Tchao Manu et los désaparécidos.
"ÊTRE LIBRE, c'est d'abord être libéré du besoin de comprendre."
Alors là, OK, je veux bien mais je veux garder de l'appétence sur ma tartine comme celle que j'ai trempée dans mon café ce matin en me disant que c'est la première fois depuis la mort de ma fille que je me sens ré-appartenir à une communauté :
VOUS.
J'ai pas trop exploré le fil du pourquoi des pseudos, mais je pense que je vais vouloir que sur ma stèle, mon terme passé, figure le mien de pseudo. Et n'importe comment, je suis d'ac avec Fed, il y a une trame qui nous dépasse, je l'ai appelée "la grande mathématique universelle", d'autres la nomme destin ou dieu, chacun sa tasse de thé, sans vouloir heurter quiconque et en respect des croyances de chacun'e)s.
Et c'est plutôt du côté du ressenti que je me tourne pour traduire cette conviction qu'il y a du parallèle dans ce sentiment communautaire de l'autre côté : celui de nos disparu(e)s. Un parallèle qui s'organise en une sorte d' écho du notre, le côté vivant. Ou, pourquoi, comment? ça me dépasse et effectivement je n'ai pas envie de m'y casser les dents, c'est un trop gros morceau pour moi tout seul en tout cas. mon inconscient et le collectif font le boulot et je leurs fais confiance pour me filer les infos quand "ça doit", avec encore un tout petit peu de cette détestable arrogance du MOI à laquelle il me semble bien difficile d'échapper. Mais je lutte, quitte à me botter les fesses tout seul, d'ailleurs! Lol!
Dans un bouquin sur la construction de l'univers, Hubert Reeves, je crois, pose une question assez identique à ce que je ressens :
Je cite de mémoire, donc pas exact exact. perdoname, mais ça doit s'approcher d'un truc du genre : l
a génèse de l'univers s'inscrit dans un ensemble d'interactions et rétroactions relevant du hasard et/ou de la plus subtile organisation, ce qui laisse ouverte la question de l'intention.A mon horloge, cette réflexion d'Hubert Reeves active un questionnement tout aussi ouvert sur mon propre équilibre établi entre maîtrise et non-maîtrise. La cascade de tragique qui nous conduit ici, là et maintenant à former communauté dans une appartenance d'endeuillé(e)s me reste hors de portée dans son essence. Un "pourquoi du comment"que je me refuse à affirmer, à accepter, voire à assumer par le truchement d'une idéologie réductrice ou d'un dogme qui prend pouvoir sur le reste. Comment pouvoir supporter ma part de responsabilité autrement que partielle et réfléchie dans le fil symbolique, intergénérationnel, ascendants et descendants, qui conduit ma fille à mourir à 27 ans? Sans réflexion, sans l'appui de mes p'tits neurones et des carrefours synaptiques à sens parfois giratoires,, je ne peux me libérer ni la libérer dans ce qu'elle est maintenant devenue ni dans ce que je suis devenu, à la fois libre, à la fois contraint. C'est aussi paradoxale que ce que nous sommes et que le paradoxe crétois "si je dis que je mens, je dis la vérité". Pour moi, petit moi, la solution c'est nous et la chaleureuse attention que nous faisons circuler entre nous, entre bienveillance, compréhension, respect d'autrui et de son rythme, le "bon loup" comme cite Fed, quoi!
Comme Cristophe Faure, qui a travaillé le "syndrome du sauveur", j'ai bossé un autre aspect que j'ai appelé "le syndrome de trahison du lien de confiance". C'est un peu du "blabla technique", mais je vois pas non plus comment y couper. ça doit d'ailleurs être le titre de mon bouquin, mais c'est encore trop "brut de décoffrage".
Bon "z'arrêtes", de poisson.
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Bizs de tout coeur à vous, vraiment chaleureusement.
Pascal.