Auteur Sujet: Parent divorcé et désenfanté  (Lu 170248 fois)

0 Membres et 4 Invités sur ce sujet

Hors ligne Eva Luna

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 3254
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #690 le: 21 avril 2020 à 18:17:48 »
"Inconscient propose et moi dispose, dénie, sublime ou pathologise, c'est selon l'état des lieux..."

Et une tambouille de tout ça un peu en vrac, c'est folie?

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #691 le: 21 avril 2020 à 18:34:50 »
 dispose, dénie, sublime ou pathologise : non non, Eva.
Je propose :  ça disdésupathe ou ça posenibligise.  Franchement je ne vois pas de folie la dedans.  ??? Quelle tambouille nous vivons des fois, misère de misère. Il doit m'en rester des bouts dans ma cocotte "état des lieux"!
Bizs Eva.
« Modifié: 21 avril 2020 à 18:36:27 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #692 le: 22 avril 2020 à 05:16:54 »
Bonjour.
C'est à se demander si "deuil" n'a pas son autonomie propre en nous. Le 61+4 = 65. "L'autonomie du complexe", ce sujet qui différenciait les pensées de Freud et de Jung.
ça peut être méchant un +4, quand il est aux commandes. le +4 est chargé de colère, de vengeance, de souffrance. L'injustice est telle face à ruinification de vie. L'isolement dans la douleur, le lâchage général de la famille et/ou des amis, du social est si brutal. Suis-je  condamné à gérer ad libitum cette personnalité dissociative qui fait se côtoyer un lucide et un embrouillé? Plus deuil sera apaisé, plus +4,+5,+6...sera transformé comme le tout, j'espère, en pacifique solide.
Il est certain qu'avec ce peu de recul du trauma, 3ans, 8 mois et 17 jours, il faut encore bien du temps pour sortir de cette condition qui rejoint un peu celle des enfants battus : Dolto ne disait-elle pas que ces enfants  qui sont les plus forts car ils ont survécu, "choisi" de vivre?
Il y a bien des années (40 ans, maintenant), j'ai eu dans un des groupes d'enfants dont je m'occupais un enfant battu. Il, c'était un garçon, ne cessait de chercher ce lien qui était sien de se faire battre. a l'époque, j'étais novice et peu formé, mais je me souviens très bien que ce qu'il activait en moi m'inquiétait...je résistais à l'envie de lui foutre une baffe, tellement il foutait "la zone" dans le groupe, les activités ou le quotidien à gérer. Bien plus tard, fortuitement, en allant à la plage, 2 ans environ avant que ma fille décède, j'ai observé un enfant et sa maman se rendant à la plage, maman quasi-obèse qui lui distribuait des claques à tour de bras, comme  seul (?)  lien maternel possible qu'elle et lui avait construit. Lien mis en scène, en tout cas. J'avais été "frappé" par la réaction de cet enfant qui venait de "s'en prendre une de plus, ça devait être la troisième sur 100 mètres", ressentant cette réaction comme un autre enfant "lambda" aurait apprécié une marque de tendresse de sa maman. La "baffe" reçue était solution et non punition mais presque une attention avec une sorte d'affection. Le systémicien toujours un peu présent dans ma tête avait "remonté" le courant mais abstenu de tous commentaires...Juste observé. Le gamin ne cessait de réclamer ces marques, visiblement si fréquentes qu'il avait le cuir si endurci que ce n'était plus douleur pour lui que de se faire ainsi "baffer".  Il ne me semblait pas non plus "Sylverman à signaler ", un cran en-dessous, juste à cet étage inférieur des perversions du lien humain : la baffe comme seule marque d'amour, baffe réclamée, donnée et sans non plus d'escalade symétrique, tout au moins dans ce que j'ai alors vu.
ça fait question, non? Ce +', des fois il en reçoit, des baffes, et  des fois il en donne. Je m'en méfie, puisque cette "schizophrénie guérisseuse" doit rester à sa place et ne pas prendre pouvoir sur le lucide. C'est un combat rude, je trouve,  Grand  En-deuillé, de ne pas se venger...Mais j'admets que cela m'est plus facile avec d'autres "grands endeuillé(e)s qu'avec des non-endeuillés. Avec les non-endeuillés, je supporte mal qu'il/elles fuient leurs vérités, leurs failles, ça peut même me rendre inflexible. Ce n'est pas une "frontière" facile à assouplir, ce sujet : il reste un peu "patate chaude", parfois, de moins en moins fréquent, heureusement.

Tchao.

Pascal.

PS : finalement, accepter sans comprendre ne m'est pas accessible. Je vais chercher des solutions de mon "ici et maintenant" dans mon passé professionnel. Et là, surgit ceci : quand je bossais avec des personnes dites "handicapées mentales", j'avais remarqué qu'un de ces personnes, extrêmement éprouvée dans sa vie, rigolait quand elle me voyait en difficulté, soit "trébuchant", soit simplement "empatouillé" dans X-situations assez banales. ça la soulageait de voir au-dehors d'elle en autrui ce qui la rongeait en son intérieur. Un fonctionnement projectif à accepter, ça faisait partie du boulot. Cette "contenance" si difficile d'en-deuillé n'est pas sans résonances avec cet état qui était le sien, alors.
Et en-deuillé, c'est un "job" à plein temps. Même pas payé, en plus.  :-X
En fait, cette frontière à identifier est assez simple. Elle se résume pour moi ainsi : si, intentionnellement, je mets quelqu'un en difficulté pour me soulager, c'est de la perversion, et ça NIET, absolument NIET. Si par contre, c'est douleur intérieure qui saisit occasion non-intentionnelle et se résout ainsi, involontairement, c'est de la régulation. Et là pas du tout du même tonneau que de la perversion, un toxique que je rejette aux poubelles "recyclage, triage, et sans le moindre ambage". Pour la régulation, je reste dans le camp solidarité.

Bizs

Re- Pascal.
« Modifié: 22 avril 2020 à 06:45:50 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne Eva Luna

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 3254
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #693 le: 22 avril 2020 à 15:10:48 »
Lucide et embrouillée ou l'exact  contraire je navigue à vue... l'important étant de toujours et encore naviguer; la barcasse dérivante entre 2 eaux est depuis révolue.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #694 le: 22 avril 2020 à 16:31:46 »
 :D Ah, ah, ça oui Eva! Tiens bon, navigue à vue et ta vue est excellente. De poupe et de proue notre galère est faite, ça rame des fois, mais "on" commence à avoir des durillons aux mains, à force!
Bizs tt plein

Pascal.
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #695 le: 23 avril 2020 à 05:21:17 »
Hello!
Planquées les étoiles filantes pour moi aussi, cette nuit. il y a des fois où il faut savoir attendre pour que ça cause. Le plafond est nuageux, un petit vent frais qui nous vient des icebergs qui fondent...et des ours polaires qui grondent.
Dommage, hier soir, une vidéo pastiche de Brel, t'as voulu voir Vierzon, on a vu le plafond, m'a vraiment filé la patate. Pas chaude, celle-là, la meilleure de ces dernières décennies à mon avis...Des jeunes se réveillent, se marrent et font un truc top du top. "la psychanalyse marche pour l'ignorance mais peut rien faire pour la connerie", dans une société bien au clair avec ce qu'elle produit : des tronches de déprimés sur nos cartes d'identité, alors qu'il fût un temps où on souriait sur la photo pour  se montrer sous un angle un peu plus sympa.
Ce que je souhaite, c'est que ces jeunes soient protégés, et qu'ils puissent pousser dans ces temps ou la toxicomanie au fric  ne se soigne plus à coup de justice. ..C'est trop bien, les traders s'éclatent, jamais autant de mouvements d'argent et bénéfices circulent en coulisses de masques pourris, de blouses qui se déchirent ou de respirateurs aussi solides que mon dernier aspirateur, made in china, qu'a si mal vécu sa première poussière avalée...de travers.
Sinon, tout va bien, les paranos décompensent, les déprimés dépriment, les violents violentent, les délirants délirent, et Katrin pleure. Il fut un temps où pour se rapprocher du Peuple, un président partagea son p'tit dej avec des éboueurs, ce coup-là on a le droit à d'autres couleuvres.
Bon, moi, je bosse local, au moins, soutenir ce qu'il y a de bien, c'est jouable à ce niveau, de partager du bon boulot. Parce que au niveau national ou mondial, franchement, j'ai le plafond aussi bas que ce petit matin : rien à l'horizon, et, perso, une pluie de Tatcher, finalement, je suis bien content de  pas la voir. J'espère que c'est queue de comète, et que 415 ans, ça suffira pour la prochaine séquence de grandissement de notre espèce.
"là ou croit le péril croit aussi ce qui sauve, " Hölderlin, p98 de mon book. Merci donc, plafond bas de masquer petits humains qui font du bien, ciel étoilé, j'espère sera pour demain! Etoiles d'Europe unie sur d'autres valeurs que les seuls lobbys, le commerce est bon au vivant, tant qu'il reste local, aimable et respectueux de l'équilibre de la diversité humaine. Perso, je préfère le gérable à l'indigeste, à force d'encaisser des directs, j'ai l'estomac fragile. Me V'là à 65 balais me dire qu'au final, notre Général, le 2 Gaulle, il était pas si mal, au moins jusqu'en 60, avant qu'il disjoncte et en arrive à "chianlie", dont je fis partie. Bah, oui, je suis de la génération chianlie, qui, aussi a fait ses conneries.
Bon. Stop. L'an 01 : "on arrête tout, on réfléchit, et c'est pas triste". Paix à toi, Gébé, tous mes voeux d'En-deuillé à toi.

Pascal.
« Modifié: 23 avril 2020 à 05:56:32 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #696 le: 25 avril 2020 à 05:09:56 »
Bonjour!
Fantastique de voir à quel point ce que partagea Faïk sur la BD souligne 2 visions du monde qui s'opposent : un Gaston en carré qui en plus nous fait rigoler. Un peu comme la différence entre le monde plat d'une campagne industrialisée et nos anciens bocages...du robot à l'humain, sera-t-il à nouveau le monde de demain?
Ce que j'aime dans Covid, pardon aux Grands En-deuillé(e)s qu'il produit et immense respect à leur douleur, ce que j'aime dans Covid, c'est qu'il redonne dignité à plein de métiers, dont ceux d'uniformes, qu'ils soient blouses blanches ou tuniques bleues.
Autant nous pouvons dire merci aux soignants comme aux facteurs qui ont repris le boulot, bah, moi, c'est aux policiers que je dis merci aussi. Rappelons-nous que dans un récent passé, jamais autant de policiers se sont suicidés. On est sur un forum du deuil ici, ce sujet n'est pas un tabou. Eh, bien, policiers désespérés de ne pouvoir exercer votre métier dans la dignité d'être plus protecteurs que répresseurs, un peu comme les casques bleus pour les militaires, j'espère que dans le monde de demain, c'est vers ce chemin qu'iront les humains : Pompiers, policiers, soignants, facteurs, des uniformes qui se portent avec toute la dignité et la fierté que plus aucun n'aura envie de se suicider devant l'absurdité d'un système qui contraint ses protecteurs à protéger du toxique et à devenir harceleurs de la salubrité.  Pas étonnant, finalement, de ne plus supporter d'être "agents de protection" d'un système si chargé de perversion. Educateur,  je n'échappa pas à la question d'être un "régulateur social", défenseur d'un accès aux droits qui, bien souvent, avait disparu...Les zones dites de "non-droits" sur lesquels nous étions missionnés. Pris entre l'enclume et le marteau, allez bosser "sereinement"! Comme une PME face à une multinationale: vous croyez qu'elle fait le poids? Avec, en plus, parfois, des règles biaisées? Dure réalité. Si je me souviens bien, j'ai entendu une interview de Mr De Villiers, décrivant cette dure réalité d'être parlementaire face aux lobbies! Je ne peux que saluer son courage sur ce point. Vous savez, des fois, en détention, j'ai croisé des "matons" qui étaient plus humains que ce qui se passait en dehors : évidemment, comme toute profession, éducateurs et psychos  compris, elle avait ses "moutons noirs". Mais, moi, je suis un ferme partisan de voir le bon, sans naïveté et avec honnêteté.
Réduire un tout à une petite partie est de l'idéologie. "l'arbre qui cache la forêt", comme on dit. Les métiers de contrôle et de contenants n'impliquent pas d'être réduit(e)s à ces carrés qui représentent des personnages de BD...comme ce poisson Findus qui fut un jour dessiné par un enfant qui se représentait ainsi le monde des poissons!
Oui, je maintiens, la beauté de la diversité l'emporte sur la complexité de la vie. Et j'aime cette liberté, comme ce policier, qui fut qualifié de "Juste" pour tous les juifs qu'il a sauvé lors de la deuxième guerre mondiale.

Bien à vous.

Pascal.
« Modifié: 25 avril 2020 à 08:44:03 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #697 le: 26 avril 2020 à 05:25:04 »
Bonjour!
Histoire de changer de ce que je vois au-dessus de ma tête la nuit, les drones qui se baladent pour on ne sait quoi, je vous partage extraits de cet article p 4, Charlie, de Jean Yves Camus, titré :
Crise sanitaire, le retour du point d'interrogation au-dessus de nos têtes.

....Autre sujet de réflexion pour plus tard : apprendre à connaître nos limites, à réintroduire dans notre raisonnement l'imprévisible, voire le hasard. Envisager l'hypothèse que nous allions vers davantage de désordre et non vers davantage de maîtrise des choses....Elle (la pandémie) nous oppose notre fragilité, que l'homme contemporain pensait avoir en partie vaincue. Elle réintroduit même une certaine forme de fatalité qui remet à sa place la prétention à écrire son destin.

Article qui me renvoie direct à partie de  ma condition d'En-deuillé. La partie manquante, pour moi, justement, c'est le manque; Le manque de ma fille en chair et en os que jamais, jamais plus je ne serrerai dans mes bras. Mais ça, vous le savez, c'est ce que nous gérons au quotidien de notre vie d'endeuillé.
Le lien que je fis, suite à cet article discuté entre nous, avec mes cher(e)s représentant(e)s des générations suivantes, bien vivant(e)s et présent(e)s, fut à peu près ce qui suit. Comme il m'a fait du bien, je vous le partage, synthétiquement et avec un peu de mon "sel" personnel. en gros, voici l'idée exposée :

"Contrairement à vos générations qui avez profité d'un monde "heureux", alors que préoccupation de vos parents fut de se sortir de la guerre (39/45)  et de ses misères et que la vôtre de misère fut d'élaborer et d'analyser, ce qu'on vit, nous, "analyse et politique" on y croit plus depuis longtemps. ça n'a rien changer.
Ce qui change avec cette crise de Covid, pour nous, c'est le choix. Nous avons le choix. Changer le monde de demain et revivre, non comme nos grands parents, mais avec une consommation responsable, du vivant, de la planète, d'un plaisir "à tout prix" qui ne nous convient plus/pas.  Nos grands parents ont subi, nos parents ont subi et nous on choisit, enfin, on espère pouvoir le faire".


La différence qui fit différence, comme je l'ai déjà écrit, en finissant et imprimant mon book sur mon chemin de papa-deuil, c'est ce que me dit un copain, quand je lui expliquais que l'écrire, ça m'avait replongé dans du trauma, avec ses ennuis que vous connaissez tou(te)s....Larmes, sommeil out, douleurs, etc...
La différence me dit mon copain, c'est que ce coup-là, c'est toi qui l'a choisi.
Subir/choisir, telle est la question.
Je ne vais pas,  tout au moins ici analyser l'inconscient personnel et collectif qui agit en amont de ma mise à l'écrit de ce book. Franchement ça mériterait une thèse. Non, non, pas là en tout cas, ce serait fastidieux.
Ce qui l'est moins c'est ce qu'ouvre ce dialogue sur le choix et ce que je ressens maintenant de ce bouquin, écrit, fini, imprimé et en partie envoyé. La délivrance.
Une vraie délivrance. Non que mon deuil soit fini, il est jusqu'à mon propre mourir, mais, me revoilà créatif, envie de repeindre, de sculpter, d'agir gentiment le plus souvent possible, de réagir autrement qu'avant si colère ou agacement surgissent...Etc.
Donc, délivrance passe par possibilité de choix, me suis-je dit. Et ça, c'est tant mieux pour les générations suivantes. Et Grand Deuil m'invite à protéger de toutes mes forces ce droit au choix qu'elles/ils ont devant eux.
Bien sûr que le traçage des responsabilités va arriver : un collectif de 600 médecins qui ont porté plainte contre les gouvernants. Mais ça ne suffira pas à changer. C'est en chacun de nous que changement se fait ou pas, et ça, c'est parfois un rude combat, la lutte pour le bien et respect de soi et d'autrui. La liberté. La liberté de choix de ce que conscient fait de ce qu'inconscient transmet. Et si c'était ça le destin humain? L'apprentissage du choix face au non-choix?

Allez, bon dimanche!

Pascal.
« Modifié: 26 avril 2020 à 05:27:12 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne Eva Luna

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 3254
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #698 le: 26 avril 2020 à 14:52:37 »
Du choix...
En-deuillée
qui subit, impuissante absolue
sa mort et la vie d'après
me suis auto-appelée deuilleuse
comme nos cousins québecois
récupérant un minuscule boulevard de choix
dont celui de prendre tout le temps nécessaire
et 10 ans après toujours pas guérie
j'ai juste appris
à reprendre la main sur le destin


Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #699 le: 26 avril 2020 à 18:12:52 »
oui, je suis d'accord avec toi Eva. Deuillée...mais c'est le terme auto-appelée qui fait écho en moi. Aujourd'hui, j'ai eu le sentiment avec ce bouquin de m'être auto-opéré. Pas guéri pour autant, comme toi. Ce qui serait maladie/folie ce serait d'être "indifférent" à mort d'enfant. Complètement délirant, même. Comment veux tu qu'on guérisse? C'est impossible, impossible, nous ne sommes pas malades. C'est ce monde qui est malade, pas nous.
Et aussi, j'aime cette image de p'tit boulevard, elle est très proche de mon propre ressenti...comme cet "appris". Oui, j'ai appris aussi, à reprendre main sur mon destin, mais vraiment très ancré dans une "illusion" de maîtrise. J'ai plus l'impression de m'y être adapté, sans autre choix que celui-ci ou mourir. Pourtant, la mort me fait peur, comme tout humain, j'espère que ce passage se fera sans trop souffrir, et l'impression d'avoir encore du boulot à faire ici, même si souvent, je me sens qu'un grain de sable. Le boulot de grain de sable-deuillé. La plage noire, de résidus volcaniques.
Bizs Eva.
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #700 le: 27 avril 2020 à 05:27:52 »
Pourquoi ai-je écrit "pourtant"? J'aurai du écrire "heureusement". ça légitime la force d'adaptation. Mais j'ai écrit, pourtant.
Voilà une belle illusion de maîtrise : pourtant = pour temps.
La phrase reprend sens. Pour temps, la mort me fait peur, comme tout être humain. Et le "tout" est très relatif suivant l'angle auquel on le prend. Si l'idée est que pour être humain il faut être dans le temps, ça tient.
Nos enfants sont dans d'autres espace-temps que ce vivant humain, puisque le propos d'Einstein me fait conviction. l'énergie ne peut pas mourir : elle ne s'arrête jamais, circule et se transforme.
Et, nous, deuillé(e)s sommes dépositaires de ce qu'il reste d'humain d'eux....Deuil-gardien, fil de l'humain. Et on voudrait me l'ôter, au titre d'une guérison? Jamais.
Ce dont je me suis auto-opéré, c'est de la souffrance. Mais absolument pas du deuil. Et le prix à payer de cette auto-opération fut l'acte d'écrire cheminement de deuil, ce qui ne fut possible quand je fus assez solide pour ce faire. Car il impliquait de retourner aux sources du trauma et de ce qu'il amena.
Lacan n'a-t-il pas émis que nous passons notre temps à gagner de l'espace (je ne suis pas sûr du terme) sur notre chaos intérieur? Et pour l'écrire ce livre, il fallait retourner aux frontières de cet enfer. Mais, au final, une fois ce livre en mains, deuil a un fil moins chargé de souffrance, indéniablement. En cela, seulement, c'est une délivrance.
Quel sera le prochain pas? je n'en sais absolument rien si ce n'est que force et solidité ont gagné du terrain.
Passez une bonne journée.
Pascal.
« Modifié: 27 avril 2020 à 08:36:37 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #701 le: 28 avril 2020 à 04:06:02 »
Bonjour!

Hier matin, j'ai vu un magnifique Choucas, blessé à une aile, sur le toit de mon appentis à bois. Il ne pouvait plus que voleter et restait hors de portée pour pouvoir l'attraper et le soigner...Ma belle fille est allée voir sur le net ce que mangent les Choucas, et nous lui avons mis de quoi tenir le coup dans une petite soucoupe...Et nous avons alors vu au autre choucas venir le nourrir. Plusieurs venaient depuis le matin "surveiller" ce membre de leur groupe. Mâle ou femelle? Je n'en sais rien. Solidaires et protecteurs entre eux, en tout cas.
Avant hier, ce fut un Bombyx. Magnifique! 10 cm au moins, superbe. Ramassé sur le trottoir en revenant de la boulangerie, dans un laurier de mon jardin je l'ai mis. Il était tout recroquevillé mais bien vivant, il s'est caché dans les feuilles. Le lendemain, papillon de nuit était reparti....Que de belles choses nous renvoie Dame Nature. Pourquoi on ne l'écoute pas?

Pourtant athée, j'aime bien cette phrase :

Dieu aima les oiseaux, il inventa les arbres. L'homme aima les oiseaux, il inventa les cages.

Les cages de l'homme sont ses dogmes. Il est temps pour moi de me mettre en "pause", même si cette abstinence sera un peu dure.  Pour temps il faudra....Choucas n"est plus là, ce matin.  Son aile blessée, lui, ce messager de l'au-delà dans les totems Lakotas, signe d'intelligence, "chant du vide", son aile blessée des deux L d'un Papa-deuil" est mienne aussi.

Chaleureusement, solidairement, respectueusement. Astiakan!

Pascal.
« Modifié: 30 avril 2020 à 08:08:16 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #702 le: 05 mai 2020 à 09:51:39 »
Bonjour,
 je sors de mon silence pour ne pas être taxé de racisme par les marabouts à 2 sous qui osent s'infiltrer parmi nous.
Voici un homme d'origine africaine qui écrit et que je respecte : Le dieu perdu dans l'herbe par Effa


Gaston-Paul Effa
EAN : 9782845926271
180 pages
Éditeur : Presses du Châtelet (25/11/2015)

Résumé :
Ni religion ni philosophie, l'animisme est une compréhension neuve de la nature et sans doute aussi un art de vivre qui, face à un monde agité, nous apprend à mieux habiter le monde.
Et si l’animisme s’avérait la seule possibilité de sauver l’homme ? Par une nouvelle façon d’être au monde, cette pensée, souvent méconnue, se donne à vivre comme une contre-philosophie.
Cette initiation est un éveil de l’être tout entier, une nouvelle cosmogonie qui se donne à lire. Il s’agit de ré-apprivoiser son corps en réapprenant, par exemple, à respirer, à contempler, à se dessaisir du sens des choses, à apprendre à oublier le temps. Face à un monde agité et au seuil du chaos, l’animisme invite à retrouver l’aspect essentiel des choses.
Instaurant un dialogue entre la philosophie occidentale et cette philosophie africaine, Gaston-Paul Effa décentre la perspective, et change de focale : et si une nouvelle révolution était en marche ? Et si, contrairement à l’idée reçue, c’était la Nature qui humanisait l’Homme ?


Et au passage, grand bonjour amical et respectueux à toute la grande famille  Coulibaly (pas seuls Bambaras que je connus!) dont  j'ai apprécié la compagnie, le sens de la responsabilité, du partage et de l'hospitalité.
Retour à la pause.

Pascal.
« Modifié: 05 mai 2020 à 09:56:42 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #703 le: 07 mai 2020 à 06:34:53 »
Bonjour,
Comme à  Adnarag, un grand merci à Assiniboine pour la découverte de ce magnifique musée de Winnipeg.
Ce  petit matin,  un signe  d'un nuage très particulier  coupait la lune et le ciel  en 2 comme d'un immense coup de faux ..Il m'a renvoyé à ce dessin de Monitoba, exposé dans cette vidéo. Dessin d'espoir d'une jeunesse qui traduit le métissage de Louis Riel et ce qu'il en a fait.
Si beau passage de ces cercles de communication sur le plancher et cette réflexion de la vie de Viola Desmond:
"Quand on veut faire la bonne chose, ça risque de prendre des efforts et on court le risque de perdre. ça peut être une grande lutte."
Un musée un peu "moderne" certes, mais un superbe endroit que j'aimerai découvrir en vrai! Merci encore de ce lien, vraiment. Un message d'espoir. Il fait du bien.

Pascal.
« Modifié: 07 mai 2020 à 06:37:48 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #704 le: 10 mai 2020 à 17:27:05 »
Bonjour,
Voici un lien qui m'intéresse bien sur le sujet Covid, et croise non seulement ma propre façon de "traiter" mon deuil par la pensée et l'expérimentation de pratiques peu connues reposant en partie sur une démarche anthropologique, et fait relief de  notre si difficile condition  de solitude d'endeuillé(e) : "le lien social est le coeur de notre société".
Bonne réflexion, en tout cas.

https://youtu.be/4MqArCjrkmI

https://youtu.be/O2bKB9MXIK4

Un petit rappel psychanalytique qui est écho à cette question de la perversité soulevée par Jean-Dominique Michel  : le pervers ligote le névrosé, l'astreint (le condamne, le contraint, au choix!) au silence et "fait sa petite affaire". Oui, je suis d'accord, l'humanité est face à un problème de ce tonneau, sur laquelle la cure analytique s'est un peu "cassée les dents", si je me souviens bien.
Je me souviens aussi d'un documentaire qui m'avait énormément intéressé, voici qques années sur "chronique d'une mort oubliée", en provenance de la Suisse.

Bien à vous.

Pascal.
« Modifié: 10 mai 2020 à 19:56:07 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.