Vous et moi savons ce qu'un deuil représente... la douleur extrême qui vous prend les tripes... Et puis cette solitude que l'on ressent... On se sent tellement seul dans notre souffrance. Autour de nous, les gens se sentent impuissants, et ils ont beaucoup de mal à le vivre. Du coup, pour retrouver leur puissance, ils nous donnent des conseils!... Vous souvenez-vous en avoir entendu quelques uns? Beaucoup? Vous savez ces phrases qui donnent envie de dire: "mais tais-toi donc"!
La phrase, le cliché que j'ai le plus entendu quand la mort a croisé ma route, c'est "laisse faire le temps". Et je pense que c'est la plus grosse idée pré-conçue et fausse concernant le deuil. Pourquoi? Parce qu'elle laisse sous-entendre qu'il n'y a pas grand chose à faire, juste à attendre que ça passe et c'est faux! Nous connaissons tous des exemples de personnes qui se sont relevé en quelques mois et d'autres qui se sont perdues des années dans leur chagrin. le temps n'est donc pas suffisant. En plus, cette phrase nous enlève tout pouvoir, elle nous rend impuissant nous aussi, alors que nous avons un réel rôle à jouer dans notre parcours de ce que Louise Racine (entre autre) appelle notre guérison.
Ce n'est pas le temps qui est notre meilleur allié, c'est nous.
Je vous souhaite énormément de courage chers amis.
Nathalie

Oui c'est très juste ce que tu dis. Je comprends ce que tu vis car je t'ai dit que j'ai perdu beaucoup de gens aussi de ma famille (tous ceux qui me sont chers justement).
Mais il faut être heureux, retrouver la joie de vivre, pas pour que ton ego soit satisfait ou oublier ceux qui sont partis, non, le bonheur c'est notre condition d'être d'être humain, et s vois-tu si tu es toujours déprimée tu n'envoies pas de bonnes vibrations à tes chers disparus, il ne faut pas que tu considères que les rêves ne sont pas importants, beaucoup des gens de ta famille te sont apparus en rêve il me semble, eh bien c'est l'essentiel, la joie, la paix, le bonheur, seules peuvent faire que vous soyez ensemble...jamais la dépression n'a servi à quoi que ce soit, ni de leur vivant ni après.


Les rêves font partie de la vie autant que la réalité. Ce n'est que quand tu es heureuse que tu fais de la place dans ta conscience pour que tes proches apparaissent dans tes rêves.

tourner la page est une image relative à la lecture d'un livre , nos vie sont des romans , les pages s'y succèdent mais le livre contient toutes ces pages , on peut relire le roman après coup , le livre existe pour  toujours ,  la  page  du début a autant de réalité que celle de la fin , ce n'est pas la vie qu'on doit opposer à la mort mais la naissance . La vie consciente d'elle même  , elle , hé bien  personne ne sait d'où elle vient  ?  et si elle commence un jour ou s'arrête un autre ? ce n'est pas mesurable ni analysable par la science .  La vie est un mystère et nous ne voyons que la surface de quelque chose qui nous dépasse infiniment . Dans le cerveau , les rêves activent les mêmes zones neuronales  ( la formation des images , les sensations etc .. )  que durant  l'état de veille ,  pour  le cerveau il n'y a aucune différence ! physiquement c'est la même chose que la réalité vécue  , la seule  différence , c'est la Conscience qui elle peut discerner les deux  . L'équivalent du rêve lucide pour la réalité relative c'est l'éveil .     

Mam'deCath, je viens de lire ton message de sagesse avant de poster le mien qui était déjà préparé :

Nous ne pouvons pas faire autrement que de nous confronter à notre chagrin et à la personne différente que nous devenons. Nous devons faire le deuil de la personne disparue, de notre quotidien d’avant, de nos rêves qui seront maintenant irréalisables puisqu’ils étaient liés à cette personne.
Je vois la vie comme différentes tranches qui ne se ressemblent pas beaucoup et entre lesquelles nous nous transformons. Nous devons arriver à les accepter, mais entre il y a de grands flottements plus ou moins longs surtout quand nous avons perdu des proches.

Fleurfanée, tu m’inquiètes. Tu dis que tu ne manges pas beaucoup. Je te comprends, mais sois très prudente de ne pas perdre trop de poids (sur internet, tu peux trouver la limite à ne pas dépasser) car même un deuil peut conduire à l’anorexie et ce serait un autre véritable enfer. On en est très vite prisonnier. C’est très difficile d’en sortir ensuite. Je sais de quoi je parle puisque ma fille ainée s’est suicidée au bout de trois ans d’anorexie suite à son syndrome borderline non-diagnostiqué.
Comment pourrais-tu passer à autre chose alors que ton deuil est encore si récent et puis, le suicide est particulièrement violent. Je comprends ta mère qui voudrait que tu redeviennes comme avant. Peut-être pourrais-tu lui proposer de regarder les modules vidéo afin de te comprendre davantage. Sans doute n’a-t-elle pas encore perdu quelqu’un de très proche. Tu as le droit au deuil. Refouler ne serait pas bon.

Prenez bien soin de vous

Méduse

je viens de lire vos messages concernant le temps. Mon mari est mort il y a maintenant 18 mois, c'est-à-dire déjà un an et demi... Il me semble que c'était hier... Le temps s'est complètement arrêté. Je suis comme Cody: différente, dans une autre dimension, déconnectée de la réalité et quand je réalise que je ne le reverrai plus, je pleure... comme lorsque on nous a annoncé la présence des métastases. Je suis pourtant dans les privilégiées: nous avons eu 40 ans de vie commune, nous avons fait des voyages, je n'ai pas trop de problèmes financiers, ni de santé pour le moment, ma famille est présente, mes amis sont présents également... mais lui, il n'est plus là... et je n'arrive pas à me  faire à cette idée. Sans lui, je n'ai plus de projet. J'aimerais  que tout s'arrête là, maintenant. Par moment, je me dis: "Tiens, aujourd'hui, ça va mieux", et puis, il y a une image, une odeur, une musique, et les souvenirs qui affluent, et je m'effondre. Mon entourage trouve que  "je vais mieux". Non, je ne vais pas mieux: il n'est plus là, il ne sera plus jamais là. Alors, les conseils, les encouragements, je ne veux pas les entendre, je suis polie, j'écoute, je remercie, mais je n'en pense pas moins: le temps n'y changera rien tant que je ne trouverai pas les ressources en moi. Je ne  sais pas si je les trouverai

bonjour,
j'arrive sur le site;
je ne sais m^me me servir de tous ces sigles...
j'ai accompagné mon Père pendant 5 mois en soins palliatifs.
il est parti le 4 sept !
j'ai tout assumé, et la je prends de prendre conscience du mot absence...
je sens surgir un vieux sentiment d'abandon venu de très loin... http://forumdeuil.comemo.org/Smileys/classic/rolleyes.gif
qui a envie de partager ?
orchidée