Bonsoir à tous,
Je reviens après une très longue absence... Pourtant la douleur ne s'efface absolument pas, et je pense très souvent à vous tous... Si je reviens écrire ici c'est parce que je traverses une période assez spéciale et difficile vis à vis du décès de mon ami...
Ces derniers temps je fais des cauchemars... Ou des rêves, je ne sais pas trop... Tous ont évidemment pour sujet Rémi... Dans certains d'entre eux, il est mort, je le sais pertinemment mais il est là avec moi, et on discute comme si ça faisait très longtemps qu'on ne s'était pas vu (ce qui devient le cas en faite...), c'est un peu comme si malgré le fait qu'il soit mort, je pouvais lui rendre visite... Et puis je me réveille, et je me rend compte que non... Il n'est plus là et c'est tout. Alors reviens la solitude et la dure réalité que vous connaissez bien...
Oui mais voilà, affaibli par ces rêves je me suis dit que la prochaine fois je veillerais à vérifier que je ne suis pas entrain de réver par quelconque moyen que ce soit. Et c'est arrivé, il y a eu une prochaine fois (la nuit dernière), cette fois-ci, la sonnette de chez moi retentit, et c'était lui qui comme si souvent, venait chez moi. Et cette fois il venait m'annoncer qu'il allait bien ! Qu'il n'était pas mort... Quand je l'ai vu, j'ai immédiatement pensé (ou rêver...), "je dois être entrain de rêver ! Pince toi..." et je me suis pincer !!! sauf que j'ai cru le test concluant, je ne rêvais pas... alors j'ai sauté dans ses bras, pleurer toutes les larmes de mon corps, le bonheur à l'état pur... Sauf que je me suis réveillé... oui, je rêvais...
On se sent stupide dans ces cas là... Pourtant il n'y a pas de raison, mais comment ai-je pu y croire autant ? ... Enfin bref, ça m'a anéanti, c'est comme si avant mes rêves me faisaient souffrir a tel point que j'ai développé une parade pour différencier le réel de l'imaginaire, mais que mon cerveau garde un temps d'avance sur moi, si bien que même dans mon rêve, je peux me poser la question de savoir si s'en est un ou non, et me persuadé que ça n'en est pas un...
Voilà... Je voulais partager cette expérience qui me perturbe beaucoup. C'est à la fois extraordinaire de le sentir vivre encore à travers moi dans ces rêves, mais aussi terriblement dévastateur lorsqu'on se réveille et qu'on se souvient combien nous sommes seuls face à nos émotions...
Kévin.
PS : je profite de ce message pour vous faire part du scandale que traverse la famille de Rémi vis à vis de son décès. Ils ont fait répendre les cendres de Rémi dans un Jardin blanc, hors ce jardin ne conserve la plaque des défunts qu'une seule année. A la connaissance de cet "règle", la maman de Rémi a demandé à la mairie du village où il vivait (ils ont déménagé, ne supportant plus vivre dans la maison où Rémi a grandit...) s'ils pouvaient mettre une plaque au non de Rémi afin qu'il puisse reposer quelque part... La maire a refusé, prétextant qu'il n'y a pas de corps et donc rien à y placer... Je perçois cela comme de l'inhumanité...
Sujet: le silence d'un deuil (Lu 14929 fois)