Bonjour Plume,
Tu n’es plus seule aujourd’hui, te voilà avec nous, sur ce forum, où nous tentons tous de trouver un peu d’espoir, des réponses à nos questions, de l’aide pour respirer, boire et manger, apaiser ces douleurs physiques du manque, de l’absence… pour survivre d’abord et revivre ensuite et vivre enfin.
Ce forum est un puits de larmes et aussi un puits d’Amour. Celui que nous avons vis-à-vis de notre « moitié », si intense, si fort que l’on croyait tous être unique – et bien non, nous sommes nombreux à savoir vraiment ce que AIMER veut dire -, et aussi l’amour de notre prochain dans la douleur et le chagrin.
Tu emplois les mêmes mots, les mêmes phrases que nous tous, Plume, « fusionnels », « soudés », « riches de s’être rencontrés et aimés », une « chance » incroyable et sans doute généreux avec les autres car conscients de cette chance.
Malheureusement, je retrouve aussi les même mots et les mêmes phrases comme « mon monde s’est écroulé », « plus de repères », « je suis perdue ».
La douleur et le désespoir sont à la hauteur de l’Amour qui nous unie.
Et tous, nous pouvons dire que, même en connaissant la fin de notre couple, nous choisirions quand même de le vivre cet Amour exceptionnel.
Plume, tu as déjà avancé sur le difficile chemin. Neuf mois, c’est un passage délicat. La vie autour semble avoir repris son cour, le monde tourne, tourne, les amis se disent, bon, maintenant, elle doit aller mieux… Mais non. Seuls ceux qui ont vécu cet enfer savent que chaque jour est une épreuve et qu’il en faut beaucoup, de jours, pour de nouveau apprivoiser la vie et lui redonner des couleurs.
Plume, si je peux te donner quelques conseils, simplement parce que j’ai un peu de recul – mon mari est parti en juillet 2010 -, il faut que tu prennes soin de toi, en tout premier.
Ecouter ton corps fatigué et lui apporter du repos, des pauses. Le quotidien est important, il t’oblige à penser quelques secondes à autre chose, mais il ne doit pas envahir ta vie.
Regarder tes enfants et parler avec eux, pleurer avec eux. Je ne connais pas leur âge mais je crois pouvoir dire qu’ils sont en mesure de comprendre ta peine, et de t’aider à la surmonter. Peut-être même ont-ils besoin de parler aussi avec toi.
Le boulot aussi, doit passer après le reste. C’est souvent une nécessité financière mais cela peut être fortement négatif si tu t’y épuises.
Tout cela pour te dire qu’il faut malheureusement affronter ton désespoir, face à face, pour le vaincre et ne pas t'épuiser à le cacher derrière une vie à 100 à l'heure. En parler, crier, pleurer, écrire, lire... et revoir que la vie est là.
Sur le module d’accompagnement « Vivre le deuil de son conjoint », il y a beaucoup d’échanges entre nous. Les fils de discussions sont enrichissants et l’amitié, la solidarité et la générosité sont si intenses que beaucoup d’entre nous y ont trouvé de l’apaisement. Et beaucoup apportent aussi leur expérience et de l’espoir.
Espoir, Plume c’est le plus joli mot après Amour.
Viens aussi souvent que tu en éprouves le besoin, jour et nuit, il y aura de l’Espoir à te donner parce que tu sais, le chemin est long, périlleux, douloureux mais peu à peu, on apprend à éviter les écueils, à franchir les étapes.
Donnes-nous de tes nouvelles, Plume.
Marina