Nous savons que nous ne faisons tous qu'un passage ici bas. Je ne vois que deux cas, dans l'un, on peut se réfugier dans "l'ordre des choses" nos ainés partent avant nous, dans l'autre, c'est juste ignoble à vivre. Sans aucune mesure, j'ai déjà perdu des camarades avec qui j'étais en classe, avec qui je tapais des délires et, que ce soit la maladie ou des accidents, ils m'ont appris que cet ordre n'existait pas, nul ne sait combien de temps il sera là. Claudahoa, je te souhaite tout le courage pour tenir lors de cet épreuve et de trouver la force d'avancer.
Johann, je vis dans notre maison, je n'ai toujours pas osé touché ce que l'administratif n'imposait pas. Je sens toujours cet présence dans sa chambre, je ne m'attends plus à la voir, à voir son sourire quand je franchis le pas de la porte et à la place, un grand vide, des fois des larmes et toujours cette tristesse qui m'accable chaque jour. Elle est mon phare, en 34 ans je n'ai connu que la vie avec maman et je ne me résouds que la mort dans l'âme à cette vie où je dois me passer de sa présence physique. Je suis passé d'une vision en couleur à une vision terne qui n'a même pas l'attrait que peux avoir du noir et blanc. Je suis entouré, maintenant encore, 3 mois après, les "si tu as besoin n'hésite pas" sont toujours là, les gens m'imaginent au bord du suicide mais me connaissent assez pour savoir qu'en sa mémoire je ne peux pas basculer du mauvais bord. J'ai l'impression d'avoir plusieurs personnalité, une qui pleure continuellement, une qui est forte et qui avance, une qui voudrait m'endormir pour ne plus me réveiller si ce n'est à ses côtés...
Elle était tout, sans elle je ne suis rien, mais elle a consacré sa vie à ce que je sois quelqu'un... Nous avons découvert ce que signifie vide, et ça fait mal.
Voila à peu près où j'en suis