Auteur Sujet: Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !  (Lu 980653 fois)

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2310 le: 01 avril 2018 à 23:30:37 »
Moi ça sera demain matin, lundi de Pâques, que j'irai me recueillir sur la tombe de Raphaël.
Avant d'aller au cimetière, je m'arrêterai à la jardinerie Truffaut et j'achèterai de jolies petites fleurs naturelles très colorées.
Je sais que sa tombe est propre puisque JE l'ai nettoyé il y a peu...
C'est toujours très important pour moi d'y aller régulièrement et de pouvoir rester tout le temps que je veux...

Si je me concentre sur l'instant présent de ma visite sans trop penser cela m'apaise car ce sont des moments que je lui consacre entièrement...

J'aime lui consacrer mon temps, mes pensées... quelques rares mots prononcés... un petit sourire si je peux... quelques larmes spontanées...

Sa tombe... son prénom... son visage... et je suis là debout devant LUI !

Je suis SON Père... il est MON Fils aîné... il est mort... il s'est suicidé...

Je t'aime Raphaël
Papa
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2311 le: 02 avril 2018 à 13:02:55 »
Comme je te comprends Frederico  :-*
Une pensée spéciale pour toi et pour Raphael aujourd'hui  :( :)
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2312 le: 03 avril 2018 à 10:54:14 »
Bonjour Federico,

" L'essentiel nourrit les racines de notre souffrance mais ce sont bien les détails qui réellement donne un sens et donne vie à la vie" 

... je vais donc corriger un "détail": oui je suis endeuillée de ma maman mais je suis essentiellement endeuillée de mon compagnon .  Bien sûr, ma maman me manque parce que ,atteinte d'Alzeimer,  c'est à elle que je pouvais confier mon chagrin d'adulte endeuillé d'un compagnon . Elle m'écoutait ...  elle était mon "forum" à moi.
Aujourd'hui elle n'est plus  et  mon compagnon   me manque encore plus  . Lui , aurait consolé mon chagrin d'enfant endeuillé d'une maman. 
Un deuil qui en ravive un autre... 
Mais au nom de  l'indulgence  prônée plus haut dans les messages....    je te pardonne!  ;)  ( si j'étais aussi douée que Souci je trouverais mieux qu'un smiley pour illustrer toute mon indulgence avec humour mais  je n'ai pas son don.)
Tendresse
Malex

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2313 le: 03 avril 2018 à 12:26:26 »

Bonjour Malex,

Mais bien sûr ma très chère Malex que tu es "une Amoureuse"... qui  écrit sur ce forum essentiellement pour rendre hommage à "ton taiseux"...

"Un deuil qui en ravive un autre" ... oui, tu as raison !
Le deuil de ta maman qui a ravivé celui de ton "amoureux"... je comprends tout à fait !

Comme chacun sait... j'écris principalement sur le forum pour mon fils mais je pense également très souvent à ma maman et à mon grand-père paternel.

Ce forum est un lieu pour honorer la mémoire de tous nos Amours ...

Moi aussi je ne sais que mettre uniquement des smiley  ;)  :)  :-*

Merci Malex pour ton indulgence...

Amicalement, solidairement.
Federico
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2315 le: 05 avril 2018 à 07:47:05 »

Comment encore reconnaître

Comment encore reconnaître
ce que fut la douce vie ?
En contemplant peut-être
dans ma paume l'imagerie

de ces lignes et de ces rides
que l'on entretient
en fermant sur le vide
cette main de rien.


Rainer Maria Rilke
Vergers

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2316 le: 05 avril 2018 à 08:01:45 »

Avec la solitude pour amie
Et la souffrance pour aimante ;
Préférant au grand jour la nuit,
Et à l’évidence la vérité latente !
Qu’il se croit fou, ou bien génie
Possédé du démon qui le hante,
Comme une ombre colle à la vie
L’esprit s’attache à la tourmente.

Stéphen Moysan
La mort du romantique

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2317 le: 05 avril 2018 à 09:13:08 »
Très beaux poèmes Frederico, et c'est tellement vrai tout ça!  :( :)
 :-*
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2318 le: 05 avril 2018 à 22:32:59 »


Encore frissonnant

Encore frissonnant
Sous la peau des ténèbres
Tous les matins je dois
Recomposer un homme
Avec tout ce mélange
De mes jours précédents
Et le peu qui me reste
De mes jours à venir.

Me voici tout entier,
Je vais vers la fenêtre.
Lumière de ce jour,
Je viens du fond des temps,
Respecte avec douceur
Mes minutes obscures,

Épargne encore un peu
Ce que j’ai de nocturne,
D’étoilé en dedans
Et de prêt à mourir
Sous le soleil montant
Qui ne sait que grandir.


Jules Supervielle
La Fable du monde



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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2319 le: 06 avril 2018 à 10:07:23 »
Celui-là aussi est magnifique  :-* parfois on lit un poème et on a comme l'impression qu'il a été écrit pour nous  :)
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2320 le: 06 avril 2018 à 10:19:53 »

"Encore frissonnant sous la peau des ténèbres... respecte avec douceur mes minutes obscures" Jules Superveille

Je souhaite revenir aux racines les plus profondes de mon deuil personnel et écrire plus essentiellement dans la section "suicide" ... "Raphaël, je t'aime. Papa"
Je comprends mieux la sensibilité,  les émotions et les souffrances des personnes endeuillées par suicide.
Je reconnais m'être un peu perdu ... beaucoup trop "éparpillé" ces derniers temps.
Je me suis "éloigné" de mon chagrin, ma douleur, ma souffrance... et aujourd'hui, ma peine me rappelle cruellement à l'ordre !... me recueillir... en silence et... dans ma solitude.
J'éprouve le besoin de me concentrer davantage sur MON DEUIL après le suicide de mon fils.
Dorénavant, je souhaite principalement échanger avec des parents (Maman et/ou Papa) foudroyés par la mort de leur enfant.
Je respecte tous les deuils et toutes les souffrances.

Amicalement, solidairement.
Federico
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2321 le: 06 avril 2018 à 10:53:11 »
Je comprends tout à fait ce besoin de se recentrer sur ta relation avec ton fils Raphaël, te recueillir,  je respecte cela, c'est sacré.
Je me ferai plus discrète,
amitiés
loma
"si un jour je meurs et qu'on m'ouvre le coeur, on pourra lire en lettres d'or ... je t'aime encore"  William Shakespeare

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2322 le: 07 avril 2018 à 11:40:35 »
  Je me joint à Loma pour te confirmer, Frederico, que je comprends ton besoin immédiat. Moi c'est pareil, il y a des moments où j'ai principalement besoin d'èchanger avec des gens vivant la même forme de deuil que moi, et d'autres où je peux èchanger plus longuement avec toutes sorte d'endeuillés. Et moi aussi, je respecte chaque forme de deuil et ne minimise jamais la souffrance des autres, un deuil est toujours lié à un Amour (quel que soit le sens qu'on donne à ce mot), il y a toujours des points communs. Nous t'apprécions tous ici, tu es quelqu'un de précieux  :-* je continuerai de te lire.
  Douces et respectueuses pensées pour toi et Raphael  :( :-*
 
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2323 le: 07 avril 2018 à 19:41:17 »

Cerveau presqu'endormi par une longue sieste de 3 heures... je me promène machinalement dans les allées de Mon Petit Monastère...
Franchement, c'est con d'être comme anesthésié... ne rien ressentir... ni sensoriellement ni spirituellement... c'est comme baiser et ne pas jouir... ça sert à rien !
C'est humain... d'aimer et d'être aimé... d'aimer et de ne pas être aimé... ne pas être aimé alors qu'on aime... c'est terriblement injuste et cruel...
et puis c'est la vie de naître puis de mourir sans anesthésie aucune !
OUI ça fait mal ... et alors ? l'Amour a un prix ! ne dit-on pas que la vie mérite d'être vécue ? eh bien ! allons y gaiement la larme à l'oeil !

Bon, ça va encore faire jaser tout ça... j'ai envie d'écrire "jazzer"...

Calogero... Fondamental... https://www.youtube.com/watch?v=wOLUaLDYuHM

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #2324 le: 08 avril 2018 à 22:46:04 »

Bonsoir, bonsoir...

Une recommandation de lecture : Rosa Candida de l'islandaise Auöur Ava Olafsdottir.

Résumé :
Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljótur aura aimé Anna, une amie d'un ami, un petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.

Informations bibliographiques
Titre : Rosa candida:roman
Auteur :  Auður Ava Ólafsdóttir
Traduit par :  Catherine Eyjólfsson
Éditeur :  Zulma, 2015
Longueur :  263 pages

Auður Ava Ólafsdóttir
Rosa candida
« Goutte de rosée sur un perce-neige, stalactite fondant au soleil, pain d’épices sous marbré se craquelant, concert de notes cristallines, comment dire les sensations inouïes que procure cette lecture venue du Grand Nord ? “Mon petit Lobbi”, voilà comment son vieux père, veuf inconsolable mais pourtant vaillant, nomme son fils qu’il voit prendre la route un jour, loin de la maison familiale, de la présence, muette et tendre, de son frère jumeau handicapé. Arnljótur s’en va vers un pays des roses que sa mère trop tôt disparue lui a appris à aimer, c’est sa grande passion, avec celle qu’il porte au “corps”, comme il désigne l’amour physique. Le sentiment, lui, n’a pas germé encore, même lors de son étreinte fugace, de nuit, dans la roseraie, avec Anna, qui lui annonce bientôt qu’elle est enceinte. Le si jeune père montre la photo de Flora Sol, sa toute petite, à tous ceux qui croiseront son périple vers le monastère où il est attendu comme jardinier. Le long voyage est initiatique, semé d’inattendues rencontres, tendu par la difficulté de se faire comprendre quand on parle une langue que personne ne connaît.
Et puis, un jour, Anna demande au jeune homme d’accueillir leur enfant. Tout est bouleversé. Mais tout en douceur, avec ce qu’il faut de non-dits pour que l’essentiel affleure et touche au plus profond. Tant de délicatesse à chaque page confine au miracle de cette Rosa candida, qu’on effeuille en croyant rêver, mais non. Ce livre existe, Auður Ava Ólafsdóttir l’a écrit et il faut le lire. »
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