Je suis furieuse depuis deux jours, littéralement furieuse, plus encore que triste heureusement
mais j'ai eu un chagrin infini à entendre certaines paroles avant-hier, et d'autant plus qu'elles partaient vraiement de bonnes intention (d'autant plus parce-que les personnes concernées ne peuvent même pas reconnaître leurs erreurs, regretter leurs propos qu'ils trouvent tout-à-fait "bien"
), mais venant de parfaits imbéciles. Un surtout...
La rage et la souffrance m'étouffaient tellement que j'étais même incapable de mettre noir sur blanc ce qui s'ètait passé, que ce soit ici ou ailleurs.
Il se trouve que j'ètais tranquillement assise sur un banc, dans l'espace vert en bas de chez moi, quand deux hommes sont venus s'assoire à côté de moi, l'un que je connaissais déjà et qui connaissait Pierre, et un copain à lui que je ne connaissais pas. Ils ont commencé à me parler de mon deuil, et les propos horriblement bien-intentionnés n'ont pas arrêtés
L'un d'entre eux a commencé à me dire qu'il fallait que je "fasse mon deuil". Je lui ai expliqué qu'il n'ètait pas question pour moi de faire mon deuil (ça donne une impression d'oubli presque permanant de l'être aimé) mais plutôt de vivre mon deuil, et le mieux possible. J'ai expliqué que je pensais à Pierre à chaque seconde, à présent d'une manière douce et paisible, la plupart d'une temps, qui gonfle mon cœur d'une vraie joie, et que penser ainsi à lui, me sentir en communion avec lui non seulement ne m'empêchait pas de vivre mais même m'y aidait, me stimulait pour savourer les petits et grands plaisirs du quotidien, que je voulais qu'il soit heureux pour moi de là où il est.
Hé bien, ils ont trouvé ça extrêmement triste et bizarre-cette foi en la présence bienveillante de Pierre, ce besoin de penser tout le temps à lui etc ils n'ont même pas "entendu" ce que tout ceci m'apporte de positif, ils n'ont vu que la prétendue bizarrerie, et le fait que selon leur vision limitée, je ne peux qu'être dépressive, de penser tout le temps à un défunt.
"Ca remonte à loin", a dit l'un d'entre eux. "Un an et quatre mois, ai-je répliqué. Pour moi c'était hier."Ils ont eu l'air perplexes et encore plus apitoyés >:(allez expliqué quelque chose aux gens!...
Que je leur dise que ce façon de vivre mon deuil m'emplit de douce pensées n'y changeait strictement rien. Ils ont alors essayé, par tous les moyens-toujours avec leurs bonnes intentions...-à m'en détourner, à me pousser à "oublier", à "tourner la page". L'un d'eux-celui qui ne connaissait même pas Pierre-s'est permis de me dire: "Et si tu apprenais qu'il t'a trompée, tu sentirais les choses de la même manière? Je ne dis pas qu'il t'as trompée, je n'en sais rien, mais imagine..." De toute évidence il voulait me détacher de cette communion intime, pour lui morbide j'imagine, en salissant la mémoire de mon bien-aimé. Et il insistait: "Tu n'ètais pas avec lui absolument tout le temps, qu'est-ce-que tu en sais? Il a très bien pus te tromper. Moi j'ai tromper plusieurs fois ma copine, il a pus en faire autant, presque tout le monde le fait."
Quelle ignoble individu!!! Qu'est-ce-qu'il en sais, il ne le connaissait pas et il ignore tout de la vie que nous avons partagé, de notre amour, de notre profond et fidéle attachement. Parce-que lui s'est comporté comme un salopard vis-à-vis de sa copine, il pense que presque tous les hommes font de même
c'est une insulte totalement gratuite à la mémoire de mon homme, à notre lien fusionnel, à son honnêteté que je connaissais si bien. Je le sais bien, que Pierre ne m'a jamais trompée, j'expliquerai un jour comment je le sais. Lui, il ne sais rien. Quelle erreur de calcul de sa part de s'imaginer que de telles calomnies-envers quelqu'un qui ne peux pas se défendre en plus-allaient me détacher de notre lien, me faire "tourner la page"
mais si je pensais que Pierre m'a trompée, ma vie n'aurait plus aucun sens, je sais que je me détruirais à petit feu, d'une manière ou d'une autre, ce serait irrémédiable. Mais ces propos outrageants ne m'ont pas fait douter de mon amour, bien au contraire, ils m'ont juste fait souffrir par leur côté insultant, et par une telle méconnaissance de ma sensibilité personnelle.
Ca a été pire-si c'est possible-quand j'ai précisé que je trouvais beaucoup de petits plaisirs simples à être chez moi, comme dans un doux cocon, à lire, ècrire, ècouter de belles musiques...à les entendre "ce n'est pas une vie", et de me pousser très vivement à sortir, aller danser à des fêtes, des soirées, en boîte, passer les 3/4 de mon temps dehors, à rigoler avec des copains, aller boire des verres dans des bars etc j'ai eu beau leur expliquer, encore, et encore, et encore, que mon èquilibre, mes repères, mes vraies joies venaient de ces plaisirs simples, que je détestais le bruit, et tous ces gens vulgaires qui peuplent de nombreuses "fêtes", et n'ont jamais rien compris à ma sensibilité (même quand je n'ètais pas en deuil), ils trouvaient ça de plus en plus triste et anormal. Pour eux, quelqu'un qui préfère lire un bon livre en ècoutant de la musique, par exemple, plutôt que d'aller "s'èclater" est dans un état èpouvantable, ne "vit pas".
J'avais beau expliqué encore et encore que je suis bien plus heureuse avec le mode de vie que j'ai choisis, ils ne me croyaient pas et ne cessaient de rèpèter: "On ne peux pas la laisser comme ça..." à croire que je mène la vie d'une pauvre loque
alors qu'en réalité, j'ai toujours été casanière, j'ai toujours apprècié les petits moments simples, avec mon côté contemplative, que je les savoure.