Bonjour Elia,
Que de maladresses dans notre entourage, n'est-ce pas ?
Ils ne peuvent imaginer ce que nous traversons. D'ailleurs, nous mêmes, ici, sommes tous différents, et nous ne réagissons pas de la même manière.
Bien sûr, tu en entendras, de ces conseils, qui se veulent bienveillants. Notre peine est difficilement supportable pour les autres, alors ils tentent de nous aider.
Notre peine est légitime ; et nous avons besoin de ces moments de confrontation à la solitude, à la vie sans eux. Il nous faut réapprendre à marcher sans notre main dans celle de notre amour, et découvrir ce nouveau monde.
Etrange ; inconnu ; cet univers où ils ne sont pas.
Pour parvenir ensuite peu à peu à y prendre une place. Notre place ?
Et puis, oui, nous avons besoin de ces moments où nous accueillons notre peine comme un enfant qu'il nous aurait laissé en partant. Héritage de tout cet amour partagé. Mais encore un peu quelque-chose de lui.
Pour ce qui est de ces instants où notre mémoire parait s'assoupir un peu.... je crois qu'en effet, ils nous protègent. Il me semble que ces moments où notre esprit se trouve libéré de l'abominable, de l'impensable, sont nécessaires à notre survie psychique.
Ce n'est pas l'oubli, c'est juste une petite fenêtre, une bouffée d'oxygène qui nous permet de continuer à avancer.
Et peu à peu, sans même que nous en ayons conscience, notre relation au souvenir se transforme. Nous le chassions de toutes nos forces pour ne pas hurler de douleur, car il ne nous jetait au visage que le manque et l'absence. Et le voilà qui, tout doucement, se glisse à nos cotés, si doucement que nous renonçons à le refouler. Et puis plus tard encore, voilà même qu'il nous fait sourire. Oui, un jour, nous parvenons à évoquer le souvenir de notre amour, en souriant à notre bonheur passé.
Lorsque penser à notre aimé ne déclenchera plus le tsunami infernal qui nous fait ployer sous la douleur, lorsque le souvenir ne sera plus notre ennemi, alors, sans même que nous l'ayons voulu, nous nous retrouverons à marcher sur notre route.
Fais toi confiance, écoute ce que te dit ton corps : il faut te reposer si la fatigue se fait trop lourde. Ecoute ton cœur, Elia. Le chagrin n'est pas un signe de déséquilibre mental ! Si tu as besoin de moments bien à toi, prends les. Et s'il pleut sur tes joues, prends un mouchoir, c'est notre parapluie à nous.
Je te souhaite une fin de journée douce et sereine.
A bientôt,
*Ephémère*