Tout le monde crois que je vais bien, je sais très bien faire semblant. Mais voilà aujourd'hui, j'en ai marre.

Bonjour lili,

Voilà bien le problème que, toutes et tous, nous connaissons dans notre deuil.

Les "autres" passent très vite à autre chose sous prétexte que la vie continue et ils oublient que nous cheminons plus lentement qu'eux et que pour certain(e)s leur vie est à l'arrêt depuis la disparition de l'être aimé.

Alors, dans cette société où les endeuillé(e)s n'ont pas leur place, il faut effectivement faire semblant ... Faire semblant que tout va bien ... Faire semblant que la vie continue ... Faire semblant que nous sommes forts !

Dans le cas contraire, les rangs se vident autour de nous, on nous évite, on parle d'autre chose, on change de trottoir quand on nous rencontre de peur d'être confronté à notre détresse et à l'impossibilité de nous réconforter avec les bonnes paroles.

Personnellement, j'ai toujours refusé de faire semblant ... J'assume totalement mon chagrin et ma souffrance et je n'hésite pas à en parler ouvertement, comme je n'hésite jamais à parler de mon épouse "partie" le 18 avril 2014 ... Pour la majorité de mes "amis", Chantal n'existe plus et si elle n'existe plus, il est inutile d'en parler ... Ils oublient que pour moi, elle est encore là, près de moi, au fond de moi, autour de moi, comme le sont ta maman et ton papa.

Je considère que ne plus en parler serait la trahir, alors, par respect et par amour, je n'hésite pas une seule seconde à l'évoquer quand l'occasion se présente, même si je sens pertinemment bien que cela gêne autour de moi.

En fait, je vis mon deuil, je vis mon chagrin et ma tristesse, je considère que la souffrance que j'éprouve est à la hauteur de l'amour que nous nous sommes accordés pendant ces nombreuses années et cet amour est le plus beau cadeau dont je puisse rêver.

Certains n'auront jamais cette chance, malheureusement !

L'amour de ta maman et de ton papa vaut que tu te battes ... Et il est impossible de se battre en silence !

Alors, parle, crie, pleure,  ... L'important est de faire sortir cette souffrance qui nous tétanise ... Et en fait, les autres, tous ceux qui ne comprennent pas, qui nous jugent ... on s'en fiche !!!!!

Affectueusement,

Bonjour lili,

Je suis nouvelle c'est mon 1er message.  Je m'appelle Aurelie et je suis orpheline comme toi a 32 ans.

Ma maman est partie le 7 septembre, elle se battait depuis 2010 contre le cancer. A l'âge de 40 ans elle a eu son premier cancer du sein. J'étais jeune a l'époque j'avais 11 ans je rentrais en 6eme. Mon frère lui avait 7 ans.
Quand a l'âge de 57 ans elle nous a annonce a mon frère et moi que le cancer était revenu je ne voulais pas y croire. Nous avions perdu notre papa 4 ans auparavant c'était inconcevable que ma maman nous laisse et pourtant 4 ans plus tard elle est partie. Cela fera 1 mois demain. Je ne suis pas retournée travailler depuis. Je suis restée dans la maison avec mon frère. Il habitait avec ma maman et j'ai décidé de revenir habiter avec lui.

Je suis anéantie, j'essaye d'être forte pour mon frère. Il a toujours été fragile, il avait énormément peur quand maman était malade... Aujourd'hui il est éteint je le vois bien. La chance que nous avons dans ce malheur c,est Sami, mon petit ami qui est la pour moi et pour mon frère. Il vient avec nous tous les we. Mon frère lui parle plus qu'a moi. Il lui a dit qu'il n'avait plus de sentiments... J'ai peur pour lui, j'ai peur pour moi. Je n'arrive pas a voir notre avenir. Plus les jours passent plus je me renferme. Je n'ai pas envie de parler aux gens je n'ai rien a dire je suis vide de vie.

Je reprends mon travail vendredi, j'ai peur, je me sens si faible....

Comment fais tu ?

J'ai perdu ma sœur et me sens très fragile aussi car nous étions très proches.
Il faut vous dire que vous n'êtes pas seuls, la preuve, ce site montre qu'on n'est pas les seuls à ressentir toutes ces émotions.
Aurélie, peut-être que cela ferait du bien à ton frère de s'inscrire sur le site ou de lire les témoignages, de voir qu'il n'est pas seul ?
Bon courage en tout cas à tous...
Delphine