J'ai perdu maman il y a 1 an. Très longue année, de souffrance, de pleurs interminables et puis un beau jour, on s'aperçoit que cela fait un an (1er juillet) qu'elle est partie, et que je suis toujours là. Je ne parlerai pas de mon père car il nous a abandonné j'avais 16 ans, je ne l'ai jamais revu et il est mort. J'ai 57 ans, elle est partie à 85 ans, oui il parait que cet un bel age pour partir (c'est ce qu'on entend toujours) pas pour moi. J'ai tenu, car je fais du bénévolat aux restos du coeur, et c'est assez dur. Et je suis également dog-sitter (je garde des chiens et des chats chez moi). Je ne vous dis pas les pleurs sous la douche pour ne pas qu'on m'entende, et en plus avec le bruit de l'eau qui est assez fort, vous pouvez vous laisser aller avec les larmes. Ma fille ainée (31ans) était au courant de ma souffrance, car elle aussi en souffre beaucoup, mais ma fille de 19 ans l'a vécu tout autrement. Je pleure dans le métro, les gens vous regardent mais ne disent rien. Dès que je suis seul je pleure. Et puis avec la fatigue (le port de cajeots de fruits de 25 à 30 kg aux restos), on a découvert il y a quatre mois, que je m'étais faite quatre fractures au bassin (fracture de fatigue). Donc plus de restos, des médicaments (mophine), l'hopital, des tas d'examens, enfin bref j'en passe. Ne plus pouvoir sortir les chiens, moi qui m'était engagée au moment des vacances, mon mari a pris la relève et je l'en remercie beaucoup. Et un beau jour à table au petit déjeuner, il y a environ trois semaines, j'ai craqué. Comme je pleurais depuis plusieurs jour avec beaucoup de mal à m'arréter et devant mon mari, et bien ce matin là, je lui ai dit que je pleurais pour maman et que cela faisait un an, c'est sorti comme si je ne pouvais pas m'areter.. J'avais réussi à lui cacher pendant un an : il est tombé de haut, donc là je lui ai dit ma souffrance, mes pleurs. Maitenant, il est courant, je n'ose plus pleurer devant lui et comme je suis toujours à la maison, j'ai du mal à etre seule (si la douche). Je ne croyais pas arriver à souffrir de cette manière, je ne dors plus, je suis debout toutes les nuits vers 1h du matin jusqu'à 3h, alors après dans la journée, je dors donc c'est un cercle vicieux. J'ai l'impression qu'une partie de moi meme est partie : je revoie et revoie encore cette dernière journée : un jeudi, le matin j'ai été la voir, à 14h c'était fini (embolie pulmonaire, les pompiers et médecins ont essayé pendant trois quart d'heure de la faire revenir, mais elle est partie). A huit jours de mon anniversaire. C'est trop tot pour moi, beaucoup trop tot, j'avais encore besoin d'elle. j'ai plus envie à grand chose : je dors beaucoup donc j'oublie : lacheté, facilité me direz vous, peut etre. J'ai lu d'autres messages, et j'ai de la peine pour celle ou celui qui a perdu sa maman beaucoup plus jeune. J'ai plus envie de rien, je laise le temps passé.... Je m'occupe des chats (et des chiens à la maison) que je garde, heureusement j'aime beaucoup les animaux, et je crois qu'ils ressentent votre souffrance. Durant une semaine, j'ai été tous les jours au funérarium et je restais de longues heures avec elle, je lui parlais, je pleurais, je repensais tout haut à des moment de vie avec elle. Mais j'ai en tete, la dernière image au funérarium, et croyez moi elle est atroce. La voir partir sur ce rail, puis la porte qui se ferme et plus rien cette fois çi : je crois que j'ai pris vraiment conscience à cet instant là, qu'elle était vraiment partie, le trou noir, le béant. Le plus dur, c'est qu'on ne peut rien faire, absolument rien, il n'y a aucun remède, à part le temps, qui estompe un peu la douleur et encore.... Des fois je me demande pourquoi elle est partie et j'arrive à penser, qu'elle ne m'aimait pas assez pour me laisser, car c'est l'impression que j'ai : avoir été abandonnée, me retrouvais seule : je n'y suis pas, puique j'ai mon mari et deux filles, non rien n'y fait, c'est plus fort que tout. J'admire les personnes qui arrivent à surmonter cette souffrance et à vivre. Car en ce moment je n'ai plus l'impression de vivre, c'est terrible de dire ça à 57 ans et en bonne santé (enfin presque, mais de ce coté là, les fractures se ressoudent petit à petit). Je peux rester un temps indéfini, assise, à pleurer, meme en silence ou à entendre... quoi je ne sais pas. J'ai toujours l'urne avec les cendres chez moi, et nous avons enfin décidé (avec mes filles) de l'endroit ou nous allons mettre les cendres et l'urne suivant les voeux de maman. C'est un point positif, je pense pour tout le monde. Tout le monde me dit, ça va passer ou c'était un bel age, j'ai envie de hurler quand je les entends....moi seule je souffe, à l'intérieur, partout. Je voudrai qu'elle revienne....... complètement idiot. Je ne peux pas manger un fruit, sans penser à elle ou toujours faire un rapprochement avec maman. Quelquefois je lui parle, c'est dingue. Je ne suis jamais repassée par sa rue, depuis septembre, date à laquelle j'ai rendu ses clefs, je fais un détour, mais arrivée au coin de sa rue je bloque. Enfin je pourrai encore vous en dire long, mais je crois que je vais m'arreter, juste qu'en lisant vos messages, je prends conscience que je ne suis pas la seule à souffrir après la mort de sa maman.
Merce de me lire.