Bonsoir à tous,

 Le manque de ma mère se fait toujours douloureusement sentir, mais une nouvelle attaque familiale aujourd'hui... De ma grand-mère...

   Elle voulait revoir des papiers de famille de ses parents, mes arrières-grands-parents, que ma mère avait reçus en 2003 et qu'elle m'avait remis en 2005. Le principe étant que je ramenais ensuite lesdits papiers chez moi (qui n'ont de valeur que sentimentale et pour les membres de la famille). Je lui en laisse un album de photos anciennes qu'elle voulait, où il y a beaucoup d'images d'elle bébé. Et là, je m'entends dire que ma mère n'avait ces documents qu'en garde, qu'il en manque, qu'ils ne m'appartiennent pas parce que "maintenant, c'est ta tante... qui est ma fille aînée", que c'est elle, ma grand-mère, 82 ans qui est l'aînée de ma famille, et certainement pas moi (ce que je n'ai jamais prétendu, et comme "la famille" part en lambeaux de toute façon...), que je peux faire des copies si je veux mais que je dois RENDRE les originaux... j'ai beau objecter la transmission légitime, le libre accès laissé à tous ceux qui le veulent d'en avoir connaissance (jusqu'ici, personne !!), rien à faire. Je suis repartie avec les documents sous le bras, en larmes.   

  Ce n'est pas tant pour moi que je pleure, même si la charge est cruelle (ma grand-mère a reconnu qu'elle me faisait du mal et qu'elle se savait cruelle d'agir ainsi, cherchez l'erreur !!!) et que je me sens niée et reniée, fille aînée d'une fille aînée et l'aînée de ma génération, c'est encore une fois une tentative d'effacer ma mère, de faire comme si elle n'avait plus aucune place maintenant qu'elle est morte (depuis 4 mois et demi seulement !!), parce que son statut de fille aînée est le seul point valorisant que ma grand-mère lui ait jamais accordé... Ses deux torts principaux étant d'être née fille et d'être totalement la fille de son père.

  Je me sens perdue face à tant de mesquinerie et d'égoïsme, toujours présents chez ma grand-mère, mais j'ignorais que c'était à ce point... Et chaque jour, je me dis que la mort de ma mère m'a bel et bien privée de ma seule véritable famille, parce que j'ai l'impression que tous les "autres" m'ignorent ou essayent de me "tuer" symboliquement, comme quand il a été question de ma mort possible dès le lendemain de celle de ma mère !
A part fuir, je ne vois pas beaucoup d'autres options...

merci de votre patience face à ce long post (cela me soulage énormément d'en parler et de l'écrire)
Winnie
   

Bonjour,
C'est vrai au départ, beaucoup de monde sont autour de vous,
et l'on s'aperçoit ensuite que ce n'était que par profit, j'ai eu le cas avec un copain, on était amis depuis 2001, et 3 mois après le décès de mon mari, je me suis aperçu qu'il profitait de la situation, alors que je n'avais pas la tête sur les épaules bien,
c'est très très dur de vivre cela, car je pensais compter sur lui pour m'aider- et bien non, une seule claque suffit pour comprendre.
Aujourd'hui, je peux vous dire que je compte MES amis que sur une seule main, et ça me suffit.
Dans la famille de mon mari, que l'on voyait très peu d'ailleurs, j'ai du prendre du recul aussi, car un membre de sa famille a voulu faire le "Chef".
Bon courage

Merci de votre soutien, cela fait du bien. Le fait que ma grand-mère ait mal ne lui donne pas le droit de me faire souffrir davantage, d'autant que je connais la réalité de ses relations avec ma mère, qui n'a accepté de la voir à son chevet à la clinique qu'aux jours précédant sa mort, des relations faites d'indifférence, de peur de la part de ma mère et trop souvent de mépris, d'aussi loin que je me souvienne (soit 37 ans, ce n'est pas un sentiment temporaire ni récent !!). Elle a toujours eu tendance à réécrire le passé pour se positionner en victime et en mère sacrificielle, ce qu'elle n'a jamais été. 

 Depuis hier, je réfléchis aux options, il n'y en a pas beaucoup : je donne les papiers en question, mais ce serait gagner une paix par lâcheté, qui sera sans doute suivie d'autres exigences (d'autant que malgré les promesses de ma grand-mère, je sais très bien que c'est ma tante... qui les aura à son décès, et pas moi !!), soit je lui fait des copies (à envoyer par la poste), soit je ne bouge pas.

Dans tous les cas de figure, je décide que je ne retourne pas la voir avec ce chantage affectif : depuis hier je suis en vrac, je pleure et j'ai mal à la tête. Vu qu'elle ne m'appelle qu'une ou deux fois par an (elle est en maison de retraite à seulement 40 Km de chez moi), ça ne devrait pas être trop dur de l'éviter. Il faudra aussi à un moment expliquer à ma  tante... qu'elle non plus n'aura pas ces fichus papiers (qu'elle m'a réclamés 2 fois dans les 3 jours qui ont suivi le décès de ma mère 

   Je suis en deuil de l'idée de famille, mais j'ai promis à ma mère de me protéger et d'empêcher qu'on me fasse du mal, je suis juste sidérée de devoir me protéger de ceux vers qui j'aurais dû pouvoir me tourner en toute confiance. Je voudrais juste pouvoir pleurer ma mère en paix, d'autant que je continue de trier ses affaires au garde-meubles, que ça fait mal à chaque fois parce que chaque objet ma parle d'elle ou d'un souvenir, et que je suis seule pour le faire.. Un peu par choix, mais surtout par manque de confiance envers des soeurs et une mère qui la connaissaient finalement très peu et très mal...Et qui manifestement me connaissent enore plus mal 

merci à tous
 Winnie   

Tu vois Winnie, nous faisons vraiment bloc avec toi contre la terre entière, à l'unanimité!

 

Marina