Bonjour Johann2
Je viens de relire l'analyse faite par Stéphanie Eligert, et un article de Médiapart sur Barthes
trouvés sur Google, que vous connaissez je suppose, pour comprendre ce parallèle que vous
établissez entre son impossibilité à faire son deuil et la vôtre ! Même s'il devait être encore occupé
à ses cours et obligé de ce fait de sortir...
Qu'en pensez-vous ?
Selon son vécu, son ressenti, sa sensibilité, son quotidien, son entourage, tant de facteurs interviennent
et font que le deuil est traversé de manière différente pour chacun d'entre nous....
J'ai été séparée très tôt de ma mère toutefois intérieurement j'avais un lien très fort qui m'unissait à elle,
je m'en suis rapprochée (dans l'espace) sur le bout et la fin de sa vie, tellement rassurée qu'elle nous quitte
quelques semaines avant ma fille, car elle en aurait beaucoup souffert !
J'ai trouvé, pour ma part, le prolongement de ce lien dans ma relation à ma fille mon unique enfant....
Et voilà que celle-ci nous a quittés, elle grâce à qui le lien avec ses enfants passait !
Comme ces deux derniers, je me suis sentie orpheline, pour ma part deux fois en sept semaines de temps....
Dans ma douleur j'ai dit "trop haut" qu'elles n'ont pas reçu, des leurs, l'affection dont elles manquaient,
ni les égards qu'elles pouvaient espérer dans une période de grande difficulté (différente certes) !
Le résultat, escompté certes, c'est que le vide s' est instauré autour de moi et pour pour longtemps !
La confiance n'est plus.... ne sera plus jamais !
Je voudrais faire ma valise et partir mourir quelque part, seule, car j'ai très mal ici sans elles deux sur lesquelles
je veillais, mais un fil indéfinissable semble me retenir.... Tant de choses sont restées en suspens, il me faut les
régler, et puis... moi aussi j'ai besoin de garder mon petit nid douillet où mon unique enfant est venue se réfugier
après 22 années de vie à elle, je me dis qu'elle pourrait vouloir revenir s'y reposer encore un peu ?
Comme vous le constatez, comme vous, à presque huit mois (le 10) mon deuil est impossible,
Mes larmes commencent à m'épuiser, un moment de" détente" je ne sais plus ce que c'est alors je n'ai jamais eu autant
de temps....
Qu'un peu de douceur soit avec vous Johann, avec nous tous, un peu de force ne nous ferait pas défaut non plus !!!!
Chaleureusement à vous tous. Mammj