Auteur Sujet: A partager ...  (Lu 44759 fois)

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Hors ligne résilience et silence

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Re : A partager ...
« Réponse #45 le: 07 mai 2020 à 14:16:42 »
Merci Qiguan.
Voici un article dont je ne partage absolument pas la position dichotomique entre croyants et non-croyants.
Non-croyant, je peux exercer ma spiritualité comme je l'entends (le chant du vide, par ex)  et en respectant pleinement tout en même temps d'autres croyances, façon de tout un chacun(e) de vivre l'expression du numineux en elle ou lui. D'ailleurs, partie de ma culture, j'adore entendre le bruit des cloches rythmer le temps et les évènements, même si je ne fréquente ces lieux saints qu'en amateur d'art, en dehors des temps réservés aux fidèles, bien sûr.

Élargissez votre recherche dans Universalis :

C'est en 1917 que Rudolf Otto publie son livre intitulé Le Sacré, portant en sous-titre « L'Élément non rationnel dans l'idée de divin et sa relation avec le rationnel ». Il y introduit un nouveau concept dans le champ des sciences des religions, le concept de « numineux » ou de « numinosité ». Cette création conceptuelle portait en soi une possible remise en perspective de l'anthropologie par rapport au sacré.

Rudolf Otto pose une incommensurabilité entre tout ce qui relève de l'entendement ou de la raison et l'ensemble des phénomènes rapportables à l'expérience religieuse. Une telle expérience échappe à toute approche rationnelle. Elle ne relève donc ni de l'ordre de la vérité (par exemple, expérience métaphysique du Dieu vérace chez Descartes ou argumentation de preuves ontologiques), ni de l'ordre de l'éthique (notamment tel que Kant a prétendu la fonder à partir de postulats de la raison pratique), ni même de l'ordre du téléologique (elle ne relève pas d'une organisation du sens). Pour Otto, l'expérience religieuse est irréductible en termes d'idée, concept, notion abstraite, précept moral. Tous ces opérateurs de pensée sont trop « pacifiés » pour être adéquats à ce qui jaillit lorsque le sacré se manifeste dans une expérience singulière. Bien plus, l'expérience religieuse échappe au « bon sens ». Otto montre que c'est une expérience terrible, dévastatrice, pour celui sur qui elle déferle. L'expérience référée par l'expression paulinienne « Dieu vivant » est celle d'une puissance terrifiante et écrasante pour l'humain, échappant à toute médiation mentale : « C'est une chose terrible que de tomber aux mains du Dieu vivant » (saint Paul, Hébreux, x, 31).

Selon Otto, cette expérience est celle de l'omnipuissance divine. Ce qui est rencontré (en rêve, par une vision, au cours d'une possession, etc.) est de l'ordre du « tout autre » (ganz anderes).


Bah, la mienne de singularité, c'est le décès de ma fille, et j'admets que je m'en serais bien passé. Bien à vous, Mr Ferry.
« Modifié: 07 mai 2020 à 14:28:05 par résilience et silence »
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

Hors ligne Faïk

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Re : A partager ...
« Réponse #46 le: 07 mai 2020 à 17:24:57 »
Je m’inscris également en faux contre l’analyse de Luc Ferry, en ce qu’elle n’adopte qu’un point de vue particulier, celui de ne voir que par le petit bout de la lorgnette ...

… Dire que les années 60 ont connu une sécularisation importante allant de pair avec des avancées médicales/technologiques, une stabilité géopolitique, c’est méconnaître ce mouvement de laïcisation qui a été largement pensé au XIXème siècle, aboutissant à la séparation de l’Église et de l’État en 1905. On pourrait même remonter au siècle des lumières …

… Considérer que le monde contemporain en espérant « tromper » la mort est une absurdité me semble une vision bien peu porteuse d’espoirs. Est-ce une incongruité que de vouloir vivre son temps ici-bas de la moins mauvaise manière possible en attendant, pour les chrétiens, la félicité d’une vie toute spirituelle ?
C’est faire offense à une grande part de l’humanité souffrante qui ne peut malheureusement pas au quotidien pouvoir tromper, encore moins vaincre la mort ..  Voilà une vision toute occidentale …

… Le petit laïus sur les gens « sensés » qui bien évidemment ne relèvent pas de la psychiatrie est un coup porté à ceux qui sont « sensément » malades …

… Un Dieu immortel, n’est-ce pas là ce que nous enseigne la religion ? Les non-croyants ne croyant pas en un Dieu immortel ne pourraient donc prétendre l’être … On a inventé le mot mégalomanie pour cela, point besoin d’y mêler la religion …

… Faire croire que les Pompes funèbres aient pu être les sous-traitants de l’Église est une curieuse assertion. C’est leur concéder un rôle qu’elles n’ont pas et n’ont pas eu. Je n’ai jamais pu les considérer autrement que comme des entreprises, compétentes pour mettre en relation divers services publics ou privés. Et lucratives s’il en est !

… chacun de ceux qui ont eu recours à un moment ou un autre aux media pour s’exprimer ont toujours su faire taire leurs réserves à leur sujet quand besoin était. Il reste à ceux qui les lisent, les écoutent ou les regardent de ne pas s’en tenir à l’immédiateté. Toutes opinions étant largement représentées.

...Tout le chapitre concernant la situation « tragique » des peu/pas croyants oublie ou veut occulter délibérément d’autres spiritualités. D’autres temps très éloignés, d’autres civilisations démontrent le contraire. C’est une vision très réductrice de ce que l’humanité a pu mettre en place pour sa propre résilience face à l’adversité.

…  C’est humilier tous ceux qui nous ont précédés que de leur dénier une quelconque affectivité pour leur prochain...
Si la dureté de temps plus anciens ne permettait pas toujours l’expression et encore moins l’exposition du chagrin dans le deuil, le chagrin n’en était pas moins présent.
Il ne faut pas confondre le sens aigu d’une réalité prégnante avec une moindre peine.
Nos ancêtres n’étaient pas des brutes épaisses sans sentiments …

…. " A défaut de divinité bienveillante … il restait à tout le moins ….. héros morts pour la France, des savants et bâtisseurs… une plaque destinée à braver le temps conservait leur souvenir…"
Quelle vision élitiste des hommages rendus ! Et de ceux qui pourraient les recevoir !

J’espère qu’une grâce quelconque m’aide à supporter ce que je dois supporter. D’où qu’elle vienne …

Enfin, à cette personne, toute de courage inouï, je dirai simplement :

Sortez le premier, Monsieur Fleury !


« Modifié: 07 mai 2020 à 20:56:30 par Faïk »

Hors ligne Eva Luna

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Re : A partager ...
« Réponse #47 le: 07 mai 2020 à 17:34:36 »
Je plussoie ,Faik...


Hors ligne qiguan

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Re : A partager ...
« Réponse #48 le: 09 mai 2020 à 19:17:11 »
Ce n'est sans doute pas indispensable mais  ...
je note que ce n'est pas parce que j'ai copié ici cette tribune que j'y adhère mais celles et ceux qui me connaissent n'en auront pas douté ;-)
débattre est si utile !
Son point de vu est partial, étriqué, élitiste  ... Faïk tu as bien démonté tout cela  ...
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
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Re : A partager ...
« Réponse #49 le: 15 juillet 2020 à 11:02:27 »
"Le deuil autrement"

Emission "L'été comme jamais" sur France Inter mercredi 15 juillet 2020 à 10h06. A écouter ou réécouter.

Taous Merakchi, journaliste, autrice et podcasteuse de "Mortel", un podcast sur la mort et le deuil sous toutes ces coutures les plus abruptes comme les plus intimes.
Vinciane Despret, philosophe et chercheuse à l'université de Liège, auteure de Au bonheur des morts, aux éditions La Découverte, en 2016.
Anne Pauly, écrivaine et auteure de Avant que j'oublie, récit du deuil de son père aux éditions Verdier en 2019. Prix du livre Inter 2020.

"Mortel"
Podcasts Nouvelles écoutes.
« Modifié: 15 juillet 2020 à 13:09:15 par Faïk »

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Re : A partager ...
« Réponse #50 le: 15 juillet 2020 à 15:28:03 »
Merci , je vais écouter ça ce soir à la fraiche...

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« Réponse #52 le: 22 juillet 2020 à 08:20:42 »
"Madre"... Deuil d'une mère ayant perdu son enfant.


"L'histoire est servie par des comédiens engagés et par une photographie très soignée, certains plans éclairés et composés comme les tableaux du peintre américain Edward Hopper. Si le film est un peu long, il aborde avec sensibilité, sans pathos et sans clichés, cette tragédie. Il souligne avec justesse la palette des sentiments, de l'anéantissement à la colère, en passant par la culpabilité, qui saisissent une mère confrontée à une telle épreuve."

Sortie dans les salles mercredi 22 juillet 2020

« Modifié: 22 juillet 2020 à 08:24:15 par Faïk »

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Re : A partager ...
« Réponse #53 le: 27 juillet 2020 à 13:16:38 »
Des fois, partager, je me pose la question. C'est diviser pour soi ou rajouter pour les autres ?

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Re : A partager ...
« Réponse #54 le: 27 juillet 2020 à 19:35:46 »
Bonjour Fak, Cathy,
Pour reflechir aussi au partage, cela m evoque un aute domaine : dans le jardinage, on partage ou divise une touffe de plante justement pour la disperser c est a dire la multiplier. Et j ajouterai ( ! que d operations ), qu en permaculture on essaye de cultiver en respectant le plus possible le vivant et en s appuyant sur son environement, patiemment. La nature aide dans le deuil je crois, j y vois des ressemblances.
Bien a vous.
"Gardons vivant ce que nous avons frole ensemble de plus haut" Christiane Singer

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Re : A partager ...
« Réponse #55 le: 27 juillet 2020 à 21:43:41 »
Merci à vous d'avoir partagé vos boutures, l'eau ondoyante du canal, les doigts verts et la Pachamama ...

Hors ligne Faïk

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Re : A partager ...
« Réponse #56 le: 27 juillet 2020 à 23:29:58 »
Nul doute qu'il est parfois difficile de partager... même ses doutes...

Portez-vous bien

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Re : A partager ...
« Réponse #57 le: 12 août 2020 à 20:35:32 »
J'adhère tout à fait.
Je dirais même qu'il est parfois urgent d'attendre, de laisser le temps nous traverser...
« Modifié: 12 août 2020 à 20:41:32 par Faïk »

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Re : A partager ...
« Réponse #58 le: 04 novembre 2020 à 11:55:54 »
Reconfinement

Le moral déjà affaibli par la crise sanitaire, les Français ont entamé, vendredi 30 octobre, un deuxième confinement national pour tenter de freiner la propagation du Covid-19. Nombre d'entre eux ont ainsi renoué avec le télétravail, les attestations de sortie, mais aussi avec l’angoisse de voir la pandémie s’éterniser.

Anxiété, comportement addictifs, isolement… Les conséquences d’un deuxième confinement sur la santé mentale des citoyens pourraient s’avérer encore plus préoccupantes, estime Astrid Chevance, psychiatre et chercheuse en épidémiologie au Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (CRESS) de l’Inserm. Entretien.

Ce deuxième confinement s’annonce comme une nouvelle épreuve. Doit-on craindre des effets psychologiques plus importants sur la population ?

Astrid Chevance : Il est très difficile pour les scientifiques, et encore plus pour les médecins, de faire des prédictions car nous vivons une situation inédite. Toutefois à la différence du premier confinement, les enquêtes faites sur la santé mentale des Français, comme celle réalisée par Santé publique France, montrent que la population se trouve aujourd’hui particulièrement fatiguée. Les symptômes dépressifs sont déjà très présents et pourraient donc s’avérer plus importants à l’avenir. Le moral des troupes n’est pas bon.

Lors des premières semaines de mars, on avait observé chez certaines classes sociales, une forme d’exaltation. La situation était inédite et certains, même s’ils sont minoritaires, ont pu considérer cette période comme une espèce d’opportunité. Aujourd’hui, nous ne sommes évidemment plus dans ce cas de figure. Les gens ont pris conscience que nous nous trouvions face à un phénomène qui n’est pas totalement maîtrisable et dont nous ne connaissons pas l’issue. Il y a donc une angoisse générale liée à toutes ces incertitudes.

De plus, nous avons déjà dû changer nos habitudes lors de la première vague, ce qui a pu être vécu comme une épreuve fatigante pour beaucoup. Et malgré ces efforts, on voit que cela ne suffit pas. Il y a donc une usure psychique générale car on ne voit pas le bout de cette crise sanitaire.

La saison hivernale peut-elle aggraver cette usure psychique ?

Les dépressions saisonnières se manifestent classiquement en novembre. Le fait de devoir rester enfermé chez soi pendant cette période et en réduisant nos contacts sociaux ne va évidemment pas aider. Déjà habituellement, la période des fêtes est souvent vécue difficilement par les personnes souffrant de troubles psychiques ou en situation d’isolement social.

Mais cette fin d’année risque d’être encore plus compliquée à vivre pour tout le monde, car les réunions familiales pourraient ne pas être autorisées. Cette idée reste aujourd’hui difficilement acceptable pour de nombreuses familles.

Quelles sont les personnes les plus vulnérables et susceptibles de souffrir davantage de ce deuxième confinement ?


Les personnes les plus à risques sont d’abord celles victimes de violences domestiques et confinées avec leur agresseur, c’est-à-dire majoritairement des femmes et des enfants. Même dans ce contexte particulier, ces personnes ne doivent surtout pas rester à la maison avec leur agresseur. Il faut qu’elles se protègent et contactent des associations susceptibles de pouvoir les aider (3919 ou 119).

Une autre population à risque est aussi celle souffrant de maladies chroniques, psychiatriques ou non. Ces personnes pourraient se sentir abandonnées dans leur suivi du fait de la surcharge des hôpitaux. Mais il ne faut surtout pas qu’elles rompent leurs soins. Les étudiants pourraient aussi souffrir davantage. Beaucoup se trouvent isolés et loin de leur famille, dans une situation de profonde incertitude face à leur avenir. Enfin, une dernière frange de la population pourrait se montrer encore plus vulnérable : les personnes qui ont vécu un deuil pathologique lors de la première vague.

De nombreuses personnes qui ont perdu un proche au printemps dernier n’ont pas pu faire leur travail de deuil. Certains n’ont pas pu assister à un enterrement ou accompagner leur proche comme ils le souhaitaient. Les rituels sociaux et les rites funéraires qui encadrent les deuils permettent d’être dans une phase de transition. Mais certaines personnes souffrent encore aujourd’hui de ne pas l’avoir faite. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement a assoupli certaines restrictions (cimetières toujours ouverts, visites possibles à des proches en maison de retraite).

Quels conseils donneriez-vous pour mieux appréhender cette période ?

Cela peut sembler difficile car nous n’avons pas tous les mêmes conditions matérielles, mais il faut pouvoir diversifier autant que possible ses activités. Car lorsque nous sommes coincés dans un mode de fonctionnement, nous nous coupons du reste du monde. Si les symptômes d’anxiété sont toutefois trop importants, il ne faut surtout pas hésiter à contacter son médecin.

Plus généralement, il faut faire le tri dans notre entourage et garder le lien avec les personnes qui nous sont “porteuses”. Il est également primordial de maintenir le contact avec les plus fragiles, surveiller ceux qui ne vont pas bien. Gardez également un rythme de vie régulier : ne pas décaler son cycle de sommeil, manger à heures régulières, essayer de maintenir une activité physique…

Enfin, il est important de limiter les pratiques qui pourraient aggraver au long cours notre état (alcool, stupéfiant..) ou notre anxiété. Car lorsque le niveau d’anxiété s’élève, l’être humain essaie de dériver, d’oublier son état de stress. Il peut alors s’adonner à des comportements qui le soulagent sur l’instant mais qui à moyen ou long terme seront délétères.

Évitez par exemple de passer trop de temps sur les réseaux sociaux ou les chaînes d’informations en continu. Cela nous égare alors que l’incertitude est déjà majeure.


Prenez soin de vous
« Modifié: 04 novembre 2020 à 12:01:48 par Faïk »

Hors ligne Eva Luna

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Re : A partager ...
« Réponse #59 le: 04 novembre 2020 à 12:58:55 »
"Le moral des troupes n’est pas bon. "
C'est peu de le dire...