Bonjour,
J'ai perdu mon mari il y a 4 ans d'un arrêt cardiaque me laissant seule à 43 ans avec 2 enfants de 7 et 11 ans à l'époque et j'ai mis 3 ans et demi à savoir donner une place à mon chagrin et voilà qu'il y a 1 mois j'ai perdu ma maman .sur 3 semaines de temps j'ai appris qu'elle avait un cancer du foie très agressif  et 3 semaines plus tard elle nous quittait. J'étais très proche d'elle et elle était une mamy formidable, mais je me sens bizarre par rapport à cette perte car je me refuse d'y penser, j'essaie de toujours avoir l'esprit occupé,  j'ai du vider l'appartement de ma maman et j'ai fait ça comme un robot, comme si toutes ses affaires ne lui appartenait pas.....je ne sais pas vraiment mettre de mots sur ce que je ressens,  je n'ai pas réagis comme ça au décès de mon mari...je me sens perdue

Bonjour

Je pense que c'est une réaction de défense du psychisme qui se protège face à un évènement  qu'il ne peut intégrer parce que trop violent et insupportable.

Il faut juste laisser passer le temps et ne pas culpabiliser face à cette réaction. Cela ne remet pas en cause notre amour ou notre chagrin. C'est seulement une réaction incontrôlée et une mise en place de bouclier.

Bon courage et je sais que tu en as pour tes enfants. Il faut aller de l'avant et ne pas refuser le chagrin.

C'est aussi cela une preuve d'amour.

Je me rappelle m'être posé ces mêmes questions au décès subit de ma fille, il y a trois mois...Pendant toute la période où j'étais très occuppée à vider son appartement ( deux semaines) ,  j'étais étonnée de ne pas toujours être en pleurs...je faisais des boites "machinalement"... et la plupart du temps, je ne ressentais rien...à part une fatigue extrême. 

Et je me demandais si j'étais normale...moi qui, il a cinq ans, m'étais effondrée au décès subit de ma mère. C'est lorsque  j'ai eu un peu plus "d'espace" pour vivre ma peine face au décès de ma fille,  quand j'ai cessé cette hyperactivité, que j'ai commencé à vraiment ressentir son absence et le manque intolérable d'elle... 

Je crois que le décès de ma mère m'avait en quelque sorte, ouvert la voie à la douleur de la perte... peut-être un peu comme le décès de ton mari  t'a permis d'apprivoiser le départ de ta mère, le rendant ainsi un peu plus "vivable".

Moi,  je sais maintenant que mon état "neutre" des premières semaines n'était  qu'une  façon de me protéger de l'impensable...  La peine m'a bien rattrappée depuis...

Et puis, la douleur ne s'exprime pas toujours à travers les larmes...chacun vit le deuil à sa façon... Chose certaine, ta réaction n'a rien d'anormal.

Je te souhaite bonne route