Bonsoir,

Mon frère est décédé mercredi dernier et je me sens totalement anéantie, et si seule. Il était toute la famille qui me restait car nos parents sont morts en 2001 à 3 mois d'intervalle l'un de l'autre. Nous avions traversé ces deuils ensemble car nous avons toujours été très très proches.
Je n'ai pas d'autre famille, mes parents étaient venus d'Italie en Suisse, là où je vis, dans les années 60 et je n'ai pas de contacts avec ma famille d'Italie depuis la mort de mes parents.
Je suis mariée mais mon époux est quelqu'un qui n'a jamais connu de deuil et qui n'est pas tellement attaché aux gens. Il éprouve des sentiments pour très peu de monde et n'est pas tellement touché par la mort de mon frère même s'il le connaissait bien. Là, depuis le lendemain du décès il n'arrête pas de me dire *la vie continue, la vie continue" et moi ça m'enfonce plus qu'autre chose alors je ne lui en parle plus parce qu'il attend juste que je redevienne normale.

Mes enfants sont très touchés également, ils ont 17 et 9 ans mais personne ne connaissait mon frère comme moi. On a vécu tellement de choses ensemble, c'était mon frère protecteur, mon compagnon de jeux complice, mon ami, mon confident, on rigolait ensemble, on se comprenait, on pouvait se parler librement de tout.
La famille de mon mari est très mal à l'aise vis à vis de moi, on m'a juste envoyé quelques messages par téléphone portable mais on m'évite on ne me regarde plus. Personne n'est venu à la cérémonie que nous avons organisée. Et puis la compagne de mon frère est totalement perdue aussi. Ils avaient des projets d'avenir et puis il est mort dans l'incendie de leur maison alors qu'elle était absente. Elle n'a plus rien, c'est terrible. Mais elle est très entourée par sa famille et ses amis.
Je ne sais pas à qui parler, j'ai l'impression d'avoir attrapé un dangereux virus et que tout le monde m'évite. J'avais déjà remarqué ça à l'époque de la mort de mes parents. Les gens ne savent pas quoi dire à ceux qui souffrent et je crois qu'ils ne veulent pas entendre non plus. Alors peut-être auriez-vous des références de livres qui pourraient m'aider à traverser cette épreuve presque seule. Presque parce que je dois faire attention à mes enfants aussi, à leurs sentiments.
Merci

Merci Lana,
c'est vrai que déjà lire les différents témoignages me fait me sentir moins seule et ce que tu dis est juste.

Quand je vois la réaction, ou plutôt l'absence de réaction de l'école de mon plus jeune fils je me dis que nous vivons vraiment dans un monde où il faut être au top niveau à chaque instant, pas de place pour la peine.  Nous avons averti l'école du décès d'un proche et ils lui ont fait apporter des devoirs à faire pour son retour, comme s'il avait l'esprit à ça. 
Le jour où il est revenu en classe il a reçu une punition parce qu'il perturbait ses voisins et on ne lui a transmis aucune sympathie, pas même un mot de condoléances. malgré une communication écrite que j'avais faite à la maîtresse. C'est de la violence ça aussi.

Toutes ces réactions des gens indélicats se figent en moi je sais qu'elles resteront gravées dans ces moments douloureux. Je me souviens encore très clairement des paroles, des regards, des impressions lors des décès de mes parents qui ont eu lieu il y a 14 ans.

Je préférerais garder uniquement des empruntes de douceur et de gentillesse. Mais je crois que ce forum m'aidera dans ce sens.

Merci encore
Plein de courage à tous

Bonjour ODY,

Mes plus sincères sentiments pour cette épreuve diffcile.
La mort tant qu'elle ne nous à pas affectée fait peur, et c'est compréhensible, les gens ne veulent pas en parler de peur que ce soit contagieux, je suis persuadé qu'elle est aussi incomprise tant qu'on  apas vécu cette douleur qui nous prends par les tripes, ce sentiment de rejet de refus mais aussi de totale imcapacité à changer les choses, dans un décès il y a deux victimes celui qui part mais également ceux qui restent ceux qui soouffrent et sont condamnés a survivre avec puis peut etre avec le temps et l'atténuation de ces souffrances avec l'acceptation de la réalité, peut etre comdamné à vivre avec...  Comme toi j'ai perdu mon frère violemment, et je n'en suis pas à revivre encore...
Tu as tes enfants qui comme toi sont démunis de toute compassion à leur égard alors soyez là les uns pour les autres, dialoguer, n'hesitez pas à aborder le sujet entre vous car seulement vous pouvez vous comprendre. rejouis toi de ces deux êtres que tu aime, que ton frère à certainement aimé, il vivra à travers vos souvenirs ...
Et puis ici libères toi!  hurle d'écriture!!
affectueusement,
meriem

Je souhaite m'associer à ta peine, car mon frère est certes encore vivant  mais il a dix ans de plus que moi et je redoute si le moment doit arriver où il partira avant moi. C'est un très bon frère, il l'a toujours été, sans jamais aucune anicroche, et en plus il est toujours plein de projets, il travaille encore alors qu'il pourrait être un bon retraité, etc ...
Il fait partie des personnes (trois ou quatre) dont la mort me fait peur par anticipation, non que je sois d'u naturel inquiet, mais maintenant que j'ai goûté au goût amer de la mort (ma maman est partie il y a 4 ans), je redoute la mort à venir de tel ou tel membre de ma famille. Oui, un frère c'est très important pour certaines personnes, quel que soit notre âge. Je pense que le tien comme le mien, devait être exceptionnel. Je souhaite d'autant m'associer à ta détresse si tu le permets.
Quant à la questions des "autres" ... aïe, effectivement, l'image de Ludmilla 31 est excellente : "les gens sont habitués à la télécommande ,lorsque ça ne les touchent pas ils zappent et hop on passe à autre chose".
Je ne l'aurais pas mieux dit, je n'en changerai donc aucun mot.
Paix à ton frère, et que tes regrets te montrent au quotidien que vous êtes liés ad vitam aeternam, je dirais même : que vous êtes indissociables.
B.