Auteur Sujet: Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !  (Lu 982496 fois)

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1920 le: 25 novembre 2017 à 08:35:33 »
Douces  pensées pour vous Federico pour votre anniversaire. Je vous souhaite une journėe la plus apaisée et la plus heureuse possible.
Je pense également à Raphaël et à tous nos enfants envolés.
Je vous embrasse très amicalement
Gero

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1921 le: 25 novembre 2017 à 11:12:17 »
Bon anniversaire Federico ,que cette journée soit la plus douce possible .
Amicalement .
Ludmilla

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1922 le: 25 novembre 2017 à 12:28:48 »

    Ah, cher Federico, pour l'occasion j'ai rassemblé en chorale tous les minets du quartier
    La jeunesse du sourire c'est pas une question d'âge et puis d'ailleurs tu es tout mimi ... aoû, hihi! M.

     
   

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1923 le: 25 novembre 2017 à 19:47:46 »
Tendres pensées pour cette journée d'anniversaire Federico
"si un jour je meurs et qu'on m'ouvre le coeur, on pourra lire en lettres d'or ... je t'aime encore"  William Shakespeare

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1924 le: 25 novembre 2017 à 22:41:56 »

Liberté

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom

Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.
Paul Eluard
in Poésies et vérités 1942
Ed. de Minuit, 1942


Ce poème que tu chéris tant Fédérico, mon père l'a acheté en grande affiche illustrée peu de temps après la mort de mon mari puis me l'a offert ; depuis il est affiché sur un grand pan dans ma cuisine, et quand une pointe de douleur s'approche de mon ventre, je le lis, et je le relis.
A toi qui nous l'a apporté, ici sur ce forum.
je te le dépose ce soir dans ton petit monastère, il t"attend.
Mono ;-)
"Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option". B. Marley

"Un arbre qui s'abat fait beaucoup de bruit ; une forêt qui germe, on ne l'entend pas." Gandhi

Hors ligne Federico

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1925 le: 26 novembre 2017 à 03:10:13 »


MERCI à vous toutes... mes AMIES.   8)   ;)   :-*

Merci d'avoir penser à mon anniversaire... merci encore !  :'(

Je vous embrasse.  :-*

Bien amicalement et solidairement, Federico

- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1926 le: 26 novembre 2017 à 20:05:45 »
A mon tour de venir te remercier Federico,
tes mots m'ont émue, touchée, .. j'ai même pleuré de recevoir de si beaux compliments
Merci merci merci

bien tendrement
Mono  :-* :-* :-*
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1927 le: 27 novembre 2017 à 00:34:15 »


Résister

Résister, résister, résister, jour et nuit. Résister encore. Lasse est l’amertume, cette lassitude intérieure. Il faut oser se lever, reconnaître le chemin. L’espace visible et total. Nulle tour n’est trop grande à nos yeux. On ne se taira pas une nouvelle fois, nous déploierons nos paroles lumineuses par tous les champs dévastés. Ecoute cette chanson qui court à travers le monde. Ces aboiements de chiens qui grondent derrière les niches de garde. C’est le matin que lou soulèu se lève. Ce sont toutes ces fenêtres qui s’ouvrent pour laisser le cri se répandre à l’horizon. Désolé, contre tous les murs qui nous font face, nous continuerons à rêver, même par temps de brouillard.

Laisse une petite lumière
 Ici est là et puis une autre.

J’aime ta main légère
La brise chaude et douce de tes lèvres
Tes histoires qui parlent parfois de nous

Richard Taillefer, Textes extraits du manuscrit « Ce petit trou d’air au fond de la poche »
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1928 le: 29 novembre 2017 à 07:55:43 »

Le lundi 28 janvier 2013... j'ai AUSSI perdu MON CORPS !

Au cours du deuil, on parle beaucoup avec raison de l'âme, de l'esprit et de tout l'aspect psychologique mais il y a AUSSI la décadence de NOTRE CORPS... corps meurtri, détruit, déchiqueté, pulvérisé et décomposé par la douleur physique...
Chaque jour, nous devons faire face à cette réalité, à cette souffrance...

OUI... j'ai AUSSI perdu MON CORPS au cours de mon deuil...
OUI... j'écris cela et je le dis avec une infinie tristesse et beaucoup d'émotions ... des larmes coulent...

Mon médecin généraliste s'intéresse à moi et veut bien m'aider... à sauver ma vie...
Il est bien présent et me surveille... il ne me lâche pas dans mon "parcours de santé" et mon programme de "remise en forme"... parce qu'enfin et heureusement j'ai décidé avec volonté de reconquérir mon corps avec douceur !

Prendre soin de soi ... c'est d'abord se respecter soi et ensuite aller vers un bien être salvateur...
Mon chemin sera long, douloureux mais j'espère... oui, j'espère retrouver un corps qui me ressemble, plus conforme à ce que je suis... et qui soit COMPLICE avec mes émotions et mes sentiments... clin d'œil ... sourire et larme...

B.

- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1929 le: 30 novembre 2017 à 16:28:12 »

El crimen fue en Granada

Se le vio, caminando entre fusiles,
por una calle larga,
salir al campo frío,
aún con estrellas, de la madrugada.
Mataron a Federico
cuando la luz asomaba.
El pelotón de verdugos
no osó mirarle la cara.
Todos cerraron los ojos;
rezaron: ¡ni Dios te salva!
Muerto cayó Federico.
-sangre en la frente y plomo en las entrañas-.
…Que fue en Granada el crimen
sabed -¡pobre Granada!-, en su Granada…

Se le vio caminar solo con Ella,
sin miedo a su guadaña.
Ya el sol en torre y torre; los martillos
en yunque - yunque y yunque de las fraguas.
Hablaba Federico,
requebrando a la muerte. Ella escuchaba.
“Porque ayer en mi verso, compañera,
sonaba el golpe de tus secas palmas,
y diste el hielo a mi cantar, y el filo
a mi tragedia de tu hoz de plata,
te cantaré la carne que no tienes,
los ojos que te faltan,
tus cabellos que el viento sacudía,
los rojos labios donde te besaban…
Hoy como ayer, gitana, muerte mía,
qué bien contigo a solas,
por estos aires de Granada, ¡mi Granada!”

Se le vio caminar…
Labrad, amigos,
de piedra y sueño, en el Alhambra,
un túmulo al poeta,
sobre una fuente donde llore el agua,
y eternamente diga:
el crimen fue en Granada, ¡en su Granada!

Antonio Machado

***********************************************************************

Le crime a eu lieu à Grenade

A Federico García Lorca

Le crime

On le vit, avançant au milieu des fusils,

Par une longue rue,

Sortir dans la campagne froide,

Sous les étoiles, au point du jour.

Ils ont tué Federico

Quand la lumière apparaissait.

Le peloton de ses bourreaux

N'osa le regarder en face.

Ils avaient tous fermé les yeux ;

Ils prient : Dieu même n'y peut rien !

Et mort tomba Federico

- du sang au front, du plomb dans les entrailles –

… Apprenez que le crime a eu lieu à Grenade

- pauvre grenade ! -, sa Grenade…

II

Le poète et la mort

On le vit s'avancer seul avec Elle,

sans craindre sa faux.

- Le soleil déjà de tour en tour ; les marteaux

sur l'enclume – sur l'enclume des forges.

Federico parlait ;

il courtisait la mort. Elle écoutait

« Puisque hier, ma compagne résonnait dans mes vers

les coups de tes mains desséchées,

qu'à mon chant tu donnas ton froid de glace

et à ma tragédie

le fil de ta faucille d'argent,

je chanterai la chair que tu n'as pas,

les yeux qui te manquent,

les cheveux que le vent agitait,

les lèvres rouges que l'on baisait…

Aujourd'hui comme hier, ô gitane, ma mort,

que je suis bien, seul avec toi,

dans l'air de Grenade, ma grenade ! »

III

On le vit s'avancer…

Élevez, mes amis,

dans l'Alhambra, de pierre et de songe,

un tombeau au poète,

sur une fontaine où l'eau gémira

et dira éternellement :

le crime a eu lieu à Grenade, sa Grenade !


Antonio Machado

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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1930 le: 30 novembre 2017 à 16:38:32 »
SUITE DU PRECEDENT MESSAGE...


Extracto del discurso pronunciado en la inauguración del monumento a la memoria de Federico García Lorca, en Sao Paulo, en 1968, cuando sigue España bajo el yugo franquista.
Pablo neruda, autor del discurso, era un amigo de Lorca, uno de los mayores poetas y dramaturgos españoles, asesinado por la barbarie franquista en 1936, a los 38 años de edad en Viznar, cerca de Granada.

Querían matar la luz de España

« …Hay dos Federicos : el de la verdad y el de la leyenda. Y los dos son uno solo. Hay tres Federicos, el de la poesía, el de la vida y el de la muerte. Y los tres son un solo ser. Hay cien Federicos y cantan todos ellos. Hay Federicos para todo el mundo. La poesía, su vida y su muerte se han repartido por la tierra. Su canto y su sangre se multiplican en cada ser humano. Su breve vida crece y crece. Su corazón destrozado estaba repleto de semillas : no sabrán los que lo asesinaron que lo estaban sembrando, que echaría raíces, que seguiría cantando y floreciendo en todas partes, y en todos los idiomas, cada vez más sonoro, cada vez más viviente. Los usurpadores que aún gobiernan a España quieren enmascarar su muerte terrible. La crónica oficial la describe como un fait divers, como una fatalidad de los primeros días sangrientos. Pero no es así. Lo prueba el hecho de que otro maravilloso poeta, el joven Miguel Hernández, fue mantenido hasta morir en los presidios fascistas. Se trató de una agresión contre la inteligencia, dirigida y realizada con una premeditación espantosa. Un millón de muertos, medio millón de exilados. El martirio del poeta fue un asalto de la oscuridad : querían matar la luz de España.

El monumento de Flavio de Carvalho, bello misterioso y transparente es un acontecimiento en nuestras vidas. Esperamos, sin embargo, el mejor monumento a la gloria de Federico García Lorca: la liberación de España. »

Pablo Neruda, Para nacer he nacido, Seix barral 1988

*********************************************************************

« …Il y a deux Federico : celui de la vérité et celui de la légende. Et les deux ne font qu’un. Il y a trois Federico : celui de la poésie, celui de la vie et celui de la mort. Et les trois ne forment qu’un seul être. La poésie, sa vie et sa mort se sont réparties sur la terre. Son chant et son sang se multiplient en chaque être humain. Sa brève vie grandit encore et encore. Son cœur déchiré était rempli de graines. Ceux qui l’ont assassiné ne savaient sans doute pas qu’ils étaient en train de le semer, qu’il prendrait racine, qu’il continuerait à chanter et à fleurir partout, dans toutes les langues, toujours plus sonore, toujours plus vivant. Les usurpateurs qui gouvernent encore l’Espagne veulent masquer sa terrible mort. La chronique officielle la décrit comme un fait divers, comme une fatalité des premiers jours sanglants. Mais la vérité est toute autre. La preuve en est qu’un autre merveilleux poète, le jeune Miguel Hernández, a été retenu prisonnier jusqu’à en mourir dans les prisons fascistes. Il s’agit d’une agression contre l’intelligence, dirigée et réalisée avec une effroyable préméditation. Un million de morts, un demi-million d’exilés. Le martyr du poète fut un assaut des ténèbres : ils voulaient tuer la lumière de l’Espagne.

 
Le monument de Flavio de Carvalho, beau, mystérieux et transparent, est un évènement dans nos vies. Nous attendons, cependant, le plus beau monument à la gloire de Federico García Lorca : la libération de l’Espagne."


Traduit de Pablo Neruda, Pour naître je suis né, Seix Barral 1988


« Modifié: 30 novembre 2017 à 22:01:47 par Federico »
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1931 le: 02 décembre 2017 à 16:14:03 »


No llorar / Pas pleurer - Lydie Salvayre - Goncourt 2014



" - Ce commentaire maternel nécessite quelques éclaircissements. Depuis que ma mère souffre de troubles amnésiques, elle éprouve un réel plaisir à prononcer les mots grossiers qu'elle s'est abstenue de formuler pendant plus de soixante-dix ans, manifestation fréquente chez ce type de patients, a expliqué son médecin, notamment chez des personnes qui reçurent dans leur jeunesse une éducation des plus strictes et pour lesquelles la maladie a permis d'ouvrir les portes blindées de la censure. Je ne sais pas si l'interprétation du médecin est exacte, le fait est que ma mère éprouve un réel plaisir à traiter son épicier de connard, ses filles (Lunita et moi) de culs serrés, sa kiné de salope et à proférer son couille putain et merde dès que l'occasion se présente. Elle qui s'était tant évertuée, depuis son arrivée en France, à corriger son accent espagnol, à parler un langage châtié et à soigner sa mise pour être toujours plus conforme à ce qu'elle pensait être le modèle français (se signalant par là même, dans sa trop stricte conformité, comme une étrangère), elle envoie valser dans ses vieux jours les petites conventions, langagières et autres. A l'inverse de doña Pura, soeur aînée de don Jaime et tante de Diego qui, en vieillissant, ne fît que les resserrer, au nom du Père du Fils et du Saint Esprit."

Pas pleurer, Lydie Salvayre, ed.Points 2014, p.66,67
[/u]

Pas pleurer, c'est une bulle de mémoire au milieu de l'oubli, un passé jamais effacé, joyeux, dramatique et violent, planté là, indéfectible témoin au regard sans concession sur une époque noire de cruauté où, comme dans les gravures de Goya, bons et méchants se confondent parfois -souvent- au nom d'idéaux qui, devant la souffrance humaine, perdent tout sens, et perdent ceux qui leur avaient donné du sens.

C'est le récit d'une vieille femme qui était alors, en 1936, une jeune fille, presque une enfant, qui vit les ombres de l'Histoire avancer sur sa vie, et raconte, à travers la plume de sa fille. On est en 1936, en Espagne: les mouvements libertaires, exaltés et euphoriques, refont le monde et s'opposent à la montée du franquisme, mais aussi du stalinisme; il s'agit de se battre contre toute forme d'autoritarisme, dans une Espagne ancrée, embourbée dans ses traditions. Le fascisme vaincra et plongera l'Espagne dans une dictature de près de quarante ans.

Le discours indirect libre donne au récit une vivacité extraordinaire; la langue espagnole, celle d'une femme comme tant d'autres déracinée, est un coeur qui bat, vient alimenter cette bulle, cette mémoire, que Lydie Salvayre a voulu "mettre en sûreté [...] puisque les livres sont faits, aussi, pour cela". Une écriture vraie, qui raconte avec simplicité, sensibilité, humour, cynisme parfois, ces évènements, cette mémoire, par devoir et par amour.

V.RAMOND
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1932 le: 02 décembre 2017 à 16:31:04 »

NON, je ne veux pas que tu me dises "Merci, merci pour tout"... et que tu partes comme ça ! parce que je ne me suis quand même pas cassé les couilles à t'apprendre la politesse pour que tu me dises "Au revoir" de cette façon là... j'aurais préféré que tu viennes me voir !

C'est vrai, TU n'appartiens à personne et TU ne me dois rien...

Maintenant, JE ne te dois plus rien non plus...

Apparemment, il paraît que tu as choisi librement .... et moi aussi, apparemment, il paraît que j'ai retrouvé ma liberté !

Ton dernier film au cinéma : Django unchained...

"Depuis"... ta mère, ton frère et moi... nous avons dû choisir... tout comme TOI... entre indépendance, solidarité, sacrifice, survie... esclavage et liberté... la mort ou la vie... toujours dans une extrême solitude et un effroyable silence... en plus du chagrin, la douleur et la souffrance !

 " Aimer c'est donner à autrui une existence supérieure "
 "Je t'envoie ce mot qui est aussi un baiser : je t'aime ! "

Papa de Raphaël
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1933 le: 03 décembre 2017 à 15:53:25 »
J'aime me pousser à écrire jusqu'à l'extrême limite de l'écrit... J'aime aller là où les mots n'existent plus...
OUI, l'écrit a ses limites puisqu'ensuite je vis le plus fort, le plus beau, le plus sensible, le plus imaginaire, le plus délicat, le plus tendre, le plus émotif... le plus doux des sentiments qui est celui d'aimer d'un Amour infiniment pur !
Mon cœur déborde de larmes... mais c'est là ... à cet instant... Où "JE SUIS " le plus proche de LUI...
Là... là... "IL EST Là"... ce sentiment nouveau, sa présence... notre lien !
Je suis très fatigué, épuisé, effondré, explosé... K.O (Knock-out) debout... mais OUI, "JE SUIS avec lui "...

Je suis... vivre avec
Tu manques à ma vie... éternellement !
Il est... vivre sans

Solidairement avec vous Toutes et Tous.
Federico
« Modifié: 03 décembre 2017 à 17:11:46 par Federico »
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Re : Mon Petit Monastère... mon paradis blanc !
« Réponse #1934 le: 03 décembre 2017 à 20:43:34 »

   Je kiffe ce dernier message ...
   M.