Dire de nous que nous nous "complaisons" dans le deuil: quelle incompréhension, en effet...
Comme si le manque permanent était plaisant, comme s'il était plaisant de poser son regard à côté des choses, hagards, à moitié fous...
Comme si c'était plaisant, de se retrouver sur une chanson d'amour qui parle de la souffrance d'être séparés, et de s'aimer quand même, et d'attendre...voici les paroles de "lettre à France", interprétée par Michel Polnareff, je l'ai réentendue l'autre jour, avec un drôle de pincement au coeur...
"Depuis que je suis loin de toi
Je suis comme loin de moi
Je pense à toi tout bas
Tu es à huit heures de moi
Je suis à des années de toi
C'est ça être là-bas
La différence
C'est ce silence
Parfois au fond de moi
Oui, j'ai le mal de toi parfois
Même si je ne le dis pas
L' amour c'est fait de ça
IL ETAIT UNE FOIS
TOI ET MOI
N' OUBLIE JAMAIS CA
TOI ET MOI..."
Alors...est-ce que c'est PLAISANT, d'éprouver "cela", je crois pas, non, c'est juste tout ce qu'il nous reste comme moyen d'aimer par-delà la mort, ceux qui nous sont trop chers, trop chers que pour retrouver le "confort" de vivre tranquilles...
Solidairement avec tous les endeuillés, Martine.