Plus les jours passent, plus les 26 de chaque mois se "profilent" dans mon horizon triste et parfois lugubre, et plus je sais en mon for intérieur que JAMAIS je ne "guérirai" de cette "perte immense et incommensurable"....J'ai "tenté" les vidéos de soutien ( qui sont cependant bien réalisées", les lectures diverses sur le "deuil" ( mot que j'exècre particulièrement), les essais d'apaisement personnel, "la raison", l'écoute des Autres qui vous inondent de phrases "toutes faites" et de lieux communs inadaptés à nos situations...Rien n'y fait et rien ne vient apaiser ma souffrance, mon manque "à cette Autre que fut maman", mon profond ennui souvent dévastateur et insidieux....Elle est là et ne peut être que là, avec moi, à chaque acte que je commet, à chaque parole que j'énonce ou à chaque pensée qui vient envahir mon esprit "chargé" de tant de réminiscences....Il m'est impossible de "théoriser" son départ à l'aide de quelque "méthode que ce soit"...Son "départ" a "arraché" une grande partie de moi-même et m'a plongé dans une tristesse et un spleen infinis.
Je crois et me "plait à imaginer" qu'elle reviendra de quelque périple dont elle ne m'aurait pas parlé...Mais la cruelle réalité est là, qui vous cingle le visage et vous "ronge" l'esprit jour après jour....C'est un peu le "tonneau des Danaïdes", un espoir sans fin et insoluble...
Oui, maman me manque de plus en plus et je ne m'en "remettrai" jamais...........
Bien à vous...Je pense à vous...Johann.

Bonsoir Sandrine,

Merci pour ce message "d'espoir" que tu m'adresses avec tant de gentillesse....J'ose espérer que tes paroles trouveront un sens pour moi et un écho dans ma vie....Certes, tout est encore "à vif" en moi depuis maintenant 3 mois et demi....Mais que cette "séparation" est donc douloureuse et destructrice!...Je n'avais pas envisagé que maman puisse "s'en aller" un jour....
Je vais essayer de "puiser" dans ces tonnes de courage que tu m'adresses pour tenter de "remonter" cette "pente glissante"....
Bien à toi. Je t'embrasse également. Johann

Bonjour Angélik,

merci pour votre message et soyez assurée que je compatis pleinement pour ce malheur qui est le vôtre...Je me "doute" aussi de ce que vous devez endurer au jour le jour...Je souhaite de tout coeur que ce jour viendra où vous vous "ouvrirez un peu plus" à vos autres enfants....C'est tellement difficile, et cette pente si ardue à remonter...
Je suis comme vous, à n'entrevoir que de pâles lueurs et de vagues rayons de soleil....Tout est sombre et incertain, inaccessible et inimaginable. Essayer de "tenir", oui, mais quelle "entreprise" difficile et compliquée parfois....On se dit qu'il serait "plus simple" d'agir autrement....L'ennui est une "compagne" atroce...
Merci encore pour votre message d'espoir...Je vous envoie le peu de courage que je détiens pour vous supporter et vous aider à traverser cette période pénible.
Bienn à vous, je vous embrasse.Johann.

Bonjour Flemming,
je vous remercie pour votre message.Et en effet, en lisant le vôtre j'ai tout à fait l'impression que nous vivons avec la même intensité et le même immense souffrance, ce "deuil" de notre mère qui nous a touché  "de plein front".....Voilà pour moi 4 mois hier que maman "ma quitté" et qu'elle s'en "est allée" quasiment dans mes bras avant l'arrivée des secours, et cette image est un traumatisme dont je ne me remettrai sûrement jamais...Chaque jour, chaque heure, chaque minute de cette vie devenue si morne et insipide, je pense à elle......Nous étions si liés, si proches, si complices et je me suis tant "consacré" à elle ces dernières années.......Je suis "dans le vide, le néant", n'ayant que mes souvenirs et mes larmes quasi quotidiennes comme "compagnes"..J'ai des idées de plus en plus "sombres"..je perds le goût pour toute chose et ce que je fais m'apparaît être un sommet gigantesque à "escalader"........Mais au "final", je suis désespérément seul.........Oui, nous ne sommes pas les seuls, comme vous le dites.mais chacun "vit son deuil" à sa façon, dirais-je, et pour moi, c'est terrible...
Bon courage à vous Flemming..Puisse le peu de "forces" qui me restent vous accompagner un peu dans votre peine.Johann

Bonsoir Flemming,

Tu ne peux savoir à quel point je me retrouve dans ce que tu écris.Sauf que je n'ai à me cacher de quiconque pour pleurer toutes les larmes de mon corps........Je me doute de la douleur que doit "infliger" cette porte qui se referme, comme la même porte qui s'est "murée" depuis le départ de notre "proche"...Tu sais, j'aurais pour ma part toujours en mémoire cette image traumatisante de maman gisant au sol, lorsque je l'ai "découverte" ce matin du 26 avril, ainsi que les 4 visites à la chambre funéraire avant qu'on ne "l'enterre" ( que cette expression est horrible!)...je m'accrochais à elle et pleurais sur son corps, faisant fi de ce qui m'entourait et j'aurais souhaité ne jamais la quitter le 29, lorsque je l'ai "vue" pour la dernière fois...C'est horrible, inhumain, et un réel traumatisme.Je "tiens le coup" "grâce" à un antidépresseur et à bon nombre de cachets pour dormir.......Elle me manque aussi tant et tant que les simples mots ne suffisent guère à l'exprimer..........Je suis comme toi, privé de "mon bonheur" et de toute énergie...Ce vide ne me convient plus,ce manque est trop intense et cette souffrance récurrente insupportable........
Je pense à toi et essaye de "te soutenir" , bien mal sûrement.......Je ne sais même plus sourire.......
Bien à toi. Amicalement. Johann

Bonjour Flemming, j'éspère que tu as réussi à dormir un peu. Perdre sa maman est terrible, je le sais, j'ai perdu la mienne j'avais
18 ans et Elle 39 ! mon papa nous a quitté il y a 4 ans et mon mari il y a 10 mois et 12 jours. Heureusement qu'il y a nos enfants
et petits enfants qui me donnent la force de continuer et de me battre comme le voulait mon mari. Quand maman est partie, j'étais
entrain de construire ma vie,Elle n'était plus là pour notre mariage ni pour la naissance de nos enfants ! Mon papa, d'un jour à l'autre
hospitalisation, alors qu'il roulait encore en voiture la veille, et il s'est endormi au bout de 3 semaines. Quand mon papa est parti,
j'avais l'impression d'etre au bord d'un gouffre mais j'avais mon mari, ma famille. Mon mari me disait souvent "dis toi qu'il a eu une
belle vie et qu'il avait 79 ans, nous n'aurons peut etre pas la chance d'arriver à cet age là !" Au bout de quelques mois, je ne sais plus combien, je me disais "papa est heureux, il est avec maman qui lui a tellement manqué et avec ses parents !"  Je sais que la perte de ses parents est affreuse mais ça reste "dans l'ordre des choses". Depuis le départ de mon mari, je me trouve au fond du gouffre ! Il m'arrive encore de refuser son absence, de crier, de pleurer mais je sais que je ne peux plus rien changer à notre histoire, je peux juste continuer de l'aimer sans le voir .La chambre funéraire, j'y allais tous les jours, je lui caressais sa petite barbe blanche, j'essayais de lui réchauffer les mains et je lui parlais, juste Lui et moi ! Il m'avait demandé d'etre forte pour nos filles et petits enfants ! Ma force c'est Lui ! Je me fais
aider par une psy et des médocs. J'espère m'en passer un jour mais pas encore maintenant ! Pensez à vos enfants, votre mari, vous avez
beaucoup d'amour autour de vous et votre maman n'aurait certainement pas voulu vous voir malheureuse comme ça ! Le chemin est long
et très douloureux mais il faut avancer jour après jour et dites vous bien que votre maman est un peu dans chacun de vos enfants et de
vous meme . Pleurez autant que vous en avez besoin mais regardez "la chance " que vous avez autour de vous ! VOTRE FAMILLE ! Je vous
embrasse. Mon mari avait 59 ans, moi 56

Bonjour à tous et à toutes,
Chantal, merci de m'avoir mis un petit mot et d'avoir raconter un peu ton histoire. Je te comprends parfaitement : moi j'allais voir maman tous les jours à la chambre funéraire ; je lui ai mis de sa crème sur son visage, de son eau de toilette, je la peignais, lui caressais sa main ou son bras et surtout je lui parlais, parlais : je restais avec maman des longs moments. Et aujourd'hui, je la pleure, encore et encore.
Coucou, Johann je suis contente de te retrouver : je vois que toi nous plus tu ne vas pas très fort. Je pense que l'entourage ne nous comprend pas : "c'est dans l'ordre des choses" "c'est la vie" "elle avait 85 ans" M - R - E, je me fiche de tout ça, tout ce que je vois c'est que maman n'est plus là et elle me manque terriblement : ils ne peuvent pas s'imaginer comme l'on souffre. C'est très dur du matin au soir, des images me reviennent : certaines bonnes et rigolotes et d'autres difficiles ou très dures: comme la fois, ou en allant la voir un matin, je l'ai retrouvé parterre, elle n'avait pas pu se relever toute seule : ses genoux étaient en sang ainsi que ses mains et son visage, elle avait perdu une boucle d'oreille (je ne l'ai jamais retrouvé), elle s'était fait sur elle, son visage étaient bouffi, je ne vous dis pas dans quel état je l'ai découverte : comme elle a due souffrir pendant une bonne partie de la nuit et jusqu'à ce que j'arrive 10h du matin ; pendant plusieurs jours je lui ai mis de la crème sur ses genoux et sur ses pommettes : elle voulait tout simplement que l'on s'occupe d'elle. J'ai fais ce que j'ai pu, j'allais la voir trois fois par semaine, lui faisais ses courses, ses papiers : j'accourrai au moindre coup de téléphone, au moindre petit problème. Elle avait une aide ménagère qui venait pendant une heure trois par jour 7 jours sur 7.
Mais maman avait peur de partir, de ne plus etre : peut etre que lorsque que l'on vieillit on pense à ce jour qui sera le dernier.
En tout cas, mon moral est au plus bas : pas beaucoup de compréhension chez moi, donc toute seule, avec mes larmes et mes souvenirs. Maintenant je ne me retiens plus, quand j'ai envie de pleurer, je pleure. De toute façon, je suis une vraie fontaine à larmes, trop de choses me rappellent maman, un fruit, une lecture, un reportage à la télé ou tout simplement je pense à maman. je voudrai me retrouver seule dans un champ et là je pourrai crier, hurler ma tristesse, mon découragement.
Pas très gaies, ces lignes ce n'est pas ça qui va me remonter le moral    ni le votre.
Enfin, je dis merci et j'embrasse toutes les personnes qui me laissent un message ou qui tout simplemenet me lisent.

Bonsoir Johann,
Merci, merci beaucoup de me répondre. J'ai l'impression d'etre seule, l'entourage et meme les proches ne comprennent pas. Seules les personnes qui ont perdu un etre cher et qui en souffrent comprennent ce que nous ressentons.
A part quelques photos que j'ai mis dans mon bureau et que je contemple, je n'ai plus que cela de maman. Maman avait demandé à etre incinérée, j'ai respecté toutes ses volontés, mais je n'ai aucun endroit pour me recueillir (et c'est assez difficile), seules ces quelques photos et un dessin que maman avait fait et que j'ai accroché au mur. La dernière photo que j'ai de maman, c'est celle qui a été prise le jour de son anniversaire (85 ans) et quatre jours après elle nous quittait. Et je suis dans une énorme souffrance.
C'est rigolo (si je peux dire) et  j'ai un petit sourire, car lorsqu'elle parlait de ce dessin, on aurait dit d'après ses dires que c'était un chef d'oeuvre qu'elle avait fait, elle en parlait avec des mots comme si cette simple peinture, qui représente un arbre avec quelques feuilles dans une sorte de vallée, avait une valeur inestimable pour elle, je crois qu'aux yeux de maman cette peinture avait beaucoup de sens, et qu'elle avait mis tout son coeur et toute son énergie à la faire : je ne sais pas ce que cette peinture ,qu'elle avait fait alors qu'elle traversait des moments assez difficiles, représentait à ses yeux.  Et lorsque nous avons du débarrassé son appartement, je n'ai pas pu la jeter : et avec de la pate à fixe, je l'ai mis au mur et je la regarde de temps en temps.
Il est 1 heure du matin, et je suis devant mon ordi : j'ai peur de me coucher, de ne pas pouvoir m'endormir. Cela m'a fait du bien de parler de maman, entourée de mes chats qui eux dorment paisiblement.
Bonne nuit à tout le monde et à bientot.