Ce message à l'intention de vous Toutes et Tous qui avez perdu comme moi le Compagnon de votre vie, votre âme soeur comme il m'appelait !
lorsqu'un des deux s'en va, il faut vivre les jours, les mois , les années qui suivent... dans l'extrême souffrance, le néant, le vide et la solitude puis un jour on commence à ressentir un certain apaisement entrecoupé de périodes de cafard où l'on se dit encore que ce n'est pas possible ..
Pierre est parti un samedi matin à sa salle de gym comme chaque semaine pour se détendre de ses dures journées de travail sur la route, et à 12 h 30, deux Gendarmes venaient m'annoncer son décès d'un arrêt cardiaque ;
Mon sang s'est glacé, l'expression est bien appropriée, mon corps et mon esprit se sont figés et tout ce que j'ai du accomplir ensuite à la suite de cette nouvelle , c'est comme un robot, mû par je ne sais quelle force que je l'ai fait !
et après, il faut vivre avec ce néant , ces journées vides où l'on a perdu ce qui vous faisait vibrer, ce partage de nos goûts communs, nos rires pour les mêmes choses, ces balades ensemble, nos petits repas où je lui préparais ce qu'il aimait et qu'il faisait des : "hum, c 'est bon,.... la cuisine des autres, elle est fade Caro à côté de la tienne" ; ne plus faire de courses pour lui, regarder les rayons dans les magasins, au poisson ou ailleurs et n'avoir plus à acheter ce qu'il aimait , il faut passer par ces moments pour comprendre ce qui se passe en vous de détresse et les larmes qui arrivent pour tout et rien, une simple musique qu'il aimait, que nous aimions , c'était son truc , la musique, la brésilienne, lascive comme il disait, le jazz, Nougaro, que sais je encore,
ne plus l'attendre le vendredi soir quand il revenait , ah , ces vendredis, et ces samedis aussi , l'heure à laquelle il a quitté la maison, le dimanche comme aujourdhui où la maison est dans un silence terrible, dans le néant; on ne peut pas touours inviter ou être invitée , quelle force de caractère il faut se forger peu à peu pour ne pas continuer de sombrer !
je regarde passer ces couples sur la promenade devant notre appartement de vacances et je repense à nous, tous les deux qui étions pareillement ensemble, ces tête à tête dans les petits restos, je le vois sur cette promenade promenant notre toutou avec sa pipe regardant les voiliers s'éloigner, c'était un grand rêveur Pierre, , regardant cette mer qu'il chérissait et dans laquelle sont ces cendres ; la mer c' était aussi son truc mais tant de choses l'étaient, il aimait tant la vie que je ne sais de quoi je pourrais parler qui ne le touchait pas !
et , chaque soir, l'heure à laquelle il m'appelait , 19 h 30, sans doute parce qu'à cette heure là , il était posé, tranquille à son hôtel après s'être un peu délassé ,
tout ceci et tout ce qui faisait notre vie a disparu à jamais , il y a des Personnes, je le sais, pour qui ce temps est plus court pour l'acceptation mais nous avons chacun un parcours et un vécu qui fera toujours notre différence;
je regarde chaque jour son visage sur les photos et je ne me résigne pas à ce qu il n'existe plus, qu'il ne respire plus en même temps que moi, lui, si vivant, si hyperactif, avec sa personnalité tellement affirmée , souvent singulière qui faisait que je l'aimais tant;
même ses défauts, il en avait, ça oui, (rires) , me manquent , même ses reproches sur ma façon de m'habiller , d'être moins bien coiffée, mal maquillée, j'avais alors de l'importance pour quelqu'un , je me sentais exister; oui, se sentir exister lorsqu'on est deux; lorsque la vie est là , on ne se rend pas forcément compte de tout ça , c'est normal, on est pas à penser chaque jour que la vie va s'arrêter, mais lorsque ce jour arrive !!!! quel après !!!
Ce qui aujourd'hui m'aide c'est que je sais que l'esprit ne meurt pas et qu'il me voit ! je le sais aux signes que je reçois de lui, et ils sont inombrables , à chaque fois qu'il me voit vivre des choses et qu'il veut que je sente sa présence !
voilà, j'avais envie à ces instants de parler de Lui , dire tout ça parce que parler , écrire, dire, je ne connais meilleure thérapie, surtout lorsque , comme moi, on est très seule alors je me permets de vous faire partager ces souvenirs ??
en Janvier prochain, il y aura 4 ans qu'il aura fermé cette porte pour ne jamais franchir à nouveau le seuil de notre maison que je vais sans doute bientôt quitter; je vais repartir d'où je viens lorsque nous nous sommes connus pour être auprès de notre Fille à Paris,
j'ai agi là aussi instinctivement sans grande envie comme si j'étais appelée à le faire,; je crois au destin et que l'on n'est pas maitre de ses actes qui vous sont souvent inspirés comme ce fut le cas pour ce choix de partir,
quelqu'un m'a dit, tu sais, ce qui t'arrive, il faut l'accepter et continuer à vivre, oui, c'est ce que j'essaie de faire, bon an , mal an, comme je peux, en faisant des sourires même s'ils sont feints, en errant parfois comme une âme en peine, en ayant aussi maintenant des moments de sérénité même s'ils sont entrecoupés de grands moments de tristesse; voilà ce que devient une vie sans celui que l'on aimait envers et contre tout !!
chaque deuil est différent ;
sans Lui, la vie m'indiffère mais il faut la vivre quand même et l'affronter cette vie, sans être tous les Deux à s'aider , faire au mieux pour avancer, peut être aussi parce que, dans mon cas , Pierre aurait voulu que je sois ainsi; c'était quelqu'un de fier et j'y pense régulièrement !
passez une heureuse journée même si je sais que sur ce site il y a tant et tant de chagrin que je comprends oh combien car je la connais tellement;
très amicalement, nikky