Auteur Sujet: Parent divorcé et désenfanté  (Lu 170224 fois)

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #570 le: 26 janvier 2020 à 08:12:03 »
Pardon, j'ajoute un mess en sentant la barre des 500 approcher!! Je ne sais si ça me propulse en membre héroïque, mais je rends authentique hommage à la force de ce forum, si complémentaire de cette force phorique partageable!
Comme entre Sitting Bull et Géronimo, entre l'Himalaya avec ses magiques monastères tibétains et le fond de  l'océan avec ses non moins magiques gentils géants, je ne suis pas un héros comme comme chantait Goldman, je crois, mais ça fait du bien à notre bouée narcissique qui nous aide à rester crawler en surface!
Bon, silence! :D :-X :D!
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #571 le: 26 janvier 2020 à 08:16:27 »
et à retrousser nos manches!
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #572 le: 26 janvier 2020 à 08:16:51 »
Sans couler!
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #573 le: 26 janvier 2020 à 08:17:59 »
 :D :D :D :D :D :D! 500 mess mes Ami(e)s! Barre en cours de franchissement!
« Modifié: 26 janvier 2020 à 08:21:06 par résilience et silence »
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #574 le: 26 janvier 2020 à 08:20:38 »
YES! Passée. Merci Yacine de ce moment de sourire que tu me permets de ressentir par ton boulot! ;)
Me v'là un héros!  8) Coool!
Toute mon amitié, en tout cas!
Et un rayon de soleil à Fédo dans sa tanière avec qui j'aurais bien partagé un moment de rigolade. toute mon amitié à lui aussi et ma totale compréhension du douloureux passage souligné par une ancienne estimable connaissance psychanalyste Freudienne et Jungienne : le si douloureux passage de se construire dans le regard de l'Autre...qui nous inflige de terribles moments d'interrogation de nos forces intérieures. Et des fois ça nous déborde, et je maintiens mon entière confiance aux forces pacifiques en nous que nous inflige l'état d'endeuillé qu'il nous faut affronter, ce que ces 2 hommes font avec un courage que je respecte profondément.
Bon, ce coup là, je me tais! :)
Pascal.
« Modifié: 26 janvier 2020 à 08:41:50 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne Eva Luna

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #575 le: 26 janvier 2020 à 20:13:45 »
Félicitations!

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #576 le: 27 janvier 2020 à 06:44:17 »
Ah ah! Merci Eva!
Bah, oui, me v'la promu héros. Et ro et ro et petit pataplo, roulement de tambour siouplait!
Sérieux, je m'en fiche un peu, mais il faut reconnaître que ce forum est vraiment bien conçu. Cette graduation de nos qualificatifs est loin d'être anodine, un peu comme les ceintures qui accompagnent la progression des assidus de dojos!
Dans le si rude combat que nous menons, on aurait pu partir d'une ceinture blanche pour arriver à ceinture noire, pas si lointaine, au final de la couleur du crêpe noir qu'on ne porte plus en signe de deuil!!! Les créateurs, Yacine en première ligne, ont du bien se prendre la tête pour savoir "qualifier" notre progression au fil des messages écrits! Je salue leur travail.
Sinon, de mon côté, gentil géant s'est pas trop mal défendu des hackers, nettoyage complet de l'ordi, hausse de sécurité, ça me coûte 20 balles par an et j'ai demandé de l'aide aux plongeurs d'orange pour m'aider à me débarrasser de cet hameçon qui agace le derme de ma boîte mail!
Et ce qui, comme d'hab, est très curieux, c'est que le retour de leur réponse à ma demande d'aide par le contact espace client est revenu sous le titre : "Vide". Réponse du vide : "on fait notre possible pour réparer ceci au plus vite, cher client".
 ???. Je crois me souvenir que Mr Lacan, Jacques de son prénom, disait avec son humour que c'est au grand Autre qu'on s'adressait quand on parlait tout seul. D'ailleurs, avec les téléphones  portables, c'est fou le nombre de personnes qu'on croise dans la rue et qui s'adresse à grand Autre!!! y en a plein! Oups, ils causent à un petit autre, via téléphonie, mais nous invitent, nous passants, à se demander à qui elles ou ils s'adressent!!! ah, ah, des fois, je me retourne! eh non, ce n'est pas moi la cible de l'apostrophe. Ouf, vu qu'elles ou ils sont en train de parler bizness ou de s'écharper entre divorcés, je préfère les mots gentils, mais pas facile de dire c'est chouette ce que tu me dis à un inconnu(e). Des coups à se ramasser une tarte ou finir au poste et mener direct en psychiatrie!!! :D
Mais je suis un héros, alors je fais fissa vers ma destination en rigolant sous cape quand je suis d'humeur à le faire.
Héros du vide? Tintin! Plutôt comme dans les dojos, au mieux en " reines et rois" du randori nous nous transformons, Randori : combat d'entrainement  respectueux des postulants à grade supérieur, si je me rappelle bien mes souvenirs de karate de jeunesse!
Nous, notre randori, il est plus proche d'un combat dans l'entre deux, figure d'un no man's land style "un long dimanche de fiançailles" à la Japrisot...soit-il apaisé avec le temps.
Si je me souviens bien, en fin de Randori, les partenaires se saluent et se remercient mutuellement...ce que je fais pour remercier les créateurs de ce site, qui a défaut d'un matelas de frappe, nous permet en toute bienveillance de vivre ce que nous avons à vivre sur le tatami de nos échanges! Et comme tout cadre, il faut un juge de ligne, ce qui est loin d'être facile quant un des partenaire est si en colère qu'elle ou il ne sait plus comme "retenir" ses coups. Leçon de jeunesse que je n'aurais jamais pensé resservir ici, vous vous doutez bien : vers mes 25 ans, j'ai  pris un sale KO au cours d'un entrainement de ce style contre une ceinture marron alors que j'étais encore une modeste ceinture orange!5 ans après,  ça m'a servi pour me mettre au saxophone plutôt qu'à poursuivre ma carrière de karatéka! Mais mon voisin a un sac de frappe que je lui envie à défaut de m'en servir, comme il me l'a si gentiment proposé si j'en avais besoin! Son propre matelas de frappe pour éviter de péter les plombs quand il a besoin de taper sur qque chose!

Plein de bonnes pensées à vous, :P

Pascal.
« Modifié: 27 janvier 2020 à 07:09:51 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne Adnarag

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #577 le: 27 janvier 2020 à 21:19:59 »
Pascal
Je viens déposer chez vous un message qu'Anic vous adresse mais qu'elle a déposé sur mon fil d'écriture, pas bien certaine que vous veniez le lire là-bas
Adnarag

Bonsoir Pascal,
Tu ecris : " La colère est tellement forte en nous, vous comprenez, que la seule écoute que nous nous devons à nous-mêmes c'est saisir la bonne piste quand elle raisonne avec la bonne fréquence du moment que nous inflige la violence du deuil auquel nous sommes confrontés. Alors si ça passe par un canal de l'écrit, du souffle ou tout autre formule que nous sentons bénéfique, même de façon très "brumeuse", c'est là que nous devons mettre nos forces.  Et parfois, il faut attendre. "
Je suis bien d accord avec toi.
Pour moi, les pistes sont celles de la lecture, la nature, l amitie, la peinture et l ecriture qui se rejoingnent en ce qu on nomme les livres d artistes.
Mais, nos bouleversements, metamorphoses, effondrements etant a la fois si gigantesques et mouvants, l une des difficultes est bien d avoir l energie de rechercher puis la lucidite de deceler et enfin la force de suivre ces pistes.
Si souvent je renonce, paralysee par un " NON" aphone, qui nie en bloc toute possibilite d acceptation, tout espoir de comprehension humaine, tout elan de vie et qui me fait douter de tout ce que j entreprends. Je me retrouve alors au pied d un mur de questions dont je sais pertinement qu il est illusoire de chercher la moindre reponse dans le moindre interstice. Puis, apres etre restee longtemps assise contre le mur, immobile, inlassablement je reprend courage. J essaye de suivre ma piste, je crois qu elle longe un grand mur.
Merci de tes interventions imagees. J ai compris en te lisant, que lorsqu on tient une piste, meme brumeuse, sans trop douter, c est bien la qu il faut mettre ses forces.
Que chacun, chacune puisse peu a peu trouver ses propres pistes.
Amicalement.
Anic
« Modifié: 27 janvier 2020 à 21:24:22 par Adnarag »
" Qui sait, demain, vous aurez peut être dans le reflet du soleil ... de nouvelles joies qui méritent la peine."
K.

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #578 le: 28 janvier 2020 à 05:09:52 »
Bonjour à Vous!
Merci Anic, Adnarag de vos retours. à la fois pour cette délicate attention de le poster sur mon fil, effectivement même "vigilant" je ne suis pas toujours attentif à d'autres fils, et aussi pour avoir bien saisi l'esprit de ma réponse.
Il y a qques années, une bonne vingtaine, j'ai lu un admirable ouvrage de Bruce Chatwin:
"le chant des pistes".
Bruce Chatwin a eu un parcours plus qu'étonnant pour celles et ceux qui ont lu ses écrits. J'ai eu connaissance de ses écrits, au salon de St Malo, "étonnants voyageurs" et assisté aussi à un hommage rendu à Nicolas Bouvier, non moins étonnant qui écrivit "le hibou et la baleine".
Bruce Chatwin nous parlait des rituels aborigènes d'Australie qui permettaient aux premiers habitants de ce pays de  retrouver le segment d'une piste dont ils étaient héritiers par le chant. Pas d'autres actes de propriété si ce n'est cette transmission chantée qui indiquait le lieu exact. Le novice devait, dans son propre parcours initiatique l'intronisant à son devenir d' homme, trouver ce lieu et y honorer l'esprit, les esprits de ses ancêtres....Le chant des pistes.
Les murs que nous devons longer sans autres choix, ni celui d'être passe- murailles, ni tout autre forme matérielle, sont, je crois, dans l'immatériel de notre propre cheminement du deuil....Infranchissables, inacceptables, insurmontables comme l'écrit tout aussi justement  Anny Duperey : on s'épuise à se cogner encore et encore contre.
Dans notre profonde détresse, il est bien difficile de saisir notre propre "chant des pistes". Pourtant, c'est comme s'il était là, en arrière plan, aussi discret que le vol d'une chouette effraie (particulièrement silencieuse pour les connaisseurs!) une nuit sans lune.
"Brumeux" est un terme bien léger pour décrire ce fil si ténu qu'il nous échappe dès qu'on croit le maîtriser.
Ce n'est pas pour rien que les Chamans authentiques (pas les charlatans qui pullulent!) exigent d'eux-mêmes une ascèse de "nettoyage". A mon avis, baigné(e)s dans une culture du matérialisme, il nous est très difficile de prétendre arriver en haut des ces montagnes en empruntant un hélicoptère! Les miroirs aux alouettes pullulent autant que les charlatans.
L'une des fonctions du deuil, toujours à mon avis et avec le recul d'un tout petit peu de temps depuis ce trauma,( je vous prie d'excuser mon insistance pour le rappeler, 3 ans et demi, c'est pas grand chose) est de "nettoyer" en nous le superflu.
Quelle importance revêt une quelconque possession quand on est dans l'abîme du deuil aux pires moments? Aucune.
Le processus du deuil nous inflige à tracer un chemin accompli pas à pas, marche par marche comme ce poème de Linda Pastan le traduit... Une piste si porteuse d'un chant de douleur, de colère, de désespérance,  qu'il est loin d'être facile d'élargir notre conscience à d'autres fréquences.
La physique quantique nous parle de fréquences vibratoires des particules dans l'état indifférencié. C'est notre choix d'observateur qui amène une particule à apparaître en état différencié, dans la "solution nord" comme dit Mr Bobola.
Nous, Endeuillé(e)s ne sommes pas loin de cet état, liant observateur et observé, tout aussi énigmatique que la rencontre des gorilles "dans la brume" : qui observe qui se demandait Dian Fossey? Question presque omniprésente parfois et sans la moindre parano de ma part ou autre travers pathologique.  Je n'exerce plus comme clinicien mais bien solide de ce côté-là je reste. Je ne souhaite nullement que cela m'envahisse ou devienne obsédant. Je tiens à mon libre-arbitre, difficile parfois, je le concède!
C'est la force de notre cheminement, je trouve, qui nous" inflige"à  côtoyer cette frontière du différencié et de l'indifférencié. Et là, nous ne sommes pas loin de la folie. Un créer/trouver à la Winnicott, comme fil, au final, en quelque sorte. Et à risque, faut pas être idiot non plus. Ils existent et prudence maxi sur le sujet!
Alors, je pense que les murs ont cette fonction : nous donner le temps qu'il nous faut pour nous solidifier suffisamment et pouvoir monter une autre marche. Ils nous condamnent à les longer sans autres possibilités tant que notre force intérieure n'est pas prête à franchir un nouveau seuil. Une sorte de défense, comme le déni peut l'être, à premier titre, une protection contre l'insupportable. N'importe quel(le) psy de qualité vous dira qu'il ne faut pas aller tapper dans nos défenses quand elles sont au plus fragile de leur état, je ne crois pas dire de bêtise en le formulant ainsi!
Toujours à mon avis, c'est cet impossible franchissement notre "chant des pistes"...tout le sens de notre solidarité pour en faire sens. Et ça passe par des coups violents dans un matelas si besoin.
Citation avec laquelle je suis entièrement d'accord :Pour moi, les pistes sont celles de la lecture, la nature, l amitie, la peinture et l ecriture qui se rejoingnent en ce qu on nomme les livres d artistes.
Difficile d'être clair sur ces sujets, n'hésitez pas à éclairer de vos propres questionnement l'obscure, je suis comme Vous, tout aussi fragile dans cette quête et certainement pas péremptoire! C'est l'ensemble de nos fils qui font cordée!
Difficile aussi d'éviter d'avoir recours au jargon professionnel au risque de textes un peu longs! Désolé! ::)

De tout coeur, je partage vos multiples pistes!

Pascal
« Modifié: 28 janvier 2020 à 08:46:10 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #579 le: 29 janvier 2020 à 06:54:27 »
Bonjour!
Hier, Yacine m'a transmis un lien vidéo avec Isabelle Carmoin, psychologue en réseau de soin palliatif. Cette personne, avec plein de douceur, de respect et de professionnalisme évoque toutes les difficultés du  plaisir si impossible souvent pour nous, Rien à y redire, comme j'ai répondu à Yacine, j'adhère et salue très solidairement son engagement.
Sans recourir au terme de "profonde dépression" (l'une des complications d'une dépression est le suicide, ne l'oublions pas!) vous savez toutes et tous aussi bien que moi que la vie et ses plaisirs n'ont plus du tout le même gout après qu'avant et que dans les phases les plus cruelles, les plus aigües, même pas besoin de commentaires sur le sujet.
Deuil accompli ne signifie absolument pas que nous n'ayons pas à nouveau à surmonter des crises, des retours en arrière, des résurgences, des retour de balancier, appelez ça comme vous voudrez, je crois que vous comprenez parfaitement de quoi je parle.
Loin d'être inexpugnable, le bastion dans lequel nous déposons les valeurs occupant la place vide laissée par nos défunts a ses fragilités.
Neutralité, bienveillance, baisse de notre naÏveté, solidarité, j'oublie certainement d'autres aspects de cette valeur centrale que nous y défendons : la trace du vide laissée par nos défunts vit en nous, à jamais, lien si précieux qu'il ne faut pas y toucher, aussi douloureux, difficile, incompréhensible, hypersensible soit-il, ce lien est notre compagnon de voyage, non seulement du deuil mais de notre vie.
Les multiples agressions que nous rencontrons ou subissons, qu'elles soient générées par toute forme de prédation extérieure à nous ou moments de bouleversements intérieurs "attaquent" en quelque sorte notre équilibre.
Cet équilibre, à la fois fragile et solide n'économise pas que nous ayons à vivre des crises, plus ou moins déstabilisantes...Nombre d'entre nous font état d'un acquis d'apaisement très en montagnes russes, si je puis me permettre cette image......des hauts et des bas, points de suspensions!
J'ai le ressenti que chaque nouveau seuil franchi nous amène à ces retours en arrière, comme un travail de deuil qui s'affine quand notre psyché nous "sent" suffisamment solides pour le faire.
Par ex, très nouvellement, j'accède au souvenir même du moment traumatique avec plus de capacité à séquencer les moments si cruels de l'annonce. La charge et l'intensité émotionnelle comme le dit Eva, ( ce lieu que nous fuyons, ça c'est moi qui le dit!), logé au viscéral de notre être, du plomb fondu dans les entrailles, comme elle l'a évoqué : c'était pour moi la formule la plus proche de mon ressenti, tellement incapable de décrire avec des mots ce moment où "le ciel nous tombe sur la tête". D'abord le néant qui nous plie en 2, et pendant le 1/4 d'heure suivant, ce retour au temps, en qque sorte :  je ne savais pas si j'allais me suicider ou étrangler qq'un. Et ce étant complètement irrationnel, n'importe qui aurait fait l'affaire pour, c'est terrible à dire, mais pure vérité.  Bien heureusement les policiers municipaux de ma Ville m'ayant entendu hurler sont arrivés, par chance ou hasard, je ne sais, mais ils m'ont sauvé. Mes proches, amis et voisins étaient complètement neutralisés par l'impact de ce qu'il(le)s voyaient, ressentaient du choc aussi. Pompiers, hosto, je suis arrivé à me "transformer" en poupée de chiffon, et accepter qu'on me touche. Même à l'hôpital, l'approche d'un médecin soulevait ma presque "haine" de toute forme de soin. J'en étais encore même pas à imaginer le corps de ma fille autopsier le jour suivant sa mort. Don d'organes, j'en parle même pas non plus. c'est très récent que je puisse en "toucher" l'idée.
Vous remarquerez ce terme "intouchable". ça vous rappelle rien comme caste? Il y a dans notre bastion intérieur, un vide intouchable.. l'une des valeurs du couple que nous formons avec nos défunts, un intouchable, proche d'une caste du même nom.
N'est-ce pas l'essence du vide que d'être intouchable?
Ce qui est touchant, c'est douceur, gentillesse, attentions chaleureuses  qui circulent ici, et ça je prends! Comme le refuge des arbres que j'ai trouvé au milieu de la forêt  l'après-midi même de mon retour presque "fuite" du service des urgences de l'hôpital.

Bizs à vous!

Pascal.

PS: histoire de rajouter un petit clin d'oeil à la psychanalyse sans trop "jargonner" sur la viduité : un enfant qui se trouve être phallus maternel est néant. Je conclus ma première tranche analytique vers les 35 ans sur ce terme.
"mon être est néant" ou traduit en Lacanien "mon naitre est né en"... ça vaut le coup de réfléchir à ce maillage qui nous dépasse, vous trouvez pas? Courage, mes ami(e)s tenez le choc, la route du deuil raisonne avec l'hypercomplexe en nous.
« Modifié: 29 janvier 2020 à 08:16:35 par résilience et silence »
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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #580 le: 29 janvier 2020 à 14:17:36 »
    Re-bonjour!

J'ai ramassé ce truc-là, ça peut peut- être avoir un intérêt pour nous. ça croise certains aspects de mes écrits avec tout de même pour moi cette réserve du final, qui je l'avoue me dépasse un peu, pauvre libre-penseur athée spirituel que je suis. Mais, ça vaut le coup d'y jeter un coup d'oeil. Possible que dans le travail monumental mené par Qiguan sur les liens, cela y est déjà,..Je ne sais pas. Je risque le partage.

L'épreuve de la mort dépassée
Du deuil impossible, au deuil réalisé
hindouisme, un sage en priere L'évolution vers la liberté

Selon notre théorie, nous étions des primates naturels. Nous sommes des hommes constructeurs. Nous allons vers l'humain accompli.

Entre ces 3 étapes, l'ensemble humain s'applique à résoudre ses questionnements, gérer son environnement, maîtriser ses comportements et réduire sa plus grande source d'angoisse ; la mort.

Depuis nos origines, la façon de repousser, d'accompagner, d'accueillir la mort suit une courbe ascendante.

    Au début, lorsque nous étions des primates naturels, la mort était toute puissante dans nos esprits. Prisonnier d'un présent instinctif, le danger permanent nous frappait de stupeur et de peur. L'affolement la lutte ou la fuite était la seule réponse.
    Progressivement la conscience humaine s'est constitué et l'homme s'est rassemblé en clan, en tribu (période chamanique). L'homme à conçu l'idée d'un ailleurs. Dans cette période, le mort passe dans l'au-delà avec son corps (et toutes ses affaires pour ainsi dire).
    Puis les tribus se sont réuni et ont fondé les grandes religions. Dans cette période spirituelle, c'est l'esprit qui passe dans l'au-delà. Le corps est un simple véhicule de l'âme.
    Puis viennent en occident, ces "temps modernes" auxquels nous appartenons. Il s'agit d'une sorte de période scientifique matérialiste et nihiliste pour laquelle l'au-delà n'existe pas. N'y le corps ni l'esprit ne passe de frontière au moment du décès. La mort ne peut être pensée avec quelques sérénité. L'esprit matérialiste se raccroche à des restes de croyances pendant que la suractivité permet d'oublier la présence de la fin.

Nous pouvons donc considérer cette dernière période, comme une sorte d'avancé vers le deuil total. Une période qui, selon nous, se sépare elle-même en deux grandes étapes.

    Il y a la face actuelle dans laquelle le deuil est inacceptable, donc bifurqué.
    Et la phase suivante d'un deuil total mais cette fois-ci réalisé, admis, et dépassé. Dans cette ultime phase, la mort, d'une certaine manière, sera vaincue. L'épreuve du deuil n'aura alors plus lieu d'exister.

Le deuil total inacceptable

Pendant la période scientifique le divin devenu tellement impossible à imaginer, il est tout simplement marginalisé. Sans divin, il est impossible de concevoir un au-delà. Et sans au-delà, il est difficile de donner un sens à la création.

    Ce passage par l'athéisme devait s'imposer. Il est le fruit du matérialisme et de l'explosion de nos connaissances. Mais les remèdes fournit par l'ultra libéralisme pour conjurer l'angoisse découlant de la mort de Dieu ne sont pas satisfaisant. Ils contraignent l'homme moderne à contourner ce désarroi par des stratégies d'assourdissement (consommation, stress, agitation, plaisirs, fausse insouciance, hyper activité, hyper distraction, compulsivité, quête de pouvoir, bref, par la satisfaction des pulsions primaires).

L'être humain industrialisé semble alors obligé de nier le plus longtemps possible, la réalité même de sa mort (ou de se bricoler une après-mort quasiment polythéistes et suffisamment confortable).
Le deuil accompli

Après cette période d'occultation, viendra selon nous, la période du deuil accompli. L'humanité sera alors parvenu à transcender la mort. A la comprendre et à la dépasser grâce à l'expérience extatique.

    La question de l'au-delà (insoluble pour l'homme comme pour la science), disparaîtra tout simplement des préoccupations humaines, rapatriée dans un monde phénoménal devenu pleinement spirituel.

Autrement dit, l'humanité future, à travers la béatitude, le nirvana ou l'extase, fera l'expérience du divin sur terre et à travers cette expérience extatique l'homme anéantira la pensée même de la mort, donc la mort elle-même.

Nous sommes dans la première phase de ce deuil total, orientés vers la seconde.
« Modifié: 29 janvier 2020 à 16:19:37 par résilience et silence »
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Hors ligne Eva Luna

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #581 le: 29 janvier 2020 à 20:32:55 »
Lacan n'est pas ma tasse de thé...j'ai essayé pourtant..mais non...

La mort reste et demeure un Mystére et rien d'accompli n'émerge de tout ça... pour moi...

Et dieu dans tout ça?Ben, rien non plus...
Ou alors il est mort à Aushwitz...

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #582 le: 29 janvier 2020 à 21:46:42 »
Je doute d une veritable evolution de l humain face aux questions fondamentales. Et, a choisir, je prefere une humanite  humblement bouleversee par la mort a une humanite presque toute puissante a accomplir sans souffrance un deuil total qui me parait glacant. Personellement, avec douleur et mystere, je suis plus proche de Neanderthal je crois.
Bien a vous tous, toutes.
Anic
"Gardons vivant ce que nous avons frole ensemble de plus haut" Christiane Singer

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #583 le: 30 janvier 2020 à 06:02:24 »
Salut! Et avec un peu d'humour, je vous salut, Eva, Anic! ;) dieu en minuscule sans plus!
Oui, je partage votre avis. J'ai un peu médité ce texte hindouiste, il me semble, , mais soit c'est pas de mon niveau, soit il produit sur son final  comme Anic le dit un aspect glacé qui me heurte.
Lacan n'est pas non plus ma tasse de thé, côté  élite, surtout. Mais il faut reconnaître que je fus surpris voici 2 ans d'un quasi copié/collé du seul texte de lui que je suis arrivé à finir, celui de la lettre au roi, tiré d'une nouvelle d'Alan Edgard Poe.
ça m'avait bluffé, littéralement.
Sans jargonner, une lettre avait circulé dans le collège où exerçait ma compagne pour finir affichée sous son nez, tombée "malencontreusement" du cartable d'un collègue dans le couloir...Magnifique! Le symptôme qui s'affiche en empruntant un passage de l'inconscient collectif et  individuel m'avait à l'époque orienté pour désosser l'image d'une intrigue digne de cour du roi dont les profs se résumaient à agir en véritables  courtisans! Bon, il faut reconnaître un point très positif à l'école de pensée Lacanienne d'être enfin rendue compréhensible par certain(e)s de ses adeptes. j'ai assisté à un séminaire à Diderot qui m'avait bien plu, et pour au moins 1 des participants en tribune, solide, responsable, éclairé, humainement "humble". Le titre de ce séminaire était "la vengeance au féminin"!!!
Bien sûr, cet intervenant avait été "pris à partie", "attention, voilà l'inquisition" avais-je dit en aparté à ma compagne qui y assistait aussi, (les querelles de clocher, ça me ::), et je décroche!). Cet intervenant prenait position très critique sur "l'étiquetage" des patients comme formule répandue et solution miracle des diagnostics...Je suis bien d'accord avec lui! J'ai un moment décroché sur le contenu mais absolument pas sur le contenant.
En gros, je me force à ne pas jeter  bébé avec l'eau du bain, et constate qu'une école de pensée, qu'elle qu'elle soit me semble saine quand la critique reste possible. Dans la pensée systémique qui est ma tasse de thé, je me suis littéralement arraché les cheveux en "corrigeant" des mémoires de personnes croyant que 6 mois de formation sur le sujet les intronisait praticien(nes) en titre. A frémir.
Eva, je partage avec toi ce "que ta volonté soit faite" sans autres états qu'un assentiment à genoux, justement.
J'ai dans mon sang qques traces d'origine Ashkénaze parties en fumée, du  Breton explosé en 39/45 et du Poitevin abîmé en 14/18.  De l'intergénérationnel qui me faisait dire avec "humour" quand j'exerçais encore :
"Vous savez, quand on naît, autour du berceau, il y a des cadeaux, mais certains sont radio-actifs".  Fée Carabosse  s'est glissée dans la file. Et c'est nous qui héritons du paquet.
J'en ai autant voulu à dieu qu'à la psychanalyse de n'avoir pu désamorcé suffisamment la charge active qui m'a été transmise, en bonne partie inconsciemment, malgré mon parcours analytique.  Il y a dans ma conscience de responsabilité paternelle une colère immense couplée à une impuissance d'avoir su juguler ce qui, en partie, je surligne ce "en partie", a mené ma fille à son destin fatal.
Je suis aussi pleinement d'accord avec Isabelle Carmoin sur les signes de franchissement des étapes du deuil : hier j'ai fait des crêpes avec la musique à donf, ce que je n'avais pas fait depuis 4 ans. j'adorais cuisiner sur du rock plein pots, et ça n'était plus arrivé depuis la mort de ma fille.
L'ensemble de ma famille n'a ni su, ni pu m'assister dans ce cheminement de deuil. Pas un appel, pas un signe, rien.
ça fait partie des combustibles de ma colère si violente qu'il m'a fallu passer par une demande d'aide. C'est aux compétences chamaniques que je me suis adressé. Je ne peux que reconnaître que le contact avec cet entre-deux, dans un cadre thérapeutique,( ça fait redite, mais tant pis), qui m'a aidé à éteindre cet incendie. Il en reste qques braises et je n'ai pas la moindre envie de souffler dessus : au contraire même.
Tout ce qui m'intéresse, c'est comment, nous "les Intouchables" nous pouvons apporter un peu de calme au vent furieux qui souffle dans les affres du deuil pour d'autres.
J'ai définitivement rendu mon tablier de clinicien. ça ne m'empêche pas de partager au mieux possible ce "potentiel de guérison" qui accompagne un apaisement aussi relatif soit-il.
Je suis vraiment "content" que l'on puisse discuter par ce forum de sujets aussi brulants, sans non plus se prendre pour les pompiers de service! Mais fier de tenir debout, avec vous et en partie grâce à vous!
Perso, je garde de ce texte hindouiste la question ouverte : deuil accompli, deuil apaisé, deuil fini? Sans réponses qui clôturent cette réflexion partageable de notre vivant, et le questionnement qu'elle soulève,  je crains.

Bizs de tout coeur.

Pascal.

PS : agent Orange a trucidé le virus de ma boîte mail, sans bousiller tout comme au Vietnam! Merci les plongeuses indéniablement Asiatiques, de plus!
« Modifié: 30 janvier 2020 à 07:06:26 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne Eva Luna

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Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #584 le: 30 janvier 2020 à 13:22:59 »
La fée Carabosse avec ses multiples paquets pas cadeaux...officie autour de moultes berceaux...

Ta fille a hérité de certains paquets.. ça a joué un rôle dans la fin de son histoire...Tu n'en es nullement responsable... je le pense du fond du coeur et du reste aussi...

Deuil éternel? éternel et mouvant...?

Crêpes au rock, les meilleures...Arrivées en leur temps, elles n'en sont que meilleures.Ce petit signe du mieux est si précieux...