Aujourd'hui, LUNDI 28 ... ma pensée est ailleurs...
C'était un 28 ( 4 ans et 7 mois - 55 mois !) et c'était un lundi !
SON SUICIDE... le suicide de Raphaël... sa mort !
C'est la "désolation absolue" pour toute la semaine... je repense jour après jour...
Vendredi 1er : anniversaire de son enterrement...
Je sais... c'est ridicule, c'est absurde, je ne devrais plus... et SI, encore... je suis encore à compter les mois et à me dire : c'est pas possible ce qui s'est passé en 2013 ! IMPOSSIBLE !

C'est un deuil impossible... quel connard celui qui a inventé "deuil pathologique" dans le cas d' un enfant ... qui me ronge au quotidien et dont la douleur est quasi permanente !

Je suis à fleur de peau... attention ! sensibilité exacerbée... susceptibilité démesurée... tout est "trop" fragile...

Ce terrible manque viscéral, cette inoubliable absence... je crois que même moi, j'ai du mal à comprendre l'intensité de cette réalité !
Je suis extrêmement généreux, volontaire, présent et compréhensif MAIS je ne peux pas TOUT comprendre...
Je ressens tout en multiplier... je souffre ... je pleure...  l'émotion est spontanée et les sentiments sont très difficiles à maîtriser !

OUI, je sais ... les cons vont dire "- après 55 mois et il est encore "comme ça"... il a un problème ce tocard avec son deuil !"

Et OUI, j'ai un problème avec mon deuil, avec ce deuil en particulier puisque c'est le deuil de mon fils aîné !

Pourtant, j'assure vraiment super bien... il paraît !
Tout le côté professionnel, relationnel, familial, amical...
Tout le monde me trouve en général "super sympa" ... même encore plus "sympa" qu' AVANT ! quoique, à bien y réfléchir... quand même un peu "bizarre"...

OUI, je crois que la douleur jailli en moi comme un fleuve de liberté...

J'aime rire sincèrement mais mon sourire est désormais toujours triste, mélancolique !

Je vous embrasse.
B.

"- J'ai veillé, touché et embrassé mon fils mort...pendant de longues heures du jour et de la nuit et je voulais tant arrêter le temps... pour le garder au moins près de moi... même mort !"

B.

Je pense à vous tous.
A tous ces jours sans nos Amours.
Ce temps qui passent et qui peut nous berner en nous faisant croire que l'on s'éloigne d'eux...
mais ils sont en Nous et cela  jusqu'à notre dernier soupir. 
Certains jours sont marqués par une douleur qui nous met à genou,
d'autres par la douceur qui nous pénètre et lisse notre visage...Les larmes se cristallisent et
pendant quelques secondes nous habitons de nouveau le monde...
Ta bizarrerie Federico en est une des expressions.
Ici, sur ce forum, quelque chose nous unit...je suis contente, aujourd'hui, d'être un instant près de vous
Je vous embrasse

Raphaël,

Grâce à toi, je suis devenu le Papa que tu as connu, l'homme que j'étais...

Sans toi, je ne peux plus être le Papa que tu as connu, l'homme que j'étais...

A cause de toi, je ne suis plus ... je suis un autre "que moi". ... à côté de ton frère... il peux compter sur l'autre "que moi"... pour lui !

Si je veux m'en sortir... je dois faire des choses POUR MOI !

Papa

Peu de personnes connaissent ma définition du "Duende"... l'extrême pureté mélancolique et jouissive qui naît dans la douleur physique, la souffrance des sentiments... la beauté sauvage et absolue... une sublime perception du dénuement dans le silence et la solitude...

https://www.youtube.com/watch?v=IJKcxiADxBw

https://www.youtube.com/watch?v=CJFEHKE5wr8

https://www.youtube.com/watch?v=TBT5dUAaDbU

Solidarité.

Federico

Quand... début décembre 2015... mon ex-compagne vient m'annoncer SA DECISION de me quitter et de mettre donc un terme à 24 années de vie commune ! c'est comme une deuxième mort pour moi ! un deuxième deuil !
Une explosion d'une violence inouïe ... cruelle, injuste !
Je suis littéralement sidéré.. j'éprouve de la honte personnelle... j'ai honte d'entendre ça avec une telle froideur !

Je vis simultanément la mort et le deuil par suicide de mon fils aîné Raphaël et la mort et le deuil de mon couple !

Comprenez bien... si j'écris ce n'est pas pour parler d'une "séparation normale " dans un "couple normal" à cause d'adultère, d'infidélité, d'incompatibilité d'humeur, maladie, problèmes financiers, problèmes d'éducation avec les enfants, drogue, violence, alcoolisme etc...etc...
Non, notre manière personnelle de vivre notre propre deuil est bien la principale cause ou la raison principale, essentielle qui a définitivement provoqué la fin inéluctable de notre couple !

Le chagrin, la douleur, la souffrance nous transforme à un point que cela nous entraine à prendre des décisions individualiste et égoïste. Nous n'arrivons ou ne voulons plus supporter la vie en couple... les contraintes quotidiennes, les obligations familiales, la fatigue morale et physique, la sexualité de l'autre... nous sommes soumis à très rude épreuve et nous explosons souvent... malheureusement...

Nous avons vitalement envie de liberté et irrémédiablement besoin de faire ce que l'on veut, quand on veut, où on veut et avec qui on veut !
Les " gentilles recommandations" sont à la limite du supportable... et cela dépend même de certains jours et de notre susceptibilité qui est à fleur de peau ! je ne parle même pas des ordres devenus totalement intolérables et de l'autorité qui devient absurde, révoltante !

Point barre... et les autres ?... ils ne sont plus prioritaires !... ce qui s'explique et peut se comprendre parfaitement !
Ceci est la conséquence de ce gigantesque attentat à l'encontre de notre pauvre et déjà fragilisé personne...

C'est un sujet tabou... personne n'ose trop parler des dangers et des fortes probabilités de divorce (séparation) du couple suite au décès d'un proche... surtout à la suite de la mort d'un enfant du couple... s'il y a suicide c'est encore plus compliqué...

Je tire la sonnette d'alarme... il faut être extrêmement vigilant, attentif, attentionné... comme amoureux !

Demain ce n'est pas le 14 février... d'accord ! mais sortez quand même au restaurant, voyez un spectacle, profitez d'une sortie... et puis faîtes l'Amour avec infiniment de tendresse... prenez votre temps... écoutez l'autre !

Le problème c'est quand "L'ENFANT" " LE FRUIT SYMBOLIQUE DU GRAND AMOUR DU COUPLE" meurt... tout  explose... tout  brûle...
Que reste-t-il de l'Amour du couple ?
 
Re-construire, re-séduire, re-conquérir, re-aimer... c'est dur ... c'est dur ! courage, courage, courage !

Voici mon humble témoignage... s'il peut vous être utile ! ça sera toujours ça de réconfortant pour moi !

Bien Solidairement.
Federico

Je comprends ta souffrance Fédérico ,le père de mon fils (c'est dur pour moi de l'appeler comme ça ) est venu à la cérémonie le vendredi mais pas au cimetière le samedi matin après l'incinération ,motif:"pour moi ,il n'est pas là dans l'urne " a t'il dit à la compagne de mon fils ,heureusement que je ne le savais pas le vendredi ,il s'est bien dispensé de le dire après la cérémonie ,comme à son habitude " FUYANT comme d'hab ",dernières paroles  de mon fils concernant son père suite  à sa dernière visite à la clinique .
Je n'ai plus de contact avec lui et n'en veux pas ,mais il s'est étonné que des amis lui ont tourné le dos après ...
Courage Fédérico.

Titre : Demain, dès l'aube

Poète : Victor Hugo (1802-1885)

Recueil : Les contemplations (1856).


 Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
 Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
 J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
 Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

 Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
 Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
 Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
 Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

 Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
 Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
 Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
 Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

 Victor Hugo.