Auteur Sujet: Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !  (Lu 980640 fois)

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3015 le: 23 décembre 2018 à 07:52:31 »

Chers Parents de Mon Petit Monastère !

Je suis de tout Coeur avec vous !
Non seulement cette "période de fêtes de fin d'année" est extrêmement douloureuse pour NOUS mais et c'est un comble, "les autres" ont beaucoup de mal à considérer NOTRE souffrance qui n'est pas toujours respectée !
"Les gens" sont mal à l'aise devant NOTRE douleur ! elle leur est carrément insupportable !
"La société" voudrait nous imposer la joie de vivre et... le bonheur absolu en cette période hautement symbolique et festive !
C'est inacceptable pour NOUS !
NON, je refuse de céder à toutes ses contraintes commerciales et obligations familiales !
JE souhaite rester tranquillement et sagement chez moi...
Je veux pleinement être moi !
Sachons protéger nos pensées, notre sensibilité à fleur de peau, notre fragile émotivité, notre douceur...
NOTRE AMOUR pour nos Enfants !

Amitiés. Solidarité.
Papa de Raphaël.
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3016 le: 23 décembre 2018 à 14:31:29 »

   Allez Nouilla ?
    :-[ :-X :-*
   https://www.youtube.com/watch?v=eupNppTPOdk

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3017 le: 24 décembre 2018 à 14:07:50 »

https://www.youtube.com/watch?v=AEbN0zUEGSs

Isabelle Boulay & Tire le coyote

"les yeux du coeur"
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3018 le: 24 décembre 2018 à 14:14:09 »

EXTRAIT DU LIVRE DE RÉGINE ROCHE : « LORSQU’UN ENFANT DISPARAÎT. » : "Je ne suis jamais seule. Mon enfant est là et peu importe si je ne la vois pas. Elle est mon petit ange aux douces ailes et c'est en majuscules que je pense à elle. Elle est partout autour de moi.
Elle continue à vivre en moi, et là, je ne peux plus la perdre, elle est à moi pour toujours. Je la porte au creux de mon cœur et de mes pensées, avec la partie d'elle même qu'elle m'a laissée. Unies par un lien d'amour indéfectible, nous partageons nos plus intimes secrets. Elle est mon guide bienveillant, mon enfant de partout et de nulle part.
Et quand le doute m'envahit, je vais la chercher dans cette partie de mon être qui lui appartient désormais. Avec au bout du compte, un apaisement et un surprenant accord de moi à moi, de moi à elle.
C'est par elle et pour elle que j'ai l'audace de vivre malgré tout. Malgré la tristesse, la rage et tout ce que je ne comprends pas. Vivre sans attendre. Vivre pour de bon. Vivre aussi pour ceux qui sont là, car la vie est trop courte."
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3019 le: 24 décembre 2018 à 14:19:33 »

"Beaucoup de familles se réjouissent de l'approche de Noël. Pour nous, parents, frères, sœurs endeuillés, cette période est devenue très particulière, toute en horreur ou pleine de sentiments partagés entre le bonheur des survivants et le manque. Essayons de vivre ce Noël, et tous ceux qui vont venir, comme un hommage à ceux qui nous manquent, en les sentant vivants dans nos cœurs, car nous les aimons toujours aussi fort et que leur Amour est toujours présent.
Donnons leur un peu de temps au lieu de s'efforcer à cacher notre peine de les voir absents de notre table, prononçons leur nom sans gêne, nous y avons droit.
Doux Noël à tous, dans l'Amour de nos enfants, frères, soeurs."
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3020 le: 24 décembre 2018 à 18:32:33 »
Avec au bout du compte, un apaisement et un surprenant accord de moi à moi, de moi à elle.
et de nous à vous.

Mille bisous.

Pascal-ito
C'est dans les situations les plus difficiles et les plus désespérées que les individus trouvent le courage de se battre pour leur conviction. Tecumseh.

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3021 le: 26 décembre 2018 à 12:42:50 »


LETTRE A VINCENT
Lettre d'un père à son fils suicidé
Eric Godin


Ici, rien ne change.
C’est la même mascarade.
Ici, rien ne changera.
Le monde sera toujours malade.
Les menteurs
se font toujours envie entre eux.
Nous piétinent comme ils piétinent les fleurs
et essuient sur nous leurs souliers vernis.
Le pouvoir sera toujours à eux.
Entre les marées noires,
la pollution
et la bêtise humaine,
tu t’es enfui dans le noir,
croyant que c’était la solution.
Rest in peace, Vince.


                                                                                                                            ************

Ta douleur était trop grande.
Je me console, tu ne souffres plus.
Tu étais une vieille âme lucide
qui conservera à jamais sa jeunesse et sa pureté.
Entre deux bourrasques de vent
qui secouent l’intérieur de ma tête,
et le trou béant au milieu de mon cœur,
me revient l’écho
de nos conversations
toujours intéressantes.
Je suis amputé de toi.
Ton sens critique et ta curiosité
me manquent,
comme tes mots justes et tes idées.


                                                                                                                            ************

On a le choix face à la vie.
On accepte ses règles et on la subit.
Ou on les refuse et on s’enfuit.
Tu as fait un choix. C’est ton choix.
Je ne pourrai jamais l’accepter.
La vie, sans toi, je vais devoir l’apprivoiser


                                                                                                                           *************
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3022 le: 26 décembre 2018 à 13:45:25 »

LETTRE A VINCENT
Lettre d'un père à son fils suicidé
Eric Godin


Tu as été, tu es et tu seras ma respiration,
mon inspiration.
Je serai ta continuation
jusqu’à mon expiration.
J’ai tatoué ton nom dans ma chair
et ton visage sur mon coeur.
Ils resteront vivants
jusqu’à la fin de mes temps.


                                                                                        ************

Je sais où tu es. Je sais que tu es bien.
Je te sens si près de moi, prêt à me montrer un nouveau chemin.
J’ai senti ta main dans la mienne ce matin.
Les doux souvenirs prendront le dessus sur le chagrin.
Tu avais l’avenir devant toi
et tu as choisi l’éternité.
Repose-toi.
Un jour je viendrai.


                                                                                          ************

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3023 le: 26 décembre 2018 à 14:51:12 »

Demain Matin, dès l'aube , j'ai prévu d'aller au... cimetière pour "voir" Raphaël.

Oui, c'est bien cela... après bientôt 6 ans de deuil... je dois 10... 100... 1000 fois... dire l'indicible... penser à l'impensable... torture inhumaine... horreur absolue !

Eh ! oui... entre Noël et Nouvel An... y'en a qui vont au ski et moi... je vomis, je crache encore mon indescriptible colère et mon abominable souffrance...

Et bientôt... pendant que je l'on me souhaitera "Bonne Année"... l'horrible compte à rebours m'entraînera inexorablement vers ce monstrueux  28 janvier... date anniversaire de son suicide !

Le temps qui passe n'adoucit rien... bien au contraire... cette épreuve est insurmontable... cette pression est difficilement supportable !

Pause-Deuil impossible... pas de répit... pas de repos... pas de paix à l'horizon !

Je suis inconsolable... irréparable... inguérissable !

Federico

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3024 le: 27 décembre 2018 à 15:18:24 »
Noël anniversaire de cinq ans sans ELLE avec ce sentiment de sidération continuel.
Je me sens comme Sisyphe, je remonte une pente avec le poids d'une peine trop lourde, trop ronde, trop énorme qui me rejette sans arrêt dans le trou béant  une fois l'ascension entamée. Tout est à recommence, le découragement et le désespoir reprennent plus fort.
Tes mots sont nos mots et nos maux à nous parents désenfantés,. Pour moi, janvier est aussi un mauvais mois à proscrire, ce sera le sixième anniversaire qu'elle ne vivra pas...
Perdre un enfant c'est perdre sa raison de vivre, c'est perdre ses repaires, c'est le désespoir et la pénitence à vie.

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3025 le: 27 décembre 2018 à 20:33:09 »

Hello!
A l'évidence, le décès d'un enfant bouleverse les équilibres familiaux. Des parents séparés ne peuvent non plus, dans la plus grande majorité, se témoigner soutien aide et assistance comme peuvent déjà si difficilement le faire des parents encore unis. Désunis, l'une des défenses possible contre l'immense douleur du désenfantement est de s'indifférer, en quelque sorte. Comme rien n'est possible pour se saisir ensemble de cette douleur, chacun fait sa "tambouille" de son côté.
Mais pour les enfants vivants qui doivent se coltiner ce double voir triple trauma, qu'en est-il?  Un rien n'est certainement pas supportable puisqu'il faut être issu de quelque chose et non pas de rien. Alors au rien, un enfant peut substituer de la colère, de la rage, de la haine même, c'est toujours mieux que du rien. des parents qui s'en veulent "à mort" est peut être le seul moyen d'exhorter cette insondable douleur que laisse la mort d'un frère, d'une soeur.
D'autant plus qu'il y a terrain facile à planter puisque comme dit Shakespeare, je crois, "rien n'est pire que l'enfer si ce n'est la vengeance d'une femme". sous l'égide des Erinyies, en tout cas, la vengeance au féminin n(est certes pas facile à désamorcer, pas plus pour Madame que Monsieur. C'est pas pour rien que les 3 nénettes ont été assimilées aux furies par les romains. Un vrai bout de scotch style Tintin.
C'est dur, très dur à vivre tout ça, je le garantis; et je n'ai pas la clef magique pour faire mieux que ce que je fais. Tout avis constructif est bienvenu, bien sûr.
Chaud, très chaud!

Pascal.

**************
Cher Pascal,

Chaud, très chaud !
De toute évidence, je suis... tu es... nous sommes "bien mal" placés pour subir tous ses "déséquilibres familiaux" après le décès d'un Enfant !
C'est sûr que depuis ma séparation (2 ans et demi !) d'avec la Maman de Raphaël, nous ne nous témoignons plus aucun soutien moral, aide financière ou assistance "technique" !
ELLE se démerde et ... moi aussi ! c'est comme "ça" !
ELLE a choisi... elle a décidé... elle est libre (et moi aussi!)
Elle est partie, elle m'a quitté...
J'ASSUME ET JE VIS MA VIE !
Je ne parlerai pas d'indifférence mais plutôt d'acceptation et de RESPECT de nos différences ...
Maintenant  ELLE se fait sa "tambouille" et moi ma "ratatouille" !!! hihihihi et En Avant Guingamp !

Le Grand Challenge se trouve dans la "nouvelle union"  qu'on est capable de tisser avec le ou les Enfants vivants !
J'ai de bonnes relations avec mon fils cadet (22 ans !) ...
Le problème est que son frère est mort par suicide et... "depuis"... toutes mes certitudes ont volées en éclats et moi-même j' ai explosé corps et âme !
Je n'ai plus aucune crédibilité et j'ai perdu toute légitimité par rapport à mon plus jeune fils !
Après on peut vivre comme ça... nous échangeons, nous partageons, nous rigolons ... ça se passe bien MAIS j'ai le sentiment de ne plus exister en tant que père ! c'est difficile à expliquer et peut être à comprendre ! c'est ainsi !
Mon fils va à son rythme, je le soutiens moralement, je l'aide financièrement, il bénéficie d'une assistance technique et je suis très présent pour lui... MAIS... je suis ailleurs , je me sens ailleurs !

Moi non plus, mon cher Pascal, je n'ai pas la clef magique pour faire mieux que ce que je fais .
J'espère que cet humble avis te sera constructif... mon Ami !

Solidairement.

Federico

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3026 le: 27 décembre 2018 à 22:58:45 »

« C’est dur d’apprendre à vivre sans mon fils »
Claire

Survivre à la mort de son enfant
La mort d’un enfant va contre le sens même de la vie. Une terrible épreuve pour des parents qui se retrouvent désemparés, amputés d’une partie d’eux-mêmes et d’un moteur de vie. Blessés au plus profond d’eux et face à un deuil très douloureux. Comment vivre après une telle perte ? (...)

Vivre en paix avec nos morts
Au temps de la douleur aiguë peut succéder celui de l’apaisement, et même de la joie. Car, si l’être cher a physiquement disparu, nos liens avec lui restent vivants (...).

Mon fils Antoine avait 20 ans, il faisait des études à Prague. Un jour, il a été retrouvé inanimé chez lui. Mort d’une intoxication causée par une surdose de médicaments.

C’était un garçon extrêmement intelligent mais diagnostiqué hyperactif et bipolaire. Trois semaines avant, il avait décidé d'arrêter ses médicaments car il ne les supportait plus, ce qui m'avait vraiment inquiétée. Il vivait aussi une histoire d'amour tumultueuse.

Résidant au Canada, je devais venir le voir deux semaines plus tard. Et puis j'ai appris sa mort brutale. Suicide ou juste envie d'oublier ce qui le tracassait ? Personne ne saura jamais…

Ma première réaction a été de hurler « Non ! Antoine n'est pas mort, mon fils n'est pas mort, je sais qu'il n'est pas mort ! ». Pendant des heures, jusqu'à ne plus pouvoir parler. Le monde s'était effondré, l'impossible, l'innommable était arrivé. Pour moi, seuls ces mots pouvaient me sauver de l'horreur.

La vie m'avait trahie. Aucune douleur, je crois, n'est aussi profonde. J'avais l'impression que mon coeur, mon ventre et ma tête étaient fracassés, se désintégraient…

On m'arrachait l'être que j'aimais le plus au monde et avec lui toute ma vie, tout en ce que je croyais, mes plus beaux rêves, ma raison d'exister, le passé, le présent et l'avenir. Je me sentais morte, morte en vie.

Je me sentais coupable, je revoyais en boucle ce que j'aurais pu faire, ce que j'aurais dû faire. L’appeler ce jour-là, venir le voir plus tôt… Je me sentais la pire mère au monde.

Il a été terriblement difficile de prendre l'avion le lendemain vers l'Europe pour retrouver mon enfant qui n'y était plus. Le pire voyage de ma vie. On m'attendait. Une « chaîne » d'amour, de partage, de soutien s'est formée autour de moi… Je n'étais pas seule. Je n'aurais jamais cru qu’il était possible de vivre des événements si bouleversants dans les deux sens.

Le plus difficile à vivre est la douleur, on a l'impression d'avoir une blessure atroce qui saigne en permanence et ne laisse aucun répit. Au début, j’ai cru que je n'allais pas tenir, j’avais envie de mourir. J’ai repris mon travail au plus vite pour ne pas laisser ces pensées m'envahir.

Et puis, peu à peu, j'ai repris des forces. Je me suis dit que je devais prendre le temps, ne pas bousculer les étapes, accepter la douleur et travailler ce qui pouvait être travaillé.

Sur un plan plus intime, je rêve énormément de lui. Au début, je croyais qu'il n'y aurait que les souvenirs qui m'aideraient à tenir, le reste me semblait compromis. Mais tous ces rêves m'ont donné une autre vision des choses. J'ai compris que nous avons en nous des ressources qui, d'une manière ou d'une autre, nous soutiennent. C'est à l'intérieur de nous que tout se joue, dans cet espace où personne d'autre n'a d'accès, là où nous avons bâti la relation avec notre enfant et où désormais la douleur habite.

C’est très dur d’apprendre à vivre avec son absence. Au début, c'est inconcevable, on a très peur du temps qui passe. Dix ans sans le voir ? Un supplice. La pire chose que quelqu'un peut dire à une personne qui a perdu un enfant c'est « Avec le temps, tu iras mieux. » On préfère ne pas aller mieux que de voir le temps passer sans lui !

Je crois que mener une activité créatrice est vraiment une clé pour apprivoiser cette absence. Créer c'est dire, sentir, apprivoiser autrement. Moi, je dessinais Antoine.

Je crois qu'on commence à apprivoiser l'absence quand on se rend compte que l'amour va bien au-delà de la présence physique. On ne vit pas qu'avec les vivants, on vit aussi avec nos morts et parfois de manière presque plus intense car toutes les petites contraintes du quotidien ont disparu et il ne reste que l'essentiel: l’amour.
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3027 le: 27 décembre 2018 à 23:37:04 »

Survivre à la mort de son enfant
La mort d’un enfant va contre le sens même de la vie. Une terrible épreuve pour des parents qui se retrouvent désemparés, amputés d’une partie d’eux-mêmes et d’un moteur de vie. Blessés au plus profond d’eux et face à un deuil très douloureux. Comment vivre après une telle perte ?

Margaux Rambert

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Sommaire
Colère et culpabilité
La peur de l’oublier
En parler encore et encore
Trouver un réseau de soutien
Construire un lien intérieur avec son enfant
Réinvestir sa vie


« Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis ». Pour Fabienne, ces mots de Victor Hugo au sujet de sa fille décédée, Léopoldine, reflètent exactement ce qu’elle ressent aujourd’hui. Il y a quatre ans, son fils Florent est mort du jeu du foulard. Il avait 13 ans. « Ca a été extrêmement brutal. Nous ne savions pas qu’il y jouait. Un soir, mon mari l’a retrouvé inanimé dans sa chambre. Les secours n’ont rien pu faire. Nous étions sidérés, sous le choc, tant cela semblait irréel. Puis, nous avons réalisé que c’était vrai et là, notre monde s’est écroulé. A partir de là, vous vivez avec une chape de plomb au-dessus de la tête. Tous les matins, en vous réveillant, vous recevez un coup de poignard qui vous rappelle que votre enfant est mort. Et vous vous demandez si vous allez parvenir à la fin de la journée. »

Comme de nombreux parents qui ont perdu leur enfant, Fabienne a eu le sentiment qu’elle ne s’en remettrait jamais. « La perte d’un enfant transforme un parent à tout jamais, explique le psychiatre Christophe Fauré. Elle le blesse au plus profond de lui-même. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne pourra pas s’en remettre. Il est possible, tout en ayant cette blessure en soi, d’un jour réinvestir sa vie, d’y trouver à nouveau du bonheur, d’avoir de nouveaux projets et éventuellement, d’autres enfants… » A condition, pour le psychiatre, d’être bien entouré et accompagné, dans ce travail de deuil difficile.

Colère et culpabilité
« Un arrachement », « une mutilation »… C’est ainsi que les parents endeuillés décrivent la perte de leur enfant. « Quand un enfant meurt, le parent se sent presque physiquement amputé d’une partie de lui-même et de toutes les projections qu’il avait investies en lui », analyse Christophe Fauré. Amputé aussi d’un moteur de vie, « d’une raison pour laquelle on se bat dans l’existence ». « J’ai passé trois mois assise sur une chaise à ne rien faire, à ne penser qu’à lui. Ma vie s’était arrêtée », raconte Pascale, qui a perdu son fils de 10 ans, suite à un accident.

 « Pourquoi nous ? », « Pourquoi lui ? »… Le décès d’un enfant va dans le sens inverse de la vie et constitue, pour les parents, une terrible injustice. D’où un sentiment de colère « par rapport aux autres qui continuent leur vie de façon insouciante et par rapport aux autres parents… », poursuit le psychiatre. Et souvent, aussi, une grande culpabilité : celle de ne pas avoir su protéger son enfant. Antoine, le fils de Claire, est décédé à l’âge de 20 ans après avoir avalé un mélange de médicaments. « Mon fils n’allait pas bien, mais j’étais au Canada, et lui à Prague, où il faisait ses études. Je devais venir le voir deux semaines plus tard. Lorsque j’ai appris sa mort, je me suis sentie extrêmement coupable. Je revoyais en boucle ce que j’aurais pu faire, ce que j’aurais dû faire. Je me sentais la pire mère du monde ». A cette culpabilité peut aussi s’ajouter un sentiment de honte face au regard des autres. Comment continuer à s’accepter en tant que parent alors que son enfant est mort ?

« Après son décès, j’étais obsédée par Florent, se souvient Fabienne. Je ne pensais qu’à lui, je ne parlais que de lui. Plus rien d’autre ne comptait. Mais comme la vie continuait, les gens ont commencé à m’en parler de moins en moins souvent. C’était horriblement dur : j’avais peur qu’ils l’oublient ». Cette crainte, les parents en deuil sont nombreux à la partager. Surtout quand leur entourage - et toute la société d’ailleurs, où la mort d’un enfant reste un sujet tabou - les enjoint « à tourner la page », « à passer à autre chose »… A faire leur deuil « assez rapidement ».

« Faire le deuil d’un enfant prend des années. Il s’agit d’apprivoiser quelque chose de monstrueux, rétorque Christophe Fauré. Et il n’est pas question d’oublier son enfant : c’est d’ailleurs fondamentalement impossible ».

Chez certains parents, la peur de l’oubli est si forte qu’ils ne veulent pas, ne peuvent pas s’en remettre. « Comme si moins souffrir revenait à perdre petit à petit le lien avec leur enfant. A le trahir. Comme si leur souffrance disait combien ils l’aimaient. En réalité, c’est le processus de deuil qui va assurer la pérennité du lien, pas la souffrance. »

Survivre à la mort de son enfant
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En parler encore et encore
Il est fondamental, pour le parent endeuillé, de parler de ce qui s’est passé, assure Christophe Fauré. Ou de l’exprimer par des mots couchés sur du papier, par des dessins… De dire sa colère, sa culpabilité, sa honte, sa détresse, son incompréhension… Encore et encore. « Ce n’est pas remuer le couteau dans la plaie, assure le psychiatre. Au contraire. C’est permettre d’évacuer progressivement l’immense charge émotionnelle liée à ce décès. Si on ne parle pas, si on n’écrit rien, si on n’exprime rien, cette charge reste extrêmement puissante à l’intérieur de soi et peut faire obstacle au bon déroulement du processus de deuil ».

Sauf qu’il est souvent difficile de trouver quelqu’un à qui parler, même au sein de son entourage. Car la mort d’un enfant fait parfois très peur. « C’est ce qui m’a le plus surprise, relate Fabienne. Tout le monde n’y arrive pas. Quand on perd un enfant, on perd aussi des amis pour qui c’est trop dur de faire face. Certains ne savent pas quoi dire, quoi faire… Au début, des mamans des amis de mon fils tournaient la tête quand elles me voyaient dans la rue. Pendant un an, j’ai été très en colère. Ce n’est pas contagieux de perdre un enfant ! J’ai fini par comprendre que pour certains, c’était trop difficile. »

D’où l’importance de trouver des personnes qui peuvent écouter. Qu’il s’agisse d’un proche, d’un thérapeute, de groupes de paroles… Les parents en deuil s’accordent à le dire : seuls ceux qui l’ont vécu peuvent comprendre. Après la mort de sa fille, décédée à l’âge de 6 ans des conséquences d’une malformation cardiaque, Olivier a rejoint, avec son épouse, un groupe de parole de l’association Apprivoiser l’absence. « Le deuil d’un enfant est quelque chose d’extrêmement difficile à partager. Ce qui fait que vous allez plus facilement parler de ce que vous ressentez avec des inconnus qui ont vécu la même chose que vous, qu’avec des amis de longue date. Vous savez que vous pourrez leur raconter tout ce que vous voudrez sur votre enfant et sur vous. Et que vous serez compris ».

Six ans après la mort de sa fille, Olivier a fait un burn-out. « Comme beaucoup d’hommes, je me suis enfermé dans mon travail. Je voulais toujours être occupé ». Là, il a entamé une thérapie. « Et la lumière est réapparue. Personne ne peut vivre votre deuil à votre place. Mais des gens peuvent vous aider à un moment ou à un autre. Et quand vous êtes au fond du trou, c’est extrêmement important ».

Construire un lien intérieur avec son enfant
Mais quelle place donner à son enfant disparu ? Quel lien construire avec lui ? « Au début, les parents ont besoin de maintenir un lien extérieur », décrypte Christophe Fauré. De regarder des photos des heures durant ; de serrer dans leurs bras son doudou, son pull préféré ; de retourner là il a vécu : son école, ses lieux de vacances… Là aussi, encore et encore. « Paradoxalement, ce sont des choses qui font très mal mais dont les parents ont viscéralement besoin ». Lovah a perdu son fils Mathieu, âgé de 9 mois. Il était atteint d’une maladie rare.

« La première année, j’allais très souvent sur sa tombe pour me sentir plus près de lui. Cette proximité m’était nécessaire ». Mais depuis un an, la jeune femme n’y est pas retournée. « Au fil des mois, des années, un lien plus intérieur va se construire, avance le psychiatre. Mais c’est un long parcours, extrêmement douloureux ».

Pour Fabienne, il s’agit « d’apprendre à être le parent d’un enfant mort, mais qui est toujours là, en moi, tout autour de moi ». Son fils, elle pense à lui tous les jours, et « huit fois sur dix, c’est de façon sereine, pour des souvenirs gais. Ca va mieux, j’arrive à parler de lui sans pleurer. Mais un deuil n’est pas linéaire. Et dans le quotidien, il y a des piqûres de rappel. Quand je vois ses copains qui font tous 1m80 par exemple. Ca vous rappelle ce qui ne sera pas. Là, vous ressentez de nouveau ce désespoir total. Mais vous savez que ça va passer plus vite ».

Survivre à la mort de son enfant
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Deux ans après le décès de son fils, Fabienne a choisi « de faire quelque chose de sa douleur ». Et a décidé d’aider les autres. Bénévole dans une association pour des femmes migrantes, elle milite aussi au sein de l’APEAS, une association de parents d’enfants victimes du jeu du foulard, où elle fait de la prévention. Pascale, elle, a fait une reconversion professionnelle et travaille aux côtés de personnes handicapées ou en soins palliatifs.

« Tout doucement, à son rythme, le parent en deuil va réinvestir sa vie. Renouer avec les gens, reprendre son activité professionnelle, en changer, avoir d’autres projets…, commente Christophe Fauré. Mais ce n’est possible que s’il est parvenu à construire un lien approprié avec son enfant. Sinon, il peut avoir l’impression de le trahir en revenant à la vie. »

Cela fait maintenant quinze ans que la fille d’Olivier, devenu administrateur d’Apprivoiser l’absence, a disparu. «  C’est quelque chose d’inaudible pour des parents qui viennent de perdre leur enfant, mais évidemment que la mort d’un enfant n’empêche pas de vivre ensuite. Mais on n’oublie pas. Jamais. On compose avec. Cela crée chez vous une immense faiblesse, mais aussi une grande force, que vous porterez toute votre vie. »







- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3028 le: 28 décembre 2018 à 00:38:12 »
Noël anniversaire de cinq ans sans ELLE avec ce sentiment de sidération continuel.
Je me sens comme Sisyphe, je remonte une pente avec le poids d'une peine trop lourde, trop ronde, trop énorme qui me rejette sans arrêt dans le trou béant  une fois l'ascension entamée. Tout est à recommence, le découragement et le désespoir reprennent plus fort.
Tes mots sont nos mots et nos maux à nous parents désenfantés,. Pour moi, janvier est aussi un mauvais mois à proscrire, ce sera le sixième anniversaire qu'elle ne vivra pas...
Perdre un enfant c'est perdre sa raison de vivre, c'est perdre ses repaires, c'est le désespoir et la pénitence à vie.


Chère "Vol du papillon",

"Tes mots sont nos mots et nos maux à nous parents désenfantés," ... Merci "Vol"... merci !

 "Pour moi, janvier est aussi un mauvais mois à proscrire, ce sera le sixième anniversaire qu'elle ne vivra pas...".... oui,  le mois de janvier est terrible ! il faut le traverser comme on peut, faire de notre mieux avec indulgence et humilité ! douceur et tendresse ! Amour...

"Perdre un enfant c'est perdre sa raison de vivre, c'est perdre ses repaires, c'est le désespoir et la pénitence à vie."
... rien à rajouter... tout est dit...

"Vol du papillon"... je suis de tout Coeur avec toi ! amicalement, solidairement !

Federico
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #3029 le: 29 décembre 2018 à 08:07:35 »

Ah ! les belles relations entre Parents/Enfants...
Elles ne sont pas évidentes du tout ! je dirais même plus... qu'elles sont parfois difficiles et souvent compliquées !!
Pourtant,  j'ai toujours été fasciné par ce mot "RELATION" ! non pas par la relation mathématique mais bel et bien par les relations humaines ! j'ai failli dire... par les liaisons dangereuses ! c'est tout dire !
Bon, revenons à nos moutons c.à.d à ce dont il est question... en l'occurrence les relations entre Enfants/Parents qui peuvent être super chiantes mais... ce n'est pas toujours le cas !
Moi, par exemple, c'est exceptionnel ! mes relations avec mon ex-compagne sont excellentes parce qu'inexistantes ! comme ça ELLE ne me casse pas les couilles ! hihihi !
Avec mon plus jeune fils... nos relations sont bonnes parce qu'elles sont compréhensives et respectueuses !
Mon fils surfe sur une belle vague... celle de la VIE !
Il mène formidablement sa barque... il étudie, il travaille, il vit en couple... il sort, il va voir ses amis, sa mère, son père, sa belle famille ! c'est équilibré !... il choisis, il décide, il est LIBRE !
Tiens, ce midi , il m'invite à manger à son appart ! il va cuisiner (?) ! il va me raconter plein de choses... son weekend à Paris, son Noël avec sa belle famille, son boulot... ce qu'il va faire pour le Nouvel An avec ses potes ! c'est intéressant... c'est vivant !
Oui, bien sûr, je suis un peu en retrait mais c'est mieux pour moi, je suis rassuré et je ne suis plus en première ligne... celle où on prends tous les coups ! je suis là et bien là mais ... cool et tranquille-peinard !

J'écris ce petit texte en pensant notamment à mon Grand Pote Pascal-ito... Courage et oui "Accroche-toi Jeannot !"... "Accrochons-nous à nos rêves, mon Ami"...

Zoubis et Cimer !

Fed-ito


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