Bien sûr Hnina, mais j'ai peur de ne savoir quoi dire, ou ne pas dire... =)
En vérité, maintenant que Rémi est parti, il n'y a pas de façon de dire qui il était, mais qu'il a été à différentes périodes. En effet, je l'ai vu grandir et réciproquement, ainsi, mon plus grand conflit avec lui a été lorsqu'il me paraissait trop fainéant pour venir m'aider à faire la vaisselle au camping, ou encore lorsqu'il passait son temps à joueur aux jeux vidéos, dont nous sommes tout deux passionnés, mais lui peut-être trop.
Cependant, ces deux dernières années, Rémi avait quelqu'un dans sa vie. Après avoir eu son bac S de justesse, échoué en médecine, et renoncé l'année suivante en biologie, Rémi s'était enfin trouvé, il était en deuxième année d'école d'infirmier, et il était le meilleur à ce qu'en disent ses amis de là-bas. Je n'en doutes absolument pas et je crois que sa copine y était pour quelque chose. Elle calmait Rémi de son addiction et lui permettait d'être épanoui.
Lorsque nous étions tout jeune, j'ai appris avec lui qu'on ne pouvait pas être le plus fort partout. Au début, c'était un peu la course pour être le plus fort entre lui et moi. En course à pied, au javelot, à l'école, aux jeux... Mais on s'est rapidement rendu compte qu'on était bien différent, chacun nos forces, et nos faiblesses. d'ailleurs au collège, nous nous sentions invincible ensemble ! Lorsque l'on était dans la même équipe, je croyais sincèrement que rien n'était impossible.
Le collège a été une période difficile pour nous. Quand j'étais en 6° j'étais vraiment physiquement très en retard sur beaucoup d'autres personnes, cela faisait de moi le chouchou des filles, mais aussi le souffre douleur des plus grands. Et puis j'ai grandit, certes je ne suis pas devenu une armoire à glace, mais suffisamment fort pour de défendre. Rémi et moi avions décidé qu'on ne laisserait personne nous regarder de haut sans autre motif que le jeu d'intimidation omniscient au collège. Rémi ne m'a jamais abandonné, il avait énormément de courage. Peut-être était ce même de la témérité... Un jour la cour entière m'a fondu dessus parce que je cherchais à obtenir des excuses d'un plus petit que moi qui m'avait insulté gratuitement (j'étais loin d'être méchant, je voulais seulement être respecté). Le gamin en question avait raconté à son grand frère populaire que c'est moi qui l'avait insulté et qui cherchait les embrouilles (évidemment nous n'avions pas conscience de se qui se passait vraiment). A la vue de cette horde qui s'est abattu sur moi, un de mes amis (encore actuel) m'a dit "je te laisse..." et est partit, mais Rémi était là. De toute la horde, un seul m'a approché, et il n'a pas eu le temps de me faire de mal que Rémi l'avait déjà attrapé, et à moi d'attraper celui qui voulait le toucher.
On a vécut bon nombre de bagarre comme cela, et chacune est un souvenir merveilleux de deux amis qui n'ont jamais abandonné l'autre. Sincèrement, on en parlait longtemps de ces bagarres, l'une d'entre elle mérite vraiment d'être compté d'ailleurs ! Un jour que je m'approchais pour récupérer mon sac que j'avais laissé prêt d'un muret dans la cour, un gars crache sur mon sac sans me voir arriver alors que j'étais tout juste dans son dos. Je l'interpelle, outré, et il a cherché les ennuis... alors ni une, ni deux, je pousse contre le muret et le fait tombé dans la haie. Voilà que ses copains qui était avec lui m'arrive dessus, l'un d'entre eux a été stoppé net dans sa course par Rémi qui l'a attrapé par la capuche plaqué au sol. la situation s'est rapidement calmé, mais c'était pour Rémi et moi un vrai moment de camaraderie que de veiller l'un sur l'autre. Je l'ai déjà entendu dire à 3 caïd qui s'en prenait à moi parce que je refusais de me laisser faire qu'il était hors de question qu'il reste sans rien faire. 3 contre 2 semblait moins intéressant pour eux que 3 contre 1 alors ils m'ont immédiatement laissé tranquille.
J'insiste beaucoup sur cet aspect bagarreur parce que ce n'était en rien de la méchanceté, il avait le coeur sur la main. il m'avait vu, impuissant me faire marché dessus en 6°, alors on avait décidé tout deux que c'était terminé, qu'on se défendrait.
Rémi jouait du piano. Et il était doué. J'adorais l'écouter jouer, pas trop longtemps parce qu'on préférais la console, mais tout de même, c'était admirable. un de ses morceau est toujours enregistré sur mon piano d'ailleurs...
Pour les circonstances de son décès, sa copine a rompu avec lui 2 semaines avant cela. Ca n'a absolument rien à voir avec son décès, mais, Rémi devait partir au ski avec ses amis infirmiers, il était terriblement malheureux et se confiait beaucoup à moi, cette semaine au ski devait lui faire beaucoup de bien et à se qu'en disent ses camarades c'était le cas. Mais comme je vous l'ai dit, il était téméraire, il allait vite, et n'a pas vu une corde de sécurité caché par les reflets d'un glacier, il l'a pris en pleine gorge.
J'ai appris la nouvelle au téléphone dans la journée par ma petite amie qui le savait par mes parents qui s'inquiétait pour moi et ne souhaitait pas m'appeler et m'apprendre la nouvelle avant d'être avec moi (ce dont ma copine n'était pas au courant...). Rémi était dans le coma, le plus profond qui soit, il y avait peu d'espoir et il appartenait à sa famille de décider.... Ca n'a pris qu'une nuit. Nous savions tous qu'il n'y avait aucun espoir. Alors le lendemain matin, j'ai eu un message de ma mère "c'est fini"... La suite, je crois que chaque personne passant sur ce forum la connait... il ne nous reste que les souvenirs... et les larmes....
Il y a évidemment tant d'autres choses à dire sur Rémi, mais je crois que ça éclair encore un peu qui était mon ami, mon frère...
Merci Hnina, j'admet que ça fais du bien, de lui permettre d'exister encore quelque part....
je joint à ce message, un montage vidéo que j'ai confectionner peu de temps après le décès de Rémi, ça devait rester personnel, mais je suis très content de le partager avec la communauté de forum en deuil.
https://youtu.be/L6tgaItb-F4