Auteur Sujet: Assises Nationales du Deuil 12 avril 2019  (Lu 4702 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Hors ligne Faïk

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 1211
  • Terra Incognita
Assises Nationales du Deuil 12 avril 2019
« le: 12 avril 2019 à 11:18:58 »
Le lever des Assises

En complément de l'information postée hier par Eva concernant les Assises du Deuil au Sénat.
Retrouvez Ici ! l'enquête du Credoc de 2016.

Cela m'a fait drôle de lire cette enquête, je me suis vue traduite sous format % et colonne ...  Cela a le mérite toutefois de synthétiser ce que nous, et un peu beaucoup les autres, sommes parfois incapables d'expliquer ou de quantifier : la douleur.
Et de nous inscrire dans la normalité. Faïk, follement saine de corps et d'esprit.
Sans mauvais jeu de mots, j'espère seulement que ces assises permettront à certains a priori, œillères ou pré-conçus d'être levés...

"Le deuil est une réalité ordinaire dont les conséquences peuvent être extraordinaires."


Faïk
« Modifié: 12 avril 2019 à 11:26:42 par Faïk »

Hors ligne Eva Luna

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 3265
Re : Assises Nationales du Deuil 12 avril 2019
« Réponse #1 le: 12 avril 2019 à 12:34:25 »
Je remets ici l'article de France Inter, il sera plus facilement retrouvable par ceux qui en ont besoin...


Neuf Français sur dix vivent, ou ont vécu, un deuil qui les a particulièrement affectés
par Delphine Evenou publié le 11 avril 2019 à 20h46


https://www.franceinter.fr/societe/neuf-francais-sur-dix-particulierement-affectes-par-un-deuil?fbclid=IwAR21ysiTFdiYy6d5rW3mn2lTHR7Cwt5esrnGpFj6E92MNkJHSKVF_b1TM1U

Hors ligne qiguan

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 6140
Re : Assises Nationales du Deuil 12 avril 2019
« Réponse #2 le: 12 avril 2019 à 13:55:28 »
Citer
Sans mauvais jeu de mots, j'espère seulement que ces assises permettront à certains a priori, œillères ou pré-conçus d'être levés...
moi aussi j'espère ...
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne qiguan

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 6140
Re : Assises Nationales du Deuil 12 avril 2019
« Réponse #3 le: 14 avril 2019 à 19:12:28 »
https://www.20minutes.fr/societe/2496155-20190413-deces-societe-laisse-assez-temps-travail-deuil
La société laisse-t-elle assez de temps pour le travail de deuil?
Pleurons-nous nos morts à vie ? Le deuil est-il une étape dans l’existence ou quelque chose qui nous marque durant toute la durée de celle-ci ? Un Français sur deux considère qu'on ne se remet jamais totalement d'un deuil, alors que 26 % d’entre eux seulement considère « qu’il se termine un jour ». Ces chiffres, issues d’une étude par le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), en collaboration avec l’association Empreintes, et publiée par nos confrères de La Croix ce vendredi, remettent en question l’image qu’on se fait du deuil, plus qu’une simple étape.

« Notre société est bercée dans une culture de l’immédiat, où un évènement en chasse un autre, analyse le sociologue et directeur d’études à l’EHESS Michel Wieviorka, qui s’intéresse depuis longtemps à la construction des individus. Du coup, on n’imagine le deuil que comme une étape, un défi, un challenge, quelque chose à se défaire. »
Le tabou du deuil

Une vision tronquée pour Pauline Ronez, fondatrice d’Une rose blanche, permettant de rassembler dans un livre les souvenirs partagés avec une personne défunte : « Les gens ne parlent pas de leur deuil par peur d’être jugés. Ça semble inapproprié de parler du deuil. C’est triste. Et pourtant lorsqu’on leur en donne la possibilité, on se rend compte qu’ils ont beaucoup d’émotions à partager. Que leurs proches disparus ne les ont jamais quittés. » Elle estime qu’il pèse aujourd’hui un tabou du deuil : « Certaines personnes mal à l’aise avec cette absence omniprésente vont tout simplement arrêter de parler du défunt. Son prénom n’est plus prononcé. Il est malvenu de le mentionner. »
Elle aussi dénonce d’ailleurs une société qui serait inadaptée au travail de mémoire et n’offrirait pas la latence nécessaire pour s’en remettre : « Notre société ne laisse que peu de place au temps du deuil. Seulement trois jours d’arrêt de travail sont prévus pour le décès d’un conjoint, cinq jours pour celui d’un enfant. »
Donner le temps au chagrin

Une société à mille à l’heure qui ne laisse pas la cicatrisation opérer, comme le témoigne Dimitri, 23 ans et qui a perdu son frère il y a quelques années : « Au début, tout le monde est là et chaleureux. Puis, très vite, les injonctions à sourire, "tourner la page", deviennent incessantes. Je pense que si autant de personnes ne se remettent pas d’un deuil, c’est parce qu’ils le font mal, pressé qu’ils sont par les autres de passer à autre chose, de retrouver le bonheur. Cela fait des cicatrices factices et des bonheurs placébo qui ne font pas effet. »

Pris dans ce deuil mal opéré, Dimitri plaque tout il y a quelques mois et part cinq mois seul en voyage. Loin des obligations de bonheur et du rythme effréné des choses à prendre : « Je savais que j’avais besoin de "faire mon deuil", et que c’était impossible ici. J’ai pris le temps de penser à lui, de pleurer, de me souvenir. Je ne suis revenu que quand je sentais que ça y est, j’avais vraiment cicatrisé. Parce que je m’en suis donné le temps. Cela ne veut pas dire que je ne pense plus à lui, juste que c’est avec une douce mélancolie plus qu’un chagrin destructeur. »
Le bon deuil

Michel Wieviorka appuie cette introspection : « Le deuil est un processus jamais terminé car il évolue avec le temps. La tristesse énorme des débuts devient peu à peu une nostalgie amère, puis on repense aussi au bonheur d’avoir connu la personne, etc. Se remettre d’un deuil, ce n’est pas oublié la personne, mais s’en souvenir de manière apaisée. »

Et pour lui, il n’y a pas mieux pour symboliser cela que les cimetières : « Des endroits pour les morts où la vie défile. » Convaincue des bienfaits du deuil, Pauline Ronez apporte elle aussi une nuance : « Garder un lien avec une personne disparue, conserver précieusement ces souvenirs n’est pas négatif. Mais ce lien au défunt devient négatif s’il empêche de vivre. Si malgré le temps, l’absence vous coupe de l’entourage, empêche de nouer d’autres relations alors le deuil peut devenir pathologique. »
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne qiguan

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 6140
Re : Assises Nationales du Deuil 12 avril 2019
« Réponse #4 le: 14 avril 2019 à 19:13:20 »
Epuisement, dépression… La moitié des Français ressentent physiquement les conséquences d’un deuil
https://www.20minutes.fr/societe/2495127-20190412-epuisement-depression-moitie-francais-ressentent-physiquement-consequences-deuil
Chaque année, trois millions de Français vivent un deuil Et cette épreuve laisse des séquelles à court et à long terme, comme le souligne une étude* du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) rendue publique ce vendredi et dont  France Inter et La Croix ont diffusé les résultats.

L’étude révèle que la moitié de Français interrogés considèrent que le deuil n’est pas limité dans le temps. Cela peut durer six mois pour certains, des années pour d’autres… Cinq ans après la perte d’un proche, 64 % des Français interrogés estiment qu’ils ont terminé leur deuil.
Une fragilité physique et psychologique qui dure

L’étude montre aussi que le deuil peut avoir des conséquences physiques et psychologiques sur celui qui le vit. Ainsi, 26 % des personnes interrogées disent avoir rencontré des faiblesses psychologiques pendant plus d’un an. Et 51 % ont ressenti un épuisement physique, dont 20 % pendant plus d’un an. Ces conséquences physiologiques peuvent entraîner un absentéisme au travail. D’ailleurs, 30 % des actifs ont obtenu un arrêt de travail pour cette cause.
Le deuil d’un enfant fait partie des plus fragilisants, avec 40 % des personnes interrogées qui disent être fragilisés psychologiquement « encore aujourd’hui ». C’est 37 % dans le cas d’un conjoint. Plus de 30 % disent souffrir encore du deuil d’une sœur ou d’un parent. Si le deuil est d’autant plus difficile que la personne est proche, on peut aussi être longuement fragilisé par le décès d’un collègue de travail.

Dans son processus de deuil, une personne interrogée sur deux dit avoir été heurtée par l’attitude de l’entourage, via des clichés sur le deuil, un manque de soutien, une sensation d’être jugé ou des blagues déplacées… Si les proches et l’environnement professionnel permettent à la personne endeuillée d’affronter son deuil, les pompes funèbres sont aussi citées par les personnes interrogées comme un soutien très important dans cette période délicate de leur vie.
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne Eva Luna

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 3265
Re : Assises Nationales du Deuil 12 avril 2019
« Réponse #5 le: 14 avril 2019 à 19:31:52 »
Il y a eu 10 propositions pour mieux accompagner le deuil...
je vous les partage dès que je les ai.