Merci à toi Fleurdecoton de nous faire avancer avec tes questions et tes réflexions...
J'ai lu les derniers échanges : les questions de dédoublement, de l'absence...
Moi aussi pendant les premières réunions ou mes cours, je n'étais pas concentrée et je n'étais pas vraiment là...
C'est seulement depuis la rentrée que je recommence à être "rassemblée" en un seul morceau, pas un corps dans une pièce et l'esprit avec ma soeur, dans nos souvenirs, nos lieux de vacances, nos rires, nos questionnements sans fin et délirants...
Et en fait leur absence fait surtout une place immense à la douleur et à leur présence sous d'autres formes.
Pour ma part c'est même physique car j'ai ramené de chez elle des cartons et des sachets pleins d'elle : livres, revues, cahiers de pensée, carte, photos, etc. Et ces cartons étaient partout : à côté de mon lit, de mon bureau, ...
Dimanche j'ai décidé de ranger (plus que trier car je n'arrive pas à jeter). J'ai beaucoup pleuré mais ça m'a fait du bien de rassembler tout en un seul lieu. De trouver une place pour ma soeur. Un lieu de concentration de souvenirs, elle a pris le soin d'écrire quelques anecdotes fétiches que je relis quand j'ai le cafard et je ris/pleure...
Et je vais m'accorder le droit de lui faire un cadeau de Noël que j'irai choisir avec ma maman. Un deuxième faux Noël sans elle... Cela va être triste mais moins que le premier qui a été véritablement l'enfer. Encore un Noël où personne n'ose dire : c'est chouette de se retrouver, le chapon est bon, les petits gâteaux aussi, le feu de cheminée est agréable mais il manque quelqu'un et forcément ça gâche un peu le plaisir...
Même moi je n'ai pas le courage de le dire franco comme si ça risquait d'ouvrir la boîte de Pandore... Un puits sans fin de larmes en forme de volcan... Au milieu d'une famille pudique de ses sentiments. La seule qui ne l'était pas c'était elle.
J'ai toujours cru qu'elle était fragile et trop sensible. Aujourd'hui je me dis que c'était elle qui était plus forte, capable d'évoquer ce genre de sentiments sans déclencher un torrent de larmes, capable de parler de la mort et de la maladie simplement et de formuler ses pensées.
Désolée j'ai dévié du sujet de départ. Ce forum, c'est un peu ma thérapie ! Et c'est mieux que les cachets, moins d'effets secondaires ,)
Avec vous tous en pensée...