"Nous naissons seuls, nous vivons seuls, nous mourons seuls. Il n’y a qu’à travers l’amour et l’amitié que nous pouvons l’espace d’un instant créer l’illusion que nous ne sommes pas seuls." Orson Welles " Je me faisais cette remarque dans la nuit, elle m’a reprise en somnolant ce matin et je l’ai développée avant de me lever.
En effet, nous sommes seuls dans nos pensées, nos réflexions, nos douleurs physiques et psychologiques, personne ne peut en connaître l’intensité. Nous ne savons rien de ce qui s’échafaude dans le cerveau des autres . Nous n’avons pas entendu l’immensité de la détresse de nos enfants, il eut fallu qu’ils nous parlent, leurs désespoirs les a conduit au suicide, à une maladie psychosomatique qui nous les ont arrachés. Ils ont fini de souffrir, nous, c’est pour le reste de notre vie que nous subirons cette peine perpétuelle de ne plus jamais les voir, les embrasser. Nous sommes seuls dans les épreuves, les deuils, les situations inextricables. Il faut avoir vécu ces évènements pour comprendre et prendre conscience de l’amplitude de leur malheur.
Le drame nous a fait découvrir que nous étions passé à côté de tant de choses ! Nous aimions fortement sincèrement sans penser au lendemain. La mort comme la fin d’une histoire donne un sens à tout ce qui l’a précédée , dit avec justesse Mary Catherine Bateson.
Ce drame que nous avons vécu, le décès d’un être cher, parce que c’est notre sang qui coulait dans ses veines, parce que ce n’est pas dans l’ordre des choses qu’il parte avant nous, nous a complètement changé. Autour de nous nous entendons dire : il te faut réagir, passe à autre chose, ton deuil est trop long, ce n’est pas normal, ton deuil est pathologique ! Non, il est normal, nous ne pouvons effacer notre enfant, nous ne pouvons gommer l’amour que nous avons eu et que nous avons toujours pour lui, il fait partie de notre vie, dans notre mémoire, il survit.
Cependant nous sommes dans une profonde neurasthénie et la colère nous envahit souvent.
Nous avons perdu notre ancienne façon de voir la vie, pour la plupart nous avons gagné en spiritualités, que sont les biens de ce monde après un tel tsunami ?
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais je me demande
- pourquoi tant de richesses pour les uns et tant de misère pour les autres, alors qu’il suffirait de bien les répartir pour que tous puissent vivre correctement. Certains meurent avec un matelas d’action et un compte en banque bien garni, alors que d’autres crèvent de faim toute leur vie ? Je suis pour le partage pas, par jalousie mais par équité.
- pourquoi le terrorismes, les guerres économiques , des guerres de religions ou de voisinage ? Athée, juifs, catholiques, musulmans, bouddhistes, hindouistes, nous pourrions vivre dans nos croyances et nos convictions en paix, avec le respect de l’autre.
- Pourquoi l’esclavagisme moderne, la dictature,l’emprise ? Chacun doit pouvoir mener sa vie comme il l’entends sans être contraint, dévalorisé, insulté.
-pourquoi existe t il des gens toxiques, foncièrement mauvais et de personnes bonnes empathiques.
Après le décès d’un être cher, tous ces tracas, ces injustices et ces désaccords nous semblent bien futiles et inutiles. Nous devrions, nous humains, prendre conscience que nous sommes tout liés, entre nous, à nos morts, à la faune, à la flore à l’univers