Lettre à Liesel.

" le suicide d'un enfant n'est pas un acte que l'on peut dépasser, on apprend juste à vivre avec." Liesel

Etonnamment, tu as rapidement compris des vérités. Tu es également bien entourée. tout cela va t'aider, te soulager, t'apaiser.
JE sais, TU sais... nous savons que nous sommes inguérissables, inconsolables !
NOUS devons apprendre à vivre avec cet innommable chagrin, cette terrible douleur physique et cette insupportable souffrance morale.
Apprendre à apprivoiser ...
Raphaël est né un 3 septembre (1994)... Alexandre est mort le 5 septembre 2016 !
Les dates anniversaires de naissance, de décès sont insoutenables, extrêmement douloureuses, très difficiles à passer...
Pour toi Liesel le chiffre 5... pour d'autres le 6... et encore pour d'autres le 28...

La première année est ... in vrai sem bla ble... à vivre avec ... mais il reste encore les repères précis de l'année précédente... ça reste important.
La deuxième me semble encore plus difficile... à vivre avec ... puisque le passé n'existe plus...
La troisième... il n'y a plus ni passé, ni présent, ni futur !
La quatrième... les mots n'existent pas... c'est la déchirure, la cicatrice est toujours ouverte, le sang coule ...
Je suis à la cinquième année du deuil de Raphaël... deuil impossible !

Liesel, je te raconte mon expérience ... nous savons tous et toutes que chaque deuil est unique et incomparable !
Tu as tout mon soutien, mes encouragements, ma compréhension.
Il y a ici sur ce Forum des personnes merveilleuses... extraordinaires... certaines très compétentes en matière de deuils... il y a un bel échange, de la musique, de la poésie et même parfois des sourires, rires et légèreté...

Le deuil d'un enfant est à vie... la souffrance incomparable, indicible...

Je voudrais me vider là de tout mon sang pour re-donner vie à Raphaël...

Je pense à tous les autres... à Alexandre.

Bien Amicalement.
Bien Solidairement.
Federico

Federico,
Je viens faire quelques pas dans les allées de votre petit monastère, profiter du silence  et de la sérénité des lieux.
Je viens vous dire également combien je vous admire d'être toujours là pour accueillir les nouveaux venus, pour les réconforter malgré votre indicible chagrin.
Le cap des six ans est très difficile à passer, alors je me recentre sur moi même pour essayer de reprendre quelques forces afin de continuer mon chemin.
Peu de hauts et beaucoup de bas dans notre vie de parents d'enfants envolés, et pour moi pas la force d'aider les nouveaux venus .
Je vous embrasse
Gero

http://voyagerloin.com/actualite/activites-sport/equateur-balancoire-flippante-du-monde-face-volcan-en-eruption/

OUI, je crois que ... "depuis"... JE VIS quotidiennement sur cette balançoire et... le plus flippant c'est que ce volcan en pleine éruption me renvoie ma propre image ...

J'aspire à plus de calme ... dans le silence de ma solitude ... oui, à plus de sérénité et d'apaisement.

Bien Amicalement.
Bien Solidairement.
Federico

J'attends la nuit pour venir me promener au monastère sentir les roses et me reposer un peu de cette douleur la déposer un peu avant de reprendre mon chemin
Pensées pour toi Federico

Ce Forum ... n'est pas pour les enfants de chœur !

Il est dur... pur et dur !

C'est pas un parc d'expositions avec de nombreux stands et beaucoup de public et encore moins un parc d'attractions où on est mal venu en tant que voyeurs...

Il est dur... pur et dur !

Les mots du deuil... du chagrin impartageable, de la douleur physique, de la souffrance morale...

Attention DANGER DE MORT !

Le pire c'est quand il n'y a pas de mots à dire ou à écrire !... les mots n'existent pas !

Y'en a qui viennent et qui versent TOUTES leurs larmes puis s'en vont... faire le Tour de France !
Y'a ...les autres... nous autres... les purs et durs ... nous restons un peu plus... pour nous... pour les autres !

Vous savez maintenant pourquoi j'aime beaucoup le mot "solidarité"... pour nous... et... pour les autres.

Bien Amicalement.
Bien Solidairement.
Federico

Pur et dur... Dur, surtout. Dur... et indéfini.... Impossible à définir et à finir...  Une pensée pour toi, pour vous tous. Je n'ai pas d'autres mots à partager... Je n'en trouve pas, ou plus. Mais comme toi, je me sens toujours liée à "ceux qui restent"... et qui à leur manière, comme moi, flottent entre le fond et la surface... dans une mer de paradoxes, de questions sans réponse, de souffrances protéiformes... Reçois toute mon affection.

"Pur et dur", oui, ce sont bien les mots.
Douces pensées  pour toi Federico