Auteur Sujet: Parent divorcé et désenfanté  (Lu 186128 fois)

0 Membres et 2 Invités sur ce sujet

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #555 le: 20 janvier 2020 à 07:04:46 »
Hello!
Au fait, perso, je suis adepte d'une boutique d'artisanat du Népal avec de prix oscillant de 10 à 30 euros maxi! En plus, j'aime bien le nom, Savdana, ça me parle!!!! ;)
Hiérarchie des douleurs!
Il y a pas mal d'années, quand il restait des survivants de 14/18, j'avais regardé un débat sur le sujet. D'anciens poilus se sont écharpés pour savoir quel endroit du front était le plus ignoble, l'un parlant des shrapnels en montagne alors que l'autre avait vécu l'enfer de la boue des tranchées. ça m'avait retourné de voir ces 2 hommes sortis l'un comme l'autre de cet enfer tout aussi  paralysés chacun dans leur douleur réciproque sans pouvoir s'en délier. Ils en étaient prisonniers. Comme s'il y avait un mérite particulier à reconnaître plus dur ou pas  d'avoir affronté l'horreur dans la boue ou les rochers.
Mon propre grand-père, survivant de Verdun et du Chemin des Dames ne parlait jamais de ce passé. Ses médailles étaient dans le fond d'un tiroir, rempli d'un fouillis tout aussi révélateur du fouillis psychique que lui avait laissé cette guerre. Par contre, de temps à autre, il allait boire avec d'autres anciens poilus en dégermant des patates et, alors enfant, je les entendais évoquer en boucle des souvenirs où des numéros de côtes croisaient des dates, des lieux, des morts et des horreurs vécues.
Parmi nous, les parents endeuillés, combien ont croisé ce propos : "c'est le pire"?
Je fais maintenant tout mon possible pour esquiver ce genre de question.
Je ne sais pas quoi y répondre d'autre que l'esquive, la dilution, l'ignorance feinte, le silence..... J'ai expérimenté plusieurs formules et  chaque fois, j'étais encore plus mal après avoir répondu qu'avant.
De son passé, mon grand père m'a transmis son refus de la hiérarchie : il a fait ses 4 années de guerre 2ème classe, refusant tout autre condition.
Daniel MERMET a aussi un grand père qui a été de même survivant de Verdun et du chemin des Dames. Il en a fait état lors d'une présentation publique du film sur l'histoire du mouvement ouvrier américain du "point de vue du lapin et non des chasseurs", a-t-il dit avec son humour pointu. Quelle importance de savoir si son grand-père fut gradé ou pas? Aucune. Il a survécu et produit de la filiation, comme mon propre aïeul.
La force pacifique qui met tant de temps à germer en nous, les endeuillés, ne peut s'établir, à mon avis,  sur une hiérarchie étalonnant les douleurs pas plus que je n'ai l'exclusivité du cheminement dans le deuil, ni quiconque.
Le deuil est universel, mais la façon dont la mort frappe à notre porte est unique à chaque être, tout autant que sa façon de frapper. Ce que nous en faisons nous appartient et je vote pour la paix!
Respectueusement.
Pascal.
« Modifié: 20 janvier 2020 à 07:30:21 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #556 le: 21 janvier 2020 à 07:07:03 »
Bonjour à Vous.
J'ai besoin d'aide. Je cherche à identifier le changement de posture que je ressens dans cette quatrième année de deuil, celle que je nomme "accompli". Ce processus se résume à une question : quel passage entre une résilience passive et une résilience active?
Je m'explique le plus synthétiquement et clairement possible :
Résilience passive essentiellement tournée vers notre propre équilibre intérieur après le dévastation que nous avons traversée.
Résilience active tournée vers autrui dans ce potentiel de guérison que j'ai évoqué plusieurs fois, potentiel de guérison qui pousse en nous et demande à fleurir.
La grande force de ce forum est d'être un vecteur de ce potentiel, sans le moindre conteste de ma part, en tout cas. La marge de manoeuvre qu'il laisse sous égide de bienveillance et neutralité parle d'elle-même, respectant les limites de chacun dans les règles d'autonomie qu'il (se) pose. Auto-nomos : les règles que chacun définit pour soi-même.
Je formule ma question sous un autre angle : quel passage emprunter entre le virtuel et le réel?
Groupes de parole, groupes de rencontre, débat public, toute forme de diffusion a ses avantages et inconvénients, ses possibles et ses impossibles. En l'état, c'est par cette porte du virtuel qu'il est le plus simple de réfléchir, de co-réfléchir sur ce sujet qui émarge sur des débats plus larges, comme évoqués par Assiniboine, par ex, la santé mentale, entre autres.
Il est aussi possible de formuler la question sous cet angle : comment transférer les "compétences" du particulier au général? Le "temps au temps", comme j'ai adressé à Yacine en MP ce matin...le temps de décanter, maturer, réfléchir, partager, enfin tout ce que vous connaissez aussi bien que moi! Et mesure garder, j'ajoute! Courage.

Tout mon respect.

Pascal.
« Modifié: 21 janvier 2020 à 07:34:32 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #557 le: 22 janvier 2020 à 06:17:12 »
Bonjour!
J'ouvre mes envies matinales d'écriture par cette phrase :
"Tout système ne se pose de problème qu'il ne soit en capacité de résoudre".
Chaque question posée est une graine.  Une fois posée, plantée en terre de réflexion, comment va-t-elle germée?
Son devenir, sa capacité d'adaptation, sont en recherche des engrais susceptibles d'animer sa croissance.
Comme titre  le quatrième bouquin de la Relève et la Peste ; "ce n'est pas la nature qui se défend, c'est nous qui défendons notre nature".
De cette plante en germination, il faut saisir la sève : courant de vie qui circule, mouvement des interrogations, des partages, des tensions qu'il suscite, et bien d'autres....Dans ce terreau de maturation, notre deuil est élément essentiel pour notre communauté d'appartenance. Il nous pousse à côtoyer l'extrême douleur, à l'aiguillon de nos errances, soient-elles passées, présentes ou futures. Pour qu'il puisse devenir potentiel autre que seule souffrance, tout comme cette graine, le temps propose sa force.
A son fil, nous coulons pour qu'il s'écoule en nous,  cautérise nos plaies et opère le lent, si lent travail de cicatrisation qui accompagne son déroulé.
Souvent, j'ai été totalement dérouté, submergé par la colère. Je n'ai eu d'autres choix que de l'enclore, telle était la furie de ses assauts. Mais, comme nombre d'entre nous, le masque du sourire laissait filtrer le fond d'orage qu'il déguisait.
C'est certainement ce système de défense que mon psychisme a eu le plus de mal à solutionner.
Il m'a fallu passer par un état de conscience modifié (dans un cadre thérapeutique, n'oublions pas!!!) pour me défaire de ce vêtement. Le temps a fait le reste, quelques mois...la graine de colère est un épineux à l'aune des berbéris qui défendent nos jardins d'intrusions malvenues! Agressifs, ils défendent l'intimité de nos blessures de toute la force de leurs épines! Oui, chaque plante a sa propre logique!
Prendre précaution d'autrui pour qu'il ne se blesse pas sur nos épines révèle la qualité du jardinier à l'oeuvre en nous, la parenthèse d'Adnarag sur le terme de résilience en est un bel exemple. Je le reçois comme tel.
Il est temps de clore cet écrit matinal, peu de sommeil en ce moment demande un bon café tranquille à observer le ciel nocturne!
Bonne journée!
Pascal.
« Modifié: 22 janvier 2020 à 06:57:23 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #558 le: 23 janvier 2020 à 06:32:12 »
Hello!
Bien des situations croisées dans notre vie quotidienne secouent nos personnes. De nombreux endeuillé(e)s ont, comme moi, espéré du repli nécessaire au déroulé du deuil qu'il soit facteur de tranquillité, de respect, voire de protection . Il n'y a plus de signes vestimentaires qui marquent au regard d'autrui cet état de profonde vulnérabilité....en achetant, voici quelques années ma maison, un vieux bandeau de deuil "gisait" au fin fond du tiroir d'une ancienne armoire abandonnée au sous-sol.
Attaché à l'ancien, je l'ai gardé comme on peut garder les vieux reflets d'un passé qui n'est plus...A ce moment je ne savais ni ne pensais que ce brassard du deuil me questionnerait un jour comme il le fait maintenant : j'étais encore du côté de la barrière où la mort prématurée n'était pas venue toquer à ma porte et amener le tremblement de terre que vous tou(te)s  connaissez.
Nous avions avec Fédo échangé l'année dernière sur cette désagrégation des signes sociaux du deuil, si je me souviens bien. Il fut même un temps où j'ai hésité à ressortir ce vieux bandeau de son tiroir et le porter, comme dans les anciens temps. J'avoue être un peu fatigué parfois d'être qualifié "d'original" et, bien sûr, je ne l'ai pas fait, fatigué aussi d'argumenter en mots le sujet de notre droit à la vulnérabilité si je me risquais à en afficher le signe.
Comme nombre d'entre nous, j'ai privilégié solitude sociale et repli, derrière mes épineux pour reprendre le fil d'hier!  Ce forum  (merci, d'ailleurs,aussi à celles et ceux qui le tracte avec Yacine) fut le premier portail que je poussais pour retrouver une communauté d'appartenance, mu (^?) aussi en partie par l'indifférence générale ou la maladresse d'autrui, tout ce que vous connaissez parfaitement aussi, englobant l'abandon de proches, familiaux et autres, que vous connaissez parfaitement de même. Le deuil, à la fois, désagrège nos relations affectives et sociales et, à la fois,  les renforce comme une sorte de révélateur d'autrui.
Le double mouvement que le deuil opère est d'être aussi un révélateur puissant de nous-mêmes autant que du lien social, tant d'une part,  l'attaque de nos territoires intimes est profonde, tant, d'autre part la vulnérabilité nous désigne aussi comme des proies à tous les prédateurs financiers et autres qui circulent. Je parle là d'une posture de deuil accompli et non des étapes précédentes, je précise tout de même pour transmettre aussi toute ma compréhension des phases ou tout recul est totalement insupportable et absolument impensable. Pas question de blesser autrui sur mes épines ni sur mon absence d'épines. Pardonnez moi si c'est le cas.
Ne plus afficher nos signes de deuil à long terme est finalement une défense : à la fois elle offre la  protection du repli mais transmet aussi un indice peu flatteur de notre lien social. désolé, mais les postillons sur les prédateurs, c'est exprès! ;D
Colère éteinte ne suppose pas qu'il n'en reste quelques braises....Et apprendre à manipuler avec précaution les restes de ce qui fût un incendie intérieur aussi dévastateur que ceux d'Australie demande patience.
Le temps au temps et la patience font un joli couple!!!!
Courage, mes ami(e)s!
Pascal.
« Modifié: 23 janvier 2020 à 07:03:51 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne Eva Luna

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 3265
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #559 le: 23 janvier 2020 à 13:16:05 »
Passée maitre/maitresse? dans l"'art de dire que ça va bien sans que personne, sauf ma fille et une amie  ne me  questionnent plus avant...et ma maman aussi qui a vécu pareil tsunami...
Il y a une pudeur ? à ne pas exposer dans leur face réjouie la douleur résiduelle permanente de la souffrance de la mort d'un enfant... ils ont tous tellement envie de penser que ça va bien!J'ai tellement envie de basculer du bon coté de la force!
L'approche des 10 ans exacerbe vivement TOUT...étonnamment...
Et ça va bien parfois mais toujours est présente cette incongruité absolue qu'est la mort d'un enfant avant son parent...père ou mère...les séquelles du tsunami sont longues à se résorber, si jamais elles se résorbent un jour...

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #560 le: 23 janvier 2020 à 15:31:18 »
Je suis d'accord avec toi Eva, pudeur. Nous développons certainement une forme exacerbée de pudeur. Peut être autre chose que la pudeur aussi, par ex,  je m'interdis de dire "mettez-vous à ma place" ce qui supposerait que je puisse évoquer l'idée même d'un décès d'enfant (en vie, bien sûr, c'est presque idiot de préciser)  chez autrui. Je n'ai jamais, jamais utilisé cette formule, même dans les pires moments. Un réel tabou face à cette formulation utilisable dans des circonstances plus anodines pour tenter de faire comprendre ce que l'on vit. Je ne vois pas comment le nommer autrement que sous forme de tabou.
Pour la pudeur, tu as raison Eva, c'est juste je pense de nommer ainsi ce qui, en quelque sorte, fait aussi partie des séquelles.
Est-elle exacerbée comme je l'écris ? Je ne sais pas. Omniprésente en tout cas.
« Modifié: 23 janvier 2020 à 15:43:08 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #561 le: 24 janvier 2020 à 05:59:28 »
Bonjour à vous!

Petite déstabilisation de ma tranquillité d'esprit qui me contraint d'être plus souvent en veille qu'en sommeil!
Aléa jacta est, faut faire avec et saisir les opportunités que ça ouvre...un petit groupe de vils  spéculateurs a croisé mon chemin, utilisant des méthodes assez sales pour obtenir bénéfice financier sur le dos de la collectivité, et pas de chance, je suis en première ligne de leur attaque, résistant un peu solitaire à la prédation ambiante. Cela dit, je ne m'en sors pas mal, mais c'est pas encore gagné.
L'un des éléments produit par les séquelles du deuil se résume à ce que j'appelle "la voie de l'aikido", retourner la force de l'attaquant contre lui-même pour le mettre à terre. Néanmoins, dans un premier temps, il faut subir l'attaque et c'est un peu pénible. Bien sûr, nous avons vu bien pire, mais un peu comme Anic, j'ai  l'impression d'avoir 1000 ans, une autre séquelle de notre deuil. Notre temps intérieur s'écoule différemment!!!
Cette "voie de l'aikido" est un peu recto/verso  et s'applique aussi à nous-mêmes, je trouve. Après le tsunami, nous avons du retourner en nous  au fil du deuil chacune de nos émotions les plus intimes pour émailler dé résilience notre devenir. Plus une seule fête n'a le même gout, plus un réveil en sifflotant, plus un instant d'émerveillement qui ne soit panaché du lien omniprésent à nos défunts.
Et je maintiens qu'il y a faire appel au surhumain en nous pour retourner cette force de dévastation en autre chose.
Je n'aime pas, comme vous le savez, le terme de reconstruction, même s'il n'est pas entièrement faux. Je préfère celui de transformation, je le trouve plus adapté à mon ressenti.
Souvent, je m''appuie sur la force "tranquille", les guillemets, c'est exprès et par respect, de Sitting Bull et la violence "déchainée" de Geronimo. 2 façons "d'apprivoiser" une dévastation, sans jugement de ma part; juste la recherche d'un point d'équilibre face à des exemples hors du commun de résistance à la dévastation. Ce point d'équilibre oscille, indéniablement, au gré des agressions que nous croisons, d'autant plus que le côtoiement de l'extrême a amplifié nos perceptions.
Vous vous doutez bien que je ne fais nullement l'apologie de cette transformation, je me contente d'en constater les effets....Rien de plus. Arriver à les saisir, la différence qui fait différence, en somme, se résume aux nouvelles postures que le deuil nous amène à traduire, autant dans nos partages que dans nos trajets solitaires.
Comme la force phorique (f ou ph, nsp ???!) est  sève de métaphore, potentiel de guérison est sève de cette transformation. Et comme dans les arbres, elle pulse à son rythme!

Bizs!

Pascal.

Merci à vous, sans ambages, de supporter le poids de mes réflexions!
« Modifié: 24 janvier 2020 à 06:18:36 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne katrinap

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 831
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #562 le: 24 janvier 2020 à 10:10:31 »
non seulement on supporte cher Pascal le poids de tes réflexions, mais pour ma part je t'en remercie elles me font du bien
tu as une sémantique magnifique j'aimerai avoir la même prose
je rejoins complètement ton discours sur la transformation et non la reconstruction,  la reconstruction pour moi signifierait un gommage de nos défunts,  la transformation, évoque pour moi un tournant, un Autre dans une Autre vie (au sens analytique du terme)
C'est une transformation qui ne va pas sans mal, ni pour moi sans culpabilité et regret de n'être plus avec mon père,  mais je l'associe au stade où j'en suis du deuil (quel mot là encore impropre pour moi) à une transformation de mon ressenti du vide, comme une forme (parfois pas constante) d'intronisation de mon père en moi et de fait me sentant moins seule
peut être une forme d'oedipe constant mais j'assume...
merci
amitié
katrin

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #563 le: 24 janvier 2020 à 12:38:56 »
Retour d'une belle ballade avec ma chienne et en plus un chouette mess!  ;) :) :) :) :)
Katrin, je partage ton avis sur le gommage, ça me fait la même impression.
Mes meilleures pensées à toi et merci aussi pour le compliment sur ma prose. Cool!
En me baladant, d'ailleurs, je pensais qu'il y a plein de personnes sur ce forum qui sont bien plus habiles que moi pour soutenir autrui et le font bien mieux que je ne saurais le faire.  Alors, je te retourne le compliment, la "voie de l'aikido", ça marche aussi pour notre solidarité mutuelle!!! Vraiment Katrin, tu fais un sacré bon boulot de soutien comme d'autres, et ça me fait aussi du bien de le lire! Très honnêtement.
Bizs.
Pascal.
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne katrinap

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 831
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #564 le: 24 janvier 2020 à 14:34:09 »
ton pseudo cher pascal est bien reflétant ta belle personnalité résilience
pour le silence quand tu t'exprimes c'est toujours avec déférence humilité et beauté tu apportes beaucoup
je t'embrasse
katrin

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #565 le: 24 janvier 2020 à 15:10:49 »
Vraiment merci Katrin.
Pour reprendre le terme d'Eva, le vide ouvert en nous par la mort nous laisse des séquelles. C'est réellement un terme exact.
Séquelles. Et le travail que nous "propose" la mort est de transformer ces séquelles en force positive. C'est surhumain comme chantier, telle est son ampleur. alors, les petites briques qu'on s'amène les uns et les autres, je prends!
Bon, c'est l'heure d'aller souffler dans ma corne (nom adorable donné au saxophone en langage Pays-Bas!,J'admire!)
Un blues en ré pour Vous, mes ami(e)s!
Pascal.
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #566 le: 25 janvier 2020 à 08:03:00 »
Hello à vous!
ça a marché, ma "corne" a bien sonné, et ne croyez pas que je m'appelle Roland (de Ronceveau), si je me rappelle mes vieilles leçons d'histoire! Charlie Parker non plus, j'aime plutôt le style "Crazy Blues" par S. Bechet, pour celles et ceux qui connaissent, même si je suis loin d'avoir son niveau ! Côté corne je reste un humble musicos!  :D
Bon, je reprends ce terme de séquelles, amené par Eva, qui sonne tout aussi juste à mes oreilles.
Comme reconstruction/transformation, je préfère ce terme séquelles/je ne sais pas encore quoi,  à cicatrisation/résilience qui ne me parlent pas des masses, pardonnez la formule un peu directe.
Dans notre questionnement profond sur ce vide intérieur,  vide séquelle lui-même de ce que la mort nous amène, nous les Vivants,  à vivre, je me permets aussi de reprendre la formule du bouquin de la Relève et la Peste: "nous ne défendons pas la nature, nous défendons notre nature".
La nature a horreur du vide, dit-on souvent, et je me rappelle avoir croisé, voici qques années, une étude d'un Mr d'origine Grecque, dont, j'en suis désolé, j'ai oublié le nom.
Le développé de son argumentation se structurait autour de ce concept de vide, systématiquement comblé par de nouvelles adaptations de Dame Nature. Autant que je me souvienne, il pourfendait les illusions d'un monde sans risques, sans virus, sans renouvellement constant des formes adaptatives du vivant, éventuellement toxiques ou pathogènes.
L'illusion d'une médecine toute puissante nous garantissant l'immortalité en filigrane de notre rapport au monde était sur la sellette de cette étude. C'est bien dans ce fantasme collectif sous-jacent que nous avons baigné, sans nier pour autant les avancées indéniables en matière de sciences, de protection médicale, de recherche,etc...Un travail de tri très bien traduit par cet adage :"séparer le bon grain de l'ivraie".
J e crois et me permets de le présenter à votre propre réflexion, que c'est le travail que nous déposent ces séquelles.
Comment les "apprivoisons-nous"? Comment s'en approprier le potentiel sous autre forme que le seul douloureux?
C'est loin d'être simple à approcher, si acérées sont ses épines. Heureusement, mille rosiers témoignent de leur splendeur, de la beauté de leur floraison vers les mois de mai/juin...En attendant, je vous transmets ce joli propos de jardinier pour les rosiers : taille tôt, taille tard, mais taille en mars!". ;)
Le temps au temps, quoi...Enfin sans que l'urgence climatique ne modifie radicalement tout nos concepts en matière de jardin. :-\
Printemps, été,automne, hivers....et puis printemps nous a produit ce film magnifique de Kim Ki -Duk.

Plein de bonnes pensées à vous.

Pascal.
« Modifié: 25 janvier 2020 à 08:17:13 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne Faïk

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 1211
  • Terra Incognita
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #567 le: 25 janvier 2020 à 10:46:03 »
Il y a un bon bout de temps, j’écrivais J’optimisme et énumérais tout ce que j’entreprenais pour essayer de faire refleurir mon jardin intérieur dévasté. Séparer le bon grain de l’ivraie. Peut-être n’en étais-je pas arrivée aux séquelles encore. On m’avait répondu alors que je faisais tout bien comme il faut ...
Toujours est-il que quelques années plus tard, on ne peut pas dire que j’en suis à espérer une quelconque floraison. Peut-être que mon environnement est trop déréglé encore. Trop acéré.
Et puis ras le bol de se colleter aux épines. Le temps passe et il nous est également compté. Aussi il y a bien des fois où on a juste envie de dire Merde, merde, merde ! et de se poser là. En attendant. Quoi ?

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #568 le: 25 janvier 2020 à 11:20:43 »
Bien d'accord avec toi, Faïk. pas de problèmes au niveau du ressenti intérieur, je partage.
Par contre, au niveau extérieur, à mon avis, l'un des problèmes auxquels nous sommes confrontés tient dans ce propos tenu par un de mes banquiers voici pas mal de temps :
"Mr, si vous ne vous intéressez pas à votre consommation,  croyez moi que la consommation, elle, va s'intéresser à vous".
Comme situation de repli, je serais bien allé dans un monastère en haut de l'Himalaya, si lourd était mon ras-le-bol de me colleter aux épines comme toi (...tu l'as vécu, bien sûr!!!pas se tromper sur la forme du propos!!! je fais bien de tjrs vérifier mes écrits! :P). Très franchement, ça m'a traversé l'esprit comme nombre d'entre nous, je pense, le refuge monacal!
Les contemplatifs ont leur fonction que je respecte comme leur choix, mais ce n'est pas ainsi que mes propres pas se sont organisés. Et le monde toque à notre porte d'endeuillé(e)s sans souvent prendre de gants.
Epines intérieures/épines extérieures, c'est aussi, à mon avis, du recto/verso qui s'est amplifié comme tout le reste de nos ressentis. Loin d'être simple, je suis entièrement d'accord et loin, bien loin d'un "optimisez ça et tout ira bien". ça, c'est plutôt dans le camp du déni, je trouve.
Allez, courage à nous!
PS : j'ajoute mille pardons Faïk pour cette formulation qui aurait pu porter à confusion, mais je ne doute pas que tu avais saisi la bonne formule, mais bon, autant pour moi! :-*
Et l'histoire des virus qui nous viennent de Chine ne fait que confirmer les risques d'une réponse de Dame Nature à la hauteur du mépris qu'on lui témoigne. :( Bigre, c'est bien à nous d'aller vers elle respectueusement et non l'inverse. Les arbres nous enseignent pourtant que le mouvement est plus dans notre camp que dans le leur! Et les pratiques des cultures anciennes montrent tout autant que l'Invisible nous écoute quand on s'y prend avec responsabilité et humilité.
un sacré chantier, pour sûr! Franchement je comprends que la petite Gréta fatigue à crier dans sa corne! Pfouh, quel pain sur la planche on a, Chaud/patate!
Allez, je me limite à mon étage et redescends sur terre retrousser mes manches!  :)
« Modifié: 25 janvier 2020 à 14:13:25 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne résilience et silence

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 753
  • One eye dog's man
Re : Parent divorcé et désenfanté
« Réponse #569 le: 26 janvier 2020 à 06:54:01 »
Bonjour à vous!
Ce matin, je me sens comme "gentil géant" au fond de l'océan qui demandait de l'aide à de tout aussi gentils plongeurs pour qu'elles (ils) puissent le débarrasser des restes d'un filet de pêche enroulé autour de ses nageoires depuis des lustres!
Boudu, dommage que le saxophone ne marche pas sous l'eau, j'aurais volontiers été tapé un crazy blues pour accompagner le chant des baleines, nostalgiques d'un monde où grignoter du plancton ne demandait pas un vrai parcours du combattant!
Me v'là hameçonné sur ma boîte mail par des tentatives aussi collantes que le fameux bout de scotch dans Tintin pour me faire gagner un dernier smart-trucmuche sur une pseudo loterie qui au bout du fil à pêche me demande mon numéro de carte pour siphonner ma naïveté! Si qq'un connaît le moyen de couper le fil à gogos, je prends, étant un peu de la génération plus proche de l'épistolaire que du virtuel, j'aimais plus recevoir le plancton de mes lettres que des tentatives de hackage! D'accord, c'est moins simple de phagocyter Mr le facteur que ma boite mail, mais tout de même plus simple pour communiquer, nos boîtes à Pandore ! Pitié je laisse désespérance de côté!
Cela m'amène à activer mon propre clean-up de la confiance! Comment garder cap sur la confiance en autrui dans un monde dominé par la rapacité? Il a vraiment quoi de se gratter la tête pour savoir comment faire pour expliquer aux prédateurs de tous genres qu'on vit bien plus en paix en cultivant en soi une rigueur d'honnêteté, très proche de nos fondamentaux : ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasses!
Aller dire ça à un requin, il ou elle vous rigole au nez.
Baisse de notre seuil de naïveté et humour sont toutefois de bonnes armes pour "gentil géant"! Pas toujours à notre portée d'endeuillé(e)s, je le concède sans problèmes, mais, bon sang, Mme La Mort, en toute humilité, j'aimerais bien que tu me prêtes ta faux pour couper l'herbe sous le pied à tous ces malotrus de l'honnêteté!
Et j'ai bien dit l'herbe, pas la tête, il(elle)s sont comme l'hydre de l'Herne, tu coupes à droite, ça repousse à gauche! A vous faire perdre la vôtre dans le dédale qu'il nous faut franchir pour rester zen et éviter les multiples traquenards en forme de filet de pêche! Vive les poissons d'avril, au moins ceux-là, ils aident les lutins à rigoler, à nos dépens, parfois, mais, ceux-là font partie d'un monde imaginaire qui a bien enchanté des moments de mon enfance!
Réenchanter le monde, ce n'est pas non plus être pris pour une truffe!

Allez, avec l'urgence climatique, même les champignons vont croitre aussi vite que les ailes de notre changement, tous mes bisous à fée Clochette!

Une de mes amies artiste peint d'ailleurs ce monde des lutins au point où quand je pense à eux (son compagnon est sculpteur) je les appelles les Lutins! :D Heureusement il n'y a pas que du Guernica dans la toile, hommage au grand Pablo!

Pascal.
« Modifié: 26 janvier 2020 à 07:04:57 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.