt "marginal").
L'hédonisme de ma génération, cette période dorée a fait long feu...Il est d'autant plus mort pour moi avec la mort de ma fille. Non qu'il faille se refuser l'accès au plaisir lors de notre cheminement deuil, plutôt, même, en retrouver l'accès, ne serait-ce que par des gestes simples du quotidien dans un premier temps (écouter un brin de musique, priser une balade en forêt, oser se détendre, etc...), mais plutôt se sentir à nouveau socialement utile, existant autrement que dans l'immense protection dont nous avons besoin impérieux...Le repli, l'isolement, enfin, vous connaissez.
La mise à l'index que nous essuyons au quotidien entre incapacité empathique et maladresse rend d'autant plus difficile de restaurer cette utilité.
L'appartenance forte à notre grande communauté d'endeuillé(e)s ouvre ces portes. Faut-il encore être suffisamment apaisé pour les cultiver avec un peu de recul.
Ecrire un bouquin, c'est bien. Le faire circuler avec d'autres, c'est mieux. Mais ce type d'écrit reste destiné à une frange d'endeuillé(e)s, et reste difficile d'accès pour la plupart.
Effectivement, je suis étonné des obstacles que révèle cette diffusion d'écrits, non commercialisés, s'entend.
Un livre est aussi un galet qui se polit avec le temps, m'a répondu un jour Martine Gercault. Elle a bien raison.
Et j'ajoute, notre utilité aussi!

Bizs.

Pascal
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 septembre 2020 à 06:36:14
Juste un petit coucou à Katrinap! Super content de te revoir écrire et répondre comme tu sais si bien le faire!
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 septembre 2020 à 05:40:16
Bonjour.
A défaut de pouvoir agir avec efficacité à un niveau médiatique sur les sujets lourds qui nous habitent en permanence, nous pouvons irradier de la différence, ou au moins "refuser de marcher au pas".  Un peu militaire comme expression, mais comment rentrer dans le rang quand destin vous a arraché un membre? Impossible.
Très souvent, au cours de ma quatrième année d'endeuillé, je me posais cette question : "avant,  comment aurait-tu réagi, et maintenant tu réagis comment"? Ce n'est pas une sinécure, mais ça marche pas mal. Cela m'a souvent aidé à différer des réactions impulsives, à me permettre prise de recul et donner un temps de maturation.
Grand deuil a au moins cet avantage : grand isolement ne nous fait plus peur. Comme "penser autrement" implique mise à l'index, autant faire avec et utiliser l'existant ouvert plutôt que se heurter à des murs infranchissables. Parfois se contenter d'un sourire en réponse à un bonjour peut suffire à éclairer une journée...De soi comme autrui qui se dira "tiens, ça se fait encore ça?" Rappelez vous de Mr Excuse qui m'éclaboussa avec sa voiture et m'attendit plus loin pour s'excuser avec la plus grande correction...Des fois, des "petits riens font de grandes choses".
Plein de petits riens à vous ce dimanche!
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 13 septembre 2020 à 13:23:40
Le club des petits riens retrouvés?
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 14 septembre 2020 à 07:09:05
Bonjour...
Alors, bon filon dans notre mine de riens ce WE? Notre club, comme dit Eva ;)!
De mon côté, ça mature un peu sur le sujet lancé par Adnarag...il y a tellement à faire que le tri s'impose de lui-même, il faut faire des choix. Donc du deuil, pas facile pour nous, les endeuillé(e)s, nous avons eu surdose.
De cette réflexion très motivante amenée par Adnarag, mon filtre m'oriente vers un constat très personnel :  une page se tourne définitivement pour moi, je n'ai plus la moindre envie de "prise en charge directe".  Je crois avoir atteint mon "quota" d'aide directe à autrui au cours de mes 30 ans de carrière dans le psycho/social. C'est plutôt vers le collectif que je me sens avoir  une fonction la plus utile possible.
Sur le thème suicide/prévention/soin, la dimension soin est existante et tout à fait fonctionnelle pour qui souhaite s'en saisir. De bons soignants ne manquent pas, comme nous l'a montré Catherine, une écoute directe est peut être pas "facilement saisissable" mais tout au moins existante et à même de pallier au déficit d'écoute et d'accueil comme cet exemple d'une jeune fille qui a été si peu considérée dans sa demande d'aide en CMP.  Comment un service public en est arrivé à éconduire pour X raisons (surcharge, saturation, fatigue, etc!) une telle demande d'aide sur le suicide? Cela m'a littéralement atterré. Il y a peut être un espace à occuper pour les bénévoles, sans "mordre" sur le pur champ soignant, en s'attelant à cette tâche : mettre expériences et connaissances au service du collectif sous une forme adaptée, une simple sensibilisation/découverte sans prétention clinique.
A mon avis, le déficit du collectif en la matière est littéralement criant, abyssal...et finalement logique. Et c'est là, je pense, qu'il y a besoin de "petites mains", me semble-t-il. Encore faut-il trouver la bonne formule qui installe une synergie construite de nos énergies qui se fédèrent, s'organisent, agissent...Le fil "Mandalas" me semble un fil tout à fait envisageable et praticable, et ce sera plaisir pour moi de co-participer à son déroulé, mais je pense pouvoir amener une dimension complémentaire.
Une autre dimension , bien complémentaire et non supplémentaire ou "suplantaire" : celle de contribuer (bénévolement, évidemment!) à l'ouverture des champs d'esprit en sensibilisant par ex, des petits groupes qui le souhaitent aux principes d'approche systémique, ma tasse de thé. Là, je me sens, non dans l'aide directe purement soignante mais dans un registre qui me convient mieux et tient compte de cette "surdose d'aide directe" que je ressens...l' indicateur "pancarte" d'un autre chemin à suivre que cette remise en place d'un tandem contrôle/thérapeute qui ne me convient plus. Cette dimension de "sensibiliser" semble plus coller à l'esprit de mon bouquin, dont nombre de retour de lectrices/lecteurs apprécient les pistes qu'il ouvre...Et leur donne envie d'aller ouvrir d'autres bouquins. Et ça c'est la meilleure prévention "généraliste" qu'on puisse espérer...sortir de l'ornière de la pensée unique!

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: katrinap le 14 septembre 2020 à 13:24:18
Merci PAscal
contente de te retrouver
gros bisous
katrin




Juste un petit coucou à Katrinap! Super content de te revoir écrire et répondre comme tu sais si bien le faire!
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 septembre 2020 à 04:02:50
Salut Adnarag.
Ok, bien sûr qu'on se tient au courant...Je partagerai ici, avec plaisir.
Pour ce qui est de cette envie de sensibiliser à l'approche systémique, non, je n'avais pas envisager par le numérique...mais pourquoi pas? C'est à réfléchir. En tout cas, merci de ton intérêt, vraiment.
Quant au reste, je suis un peu éberlué. "bonne consistance", pas loin de "bonne contenance" à être jaugée...comme une bonbonne....pas loin de "bobonne"...l'horreur. Même pas envie de commenter ce truc tellement ça me paraît presque "ubuesque" tel est ce que tu décris. Impressionnant. J'aime bien avoir les 2 sons de cloche, en règle générale, mais là, j'avoue que je suis un peu cloué. ça me fait presque penser à de la "psychologie de comptoir". Incommentable.
Bon. bonne journée au-delà de ces navrants constats.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 septembre 2020 à 06:27:43
Suite à ton intérêt, Adanarag, je me sens plus tenté pour me déplacer, sur une journée, par ex. D'une part, je préfère rencontrer un petit groupe qui serait intéressé, c'est plus chaleureux de "travailler" ces sujets ensembles, ne me sentant pas l'âme péremptoire...à asséner des théories désincarnées de cette "fraternité" que nous cultivons ici. D'autre part, pour que ce ne soit pas indigeste, un 2h matin  puis 3 h l'AM me paraissent bien, et garder un peu de "légèreté"...Ce serait une sensibilisation, qui peut aussi être étalée dans le temps, tout à fait ponctuée d'échanges virtuels si des questionnements apparaissent.
Néanmoins, une préparation numérique serait certainement nécessaire. Je vais y travailler. Une fiche simple, sous forme synthétique, proposant le déroulé  théorique que j'envisagerai de proposer pour cette journée, par ex.
Pas besoin d'une grosse logistique, ni de financement quelconque, restons simples, c'est le plus agréable, pour moi aussi.
De base, c'est une idée que j'ai dans un coin de la tête depuis longtemps, mais sa mise en forme était certainement prématurée tant que mon propre cheminement de deuil n'avait pas franchi ses étapes...Je ne crois pas non plus qu'il faille réserver ce genre d'actions aux seuls parents deuil ou conjoints deuil, même si cette appartenance forte marquant notre identité doit être précisée en amont d'une façon ou d'une autre, je pense. C'est ce fil qui nous conduit à agir comme nous le faisons, donc logique de le préciser, me semble-t-il, sans pour autant exclure toute personne intéressée, non? Logique de prévention ne saurait exclure quiconque, soit-elle modestement contributive à lutter  face à cette montagne d'inertie que nous connaissons sur ces sujets qui nous occupent!
10 personnes maxi, ça me paraît une bonne formule...Il ne s'agit pas de "conférencer"!
A réfléchir.
Bizs.
Pascal.
PS : évidemment, je ne pourrai guère mieux m'engager à le faire  1 fois/mois suivant les déplacements à coordonner avec ceux de ma compagne qui, elle-même, a ses contraintes! Mais c'est faisable, je pense. J'avais envisager de "suivre" mon book par le réseau librairies indépendantes, mais pas d'échos. Une autre façon de l'accompagner, peut être. Non commercialisé, volontairement, ce book, pour mémoire.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 septembre 2020 à 14:04:21
Bien sûr, cette professionnelle a raison...transformation d'un trauma peut être source de forces réelles, rien à redire la-dessus, tout à fait d'accord.
Mais la question que se pose est la suivante, de mon propre vécu/deuil : doit-on opérer sans soutien un tel travail de Titan? Là, à mon avis, il y a une béance, une faille, un déficit que pallient, certes des professionnel(le)s consciencieux. Bien des espaces de soutien sont comme bien d'autres endroits soumis à un esprit qui les résumerait à être de simples prestations, bien différentes d'un engagement aussi volontaire fut-il qui animait grande partie de ces professions jusqu'alors. L'obsession du "rentable", entre autres, fait bien des dégâts, à mon avis, dont ceux-ci.
Sinon, je reste sur une logique de réseau perso, sans rejeter l'associatif...J'ai toujours été meilleur en "franc-tireur"! Et j'aime bien ma liberté, pas toujours facile à garder, d'ailleurs. Mais je la défends plutôt bien, en règle générale.
Donc, à voir les opportunités qui se présentent ou les portes qui s'ouvrent, je fonctionne mieux ainsi!
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 15 septembre 2020 à 17:46:42
Adnarag, pour expliquer un peu plus précisément le sens de ma démarche, que j'aborde dans un passage de mon bouquin, au paragraphe "hériter de mon enfant, ce fut si violent", c'est simple. la somme que j'ai alors perçue, 5000 euros, était une blessure si profonde qu'il m'a fallu 3 ans pour lui donner un autre sens. Auto éditer le bouquin a été le premier acte. Refuser de le commercialiser le deuxième. Le troisième est d'utiliser ce qu'il reste au service de ce que j'estime un partage utile à la cause humaine. Je fus obsédé par la volonté de créer une fondation qui aurait pour but de soutenir une asso sans caractère exclusif sur le plan religieux et oeuvrant auprès des enfants du bidonville où Javotte est morte. Mais la somme nécessaire à créer une fondation est si énorme (200 000 euros!) que j'ai abdiqué, me disant que d'autres personnes bien plus fortunées que je ne le suis ne font rien de leur pécule. Et je pense aussi que cela aurait été disproportionné eu égare à la pauvreté ambiante la-bas. Je ne suis ni Crésus ni une sorte de bienfaiteur auréolé de ses propres dons face à une population totalement démunie financièrement. Ce que faisait ma fille, elle-même et ni l'un ni l'autre. Moi, je fais avec ce que j'ai et laisse ces personnes face à leur posture. Cette posture leurs appartient. Pas à moi. Donc, auto financer des déplacements ne peut que convenir à cet apaisement qui gagne du terrain quand je me sens en accord avec la trace laissée par Javotte. aussi simple que ça.
Bizs.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 16 septembre 2020 à 06:46:54
Bonjour à vous!
De plus en plus souvent, les réponses faites aux nouvelles personnes si "démembrées", souvent hésitantes voire tremblantes à s'exprimer une première fois sur le forum, ces réponses me touchent profondément. Elles me touchent par leur sincérité, comme celle que fait Domi à Shara ce matin. De mon côté, je me suis senti tellement de fois maladroit, désarmé, cherchant un fil pour tenter de soutenir (et de me soutenir aussi)  les nouveaux arrivants frappé(e)s comme nous le fûmes...Puis au fil des échanges, nous avons appris à modeler nos réponses, comme une plastique qui se travaille dans cet indicible qui foudroie.
Il y a eu certainement sur ce forum de nombreuses vagues porteuses de bienfaits, parfois de dissensions, certes, mais plus le temps avance, plus je me sens "fier" d'appartenir à cette grande communauté du deuil qui nous lie. je mets fier entre guillemets plus par obligation qu'autre chose. Obligation de toujours me rappeler que j'aimerais dans ma fibre la plus profonde ne pas appartenir à cette communauté...L'alliance paradoxale du funeste qui nous habite et ne nous laisse d'autres choix que de composer avec.
Bon, j'ai réfléchi à un canevas assez simple qui, je l'espère, pourrait convenir à cette recherche d'une sensibilisation à l'approche systémique...sans le délier de ce qui m'amène à le proposer : le décès de ma fille qu'il m'est encore bien difficile de résumer à être "une crise" comme le postule la systémie. Et pourtant c'en est une. Un crise d'une telle ampleur qu'elle dévaste tous nos équilibres au point de nous emmener dans des contrées de folie, telle est la souffrance qu'elle déverse...Bien maigre terme que celui de "crise".
Le canevas :
1/Ce que j'appelle "mon armoire de rangement" à partir de l'approche contextuelle de Nagy.
2/ Systémie, ensembles...Du compliqué au complexe, à l'hypercomplexe.
3/ Concept du "patient désigné". l'homéostasie.
4/ Approche du concept de  l'homéostasie à partir de l'analyse relations/valeurs des couple, le plus facile comme chemin pour en saisir la complexité, à mon avis..

Tout ça c'est déjà un gros morceau, donc réduit à une seule journée, ce ne peut être qu'une sensibilisation, un survol, certes, mais demande au moins 5/6 h de concentration, qui, je l'espère ne serait pas trop fastidieuse, mais malheureusement incontournable, encore à mon avis... :(..mais j'espère aussi avec un peu de  :)...pour arriver à :P!

Qu'en pensez-vous? Rébarbatif, supportable, envisageable?

Pascal.


3/
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 16 septembre 2020 à 19:13:29
Pascal,je ne suis pas sûre de bien tout comprendre...c'est une initiation à la systémie  avec ce qu'elle peut apporter de différent au deuil?
Ou l'approche systémique, en général?
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 septembre 2020 à 05:12:56
Hello Eva.
Tu as raison de me poser cette question. Pour moi, il n'est pas évident d'y répondre, mais je vais essayer.
La systémie n'est qu'un outil, rien d'autre, un outil parmi d'autres, et certainement pas une panacée, pas plus qu'autre chose, pas plus que la psychanalyse, par ex. Mais tous deux sont des outils à visée clinique. Ta question ouvre ce champ complexe : quel lien entre un outil clinique et le deuil? Je ne puis qu'y répondre à titre personnel.
Il y a 2 étages qu'il ne faut impérativement pas confondre : le soin à soi et le soin à autrui. Mais il ne faut pas non plus ignorer qu'ils s'inter-agissent. Ne serait-ce qu'au titre d'une part de l'utilité sociale que nous évoquons parfois dans nos partages, et d'autre part dans le simple constat que pour soi, plus on a d'outils dans la poche pour lutter contre la souffrance générée par grand deuil, mieux c'est. Et là, ce n'est que mon avis. Mais, je pense que nous sommes d'accord sur ce fait : la systémie, pas plus que la psychanalyse ne sont pas particulièrement dévolues au deuil, ni spécialisées pour ce faire. Ce sont juste des outils utilisables pour nous aider nous-mêmes ou aider autrui en détresse, en désespérance, ou en simple difficulté soit suite à un trauma, soit suite à une façon d'être qui lui pose des problèmes graves dans sa vie sociale ou affective (ou en pose!).
Ce qui m'a profondément agacé dans mes recherches de points d'appui dans l'après décès de Javotte, c'est le ressenti suivant : il fallait exclure le cerveau pour n'écouter que le coeur, et accéder ainsi à un état de "résilience", en quelque sorte, dans une sorte d'apologie de cette seule formule du "langage du coeur". Et le cerveau, alors, ne cessais-je de penser? Il nous sert à quoi? "On" le jette à la poubelle? Elaborer est un outil, potentiel de résilience, que je sache! Franchement, j'étais parfois furieux de tels propos, souvent rencontrés, presque malheureusement...Malheureusement, car s'il y a quelque chose d'extrêmement abîmé dans les suites du trauma, c'est notre capacité à penser. à penser le trauma. à comprendre quoique ce soit d'autre que la douleur que nous devons alors "gérer". La "ruinification" comme je l'appelle dans mon bouquin.
C'est donc vers cette capacité de penser que je consacre mes forces, à la fois en me l'appliquant, et en la partageant, voire en proposant de la divulguer. La systémie a d'autres angles d'approche du symptôme que la psychanalyse. Pas antagonistes, mais complémentaires, à mon avis. Mais pour construire un avis, un équilibre entre les différents courants de pensée, qu'ils soient psy ou philo, faut-il encore en connaître les différences, les aspects, etc...Ce que j'essaie de transmettre, une possibilité de charger une focale "grand angle" plutôt que de réduire notre focale perso à "petit angle". Et puis d'en faire sa propre mayonnaise, de cette focale "grand angle".
Bon, je ne puis faire mieux pour l'instant, sans m'enliser dans du trop compliqué...merci Eva, de me permettre de réfléchir mieux cette question, par contre, ça c'est sacrément utile, car la résilience, c'est en croisant d'autres personnes qu'elle grandit! Alors, oui , vraiment merci de ta questions et d'autres si tu en as, et ça, ce "Merci", il vient du coeur!
Bizs à toi.
Pascal.

PS : je peux développer ici les 4 points que j'envisageais de proposer. Cela peut être un bon exercice pour moi...A voir et plus accessible pour vous...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Adnarag le 17 septembre 2020 à 08:25:20
Je te le remets là, car on ne peut pas tout voir, ni tout savoir, bien sûr.
Pas certaine que l'approche humoristique soit la meilleure sur un sujet comme tu le qualifies de " si rude " ... Non ?
Pas très systémique ... si tu reprends le temps de lire la double page.

Pascal
C'est Gotlib, voyage au fond de l'effroi.
Et c'est un hère.
Dans d'autres circonstances, j'aurais pu la trouver drôle.

Oh làlà! Quelle force poignante se dégage de cette oeuvre! Bien plus parlante qu'un discours fleuve sur le sujet! Vraiment merci Adnarag, de dépister pour nous les partager de tels messages d'artistes....
Attention, le "fond de l'ère effraie" (c'est pas de moi, mais de Mandryka, une très ancienne Bd!).. Pardon de mon humour, mais  des fois sur des thèmes si rudes, ça fait du bien pour malgré tout  sourire un coup au cours d'une bonne ballade.
Il y en a grand besoin, par nos temps ubuesques.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 septembre 2020 à 12:37:57
Bon, bah, raté. Désolé. Ce n'était pas mal intentionné de ma part. :-X
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 17 septembre 2020 à 16:01:16
Disposant d'un peu de temps, je m'y attèle.

La pratique systémique en clinique a fait ses débuts en Italie, fin des années 60, courant 70,  puis s'est diffusée progressivement en France courant des années 80, plus ou moins expérimentale à cette époque.
Les clinicien(ne)s des premières années optèrent pour s'intéresser à la dynamique familiale plus qu'au seul patient, pratique bien plus courante à l'époque en psychiatrie.
Leurs premiers pas furent de percevoir des fonctions, rôles et contre-rôles, actifs dans les dynamiques familiales, familles réunies et patients reçus ensembles. L'émergence du concept de "patient désigné", porteur(se) du symptôme familial en a découlé, je ne sais à quel rythme, probablement pas un "eurêka" soudain, plutôt résultat d'une observation clinique de plus en plus fine des différents "codes" familiaux, implicites et explicites, à leur circulation, leurs mystères.
Un axiome systémique est de considérer que la communication est symétrique ou dissymétrique, l'une forme ou l'autre, pas de médiane. Un peu comme le carré de l'hypoténuse, on accepte ou pas cet axiome, base en termes de pure communication, sachant que le processus de communication visible , et là, c'est une métaphore personnelle, n'est que la face émergée de l'iceberg.
A cette époque, les séances étaient filmées, ce qui, à ma connaissance est moins pratiqué à l'heure actuelle, en tout cas, jamais sans l'accord des personnes concernées.
Cette base de départ différencie profondément le concept de symptôme propre à la psychanalyse...En systémie, le symptôme est quelque chose de "normal" qui se répète, puisque dans un système dysfonctionnel, il est "normal" qu'un symptôme apparaisse, symptôme à double, voire triple étage, puisque l'une de ses fonctions est "d'étayer" le reste du groupe familial, par trop vulnérable à un processus de changement. Il donne du temps au vivant pour s'adapter, mais à quel prix, jamais ne l'oublier...Tout cela étant très théorique, il est tout aussi utile de rappeler que la systémie n'est qu'un outil qui ne saurait résumer la complexité des émotions, des liens, des façons d'être d'une famille, ni une panacée universelle. Je le conçois simplement, comme je l'ai dit à Eva, proposer une formule "grand angle" avec ses avantages et inconvénients, comme toute pratique.
Voilà un premier pas de fait.
Bien à vous.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 17 septembre 2020 à 23:30:08
Il y aurait un Grand Deuilleur désigné?
Autodésigné?
systémodésigné?
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 septembre 2020 à 04:45:44
Le processus de désignation, la, le voire les patient(e)(s) désigné(e)(s) a posé évidemment de nombreuses questions et en pose toujours d'ailleurs. Guy Ausloos a proposé à partir d'une observation clinique, dans "la compétence des familles, temps, chaos, processus", un maillage sur ce processus de désignation qui s'installe.
Son observation portait sur un processus de sélection, cristallisation, amplification puis pathologisation d'un comportement infantile qui de base était tout à fait normal...une fixation qui se construit, en quelque sorte. et bien sûr, absolument pas consciente, ni volontaire : ce sont des processus inconscients qui "gouvernent le bateau".
Alors le deuil? Tout changement implique un deuil. Mais de petit deuil à Grand Deuil, un abîme les séparent et ces clefs là, je ne les ai pas... Néanmoins, les premiers systémiciens utilisèrent dans les premiers temps ce processus de désignation comme outil clinique "en prescrivant le symptôme".  Nous sommes bien d'accord,  l'auto-désignation n'est pas un processus volontaire. Un enfant, quel qu'il soit, ne va pas décider, un jour, de se dire, "tiens demain, je deviens schizophrène, psychotique ou maltraité". Soyons sérieux. La psychanalyse parle de "pacte dénégatif", la systémie de "mythes familiaux", suivant différentes approches, par ex,...  "Un train peut en cacher un autre" est une métaphore que j'aime bien. Il y a le premier train qui passe, que nous voyons et les autres derrière, que nous ne voyons pas, mais peuvent être plein à craquer de voyageurs pas toujours facilement fréquentables.
Pour répondre à ta dernière question, Eva, systémo-désigné, c'est une question que je me pose sans cesse depuis le décès de ma fille sous cette forme : le destin... Qu'est ce qui désigne/décide/détermine/oblige/inflige et j'en passe, mort prématurée? Un "destin" existe-t-il? une "désignation" à laquelle nous ne pouvons échapper? Un "projet universel" qui nous/me dépasse totalement? Je peux comprendre certains aspects des constructions pathologiques, mais ça, non, je ne le comprends pas. Pour ça que je mets cet abîme entre "petit deuil" et Grand Deuil.
Certes, je me suis construit mes clefs pour accomplir ce qui n'avait pu l'être en ayant recours aux pratiques shamaniques. ça a marché. Mais la systémie qui nous propose de concevoir que nous sommes toujours sous-ensemble d'un ensemble plus vaste que nous-mêmes ne répond pas à ma question autrement qu'en ouvrant d'autres questions sur le fonctionnement de ce système qui nous dépasse totalement...La physique quantique ouvre des portes sur certaines de nos certitudes qui se révèlent totalement erronées...mais, pour moi, ne résolvent pas cette question du destin, pas encore, tout au moins, de mon vivant.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 septembre 2020 à 07:09:38
Je poursuis, "content" de pouvoir exprimer ainsi ces questionnements, même avec une distanciation qui reste très relative...Je partage l'intuition exprimée par Martine Gercault d'un "grand architecte" à l'oeuvre dans ce qui échappe à notre compréhension. Athée, le recours à une seule croyance divine, quelle qu'elle soit, ne me convient pas, pour autant. Alors, possible que l'énigmatique insoluble soit force de réflexions, élaborations, interrogations nécessaires à notre condition d'êtres humains...pour avancer, avancer et avancer encore dans notre évolution...dans l'évolution de notre espèce dont nous sommes membres? Là encore, la systémie pose le débat en termes de fonction..ce qui a au moins l'intérêt de modifier un tant soit peu notre rapport intime à la culpabilité/responsabilité en créant ainsi l'existence d'un espace de tension dans lequel nous sommes inscrits...inexorablement, le temps d'une vie? Une homéostasie de fait? Je ne puis m'empêcher d'ajouter : un peu lourd des fois, tout de même, Mr Dieu, mais bon, pas le choix, je crains, non pas d'autres choix que de s'y "coltiner", du moins tant qu'on est vivant. ça, je peux l'entendre, ce chant du vide et la co-existence qu'il engendre.
En fait, ce que je crois, c'est à la coalescence (du latin coalescere, "croître avec") pour reprendre un terme utilisé par Yann Diener dans son article "Des noms écorchés", Charlie de cette semaine. un "croître avec" qui nous contraint à exercer ou non notre liberté de choix, très relative mais existante, dans un Grand Univers dont nous sommes un élément vivant, pensant, agissant...d'une façon ou d'une autre, entre petits deuils et Grands Deuils, qui pour d'autres raisons que j'ignore, viennent parfois si brutalement écrouler notre personne en en secouant l'ensemble des fondations.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Eva Luna le 18 septembre 2020 à 13:10:20
"Tout changement implique un deuil. "

Tout changement implique une perte et un réaménagement...
Le deuil, c'est perdre par la mort...
et c'est un mot abusivement utilisé comme synonyme de perte et qui en affaiblit le sens .
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 18 septembre 2020 à 17:09:03
Oui, effectivement, tu as raison Eva. Le terme de perte est plus juste, et de plus suggère qu'il y a gain au changement. OK, bien vu, heureusement que tu es là pour repérer cette erreur de langage!  Réserver le terme de deuil à sa réalité est tout aussi juste, en abuser affaiblit son sens...je suis pleinement d'accord avec ton point de vue, ça le banalise, même, je trouve, et une mort n'est jamais, jamais banale (sauf pour Desproges, mais bon...C'est Desproges, icône admirable de l'humour sarcastique à souhait et jamais jamais banal non plus!Sic).
Il est même envisageable que de remettre les termes à leur bonne place soit un signe. celui de se dire que Grand Deuil nous a tellement impacté en totalité qu'il "mord" sur le processus de perte, qui du coup reprend effectivement sa bonne place et son propre sens, et réciproquement.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 septembre 2020 à 05:02:48
Bonjour.
Donc, d'un point de vue systémique, la vie est une succession de crises, crises qui supposent que l'équilibre du groupe familial doit s'adapter à du changement au fil du temps...Ce serait simple si nous étions dans des processus conscients, et d'ailleurs partie des crises sont abordées consciemment sans donner lieu à de problèmes particuliers autres qu'une adaptation du quotidien...Bien heureusement un enfant qui va pour la première fois en maternelle, par ex, une drôle d'étape, ne provoque pas un tremblement de terre!
Il y a, comme le souligne Eva, bien une perte d'un certain équilibre qui doit se réaménager autrement, avec un gain, même si un peu d'anxiété circule. Là, nous sommes dans du compliqué, parfois, peut être, mais pas dans de l'hypercomplexe.
Néanmoins l'hypercomplexe est omniprésent, en filigrane, peut-on dire.
Qu'est-ce qui distingue le compliqué de l'hypercomplexe? D'un point de vue systémique, c'est assez simple, puisque dès qu'une interaction du vivant avec l'objet est considérée, apparaît l'hypercomplexe.
Par ex : si on démonte une moto, nous pouvons compter les pièces. C'est un nombre fini. Il y a X pièces. Nous pouvons aussi considérer la moto comme un nombre fini de sous-ensembles : la partie motrice, la partie électrique, la partie transmission, etc...mais nous sommes à nouveau sur un nombre fini. Il y a X sous-ensembles qui la composent.  Si cette moto tombe en panne par ex, nous pouvons changer la pièce défectueuse, et ça repart. Mais si cette panne est récurrente, se pose la question de la faillibilité mécanique, certes, mais aussi de l'usage qui en est fait. Le (la) motard utilise cette moto de quelle façon? Conduit-il par exemple en saturant chaque palier d'accélération? Et si oui, pour quelle raison? Et là, les causes peuvent être multiples, voire infinies....Nous ne sommes plus dans un nombre fini, mais s'ouvre le domaine de l'hyper-complexe...l'inter-action d'un sous-ensemble avec un plus vaste ensemble que lui-même dont nul ne connaît les limites, effet/cause s'inter-agissent en ouvrant la porte de l'hyper-complexe.
Longtemps, la psychiatrie a considéré les pathologies comme une pièce cassée qu'on pouvait réparer. Il suffisait de trouver la bonne pièce à changer, en quelque sorte (la bonne pilule!!! ;)). Mais ce n'était pas considérer l'incidence des facteurs inter-actifs. Les Italiens identifièrent dans le champ des maladies mentales un processus de rôles et contre-rôles qui impliquaient non seulement le patient considéré, mais l'environnement dans lequel il(elle) évoluait...Si la personne malade allait mieux, c'est le reste de la famille qui se mettait à aller mal. c'est un peu schématique, mais, un jour, une personne toxicomane en consultation eu ce propos ; "je suis la pierre angulaire de ma famille". Intéressant, vous ne trouvez pas, comme perspective?
Et, si nous, Grands Endeuillé(e)s, nous retrouvions à être l'une des pierres angulaires d'un système en faillite? Tout y est : isolement, gêne, incapacité empathique..Et j'en passe, nous savons toutes et tous ce à quoi nous nous sommes confronté(e)s dans l'après trauma, tant sur le plan familial que social.

Bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 septembre 2020 à 06:56:43
Tu comprends, je pense, Eva, pourquoi je ne puis délier aucune mort prématurée du contexte dans lequel elle s'est produite...Emmanuelle a été fauchée par un type qui s'est rendu meurtrier, involontaire, je présume, mais meurtrier par un comportement qui l'a amené à cette totale ignorance (je l'espère!) du danger qu'il pouvait représenter pour autrui par sa façon d'être. Pourquoi? Qu'est-ce qui peut amener un être à agir ainsi?
Javotte est morte en consacrant son énergie à aller aider des personnes contraintes de iovre dans des déchets et dans un bidonville infâme. Pourquoi cela existe, des lieux pareils?
Raphael s'est suicidé. Pourquoi notre  organisation sociale génère-t-elle un acte aussi fatale des hypersensibles? Raphael se préoccupait du sort des Bonobos...L'image de cette pelleteuse et du comabt que menait ce Bobobo pour défendre les siens est encore gravée dans ma mémoire.
Non, je ne puis délier une mort prématurée du contexte dans lequel elle s'est produite, même si, je parle pour moi, ma propre histoire de parent comporte des vecteurs qui ont aussi participé à choix de vie opéré par Javotte.
Alors, pas plus que je ne puis accepter la mort de ma fille, je ne puis non plus accepter de rester dans la résignation.
Faut-il, dans notre malheur, trouver les chemins pour exprimer ce fait. car pour moi, c'est un fait. La mort est un fait. Pas besoin de l'analyser, elle est. Et nous nous béquillons avec, mais aussi vecteurs de ce qu'elle implique : l'impossibilité de baisser les bras. Coalescence du monde humain est aussi une lutte acharnée qui a ses crises. Et, dans notre ici et maintenant contemporain, qui peut contester que la crise que nous traversons n'est pas  simplement passagère? Un état du monde navrant.
Bon j'arrête là, j'en ai assez dit, pas la peine d'en rajouter. J'ai choisi, et c'est un choix, de ne plus militer. Suis-je pour autant muselé ? Non. Alors je m'exprime ici, où je sais que notre appartenance forte est aussi vectrice de protection de notre fragile équilibre de parent-deuil.
Re-bizs.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 19 septembre 2020 à 16:28:27
Voilà, je pense être arrivé au terme de mon "argumentaire". Mon "troisième acte", comme je l'ai nommé. Quel sera le quatrième? Je n'en sais encore rien...probablement plus local et en direct...A voir. Je ne vois pas grand intérêt à poursuivre cet argumentaire en l'étayant d'autres concepts contextuels ou systémiques. En tout cas, cela m'a aidé à énoncer clairement ce que je conçois clairement, à le poser à plat, le solidifier grâce à, entre autre, cette remarque juste d'Eva sur le rapport perte/deuil. "ça mijotait" depuis longtemps mais pas d'une façon aussi construite, aussi liée. Un pas de plus pour moi, donc, et j'espère qu'il en est de même pour vous, suivant vos propres ressources, vos propres forces.
Recevez ma solidarité, mon respect  ainsi que ma loyauté à ce qui nous lie, l'effroyable décès d'un enfant et ce qu'il engendre de souffrance, de colère, de rage, d'impuissance. Seul, son retour nous "guérirait", mais nul ne peut nous les rendre. Nul ne peut non plus guérir de l'arrachement d'un membre. Tout au plus se construire une/des prothèses.
Alors, recevez aussi mes exhortations au courage pour arpenter ce chemin du "croître avec". De tout mon coeur.

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 octobre 2020 à 04:34:02
Bonjour.
Il semble bien que mon "quatrième acte" s'ouvre sur cette question  posée par le processus de coalescence. Le "comment croître avec"? Sachant que c'est un processus qui combine le maîtrisable et le non-maîtrisable, que l'apaisement est en corrélation directe avec les tensions auxquelles nous ne pouvons échapper, le chemin est étroit, et encore faut-il qu'il se révèle. C'est le plus souvent en me confrontant à des impasses qu'il s'éclaire, l'impossible devenant guide du possible. L'une des difficultés majeures, à mon avis, est de ne pas s'épuiser à aller "se battre contre des moulins à vent" à la Don Quichotte, mais bel et bien d'avancer à la Sancho Pansa, sur son âne....Sinon le risque est grand de finir comme le vicomte pourfendu d'Italo Calvino, à ce que nos antagonismes intérieurs, au lieu de s'appuyer mutuellement, ne cessent de se quereller, de se courir après  et de nous provoquer encore plus d'ennuis et de souffrance que nécessaire.
D'ailleurs, il y a un âne en pâture dans un pré que je vois souvent, il s'appelle Hyppolite, doit avoir dans les 25 ans et est vraiment un animal magnifique, tout gris, comme le Grison de Sancho! Dernièrement, il souffrait de fourbures, mais semble aller mieux maintenant, son propriétaire s'en occupe avec grande attention et affection. Peut être que le chemin de coalescence se construit en regardant les belles choses et en évitant les mauvaises? Pas facile tous les jours tout de même...d'avoir un regard à la Juan Gris! Soyons cubistes, parfois, avec prudence..."Exposer, c'est s'exposer", disait le grand Pablo!
Bizs à vous.
Pascal.
PS:  A défaut de peindre de suite, j'aime bien écrire et tenir mon fil...J'ai développé précédemment un argumentaire sur la systémie comme outil de réflexion à notre disposition. Il me semble utile de poser un contre-point. La systémie n'est qu'un outil, pas une panacée. Il est même contre-indiqué, en certaines situations de l'utiliser. Par ex, si vous êtes dans une pièce où un môme risque de se défenestrer, exemple un peu extrême, certes, mais il s'agit d'écouter notre arc réflexe, d'agir sans hésiter,  et de le "chopper" par le col pour l'empêcher de sauter, quitte à  réfléchir après au pourquoi, ça d'accord, mais après!!!. L'approche dite "linéaire, directe, est parfois la bonne, sans le moindre conteste.
Négliger la bonne vieille méthode transmise par nos enseignants au collèges, thèse, anti-thèse, synthèse, serait certainement  une erreur, je crois. ça marche pas mal non plus, sans se préoccuper de systémie quand on a besoin de monter d'un étage notre escalier à la Linda Pastan....Je pose ma thèse, trouve l'anti-thèse, en fait synthèse, qui elle-même devient thèse, dont je cherche l'anti-thèse, et fais nouvelle synthèse,  ainsi de suite...Je crois que dans notre cheminement de parent-deuil, il serait stupide d'ignorer la multitude d'outils à notre disposition sans en exclure aucun, une précision nécessaire à ajouter, je crois, pour pondérer l'argumentaire.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 03 octobre 2020 à 04:08:52
Bonjour!
Rien de bien folichon à vous raconter ce petit matin....Il pleut, il vente, et bientôt c'est Toussaint.
Et à mes pieds sont mes chiens,
tous trempés, tous mouillés, mais si attentionnés...
Toujours là à frétiller du derrière pour vous faire la fête,
bien rare quand ils font la tête...Mais sont-ce mes chiens? Suis-je leur maître?
J'en sais rien, mais ce qui compte, c'est qu'on s'entend rudement bien!
Non, rien de bien folichon à vous raconter ce matin,
hormis mes voeux, que vous aussi, malgré la pluie, le vent et l'approche de Toussaint,
vous puissiez aussi aller quand même bien!

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 04 octobre 2020 à 04:45:57
Pour info aux personnes qui m'ont adressé un chèque (ou liquide) en retour à mon envoi ou acquissition directe de mon bouquin, j'ai reversé la totalité à "Survival International" qui défend des convictions au plus proches des miennes sur le sujet de la déforestation, entre autres.
Merci donc de ces sommes, dont le reversement à cette asso  participe à maintenir haute la trace laissée par ma fille.

Pascal.

Viola Desmond :
"Quand on veut faire une bonne chose, ça risque de prendre des efforts et on court le risque de perdre. ça peut être une grande lutte".

« Survival lutte aux côtés des peuples autochtones à travers le monde »

- Davi Kopenawa, chamane yanomami
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 07 octobre 2020 à 05:45:22
Jolie citation pour ouvrir la journée.
« L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de cette toile.
Quoi qu’il fasse à la toile, il le fait à lui-même. »
CHEF SEATTLE
Cela m'ouvre cette réflexion...Si nous, les vivants sommes fils de cette toile, les morts, nos défuntes et défunts sont dans l'entre-maillage. L'un ne peut être sans l'autre.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 10 octobre 2020 à 06:13:19
Bonjour à vous.
L'apaisement. Comment "grignoter" du terrain sur le chaos qu'induit en nous la mort prématurée d'un être aimé? La cinquième année en cours  pour moi depuis le décès de ma fille, je le rappelle pour celles et ceux qui "prendrait le train en marche". Le déroulé de nos deuils se partage au fil de nos échanges, un peu plus de  2 années pour moi sur ce forum, qui m'ont permis, pas à pas, d'avancer grâce à nos partages et aux soutiens que nous pouvons nous amener au gré de ce qui est un chemin avec bien des aspects de solitude. Processus de deuil est aussi une quête personnelle, émaillée de digressions, de heurts, de désespoir parfois, mais, aussi un profond travail psychique qui modifie radicalement notre équilibre, voire notre rapport à la vie.
Voici quelques temps, j'ai développé un "argumentaire" qui avait pour sujet le lien entre toute mort prématurée et le contexte dans lequel elle s'est produite. La mise en relief de ce lien, qui par ailleurs n'exclut pas d'autres facteurs que je développe partiellement dans le bouquin que j'ai écrit l'an dernier,  a pour sens de tenir ce fil : l'apaisement.
M'étant heurté dans les premières années à des termes comme "reconstruction" qui ne collaient absolument pas à ce que je ressentais, c'est au terme de "transformation" que je me suis accroché...Parfois de façon métaphorique, entre chrysalide et envol, comme ces "deux L d'un Papa-deuil", sous-titre du livre-lettre à ma fille, mais aussi de façon pratique.
Comme beaucoup d'entre nous, je me suis heurté à de nombreuses impasses, qui, au final, ont été des pancartes m'indiquant le chemin que je devais suivre, sorte de guide par défaut, puisque aucune indication n'existe autre que notre propre ressenti.
Mais, ce que je veux mettre aujourd'hui en relief, c'est que, paradoxalement, ces impasses ne sont pas non plus stériles : elles forgent en nous une force, que j'appelle force de coalescence, ce "croître avec" qui pousse, qui nous pousse à ne jamais renoncer, pas plus qu'il nous est possible d'oublier.
Chaque impasse, murée d'une façon ou d'une autre (il en existe des milliers, de ces murs, incompréhension, fuite, mise à l'index, évitement, déni, le malheur qui s'attrape,  reproche dans le pire des cas, etc...) est porteuse d'enseignements. Car, à chaque fois, elle nous propose un carrefour : celui du repliement sur soi ou celui d'une recherche, d'une "quête" en quelque sorte, du champ des possibles.
J'ai choisi la protection des arbres, par ex. Comment agir au mieux pour ce faire : acheter un bout de terrain épuisé par l'agriculture intensive et y planter des arbres? Ou bien agir aux côtés de bénévoles associatifs qui se consacrent à cette cause, par ex? D'autres le font mieux que moi, et tant mieux, d'ailleurs, alors, c'est vers le soutien aux peuples racines que je me suis orienté.
Et, c'est cette quête de "l'utile" qui, à mon avis,  aide à l'apaisement. Ou notre expérience du deuil nous conduit-elle? Etre utile est, pour moi, une question récurrente, intense en tout cas sans non plus être essentielle, mais que la lutte à mener est rude, épuisante, voire démoralisante parfois. Mais, pourtant, à force d'impasses, des portes surgissent quand nous y sommes prêts, presque curieusement, pour reprendre ce terme issu d'un autre fil de ce forum....

Bien à vous.

Pascal.

Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: qiguan le 10 octobre 2020 à 19:02:31
notre deuil est différent
et le cumul de mes deuils depuis si longtemps singularise mon parcours
ce que tu as écrit ci dessus fait écho en moi
il met en mots bien des ressentis au fil des ans de deuilleuse
merci
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 11 octobre 2020 à 04:37:04
Je t'en prie, Qiguan...Solidaire avec toi.
Un petit Imany pour te filer la pêche ce dimanche :
https://youtu.be/ejNJrdlzrrY

Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 octobre 2020 à 05:32:07
Ainsi va la vie...Des temps se referment et d'autres s'ouvrent...puis se referment pour en ouvrir d'autres...Vraiment un joli titre que ce film de Kim Ki-Duk...Printemps,été, automne, hivers....et printemps.
Je crois qu'il est temps que j'aille m'acheter une bonne doudoune, car je vais retrouver les espaces de solitudes glacées des débuts du deuil, mais avec "d'éventuelles compétences" dans mes bagages  ;) pour  affronter une nouvelle phase hivernale !
Ce forum est une bonne chose. "Primum non nocere" sera toujours, toujours mon fil. Le meilleur et seul soignant valide pour tout être est lui-même, et nul ne peut se ou le  délier de cette compétence, unique et seule propriété de sa personne, ce qu'aucun(e) thérapeute ne saurait contester, pour lui(elle) -même autant que pour autrui.
Tu me manques tellement, parfois, ma fille.
Tchao, avec toute ma solidarité.
Latcho Drom....https://youtu.be/FgxwKEuy-pM
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 13 octobre 2020 à 10:41:52
Même si parfois le temps fraîchit autour de nous, nous ne sommes qu'en automne Pascal, le temps des doudounes n'est pas encore arrivé ...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 13 octobre 2020 à 13:29:14
T'inquiète Faik, j'irai piquer un peu de laine à Shaun!!
Bizs de tout coeur.
Pascal.
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Faïk le 13 octobre 2020 à 13:43:17
"J'irai piquer un peu de laine à Shaun"...

Et tu aurais bien raison, il ne m'a jamais fait défaut, en toutes circonstances...
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: Adnarag le 31 octobre 2020 à 11:58:21
Je viens mettre ça là, car ce fil d'écriture est très certanement aidant pour beaucoup.
Maintenant je peux enlever si tu le souhaites.

Bonjour Pascal
Je viens de lire quelques articles donc sur les Awá.
C’est très intéressant. Allié au suicide … C’est véritablement une belle idée.
Je veux bien oui que tu me tiennes au courant de cela.
Tu n’as jamais pensé à un projet qui pourrait parcourir de petites salles en cherchant à seulement s’autofinancer ? Tu me diras aux vues des restrictions culturelles qui s’annoncent encore pour les mois à venir ! Fort probable que le sort des Awá soit définitivement écrasé par une machine économique effrénée qui se moque visiblement éperdument des lois, même internationales … et même des procès …
6 suicides en 2017 !? A combien en sont-ils en 2020 ?
Je connais des artistes d’autres domaines, qui peut être pourraient être intéressés, et dont le travail colle à merveille avec « la problématique » (que l’on peut décliner sous différents axes, comme celui de l’acte suicidaire de l’humanité face à la surconsommation des ressources planétaires) : encore faut-il que le projet soit précis et sérieux car c’est un travail et un engagement de longue haleine. Cela ne s’improvise pas.
Adnarag
Titre: Re : Parent divorcé et désenfanté
Posté par: résilience et silence le 02 novembre 2020 à 17:30:27
Réponse de Survival pour ce projet " the Gift", le présent, avec leur accord pour la mettre sur le forum :

Bonjour tout le monde et merci pour ton mail Pascal !

Effectivement, la situation du peuple awá est dramatique. Si en 2014 une victoire sans précédent avait permis à ce peuple de forcer le gouvernement à expulser les bûcherons illégaux de son territoire,  la politique du gouvernement Bolsonaro au Brésil fait que les Awá soient à nouveau en danger - surtout la communauté non contactée - car leurs forêts disparaissent plus vite qu’aucun autre territoire autochtone du Brésil.

Bien évidemment, Survival pourrait intervenir lors de l’évènement pour parler du peuple awá et des conséquences de ce “progrès” dont tout le monde parle. Je vous invite tous à jeter un oeil à notre page sur ce peuple et aux dernières actualités sur le Brésil, ainsi qu’à lire notre rapport Le progrès peut tuer (qui aborde notamment la question du suicide chez les Awá et autres peuples) - disponible ici en français (version courte) et ici en anglais  version complète).

Prenez soin de vous pendant les prochaines semaines,

Meri


Désolé, ça ne copie pas les liens...Accessibles facilement sur leur site, je présume.
Pascal.