Auteur Sujet: Décès papa  (Lu 7163 fois)

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tiphaine

  • Invité
Décès papa
« le: 18 mars 2013 à 12:54:06 »
Bonjour je m'appelle Tiphaine,

j'ai perdu mon papa le 04 Mars 2008 d'un cancer et je n'avais que 16 ans.
Après 5 ans je n'ai toujours pas réussi a faire mon deuil, je n'arrive pas à parler de ma souffrance à ma maman et à mon grand frère qui pourtant souffre autant que moi.

Le 01 Mars 2013, j'ai assister à la sépulture du papa d'une copine, 3 jours avant la date anniversaire du décès de mon papa.
Cela été atroce pour moi et j'ai revécu à travers la sépulture celle de mon père.

Et depuis ces évènements je n'arrive pas à reprendre le dessus, j'ai des crises d'angoisse, je me met à pleurée à n'importe quel moment et surtout je perd l'appétit.

Aujourd'hui à 21 ans je me demande si j'arriverai à faire le deuil un jour. j'espère tous les jours le croiser au coin d'une rue, entendre sa voix, le serrer dans mes bras..

J'ai besoin d'aide.


Yohann

  • Invité
Re : Décès papa
« Réponse #1 le: 18 mars 2013 à 17:38:23 »

Tiphaine,


Perdre son papa à 16 ans est dur, car c'est un âge critique, au niveau affectif entre père et fille.
Un moment, je crois, où les deux se sentent très proches et la rupture à ce moment est douloureuse, car le manque est brutal et énorme.

Un deuil, dans l'absolu, ça n'a pas de durée bien déterminée, mais effectivement, 5 ans, c'est beaucoup pour avoir garder encore tant d'émotions en soi.

Je vais te poser une question simple.
Au moment du décès de ton papa, que faisais-tu et étais-tu encore chez lui ?

Souvent, le fait de ne pas avancer dans le deuil est le fruit d'un blocage, d'une mise en vieille du deuil, un peu comme si on se refusait de le vivre, de le faire.
Ou qu'on noie cette période sous une force apparente ou un surcroît d'occupations pour le refuser, consciemment ou pas. Un forme de déni.
Et ce deuil doit être fait un jour ou l'autre, et si on s'y refuse, tôt ou tard, ce deuil non fait réapparaîtra.

Pour comprendre ce qu'est le deuil, je te conseille de lire ce document, synthèse du livre du Dr Christophe Fauré "Vivre le deuil au jour le jour" et tenter d'y voir où tu as buté dans ta démarche :

http://www.traverserledeuil.com/comprendre-le-processus-de-deuil/comprendre-le-processus-de-deuil

Et de regarder les vidéos de ce site, une à une et doucement, pour mieux comprendre où tu te situes dans ce deuil :

http://www.traverserledeuil.com/etre-accompagne/les-modules-daccompagnement

Je crois que l'important pour toi est de comprendre les raisons qui ont bloqué ce travail de deuil chez toi.

Et de reprendre ce travail où il a été interrompu, mais pas seule.

Car s'il y a un impératif, c'est de pouvoir parler, exprimer tous tes ressentis de l'époque mais aussi actuels pour tenter de séparer les souvenirs et les émotions qui sont liées.
Tu ne peux que difficilement le faire seule.

Il faut que tu aies des personnes à qui te confier, en parler et qui soient en phase avec toi au niveau de l'écoute et de la compréhension de ce que tu ressens.
Des proches ? Un psy ? Ce Forum qui permet de parler, "d'écouter", d'échanger et surtout d'obtenir un soutien, une forme de guide fait de personnes qui vivent ou ont vécu le deuil !

Parler ! Parler ! Parler !
C'est la solution.


 :-*

Yohann


tiphaine

  • Invité
Re : Décès papa
« Réponse #2 le: 18 mars 2013 à 23:03:35 »
Bonjour Yohann,

tout d'abord je te remercie d'avoir pris le temps de me répondre.

Donc au moment du décès de mon papa je vivais chez mes parents avec mon grand frère.
Sauf qu'un mois avant qu'il décède mon frère à déménager et le mois d'après je me suis retrouvée toute seule avec ma mère.

Nous étions très soudée tous les quatre et j'ai pris très dur qu'on se retrouve que toutes les deux, surtout que ma mère à perdu pieds, elle s'est mise à sortir, changer de comportements, de façon de s'habiller et j'ai du me débrouiller toute seule avec mes études à poursuivre.

Oui j'étais très proche de mon papa, on disait souvent que moi et lui formions un duo et idem pour mon frère et ma mère, même si à l'inverse on restait proche les uns des autres. Je partageais pas mal de choses avec lui, on aimais le foot, la pêche, toutes ses choses qu'aujourd'hui je n'arrive pas à refaire.

Dès l'enterrement, j'ai tout de suite voulu reprendre le dessus toute seule, certaines personnes m'ont vu changer, être en colère et m'ont tournés le dos. Donc je me suis mise en tête que je ne pouvais compter sur personne, depuis cela je n'ai plus voulu me confier car j'avais peur de souffrir encore plus.

Je suis allée voir un psy il y a 3 ans, mais au bout de 3 séances mon rendez-vous a été annulé et j'ai ré essayer d'en reprendre un mais je n'ai jamais réussi à avoir la psy au téléphone alors j'en est conclue qu'il fallait plus que j'y aille.
Je n'arrive pas à me confier à mon copain qui lui à ses deux parents, j'ai une seule personne qui arrive quelque fois à me faire parler, mais c'est vraiment difficile de me faire sortir quelque chose, et depuis quelque jours (malheureusement pour elle) ma copine qui à perdu son papa avec qui on discute de notre peine.

J'étais vraiment contre ses forums car parler de moi m'a toujours paru égoïste, mais ce site est vraiment bien et comme depuis 15 jours je me rends compte que je replonge j'ai voulu essayer de trouver des personnes qui pourront comprendre la douleur atroce de perdre un parent.

Je suis consciente que la solution est de parler mais j'ai comme l'impression de faire un blocage.

 :-* Tiphaine

Yohann

  • Invité
Re : Décès papa
« Réponse #3 le: 19 mars 2013 à 18:28:33 »

Tiphaine,

Non, pas de merci de réponse ici ! :)

Je tente d'apporter de maigres éléments de réponse en fonction de mon vécu, simplement.
Je ne suis pas psy mais en deuil !
Et l'accumulation de mes deuils depuis 2006 (6 membres de la famille dont mon épouse) me donne hélas certains enseignements sur la façon dont je les ai vécus.

Je vois que le décès de ton papa s'est produit dans un environnement affectif ciblé fille/père et fils/mère logique d'ailleurs, mais dont le déroulement a fait que, en perte d'affection si on prend le terme Deuil globalement, l'impact pour toi est important : frère parti, décès du papa, distance de la maman.
Et c'est cet ensemble qui est à apprécier dans le deuil, comme éléments complexes.

Passer de 4 à 2 dans un foyer, même pour des causes différentes, est difficile surtout si on y ajoute la maman qui perd pied.

Et pour toi, alors que l'appui le plus important est celui de pouvoir parler de ses ressentis, tu n'as pu l'avoir et a été obligée d'enfermer ce deuil en toi.
Comme tu le dis, :

j'ai tout de suite voulu reprendre le dessus toute seule, certaines personnes m'ont vu changer, être en colère et m'ont tournés le dos. Donc je me suis mise en tête que je ne pouvais compter sur personne, depuis cela je n'ai plus voulu me confier car j'avais peur de souffrir encore plus.

C'est souvent hélas le constat que toutes les personnes en deuil peuvent faire : cette sensation de devoir faire face, seules, à leur deuil.

Consulter une psy était une bonne idée, mais je ne comprends pas ce qui a fait échouer ta démarche.
Tu avais annulé le RDV ou s'est-il trouvé annulé autrement ?
Car parfois, un psy laisse la démarche à l'initiative du patient, justement pour l'obliger à prendre lui-même en compte l'intérêt de sa démarche.
Ton abandon semblerait alors montrer que tu n'y croyais pas trop, du moins pour lui ?
Ou que le courant ne passait pas entre vous ?

Se confier !
Tu as le mot juste, trouver quelqu'un, non pas qui te parle mais qui t'écoute.
C'est là l'important : c'est toi qui doit exprimer ce que tu ressens et pour toi; l'oreille qui t'écoute sert souvent de "miroir" à tes pensées !

Parler, chez une personne en deuil, est naturel, spontané, parce que correspondant à un besoin absolu d'exprimer, de purger les ressentis, de revivre les souvenirs sans cesse pour en épuiser l'émotion.

Et c'est difficile de trouver cette écoute de la part de personnes non impliquées directement dans le deuil; et tu peux constater la différence entre ton copain, pourtant proche, et ta copine, a priori moins proche, mais elle aussi dans le deuil.
Là est l'essentiel et reflète bien tout ce qui est ressenti sur ce Forum par les participants.

En gros : "Ils ne peuvent pas nous comprendre; on ne vit pas la même chose et le temps n'est pas le même".
Ils veulent parler; nous, on veut être écoutés !
Toute l'incompréhension est là ! :)

Tiphaine, je ne crois pas trop à un blocage de parler de ta part, car ta démarche ici serait contradictoire alors !
Non, je pense plutôt que, pour que tu parles de tes ressentis, il faut que tu sentes que l'autre est déjà en écoute.

Alors, les Forums, dans leur ensemble, je te rejoins un peu, c'est souvent à qui parle le plus sans être vraiment concernés !
Et nous sommes dans un schéma inverse : être écoutés !

Mais ce qui est difficile sur un Forum classique ne l'est pas ici, car exclusivement deuil, avec des participants en deuil, tous savent ce qu'ils attendent de l'autre ... et aussi ce qu'ils peuvent essayer apporter !

Non, ce n'est pas égoïste de parler de sa douleur, de ses émotions, de ses sentiments, ... c'est indispensable pour avancer !

Mais il faut choisir le lieu, le Forum où les autres sont à l'écoute "aidante", sans jugement, et pouvant te soutenir lorsque tu traverses un creux de vague.

Je vais reprendre mon image habituelle.
Nous traversons tous une période de deuil avec ses creux et ses hauts, comme sur un bateau en pleine tempête.
Si nous sommes tous passagers de ce bateau, dans le même "bain", alors nous sous soutiendrons, nous écouterons et nous tiendrons la main de telle sorte que personne ne passe par dessus bord !

Et alors, dans ce fichu bateau, tu trouveras toujours l'oreille et la main prêtes à te soutenir et t'écouter !


Maintenant, es-tu dans la bonne Rubrique de ce Forum ?

Je répondrais, non, pas tout à fait, ... car je semble le seul à parler !
Pas le but !

Ce que je peux te conseiller, c'est de reposter ton message initial dans la Rubrique : "Vivre son deuil", plus adaptée.

Pour faire simple, tu y ouvres un "Nouveau sujet" et fais un copier/coller de ton message d'ici !
Et pour faire la jonction, j'y répondrai alors en faisant aussi un Copier/coller de ce que j'ai écrit ici, pour permettre de lancer l'échange !  :)

D'accord ?


 :-*

Yohann


germinou

  • Invité
Re : Décès papa
« Réponse #4 le: 22 mars 2013 à 01:39:46 »
Bonsoir Tiphaine

J'ai perdu mon père (déja malade)le 13 aout 2011 et ma mère le 27 septembre 2012 (subitement et pas malade :o)13 mois d'intervalle :P
Nous sommes plusieurs ici à avoir perdu un parent, tu les découvriras au fil de tes lectures... :)

Tu es vraiment au bon endroit ici Tiphaine...
Parles-nous... de lui, de toi...tu peux pleurer, crier...nous sommes là! Et nous comprenons .. :)

Aujourd'hui je suis allée vider le garage de mes parents (2heures et demi de route)Nous en sommes au dernier préparatifs avant la mise en vente.. :'(.. c'est trrrèèès difficile... Et je suis crrrevée...
Alors je te reviendrai très prochainement tiphaine...promis... là, je dois m'arrêter  :)!

Douce nuit...

amitiée Sylvie :-* :-*

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Re : Décès papa
« Réponse #5 le: 23 mars 2013 à 23:28:17 »


Chère Tiphaine,

Comme tu l'écris si bien, tu as besoin d'aide ; de l'aide d'un professionnel compétent.
Il est bien regrettable que la rencontre avec ta psychologue se soit terminée ainsi ; regrettable et incompréhensible.

Il te faut en trouver un(e) autre  qui pourra t'apporter réellement l'aide et le soutien dont tu as besoin.
La perte d'un être cher est une épreuve si violente qu'il est bien difficile de l'affronter seul.

A seize ans, le fardeau est trop lourd ; tu as continué la route, vaillante, sans échanger les mots du chagrin avec ta famille ; chacun voulant sans doute ménager ses proches, comme c'est souvent le cas en pareille circonstance.

"Dès l'enterrement, j'ai tout de suite voulu reprendre le dessus toute seule"...

Toute seule...

Alors la peine demeure, cachée derrière la façade d'un quotidien où l'on fait semblant d'aller bien.
Semblant d'être forte.
Mais la douleur, que les mots n'ont ni apprivoisée, ni usée, puisque le chagrin est resté muet, revient, encore et encore, et les  souvenirs continuent à faire mal.

Prends le temps de trouver un bon psychologue avec qui tu pourras avancer sur ce chemin du deuil dont on parle tant, mais qui garde bien des mystères.

Mais qu'est-ce donc qu'un "bon" psychologue ?
Celui à qui tu parviendras à parler de ce qui fait mal ; celui, ou celle, avec qui la rencontre sera possible.

Prends soin de toi, Tiphaine ; prends soin de toi.


*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

tiphaine

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Re : Décès papa
« Réponse #6 le: 25 mars 2013 à 11:49:42 »
Bonjour à tous,

Alors yohann pour répondre à ta question du rendez-vous chez la psy, le jour de mon rdv quand j'ai sonné à l'interphone son mari lui aussi psy ma répondu qu'elle n'était pas là et qu'il fallait que je rappelle pour re programmé un rdv. Choses que j'ai faite à 3 reprises et je ne l'ai jamais eu au téléphone alors étant donné que j'était pas forcément persuadé de mon envie de me confier à un psy je me suis dit que finalement je devais arrêter là. Certainement une erreur de ma part d'avoir pensée comme cela.
C'est sur que parler est la meilleure solution, mais je t'assure que pour ma part c'est une réelle souffrance de reparler de tous se que j'ai vécu depuis 5 ans. C'est vrai que d'être passé de 4 à 2 à été une étape vraiment difficile et pour se soutenir je n'ai pas pu me permettre de craquer, et en règle générale je suis quelqu'un qui ne montre jamais quand sa ne va pas. Mais je vais suivre ton conseil et changer de rubrique à ce moment là  :) !!

Sylvie, je comprends la difficulté que sa doit être, car avec ma maman on à mis un peu de temps avant d'enlever ses affaires de l'armoire, mais pour ce qui est de la vente de la maison c'est sur que sa doit être difficile car quand je suis partie de la maison ma maman a penser sérieusement à déménager et heureusement elle a changer d'avis, car cette maison est celle de notre enfance et la seule chose qui nous reste. Donc pour cela nous avons décider de faire de nombreux travaux, changer la couleur des pièces. Je te souhaite beaucoup de courage pour cette étape, et je me doute que tu sois fatigué mais prends le temps de souffler quand même  ;).

Ephémère, je suis d'accord sur le fond j'ai besoin d'aide, mais je ne suis pas convaincu qu'un psy sera la solution.. Je ne pense pas être capable de recommencer à raconter mon histoire depuis des années, pour moi sa serai tout revivre. Je veux vraiment allez mieux, mais j'aimerais éviter à tout prix de me faire aider par des "médecins". Il doit surement y avoir d'autres moyens de m'en sortir.  :-\

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Re : Décès papa
« Réponse #7 le: 25 mars 2013 à 19:53:37 »


Chère Tiphaine,

Ne crois pas que j'aie des intérêts dans un quelconque cabinet de psychologues...mais je crois tellement aux bienfaits de l'aide que peuvent apporter les soins psychiques, que je me permets de te répondre à ce sujet.

Pour te dire en premier lieu, que je comprends ton manque d'envie de rencontrer "un médecin" ; mais les psychologues ne sont pas médecins, justement.
Ils travaillent, notamment, à partir des mots que nous mettons sur nos maux....
Mais ils ne sont pas prescripteurs et ne signent pas d'ordonnance.

Comme je te comprends lorsque tu dis que tu ne souhaites pas raconter l'histoire douloureuse, pour ne pas la revivre.
Je crois que nous sommes nombreux à partager cet éprouvé.
Moi-même, je l'avoue, je "tiens" sans pleurer, mais pas si on me parle de mon amour adoré, ou bien si je dois en parler, notamment avec certaines personnes....

J'ai pourtant bien envie de te répondre, que peut-être justement, cette douleur, c'est en la mettant en mots avec le soutien et les éclairages d'un psychiste compétent, que peu à peu elle se fera moins douloureuse.
Oser la dire, pour l'user un peu ?

Et puis, le travail avec un psychologue permet aussi d'accéder à notre insconscient, et par là-même, à une meilleure connaissance de soi ; comprendre nos réactions, nos affects, nos ressentis, notre façon d'aborder telle ou telle situation, et pourquoi nous l'abordons ainsi.

Nous sommes parfois notre pire ennemi, et apprendre à s'aimer, à refuser de s'inscrire dans  une répétition toxique, nécessite bien souvent un véritable travail.
Un travail que peu d'entre nous seraient capables d'effectuer seuls.


Voilà, chère Tiphaine, ce  que j'avais envie de t'écrire.
Mais bien sûr,  chacun est libre, et heureusement, de chercher et trouver l'aide dont il a besoin, là où il se sent le mieux ; il faut se faire confiance.
Et nous le savons bien, ce qui convient à l'un ne conviendra pas à l'autre....
Alors, chacun son chemin.

L'essentiel  n'est-il pas au fond, de parvenir à un mieux-être ?

A bientôt, Tiphaine.

*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

manou

  • Invité
Re : Décès papa
« Réponse #8 le: 09 mai 2013 à 17:45:58 »
Bonjour, je ne sais pas quel est le but de mon ecriture sur ce blog. Est ce que je recherche quelque chose je ne le sais pas. Mon papa est parti le 20 avril dernier comme ca en 48h. A 3h30 du matin le telephone a sonné c'était ma maman puiis ma soeur une conversation courte et confuse dont seul deux mots en sont sortis papa avc... sans hésiter j'ai sauté dans ma voiture et suis partie chez mes parents comment je ne sais pas.Je ne me souviens pas du trajet... Et puis tout s'est enchainé,les urgences, diagnostic avc massif, un bisous quelques mots et mutation en réa. Le lendemain 8h appel de ma maman il faut se rendre àl'hopital afin de lui dire aurevoir il sombrait progressivement dans le coma. Coma qui le conduirait à la mort cérébrale. Après 5 longues heures les yeux rivés sur un scope, et "l'autorisation" de partir par les trois femmes de sa vie, l'arrêt de la respiration... J'ai 28 ans je suis maman d'une petite merveille de 3 ans et j'attend mon deuxième enfant. Il m'est impossible de concevoir que cet enfant ne le connaitra pas. Il m'est douloureux de savoir que le souvenir de son papi françois s'estompera dans l'esprit et le coeur de ma fille. Aujourd'hui je suis redevenue une petite fille qui n'a plus de papa. D'ailleurs le mot papa ne fera plus parti de mon vocabulaire usuel. Je suis incapable de dire ce que je ressens. Il n'existe pas de mot car ce sont des sentiments inconnus. Avant j'étais heureuse maintenant je vis les jours un par un pour ma fille,mon mari, ma maman et ma soeur. Infirmière je suis restée forte pour elles pour mon papa qui m'a tout donné. Mais autour de moi à part elles, personne ne sait ce que je ressens quel est mon état intérieur. Comment continuer? J'ai la haine de la vie de mes amis, insouciants... je travaille auprès de personnes âgées et je redoute le moment de les revoir. Tout se bouscule,j'ai pensé arrêter mon métier car je ne supporte plus l'idée d'aider autrui. J'ai peur pour ma maman,je la sais forte mais... et puis mon petit monde tout rose s'est écroulé:nous sommes mortels... un jour avec le lendemain effacé... je connais mon caractère je me sais dure,forte pour ceux que j'aime mais n'est ce pas dangereux... j'ai peur de ne pas assez m'écouter je pleur seule en silence. Je me refuse de regarder les photos de mon papa tant ca me fait mal.

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Re : Décès papa
« Réponse #9 le: 09 mai 2013 à 18:59:28 »


Manou, le 20 Avril .... tu es encore dans l'épicentre du tsunami, ballottée comme un fétu de paille, par les événements, les émotions, les questions, les angoisses ...


Tes interrogations me semblent bien pertinentes ; il faut peut-être te laisser un peu de temps, notamment avant de prendre d'éventuelles décisions importantes, comme l'abandon de ton métier.
Bien beau métier, n'est-ce pas ?

Tu songes déjà à aider les autres, tu t'inquiètes pour ton entourage, et c'est très généreux.
Mais je voudrais te dire de prendre soin de toi aussi ; de ne pas t'oublier. De t'autoriser à être fragile dans ta douleur, et d'accepter l'idée de trouver pour toi, un soutien efficace.

Et puis, te dire enfin de ne pas hésiter à venir échanger avec nous.

Alors, à bientôt, Manou.



*Ephémère*

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