Perdre un être très cher nous fait prendre conscience, brutalement, qu'il peux arriver n'importe quoi à n'importe qui, qu'absolument personne n'est à l'abri, que nous et d'autres êtres aimés (comme toi c'est plus ce point qui me prèoccupe que la perspéctive de ma propre disparition éventuelle), que tout le monde peux mourir demain. Moi non plus je n'avais jamais sérieusement envisagé que mon compagnon puisse mourir, l'idée aurait été pour moi invraisemblable. On s'imagine que ça n'arrive qu'aux autres, en oubliant que pour ces autres, nous sommes des autres aussi, que personne n'est à l'abris. Je me disais: "Il ne peux pas mourir, pas lui, ce n'est pas possible!" Et même maintenant, il m'arrive de ressentir brièvement cette profonde stupèfaction, incompréhension...et pourtant on le sais bien, que c'est vrai.
Cette angoisse face à la mortalité de nos proches, que nous réalisons plus concrètement qu'avant, pourra peut-être, avec le temps, nous permettre de profiter plus encore des bons moments avec eux , de les rendre heureux...mais c'est vrai que pour le moment ce n'est pas facile, on a tellement peur de revivre cette détresse...en espèrant que ça n'arrive pas de sitôt.