Bien sur que ce n'est pas facile.
Bien sur que demain fait peur.
Et pourtant ! On s'accroche ! On marche ! On tombe ! On se relève !
Et ça, c'est important ! C'est même la seule chose qui compte ! Pour eux. Pour nous !
Ce que j'ai appris. Ce que je commence à comprendre, c'est que j'ai d'abord vécu la première année de son départ comme une zombie. Avec la ferme détermination de tenir et de continuer "notre" vie comme s'il était toujours présent !
La seconde année, vivre pour lui ! Vivre "ma" vie !
Je n'ai pas la baguette magique pour le faire revivre..
Je n'ai pas la force de vivre pour deux.
Mais, à l'aube de la troisième année, je sais que je dois vivre pour moi, avec lui en soutien de là où il est.
Oh, ce n'est pas gagné d'avance !
Il y a des "rechutes". Il y aura d'autres retombées.
Mais je sais que je me relèverai, meurtrie, malheureuse, mais avec mon amour ancré en moi.
Je tente de me retrouver. De savoir qui je suis. De savoir ce que je veux.
Pour moi.
Me faire un cocon de ma maison, avec un allègement de choses inutiles, sans importance.
Mais avec les plus belles choses qui le représentent, qui sont nos souvenirs.
J'accepte l'idée que je ne peux pas tout faire. Moi, ma maison, le travail.
Bientot la retraite... sans lui, sans les projets que nous avions faits ensemble.
La partie de carte a changé. La donne n'est pas la même et je n'ai pas forcément la règle du jeu.
Mais je sais que tout passe d'abord par moi.
Sans un "bien-être" corporel, de santé et psychologique, je ne pourrais rien.
Alors, une chose après l'autre.
Se recentrer sur moi. M'apporter de la douceur. N'accepter que la douceur du quotidien.
Un long travail...
Les jours passent. Je m'eloigne de lui ? Oh non ! Bien au contraire !
Je me rapproche de lui, encore un peu plus chaque jour.
Pour le rejoindre un jour, à mon tour.
Mais quand ce sera mon tour.
Pourvu qu'à ce moment-là, je sois toujours comme il m'a aimée !
Comme je l'aime !