Je me rappelle m'être posé ces mêmes questions au décès subit de ma fille, il y a trois mois...Pendant toute la période où j'étais très occuppée à vider son appartement ( deux semaines) , j'étais étonnée de ne pas toujours être en pleurs...je faisais des boites "machinalement"... et la plupart du temps, je ne ressentais rien...à part une fatigue extrême.
Et je me demandais si j'étais normale...moi qui, il a cinq ans, m'étais effondrée au décès subit de ma mère. C'est lorsque j'ai eu un peu plus "d'espace" pour vivre ma peine face au décès de ma fille, quand j'ai cessé cette hyperactivité, que j'ai commencé à vraiment ressentir son absence et le manque intolérable d'elle...
Je crois que le décès de ma mère m'avait en quelque sorte, ouvert la voie à la douleur de la perte... peut-être un peu comme le décès de ton mari t'a permis d'apprivoiser le départ de ta mère, le rendant ainsi un peu plus "vivable".
Moi, je sais maintenant que mon état "neutre" des premières semaines n'était qu'une façon de me protéger de l'impensable... La peine m'a bien rattrappée depuis...
Et puis, la douleur ne s'exprime pas toujours à travers les larmes...chacun vit le deuil à sa façon... Chose certaine, ta réaction n'a rien d'anormal.
Je te souhaite bonne route