Hello!
Ah ah Catherine, ça y est t'es membre héroïque!
Sans commentaires, Fedo, sinon tu vas te faire virer du cours, dernier rang ou pas!
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Mon grand père, ses médailles, elles étaient dans un tiroir, bien mélangées avec le reste du joyeux bordel qui régnait dedans. De temps en temps, on les sortait avec mon cousin, pour jouer avec, mais ça durait pas car à chaque fois, mon grand père ou ma grand mère les refoutait dans le vrac du tiroir. Faut dire que du Chemin des Dames à Verdun, Pépé était chaque fois dans les derniers rescapés, 2ème classe jusqu'au bout, salement amoché et alcoolique. ça a marqué la filière paternelle d'un joli tendon d'Achille : obligé d'être au dernier rang, pas médaillé et réparateur en cycles et motocycles, mon premier boulot, suivi du 2éme, "réparateur" en cycles humains, ce coup là, (modestement dit tout de même, très sérieusement) et allant au boulot en moto! Hier, j'ai exploré l'histoire Amérindienne : chaque être était considéré comme détenteur d'un pouvoir qu'il cultivait ou pas. Cette conception reflétait une diversité d'approches qui m'a fait le plus grand bien, parce que personne n'était condamné à être guerrier comme Pépé le fut, appelé et pas le choix, va à la boucherie au nom de la patrie. Mais bon, ça ne me fait pas rêver (de jour
!), car les Amérindiens en ont vraiment bavé : décimé(e)s par les épidémies, dépecés par les traités, le commerce fallacieux, l'alcool et le reste, déportés et acheminés dans des camps, traqués et assassinés, déchirés dans des choix infernaux voire inféodés à tuer les leurs, une horreur. Et la palette de leurs réactions m'aide à avancer : aussi féroces que celles de Géronimo ou plus politiques comme celles de Cochise pour les Apaches, voire intégratives comme celles de Major Ridge pour les Cherokees, par exemple, au final, il n'y a pas de recettes magiques. Seulement des dosages, comme pour les poisons et médicaments et à chacun(e) le sien dans cet univers cruel qui nous amène à pleurer, "on" le partage et ça c'est dans le camp du bien, de l'aide, du respect et de la résilience.
Eva Luna – Isabel Allende (1987)
Entre comédie et tragédie, l'univers d'Eva Luna est un théâtre cocasse et cruel, peuplé de personnages inquiétants et loufoques : sa mère qui arrache son père de l'agonie en lui faisant l'amour, sa marraine qui engendre un monstre à deux têtes, l'une blanche et l'autre noire, grand-mère Elvira qui dort dans son cercueil, Huberto Naranjo, gosse des rues qui deviendra guérilleros, la Madame, puissante maquerelle de la capitale, Mimi, travesti promu star de la télévision nationale, Riad Halabi, commerçant moyen-oriental au coeur tendre et aux caresses savantes... Et Eva elle-même, née bonniche rebelle, rêveuse et émerveillée, dont le talent de raconteuse d'histoires lui permettra de sortir de la misère et de la servitude.Avec toute ma considération, Eva, pour cette si difficile journée d'hier ainsi que pour Emmanuelle, Raphaël, Javotte ma fille, Mircéa et toutes et tous.
Comme Fedo, solidairement, chaleureusement, respectueusement.
Pascal-ito.