Merci de nouveau à vous toutes ainsi qu'à Claudia et Eriasroc qui sont également intervenus.....
J'ai beaucoup apprécié vos mots généreux.... Des personnes de mon groupe de paroles (très touchées par le deuil) se sont également manifestées ainsi que deux amis de ma fille et ses deux tantes (ma soeur et mon ex-belle-soeur)... ce qui est bien peu du côté de l'entourage !
Par contre le père des enfants a emmené ceux-ci au cimetière (lendemain du jour où leur aîné m'a appris qu'il avait obtenu le bac)...
Leur Maman avait droit à cette reconnaissance ! Il m'a téléphoné ensuite pour me demander si je voulais les rejoindre, ce que j'ai
accepté avant qu' ils ne partent en vacances.... Je les ai invités au restaurant (pas d'autre solution sauf lorsque leur père  veut bien les amener chez moi), lui a préféré aller de son côté comme à son habitude !

S' "il n'y a pas de honte à se sentir mal", je commence à avoir franchement  honte de les voir tous aller vers leur vie et de rester
là sur le carreau, engluée dans mon chagrin, sans aucune motivation, fuyant le monde, fuyant la vie, recherchant de partout mon
seul enfant...  à qui je disais en d'autres temps qu'il fallait se battre... Ma pauvre Cath pourquoi a-t-elle ainsi souffert ?

J'ai pourtant à coeur de rester digne jusqu'au bout du bout....
Mais, quelle torture psychique pour ceux qui restent, comment faisons-nous à ne pas somatiser, à ne pas sombrer ?

Mes affectueuses pensées à tous.  Mamm'j

Impossible... Je ne peux me faire à la perte de mon enfant, je la vois comme si c'était hier et pourtant elle nous a quittés le 10 juillet 2011...
Je rentre de courses, j' ai pris de quoi m'alimenter, mais  je suis incapable d'acheter de "bonnes" choses  qui lui auraient plu...
Bien que je me culpabilise, je ne me punis pas de quoi que ce soit... je n'ai envie de rien tout simplement depuis que je n'ai plus le bonheur de savoir ma fille à sa vie !
Je lui parle chaque jour et lui  promets de retrouver  un peu plus de respect pour moi-même,  une estime d'elle-même qu'elle avait perdue dans une grave dépression qui l'a conduite, dans le plus profond des désespoirs, jusqu'à  s'effacer...
Je ne peux vivre sans la savoir parmi nous,  sans la savoir avec  ses enfants.... Je la pleure quotidiennement depuis 13 mois, excepté devant ses enfants, les rares moments où je peux les voir, eux qui doivent grandir sans leur maman mais qui ont besoin de retrouver une certaine sérénité...
Ici,  je n'ai pas de  honte à dire mon indicible  chagrin, à dire  mon incapacité à lui survivre.
Chaleureusement et douceur à tous.   Mamm'j

Chère Mammj,
Je viens de rentrer d’un séjour de deux semaines chez mon père de 88 ans à 850 km de chez moi.
Je vous comprends tant. Nous ne pouvons pas nous faire à la perte de nos enfants. Je crois que ce n’est pas possible. Nous resterons avec cette blessure. Mais nous n’avons pas le choix, il nous faut bien continuer si nous ne voulons pas peiner nos proches. Nous ne savons pas si nous avons encore un long chemin à faire ou si notre heure est proche. Alors, il faut bien tenir.
Dans les premiers jours après la perte de ma fille, je disais que j’aurais aimé être un an plus tard. Je ne pouvais m’imaginer à quel point la route serait difficile.
Je vous trouve courageuse de vous battre et de faire de la prévention du suicide et aussi de soutenir d’autres sur ce forum malgré votre détresse.
J’avais du mal à comprendre ma fille quand elle se sentait si mal. Je lui conseillais d’écouter plutôt de la musique gaie et pensais que ce qu’elle écoutait la maintenait dans son désespoir. Elle portait tout le malheur de cette terre. Maintenant, je la comprends car moi-même, je n’écoute à présent plus que des mélodies tristes et mon optimisme est bien parti. Mais ce que nous vivons, nous rend plus compréhensives et empathiques.
La petite chienne que ma seconde fille et moi, nous avons adoptée il y a cinq semaines nous oblige à nous promener de nouveau, et cela nous fait beaucoup de bien. Les rares fois où nous l’avons laissée seule à la maison, elle nous faisait une véritable fête au retour. Sinon elle est très calme car elle a déjà dix ans. La vie avec cette petite chienne est une nouvelle rupture avec notre vie d’avant sans que nous oubliions nos disparus pour autant.
Un petit chien pas trop jeune et turbulent ne pourrait-il pas vous aider à détourner vos idées de votre chagrin par moment et à survivre ?
J’aimerais vous envoyer plein de force
Affectueusement
Méduse

Bonjour à tous

En effet Méduse nous n'avons pas le choix... je reste toutefois sous le choc. Qui aurait prévu que toutes les difficultés auxquelles ma fille a été confrontée suite à sa séparation l'auraient épuisée puis plongée dans cette maudite dépression qui n'a été diagnostiquée qu'après sa mort !!! Sa souffrance que nous avons sous-estimée, la situation à laquelle je suis confrontée à mon tour continuent de me déchirer chaque jour (mon homéopathe m'a dit hier qu'il faudra du temps.... que pour les enfants ce sera long...).

Mes proches se protégent , ils ont pris la tangente  peu après les obsèques de mon enfant ; ils savent  ma douleur, mon incapacité à partager leurs "joies" pour le moment ! Mais si je vais mieux un jour, je ne me ferai plus aucune illusion, j'ai ouvert les yeux cette fois.  Si mon malheur les effraie il a  rapproché ma soeur  de son fils,  lui-même divorcé depuis peu avec  deux enfants en garde alternée... il est davantage aidé de ses parents depuis ! En tant qu'ainée, j'ai beaucoup donné mais ça n'a pas été réciproque pour ma fille surtout.

Quant à mes petits-enfants, leur père est en train de leur recréer un " nouveau contexte familial", probable je ne les verrai plus qu'en aparté sporadiquement....
Mon ex-gendre qui manque de sensibilité et de délicatesse.... sous prétexte qu'il s'occupe au mieux de ses enfants, s' est autorisé à recevoir son amie dans la maison que ma Cath venait d'aménager -avec moi- pour ses enfants et elle,  qu'elle  laisse à son fils et sa fille, et ce un an après sa mort. (du donnant-donnant )

Ils sont pudiques tous les deux et ne diront pas ce qu'ils pensent  à leur père ... mais mon petit-fils de 17 ans 1/2 semblait  interloqué la semaine dernière que son  père ait amené une amie, sans le prévenir, dans les lieux où leur maman reste très présente.... Le pire, c'est que lorsque nous sommes rentrés du restaurant lui et moi, il a dû  téléphoner à son père  pour savoir s'il pouvait rentrer chez lui... Je n'ai rien dit mais n'en ai pas dormi de la nuit...

Psychiquement, ces enfants ont déjà tant à assimiler, la séparation douloureuse de leurs parents, la fatigue puis l'état dépressif de leur maman, sa mort (c'est l'aînée qui l'a trouvée) et maintenant l'arrivée d'une "étrangère" pour eux ! C'est trop à gérer en si peu de temps....
J'ai pris le risque d'exprimer  mon simple ressenti au père, par mail , après avoir pris conseil mais avec les risques que cela comporte.... il m'évitera un peu plus que d'ordinaire !

Pour les animaux de compagnie,  j'ai déjà tellement donné c'est une contrainte et ça a un coût, sans compter que je ne voudrais pas transmettre ma tristesse à  une petite bête....et que je n'aurai personne à qui la confier si je devais m'absenter...
Mais je reste persuadée que c'est une agréable compagnie pour votre fille et vous Méduse, un grand bonheur  pour cette petite chienne également  !


Douce journée et chaleureusement à tous.  Mamm'j

S'il n'y a pas de honte à se sentir mal..... quant à ne pas avoir été à la hauteur, en tant que mère, que dire ?
que de culpabilité, de regrets...

Je pense en particulier aux derniers jours que ma fille a passés avec moi, j'ai réalisé ne pas avoir été essentiellement à son écoute mais surtout que je n'avais pas pris conscience de son extrême mal-être, encore moins des difficultés qu'elle traversait... qu'elle occultait par pudeur ou  par crainte de m'inquiéter, je dirais les deux !
Quoi qu'il en soit, dans le doute,  j'aurais dû être plus près d'elle... plus disponible... me faire aider par une personne neutre,  la famille qui ne comprenait rien à sa dépression ne faisait que des critiques désobligeantes !  La priorité était de la croire, croire à son désarroi qu'importaient les raisons... que j'ai découvertes après, trop tard !
Jamais un seul instant je n'ai imaginé qu'elle était exposée à un tel danger... jamais je ne me suis posé la question... jamais la
psychiatre qui la suivait n'a averti qui que ce soit de la grande souffrance psychique et de  l'état de sa patiente qui  se dégradait sous ses yeux !
Et pourtant, ma Cath était dans un profond désespoir, une immense détresse du fait que ses deux enfants attendaient qu'elle aille mieux pour la retrouver... et que le père ne facilitait pas les rencontres... Incomprise, tout s'est ligué contre elle....
A présent qu'elle nous a quittés, cette vie que je dois poursuivre, n'a plus aucun sens sans elle, son absence définitive m'est insoutenable, je me demande chaque jour pourquoi je dois lui survivre, seule et enlisée dans une  douleur qui me déchire de l'intérieur et me paralyse, je ne fais plus rien... rien ne me sort de mon incommensurable chagrin... de mes regrets.

Une maman désenfantée....
En pensée avec celles et ceux qui cherchent ici force et apaisement.  Mamm"j

Plein de pensées pour toi Mamm'j.
Affectueusement
Martine, maman de Madeleine

            
             Pour tous nos amis en ligne :

Si regarder en arrière te cause du chagrin
et regarder en avant t' inspire de la crainte,
alors regarde à coté de toi, -J'y suis!"


              Le bonheur te garde gentil

                   Les épreuves te gardent fort

                        Les chagrins te gardent humain

                             Les échecs te gardent humble

                                  Mais seul l'espoir te fait avancer


Des mots encore des mots, de petits "sparadraps" sur de grandes  blessures  toujours  à vif,  je ne le sais que trop !
Après la douleur, le désarroi, voir enfin renaître l'espoir serait un tel apaisement, une telle avancée sur ce long chemin
du deuil...

En toute amitié.    
Mammj